Chapitre 4 : Réveil
Harry ouvrit les yeux, ne sachant pas trop où il était. À tâtons, il chercha ses lunettes. L'infirmerie ! Mais que faisait-il là ? Il ne se souvenait plus du tout de rien. Il s'assit dans son lit et regarda autour de lui. Il n'y avait personne, ni aucun bruit d'ailleurs. Mais pourquoi était-il ici ? Il regarda autour de lui et vit son livre sur les Potter sur sa table de chevet. Puisqu'il n'y avait rien à faire, autant s'instruire ! Il était en train de rêvasser quand une voix le ramena brutalement à la réalité.
-Harry ! Je commençais à me demander si tu allais te réveiller un jour !
-Sirius ? Mais. Qu'est-ce qui est arrivé ? Pourquoi est-ce que je suis ici ?
Sirius fronça les sourcils
-Tu ne te souviens de rien ?
Harry réfléchit un moment.
-La dernière chose dont je me souvienne, c'est de m'être couché deux jours après ma nuit dehors.
-Ça, c'est très étrange. Qu'est-ce que tu as fait ce jour la, après m'avoir écrit ?
-Plein de choses, comme refaire la décoration du paysagement par exemple !
-Hum, ça explique l'état dans lequel je t'ai trouvé, mais pas la perte de mémoire.
-C'est à cause des potions revitalisantes !
Pomfresh venait d'entrer
-Les potions revitalisante la raison de l'épuisement effacent de la mémoire. Le corps a plus de facilités à se revigorer s'il ne se souvient plus pourquoi il est épuisé !
Harry semblait sceptique.
-Mais pourquoi je me souviens de la nuit dehors et d'avoir travaillé toute la journée alors ?
-Ça, je ne pourrais l'expliquer, j'imagine qu'il y a une autre raison à votre épuisement.
-Lequel ?
-Vous êtes la seule personne à pouvoir répondre à cette question M. Potter !
Harry réfléchit un moment, inquiet, fouillant sa mémoire du mieux qu'il pouvait. Une douleur à la tempe droite le convainquit d'abandonner
-Je n'en sais rien !
-C'est tout à fait normal.
-Alors nous allons cesser de se poser des questions ! Comment te sens-tu ?
-Pas si mal. J'ai mal à la tête. Je suis ici depuis combien de temps ?
-Une semaine. J'étais très inquiet tu sais !
-Comme toujours !
Sirius rit. Harry pensa qu'il avait prit du mieux, c'était la première fois depuis qu'il l'avait rencontré qu'il pouvait vraiment reconnaître l'homme sur la photo de mariage de ses parents. Ils continuèrent de parler pendant que Pomfresh l'examinait. Lorsqu'elle fut partie, ils purent parler de choses plus sérieuses.
-Ne me refais plus jamais ça ! Je ne savais vraiment pas si tu allais t'en sortir. S'il t'était arrivé quelque chose, je m'en serais voulu à mort !
-Tu as l'air d'aller plutôt bien, pour quelqu'un qui s'est inquiété pendant une semaine entière !
Sirius semblait balancer entre la colère et l'amusement. Il finit par sourire.
-Je ne blague pas Sirius ! Tu as vraiment l'air mieux.
-Tu sais, il le faut, si je veux être la pour toi.
Sirius baissa les yeux, ce qui laissa le temps à Harry de ravaler la boule qu'il avait dans la gorge. Ce n'est qu'après un moment qu'il se décida à parler de nouveau.
-Et toi, Harry, comment vas-tu ?
La question était posée, même si Sirius savait parfaitement que son filleul n'allait pas bien, il voulait essayer de le faire parler. Il savait que ça lui ferait du bien. Harry ne savait pas trop quoi répondre. Il hésitait, entre la crainte d'inquiéter Sirius et l'envie de s'effondrer.
-Je ne sais pas.
Sa vois était lasse. Il se sentait si fatigué. Il ne savait plus du tout où il en était. C'était sa faute ! Cédric était mort et c'était sa faute ! Et personne ne pouvait comprendre la peine et la culpabilité qu'il ressentait. Ce sentiment d'avoir trahit. Si ce n'avait été de lui, Cédric serait encore en vit, heureux, et Cho. Cho serait heureuse aussi. Non, personne ne pouvait comprendre, personne, sauf peut-être. Sirius. Il repensa aux paroles de son parrain dans la cabane hurlante deux ans plus tôt. Il avait dit : « C'est comme si je les avais tués ». Alors, tout ces sentiments, tout ce contre quoi il se battait depuis plus d'un mois, toute cette douleur, toute cette tristesse, tout le submergea d'un coup, et il s'effondra.
