Chapitre 8 : Le procès
-Harry? Harry? HARRY?
Ron alla chercher un verre d'eau froide dans la salle de bain et revint rapidement.
-Chacun son tour mon vieux!
Et il versa la totalité du verre d'eau dans la figure de Harry.
-JE SUIS DEBOUT! cria celui-ci en se levant précipitamment.
-Il était temps, ça fait vingt minutes que j'essaie de te réveiller!
-Vingt minutes? Oh non!
Sous les yeux ébahis de Ron, Harry s'habilla en un temps record, sortit du dortoir, traversa la salle commune, sortit dans le couloir et se rendit dans la grande salle en courant. Il n'était pas question qu'il rate son père avant qu'il parte! Il fut heureux de le voir assis à l'énorme table de la grande salle, en train de parler avec Sirius. James leva les yeux vers lui lorsque Harry s'assit à côté de Sirius, face à son père. Autour de la table se trouvaient aussi les professeurs McGonnagal, Flitwick et Sinistra, les autres étant sûrement partis passer un moment de vacance chez eux
-Bonjour Harry, dit James, ça va ce matin?
-Un peu sonné, mais ça va! Et vous deux?
-Assez bien, répondit James.
-Pas si mal, répondit pour sa part Sirius. Et je peux savoir pourquoi tu as la moitié des cheveux mouillés?
Harry se passa une main dans les cheveux en se rendant compte qu'il avait totalement oublié de les placer.
-C'est ma faute, Sirius, dit Ron qui venait d'entrer dans la grande salle. Ton filleul refusait de se réveiller ce matin!
-Hé! Ce n'est pas de ma faute! dit Harry sur un ton faussement outré. Je savais que je n'aurais pas dû prendre cette fichue potion hier soir!
-C'est pour ton bien, Harry! dit James et Harry ne put rien répondre à cette marque de paternité.
-James, je te présente Ron, Ron, je te présente James Potter, finit par dire Sirius pour dissiper ce moment de gêne.
-Enchanté, monsieur Potter, dit Ron en serrant la main de James.
-Appelle-moi James, voyons, pourquoi m'appellerais-tu Monsieur alors que tu n'appelles pas Sirius Monsieur Black?
-De ce point de vue, dit Ron en s'asseyant, visiblement un peu mal à l'aise.
-Où est Hermione? demanda Harry pour changer de sujet.
-Je ne sais pas, elle est sûrement à la bibliothèque, elle ne fait que ça.
-Rectification Ron, elle ne faisait que ça, dit Harry en appuyant bien sur le faisait.
Ron devint écarlate et les autres pouffèrent de rire. De toute évidence, Sirius avait raconté à James l'histoire de Ron et de Hermione. Dans un bref instant de panique, il se demanda s'il avait pu lui parler de Cho, mais à la réflexion, Harry se demanda s'il n'avait jamais parlé de Cho à Sirius.
-La terre appelle Harry?
-Hein, quoi?
-Je te demandais à quoi tu pensais, lui demanda Sirius.
-Oh, euh. je me demandais s'il y aurait beaucoup de gens aujourd'hui, répondit-il vaguement,
-Sûrement, lui dit son parrain. Cette histoire a été très embarrassante pour le ministère de la magie et ils veulent tous me voir condamné! Beaucoup de conseillers seront là.
-Je sais que mon père doit venir, dit Ron. J'ai hâte de voir sa tête quand il verra ton père, Harry.
Harry frémit à ces mots. Son père. Il regarda James qui parlait avec Sirius et prit pleinement conscience de qui il était. James Potter, avec ses lunettes rondes et ses cheveux en bataille, se tenait devant lui. Son père était ici, réel, et bientôt, il l'aurait pour lui tout seul. Soudain, il ne s'inquiéta plus du fait qu'il partirait, ni du fait que lorsqu'il devrait partir, Harry pourrait le regretter, il ne pensa plus qu'au fait que l'homme qui se tenait devant lui était son père et que, par des coïncidences extraordinaires, il lui était donné une chance de le connaître. Il oublia toute froideur, toute crainte, et décida d'agir envers cet homme comme s'il n'était jamais parti.
Hermione les rejoignit pendant que Ron et Harry avalaient goulûment leurs petit déjeuner. Elle fit la connaissance de James avec un grand sourire et s'assit ensuite à côté de Ron qui l'embrassa brièvement entre deux bouchées.
-Au fait, Ron, est-ce que tes parents sont au courant? demanda Harry.
-Au courant de quoi? demanda-t-il distraitement.
-À ton avis?
Harry regarda Hermione et Ron comprit aussitôt. Son visage prit un air de profonde panique.
-Quoi? demanda Hermione.
-Et bien Hermione, prépare-toi a officialiser votre relation cet après- midi! dit Harry entre deux fous rires.
Ne comprenant pas, Hermione chercha une explication auprès de son petit ami qui semblait incapable de prononcer le moindre mot. Elle tourna son regard vers Sirius et James qui riaient autant que Harry puis comprit enfin.
-Le procès. se déroule. au ministère! Ton père.
-Sera là, dit Ron totalement épouvanté en regardant Hermione qui semblait l'être autant que lui maintenant.
-Mais voyons, réussit à dire Harry après un moment, il ne vous changera quand même pas en grenouilles. Je suis certain qu'ils sont déjà au courant. Il n'y a que vous qui restiez dans le noir dans cette histoire, dit Harry entre deux éclats de rire.
Contre toute attente, le visage de Ron prit une expression déterminée. Il se leva, se plaça devant Hermione et posa un genou sur le sol, devant les yeux ébahis de Sirius, de Harry et surtout de Hermione, James ne sachant pas que jamais quelqu'un aurait cru que Ron Weasley agirait d'une telle façon.
-Qu'est-ce que tu fais? demanda Hermione qui était maintenant cramoisi.
-Je fais ma demande! Si on doit officialiser les choses cet après-midi, autant le faire dans les règles...
-Mais.
-Hermione Granger, veux-tu être ma petite amie? demanda Ron le plus sérieusement du monde en plantant son regard dans les yeux de la jeune fille.
-Bien sûr, oui! dit Hermione, prise au dépourvu.
-Et acceptes-tu de m'accompagner au bal de Noël? continua Ron.
-Ça va de soi!
Lentement, Ron se leva et déposa un baiser sur les lèvres d'Hermione. Puis, sans quitter Hermione des yeux, il s'assit.
-Oh, regardez, une vache! dit Harry pour faire comprendre qu'ils étaient encore tous là à les regarder.
Ron regarda Harry et devint cramoisi.
-Merci pour cette belle leçon de romantisme Ron, je vais m'en souvenir, dit Harry en riant.
-Oh, mais de rien, finit par dire Ron en riant aussi.
-Ah les garçons! Dit Hermione. Incapables de rester sérieux plus de cinq minutes!
-Voyons Hermione, tu viens quand même d'avoir une belle déclaration d'amour, et ce, devant plusieurs professeurs de l'école, tu devrais être heureuse, lui dit Sirius en riant.
-Si on le voit de ce point de vue, termina Hermione en succombant au fou rire général.
Le professeur McGonnagal se leva en cet instant.
-James? Il est temps d'y aller.
-Oui, professeur.
James se leva, souhaita bonne chance à tout le monde et suivit le professeur McGonnagal.
-A tout à l'heure, dit Sirius.
-Au revoir, dirent ensemble Ron et Hermione.
-A tout à l'heure, papa, dit Harry le plus sérieusement du monde.
James s'immobilisa. Lentement, il se retourna et regarda son fils. Puis, avec une certaine émotion dans la voix, il dit :
-À tout à l'heure, Harry.
Puis, il se retourna et rejoignit le professeur McGonnagal qui l'attendait dans le Hall d'entrée.
Harry sourit, puis se plongea dans une conversation avec Sirius. Vers huit heures trente, Dumbledore vint les rejoindre dans la grande salle pour les avertir qu'ils devaient tous le rejoindre dans son bureau à neuf heures précises. Harry, Ron et Hermione s'excusèrent auprès de Sirius et remontèrent à la tour de Gryffondor pour se préparer. Les deux garçons se séparèrent de Hermione et ils entrèrent dans leurs dortoirs respectifs. Ron et Harry convinrent qu'il valait mieux mettre les robes de Poudlard, celles-ci étant les plus propres qu'ils avaient. Harry tenta de placer ses cheveux et de lisser une mèche devant sa cicatrice, mais ce fut sans grand succès.
-C'est sans espoir! lui dit son miroir
-Je sais, lui répondit-il.
-Ton père a vraiment l'air sympathique tu sais! lui dit Ron
-Tu en doutais? C'est dans les gênes. Il faut bien que je tienne ça de quelqu'un parce que ce n'est sûrement pas chez les Dursley que j'ai appris à être sympathique!
En disant ces mots, Harry prit soudain conscience d'une chose.
-Ron?
-Quoi?
-Est-ce que tu te rends compte de ce que ça signifie si Sirius est acquitté?
-Euh, il va être libre? dit Ron bêtement.
-Évidemment, mais ça veut dire que je vais sûrement aller vivre chez lui, je ne retournerai plus chez les Dursley!
Ron le regarda, ébahi.
-Il te l'a proposé? demanda-t-il.
-Oui, en troisième année, en sortant de la cabane hurlante.
-Harry, c'est merveilleux! Tu imagines? On entre en deuxième cycle cette année, ce qui signifie que tu pourras faire de la magie et qu'on pourra se parler par feu et utiliser la poudre de cheminette et tout!
Harry n'y croyait pas. Il n'y avait pas pensé. Il allait vivre chez Sirius (parce qu'il ne croyait pas une seconde qu'il pouvait perdre, pas avec le témoignage de James)! Il se sentait vraiment heureux lorsqu'il descendit dans la salle commune avec Ron pour rejoindre Hermione qui avait, elle aussi, revêtu sa robe de Poudlard. Vers neuf heures moins le quart, ils sortirent de la salle commune et prirent le chemin du bureau de Dumbledore. Lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, Sirius et Arabella s'y tenaient déjà. Arabella était une jeune femme de l'âge de Sirius, un peu plus petite que celui-ci, avec des cheveux roux. Aujourd'hui, comme le jour où elle était venue le visiter à l'infirmerie, elle avait un air décontracté et sûr d'elle. Ses yeux étaient d'un bleu très clair et très chaleureux. Harry n'avait jamais vraiment regardé son nouveau professeur de Défense contre les forces du mal et il se demandait pourquoi quand il se souvint qu'il ne l'avait pas revue au château depuis le jour où elle était venue le visiter à l'infirmerie. Elle ne devait pas être restée pour les vacances.
