Chapitre 9 : Retour à la liberté
La table gigantesque placée au milieu de la grande salle ployait sous la quantité de nourriture s'y entassant. Harry ignorait comment les elfes de maison avaient pu préparer autant de plats en aussi peu de temps, mais peu lui importait en ce moment. Il regarda les gens assemblés autour de la table. Il y avait là Ron et Hermione, ses deux meilleurs amis, plus heureux que jamais, Arabella Figg, une femme mystérieuse qui donnait envie d'être connue, Remus Lupin, sage loup-garou, le professeur Dumbledore, homme dont la puissance n'était plus à discuter, puis, devant lui, se trouvaient Sirius Black, son parrain, et James Potter, son père. En ce moment, une impression de bien être s'emparait de lui. Il savait que ce moment privilégié qui lui était donné de vivre ce soir était source d'extraordinaires coïncidences, et il aurait voulu que le temps s'arrête, pour que jamais ne cesse le bonheur qu'il vivait en ce moment.
-Tu m'as l'ait bien pensif. c'était la voix de James. Est-ce que ça va ?
-Oui, bien sûr.
-Certain ?
-Oui.
-Alors, est-ce que je peux te poser une question ?
-Bien sûr.
-Cette Cho Chang, c'est ta petite amie ? -Non. c'était la petite amie de Cédric.
-. Tu veux aller faire un tour ?
-Dehors ?
-Si tu veux
-D'accord.
Harry et James se levèrent d'un même mouvement puis sortirent de la grande salle de façon plutôt inaperçue, leurs convives étant trop occupés pour se rendre compte de leur disparition. Ils sortirent dans le parc, se rendirent au bord du lac et s'assirent.
-Je me suis toujours demandé ce qui pouvait y avoir dans ce lac, se demanda James à lui-même.
-Rien d'intéressant. Des sirènes et des tritons, des strangulots, des herbes aquatiques et un calmar géant, enfin, de ce que j'ai pu voir. Rien qui vaut la peine de se mouiller quoi.
-C'est vrai que tu as du l'explorer pendant une heure.
-Ouais, mais disons que j'ai eu un peu d'aide. Mimi Geignarde, termina-t-il devant le froncement de sourcil de son père.
-Tu as vraiment les yeux de ta mère, dit celui-ci dans un tout autre sujet.
-Je sais, il fallait bien que j'aie quelque chose d'elle.
-En effet.
-Il paraît que vous avez eu du mal à vous fixer, tous les deux !
-Sirius t'a raconté ! dit James en riant.
-En effet.
-Et bien il a raison. Disons que ta mère et moi étions plutôt différents, mais nous étions les seuls à ne pas se rendre compte que nous étions faits l'un pour l'autre !
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Et bien un jour, nous avons eu un travail à faire en équipe dans le cours d'astronomie. Nous avons du passer une partie de la nuit au sommet de la tour pour faire notre devoir et à un moment donné, nous nous sommes embrassés. Puis on ne s'est plus jamais quitté.
Harry souriait bêtement. Ce n'avait peut-être pas été le coup de foudre, mais au moins ça avait fini par commencer quelque part. Peut-être que c'était ça l'amour, tout compte fait.
-Et maintenant, si tu me parlais de Cho. Le sourire de Harry s'évanouit aussitôt.
-Qu'est-ce que tu veux savoir ? demanda-t-il à contre c?ur.
-Comment l'as-tu remarquée ?
-La première fois ?
-Oui
-Dans un match de quidditch. Elle est attrapeuse pour Serdaigle.
-Où est le lien ? James ne semblait vraiment pas comprendre.
-Sirius ne t'a pas dit ?
-Harry, je suis arrivé depuis à peine vingt-quatre heures !
-C'est vrai. Et bien, je suis attrapeur pour Gryffondor.
-Mais c'est très bien ! Depuis quand ?
-Toujours. enfin, depuis ma première année. Les yeux de James s'arrondirent
-Tu blagues ? Les premières années ne jouent jamais.
-Ce qui fait de moi le plus jeune joueur de quidditch depuis un siècle, oui, je sais.
-Avez-vous déjà gagné la coupe ?
-En troisième année. Il vit la déception poindre dans le regard de son père, alors il continua. En première année, je n'ai pas pu jouer le dernier match contre Serpentard parce que j'étais à l'infirmerie. N'ayant pas d'attrapeur remplaçant, nous avons perdus. En deuxième, la saison a été annulée en raison des attaques successives dans l'école et en quatrième, il n'y a pas eu de quidditch du tout, à cause du tournoi des trois sorciers.
-C'est le meilleur, dit la voix de Sirius derrière eux.
-Allons, Sirius, je ne suis sûrement pas le meilleur ! dit Harry en se retournant.
-La seule fois où il n'a pas attrapé un vif d'or dans sa vie, c'est parce qu'il a fait une chute de quinze mètre à cause de la présence des détraqueurs sur le terrain ! ajouta Sirius à l'adresse de James qui poussa un léger sifflement. De plus, il a été le champion le plus rapide à prendre un ?uf à un dragon, un Magyar à pointe, soit dit en passant, pour la première tâche du tournoi des trois sorciers, et c'est sur un balai qu'il l'a fait. Même Victor Krum en avait les yeux ronds parait-il !
-Qui est Victor Krum ?
-L'attrapeur vedette de l'équipe Bulgare.
-Ouais, bon, quand même, ça ne signifie pas pour autant que je suis le meilleur.
-Je demande à voir.
-Bon d'accord, mais seulement demain, il fait trop noir ce soir, dit Harry comme s'il était le seul à se montrer raisonnable. Si Hermione le voyais !
-Et tu nous parles de Cho ? demanda James.
-Tu ne lâches pas vraiment facilement hein !
-Et c'est toi qui dis ça ? dit Sirius en riant.
-Ouais, bon.
-Alors, on attend !
-Bon d'accord ! dit-il quelque peu exaspéré devant le sourire de son parrain et de son père. Et bien Cho, c'est Cho ! Il n'y a rien à dire, franchement !
-Elle te plait ? Harry resta quelque peu interloqué, puis il baissa les yeux.
-Oui, mais je ne crois pas que ce soit encore possible, dit-il à voix basse.
-Pourquoi ? demanda James.
-Parce qu'elle ne pourra jamais oublié Cédric.
-Et alors ? Elle ne pourra pas le pleurer toute sa vie. dit Sirius d'une voix douce. Elle n'était pas d'accord pour aller au bal de Noël avec toi il me semble ?
-Oui, mais quand même, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'espoir.
-Mon cher Harry, tu es trop pessimiste. Ne crois pas que tu pourras avoir ce que tu veux si tu ne peux même pas croire en tes capacités, lui dit James d'un ton sage totalement feint, et Harry rit
-Peut-être, on verra bien, de toute façon.
-Il fait un peu froid, dit Sirius en regardant Harry qui avait toussé légèrement. Tu dois encore faire attention Harry.
-Sirius, je vais bien, dit Harry exaspéré. Et puis ça fait presque un mois maintenant ! Je ne vais pas m'enfermer dans le château à vie parce que j'ai passé une nuit dehors !
-Et pourquoi est-ce qu'il a passé une nuit dehors ? demanda James.
-C'est les Dursley. Ils ont «complètement oublié » qu'il n'était pas rentré quand ils ont autorisé son cousin à verrouiller toutes les portes, dit Sirius d'un ton sarcastique.
-Ces moldus. marmonna James.
-Allons, rentrons, de toute façon, la fête est finie à l'intérieur.
-Déjà ? Où sont-ils tous ?
-Et bien, Arabella n'a pas très bien dormi la nuit dernière et elle est allée se coucher, Ron et Hermione sont retourné en amoureux dans la tour de Gryffondor, Remus est parti en disant qu'il avait un hibou à envoyer et Dumbledore est retourné dans son bureau disant qu'il avait des papiers à trouver et à consulter. Il ne reste donc plus que nous trois, termina Sirius. Je propose que nous rentions et allions dans mes appartements. Nous pourrons ainsi continuer à parler sans que tu aies froid, ainsi, tout le monde sera content.
-Tu deviens vraiment rabat-joie tu sais !
-Je n'ai pas le choix, je suis ton tuteur maintenant ! dit Sirius en feignant un air important. Allez, montons.
Harry et les deux adultes retournèrent au château et parcoururent tout un dédale de couloir avant d'arriver à l'endroit prévu. Sirius s'arrêta devant un tableau représentant une jolie jeune fille dans une forêt qui semblait enchantée et lui glissa le mot de passe (liberté) que Harry se jura de retenir. Ils parlèrent pendant des heures de tout et de rien et vers quatre heures de matin, Harry finit par s'assoupir sur le divan trop confortable sur lequel il s'était étendu, en écoutant James et Sirius se rappeler leurs mauvais coups. Les deux adultes, ne voulant pas le réveiller, l'avaient simplement couvert de la douillette du lit de Sirius et étaient allés dormir eux aussi.
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Sirius n'arrivait pas à dormir. Libre ! Il était libre ! Il avait un peu de mal à y croire. Il y avait tellement de choses à faire, mais sa priorité était l'achat d'une baguette, celle qu'il utilisait étant une baguette d'appoint appartenant à l'école. Il pensa qu'il devrait aller sur le chemin de traverse avant la rentrée. Il pourrait ainsi amener James et Harry. Harry. Sirius se demanda s'il accepterait encore de demeurer avec lui, mais il devrait d'abord se trouver un endroit où rester lui-même, le manoir Black ayant été vendu aux enchères après que Sirius eut été emprisonné. Il était totalement perdu dans ses pensées lorsqu'un cri retenti dans le petit salon adjacent à sa chambre.
-Harry !
Il se leva précipitamment et courut dans le salon où l'adolescent dormait. Il fut rapidement rejoint par James.
-Qu'est-ce qu'il a ? demanda anxieusement ce dernier.
Sirius posa une main sur le front de l'adolescent en sentit la cicatrice brûler entre ses doigts.
-C'est un cauchemar ! Il n'a pas pris sa potion ce soir ! Va chercher Dumbledore, vite !
-Pas question, je ne le laisse pas !
-JAMES, CE N'EST PAS LE MOMENT DE FAIRE TA TÊTE DE MULE, VA CHERCHER DUMBLEDORE MAINTENANT !
James sortit en courant pendant que Sirius tentait sans succès de réveiller Harry. Celui-ci avait cessé de crier, mais il continuait de gémir et de trembler. James arriva quelque instants plus tard suivit de Dumbledore. Le directeur prit une flasque dans sa poche et fit couler son contenu entre les lèvres de l'adolescent. Quelques instants plus tard, Harry ouvrit les yeux. Paniqué, il chercha à reconnaître l'endroit où il se trouvait.
-Tout va bien, Harry, tu es à Poudlard. Que s'est il s'est passé ?
-Voldemort. Il a tué. Goyle !