Sirius le laissa pleurer un bon moment. Puis il s'approcha du lit, et doucement, tendrement, il prit son filleul dans ses bras et le berça. Il savait qu'aucun mot, qu'aucune parole, ne pouvait le réconforter. Seulement le temps pourrait arranger les choses. Il était cependant heureux de voir que Harry laissait enfin tomber les barrières, et qu'il acceptait de laisser couler sa peine.
Mais Harry ne pouvait pas parler, c'était trop difficile. Son désarroi et sa peine étaient plus grands, plus fort que les mots. La seule chose qu'il aurait pu faire pour illustrer ce vide en lui aurait pu être de créer une sphère immense qu'il pourrait détruire à sa guise. Et Sirius le comprit.
Ils restèrent ainsi, à se regarder, pendant un bon moment, ne sachant trop quoi dire. Pendant un instant, Harry cru que Sirius allait pleurer aussi, mais ça n'arriva pas. Peut-être que c'était seulement l'effet de son imagination. Heureusement, c'est seulement lorsque les yeux de Harry eurent repris leurs couleur normale que Dumbledore entra.
-Bonjour Harry !
-Bonjour, professeur Dumbledore.
-Alors, madame Pomfresh m'a dit que tu allais mieux, je crois même qu'elle te laissera sortir d'ici quelques heures ! Profites-en, elle n'est pas aussi souple d'habitude.
-Alors, vous allez me renvoyer chez les moldus ?
-Certainement pas !
Sirius s'était levé d'un bond
-Voyons, calmez-vous Sirius ! Il serait inutile de renvoyer Harry chez son oncle et sa tante, puisque la rentrée a lieu dans à peine trois semaines. Non, nous allons te garder ici Harry, de toute façon, je crois que tu t'y plairas beaucoup plus. La salle commune des Gryffondor est déjà aménagée pour la rentrée, tu pourras donc t'y installer. Pour ce qui est de tes fournitures scolaires, quelqu'un ira les chercher pour toi sur le chemin de traverse.
Harry sembla surpris et intrigué.
-Pourquoi me garder ici alors que vous ne vouliez pas que je sois dans le monde magique pendant l'été ?
-Parce que ici, contrairement à chez ton ami Ron par exemple, tu es en sécurité. Nous avons terminé de renforcir les barrières magiques qui entourent le château et je peux t'assurer que ni Voldemort, ni aucun mangemort n'arriveront à y entrer. Tu es en parfaite sécurité, comme le seront tous les autres élèves dès la rentrée.
-D'accord, merci professeur.
-Mais de rien Harry. Je vous laisse maintenant, et si tu ne fais pas de vagues, je suis persuadé que tu pourras sortir aujourd'hui, alors ne t'énerve pas trop.
Dumbledore eut un sourire. Il tourna les talons Il ne fut pas sitôt sorti de l'infirmerie qu'une jeune femme de l'âge de Sirius entra. Le regard de Sirius se posa sur elle.
-Arabella ! Tu as vu, notre petit malade est réveillé !
-Sirius, il serait temps que tu cesses de me traiter comme un gamin !
Sirius lui fit un clin d'?il
-J'essaie de rattraper le temps perdu !
-Allons Sirius, Harry a raison, il n'est plus un gamin !
Elle se tourna vers Harry
-Bonjour Harry, je me présente, Arabella Figg, amie de Sirius ici présent et nouveau professeur de Défense contre les forces du mal dans cette école !
Harry réfléchit un moment en se disant qu'il avait déjà vu se visage quelque part pis fit enfin le lien. Alors il s'écria
-Figg ?
La jeune femme ria de bon c?ur en regardant l'air ahuri de l'adolescent.
-Figg, oui ! Comme la miss Figg qui veillait sur toi avant que tu ne saches que tu étais un sorcier. C'est ma grand-mère, en fait.
-Miss Figg est une sorcière ?
C'était la meilleure. Sa vieille chouette de gardienne était une sorcière !
-Et oui ! Tu ne croyais tout de même pas que nous allions te laisser tout seul dans le monde moldu sans personne pour te surveiller! Allons Harry, ferme la bouche, tu vas finir pas avaler quelque chose de peu appétissant !
-Je n'arrive pas à y croire !
Et tous éclatèrent de rire. Un vrai fou rire, comme Harry n'avait plus eu depuis des semaines. C'est Sirius qui parla le premier ensuite.
-Bon, nous allons partir maintenant. Nous devons te laisser te reposer si tu veux que madame Pomfresh te laisse sortir. Mais ne t'en fais pas, je reste a Poudlard. Mais peu le savent, alors garde ça pour toi, parce que certains professeurs ne savent pas que je reste ici, enfin pas encore.