-Bonjour! leur dit Dumbledore lorsqu'ils entrèrent. Nous vous attendions! Dans environ quinze minutes, nous devrons partir pour le ministère à l'aide d'un portoloin (l'estomac de Harry se contracta, il détestait les portoloins, Dumbledore remarqua son malaise). C'est moi-même qui l'ait ensorcelé, Harry, dit-il pour le rassurer. Donc, nous arriverons directement dans le hall de l'édifice où se déroulera le procès, continua-t- il. Remus nous rejoindra à cet endroit mais avant de partir, nous devons prendre la potion de télépathie et nous devons tous le faire en même temps. Sirius, vous avez synchronisé votre montre avec celle de James?
-Oui, professeur, il nous reste deux minutes, lui répondit Sirius.
-Donc, je crois que c'est le moment!
Dumbledore distribua un gobelet à toutes les personnes présentes. Le verre contenait une potion de couleur rouge qui dégageait une odeur de cerise.
-Sirius ?
-Dans dix secondes. Neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, maintenant.
D'un même mouvement, ils vidèrent tous le contenu de leur gobelet d'un seul trait. Harry pensa aussitôt que le goût n'était pas si mauvais, pour une potion !
-Je trouve aussi résonna une voix dans sa tête, c'était celle de Sirius, puis Harry entendit plusieurs voix parler en même temps.
-Silence, dit la voix de Dumbledore et toutes les voix se turent en même temps.
-Harry ?
-Oui, répondit-t-il intérieurement.
Dumbledore lui sourit.
-Hermione ?
-Oui, entendit Harry. Puis ce fut la même chose avec Ron, Sirius, et Arabella. Puis
-Remus, James ? -Oui !
-Nous sommes là !
-Très bien, maintenant, continua Dumbledore, sachez que à partir de ce moment, tout ce que vous penserez pourra être entendu des autres, alors si vous voulez cacher quelque chose, soyez prudents. Nous ne sommes pas continuellement dans les pensées des autres. Si vous vous concentrez bien, vous pouvez sentir ma présence dans votre esprit en ce moment et ce sera la même chose quand l'un d'entre vous voudra vous parler. Vous pouvez donc avoir des conversations privées, mais n'oubliez jamais que quelqu'un peut débarquez dans votre esprit à tout moment. Mais nous ne devons pas utiliser seulement ce moyen de communication, sinon les gens se douteront de quelque chose. Vous devrez agir normalement, comme si nous n'étions pas liés. Vous pouvez l'utiliser, mais pas de façon abusive, compris ?
-Compris, répondirent plusieurs voix dans la tête de Harry.
-Il est temps d'y aller, maintenant, reprit Dumbledore à haute voix.
Ils se regroupèrent tous autour d'un objet qui semblait être un rappeltout cassé. Lorsque Dumbledore eut compté jusqu'à trois, ils posèrent tous un doigt sur l'objet puis Harry ressentit une sensation familière d'attraction quelque part au niveau du nombril. Quelques instants plus tard, ils étaient dans le hall d'entrée d'un édifice à haut plafond. La pièce était brillamment éclairée par une lumière qui semblait venir des murs eux-mêmes. Harry regarda autour de lui et son regard se posa sur le professeur Lupin qui s'approchait d'eux.
-Bonjour ! Alors, vous n'avez pas eu trop de mal dans le transport ?
Le professeur Lupin semblait aller plutôt bien. Harry regarda sa montre et lui demanda mentalement la date de la prochaine pleine lune. Celle-ci lui indiqua que la nouvelle lune serait ce soir, donc le loup-garou n'avait pas eu de transformation depuis 14 jours. Harry vit Ron jeter des regards anxieux autour de lui et Harry comprit qu'il cherchait Monsieur Weasley. Hermione semblait aussi anxieuse que son petit ami, mais jamais autant que Sirius pouvait le sembler. Il avait le teint un peu verdâtre et ne cessait de jeter des regards à la porte d'entrée, comme s'il avait eu peur qu'elle disparaisse et qu'il se retrouve prisonnier de la bâtisse.
-Calme-toi, Sirius, lui intima intérieurement Harry. Tu sais comme moi que ça va bien aller, on ne peut pas perdre, pas avec Cornedrue.
-Je sais, mais quand même.
Harry lui sourit pour l'encourager, puis, sous l'invitation de Dumbledore, ils prirent la direction de la salle d'audience.
C'était une grande salle située au sous-sol mais, contrairement à celle que Harry avait vue dans la pensine du professeur Dumbledore l'année dernière, elle était aménagée à la manière des pièces d'audience moldues que Harry avait vues à la télévision. Le plafond de la pièce était haut et l'ameublement était sombre. Un demi mur séparait la partie où étaient assis les gens venus assister au procès et la partie où la cause se déroulait. Il y avait deux grandes tables côte à côte, à environ trois mètres de distance l'une de l'autre, avec trois chaises pour les avocats et la personne concernée par la cause, puis, à environ une dizaine de mètres, en face des deux tables, était placé un long podium surmonté d'une table et de trois chaises. À gauche, entre les tables et le podium, était placé un autre petit podium surmonté d'une chaise pour les témoins.
Voyant qu'il était bientôt l'heure du début de l'audience, Sirius, Dumbledore et Arabella se dirigèrent vers la table de gauche et Harry, Ron, Hermione et Remus s'assirent derrière eux. Une fois assis, ils virent passer Pettigrow, accompagné d'un homme grand et bâtit que Harry croyait avoir déjà vu quelque part.
-C'est Goyle, dit la voix de Remus dans sa tête, malheureusement, il n'est pas aussi stupide que son fils.
Harry regarda l'homme et ressentit une profonde colère.
-Il est Mangemort, répondit Harry intérieurement.
-Je sais.
Quelques minutes plus tard, une petite porte qui était alors passée inaperçue s'ouvrit dans le mur en face de Harry et tout le monde se leva. Trois hommes que Harry était persuadé n'avoir jamais vu en sortirent. Il y avait un homme très grand avec un air sévère, un plus petit, mais avec un sourire plus jovial et un autre qui devait avoir l'âge de professeur Dumbledore, avec des cheveux blancs coupés courts et un regard très sage. Les trois hommes portaient une robe de sorcier d'un bleu profond. Harry regarda Remus qui haussa les épaules en signe de négation : il ne les connaissait pas. Lorsque les trois juges eurent prit place, les gens qui se trouvaient dans la salle se rassirent.
-Nous sommes ici aujourd'hui pour juger une affaire qui a été mise de côté trop longtemps. De récents événements nous permettent aujourd'hui d'assurer ce procès. Je vous rappellerai dans les faits que dans la cause qui nous incombe aujourd'hui, monsieur Sirius Black ici présent est accusé du meurtre de James et Lily Potter, ainsi que de celui de plusieurs moldus. Je demanderais donc aux avocats de débuter. Professeur Dumbledore ?
Dumbledore se leva et appela d'abord le professeur Lupin à la barre. Il lui posa diverses questions sur les derniers jours avant la mort de Lily et James et ce qui c'était passé et plusieurs autres choses. Il lui posa aussi des questions sur le sortilège de Fidelitas.
-Est-ce que vous saviez à l'époque qui était le gardien du secret des Potter ?
-Non, je ne savais pas qui ils avaient désignés. Pour plus de sécurité, vous étiez la seule personne qui connaissait le détenteur du secret.
-Et à votre avis, est-ce que Sirius Black ici présent aurait pu être ce gardien ?
-Et bien, il est certain que lorsqu'on y pense, le fait que Sirius soit le gardien du secret serait logique, celui-ci ayant été le meilleur ami de James ainsi que étant le parrain du jeune Harry Potter. Mais lorsqu'on y réfléchit bien, il serait tout à fait plausible que James ait voulu tromper l'ennemi en changeant de gardien au dernier moment.
-Croyez-vous que Sirius aurait pu trahir James ?
-Non, Sirius ne trahirait personne.
-Quand avez-vous revu Monsieur Black la première fois après son évasion ?
-Au printemps 1993.
-Dans quelles circonstances ?
Le professeur Lupin raconta le soir où il avait trouvé Sirius, Harry, Ron et Hermione dans la cabane hurlante, la découverte de Peter, et sa fuite.
-Et savez-vous comment Sirius a pu s'échapper à nouveau ?
-Non, à ce moment, je n'étais plus à l'école.
-Donc, monsieur Black s'est retrouvé en présence du jeune Potter et ne lui a fait aucun mal ?
-Aucun.
-Merci, Monsieur Lupin.
Dumbledore alla s'asseoir et Goyle se leva.
-Monsieur Lupin, vous dites croire que Sirius Black, ici présent, n'était pas le gardien su secret de James et Lily Potter.
-C'est exact.
-Avez-vous des preuves ?
-Non, je ne peux avancer de preuve.
-Merci, Monsieur Lupin.
Remus se leva et rejoignit les trois adolescents. Goyle appela Pettigrow à la barre.
-Monsieur Pettigrow, où étiez vous de 1981 à 1993 ?
-Je demeurais dans une famille de sorciers, sous m'a forme d'animagus. C'est un des garçons de la famille qui m'a adopté, puis j'ai ensuite passé aux mains du plus jeune garçon.
-Est-ce que ce garçon vous a amené à Poudlard ?
-Oui, lorsqu'il est entré au collège en 1991, il m'a emmené avec lui.
-En 1991 ? Il avait donc le même âge que le même Potter ?
-Oui.
-Étaient-ils dans la même maison ?
-Oui, ils sont tous les deux à Gryffondor.
-Donc, pendant trois ans, vous avez dormi dans le même dortoir que le jeune Potter ?
-C'est exact.
-Et il n'est rien arrivé ?
-Jamais je n'ai touché ce garçon !
-Pourquoi êtes-vous resté caché aussi longtemps ?
-J'avais peur.
-De qui ?
-Je savais que Sirius Black savait que je n'étais pas mort, et j'avais peur qu'il me retrouve.
-Merci, monsieur Pettigrow.
Goyle alla s'asseoir et Dumbledore se leva.
-Monsieur Pettigrow, vous dites que vous aviez peur que Sirius vous retrouve ?
-Oui.
-Mais vous saviez qu'il était à Azkaban ?
-Oui.