Dumbledore regarda Sirius qui fit un signe affirmatif discret, pour que Harry ne le remarque pas.
-Très bien Harry, c'est terminé maintenant, dit James un peu maladroitement. Il peut rester ici pour le reste de la nuit professeur ?
-Oui, bien sûr, c'est d'accord. Mais je ne peux pas te donner de potion Harry, il est trop tard, tu serais incapable de te réveiller au matin.
-D'accord.
Dumbledore lui sourit et sortit. Harry tourna les yeux vers son père qui semblait très nerveux.
-Ça va, je vais bien ! dit l'adolescent d'un ton qui se voulait rassurant. Ce n'est quand même pas la première fois que je fais un cauchemar. De toute façon, je m'y attendais cette nuit, il suffisait de voir la tête de Goyle cet après-midi pour comprendre qu'il passerait un mauvais quart d'heure. Je ne croyais pas que ce serait si terrible par contre.
-Recouche-toi, Harry, tu as besoin de dormir.
-Mais.
-Au lit, tout de suite.
En voyant le regard déterminé de son père, Harry préféra ne pas le contredire. Il se couvrit de la couverture et ferma les yeux, les images de son cauchemar encore trop présentes dans sa mémoire.
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-Est-ce que ça arrive souvent ? demanda un James un peu plus calme une fois qu'il eut été certain que son fils dormait.
-Les cauchemars ? Oui, mais d'habitude, il a du mal à s'en souvenir à long terme, dit Sirius. Même que souvent, lorsque les rêves sont trop agressant pour sa mémoire, il ne s'en souvient pas du tout au réveil.
-Et qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ?
-Ce que je craignais qui arrive. La potion a réveillé ses dons télépathiques alors que normalement, ça ne devait pas se faire avant au moins deux ans.
-Tu sais, ça devait se faire un jour ou l'autre. Souviens toi que nous avions environ son âge quand les nôtres ont fait leur apparition dans des circonstances à peu près identiques. Je crois que si nous avons eu la maturité pour les utiliser presque convenablement, Harry aura largement la maturité pour le faire aussi.
-Presque, c'est justement ça qui m'inquiète.
-Allons Sirius, nous avons quand même eu beaucoup de plaisir, avoue-le au moins.
-Ouais, dit Sirius avec un sourire. De toute façon, nous serons fixés demain. Peut-être que le souvenir du cauchemar de cette nuit a seulement été causé par les effets restants de la potion. Au fait, j'ai besoin d'aller sur le chemin de traverse demain, tu veux venir avec Harry ? Nous n'aurons qu'à utiliser la poudre de cheminette à partir de la cabane hurlante.
-D'accord, est-ce que mon compte à Gringotts est encore actif ?
-Oui. Comme c'est moi qui avais l'autorisation de faire le transfert dans le compte de Harry, le tien dort depuis quatorze ans.
-Nous pourrons rectifier ça demain. Mais j'ai bien envie de lui faire un cadeau.
-Il a déjà le meilleur balai possible si c'est ce à quoi tu pense.
James fit la moue.
-Comment l'a-t-il eu ?
-C'est moi qui lui ai offert. Le balai qu'il avait a été fracassé par le saule cogneur le jour où il est tombé à cause des détraqueurs. Alors j'en ai profité pour lui acheter un éclair de feu. C'est le même balai que possèdent les joueurs de l'équipe d'Irlande.
-Un animal alors ?
-Il a déjà Hedwidge, sa chouette, mais il aimerait peut-être avoir un animal, disons, plus affectueux. j'ai entendu dire qu'ils avaient croisés des Piraé avec des chats, ce pourrait être intéressant.
-Peut-être, dit James qui n'avait pas l'air très convaincu. Ou alors une nouvelle robe de quidditch ? Il en aura besoin s'il n'a pas joué depuis deux ans.
-Ou la chose qu'il voudra. Il y aura sûrement un objet dans un quelconque magasin qui fera briller ses yeux, tu n'auras qu'à en profiter pour lui offrir.
-Ouais. Ou alors, aller dormir et en reparler tout à l'heure, dit James en regardant par la fenêtre. Le soleil se lève et si nous voulons aller sur le chemin de traverse, il faut avoir dormi au moins quelques heures.
-Monsieur Potter, vous devenez sage ! dit Sirius en riant.
-Je suis père d'un garçon de quinze ans, dit James, et je te rappelle que tu es son tuteur maintenant, alors vieillis! finit-il sur un ton faussement outré qui fit rire Sirius de plus belle.
-Bon d'accord, dit-il enfin, allons dormir.
Lorsqu'il se réveilla, Harry savait qu'il était l'heure de se lever, mais il préféra tout de même garder les yeux fermés. Il se souvenait avec beaucoup trop de clarté des détails de son cauchemar de la nuit dernière. Le père de Goyle était mort. Il en était à se demander si Goyle junior continuerait à suivre Malefoy maintenant lorsqu'une main lui secoua l'épaule.
-Harry ? fit la voix de son père. Harry, debout, c'est l'heure !
-L'heure de quoi lui demanda-t-il d'une voix ensommeillé.
-D'aller manger. et de te préparer pour aller au chemin de traverse. Enfin, si tu es d'accord pour venir, bien sûr.
-Sortir ? Mais.
-Dumbledore est d'accord, je viens d'aller le voir. Alors, tu viens ?
-Oui, bien sûr. J'ai seulement besoin d'environ trente minutes, le temps de prendre une douche, de me changer et de manger.
-C'est d'accord, mais dépêches toi, il faut partir tôt si on ne veut pas être pris dans la foule. Le chemin de traverse est toujours plus calme le matin. Alors fait ce que tu as à faire et rejoint nous à la grande salle.
-D'accord
Harry se leva et alors que James s'enfermait dans sa chambre, il retourna à la tour de Gryffondor. À destination, il glissa le mot de passe à la grosse dame et entra dans la salle commune. Ron était assis dans un fauteuil, la tête renversée vers l'arrière et semblait dormir. Hermione, assise sur lui, avait la tête posée sur l'épaule de son amoureux et semblait dormir aussi. Ne voulant pas déranger, Harry monta discrètement au dortoir -Ils sont vraiment collés l'un à l'autre, pensa-t-il en fouillant son armoire en quête de vêtements propres. Environ quinze minutes plus tard, il était propre et habillé. Il s'affairait à lisser une mèche de cheveux sur sa cicatrice lorsque Ron entra dans le dortoir. Il s'arrêta net en voyant Harry.
-Tu es là ? Où as-tu dormi ?
-Chez Sirius.Comment sais-tu que je n'ai pas dormi ici ?
-Bien, disons que nous nous sommes couché tard.
-Vous êtes resté dans la salle commune toute la nuit ?
-Oui. tu sais, dans deux semaines, l'école va recommencer et. bien. tu vois. on profite du temps avant que les autres arrivent. dit Ron lentement, comme s'il cherchait une excuse.
-C'est correct Ron, je ne te blâmerai pas tu sais. De toute façon, j'ai amplement autres choses à faire.
-Ouais, au fait, vas-tu si tôt ?
Harry regarda sa montre et se rendit soudain compte qu'il n'était que huit heures trente.
-Chemin de traverse, dit-il en reportant son attention sur cette fichue mèche. Vous avez envie de venir ?
-Euh, non merci ! Je vais te laisser y aller avec ton père, vous avez du temps à rattraper tous les deux.
-Sirius vient aussi.
-Avec lui aussi, il faut que tu rattrapes le temps perdu. De toute façon, je n'arrive pas à finir de fichu devoir pour Rogue et Hermione m'a dit qu'elle m'aiderait aujourd'hui.
-C'est comme tu veux. Tu lui diras bonjour de ma part.
-À qui ? demanda Ron d'un air rêveur.
-Hermione !
-Ah oui ! Bien sûr !
-Alors bonne journée !
-Bye !
Et Harry sortit, en attrapant au passage le sac à dos magique que Hermione lui avait offert pour son anniversaire, pour se rendre à la grande salle, laissant Ron seul dans sa rêverie. Arrivé dans la grande salle, il s'assit à côté de James, face à Sirius.
-Au fait, comment est-ce qu'on va se rendre sur le chemin de traverse ? demanda-t-il.
-Poudre de cheminette, à partir de la cabane hurlante.
Harry fit la grimace.
-Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas partir d'ici ?
-Poudlard n'est pas branché au réseau, dit James, question de sécurité, sinon n'importe qui pourrait débarquer ici n'importe quand. Mais tu n'as pas vraiment l'air d'aimer ce moyen de transport ! termina-il en riant.
-Mauvaise expérience. Ce que j'ai hâte de pouvoir transplaner !
-Justement, fit Sirius, j'en ai parlé avec Dumbledore et nous sommes d'accord sur le fait que tu devrais apprendre à le faire le plus tôt possible. Nous pourrions demander à Arthur Weasley de passer un accord avec le directeur de département de régulation des transports magiques, c'est un de ses amis et il est au courant du retour de Voldemort. Ainsi, nous éviterons que tu te retrouves dans la même situation que l'année dernière.
-Mais je croyais que c'était très difficile et que c'était pour ça qu'ils ne l'autorisaient qu'à la majorité ?
-En effet, mais je suis certain que tu en es capable. Nous commenceront par des distances de quelques mètres, pour voir si tu y arrives, et ensuite, on pourra voir pour de plus grandes distances.
-Et pour Ron et Hermione ?
-Je savais que tu me le demanderais, alors j'ai convaincu Dumbledore et il est d'accord avec moi sur le fait que étant tes amis, il est plus sécuritaire qu'ils l'apprennent aussi.
-Et où est-ce qu'on va l'apprendre ? On ne peut pas transplaner à Poudlard. -Mon fils est un rat de bibliothèque ! dit James d'un air apeuré totalement feint qui fit rire Harry.
-Non ! C'est Hermione qui connaît l'histoire de Poudlard par c?ur ! répliqua celui-ci
-Ouf ! j'ai eu peur !
-Nous pourrions aller dans la cabane hurlante au début, repris Sirius lorsque Harry s'intéressa de nouveau à lui, puis nous verrons après pour les plus grandes distances.
-Et quand commencerait-on ?
-Le mieux, ce serait au début de l'année scolaire. On fixera les heures de pratiques en rapport avec vos heures de cours.
-Euh ! je ne voudrais pas couper court à cette charmante discussion très intéressante mais, si tu ne te dépêches pas de manger Harry, ce sera la cohue lorsque nous arriverons sur le chemin de traverse. Vous pourrez toujours continuer à en parler là-bas !
-Oui, tu as raison, dit Harry.