Sirius et le professeur Figg sortirent. Une fois de plus, Harry de retrouvait seul avec rien a faire. Il repensa à sa conversation avec son parrain, enfin, si on pouvait appeler ça une conversation. Il lui avait fait du bien de se laisser aller et il se sentait un peu plus léger maintenant. Il était content de ne pas avoir à retourner chez les Dursley. S'il en croyait Dumbledore, il n'était pas mieux protégé là-bas qu'ici. Il pensa qu'il n'avait pas l'air très content non plus. Il rit en imaginant Dumbledore envoyer une beuglante aux Dursley. Réalité peu probable, mais qui aurait quand même été amusante.
Il repensa à Sirius. Il se demanda quel pouvait être la raison de se changement si rapide chez lui. Peut être le simple fait d'avoir eut un endroit où dormir et manger tout l'été l'avait-il aidé à reprendre un peu de santé ? Mais le changement n'était pas seulement physique. Ses yeux avaient perdus leur voile noir et il était plus souriant. Il semblait se remettre un peu de ces années en présence des détraqueurs. Harry frissonna à la pensée des créatures et son c?ur s'emballa dans une soudaine frayeur. Il ne voudrait pour rien au monde avoir à en rencontrer de nouveau.
Il fut interrompu dans ses pensées par madame Pomfresh qui vint l'examiner.
-Je crois que vous pouvez sortir maintenant. Il ne sert à rien de vous garder ici plus longtemps puisque vous avez beaucoup récupéré. De toute façon, vous serez bien plus confortable dans votre salle commune. Mais attention, vous devez venir me voir chaque soir jusqu'à nouvel ordre pour que je vous examine et que je vous donne votre médicament.
Harry acquiesça, trop content de pouvoir quitter l'infirmerie et pensant que les conditions étaient raisonnables. Il s'habilla, prit ses affaires et se dirigea vers la salle commune des Gryffondor avant de se souvenir qu'il n'avait aucune idée du mot de passe. Il prit donc le chemin de la grande salle, en espérant tomber sur quelqu'un qui pourrait le renseigner à ce sujet. En approchant de la dite salle, il sentit un agréable fumet s'en dégager. Il regarda son poignet avant de se souvenir que la montre que Ron lui avait offert devait être dans sa valise, dans son dortoir. Il avait évité de la porter chez les Dursley de peur que ces derniers ne remarquent l'objet magique et le confisque. Il regarda à l'extérieur et la couleur du ciel lui confirma qu'il devait être a peu près l'heure du souper. Il allongea donc le pas vers la grande salle. Une grande table était dressée au centre de la pièce, contrairement aux habituelles quatre grandes tables, une pour chaque maison et à l'énorme table des professeurs qui normalement, se trouvait à l'autre extrémité de la pièce. Il se dirigea donc vers les professeurs attablés. Ce fut le professeur Dumbledore qui le remarqua le premier.
-Ah ! Bonjour Harry ! Alors, tu as faim ?
-Très !
-Alors assieds-toi donc !
Harry regarda jeta un regard aux professeurs attablés pendant que Dumbledore faisait venir une chaise. Sirius n'était pas présent. Il y avait une douzaine de personnes à table, donc les professeurs McGonnagal, Dumbledore, Rogue, Flitwick, Chourave et Figg. Le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal n'avait pas du tout l'air intimidée devant ses nouveaux collègues et elle parlait avec ardeur avec le minuscule professeur Flitwick. Il ne connaissait pas les autres visages qui devaient sans doute être des professeurs enseignants dans d'autres options que les siennes ou en cinquième, sixième et septième année. Il s'assit en pensant que tout semblait normal, sauf peut-être le regard de Rogue, qui semblait le fuir.
-Alors Harry, qu'as-tu l'intention de faire d'ici la rentrée ?
-Je ne sais pas trop. Terminer mes devoirs, et peut-être aller faire un tour à la bibliothèque.
Il n'était quand même pas pour dire dans le visage de Rogue qu'il allait en profiter pour explorer à fond l'école. S'il le faisait, il aurait sans doute le professeur sur les talons jusqu'à la rentrée.
-Bien, si tu veux, j'ai d'excellent livre qui pourrait peut-être t'intéresser dans mon bureau, si tu t'ennuies, tu n'as qu'à m'en glisser un mot.
-D'accord.
Les conversations se tournèrent ensuite sur divers sujets. Les cours, la protection de l'école. Harry apprit plusieurs choses utiles, comme le fait que Rogue guidé de Rusard avaient parcouru l'école et bloqué avec un sortilège de répulsion l'entrée de tous les tunnels et passages que le concierge connaissait, (heureusement qu'il ne connaissait pas celui de la sorcière borgne !), mais que le passage du saule cogneur n'avait pas été ensorcelé parce qu'il était suffisamment protégé d'un côté comme de l'autre. Un fois qu'il eut le ventre plein et que quelques professeurs commencèrent à se lever, il s'excusa à son tour, mais après avoir fait quelques pas, il se retourna vers les professeurs.
-Au fait, quel est le mot de passe de la tour de Gryffondor ?