-Alors, vous saviez qu'il s'échapperait
-Non !
-Alors pourquoi êtes-vous resté caché en sachant qu'il ne pouvait pas vous faire de mal ?
-Parce que j'étais vraiment terrifié !
-Je vous avouerai, monsieur Pettigrow, que j'ai un peu de mal à comprendre comment un homme, même terrifié, peut passer douze ans de sa vie dans la peau d'un rat !
-J'avais peur.
-Merci, monsieur Pettigrow, ce sera tout.
Peter retourna s'asseoir aux côtés de Goyle.
-J'aimerais maintenant appeler Monsieur Harry Potter à la barre, dit Dumbledore.
Des murmures s'élevèrent de la salle. Nerveux, Harry se leva et alla s'asseoir sur la chaise que Pettigrow venait de quitter.
-Je sais que tu le peux ! lui dit la voix de son père.
-Merci.
-Monsieur Potter, quand avez-vous appris que Sirius Black était votre parrain?
-Au milieu de ma troisième année.
-Et qu'a été votre sentiment à ce moment ?
-J'étais furieux.
-Pourquoi ?
-Parce que je croyais qu'il avait tué mes parents.
-Vous ne le croyez plus ?
-Non.
-Pourquoi ?
Harry raconta à son tour les faits de la cabane hurlante et pourquoi il avait décidé de croire Sirius.
-Et qu'est-ce qui s'est passé une fois que vous êtes sorti du passage secret avec les autres ?
-Peter Pettigrow a réussi à s'enfuir en se transformant en animagus.
-Et ensuite ?
-Sirius s'est transformé à son tour et l'a poursuivi, mais il a été entouré par les détraqueurs et n'a pu le rattraper. Alors je l'ai rejoint avec Hermione pour essayer d'empêcher les détraqueurs d'utiliser leur arme sur lui.
-Et qu'est-ce qui s'est passé ?
-Un patronus est apparu et a fait fuir les détraqueurs.
-Et depuis, tu as été souvent en contact avec Sirius ?
-Oui, on s'écrivait et je l'ai vu plusieurs fois.
-Pourquoi n'as-tu rien dit ?
-Parce que je ne le croyais pas coupable et que je ne voulais pas qu'il retourne à Azkaban.
-Et il ne t'a jamais fait de mal ?
-Jamais.
-Merci, Harry.
Dumbledore retourna s'asseoir à nouveau et Goyle s'approcha de Harry.
-Monsieur Potter, vous dites que lorsque Monsieur Black a été entouré par les détraqueurs, vous êtes allé l'aider et qu'un patronus est apparu ?
-C'est exact.
-Avez-vous vu la personne qui a fait apparaître ce patronus ?
-Je l'ai vu, mais je n'ai pas compris sur le moment qui c'était, j'avais l'esprit trop embrouillé.
-Sur le moment ?
-Oui, plus tard, lorsque nous nous sommes réveillé à l'infirmerie Hermione et moi, le professeur Dumbledore nous a dit qu'il croyait que Sirius était innocent mais qu'il ne pouvait rien faire. Alors, il nous a suggéré d'utiliser le retourneur de temps que le professeur McGonnagal avait donné à Hermione, pour qu'elle puisse assister à tous ses cours, pour aider Sirius à s'enfuir. Nous avons donc remonté le temps de trois heures, et j'ai pu lancer moi-même le patronus qui nous a sauvé.
-Vous saviez comment créer un patronus à l'âge de treize ans ?
-Oui, c'est le professeur Lupin qui me l'a appris. J'étais tombé de mon balai dans un match de Quidditch parce que des détraqueurs avaient envahi le terrain. Nous avons perdu la partie et je ne voulais pas que ça se reproduise, alors j'ai demandé au professeur de m'apprendre.
-Pouvez-vous nous le montrer ?
-Tu peux, lui dit mentalement Dumbledore.
-Donnes-lui la preuve qu'on voit sa tête ! lui dit Sirius.
-D'accord.
Harry se leva et sortit sa baguette magique de sa poche. Il pensa à un souvenir heureux, au moment où il avait vu son père ouvrir les yeux la veille, et prononça la formule.
-Spero Patronum.
Un énorme cerf argenté sorti de sa baguette et atterrit sur le sol de la salle. Des applaudissements fusèrent et Harry retourna s'asseoir, faisant ainsi disparaître Cornedrue.
-Merci, Monsieur Potter.
Contrarié, Goyle retourna s'asseoir et Harry rejoignit Remus, Ron et Hermione.
La suite fut questions et réponses. Dumbledore appela Ron et ensuite Hermione qui racontèrent leur version du soir de la fuite de Peter, puis Arabella questionna Dumbledore. Dumbledore questionna ensuite Sirius qui jura qu'il n'avait pas été le gardien du secret.
-Pourquoi James a-t-il décidé de changer de gardien ?
-C'était un coup de bluff. Nous savions que Voldemort (Harry sentit la salle au complet frémir) saurait tout de suite que j'étais le gardien. Alors nous avons décidé de changer de gardien.
-Avez-vous une preuve ?
-Non.
-Savez-vous qui était le gardien du secret ?
-Oui
-Qui était-ce ?
-Peter Pettigrow
Les paroles de Sirius eurent l'effet espéré. Harry vit Peter blanchir et entendit un grand brouhaha s'élever de la salle. En se retournant, il vit que certains avaient l'air scandalisés et que d'autres semblaient ne pas y croire. Il prit le temps de parcourir la foule du regard alors que les juges tentaient de ramener l'ordre. Il vit monsieur Weasley, puis monsieur et madame Diggory qui lui firent un petit signe. Il comprit qu'ils devaient savoir que c'était Peter qui avait tué Cédric parce qu'ils lui jetaient des regards animés d'une grande haine. Lorsqu'il regardait bien, il y avait au moins une centaine de sorciers dans la salle.
Il se retourna vers les juges lorsque le silence revint.
-Monsieur Black, avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
-Non, monsieur.
-Monsieur le juge, il est vrai que Monsieur Black n'a lui-même aucune preuve de ce qu'il avance cependant, une personne pourrait témoigner visuellement de ce fait.
-Qui, professeur Dumbledore ?
-Connaissez-vous le sortilège de Vivius Mémorus ? -Bien sûr, professeur.
-Sirius ?
-Oui, c'est un sortilège que j'ai pratiqué avec James juste après qu'il ait pratiqué le sortilège de Fidelitas avec Peter. Ce sortilège consiste à faire revivre une personne présente dans un souvenir pour un certain temps.
Harry vit Pettigrow ouvrir la bouche et perdre toute couleur.
-Merci monsieur Black, vous pouvez vous retirer, lui dit Dumbledore.
Quelque part dans sa tête, Harry entendit Dumbledore.
-Maintenant James !
-Monsieur le juge, j'aimerais appeler à la barre monsieur James Potter.
Cette fois, la salle resta silencieuse devant cette déclaration complètement tordue. Mais tout le monde se figea lorsque les portes s'ouvrirent pour laisser passer le père de Harry. Celui-ci étant trop absorbé par la présence de son père, Ron du lui donner un coup de coude dans les côtes pour attirer son attention.
-Regarde mon père !
Harry regarda monsieur Weasley qui avait les yeux aussi grands qu'une mornille et étouffa un rire. Harry reporta son attention sur son père qui était à présent assis où se trouvait Sirius un instant plus tôt.
-Monsieur Potter, comment se fait-il que vous soyez ici ? demanda Dumbledore.
-Peu après le sortilège de Fidelitas, Sirius et moi avons pratiqué un sortilège de Vivius Mémorus pour protéger Sirius si jamais il arrivait quelque chose. Maintenant que le pire est arrivé, il m'a fait revenir pour que je puisse affirmer qu'il n'était pas mon gardien du secret.
-Qui était ce gardien, James ?
-Peter Pettigrow.
La voix de James n'avait pas haussé, mais elle avait eu le même effet qu'un coup de vent glacial. Tout comme Sirius, chaque trait de son visage était animé d'une colère froide et ses yeux brillaient de haine. À ce moment, Harry comprit pourquoi il était inconcevable que James Potter et Sirius Black aient un jour envisagé de passer du côté des ténèbres.
-Merci, James.
James se leva et vint s'asseoir aux côtés de son fils qui le regarda avec une profonde admiration dans les yeux. Puis, un des trois juges se leva, faisant taire le grabuge qui avait explosé dans la salle aux mots de James.
-À la lumière de ces témoignages, nous allons nous retirer pour prendre une décision. L'audience est levée jusqu'à 14h00, vous pouvez disposer.
Les juges sortirent et presque toutes les personnes dans la salle se précipitèrent sur James et Harry et Dumbledore, Sirius, Remus, Arabella, Hermione et Ron durent former un périmètre de sécurité humain autour du père et du fils pour réussir à les faire sortir de la salle.
Une fois dans le couloir, ils furent rejoints par Monsieur Weasley ainsi que Monsieur et Madame Diggory.
-Bonjour ! dit Monsieur Weasley du ton joyeux. Est-ce qu'on peut se joindre à vous ?
-Bien sûr, dit Dumbledore. Je ne peux quand même pas vous empêcher de voir votre propre fils, Arthur, termina-t-il avec un petit sourire en coin.
-Allé, Ron c'est le moment ! lui dit intérieurement Harry.
-Comment est-ce que tu veux que je lui dise ça ?
-Comment veux-tu que je le sache ? Je n'ai même pas de petite amie !
-Les gars, on vous regarde !!! dit la voix de Sirius dans la tête de Harry.
Gênés, les deux garçons regardèrent autour d'eux. Plusieurs regards étaient posés sur eux, dont celui de Monsieur Weasley et de Hermione.
-C'est drôle, mais j'ai l'impression qu'on me cache quelque chose. dit monsieur Weasley.
-On se lance ? entendit Harry, mais il comprit vite que ce n'était pas à lui que s'adressait la demande, mais à Hermione.
-Est-ce qu'on a le choix ? demanda celle-ci.
-Je ne crois pas.
-D'accord, alors allons-y
-Papa, eh bien, Hermione et moi, on a parlé, et euh. on a décidé que. euh. bien, que, au fond, on devrait peut-être essayer. de - euh. aller un peu plus loin, que euh. l'amitié, disons.
-Et bien, il était temps !
Harry explosa de rire devant l'air incrédule de Ron et Hermione.