À peine quelques minutes plus tard, Harry, trop pressé d'aller sur le chemin de traverse, avait déjà englouti son petit déjeuné. Ils sortirent donc dans le parc et se dirigèrent vers le saule cogneur. Sirius appuya sur le n?ud d'une des racines de l'arbre avec un bâton et les s'immobilisèrent. Harry, James et Sirius pénétrèrent dans le tunnel exigu puis, après un bon moment, ils arrivèrent dans la cabane hurlante. James alluma un feu dans l'âtre et ils se rendirent tous sur le chemin de traverse par la poudre de cheminette. Ils avaient pris un peu de retard et comme il fallait s'y attendre, l'endroit était bondé. Ils se frayèrent un chemin jusqu'à la porte de sortie du petit magasin où ils avaient atterri et se retrouvèrent enfin à l'extérieur.
-Alors, par où commence-t-on ? demanda Sirius.
-Je propose Gringotts ! dit James.
-C'est assez logique ! dit Sirius. Au fait, Harry, voilà ta clef, dit-il en tendant une minuscule clef dorée à l'adolescent. Tu as besoin d'argent ? -Oui, il ne me reste que quelques mornilles. Le professeur Figg a oublié de m'en retirer dit Harry.
-Alors je propose que tu vienne avec moi pendant que James règlera certaines choses.
-Quelles choses ? demande suspicieusement Harry,
-Tu le sauras bien assez tôt ! lui répondit James en riant. Allons-y maintenant si nous ne voulons pas attendre trop longtemps.
Ils se dirigèrent donc vers l'énorme banque des sorciers. Après avoir chacun brièvement parlé avec un minuscule gobelin, Harry et Sirius montèrent dans un wagon pendant que James suivait un gobelin derrière une petite porte.
Le wagon s'arrêta d'abord devant le coffre 687 et Harry remplit sa bourse de noises, de mornilles et de gallions. Puis, ils se dirigèrent vers le coffre 711 où la petite fortune que Sirius avait reçue en indemnisation la veille était déposée, en plus de l'argent qu'il possédait déjà, c'est-à-dire beaucoup, comme pu le constater Harry. L'homme remplit donc lui aussi une bourse de pièces de couleurs bronze, argent et or. Ils revinrent ensuite dans le hall d'entrée où les attendait James. Ce dernier regarda Harry avec un sourire.
-Qu'est-ce qui se passe ? demanda l'adolescent.
James lui tendit un morceau de parchemin que Harry lut attentivement.
-C'est une blague ! dit-il finalement avec des yeux ronds.
-Elle serait mauvaise ! dit James avec sérieux.
-Mais, c'est une fortune !
-En effet. C'est l'héritage total des Potter. Comme tu es le dernier descendant, cet argent te reviens donc en totalité, ou presque, si on oublie les gallions que je me suis gardés pour le temps que je serai ici. Je crois que tu as la maturité requise pour ne pas tout dépenser d'un seul coup.
-Alors, tout ça est vraiment à moi ? Je peux en faire ce que je veux ?
-En effet.
-Alors pas un mot à Ron, d'accord ! Je serais vraiment mal à l'aise s'il savait ça !
-Promis ! répondirent les deux hommes en ch?ur.
Après un moment empreint d'un certain malaise, James rompit le silence.
-Donc ! dit-il. Où allons nous maintenant ?
-Ollivander ! répondit aussitôt Sirius. J'ai besoin d'une nouvelle baguette !
-Mais, tu en as déjà une ! dit Harry.
-Non, celle que tu m'as vu utiliser est une baguette d'appoint qui appartient à Poudlard. La mienne a été cassée en deux quand j'ai été arrêté. Tu pourrais en profité pour faire vérifier la tienne.
-Elle était en bon état lorsque monsieur Ollivander l'a vérifié l'an dernier !
-C'est toujours bon de le faire à chaque année, Harry, dit James. La baguette reste un objet essentiel pour un sorcier et il est important d'être certain de son bon fonctionnement.
-Et comme la tienne t'a sauvé la vie il y a peu, continua Sirius, je crois qu'elle mérite bien une petite vérification.
Avant que Harry ait pu dire quoi que ce soit, ils étaient arrivés devant la boutique de monsieur Ollivander. Sirius poussa la porte et ils entrèrent dans la petite boutique poussiéreuse. Un homme aux yeux pales se tenait derrière un comptoir et leva la tête à leur arrivée.
-Monsieur Black ! dit l'homme. Je m'attendais à vous voir bientôt, en effet !
-Bonjour, monsieur Ollivander. Vous connaissez Harry et James Potter il me semble ! dit Sirius.
-Vous savez bien que je n'oublie jamais un client !
Il se tourna vers Harry et enchaîna.
-J'ai entendu parlé des prodiges de votre baguette, monsieur Potter, et sachez que vous avez fait preuve d'une grande puissance cette nuit-là.
-Justement, dit Harry, j'aimerais la faire vérifier, histoire de s'assurer qu'elle n'a pas subi de dommage termina-t-il en tendant sa baguette à son fabriquant.
Monsieur Ollivander pris la baguette et commença à l'examiner de très près. Il la fit ensuite tourner entre ses doigts et de petites étoiles rouges et or sortirent de son extrémité.
-Musicus !
De petites notes sortirent immédiatement de la baguette en créant une mélodie qui ressemblait à une valse.
-Finite incantatem, dit le vieil homme. Très bien M. Potter, elle est en parfait état, dit-il en rendant sa baguette à Harry. En fait, je n'en suis pas vraiment surpris puisque ce n'est pas la vôtre qui a subit le plus grand choc.
Il se tourna alors vers Sirius.
-Alors M. Black, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
-Eh bien ! j'ai besoin d'une nouvelle baguette !
-J'en étais certain ! dit l'homme en tournant les talons et en se dirigeant vers les étagères qui se dressaient derrière lui.
Il choisit une boîte avec soin et la tendit à Sirius. Celui-ci pris la baguette qui y était posée et l'agita un peu. Aussitôt, des paillettes bleues et blanches en sortirent. Sirius fronça les sourcils en regardant Ollivander.
-34, 5 centimètres, dit celui-ci. Bois de chêne et éclat de corne de licorne, le même élément magique que votre première baguette. De plus, les deux éclats ont la même origine. Il faut croire que vous êtes unique, M. Black, parce que je l'ai fait essayé à beaucoup de sorciers et elle n'a jamais voulu d'aucun d'eux. -Eh bien tant mieux ! répondit Sirius. J'aurai un peu l'impression de récupérer mon ancienne baguette !
-En effet ! À ce propos, dit M. Ollivander en se tournant vers James, vous aimeriez les récupérer ?
-Si cela est possible, répondit James.
-Dans les circonstances, je peux difficilement vous le refuser.
Il tourna les talons à nouveau et disparu dans l'arrière boutique. Il en revint quelques instants plus tard avec deux longues boîtes dans les mains. James les pris avec un sourire et se tourna vers Harry en lui tendant les boîtes.
-Je crois qu'elles te reviennent de droit.
Harry prit les boîtes avec un regard intrigué puis, sachant ce qu'il trouverait à l'intérieur, il en ouvrit une, y trouvant une baguette. Il regarda James avec un regard interrogateur.
-Celle-ci, dit-il en pointant la baguette qui reposait sur un doux tissus, appartenait à ta mère. L'autre baguette est la mienne.
-Comment se fait-il qu'elles soient ici, intactes ? demanda Harry avec une certaine émotion dans la voix.
-Toutes mes baguettes, répondit M. Ollivander, sont conçues pour se transporter directement ici à la mort de leur propriétaire. Cela évite qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains.
-Elles ne te seront pas vraiment utiles, dit James. Il est possible qu'elles te laissent les utiliser, parce que tu es à la fois une partie de moi et de Lily, mais tu ne pourras jamais les utiliser aussi efficacement que ta propre baguette. De toute façon, qu'elles te soient utiles ou non, je crois que la chose la plus importante que pourront t'offrir ces baguettes, c'est un souvenir.
Harry ne put rien dire. Il regardait la baguette de sa mère comme s'il avait eu peur qu'elle disparaisse si jamais il devait la quitter des yeux.
-Harry ? dit Sirius après avoir payé sa baguette et la vérification de celle de son filleul. Harry ? Viens, il faut y aller maintenant.
L'adolescent sortit soudain de sa léthargie. Il referma la boîte ouverte, rangea les deux boîtes dans son sac à dos et suivit James et Sirius à l'extérieur de la boutique.
-Et maintenant ? demanda James. Où va-t-on ?
-Je dois aller à la ménagerie magique, dit Harry, essayant de paraître calme. Je n'ai plus de Miam-Hibou pour Hedwidge.
Ils se dirigèrent donc vers la boutique d'animaux magiques. Au milieu du magasin de trouvait un petit enclos en grillage. À l'intérieur, plusieurs petits animaux à fourrure jouaient ensemble. Harry s'en approcha et s'accroupit pour pouvoir mieux les observer. Aussitôt, une des petites boules de poils se détacha du groupe et s'approcha prudemment du garçon. L'animal ressemblait à un chaton, mais il était minuscule, à peine plus gros qu'une gerboise. Il avait aussi une tête légèrement plus ovale qu'un chat. Celui qui s'était approché de Harry était totalement noir et il avait les yeux verts, d'une couleur identique à ceux de l'adolescent. Ce dernier en était à se demander ce qu'était exactement l'animal lorsqu'il entendit son père et son parrain parler entre eux.
-C'est ce dont tu me parlais ? demanda James.
-Je crois oui.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Harry.
-Un croisement entre un chat et un piraé.
-Piraé ?
-Une créature magique de la famille des félins, très proche de la panthère.
-Il t'intéresse ? demanda James.
-Oui, dit Harry, mais j'ai déjà Hedwidge.
-Je ne crois pas que ça causerait problème, dit Sirius. Hedwidge passe la plupart de son temps à la volière. Ils ne se dérangeront pas l'un l'autre.
-Alors ! demanda James avec enthousiasme. C'est d'accord ?
-Je ne sais pas, dit-il, ça doit coûter une fortune !
-Harry ! Peu importe ce que tu pourras dire, j'ai bien l'intention de t'offrir quelque chose alors, si ce n'est pas cet animal, ce sera autre chose. Donc, est-ce que tu te décides oui ou non ?
-C'est d'accord dans ce cas ! dit Harry un peu déstabilisé par la détermination de son père.
Harry se releva et se pencha au dessus du grillage. D'un geste rapide, il attrapa le petit félin noir qui se mit aussitôt à ronronner. Harry plaça le petit animal dans sa main où celui-ci pouvait se tenir assis.
-Très bon choix ! dit alors la propriétaire de la boutique en s'approchant d'eux. Celui que vous avez choisit est un mâle et sachez que malgré qu'il ne soit pas encore à l'âge adulte, il ne deviendra pas beaucoup plus gros qu'il ne l'est en ce moment. Il ne gagnera encore environ que le quart de sa grosseur actuelle.
-Est-ce qu'il y a des soins particuliers à lui procurer ? demanda Sirius.