Ce fut McGonnagal qui lui répondit
-Espoir.
-Merci, professeur.
Harry pensa que ce n'était pas très original et facilement trouvable, mais se dit qu'il changerait sûrement à la rentrée, pour plus de sécurité. Il prit la direction de son dortoir, mais fut rejoint en chemin par un énorme molosse noir.
-Bonjour, Sniffle ! Tu veux venir dans la salle commune ?
La queue du chien s'agita dans tout les sens et il suivit Harry avec bonheur. Arrivé devant le portrait de la grosse dame, Harry prononça le mot de passe et laissa passer le chien. Lorsqu'il pénétra à son tour dans la salle commune, Sirius avait repris sa forme humaine. Harry fronça les sourcils.
-Au fait, comment est-ce que tu m'as trouvé ?
-Tu oublies que j'ai les sens d'un chien, mais j'avoue que j'ai été un peu aidé !
Sirius lui tendit un vieux morceau de parchemin, c'était la carte du maraudeur. Harry la prit, un air surpris sur le visage et un regard amusé passa dans les yeux de Sirius.
-Dumbledore m'a permis de te la rendre. Je lui ai dit qu'elle pourrait te servir à te mettre en sécurité, en cas d'intrusion.
Harry et Sirius sourirent. Ils savaient tous deux que ce ne serait pas sa seule utilité. Dumbledore le savait aussi sûrement d'ailleurs.
-Alors, tu vas partir bientôt ?
La voix de Harry était triste. Mais Sirius eut un sourire triomphant.
-Non, je reste ici. C'est le seul endroit où je peux vivre un peu en paix et en me transformant en chien, c'est assez facile de passer inaperçu. J'ai des quartiers à part, mais comme je vais me promener dans le château, Dumbledore veut que tu dises que je suis à toi, pour faciliter les choses.
Harry garda le silence un moment, puis il se décida à poser la question qui lui trottait dans la tête.
-Qu'est-ce qu'il a Rogue ?
Sirius explosa de rire, devant un regard interrogatif de l'adolescent.
-En fait, ce n'est pas vraiment drôle. Il est furieux, bien sûr, parce que je reste au château jusqu'à nouvel ordre. Et avec le retour de Voldemort, qui soit dit en passant a découvert qu' il était un espion, il n'est plus vraiment en sécurité dehors, alors il est condamné à rester au château, en ma présence ! De plus, Dumbledore lui a dit de te laisser tranquille, alors il ne peut même plus se défouler sur toi.
Harry sourit, cette année n'allait pas être si atroce, tout compte fait.
-Alors, ça te plait de rester ici jusqu'à la fin des vacances ?
-C'est certain, je ne me serais pas vu retourner chez les Dursley après ce que tu as du leur dire !
-Disons que ton oncle a beaucoup blanchi quand je lui ai parlé de changer son fils en cochon ! Je ne sais pas pourquoi au fait, c'est beaucoup mieux qu'en troll à mon avis ! C'était de ça que je l'avais menacé en premier.
Harry s'était écroulé de rire. Sirius le regardait, ne sachant trop la raison de cette hilarité soudaine chez son filleul. C'était à son tour de se poser des questions.
-C'est que le jour où Hagrid est venu me chercher pour m'annoncer que j'étais sorcier, il a fait poussé un queue de cochon à Dudley.
Sirius rit.
-C'est bien Hagrid ! Mais il serait temps que tu ailles dormir !
Harry regarda la pendule, en effet, il était tard.
-Tu as raison, je suis épuisé, mais je dois aller voir Pomfresh avant. Elle veut me donner d'autres médicaments.
-Tu veux que j'aille avec toi ? C'est sur mon chemin !
-Si tu veux.
Sirius reprit sa forme canine et ils se dirigèrent vers l'infirmerie. L'infirmière examina rapidement l'adolescent et lui donna une petite fiole en le mettant bien en garde de la boire seulement une fois qu'il serait dans son lit. Ce n'était pas une potion de sommeil, mais elle avait une profonde somnolence comme effet secondaire. Harry fit signe qu'il avait compris, souhaita bonne nuit à Sirius, et reprit le chemin de la salle commune. Une fois dans le dortoir, il mit son pyjama et s'assit dans son lit. Cette nuit à la belle étoile n'avait tout compte fait pas seulement eu des inconvénients. Maintenant, il aurait trois semaines dans le château, sans aucun autre étudiant et sans aucun cours. Il allait bien s'amuser. Il pensa qu'il devrait écrire à Ron et Hermione le lendemain, pour les avertir qu'il n'était plus chez les Dursley. De plus, quand il y réfléchissait bien, il ne se souvenait même plus de leur avoir écrit pour les remercier de leurs cadeaux. Ça devenait pressant. Il avala la potion qui avait un goût de terre et s'endormit rapidement.