-Félicitations, vous deux, dit monsieur Weasley pour dissiper le moment de gêne. Il serra la main de son fils et embrassa Hermione. Ces deux derniers, heureux que ce moment soit enfin passé, parurent plus décontractés et ils se prirent la main.
-Bon, alors il est midi, nous avons donc deux heures devant nous, qu'est-ce qu'on fait en attendant ? demanda le professeur Lupin.
-Je propose d'aller manger, dit Dumbledore.
-Je suis tout à fait d'accord, renchérit James. J'ai surtout envie de sortir d'ici, j'en ai assez de me faire regarder aussi bizarrement.
-Pour une fois que ce n'est pas moi ! dit Harry en riant. Et tu sais, ça ne s'arrangera pas dehors !
-Ne vous inquiétez pas James, ça ne durera pas. La nouvelle de votre apparition fera bientôt la une des journaux. Je m'étonne d'ailleurs de ne pas avoir vu Rita Skeeter ici.
Harry, Ron et Hermione éclatèrent de rire et eurent beaucoup de mal à s'arrêter.
-Vu qu'on en parle, puisque nous sommes ici.
Hermione sortit de sa poche un bocal miniature que Harry reconnut comme un format réduit du bocal dans lequel Hermione avait enfermé la journaliste. Elle prit sa baguette magique et redonna sa grosseur originelle au bocal.
-Professeur Dumbledore, voici Rita Skeeter, dit-elle d'un ton gêné en tendant le bocal au directeur qui la regardait d'un air soupçonneux.
-Vous êtes certaine, mademoiselle Granger ?
-Oui, regardez les dessins sur ses antennes, ils sont parfaitement semblables à ses lunettes. Elle n'est pas déclarée, donc, j'ai pensé que. Normalement, je voulais la libérer en Bulgarie à la fin de mon voyage, mais je suis partie un peu précipitamment, et, bien, disons que j'ai oublié.
-Depuis quand est-elle là ?
-Depuis le soir de la troisième tâche.
-Très bien, mademoiselle Granger, je m'en occuperai. Reducto, ajouta-t-il en pointant sa baguette magique sur le bocal, mais plus tard. Mais à l'avenir mademoiselle, évitez d'enfermer des gens aussi longtemps dans un bocal !
-Promis, professeur.
-Et maintenant, si nous allions manger ? Je connais un petit restaurant pas très loin d'ici qui sert de merveilleuses pâtes !
Et ils sortirent déjeuner. Dans la rue, les gens qui reconnaissaient James se retournaient sur le passage du groupe avec des yeux ronds. La situation était plutôt avantageuse pour Harry qui, pour une fois, passait totalement inaperçu. Arrivés au restaurant, ils prirent une table et commandèrent leurs assiettes. Au milieu du repas, Harry sentit pointer la présence de James dans son esprit.
-Je peux te déranger ? demanda-t-il.
-Bien sûr. Qu'est-ce qui se passe ?
-J'en ai marre de me faire regarder comme une bête de cirque !
-Allons, dis-toi que ça ne durera pas. Demain, si ce n'est ce soir, tout le monde sera au courant de ton apparition. Moi, j'ai droit à ça continuellement !
-Tu blagues, j'espère ?
-Tu veux une preuve ?
-J'attends
-Regarde bien.
Harry repéra un jeune homme qui semblait servir mais qui ne s'occupait pas de leurs tables, il ne les avait donc pas remarqués. Harry attendit qu'il passe près de leur table puis :
-Excusez-moi !
Le serveur se retourna vers Harry puis le reconnut immédiatement. Il ouvrit la bouche légèrement puis ses yeux qui avaient pris la forme d'un gallion suivirent la trajectoire habituelle vers sa cicatrice.
-Ou-Oui ?
-Est-ce que je pourrais avoir du beurre, s'il vous plaît ?
-Bi-bien sûr, monsieur Potter !
Le jeune homme s'éloigna pour aller chercher du beurre sans même remarquer qu'il y en avait amplement sur la table. Il revint à petits pas pressés et posa les petits contenants devant Harry
-Ça ira, monsieur ?
-Oui, merci.
James regardait la scène, abasourdi.
-Tu vois ?
-Et c'est toujours comme ça ?
-Toujours, ça devient parfois agaçant, mais c'est parfois pratique, comme tu vois !
-Ouais, tu parles !
Le repas se continua dans le plaisir. Puis, au bout d'un peu plus d'une heure, Dumbledore déclara qu'il était temps de retourner au tribunal. Harry vit verdir Sirius à cette annonce.
-Allons, tu crois vraiment qu'ils vont te condamner ?
-On ne sait jamais !
-Voyons !
Ils réglèrent l'addition et sortirent du petit restaurant. Ils étaient sur le chemin du retour lorsque.
-Je crois que tu as été ciblé ! dit James d'un ton moqueur.
-Harry !
-Je te l'avais dit !
Harry regarda James, puis la fille qui venait de l'interpeller, et il resta estomaqué.
-Cho ? Mais, qu'est-ce que tu fais ici ?
-Et bien, je reste tout près d'ici et j'ai entendu sur la RITM (Radio indépendante à transmission magique) qu'il y avait des revirements au procès de Sirius Black et une histoire étrange sur ton père, alors j'ai pensé que, peut-être, tu serais là aussi !
Elle avait tout dit très rapidement et ce fut seulement une fois avoir terminé de parler qu'elle prit le temps de regarder avec qui se trouvait Harry. Elle ouvrit la bouche en reconnaissant Sirius et James.
-Oh, euh, désolé, je.
-Euh, Cho, je te présente Sirius Black, mon parrain, et James Potter, mon père. Puis il y a Arabella Figg et Monsieur Weasley, le père de Ron. Je crois que tu connais les autres personnes ?
-Euh, oui, oui, dit-elle, soudain mal à l'aise en reconnaissant les parents de Cédric. Bonjour !
-Bonjour, mademoiselle Chang, dit Dumbledore avec son éternel regard pétillant.
-Bonjour, professeur Dumbledore.
-Nous devons malheureusement nous presser si nous ne voulons pas être en retard, continua Dumbledore. Voulez-vous nous accompagner ?
-Euh, oui, bien sûr !
Ils pressèrent le pas vers le tribunal. Ils arrivèrent juste à l'heure. Sirius, Dumbledore et Arabella prirent place à la table prévue pour eux et les autres, rejoint par Cho, prirent place derrière eux. À peine quelques minutes plus tard, les juges entrèrent dans la pièce.
-Après avoir examiné les faits dans l'affaire qui nous incombe aujourd'hui, nous allons maintenant rendre notre jugement. Dans les faits, monsieur Black était accusé du meurtre de James et Lily Potter, de plusieurs moldus, ainsi que de monsieur Peter Pettigrow. Cependant, l'apparition soudaine de monsieur Pettigrow ici présent nous a amené à revoir ces faits. En effet, après avoir entendu plusieurs témoignages voulant que monsieur Black n'ait jamais, dans le passé poche ou lointain, manifesté le moindre geste agressif envers les personnes l'entourant et après avoir entendu le témoignage de monsieur James Potter ici présent, il nous est apparu que monsieur Sirius Black n'avait pas commis les crimes pour lesquels il avait été condamné mais que ces crimes avaient été commis par monsieur Peter Pettigrow ici présent. Il apparaît aussi que ce dernier est resté caché pendant plus de douze ans pour échapper à la justice. Nous déclarons donc monsieur Sirius Black non coupable et monsieur Peter Pettigrow coupable des meurtres des sorciers James et Lily Potter et de onze moldus. Monsieur Sirius Black se verra donc verser l'indemnité de deux milles gallions d'or pour chaque année de détention à la prison d'Azkaban et est, bien sûr, maintenant libre de tous ses mouvements. En ce qui concerne monsieur Peter Pettigrow, il se voit donner la peine du Baiser du détraqueur et la détention à vie à Azkaban. Vous pouvez disposer.
Pettigrow s'était effondré et Sirius semblait ne pas en croire ses oreilles. Des applaudissements tonitruants envahissaient maintenant la salle et Harry vit des gens souriants regarder Sirius avec compassion, mais aussi des gens très en colère huer Pettigrow. Goyle était assis sur sa chaise, et regardait au loin. Il avait été incapable de prononcer un mot depuis le moment où James était apparu dans la salle et Harry s'imaginait facilement les pensées du Mangemort. Voldemort le punirait très sévèrement.
-Viens, Sirius, partons maintenant, tu es libre, lui dit doucement Dumbledore.
Sirius se leva et suivit le groupe qui tentait à grande peine de sortir de la salle. Une fois dans l'énorme hall d'entrée, ils réussirent enfin à se réunir. Harry félicita Sirius et il vit Cho du coin de l'?il aller parler aux Diggory. Il la vit leur dire quelques mots, puis madame Diggory la prit dans ses bras. Elle la regarda ensuite en souriant, pendant qu'une larme perlait au coin de ses yeux. Elle lui dit quelques mots, puis Cho sourit et vint rejoindre Harry. -Il faudra que tu me racontes tout en détails, lui dit-elle, je crois que j'en ai manqué des bouts.
-Promis. Cho ?
-Oui ?
-Je suis désolé pour Cédric.
-Ce n'était pas ta faute.
Harry sourit un peu.
-On se reverra dans deux semaine, à Poudlard ? dit-il.
-Oui, à bientôt.
Elle avait déjà fait quelques pas lorsque Ron lui donna un coup de coude dans les côtes.
-Qu'est-ce que tu attends ? Invite- la au bal !
-.
-Cho ? cria Harry. Elle se retourna et revint vers lui
-Oui ?
-Tu veux m'accompagner au bal de Noël ?
-Avec plaisir, dit-elle après un moment avec un sourire.
Puis elle tourna les talons et franchit la porte qui donnait sur l'extérieur. Harry la regarda partir et eut besoin d'un moment pour se rendre compte que Ron et Hermione le regardaient.
-Quoi ?
-Il était temps !
-Oh, tais-toi !
-Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda James, coupant court à la conversation.
-Je vote pour retourner à Poudlard, dit le professeur Lupin. Je crois qu'on a quelque chose à fêter.
Tous acquiescèrent, excepté Sirius qui était encore trop abasourdi pour comprendre quoi que ce soit à la situation. Après avoir dit au revoir à monsieur Weasley et aux Diggory, Dumbledore fit apparaître un portoloin et en l'espace de quelques secondes, ils étaient tous de retour à Poudlard. Dumbledore commanda un festin aux cuisines et ils s'installèrent dans la grande salle pour une nuit qui s'annonçait longue.