-Non, répondit la dame. Il a seulement besoin des mêmes soins qu'un chat.
-Très bien alors ! dit James en attrapant une boîte de Miam-Hibou sur une tablette. Mais il ne faudrait quand même pas oublier Hedwidge !
Puis James suivit la femme pour payer leurs achats. Lorsque ce fut fait, ils ressortirent de la boutique en riant de l'air curieux que le félin avait en regardant Harry.
-Comment vas-tu l'appeler ? demanda James.
Harry regarda le félin en fronçant les sourcils.
-Mystique. dit-il après un moment de réflexion.
-Mystique ? dit Sirius. Oui, je crois que ça lui va bien ! dit-il en regardant le félin.
-Et maintenant, que fait-on ? demanda Harry.
-Je propose un Sunday chez Florian et ensuite, nous pourrons rentrer ! dit Sirius. -J'ai envie d'une nouvelle tenue de soirée ! dit Harry. De toute façon, celle que j'avais l'an dernier est trop courte et j'en ai besoin pour le bal de Noël.
-Alors, allons chez Madame Guipure.
En chemin, Harry croisa quelques camarades de Poudlard. Tous les Gryffondors les saluèrent chaleureusement, lui, Sirius et James et la plupart des autres élèves qu'ils croisèrent firent de même. Apparemment, la nouvelle de l'apparition de James et de l'innocence de Sirius avait rapidement fait son chemin.
Chez Madame Guipure, Harry choisit une magnifique robe de sorcier d'un bleu électrique miroitant, brodée de soleils dorés et d'étoiles argentées. Elle lui allait comme un gant. Il paya la somme requise à Madame Guipure et se dirigea vers la porte, suivit de James et Sirius. Mais lorsqu'il voulu franchir la porte, il se retrouva nez à nez avec Cho. Un peu mal à l'aise, il s'écarta pour la laisser entrer.
-Décidemment, dit-elle en le voyant, il faut croire que nous devions se rencontrer avant la rentrée ! dit la jeune fille.
-En effet, dit Harry qui rosit légèrement.
-Robes de Poudlard ? demanda-t-elle en pointant le paquet de papier kraft que tenait Harry.
-Non, tenue de soirée, pour le bal de Noël.
-Je peux voir ?
-Certainement pas ! Tu verras au bal, comme tout le monde, lui répondit-il avec un petit sourire malicieux.
-Dans ce cas, je te laisse partir ! dit la jeune fille. Si je n'ai pas le droit de voir la tienne, il est hors de question que tu vois la mienne ! dit-elle en riant.
-Alors, on se voit à Poudlard !
-Oui, à bientôt.
Le trio sortit, laissant Cho à ses achats. Harry marchait un peu à l'aveuglette, perdu dans ses pensées. Il fut sortit de sa rêverie par la voix de James.
-Et tu veux nous faire croire que tu as renoncé ? Mais regarde un peu ta tête !
Harry sourit, mais ne répondit pas à sa question. Il s'arrêta plutôt devant le magasin de quidditch, là où ses pas l'avaient conduit sans qu'il ne s'en rendre compte vraiment. Dans la vitrine était exposé un éclair de feu, absolument identique à celui de Harry, excepté en ce qui concerne le numéro de fabrication gravé en chiffres dorés. C'était encore le meilleur balai existant et il s'amusa à imaginer le visage d'un Malefoy se rendant compte qu'il ne pourrait pas avoir un meilleur balai que Harry.
-Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda James.
-Malefoy va être furieux ! dit Harry. Il n'y a pas de nouveau balai encore cette année, le mien reste le meilleur !
-À ce que je vois, les Malefoy ne se sont pas amélioré avec le temps!
-En effet, dit Harry. Je me demande s'il s'est remis des séquelles de l'accident, ajouta-il plus pour lui-même.
-Quel accident ? demanda Sirius en regardant Harry qui rougit un peu.
-Disons que, il a un peu chercher la bagarre à bord du Poudlard Express à la fin de l'année dernière et nous avons du, disons, nous défendre.
-Ce qui a eu pour résultat ? dit Sirius
-Et bien, Hermione, Ron, Fred, George et moi leurs avons lancé de petit maléfices, mais leurs combinaison n'a pas donné des résultats très, disons, artistiques. dit-il en étouffant un fou rire.
-C'est-à-dire ? demanda James.
-Et bien disons que le sort de furoncle combiné à un maléfice de jambe en coton fait pousser de petits tentacules sur le visage de la personne visée.
Sirius regarda Harry sévèrement pendant un moment puis, n'y tenant plus, éclata de rire, bientôt imité par James. Soulagé, Harry partagea l'hilarité des deux adultes pendant un moment, puis ils se calmèrent.
-Tu veux entrer ? demanda James en pointant le doigt sur la vitrine du magasin de quidditch.
-Non, je n'ai besoin de rien. Les robes de quidditch sont fournies par l'école et mon équipement est encore en très bon état.
-Dans ce cas, je crois qu'il est l'heure de rentrer, dit Sirius un regardant sa montre. À ce que je me souvienne, nous avions parlés d'une petite partie de quidditch.
-C'est vrai que ce serait bien, répondit Harry, mais il manque quatre joueurs. Je suis certain que Ron voudra jouer, mais encore, il nous manque trois personnes.
-Hermione ?
-Non, elle ne l'a jamais dit, mais je crois bien qu'elle déteste voler.
-Je vois, dit James. Et bien, Arabella est encore au château, n'est-ce pas Sirius ?
-En effet, et elle serait sûrement ravie de jouer aussi.
-Mais il nous manque encore deux joueurs ! dit Harry.
-On peut toujours jouer avec un seul batteur et seulement deux poursuiveur ! dit Sirius.
-Puisque c'est une partie amicale, renchérit James. De toute façon, ce n'est même pas une partie, c'est seulement pour voir comment tu voles !
-Dans ce cas, concéda Harry. Mais je ne crois pas que Ron ait un balai.
-Il pourra en prendre un de l'école, ils. mais James fut interrompu pas Sirius qui se racla fortement la gorge. Quoi ? demanda le père de Harry.
-James, souviens toi.
Le sourire de James s'élargit lorsqu'il regarda Sirius. Harry cru entendre, quelque part dans sa tête « Ils sont toujours dans la cabane hurlante ? ». Mais il se ressaisit, c'était totalement impossible.
-Ça n'a pas d'importance, Harry, continua James, nous lui en trouveront un. Allons-y maintenant.
Ils retournèrent alors à la boutique où ils étaient arrivé en début d'avant-midi et retournèrent à la cabane hurlante avec la poudre de cheminette. Harry arriva le dernier et au moment où il se matérialisa dans l'âtre de la cheminée, Sirius descendait les escaliers avec trois magnifiques balais. Harry en vint à se demander s'il n'avait pas vraiment entendu un quelconque échange entre les deux adultes mais se convainquit bientôt qu'il l'avait imaginé. Après tout, le fait que les maraudeurs aient caché des objets ici était tout à fait plausible, il était donc naturel qu'il y ait pensé. Il revint rapidement à la réalité et jeta un coup d'?il aux trois balais. Ils ressemblaient beaucoup à son ancien Nimbus 2000.
-Nimbus 1800 ! dit Sirius avec un grand sourire devant le regard scrutateur de Harry. C'était nos balais lorsque nous étions étudiants ici.
-À qui appartient le troisième ?
-Remus, dit James, mais il ne jouait pas au quidditch, contrairement à nous. Mais le fait d'en avoir un était pratique pour nos escapades nocturnes.
-James ! dit Sirius avec une colère totalement feinte. Tu te rends compte que tu vas avoir une mauvaise influence sur lui ! Et qui est-ce qui va recevoir les lettres de Dumbledore s'il se fait prendre maintenant !
-Voyons Sirius, dit James en riant, tu sais bien qu'il n'est pas assez bête pour se faire prendre !
-Surtout que j'ai tous les accessoires du parfait maraudeur ! dit Harry en riant aussi.
-Comment connaît-il ce nom ? demanda James le plus sérieusement du monde.
-Il a la carte.répondit Sirius. Et ta cape.
-Comment as-tu eu cette carte ? demanda James en regardant Harry. Elle nous avait été confisquée !
-C'est une longue histoire. Disons simplement que des amis ont pratiqué un petit délit dans le bureau de Rusard et que quelques années plus tard, alors que Sirius était censé être un dangereux criminel voulant ma peau et que je n'avais pas le droit de me rendre à Pré-au-Lard, ils m'ont remis la carte en guise de cadeau de Noël.
-Je parie que ce sont les jumeaux Weasley ! dit Sirius avec un sourire.
-Tu vises juste, Sirius, dit Harry en riant. En maintenant, si nous sortions d'ici ? J'ai besoin d'air pur !
Les deux hommes acquiescèrent. Sirius tendit un balai à Harry et James et ils refirent le chemin dans le sens inverse jusqu'au saule cogneur. Une fois à l'extérieur, Harry regarda sa montre et déclara qu'il était l'heure du déjeuné. Ils trouveraient certainement Ron dans la grande salle. En effet, lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle au plafond magique, ils virent Ron et Hermione en train de parler avec le professeur Figg.
-Je meurs de faim ! dit Sirius en s'asseyant.
-Moi aussi ! dit James.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Ron en regardant le paquet dans lequel était emballée la robe de bal de Harry.
-Ma nouvelle tenue de soirée ! répondit Harry.
-Et d'où viennent ces balais ? demanda Hermione à son tour.
-Ce sont nos anciens balais, à moi, Sirius et Remus, répondit James. Nous avions pensé faire une petite partie de quidditch cet après-midi, tu as envie de te joindre à nous Ron ?
-C'est certain !
-Arabella ? demanda Sirius.
-Bien sûr !
-Hermione ? risqua Harry.
-Non merci ! répondit vivement celle-ci. Mais j'irai vous voir jouer !
-C'est d'accord, dit Sirius. Ron, tu n'aura qu'à prendre le balai de Remus, il y longtemps qu'il l'a remplacé, je me demande même s'il se souvient encore de son existence.
La conversation s'orienta ensuite sur différents sujets. Une fois le repas terminé, Harry se rendit au dortoir pour prendre son éclair de feu en disant aux autres qu'il les rejoindrait au stade de quidditch. Mais une fois dans le parc de Poudlard, il les entendit à nouveau.
-Tu crois que c'est commencé ?
-Je ne sais pas.
Harry secoua la tête. Cette fois, il n'y avait pas de doute, ce n'était pas son imagination, mais qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Il décida de ne pas porter attention et se rendit au stade, mais le phénomène le troublait vraiment, ce qui devait paraître dans son visage parce qu'une fois qu'il eut rejoint les autres au milieu du terrain, James lui demanda :
-Est-ce que ça va ?
-Oui ! répondit-il peut-être un peu trop précipitamment. Oui. dit-il plus doucement cette fois, je vais bien. On commence ?