Harry ouvrit les yeux, ne sachant pas trop où il était. À tâtons, il chercha ses lunettes. L'infirmerie ! Mais que faisait-il là ? Il ne se souvenait plus du tout de rien. Il s'assit dans son lit et regarda autour de lui. Il n'y avait personne, ni aucun bruit d'ailleurs. Mais pourquoi était-il ici ? Il regarda autour de lui et vit son livre sur les Potter sur sa table de chevet. Puisqu'il n'y avait rien à faire, autant s'instruire ! Il était en train de rêvasser quand une voix le ramena brutalement à la réalité.
-Harry ! Je commençais à me demander si tu allais te réveiller un jour !
-Sirius ? Mais. Qu'est-ce qui est arrivé ? Pourquoi est-ce que je suis ici ?
Sirius fronça les sourcils
-Tu ne te souviens de rien ?
Harry réfléchit un moment.
-La dernière chose dont je me souvienne, c'est de m'être couché deux jours après ma nuit dehors.
-Ça, c'est très étrange. Qu'est-ce que tu as fait ce jour la, après m'avoir écrit ?
-Plein de choses, comme refaire la décoration du paysagement par exemple !
-Hum, ça explique l'état dans lequel je t'ai trouvé, mais pas la perte de mémoire.
-C'est à cause des potions revitalisantes !
Pomfresh venait d'entrer
-Les potions revitalisante la raison de l'épuisement effacent de la mémoire. Le corps a plus de facilités à se revigorer s'il ne se souvient plus pourquoi il est épuisé !
Harry semblait sceptique.
-Mais pourquoi je me souviens de la nuit dehors et d'avoir travaillé toute la journée alors ?
-Ça, je ne pourrais l'expliquer, j'imagine qu'il y a une autre raison à votre épuisement.
-Lequel ?
-Vous êtes la seule personne à pouvoir répondre à cette question M. Potter !
Harry réfléchit un moment, inquiet, fouillant sa mémoire du mieux qu'il pouvait. Une douleur à la tempe droite le convainquit d'abandonner
-Je n'en sais rien !
-C'est tout à fait normal.
-Alors nous allons cesser de se poser des questions ! Comment te sens-tu ?
-Pas si mal. J'ai mal à la tête. Je suis ici depuis combien de temps ?
-Une semaine. J'étais très inquiet tu sais !
-Comme toujours !
Sirius rit. Harry pensa qu'il avait prit du mieux, c'était la première fois depuis qu'il l'avait rencontré qu'il pouvait vraiment reconnaître l'homme sur la photo de mariage de ses parents. Ils continuèrent de parler pendant que Pomfresh l'examinait. Lorsqu'elle fut partie, ils purent parler de choses plus sérieuses.
-Ne me refais plus jamais ça ! Je ne savais vraiment pas si tu allais t'en sortir. S'il t'était arrivé quelque chose, je m'en serais voulu à mort !
-Tu as l'air d'aller plutôt bien, pour quelqu'un qui s'est inquiété pendant une semaine entière !
Sirius semblait balancer entre la colère et l'amusement. Il finit par sourire.
-Je ne blague pas Sirius ! Tu as vraiment l'air mieux.
-Tu sais, il le faut, si je veux être la pour toi.
Sirius baissa les yeux, ce qui laissa le temps à Harry de ravaler la boule qu'il avait dans la gorge. Ce n'est qu'après un moment qu'il se décida à parler de nouveau.
-Et toi, Harry, comment vas-tu ?
La question était posée, même si Sirius savait parfaitement que son filleul n'allait pas bien, il voulait essayer de le faire parler. Il savait que ça lui ferait du bien. Harry ne savait pas trop quoi répondre. Il hésitait, entre la crainte d'inquiéter Sirius et l'envie de s'effondrer.
-Je ne sais pas.
Sa vois était lasse. Il se sentait si fatigué. Il ne savait plus du tout où il en était. C'était sa faute ! Cédric était mort et c'était sa faute ! Et personne ne pouvait comprendre la peine et la culpabilité qu'il ressentait. Ce sentiment d'avoir trahit. Si ce n'avait été de lui, Cédric serait encore en vit, heureux, et Cho. Cho serait heureuse aussi. Non, personne ne pouvait comprendre, personne, sauf peut-être. Sirius. Il repensa aux paroles de son parrain dans la cabane hurlante deux ans plus tôt. Il avait dit : « C'est comme si je les avais tués ». Alors, tout ces sentiments, tout ce contre quoi il se battait depuis plus d'un mois, toute cette douleur, toute cette tristesse, tout le submergea d'un coup, et il s'effondra.