-Harry? Harry? HARRY?
Ron alla chercher un verre d'eau froide dans la salle de bain et revint rapidement.
-Chacun son tour mon vieux!
Et il versa la totalité du verre d'eau dans la figure de Harry.
-JE SUIS DEBOUT! cria celui-ci en se levant précipitamment.
-Il était temps, ça fait vingt minutes que j'essaie de te réveiller!
-Vingt minutes? Oh non!
Sous les yeux ébahis de Ron, Harry s'habilla en un temps record, sortit du dortoir, traversa la salle commune, sortit dans le couloir et se rendit dans la grande salle en courant. Il n'était pas question qu'il rate son père avant qu'il parte! Il fut heureux de le voir assis à l'énorme table de la grande salle, en train de parler avec Sirius. James leva les yeux vers lui lorsque Harry s'assit à côté de Sirius, face à son père. Autour de la table se trouvaient aussi les professeurs McGonnagal, Flitwick et Sinistra, les autres étant sûrement partis passer un moment de vacance chez eux
-Bonjour Harry, dit James, ça va ce matin?
-Un peu sonné, mais ça va! Et vous deux?
-Assez bien, répondit James.
-Pas si mal, répondit pour sa part Sirius. Et je peux savoir pourquoi tu as la moitié des cheveux mouillés?
Harry se passa une main dans les cheveux en se rendant compte qu'il avait totalement oublié de les placer.
-C'est ma faute, Sirius, dit Ron qui venait d'entrer dans la grande salle. Ton filleul refusait de se réveiller ce matin!
-Hé! Ce n'est pas de ma faute! dit Harry sur un ton faussement outré. Je savais que je n'aurais pas dû prendre cette fichue potion hier soir!
-C'est pour ton bien, Harry! dit James et Harry ne put rien répondre à cette marque de paternité.
-James, je te présente Ron, Ron, je te présente James Potter, finit par dire Sirius pour dissiper ce moment de gêne.
-Enchanté, monsieur Potter, dit Ron en serrant la main de James.
-Appelle-moi James, voyons, pourquoi m'appellerais-tu Monsieur alors que tu n'appelles pas Sirius Monsieur Black?
-De ce point de vue, dit Ron en s'asseyant, visiblement un peu mal à l'aise.
-Où est Hermione? demanda Harry pour changer de sujet.
-Je ne sais pas, elle est sûrement à la bibliothèque, elle ne fait que ça.
-Rectification Ron, elle ne faisait que ça, dit Harry en appuyant bien sur le faisait.
Ron devint écarlate et les autres pouffèrent de rire. De toute évidence, Sirius avait raconté à James l'histoire de Ron et de Hermione. Dans un bref instant de panique, il se demanda s'il avait pu lui parler de Cho, mais à la réflexion, Harry se demanda s'il n'avait jamais parlé de Cho à Sirius.
-La terre appelle Harry?
-Hein, quoi?
-Je te demandais à quoi tu pensais, lui demanda Sirius.
-Oh, euh. je me demandais s'il y aurait beaucoup de gens aujourd'hui, répondit-il vaguement,
-Sûrement, lui dit son parrain. Cette histoire a été très embarrassante pour le ministère de la magie et ils veulent tous me voir condamné! Beaucoup de conseillers seront là.
-Je sais que mon père doit venir, dit Ron. J'ai hâte de voir sa tête quand il verra ton père, Harry.
Harry frémit à ces mots. Son père. Il regarda James qui parlait avec Sirius et prit pleinement conscience de qui il était. James Potter, avec ses lunettes rondes et ses cheveux en bataille, se tenait devant lui. Son père était ici, réel, et bientôt, il l'aurait pour lui tout seul. Soudain, il ne s'inquiéta plus du fait qu'il partirait, ni du fait que lorsqu'il devrait partir, Harry pourrait le regretter, il ne pensa plus qu'au fait que l'homme qui se tenait devant lui était son père et que, par des coïncidences extraordinaires, il lui était donné une chance de le connaître. Il oublia toute froideur, toute crainte, et décida d'agir envers cet homme comme s'il n'était jamais parti.
Hermione les rejoignit pendant que Ron et Harry avalaient goulûment leurs petit déjeuner. Elle fit la connaissance de James avec un grand sourire et s'assit ensuite à côté de Ron qui l'embrassa brièvement entre deux bouchées.
-Au fait, Ron, est-ce que tes parents sont au courant? demanda Harry.
-Au courant de quoi? demanda-t-il distraitement.
-À ton avis?
Harry regarda Hermione et Ron comprit aussitôt. Son visage prit un air de profonde panique.
-Quoi? demanda Hermione.
-Et bien Hermione, prépare-toi a officialiser votre relation cet après- midi! dit Harry entre deux fous rires.
Ne comprenant pas, Hermione chercha une explication auprès de son petit ami qui semblait incapable de prononcer le moindre mot. Elle tourna son regard vers Sirius et James qui riaient autant que Harry puis comprit enfin.
-Le procès. se déroule. au ministère! Ton père.
-Sera là, dit Ron totalement épouvanté en regardant Hermione qui semblait l'être autant que lui maintenant.
-Mais voyons, réussit à dire Harry après un moment, il ne vous changera quand même pas en grenouilles. Je suis certain qu'ils sont déjà au courant. Il n'y a que vous qui restiez dans le noir dans cette histoire, dit Harry entre deux éclats de rire.
Contre toute attente, le visage de Ron prit une expression déterminée. Il se leva, se plaça devant Hermione et posa un genou sur le sol, devant les yeux ébahis de Sirius, de Harry et surtout de Hermione, James ne sachant pas que jamais quelqu'un aurait cru que Ron Weasley agirait d'une telle façon.
-Qu'est-ce que tu fais? demanda Hermione qui était maintenant cramoisi.
-Je fais ma demande! Si on doit officialiser les choses cet après-midi, autant le faire dans les règles...
-Mais.
-Hermione Granger, veux-tu être ma petite amie? demanda Ron le plus sérieusement du monde en plantant son regard dans les yeux de la jeune fille.
-Bien sûr, oui! dit Hermione, prise au dépourvu.
-Et acceptes-tu de m'accompagner au bal de Noël? continua Ron.
-Ça va de soi!
Lentement, Ron se leva et déposa un baiser sur les lèvres d'Hermione. Puis, sans quitter Hermione des yeux, il s'assit.
-Oh, regardez, une vache! dit Harry pour faire comprendre qu'ils étaient encore tous là à les regarder.
Ron regarda Harry et devint cramoisi.
-Merci pour cette belle leçon de romantisme Ron, je vais m'en souvenir, dit Harry en riant.
-Oh, mais de rien, finit par dire Ron en riant aussi.
-Ah les garçons! Dit Hermione. Incapables de rester sérieux plus de cinq minutes!
-Voyons Hermione, tu viens quand même d'avoir une belle déclaration d'amour, et ce, devant plusieurs professeurs de l'école, tu devrais être heureuse, lui dit Sirius en riant.
-Si on le voit de ce point de vue, termina Hermione en succombant au fou rire général.
Le professeur McGonnagal se leva en cet instant.
-James? Il est temps d'y aller.
-Oui, professeur.
James se leva, souhaita bonne chance à tout le monde et suivit le professeur McGonnagal.
-A tout à l'heure, dit Sirius.
-Au revoir, dirent ensemble Ron et Hermione.
-A tout à l'heure, papa, dit Harry le plus sérieusement du monde.
James s'immobilisa. Lentement, il se retourna et regarda son fils. Puis, avec une certaine émotion dans la voix, il dit :
-À tout à l'heure, Harry.
Puis, il se retourna et rejoignit le professeur McGonnagal qui l'attendait dans le Hall d'entrée.
Harry sourit, puis se plongea dans une conversation avec Sirius. Vers huit heures trente, Dumbledore vint les rejoindre dans la grande salle pour les avertir qu'ils devaient tous le rejoindre dans son bureau à neuf heures précises. Harry, Ron et Hermione s'excusèrent auprès de Sirius et remontèrent à la tour de Gryffondor pour se préparer. Les deux garçons se séparèrent de Hermione et ils entrèrent dans leurs dortoirs respectifs. Ron et Harry convinrent qu'il valait mieux mettre les robes de Poudlard, celles-ci étant les plus propres qu'ils avaient. Harry tenta de placer ses cheveux et de lisser une mèche devant sa cicatrice, mais ce fut sans grand succès.
-C'est sans espoir! lui dit son miroir
-Je sais, lui répondit-il.
-Ton père a vraiment l'air sympathique tu sais! lui dit Ron
-Tu en doutais? C'est dans les gênes. Il faut bien que je tienne ça de quelqu'un parce que ce n'est sûrement pas chez les Dursley que j'ai appris à être sympathique!
En disant ces mots, Harry prit soudain conscience d'une chose.
-Ron?
-Quoi?
-Est-ce que tu te rends compte de ce que ça signifie si Sirius est acquitté?
-Euh, il va être libre? dit Ron bêtement.
-Évidemment, mais ça veut dire que je vais sûrement aller vivre chez lui, je ne retournerai plus chez les Dursley!
Ron le regarda, ébahi.
-Il te l'a proposé? demanda-t-il.
-Oui, en troisième année, en sortant de la cabane hurlante.
-Harry, c'est merveilleux! Tu imagines? On entre en deuxième cycle cette année, ce qui signifie que tu pourras faire de la magie et qu'on pourra se parler par feu et utiliser la poudre de cheminette et tout!
Harry n'y croyait pas. Il n'y avait pas pensé. Il allait vivre chez Sirius (parce qu'il ne croyait pas une seconde qu'il pouvait perdre, pas avec le témoignage de James)! Il se sentait vraiment heureux lorsqu'il descendit dans la salle commune avec Ron pour rejoindre Hermione qui avait, elle aussi, revêtu sa robe de Poudlard. Vers neuf heures moins le quart, ils sortirent de la salle commune et prirent le chemin du bureau de Dumbledore. Lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, Sirius et Arabella s'y tenaient déjà. Arabella était une jeune femme de l'âge de Sirius, un peu plus petite que celui-ci, avec des cheveux roux. Aujourd'hui, comme le jour où elle était venue le visiter à l'infirmerie, elle avait un air décontracté et sûr d'elle. Ses yeux étaient d'un bleu très clair et très chaleureux. Harry n'avait jamais vraiment regardé son nouveau professeur de Défense contre les forces du mal et il se demandait pourquoi quand il se souvint qu'il ne l'avait pas revue au château depuis le jour où elle était venue le visiter à l'infirmerie. Elle ne devait pas être restée pour les vacances.