James le regarda avec un regard interrogateur mais laissa tomber après quelques secondes. Harry en fut soulagé. Il n'était pas question d'inquiéter son père. Il était si absorbé dans ses pensées qu'il ne remarqua pas le regard entendu que James lança à Sirius.
Apparemment, Hermione avait acceptée de démarrer le jeu. Elle pris un petit sifflet argenté qu'elle portait au cou et siffla fortement. Les joueurs décolèrent et prirent position, Ron dans le rôle de gardien, James et Arabella dans les rôles des poursuiveurs, Sirius dans le rôle de batteur et Harry dans celui d'attrapeur. Une fois que tous les joueurs furent immobilisés dans les airs, Hermione donna un grand coup de pied sur la malle qui s'ouvrit sous le choc. Aussitôt, les deux cognars prirent leur envol, suivis de près par le vif d'or que Harry vit voleté un instant avant de disparaître. Hermione lança le souaffle et la partie commença. James attrapa la balle rouge et fonça droit sur les buts. Il lança la balle de toutes ses forces et dans un saut spectaculaire, Ron réussit à l'intercepter, sous les yeux ronds des autres joueurs. La partie continua ainsi pendant un certain temps jusqu'à ce que Harry aperçoive le vif d'or qui brillait tout près du sol, à une distance d'environ deux mètres devant lui. Il fit alors un formidable plongeon en piqué et attrapa la petite balle ailée sans aucune difficulté. James siffla son admiration et Harry relâcha la balle dorée pour que la partie puisse continuer. Ron s'avéra être un très bon gardien. Il arrivait à intercepter une bonne partie des tirs du professeur Figg et quelques uns des tirs de James. Harry remarqua que son père était très habile et comprit pourquoi Gryffondor avait gagné la coupe aussi souvent lorsqu'il était dans l'équipe.
Ils jouèrent ainsi un bon moment, jusqu'à ce que leurs ventres protestent. Ils rangèrent alors les quatre balles, non sans difficulté en ce qui concerne les cognars, puis retournèrent au château. Ron et Harry prirent le chemin de la tour des Gryffondors et James et Sirius celui des quartiers de ce dernier pour prendre une douche avant le repas.
-Il est vraiment bon !
-Je te l'avais dit !
Harry arrêta net, si bien que Ron le heurta de plein fouet en plein milieu du couloir menant à la tour.
-Ça va Harry ? lui demanda-t-il.
-Oui ! oui, bien sûr ! répondit celui-ci.
-Tu es certain ? tu m'as l'air bizarre !
-Quand t'es-tu aperçu que la potion de télépathie ne faisait plus effet ? demanda légèrement Harry.
-Dans la nuit, répondit Ron. Hermione et moi on s'amusait à se parler télépathiquement mais ça a cessé tout d'un coup !
-Quelle heure était-il, environ ?
-Deux ou trois heures, je ne sais pas exactement, pourquoi ?
-Pour rien, simple information.
-Tu es sûr que ça va ?
-Oui, ne t'inquiète pas.
Arrivé devant le portrait de la grosse dame, Ron lui glissa le mot de passe et ils montèrent tous les deux dans la salle de bain adjacente à leur dortoir.
-Tu sais que tu ferais un bon gardien ! dit Harry.
-Tu crois ?
-Oui, je crois que tu devrais te présenter aux sélections, il faut remplacer Dubois.
-Je n'ai pas de balai !
-Ça peut s'arranger. À la rigueur, tu peux prendre celui du professeur Lupin, c'est un très bon balai et Sirius dit qu'il en a un autre.
-Peut-être, mais il faudra quand même lui demander la permission !
-Oui, mais je serais très surpris qu'il refuse. Ces balais dormaient dans la cabane hurlante depuis des années, seul Sirius voudra probablement garder le sien. Tu n'auras qu'à lui demander de poser la question au professeur Lupin de ta part, il le verra sûrement avant nous.
-Oui, en effet. On descend ?
-D'accord !
Harry et Ron refirent le chemin qu'ils avaient pris quelques minutes plus tôt dans le sens inverse. Harry était de plus en plus préoccupé par ces voix qu'il entendait et qui devenaient de plus en plus claires avec le temps. Il avait même cru en reconnaître une comme celle de Sirius, mais il n'était pas certain. Il avait cru d'abord que ce pouvait être un effet résiduel de la potion, mais comme la clarté des messages s'intensifiait avec le temps et que Ron affirmait qu'il n'avait plus rien entendu depuis la nuit, il avait rejeté cette idée. En fait, plus le temps passait, et plus il croyait qu'il entendait vraiment des voix, et il croyait que ce n'était pas sans lien avec la potion, sans que celle-ci ne soit pour autant la seule cause. Il se souvint alors de l'expression de Sirius et des paroles de Dumbledore lorsqu'ils avaient parlé de la possibilité d'utiliser la potion de télépathie. Sirius semblait inquiet des effets à long terme possible et Dumbledore avait dû le rassurer. Il se demanda quels pouvait être ces effets, mais un coup de coude le ramena brutalement à la réalité.
-Quoi ! dit-il à Ron d'un air vexé.
-On est arrivé ! Tu es sûr que ça va ?
-Oh, oui, oui, bien sûr.
Il n'avait pas vraiment envie d'en parler avec Ron, mais il se demanda pourquoi il s'entêtait à le tenir loin. Il s'assit à la grande table où James, Sirius, Arabella, Hermione et le professeur Dumbledore se trouvaient déjà, tous plongés dans une grande discussion sur un sujet aussi dérisoire que les bonbons, magiques et moldus. Harry ne put s'empêcher de rire en découvrant le sujet de conversation. En les écoutant bien, il découvrit que Lunar, Queudvers, Patmol et Cornedrue étaient des noms de pâtisseries, mais que ces dernières n'étaient plus fabriquées.
Pendant tout le repas, Harry écouta la discussion plus qu'il n'y participa, encore un peu préoccupé. Puis, pendant une discussion à laquelle James ne semblait pas vraiment vouloir participer, il tenta le tout pour le tout. Il se concentra très fort et fixa son père des yeux pendant que celui-ci regardait le professeur Figg qui parlait. Puis, il pensa très fort :
-Tu m'entends n'est-ce pas ?
L'effet fut immédiat. Non seulement James tourna la tête d'un geste très rapide vers lui, mais aussi Sirius et Dumbledore. Harry les regarda avec des yeux ronds, pendant que le professeur Figg continuait de parler avec Ron et Hermione. Aucun des trois n'avait remarqué le changement d'attitude de leurs convives. Sirius regarda James, puis Dumbledore qui lui fit un signe affirmatif discret de la tête. Sirius et James se levèrent d'un même mouvement, puis James tira sur l'épaule de Harry qui les suivit, sans oublier de prendre un morceau de poulet pour Mystique qui n'avait pas quitté la poche de sa robe de sorcier depuis la ménagerie magique, même pendant le match de quidditch. Ils prirent tout un réseau de couloir que Harry reconnut comme ceux qui menaient aux quartiers de Sirius. Le chemin se fit dans le silence le plus complet, vocal et télépathique. Ils arrivèrent enfin devant le portrait de la jeune fille qui gardait le passage secret. Sirius lui donna le mot de passe et ils entrèrent tous dans le petit appartement. Harry s'assit sur le divan sous l'invitation de Sirius. Son père et son parrain prirent place dans des fauteuils en face de lui.
-Quand as-tu compris ? demanda Sirius.
-Un peu avant dîner.
-Qu'est-ce qui t'as fait comprendre ? demanda James.
-La mise en commun de plusieurs éléments. J'ai commencé à entendre des voix ce matin, mais ce n'était pas très clair, alors j'ai cru que c'était mon imagination.
-Qu'est-ce que tu as entendu en premier ? demanda James.
-Je t'ai entendu demandé à Sirius s'ils étaient encore dans la cabane hurlante, mais je n'ai pas reconnu ta voix.
-Et ensuite ? demanda Sirius.
-Bien, je vous ai réentendu vous demander si à votre avis, ça avait commencé, mais encore l'a, je ne vous ai pas reconnu, et je n'ai pas compris. Puis, je vous ai encore entendu en revenant de la partie de Quidditch, et j'ai reconnu ta voix, Sirius. Alors, j'ai demandé à Ron s'il avait encore des effets de la potion mais il m'a répondu qu'elles avaient disparu aux petites heures de la nuit dernière. Alors, j'ai compris que ce n'était pas à cause de la potion. Je me suis alors rappelé de ce que le professeur Dumbledore avait dit quand tu lui as parlé du fait que tu avais peur des effets à longs termes de la potion. Alors j'ai compris que ce que j'entendais était en fait vos pensées, que c'était des messages télépathiques.
-Il est plus brillant que nous ! dit James avec un mélange d'admiration et d'effarement dans la voix.
-En effet, concéda Sirius.
-Alors, je suis télépathe ? demanda Harry un peu étonné de la justesse de son raisonnement.
-En effet, lui dit James, tout comme moi, Sirius et Dumbledore, ainsi que Remus, Arabella et plusieurs autres d'ailleurs, ce n'est pas un don très rare. C'est un don qui se transmet de génération en génération, je te l'ai donc transmit. Cependant, normalement, le don ne se développe pas avant l'âge de dix-sept ou dix-huit ans, mais la potion de télépathie peut l'éveiller prématurément. C'est d'ailleurs ce qui nous est arrivé, à Sirius et moi, et à quinze ans aussi.
-Que s'est-il passé ?
-Nous avons pris une potion de télépathie pour faire une farce à Rogue, dit Sirius. Il nous fallait être absolument synchronisé à la seconde près et la seule façon que nous avions trouvée pour communiquer était la potion. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous nous sommes aperçus que les effets persistaient. Nous savions tous les deux que nous avions ce don, mais on ne savait pas que la potion pouvait le réveiller. Alors on a travaillé le don et on l'a très vite maîtrisé.
-Et le professeur Lupin ?
-Lorsque nous avons fait la farce, c'était un soir de pleine lune, Remus n'était pas là. Donc, son don ne s'est développé qu'à l'âge de dix-sept ans.
-Et comment est-ce que je fais pour le rendre efficace ?
-La seule façon est de te pratiquer avec quelqu'un qui a ce don, en occurrence, moi, et James. Nous pourrons t'aider à le développer convenablement et à l'utiliser de la bonne façon. Sache que tout télépathe a le pouvoir de fermer sa pensée aux autres qui ne peuvent alors plus les lires, mais les autres sorciers sont vulnérables, tu devras donc les respecter et ne pas t'introduire dans leurs pensées pour rien. Des questions ?
-Est-ce que Voldemort est télépathe ?
-Pas à ce qu'on sache, répondit Sirius.
-Et est-ce que mes cauchemars peuvent avoir un lien avec ce don ?
-Sans aucun doute.