Sirius le laissa pleurer un bon moment. Puis il s'approcha du lit, et doucement, tendrement, il prit son filleul dans ses bras et le berça. Il savait qu'aucun mot, qu'aucune parole, ne pouvait le réconforter. Seulement le temps pourrait arranger les choses. Il était cependant heureux de voir que Harry laissait enfin tomber les barrières, et qu'il acceptait de laisser couler sa peine.
Mais Harry ne pouvait pas parler, c'était trop difficile. Son désarroi et sa peine étaient plus grands, plus fort que les mots. La seule chose qu'il aurait pu faire pour illustrer ce vide en lui aurait pu être de créer une sphère immense qu'il pourrait détruire à sa guise. Et Sirius le comprit.
Ils restèrent ainsi, à se regarder, pendant un bon moment, ne sachant trop quoi dire. Pendant un instant, Harry cru que Sirius allait pleurer aussi, mais ça n'arriva pas. Peut-être que c'était seulement l'effet de son imagination. Heureusement, c'est seulement lorsque les yeux de Harry eurent repris leurs couleur normale que Dumbledore entra.
-Bonjour Harry !
-Bonjour, professeur Dumbledore.
-Alors, madame Pomfresh m'a dit que tu allais mieux, je crois même qu'elle te laissera sortir d'ici quelques heures ! Profites-en, elle n'est pas aussi souple d'habitude.
-Alors, vous allez me renvoyer chez les moldus ?
-Certainement pas !
Sirius s'était levé d'un bond
-Voyons, calmez-vous Sirius ! Il serait inutile de renvoyer Harry chez son oncle et sa tante, puisque la rentrée a lieu dans à peine trois semaines. Non, nous allons te garder ici Harry, de toute façon, je crois que tu t'y plairas beaucoup plus. La salle commune des Gryffondor est déjà aménagée pour la rentrée, tu pourras donc t'y installer. Pour ce qui est de tes fournitures scolaires, quelqu'un ira les chercher pour toi sur le chemin de traverse.
Harry sembla surpris et intrigué.
-Pourquoi me garder ici alors que vous ne vouliez pas que je sois dans le monde magique pendant l'été ?
-Parce que ici, contrairement à chez ton ami Ron par exemple, tu es en sécurité. Nous avons terminé de renforcir les barrières magiques qui entourent le château et je peux t'assurer que ni Voldemort, ni aucun mangemort n'arriveront à y entrer. Tu es en parfaite sécurité, comme le seront tous les autres élèves dès la rentrée.
-D'accord, merci professeur.
-Mais de rien Harry. Je vous laisse maintenant, et si tu ne fais pas de vagues, je suis persuadé que tu pourras sortir aujourd'hui, alors ne t'énerve pas trop.
Dumbledore eut un sourire. Il tourna les talons Il ne fut pas sitôt sorti de l'infirmerie qu'une jeune femme de l'âge de Sirius entra. Le regard de Sirius se posa sur elle.
-Arabella ! Tu as vu, notre petit malade est réveillé !
-Sirius, il serait temps que tu cesses de me traiter comme un gamin !
Sirius lui fit un clin d'?il
-J'essaie de rattraper le temps perdu !
-Allons Sirius, Harry a raison, il n'est plus un gamin !
Elle se tourna vers Harry
-Bonjour Harry, je me présente, Arabella Figg, amie de Sirius ici présent et nouveau professeur de Défense contre les forces du mal dans cette école !
Harry réfléchit un moment en se disant qu'il avait déjà vu se visage quelque part pis fit enfin le lien. Alors il s'écria
-Figg ?
La jeune femme ria de bon c?ur en regardant l'air ahuri de l'adolescent.
-Figg, oui ! Comme la miss Figg qui veillait sur toi avant que tu ne saches que tu étais un sorcier. C'est ma grand-mère, en fait.
-Miss Figg est une sorcière ?
C'était la meilleure. Sa vieille chouette de gardienne était une sorcière !
-Et oui ! Tu ne croyais tout de même pas que nous allions te laisser tout seul dans le monde moldu sans personne pour te surveiller! Allons Harry, ferme la bouche, tu vas finir pas avaler quelque chose de peu appétissant !
-Je n'arrive pas à y croire !
Et tous éclatèrent de rire. Un vrai fou rire, comme Harry n'avait plus eu depuis des semaines. C'est Sirius qui parla le premier ensuite.
-Bon, nous allons partir maintenant. Nous devons te laisser te reposer si tu veux que madame Pomfresh te laisse sortir. Mais ne t'en fais pas, je reste a Poudlard. Mais peu le savent, alors garde ça pour toi, parce que certains professeurs ne savent pas que je reste ici, enfin pas encore.