-Bonjour! leur dit Dumbledore lorsqu'ils entrèrent. Nous vous attendions! Dans environ quinze minutes, nous devrons partir pour le ministère à l'aide d'un portoloin (l'estomac de Harry se contracta, il détestait les portoloins, Dumbledore remarqua son malaise). C'est moi-même qui l'ait ensorcelé, Harry, dit-il pour le rassurer. Donc, nous arriverons directement dans le hall de l'édifice où se déroulera le procès, continua-t- il. Remus nous rejoindra à cet endroit mais avant de partir, nous devons prendre la potion de télépathie et nous devons tous le faire en même temps. Sirius, vous avez synchronisé votre montre avec celle de James?
-Oui, professeur, il nous reste deux minutes, lui répondit Sirius.
-Donc, je crois que c'est le moment!
Dumbledore distribua un gobelet à toutes les personnes présentes. Le verre contenait une potion de couleur rouge qui dégageait une odeur de cerise.
-Sirius ?
-Dans dix secondes. Neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, maintenant.
D'un même mouvement, ils vidèrent tous le contenu de leur gobelet d'un seul trait. Harry pensa aussitôt que le goût n'était pas si mauvais, pour une potion !
-Je trouve aussi résonna une voix dans sa tête, c'était celle de Sirius, puis Harry entendit plusieurs voix parler en même temps.
-Silence, dit la voix de Dumbledore et toutes les voix se turent en même temps.
-Harry ?
-Oui, répondit-t-il intérieurement.
Dumbledore lui sourit.
-Hermione ?
-Oui, entendit Harry. Puis ce fut la même chose avec Ron, Sirius, et Arabella. Puis
-Remus, James ? -Oui !
-Nous sommes là !
-Très bien, maintenant, continua Dumbledore, sachez que à partir de ce moment, tout ce que vous penserez pourra être entendu des autres, alors si vous voulez cacher quelque chose, soyez prudents. Nous ne sommes pas continuellement dans les pensées des autres. Si vous vous concentrez bien, vous pouvez sentir ma présence dans votre esprit en ce moment et ce sera la même chose quand l'un d'entre vous voudra vous parler. Vous pouvez donc avoir des conversations privées, mais n'oubliez jamais que quelqu'un peut débarquez dans votre esprit à tout moment. Mais nous ne devons pas utiliser seulement ce moyen de communication, sinon les gens se douteront de quelque chose. Vous devrez agir normalement, comme si nous n'étions pas liés. Vous pouvez l'utiliser, mais pas de façon abusive, compris ?
-Compris, répondirent plusieurs voix dans la tête de Harry.
-Il est temps d'y aller, maintenant, reprit Dumbledore à haute voix.
Ils se regroupèrent tous autour d'un objet qui semblait être un rappeltout cassé. Lorsque Dumbledore eut compté jusqu'à trois, ils posèrent tous un doigt sur l'objet puis Harry ressentit une sensation familière d'attraction quelque part au niveau du nombril. Quelques instants plus tard, ils étaient dans le hall d'entrée d'un édifice à haut plafond. La pièce était brillamment éclairée par une lumière qui semblait venir des murs eux-mêmes. Harry regarda autour de lui et son regard se posa sur le professeur Lupin qui s'approchait d'eux.
-Bonjour ! Alors, vous n'avez pas eu trop de mal dans le transport ?
Le professeur Lupin semblait aller plutôt bien. Harry regarda sa montre et lui demanda mentalement la date de la prochaine pleine lune. Celle-ci lui indiqua que la nouvelle lune serait ce soir, donc le loup-garou n'avait pas eu de transformation depuis 14 jours. Harry vit Ron jeter des regards anxieux autour de lui et Harry comprit qu'il cherchait Monsieur Weasley. Hermione semblait aussi anxieuse que son petit ami, mais jamais autant que Sirius pouvait le sembler. Il avait le teint un peu verdâtre et ne cessait de jeter des regards à la porte d'entrée, comme s'il avait eu peur qu'elle disparaisse et qu'il se retrouve prisonnier de la bâtisse.
-Calme-toi, Sirius, lui intima intérieurement Harry. Tu sais comme moi que ça va bien aller, on ne peut pas perdre, pas avec Cornedrue.
-Je sais, mais quand même.
Harry lui sourit pour l'encourager, puis, sous l'invitation de Dumbledore, ils prirent la direction de la salle d'audience.
C'était une grande salle située au sous-sol mais, contrairement à celle que Harry avait vue dans la pensine du professeur Dumbledore l'année dernière, elle était aménagée à la manière des pièces d'audience moldues que Harry avait vues à la télévision. Le plafond de la pièce était haut et l'ameublement était sombre. Un demi mur séparait la partie où étaient assis les gens venus assister au procès et la partie où la cause se déroulait. Il y avait deux grandes tables côte à côte, à environ trois mètres de distance l'une de l'autre, avec trois chaises pour les avocats et la personne concernée par la cause, puis, à environ une dizaine de mètres, en face des deux tables, était placé un long podium surmonté d'une table et de trois chaises. À gauche, entre les tables et le podium, était placé un autre petit podium surmonté d'une chaise pour les témoins.
Voyant qu'il était bientôt l'heure du début de l'audience, Sirius, Dumbledore et Arabella se dirigèrent vers la table de gauche et Harry, Ron, Hermione et Remus s'assirent derrière eux. Une fois assis, ils virent passer Pettigrow, accompagné d'un homme grand et bâtit que Harry croyait avoir déjà vu quelque part.
-C'est Goyle, dit la voix de Remus dans sa tête, malheureusement, il n'est pas aussi stupide que son fils.
Harry regarda l'homme et ressentit une profonde colère.
-Il est Mangemort, répondit Harry intérieurement.
-Je sais.
Quelques minutes plus tard, une petite porte qui était alors passée inaperçue s'ouvrit dans le mur en face de Harry et tout le monde se leva. Trois hommes que Harry était persuadé n'avoir jamais vu en sortirent. Il y avait un homme très grand avec un air sévère, un plus petit, mais avec un sourire plus jovial et un autre qui devait avoir l'âge de professeur Dumbledore, avec des cheveux blancs coupés courts et un regard très sage. Les trois hommes portaient une robe de sorcier d'un bleu profond. Harry regarda Remus qui haussa les épaules en signe de négation : il ne les connaissait pas. Lorsque les trois juges eurent prit place, les gens qui se trouvaient dans la salle se rassirent.
-Nous sommes ici aujourd'hui pour juger une affaire qui a été mise de côté trop longtemps. De récents événements nous permettent aujourd'hui d'assurer ce procès. Je vous rappellerai dans les faits que dans la cause qui nous incombe aujourd'hui, monsieur Sirius Black ici présent est accusé du meurtre de James et Lily Potter, ainsi que de celui de plusieurs moldus. Je demanderais donc aux avocats de débuter. Professeur Dumbledore ?
Dumbledore se leva et appela d'abord le professeur Lupin à la barre. Il lui posa diverses questions sur les derniers jours avant la mort de Lily et James et ce qui c'était passé et plusieurs autres choses. Il lui posa aussi des questions sur le sortilège de Fidelitas.
-Est-ce que vous saviez à l'époque qui était le gardien du secret des Potter ?
-Non, je ne savais pas qui ils avaient désignés. Pour plus de sécurité, vous étiez la seule personne qui connaissait le détenteur du secret.
-Et à votre avis, est-ce que Sirius Black ici présent aurait pu être ce gardien ?
-Et bien, il est certain que lorsqu'on y pense, le fait que Sirius soit le gardien du secret serait logique, celui-ci ayant été le meilleur ami de James ainsi que étant le parrain du jeune Harry Potter. Mais lorsqu'on y réfléchit bien, il serait tout à fait plausible que James ait voulu tromper l'ennemi en changeant de gardien au dernier moment.
-Croyez-vous que Sirius aurait pu trahir James ?
-Non, Sirius ne trahirait personne.
-Quand avez-vous revu Monsieur Black la première fois après son évasion ?
-Au printemps 1993.
-Dans quelles circonstances ?
Le professeur Lupin raconta le soir où il avait trouvé Sirius, Harry, Ron et Hermione dans la cabane hurlante, la découverte de Peter, et sa fuite.
-Et savez-vous comment Sirius a pu s'échapper à nouveau ?
-Non, à ce moment, je n'étais plus à l'école.
-Donc, monsieur Black s'est retrouvé en présence du jeune Potter et ne lui a fait aucun mal ?
-Aucun.
-Merci, Monsieur Lupin.
Dumbledore alla s'asseoir et Goyle se leva.
-Monsieur Lupin, vous dites croire que Sirius Black, ici présent, n'était pas le gardien su secret de James et Lily Potter.
-C'est exact.
-Avez-vous des preuves ?
-Non, je ne peux avancer de preuve.
-Merci, Monsieur Lupin.
Remus se leva et rejoignit les trois adolescents. Goyle appela Pettigrow à la barre.
-Monsieur Pettigrow, où étiez vous de 1981 à 1993 ?
-Je demeurais dans une famille de sorciers, sous m'a forme d'animagus. C'est un des garçons de la famille qui m'a adopté, puis j'ai ensuite passé aux mains du plus jeune garçon.
-Est-ce que ce garçon vous a amené à Poudlard ?
-Oui, lorsqu'il est entré au collège en 1991, il m'a emmené avec lui.
-En 1991 ? Il avait donc le même âge que le même Potter ?
-Oui.
-Étaient-ils dans la même maison ?
-Oui, ils sont tous les deux à Gryffondor.
-Donc, pendant trois ans, vous avez dormi dans le même dortoir que le jeune Potter ?
-C'est exact.
-Et il n'est rien arrivé ?
-Jamais je n'ai touché ce garçon !
-Pourquoi êtes-vous resté caché aussi longtemps ?
-J'avais peur.
-De qui ?
-Je savais que Sirius Black savait que je n'étais pas mort, et j'avais peur qu'il me retrouve.
-Merci, monsieur Pettigrow.
Goyle alla s'asseoir et Dumbledore se leva.
-Monsieur Pettigrow, vous dites que vous aviez peur que Sirius vous retrouve ?
-Oui.
-Mais vous saviez qu'il était à Azkaban ?
-Oui.
-Alors, vous saviez qu'il s'échapperait
-Non !