-Alors, je crois que c'est tout.
-Est-ce que je peux te poser une question ? lui demanda James.
-Bien sûr !
-Pourquoi as-tu amené une cuisse de poulet ? demanda-t-il dans un tout autre sujet.
-Mystique ! Je l'avais oublié !
Harry sorti le petit félin de sa poche et le posa sur le divan. Apparemment, le petit animal n'avait pas souffert le moins du monde de sa journée dans la poche de son nouveau maître. Il se leva, bailla et s'étira longuement. Puis, il poussa un petit miaulement en regardant Harry et s'intéressa à la cuisse de poulet posée sur une serviette sur le divan. Pensif, Harry regarda le petit animal se régaler. James et Sirius le laissèrent intégrer cette nouvelle information tout le temps que le petit animal pris pour avaler son repas. Puis, Sirius repris la parole
-Es-tu prêt à apprendre plus que jamais cette année ? Avec l'apprentissage de l'utilisation de ton don ainsi que de la faculté de transplaner, ça te fera beaucoup de choses en plus des cours et des entraînements de Quidditch.
-Je ne crois pas que ça pose problème, dit Harry, sauf si le nouveau capitaine nous fait travailler autant que Dubois.
-Et qui est ce nouveau capitaine ? demanda James avec un sourire.
-Je ne sais pas, normalement, je crois que l'on doit le décider avec le reste de l'équipe.
-En effet, c'est la coutume.
À cet instant, une voix retentit dans la pièce, c'était celle du professeur Dumbledore.
-Sirius ? Est-ce que je peux entrer ?
-Bien entendu, professeur Dumbledore.
Le portrait de la jeune fille pivota et le directeur entra dans le petit salon.
-Alors ? demanda-t-il.
-C'est réglé, professeur, dit Sirius.
-Tant mieux, parce que je voudrais vous parler à tous d'un tout autre sujet.
Les yeux du directeur étincelèrent de malice derrière ses lunettes en demi-lune. D'un geste de baguette, il attira un fauteuil jusqu'alors placé dans un coin de la pièce près de celui de Sirius, de façon à former un cercle avec les trois autres personnes présente. Il s'assit puis regarda Harry, James et Sirius qui attendaient avec patience que le professeur prenne la parole.
-Sirius, si je ne me trompe pas, vous devrez bientôt trouver un endroit où loger, n'est-ce pas ?
-En effet, professeur. Je ne pourrai pas rester à Poudlard indéfiniment, dit Sirius d'une voix posée.
-Bien. (Un grand parchemin se matérialisa sur les genoux de Dumbledore.) Si j'en crois ce papier, je ne crois pas que ce sera un gros problème.
Le vieil homme tendit le parchemin à Sirius qui le lut attentivement. James, qui s'était levé, jeta un coup d'?il par-dessus l'épaule de son ami et sourit à Dumbledore. Harry vit les yeux de Sirius devenir rond puis son parrain se tourna vers son père.
-C'est une blague ? demanda-t-il.
-À ce que je vois, dit James en riant, on me prend vraiment pour un bouffon ici ! Non, Sirius, c'est la stricte vérité. Mais ce n'est pas seulement pour toi, c'est aussi pour Harry.
James tourna les yeux vers son fils qui avait un regard interrogateur.
-Il peut ? demanda Sirius en se tournant vers Dumbledore.
-Je ne vois pas où serait le problème ! répondit celui-ci.
Sirius regarda alors vers l'adolescent.
-Tu as envie de quitter les Dursley ?
-J'attendais seulement que tu le demandes ! répondit Harry avec un grand sourire. Où allons nous rester ?
-Au manoir Potter ! dit fièrement James. À seulement quelques kilomètres d'ici. Il y aura sans doute quelques réparations à faire dessus puisqu'il est inhabité depuis plus de quinze ans, mais en considérant que le manoir à la faculté de se nettoyer et de se restaurer en partie tout seul, je ne crois pas qu'il y aura beaucoup de travail à faire.
Harry ne savait pas quoi dire. Il allait quitter les Dursley, mais en plus il allait vivre avec Sirius, et dans le manoir Potter, le manoir de ses ancêtres, là où son père avant grandit. Il posa les yeux sur Mystique qui s'était assoupi sur ses genoux pour se laisser le temps de réfléchir.
-Il va falloir que je retourne à Privet Drive, dit-il après un moment, j'ai encore des choses là-bas.
-Ce n'est pas un problème, dit Sirius, nous irons dès demain.
-Il n'est pas question que je manque ça ! dit aussitôt James. Professeur, vous pourrez nous ensorceler un portoloin ?
-Bien sûr.
-Puis nous pourrions aller jeter un coup d'?il au manoir ensuite, par la même occasion. Ça se fait bien en vol à partir d'ici. Harry ?
-Hum ?
-Est-ce que tu m'écoutes ?
-En fait, pas vraiment. dit l'adolescent avec un sourire d'excuse. Est-ce qu'on peut en reparler demain ? Je crois que je vais aller dormir.
-Bien sûr, répondit Sirius. Vas-y, on en reparlera demain.
-Merci. Bonne nuit !
Harry pris doucement Mystique dans une main, se leva et franchit le portrait de la jeune fille sous les regards compatissants des trois adultes.
-C'est vrai qu'il n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière, dit Sirius, une fois que le portrait se fut refermé. J'espère qu'il n'oubliera pas d'aller voir Pomfresh. -Tu n'as qu'à lui rappeler, lui dit James avec un sourire.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Harry marchait dans un couloir sombre, perdu dans ses pensées, dans la direction de la salle commune lorsqu'il sentit une vague présence dans son esprit. En se concentrant un peu, il se rendit compte que la présence était celle de Sirius. Il se concentra et lâcha un « Quoi ? » sonore dans sa tête. Il sentit Sirius sursauter.
-N'oublie pas d'aller chez Pomfresh.
-Arg.
-Tu n'as pas le choix, Harry !
-Je sais.
-Alors bonne nuit.
-Bonne nuit. à James et Dumbledore aussi.
La présence s'effaça aussitôt. Harry tourna à gauche dans le couloir le plus proche et se dirigea vers l'infirmerie. Pomfresh lui donna la potion et l'adolescent retourna à la tour des Gryffondor. Ron et Hermione n'était pas là, alors Harry regarda sa montre et s'aperçut qu'il n'était que 21h00. Pourtant épuisé, il monta dans son dortoir, mis son pyjama et regarda son médicament. Quelque chose lui disait qu'après une journée aussi formidable, il ne ferait pas de cauchemars, potion ou non, mais il se rappela que ce n'était pas la seule raison pour laquelle il devait prendre ce breuvage infect. Il sourit en imaginant la tête des Dursley lorsqu'ils le verraient arriver le lendemain, flanqué de son père et son parrain. Quelque chose lui disait que son père ne resterait pas passif. Il sourit à cette pensée puis avala sa potion à contre c?ur. En quelques secondes, il dormait d'un sommeil profond, Mystique roulé en boule à ses côtés.
Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, un ronflement sonore lui indiqua que Ron était de retour. Harry ouvrit les yeux et vit qu'il faisait déjà clair à l'extérieur. À tâtons, il chercha ses lunettes sur la table de chevet et une fois qu'il les eut mise, il regarda le réveil posé à côté de son lit : Il était 9h30. Il s'étira et s'assit dans son lit. À ses côtés, le minuscule félin en fit autant.
-Bonjour, Mystique. Bien dormi ?
Pour toute réponse, le félin bailla de plus belle puis poussa ensuite un petit miaulement. Harry lui caressa la tête et se tourna vers Ron. Avec un sourire, il tourna à nouveau les yeux vers Mystique.
-Tu as envie d'accomplir une petite mission ?
Le chat le regarda d'un air poliment intrigué.
-Je suppose que ça veut dire oui.
Harry prit doucement le félin, se leva sans bruit et alla le poser sur le lit de Ron.
-Réveille-le ! dit-il dans un chuchotement.
Le minuscule chaton s'aventura alors à l'assaut des couvertures. Il marcha jusqu'à l'oreiller de Ron puis, arrivé à destination, lui administra plusieurs coups de langues dans la figure. Harry, qui était retourné s'asseoir dans son lit, regardait la scène avec un sourire. Ron remua un peu puis ouvrit enfin les yeux dans un grognement, se retrouvant ainsi les yeux dans les yeux avec Mystique. Surpris, il recula et poussant un cri.
-Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Harry, impressionné par l'intelligence de l'animal, se leva pour aller récupérer le minuscule félin.
-Je te présente Mystique ! dit-il en présentant le chaton à Ron.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un croisement entre un piraé et un chat.
-Intéressant. Tu l'as eu hier ?
-Oui, cadeau de mon père.
-Je vois. C'est seulement pour ça que tu m'as réveillé ?
-Non !
Harry retourna s'asseoir sur son lit et posa Mystique à côté de lui.
-J'ai eu une bonne nouvelle hier ! dit Harry en souriant. En fait, j'en ai eu plusieurs ! dit-il après réflexion.
-Et ! demanda Ron, poussé par la curiosité.
-Je vais aller vivre chez Sirius.
-Ça, on s'y attendait ! dit Ron en haussant les épaules.
-Au manoir Potter.
-Quoi ! Les Potter ont un manoir ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? -Parce que je n'en savais rien ! Je l'ai appris hier soir. Mon père l'a légué à Sirius, pour que je puisse y vivre.
-Et c'est loin ?
-À peine quelques kilomètres d'ici. Mon père dit que ça se fait bien en vol de balai. Nous irons probablement le visiter aujourd'hui, ça vous dirait de venir, toi et Hermione ?
-Bien sûr ! Vers quelle heure ?
-Je n'en sais rien, il faut aller à Privet Drive avant, j'ai encore des choses là-bas.
-Sans blague ? Est-ce qu'on peut y aller ?
-Aller où ? demanda Hermione qui venait d'ouvrir la porte du dortoir.
-À Privet Drive ! répondit Harry. J'ai des choses à aller chercher là-bas. Puisque je n'y retournerai plus, je vais amener toutes mes affaires chez- moi.
-Chez-toi ?
Harry lui expliqua tout ce qu'il venait d'expliquer à Ron. Hermione sembla ravie pour lui.
-Nous allons visiter le manoir cet après-midi, tu as envie de venir ? demanda Harry.
-Comment y allez vous ?
-Balais.
-Oh ! Harry ! Tu sais que je déteste voler. De toute façon, il manquerait un balai.
-Non, l'éclair de feu peut supporter deux personnes. Vous n'avez qu'à le prendre, toi et Ron, et je prendrai celui du professeur Lupin.
-Mais.
-Allez Hermione, dit Ron. Fais moi confiance, je serai très prudent et je ne ferai pas de folies, promis.
-De plus, dit Harry, ce n'est qu'à quelques kilomètres, et en plus, c'est beaucoup plus confortable et sécuritaire que sur Buck.