Sirius et le professeur Figg sortirent. Une fois de plus, Harry de retrouvait seul avec rien a faire. Il repensa à sa conversation avec son parrain, enfin, si on pouvait appeler ça une conversation. Il lui avait fait du bien de se laisser aller et il se sentait un peu plus léger maintenant. Il était content de ne pas avoir à retourner chez les Dursley. S'il en croyait Dumbledore, il n'était pas mieux protégé là-bas qu'ici. Il pensa qu'il n'avait pas l'air très content non plus. Il rit en imaginant Dumbledore envoyer une beuglante aux Dursley. Réalité peu probable, mais qui aurait quand même été amusante.
Il repensa à Sirius. Il se demanda quel pouvait être la raison de se changement si rapide chez lui. Peut être le simple fait d'avoir eut un endroit où dormir et manger tout l'été l'avait-il aidé à reprendre un peu de santé ? Mais le changement n'était pas seulement physique. Ses yeux avaient perdus leur voile noir et il était plus souriant. Il semblait se remettre un peu de ces années en présence des détraqueurs. Harry frissonna à la pensée des créatures et son c?ur s'emballa dans une soudaine frayeur. Il ne voudrait pour rien au monde avoir à en rencontrer de nouveau.
Il fut interrompu dans ses pensées par madame Pomfresh qui vint l'examiner.
-Je crois que vous pouvez sortir maintenant. Il ne sert à rien de vous garder ici plus longtemps puisque vous avez beaucoup récupéré. De toute façon, vous serez bien plus confortable dans votre salle commune. Mais attention, vous devez venir me voir chaque soir jusqu'à nouvel ordre pour que je vous examine et que je vous donne votre médicament.
Harry acquiesça, trop content de pouvoir quitter l'infirmerie et pensant que les conditions étaient raisonnables. Il s'habilla, prit ses affaires et se dirigea vers la salle commune des Gryffondor avant de se souvenir qu'il n'avait aucune idée du mot de passe. Il prit donc le chemin de la grande salle, en espérant tomber sur quelqu'un qui pourrait le renseigner à ce sujet. En approchant de la dite salle, il sentit un agréable fumet s'en dégager. Il regarda son poignet avant de se souvenir que la montre que Ron lui avait offert devait être dans sa valise, dans son dortoir. Il avait évité de la porter chez les Dursley de peur que ces derniers ne remarquent l'objet magique et le confisque. Il regarda à l'extérieur et la couleur du ciel lui confirma qu'il devait être a peu près l'heure du souper. Il allongea donc le pas vers la grande salle. Une grande table était dressée au centre de la pièce, contrairement aux habituelles quatre grandes tables, une pour chaque maison et à l'énorme table des professeurs qui normalement, se trouvait à l'autre extrémité de la pièce. Il se dirigea donc vers les professeurs attablés. Ce fut le professeur Dumbledore qui le remarqua le premier.
-Ah ! Bonjour Harry ! Alors, tu as faim ?
-Très !
-Alors assieds-toi donc !
Harry regarda jeta un regard aux professeurs attablés pendant que Dumbledore faisait venir une chaise. Sirius n'était pas présent. Il y avait une douzaine de personnes à table, donc les professeurs McGonnagal, Dumbledore, Rogue, Flitwick, Chourave et Figg. Le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal n'avait pas du tout l'air intimidée devant ses nouveaux collègues et elle parlait avec ardeur avec le minuscule professeur Flitwick. Il ne connaissait pas les autres visages qui devaient sans doute être des professeurs enseignants dans d'autres options que les siennes ou en cinquième, sixième et septième année. Il s'assit en pensant que tout semblait normal, sauf peut-être le regard de Rogue, qui semblait le fuir.
-Alors Harry, qu'as-tu l'intention de faire d'ici la rentrée ?
-Je ne sais pas trop. Terminer mes devoirs, et peut-être aller faire un tour à la bibliothèque.
Il n'était quand même pas pour dire dans le visage de Rogue qu'il allait en profiter pour explorer à fond l'école. S'il le faisait, il aurait sans doute le professeur sur les talons jusqu'à la rentrée.
-Bien, si tu veux, j'ai d'excellent livre qui pourrait peut-être t'intéresser dans mon bureau, si tu t'ennuies, tu n'as qu'à m'en glisser un mot.
-D'accord.
Les conversations se tournèrent ensuite sur divers sujets. Les cours, la protection de l'école. Harry apprit plusieurs choses utiles, comme le fait que Rogue guidé de Rusard avaient parcouru l'école et bloqué avec un sortilège de répulsion l'entrée de tous les tunnels et passages que le concierge connaissait, (heureusement qu'il ne connaissait pas celui de la sorcière borgne !), mais que le passage du saule cogneur n'avait pas été ensorcelé parce qu'il était suffisamment protégé d'un côté comme de l'autre. Un fois qu'il eut le ventre plein et que quelques professeurs commencèrent à se lever, il s'excusa à son tour, mais après avoir fait quelques pas, il se retourna vers les professeurs.
-Au fait, quel est le mot de passe de la tour de Gryffondor ?