-Alors pourquoi êtes-vous resté caché en sachant qu'il ne pouvait pas vous faire de mal ?
-Parce que j'étais vraiment terrifié !
-Je vous avouerai, monsieur Pettigrow, que j'ai un peu de mal à comprendre comment un homme, même terrifié, peut passer douze ans de sa vie dans la peau d'un rat !
-J'avais peur.
-Merci, monsieur Pettigrow, ce sera tout.
Peter retourna s'asseoir aux côtés de Goyle.
-J'aimerais maintenant appeler Monsieur Harry Potter à la barre, dit Dumbledore.
Des murmures s'élevèrent de la salle. Nerveux, Harry se leva et alla s'asseoir sur la chaise que Pettigrow venait de quitter.
-Je sais que tu le peux ! lui dit la voix de son père.
-Merci.
-Monsieur Potter, quand avez-vous appris que Sirius Black était votre parrain?
-Au milieu de ma troisième année.
-Et qu'a été votre sentiment à ce moment ?
-J'étais furieux.
-Pourquoi ?
-Parce que je croyais qu'il avait tué mes parents.
-Vous ne le croyez plus ?
-Non.
-Pourquoi ?
Harry raconta à son tour les faits de la cabane hurlante et pourquoi il avait décidé de croire Sirius.
-Et qu'est-ce qui s'est passé une fois que vous êtes sorti du passage secret avec les autres ?
-Peter Pettigrow a réussi à s'enfuir en se transformant en animagus.
-Et ensuite ?
-Sirius s'est transformé à son tour et l'a poursuivi, mais il a été entouré par les détraqueurs et n'a pu le rattraper. Alors je l'ai rejoint avec Hermione pour essayer d'empêcher les détraqueurs d'utiliser leur arme sur lui.
-Et qu'est-ce qui s'est passé ?
-Un patronus est apparu et a fait fuir les détraqueurs.
-Et depuis, tu as été souvent en contact avec Sirius ?
-Oui, on s'écrivait et je l'ai vu plusieurs fois.
-Pourquoi n'as-tu rien dit ?
-Parce que je ne le croyais pas coupable et que je ne voulais pas qu'il retourne à Azkaban.
-Et il ne t'a jamais fait de mal ?
-Jamais.
-Merci, Harry.
Dumbledore retourna s'asseoir à nouveau et Goyle s'approcha de Harry.
-Monsieur Potter, vous dites que lorsque Monsieur Black a été entouré par les détraqueurs, vous êtes allé l'aider et qu'un patronus est apparu ?
-C'est exact.
-Avez-vous vu la personne qui a fait apparaître ce patronus ?
-Je l'ai vu, mais je n'ai pas compris sur le moment qui c'était, j'avais l'esprit trop embrouillé.
-Sur le moment ?
-Oui, plus tard, lorsque nous nous sommes réveillé à l'infirmerie Hermione et moi, le professeur Dumbledore nous a dit qu'il croyait que Sirius était innocent mais qu'il ne pouvait rien faire. Alors, il nous a suggéré d'utiliser le retourneur de temps que le professeur McGonnagal avait donné à Hermione, pour qu'elle puisse assister à tous ses cours, pour aider Sirius à s'enfuir. Nous avons donc remonté le temps de trois heures, et j'ai pu lancer moi-même le patronus qui nous a sauvé.
-Vous saviez comment créer un patronus à l'âge de treize ans ?
-Oui, c'est le professeur Lupin qui me l'a appris. J'étais tombé de mon balai dans un match de Quidditch parce que des détraqueurs avaient envahi le terrain. Nous avons perdu la partie et je ne voulais pas que ça se reproduise, alors j'ai demandé au professeur de m'apprendre.
-Pouvez-vous nous le montrer ?
-Tu peux, lui dit mentalement Dumbledore.
-Donnes-lui la preuve qu'on voit sa tête ! lui dit Sirius.
-D'accord.
Harry se leva et sortit sa baguette magique de sa poche. Il pensa à un souvenir heureux, au moment où il avait vu son père ouvrir les yeux la veille, et prononça la formule.
-Spero Patronum.
Un énorme cerf argenté sorti de sa baguette et atterrit sur le sol de la salle. Des applaudissements fusèrent et Harry retourna s'asseoir, faisant ainsi disparaître Cornedrue.
-Merci, Monsieur Potter.
Contrarié, Goyle retourna s'asseoir et Harry rejoignit Remus, Ron et Hermione.
La suite fut questions et réponses. Dumbledore appela Ron et ensuite Hermione qui racontèrent leur version du soir de la fuite de Peter, puis Arabella questionna Dumbledore. Dumbledore questionna ensuite Sirius qui jura qu'il n'avait pas été le gardien du secret.
-Pourquoi James a-t-il décidé de changer de gardien ?
-C'était un coup de bluff. Nous savions que Voldemort (Harry sentit la salle au complet frémir) saurait tout de suite que j'étais le gardien. Alors nous avons décidé de changer de gardien.
-Avez-vous une preuve ?
-Non.
-Savez-vous qui était le gardien du secret ?
-Oui
-Qui était-ce ?
-Peter Pettigrow
Les paroles de Sirius eurent l'effet espéré. Harry vit Peter blanchir et entendit un grand brouhaha s'élever de la salle. En se retournant, il vit que certains avaient l'air scandalisés et que d'autres semblaient ne pas y croire. Il prit le temps de parcourir la foule du regard alors que les juges tentaient de ramener l'ordre. Il vit monsieur Weasley, puis monsieur et madame Diggory qui lui firent un petit signe. Il comprit qu'ils devaient savoir que c'était Peter qui avait tué Cédric parce qu'ils lui jetaient des regards animés d'une grande haine. Lorsqu'il regardait bien, il y avait au moins une centaine de sorciers dans la salle.
Il se retourna vers les juges lorsque le silence revint.
-Monsieur Black, avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
-Non, monsieur.
-Monsieur le juge, il est vrai que Monsieur Black n'a lui-même aucune preuve de ce qu'il avance cependant, une personne pourrait témoigner visuellement de ce fait.
-Qui, professeur Dumbledore ?
-Connaissez-vous le sortilège de Vivius Mémorus ? -Bien sûr, professeur.
-Sirius ?
-Oui, c'est un sortilège que j'ai pratiqué avec James juste après qu'il ait pratiqué le sortilège de Fidelitas avec Peter. Ce sortilège consiste à faire revivre une personne présente dans un souvenir pour un certain temps.
Harry vit Pettigrow ouvrir la bouche et perdre toute couleur.
-Merci monsieur Black, vous pouvez vous retirer, lui dit Dumbledore.
Quelque part dans sa tête, Harry entendit Dumbledore.
-Maintenant James !
-Monsieur le juge, j'aimerais appeler à la barre monsieur James Potter.
Cette fois, la salle resta silencieuse devant cette déclaration complètement tordue. Mais tout le monde se figea lorsque les portes s'ouvrirent pour laisser passer le père de Harry. Celui-ci étant trop absorbé par la présence de son père, Ron du lui donner un coup de coude dans les côtes pour attirer son attention.
-Regarde mon père !
Harry regarda monsieur Weasley qui avait les yeux aussi grands qu'une mornille et étouffa un rire. Harry reporta son attention sur son père qui était à présent assis où se trouvait Sirius un instant plus tôt.
-Monsieur Potter, comment se fait-il que vous soyez ici ? demanda Dumbledore.
-Peu après le sortilège de Fidelitas, Sirius et moi avons pratiqué un sortilège de Vivius Mémorus pour protéger Sirius si jamais il arrivait quelque chose. Maintenant que le pire est arrivé, il m'a fait revenir pour que je puisse affirmer qu'il n'était pas mon gardien du secret.
-Qui était ce gardien, James ?
-Peter Pettigrow.
La voix de James n'avait pas haussé, mais elle avait eu le même effet qu'un coup de vent glacial. Tout comme Sirius, chaque trait de son visage était animé d'une colère froide et ses yeux brillaient de haine. À ce moment, Harry comprit pourquoi il était inconcevable que James Potter et Sirius Black aient un jour envisagé de passer du côté des ténèbres.
-Merci, James.
James se leva et vint s'asseoir aux côtés de son fils qui le regarda avec une profonde admiration dans les yeux. Puis, un des trois juges se leva, faisant taire le grabuge qui avait explosé dans la salle aux mots de James.
-À la lumière de ces témoignages, nous allons nous retirer pour prendre une décision. L'audience est levée jusqu'à 14h00, vous pouvez disposer.
Les juges sortirent et presque toutes les personnes dans la salle se précipitèrent sur James et Harry et Dumbledore, Sirius, Remus, Arabella, Hermione et Ron durent former un périmètre de sécurité humain autour du père et du fils pour réussir à les faire sortir de la salle.
Une fois dans le couloir, ils furent rejoints par Monsieur Weasley ainsi que Monsieur et Madame Diggory.
-Bonjour ! dit Monsieur Weasley du ton joyeux. Est-ce qu'on peut se joindre à vous ?
-Bien sûr, dit Dumbledore. Je ne peux quand même pas vous empêcher de voir votre propre fils, Arthur, termina-t-il avec un petit sourire en coin.
-Allé, Ron c'est le moment ! lui dit intérieurement Harry.
-Comment est-ce que tu veux que je lui dise ça ?
-Comment veux-tu que je le sache ? Je n'ai même pas de petite amie !
-Les gars, on vous regarde !!! dit la voix de Sirius dans la tête de Harry.
Gênés, les deux garçons regardèrent autour d'eux. Plusieurs regards étaient posés sur eux, dont celui de Monsieur Weasley et de Hermione.
-C'est drôle, mais j'ai l'impression qu'on me cache quelque chose. dit monsieur Weasley.
-On se lance ? entendit Harry, mais il comprit vite que ce n'était pas à lui que s'adressait la demande, mais à Hermione.
-Est-ce qu'on a le choix ? demanda celle-ci.
-Je ne crois pas.
-D'accord, alors allons-y
-Papa, eh bien, Hermione et moi, on a parlé, et euh. on a décidé que. euh. bien, que, au fond, on devrait peut-être essayer. de - euh. aller un peu plus loin, que euh. l'amitié, disons.
-Et bien, il était temps !
Harry explosa de rire devant l'air incrédule de Ron et Hermione.
-Félicitations, vous deux, dit monsieur Weasley pour dissiper le moment de gêne. Il serra la main de son fils et embrassa Hermione. Ces deux derniers, heureux que ce moment soit enfin passé, parurent plus décontractés et ils se prirent la main.