-Si tu le dis. Bon c'est d'accord, capitula la jeune fille. J'irai avec vous, mais c'est seulement parce que je suis vraiment curieuse. Si seulement je savais transplaner, ajouta-t-elle dans un murmure à peine audible.
-Oh ! Justement ! s'écria Harry. J'allais oublier. Le professeur Dumbledore veut que nous apprenions à le faire cette année !
-QUOI ! s'écrièrent en ch?ur les deux autres.
-Oui ! Il va s'arranger avec le directeur du département de régularisation des transports magiques pour qu'on n'ait pas de problème et c'est Sirius qui nous apprendra. Ils pensent que c'est plus sûr, pour tout le monde.
-Mais c'est merveilleux ! s'écria Hermione. Imagine l'utilité ! Et plus jamais de balais !
-Ni de portoloin ou de poudre de cheminette ! répliqua Harry. La liberté totale de transport et une façon garantie de se sauver en cas de pétrin.
Mais Ron ne semblait pas partager l'enthousiasme général. Les deux autres le regardèrent d'un air curieux.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Hermione.
-Et si jamais on se désartibule ? demanda l'adolescent.
Harry et Hermione firent la grimace.
-J'imagine que Sirius ne nous fera pas transplaner tant qu'il ne sera pas convaincu qu'on réussira, dit Harry.
-Si tu le dis.
-Allons Ron, c'est un beau défi. Et dit toi que nous sommes les seules personnes à avoir eu le droit de l'apprendre avant l'âge de 17 ans !
-Vu de ce point de vue ! dit Ron qui semblait à la fois plus joyeux et rassuré.
-Euh, Harry, qu'est-ce que c'est que cette chose qui est en train de grimper sur toi ? demanda Hermione d'un air peu rassuré.
Harry jeta un coup d'?il sur ses genoux où Mystique grimpait laborieusement. Harry pris le minuscule félin et le présenta à Hermione avec un sourire.
-Hermione, je te présente Mystique.
Prudente, l'adolescente prit le chaton dans ses mains et le regarda.
-Il est trop mignon ! Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
-Un croisement entre un Piraé et un chat, répéta Harry une fois de plus.
-Il a des pouvoirs ?
-La vendeuse a dit que oui, mais je ne sais pas lesquels. Je crois qu'il est trop jeune encore pour les utiliser.
-Il est vraiment trop chou.
À cet instant, la porte du dortoir s'ouvrit et James entra dans la pièce avec un sourire.
-Bonjour ! dit-il.
-Bonjour papa ! dit Harry.
-Bonjour James ! répondirent les deux autres.
-Harry, nous allons partir dans moins d'une heure, alors tu ferais bien de te préparer.
-Ils peuvent venir ? demanda Harry en pointant ses deux amis.
-Certainement, mais tu crois que les Dursley vont apprécier ?
-Si tu savais comme je m'en moque !
Tous éclatèrent de rire à cette réflexion. Harry imagina l'expression des Dursley lorsqu'ils verraient ces cinq sorciers débarquer chez eux et rit de plus belle.
-Alors on se prépare et on vous rejoint dans la grande salle ! dit l'adolescent.
-C'est d'accord, à tout à l'heure.
James et Hermione quittèrent la pièce et Harry et Ron allèrent prendre une douche rapide. Peu de temps après, ils descendirent dans la salle commune où Hermione les attendait. Harry n'oublia pas de prendre Mystique qu'il glissa dans le capuchon de sa veste au passage. Ils descendirent tous trois dans la grande salle et rejoignirent James et Sirius à la table. Après avoir pris le temps de prendre un bon petit déjeuné, même pour Mystique qui mangea quelques tranches de bacon, assis sur la table, ils sortirent dans le parc où un portoloin les amena sur un terrain vacant situé tout près de chez les Dursley.
Harry mena le pas jusqu'au 4 du Privet Drive. Se plantant devant la porte, les autres en retrait, il frappa quelques coups à la porte et attendit. Peu après, des pas se firent entendre dans la maison, et la porte s'ouvrit sur l'oncle Vernon. Lorsqu'il aperçut Harry, une expression d'intense fureur passa sur son visage.
-Qu'est-ce que tu fais ici, toi ? demanda-t-il abruptement.
Vernon Dursley leva alors les yeux et vit, un peu en retrait, les quatre autres sorciers qui accompagnaient Harry. Il n'eut pas de mal à reconnaître Ron, qui était venu le chercher juste avant la quatrième année, ni Hermione qui était toujours avec eux lorsqu'ils revenaient de Poudlard. Cependant, la colère qui rougeoyait son visage disparu en une seconde lorsque son regard se posa sur Sirius pour être remplacée par la peur, peur qui sembla s'accentuer d'avantage lorsqu'il regarda l'autre homme qui se tenait derrière Harry et qui ne pouvait être que son père, tant la ressemblance était flagrante. L'homme regarda Harry avec des yeux ronds.
-Mais, qu'est-ce que ?...
-Je viens chercher mes affaires, le coupa Harry. Je m'en vais rester chez Sirius, et il n'est pas question que je laisse des choses ici.
Devant le regard glacial de James et Sirius, l'oncle Vernon n'eut d'autre choix que de s'effacer de la porte pour laisser passer le groupe de sorcier. Harry vit son cousin se précipiter dans la cuisine avec un air de total épouvante sur le visage et la tante Pétunia le regarder d'un regard glacial, mais se contentant de se mâcher la langue pour ne pas lancer une réplique cinglante. Il monta au premier étage, suivit de Ron et Hermione, mais son père et son parrain restèrent au rez-de-chaussée. Harry se doutait qu'ils ne se gêneraient pas pour leur dire leur façon de penser, maintenant que Harry n'aurait plus à revenir.
Une fois dans sa chambre, Harry vu que rien n'avait vraiment changé, excepté la lame de parquet qui avait été replacée. Retenant son souffle, Harry s'accroupit près de celle-ci et la souleva délicatement. Toutes traces de nourriture avaient disparu. Il se pencha un peu en avant en espérant que les Dursley n'avaient pas exploré trop en profondeur et fut soulagé de voir que les objets magiques qu'il y avait cachés étaient toujours là. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était quand même à lui. Il y avait son scrutoscopte de poche qui avait cessé de siffler depuis le jour où Croutard avait quitté le dortoir des garçons à Poudlard, son livre sur les Canons de Chuddley, quelques chocogrenouilles qui, trop bien cachées, avaient survécu à l'attaque de Dudley ainsi qu'une boîte de Dragées surprises de Bertie Crochu qui avait elle aussi survécu. Harry ramassa le tout et fourra les objets dans son sac à dos. Il ouvrit son armoire et attrapa les quelques vêtements que Sirius n'avait pas apportés et pris les chaussettes seulement pour le plaisir de les offrir à Dobby. Lorsque les trois adolescents redescendirent les escaliers, ils eurent l'impression de pénétrer dans une véritable tempête. Les voix de James et Sirius se répercutaient tour à tour en écho et ce n'était pas pour des compliments. Les trois adolescents descendirent les dernières marches en courant, craignant une catastrophe. Harry s'était attendu à ce qu'il y ait des flammèches, mais il n'aurait jamais cru que ça puisse aller si loin. Lorsqu'ils arrivèrent au rez-de-chaussée, ils virent James et Sirius, placé un à coté de l'autre, criant après l'oncle Dursley qui, deux mètres plus loin, semblait tout à coup très petit. Sirius lui criait qu'il n'avait jamais pris la peine d'élever Harry comme un enfant normal et qu'il l'avait totalement maltraité. James répondait qu'il ne croyait jamais qu'un homme pouvait être aussi inconscient et immonde. Les deux hommes continuèrent de faire l'énumération des défauts de l'oncle Vernon pendant plusieurs minutes avant de se rendre compte du retour des trois adolescents et se retinrent de rire devant l'expression de contentement de Harry. Un peu gêné de s'être ainsi laissé emporter devant les adolescents, Sirius poussa Harry vers la porte, bientôt suivit par les autres. Harry ne prit pas la peine de saluer les Dursley, sachant qu'il n'aurait pas de réponses en retour. James sorti le dernier, mais hésita sur le pas de la porte et se retourna vers la tante Pétunia avec dans les yeux un regard plus que glacial.
-Dire que tu n'as même pas pris la peine de venir aux funérailles de ta propre s?ur.
Il se retourna et claqua la porte derrière lui, laissant les Dursley dans un état profond de panique et de fixation.
En voyant la fureur des deux adultes, Harry, Ron et Hermione estimèrent préférable de ne rien dire jusqu'au terrain vacant d'où ils devaient repartir. Lorsqu'ils arrivèrent dans le parc de Poudlard, James sembla s'être calmé, mais Sirius bouillait encore de colère. Préférant laisser James dénouer la situation, Harry, Ron et Hermione s'éclipsèrent en prétextant devoir aller ranger les chose de Harry dans le dortoir. James leur donna rendez-vous dans trente minutes près du lac, avec les balais. Il fit un clin d'?il à son fils qui lui sourit avant de partir vers le château.
-Tu imagines tout ce qu'ils lui ont fait vivre ! dit Sirius entre ses dents.
-Je sais, Sirius, mais on ne peut rien y faire maintenant. Il n'y retournera plus de toute façon, et c'est une bonne chose.
-Mais tu imagines tout ce qu'il n'a pas eu !
-Je sais, Sirius, il n'a pas eu la parfaite enfance qu'on souhaitait pour nos enfants, mais c'est ainsi et que tu crie à faire peur au oiseaux n'y changera strictement rien ! dit James en élevant la voix.
-Mais. !
-Mais, quoi, Sirius ! cria James. Tu crois que c'est plus facile pour moi ! J'arrive ici, alors que je me crois encore en 1981 et je découvre que je suis mort et que mon fils est orphelin ! Je vois pour la première fois cet enfant qui n'a jamais connu son père ni sa mère et qui doit vivre avec ! J'arrive ici et j'apprends qu'un traître a fait faire douze ans de prison à mon meilleur ami alors qu'il était innocent. Et j'apprends que Voldemort veut tuer mon fils encore plus qu'il ne voulait me tuer moi, que mon fils est lié à ce détritus et qu'on ne peut rien y faire ! Que Harry ne peut pas faire un pas dans la rue sans que les regards se tournent vers lui, qu'il ne veut pas me parler de sa douleur parce qu'il ne veut pas m'inquiéter ! Comment est-ce que tu crois que je me sens quand je m'aperçois que je n'ai pas été là pour mon fils, qu'il a du vivre seul et affronter ses ignobles moldus qui lui ont fait croire des bêtises sur ma mort ! Non ! Ce n'est pas drôle Sirius, oui, c'est frustrant ! Seulement, on ne peut rien y faire parce que c'est comme ça et c'est tout ! Tout ce qui reste à faire, c'est essayer de reprendre les choses en main !