Ce fut McGonnagal qui lui répondit
-Espoir.
-Merci, professeur.
Harry pensa que ce n'était pas très original et facilement trouvable, mais se dit qu'il changerait sûrement à la rentrée, pour plus de sécurité. Il prit la direction de son dortoir, mais fut rejoint en chemin par un énorme molosse noir.
-Bonjour, Sniffle ! Tu veux venir dans la salle commune ?
La queue du chien s'agita dans tout les sens et il suivit Harry avec bonheur. Arrivé devant le portrait de la grosse dame, Harry prononça le mot de passe et laissa passer le chien. Lorsqu'il pénétra à son tour dans la salle commune, Sirius avait repris sa forme humaine. Harry fronça les sourcils.
-Au fait, comment est-ce que tu m'as trouvé ?
-Tu oublies que j'ai les sens d'un chien, mais j'avoue que j'ai été un peu aidé !
Sirius lui tendit un vieux morceau de parchemin, c'était la carte du maraudeur. Harry la prit, un air surpris sur le visage et un regard amusé passa dans les yeux de Sirius.
-Dumbledore m'a permis de te la rendre. Je lui ai dit qu'elle pourrait te servir à te mettre en sécurité, en cas d'intrusion.
Harry et Sirius sourirent. Ils savaient tous deux que ce ne serait pas sa seule utilité. Dumbledore le savait aussi sûrement d'ailleurs.
-Alors, tu vas partir bientôt ?
La voix de Harry était triste. Mais Sirius eut un sourire triomphant.
-Non, je reste ici. C'est le seul endroit où je peux vivre un peu en paix et en me transformant en chien, c'est assez facile de passer inaperçu. J'ai des quartiers à part, mais comme je vais me promener dans le château, Dumbledore veut que tu dises que je suis à toi, pour faciliter les choses.
Harry garda le silence un moment, puis il se décida à poser la question qui lui trottait dans la tête.
-Qu'est-ce qu'il a Rogue ?
Sirius explosa de rire, devant un regard interrogatif de l'adolescent.
-En fait, ce n'est pas vraiment drôle. Il est furieux, bien sûr, parce que je reste au château jusqu'à nouvel ordre. Et avec le retour de Voldemort, qui soit dit en passant a découvert qu' il était un espion, il n'est plus vraiment en sécurité dehors, alors il est condamné à rester au château, en ma présence ! De plus, Dumbledore lui a dit de te laisser tranquille, alors il ne peut même plus se défouler sur toi.
Harry sourit, cette année n'allait pas être si atroce, tout compte fait.
-Alors, ça te plait de rester ici jusqu'à la fin des vacances ?
-C'est certain, je ne me serais pas vu retourner chez les Dursley après ce que tu as du leur dire !
-Disons que ton oncle a beaucoup blanchi quand je lui ai parlé de changer son fils en cochon ! Je ne sais pas pourquoi au fait, c'est beaucoup mieux qu'en troll à mon avis ! C'était de ça que je l'avais menacé en premier.
Harry s'était écroulé de rire. Sirius le regardait, ne sachant trop la raison de cette hilarité soudaine chez son filleul. C'était à son tour de se poser des questions.
-C'est que le jour où Hagrid est venu me chercher pour m'annoncer que j'étais sorcier, il a fait poussé un queue de cochon à Dudley.
Sirius rit.
-C'est bien Hagrid ! Mais il serait temps que tu ailles dormir !
Harry regarda la pendule, en effet, il était tard.
-Tu as raison, je suis épuisé, mais je dois aller voir Pomfresh avant. Elle veut me donner d'autres médicaments.
-Tu veux que j'aille avec toi ? C'est sur mon chemin !
-Si tu veux.
Sirius reprit sa forme canine et ils se dirigèrent vers l'infirmerie. L'infirmière examina rapidement l'adolescent et lui donna une petite fiole en le mettant bien en garde de la boire seulement une fois qu'il serait dans son lit. Ce n'était pas une potion de sommeil, mais elle avait une profonde somnolence comme effet secondaire. Harry fit signe qu'il avait compris, souhaita bonne nuit à Sirius, et reprit le chemin de la salle commune. Une fois dans le dortoir, il mit son pyjama et s'assit dans son lit. Cette nuit à la belle étoile n'avait tout compte fait pas seulement eu des inconvénients. Maintenant, il aurait trois semaines dans le château, sans aucun autre étudiant et sans aucun cours. Il allait bien s'amuser. Il pensa qu'il devrait écrire à Ron et Hermione le lendemain, pour les avertir qu'il n'était plus chez les Dursley. De plus, quand il y réfléchissait bien, il ne se souvenait même plus de leur avoir écrit pour les remercier de leurs cadeaux. Ça devenait pressant. Il avala la potion qui avait un goût de terre et s'endormit rapidement.