-Bon, alors il est midi, nous avons donc deux heures devant nous, qu'est-ce qu'on fait en attendant ? demanda le professeur Lupin.
-Je propose d'aller manger, dit Dumbledore.
-Je suis tout à fait d'accord, renchérit James. J'ai surtout envie de sortir d'ici, j'en ai assez de me faire regarder aussi bizarrement.
-Pour une fois que ce n'est pas moi ! dit Harry en riant. Et tu sais, ça ne s'arrangera pas dehors !
-Ne vous inquiétez pas James, ça ne durera pas. La nouvelle de votre apparition fera bientôt la une des journaux. Je m'étonne d'ailleurs de ne pas avoir vu Rita Skeeter ici.
Harry, Ron et Hermione éclatèrent de rire et eurent beaucoup de mal à s'arrêter.
-Vu qu'on en parle, puisque nous sommes ici.
Hermione sortit de sa poche un bocal miniature que Harry reconnut comme un format réduit du bocal dans lequel Hermione avait enfermé la journaliste. Elle prit sa baguette magique et redonna sa grosseur originelle au bocal.
-Professeur Dumbledore, voici Rita Skeeter, dit-elle d'un ton gêné en tendant le bocal au directeur qui la regardait d'un air soupçonneux.
-Vous êtes certaine, mademoiselle Granger ?
-Oui, regardez les dessins sur ses antennes, ils sont parfaitement semblables à ses lunettes. Elle n'est pas déclarée, donc, j'ai pensé que. Normalement, je voulais la libérer en Bulgarie à la fin de mon voyage, mais je suis partie un peu précipitamment, et, bien, disons que j'ai oublié.
-Depuis quand est-elle là ?
-Depuis le soir de la troisième tâche.
-Très bien, mademoiselle Granger, je m'en occuperai. Reducto, ajouta-t-il en pointant sa baguette magique sur le bocal, mais plus tard. Mais à l'avenir mademoiselle, évitez d'enfermer des gens aussi longtemps dans un bocal !
-Promis, professeur.
-Et maintenant, si nous allions manger ? Je connais un petit restaurant pas très loin d'ici qui sert de merveilleuses pâtes !
Et ils sortirent déjeuner. Dans la rue, les gens qui reconnaissaient James se retournaient sur le passage du groupe avec des yeux ronds. La situation était plutôt avantageuse pour Harry qui, pour une fois, passait totalement inaperçu. Arrivés au restaurant, ils prirent une table et commandèrent leurs assiettes. Au milieu du repas, Harry sentit pointer la présence de James dans son esprit.
-Je peux te déranger ? demanda-t-il.
-Bien sûr. Qu'est-ce qui se passe ?
-J'en ai marre de me faire regarder comme une bête de cirque !
-Allons, dis-toi que ça ne durera pas. Demain, si ce n'est ce soir, tout le monde sera au courant de ton apparition. Moi, j'ai droit à ça continuellement !
-Tu blagues, j'espère ?
-Tu veux une preuve ?
-J'attends
-Regarde bien.
Harry repéra un jeune homme qui semblait servir mais qui ne s'occupait pas de leurs tables, il ne les avait donc pas remarqués. Harry attendit qu'il passe près de leur table puis :
-Excusez-moi !
Le serveur se retourna vers Harry puis le reconnut immédiatement. Il ouvrit la bouche légèrement puis ses yeux qui avaient pris la forme d'un gallion suivirent la trajectoire habituelle vers sa cicatrice.
-Ou-Oui ?
-Est-ce que je pourrais avoir du beurre, s'il vous plaît ?
-Bi-bien sûr, monsieur Potter !
Le jeune homme s'éloigna pour aller chercher du beurre sans même remarquer qu'il y en avait amplement sur la table. Il revint à petits pas pressés et posa les petits contenants devant Harry
-Ça ira, monsieur ?
-Oui, merci.
James regardait la scène, abasourdi.
-Tu vois ?
-Et c'est toujours comme ça ?
-Toujours, ça devient parfois agaçant, mais c'est parfois pratique, comme tu vois !
-Ouais, tu parles !
Le repas se continua dans le plaisir. Puis, au bout d'un peu plus d'une heure, Dumbledore déclara qu'il était temps de retourner au tribunal. Harry vit verdir Sirius à cette annonce.
-Allons, tu crois vraiment qu'ils vont te condamner ?
-On ne sait jamais !
-Voyons !
Ils réglèrent l'addition et sortirent du petit restaurant. Ils étaient sur le chemin du retour lorsque.
-Je crois que tu as été ciblé ! dit James d'un ton moqueur.
-Harry !
-Je te l'avais dit !
Harry regarda James, puis la fille qui venait de l'interpeller, et il resta estomaqué.
-Cho ? Mais, qu'est-ce que tu fais ici ?
-Et bien, je reste tout près d'ici et j'ai entendu sur la RITM (Radio indépendante à transmission magique) qu'il y avait des revirements au procès de Sirius Black et une histoire étrange sur ton père, alors j'ai pensé que, peut-être, tu serais là aussi !
Elle avait tout dit très rapidement et ce fut seulement une fois avoir terminé de parler qu'elle prit le temps de regarder avec qui se trouvait Harry. Elle ouvrit la bouche en reconnaissant Sirius et James.
-Oh, euh, désolé, je.
-Euh, Cho, je te présente Sirius Black, mon parrain, et James Potter, mon père. Puis il y a Arabella Figg et Monsieur Weasley, le père de Ron. Je crois que tu connais les autres personnes ?
-Euh, oui, oui, dit-elle, soudain mal à l'aise en reconnaissant les parents de Cédric. Bonjour !
-Bonjour, mademoiselle Chang, dit Dumbledore avec son éternel regard pétillant.
-Bonjour, professeur Dumbledore.
-Nous devons malheureusement nous presser si nous ne voulons pas être en retard, continua Dumbledore. Voulez-vous nous accompagner ?
-Euh, oui, bien sûr !
Ils pressèrent le pas vers le tribunal. Ils arrivèrent juste à l'heure. Sirius, Dumbledore et Arabella prirent place à la table prévue pour eux et les autres, rejoint par Cho, prirent place derrière eux. À peine quelques minutes plus tard, les juges entrèrent dans la pièce.
-Après avoir examiné les faits dans l'affaire qui nous incombe aujourd'hui, nous allons maintenant rendre notre jugement. Dans les faits, monsieur Black était accusé du meurtre de James et Lily Potter, de plusieurs moldus, ainsi que de monsieur Peter Pettigrow. Cependant, l'apparition soudaine de monsieur Pettigrow ici présent nous a amené à revoir ces faits. En effet, après avoir entendu plusieurs témoignages voulant que monsieur Black n'ait jamais, dans le passé poche ou lointain, manifesté le moindre geste agressif envers les personnes l'entourant et après avoir entendu le témoignage de monsieur James Potter ici présent, il nous est apparu que monsieur Sirius Black n'avait pas commis les crimes pour lesquels il avait été condamné mais que ces crimes avaient été commis par monsieur Peter Pettigrow ici présent. Il apparaît aussi que ce dernier est resté caché pendant plus de douze ans pour échapper à la justice. Nous déclarons donc monsieur Sirius Black non coupable et monsieur Peter Pettigrow coupable des meurtres des sorciers James et Lily Potter et de onze moldus. Monsieur Sirius Black se verra donc verser l'indemnité de deux milles gallions d'or pour chaque année de détention à la prison d'Azkaban et est, bien sûr, maintenant libre de tous ses mouvements. En ce qui concerne monsieur Peter Pettigrow, il se voit donner la peine du Baiser du détraqueur et la détention à vie à Azkaban. Vous pouvez disposer.
Pettigrow s'était effondré et Sirius semblait ne pas en croire ses oreilles. Des applaudissements tonitruants envahissaient maintenant la salle et Harry vit des gens souriants regarder Sirius avec compassion, mais aussi des gens très en colère huer Pettigrow. Goyle était assis sur sa chaise, et regardait au loin. Il avait été incapable de prononcer un mot depuis le moment où James était apparu dans la salle et Harry s'imaginait facilement les pensées du Mangemort. Voldemort le punirait très sévèrement.
-Viens, Sirius, partons maintenant, tu es libre, lui dit doucement Dumbledore.
Sirius se leva et suivit le groupe qui tentait à grande peine de sortir de la salle. Une fois dans l'énorme hall d'entrée, ils réussirent enfin à se réunir. Harry félicita Sirius et il vit Cho du coin de l'?il aller parler aux Diggory. Il la vit leur dire quelques mots, puis madame Diggory la prit dans ses bras. Elle la regarda ensuite en souriant, pendant qu'une larme perlait au coin de ses yeux. Elle lui dit quelques mots, puis Cho sourit et vint rejoindre Harry. -Il faudra que tu me racontes tout en détails, lui dit-elle, je crois que j'en ai manqué des bouts.
-Promis. Cho ?
-Oui ?
-Je suis désolé pour Cédric.
-Ce n'était pas ta faute.
Harry sourit un peu.
-On se reverra dans deux semaine, à Poudlard ? dit-il.
-Oui, à bientôt.
Elle avait déjà fait quelques pas lorsque Ron lui donna un coup de coude dans les côtes.
-Qu'est-ce que tu attends ? Invite- la au bal !
-.
-Cho ? cria Harry. Elle se retourna et revint vers lui
-Oui ?
-Tu veux m'accompagner au bal de Noël ?
-Avec plaisir, dit-elle après un moment avec un sourire.
Puis elle tourna les talons et franchit la porte qui donnait sur l'extérieur. Harry la regarda partir et eut besoin d'un moment pour se rendre compte que Ron et Hermione le regardaient.
-Quoi ?
-Il était temps !
-Oh, tais-toi !
-Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda James, coupant court à la conversation.
-Je vote pour retourner à Poudlard, dit le professeur Lupin. Je crois qu'on a quelque chose à fêter.
Tous acquiescèrent, excepté Sirius qui était encore trop abasourdi pour comprendre quoi que ce soit à la situation. Après avoir dit au revoir à monsieur Weasley et aux Diggory, Dumbledore fit apparaître un portoloin et en l'espace de quelques secondes, ils étaient tous de retour à Poudlard. Dumbledore commanda un festin aux cuisines et ils s'installèrent dans la grande salle pour une nuit qui s'annonçait longue.