James se tut et Sirius ne trouva rien à redire. Il ne s'était pas aperçu à quel point la détresse de son meilleur ami était grande, combien il avait été peiné d'apprendre comment la vie de son fils avait été difficile par moment. James prit ses jambes à son cou et fila vers le lac. Sirius se laissa choir par terre en le regardant s'éloigner. En fait, il avait oublié que James n'avait encore que vingt et un ans. Après plusieurs minutes, Sirius se releva et marcha jusqu'au lac où il rejoignit James. Ce dernier lançait des cailloux dans l'eau avec des gestes rageurs.
-Je m'excuse, James, je n'aurais pas du te faire revenir.
-Non, tu as tord, je suis content d'être ici, seulement, ça m'attriste de voir que mon fils ne me connaît pas.
-Je sais, je comprends.
-Je t'en prie, Sirius, occupe toi bien de lui, dit James en tournant vers son meilleur ami des yeux où perçait une profonde tristesse.
-Je te le promets, James. J'en prendrai soin comme s'il était mon propre fils.
James sourit et tourna à nouveau les yeux vers le lac. Il savait très bien qu'il avait cruellement manqué à son fils pendant toutes ces années, et ces Dursley étaient vraiment ignobles ! Quelle enfance merveilleuse aurait-il pu avoir si seulement il était resté dans le monde des sorciers, une enfance tel que lui-même avait vécu. Mais il y aurait eu Voldemort. Il n'arrivait pas à croire que Peter les ait trahit. Mais au fond, quand on y pensait bien, c'était plausible. Peter avait toujours été du genre à se mettre dans les bonnes grâces de gens plus forts et plus puissants que lui. Il les avait trahit, lui et Lily. Lily. Il trouvait inconcevable que Harry ait pu grandir sans connaître sa mère, sans connaître cette femme extraordinaire que fut Lily Evans. Son c?ur se brisa à la pensée que sa bien-aimée était morte aujourd'hui. Voldemort. Tout revenait toujours à lui. Harry avait été seul pendant de longues années à cause de lui, et aujourd'hui il vivait dans la menace grandissante d'une nouvelle attaque. Et bientôt, lui, James Potter, devrait repartir, laissant à nouveau son fils seul. Il savait que Sirius serait toujours là pour lui, qu'il tenait à cet enfant comme à sa vie, c'était déjà vrai dès la naissance du nouveau Potter, mais James regrettait tout de même, même si rien n'était sa faute.
-Sirius ?
-Oui ?
-Est-ce tu crois que j'aurais fait un bon père ? demanda James la voix tremblante.
-Tu aurais fait le meilleur père qui soit pour ton fils, James, répondit Sirius avec sérieux. Laisse Harry venir à toi et te connaître comme moi, je te connais, il ne pourra qu'être heureux d'avoir eu la chance de te connaître un peu.
-Tu crois qu'il aimera le manoir ?
-Je crois qu'il n'y a personne au monde qui n'aimerait pas ce manoir. Surtout, comme je suis persuadé que ce sera le cas, si Harry prend ta chambre.
James eut un sourire. Il repensa à cette immense pièce où pouvaient tenir une trentaine de personne. Mais aussi cette pièce où il avait appris de terribles nouvelles. Il n'avait plus remis les pieds au manoir depuis la fin de sa scolarité à Poudlard. Le manoir Potter évoquait trop de souvenirs douloureux. Il avait emménagé à Godric's Hollow avec Lily, puis ensuite Harry, en pensant retourner vivre au manoir quelques années plus tard, mais les choses ne s'étaient pas passée comme ça. Peut-être aurait- il du y retourner avant, ils y auraient été plus en sécurité.
-J'ai peur d'y retourné.
-Je sais, mais fais le pour Harry. Il n'y a pas de raison pour qu'il ne connaisse pas le manoir à cause de souvenirs qui ne sont pas les siens.
-Quel coup de fouet !
-Je sais, James, mais tu dois te ressaisir. Le manoir est vide depuis plus de quinze ans maintenant, il est temps que quelqu'un y retourne, et seul toi peux faire découvrir tous ses trésors à ton fils.
-Je me demande si elle est encore là.
-Juliana ? Je doute qu'elle soit partie ailleurs.
-Nous le saurons bien assez tôt, dit James en regardant sa montre. Harry, Ron et Hermione doivent venir nous rejoindre d'une minute à l'autre.
-Justement.
En effet, les trois adolescents, balais sur l'épaule, descendaient la pente douce qui menait au lac en direction de James et Sirius. L'ambiance semblait beaucoup plus joyeuse entre eux qu'entre les deux adultes, et ces derniers se forcèrent à sourire à l'approche du trio.
-Alors ? demanda Harry. On y va ?
Les adolescents avaient remis leur robe de sorciers et se tenait prêt, enfin, sauf Hermione qui avait un air de profonde appréhension sur le visage. Il n'y avait pas de doute, elle détestait voler. James ne put résister au sourire de son fils et attrapa le Nimbus 1800 qu'il lui tendait. Sirius attrapa celui que lui présentait Ron et ils s'apprêtèrent à partir. Ron enfourcha l'éclair de feu et fit monter Hermione juste devant lui, de façon à l'avoir entre ses bras et à tenir le balai juste devant elle. Ainsi, elle ne risquait pas de tomber. L'adolescent décolla doucement, rassurant la jeune sorcière en lui disant qu'il serait prudent.
Pendant tout le trajet, Sirius resta près de Ron et Hermione alors que James et Harry faisaient la course et des concours d'acrobaties. Harry ne manqua pas de remarquer que James volait très bien et qu'en effet, ils avaient une façon de voler presque identique, excepté que James volait plus en poursuiveur alors que Harry volait en attrapeur.
Malgré la basse vitesse à laquelle volait Ron, ils arrivèrent tout de même au manoir à peine trente minutes plus tard. Harry resta bouche bée lorsqu'il aperçut le manoir au loin. L'édifice était énorme, presque aussi grand que Poudlard en superficie, mais avec seulement deux étages. Il y avait cependant une tour aux quatre coins de la maison qui s'élevaient plus haut que les vieux arbres noueux qui cachaient l'endroit en partie. La construction semblait faite de marbre blanc et reflétait les rayons du soleil. Un grand et magnifique jardin, quoi que négligé, entourait la propriété. Harry se posa devant le manoir et James le suivit de près.
-Bienvenue chez toi ! dit James en regardant son fils.
Malgré sa joie, Harry ne manqua pas de remarquer que le sourire de son père avait quelque chose d'un peu forcé, d'un peu triste. Malgré tout, il reporta son attention sur la magnifique demeure qui était maintenant la sienne. Ils furent rejoins quelques minutes plus tard par Sirius, Ron et une Hermione particulièrement pale. Sirius sortit une grosse clef d'argent de sa poche et s'avança le premier vers la porte, suivit de près par les autres. Harry fut le premier à pénétrer dans la propriété, suivit de près par Sirius, Ron et Hermione. Harry était trop occupé à contempler le manoir pour remarquer l'hésitation de James à franchir la porte.
Ils pénétrèrent dans l'énorme hall d'entrée par deux hautes portes de chênes. La première chose dans le manoir qui s'imposait au regard était le grand escalier de marbre qui menait au second étage et bâtit face à la porte. Les murs étaient couverts de tapisseries aux couleurs chaudes et réconfortantes et les planchers étaient fait de marbre. À sa gauche, Harry voyait d'énormes portes qui semblaient ouvrir sur une salle à manger gigantesque et sur sa droite, il y avait une grande salle qui semblait être une salle de bal. Devant lui, de chaque côté de l'escalier, se trouvait une porte qui semblait ouvrir sur un couloir. Il y avait au plafond un majestueux lustre dont les chandelles magiques s'étaient allumées dès qu'ils avaient mis un pied dans la demeure, et des chandeliers à trois branches fixés à chaque mur. Cependant, ces murs étaient nus de toute autre décoration. Harry brûlait d'envie d'aller explorer plus à fond la demeure. Il se retourna vers son père et vit que celui-ci avait le regard fixé quelque part en haut des escaliers. Sans que Harry comprenne pourquoi, ses yeux se remplirent d'eau. Pis une voix infiniment triste retentit dans le manoir.
-Oh, James.
Harry se retourna vivement en direction de la provenance de la voix. En haut des escaliers de marbre se tenait le fantôme d'une jeune fille ayant environ l'âge de Harry. Elle était vêtue d'une robe de sorcière bleue électrique et portait des lunettes rondes. En la regardant plus intensément, Harry remarqua qu'elle lui ressemblait énormément, excepté qu'elle avait les mêmes yeux bleus que James. La forme fantomatique descendit lentement les escaliers et s'arrêta devant James.
-Juliana. dit celui-ci. Si je le pouvais, je te prendrais dans mes bras.
-James, il y a si longtemps.
-Viens, dit Sirius en tirant sur l'épaule de Harry, je vais te montrer ta chambre.
À contre c?ur, Harry emboîta le pas à Sirius, suivit de Ron et Hermione. Ils montèrent l'escalier de marbre et prirent le couloir de gauche. Ils marchèrent jusqu'au fond du couloir et Sirius ouvrit une porte qui se trouvait à gauche. Ils entrèrent dans une énorme pièce, peinte de bleu. Un lit était collé au mur d'en face et était couvert d'un couvre lit bleu décoré d'un soleil en son centre. Mais Harry ne remarqua aucun des objets qui décoraient la pièce. Il se tourna vers son parrain.
-Qui est-ce ?
-Je ne crois pas que je sois la personne qui devrait t'expliquer. Tu devrais faire un peu le tour, mais reste ici, James viendra sûrement te voir bientôt.
Sirius sortit en refermant la porte. Harry se retourna vers ses amis qui semblaient plutôt mal à l'aise.
-Qui croyiez-vous que c'est ? demanda-t-il.
-Je n'en ai aucune idées, mais tu y es apparentée, ça c'est certain, vous vous ressemblez trop, elle, James et toi, dit Hermione.
-Si on explorait un peu cette chambre ? demanda Ron pour changer le sujet. C'est vraiment énorme ici !
Harry haussa les épaules puis acquiesça. La chambre était plus grande que la salle commune de Gryffondor et peinte entièrement en bleu. A la vue des affiches d'équipes de quidditch, Harry comprit que c'était l'ancienne chambre de son père. Sur un mur, il y avait un grand bureau de travail et une énorme armoire. Sur un autre mur, il y avait trois grande bibliothèques remplient de livres. Leurs sujets passaient de anciens livres et cahier de classes à livre pour enfant moldus, en passant par des revues spécialisées sur le quidditch. Il s'avança vers le bureau pour fouiller un peu les tiroirs. Il y trouva plusieurs objets magiques tels que des bombabouses et des esquisses de carte de Poudlard. Il y avait aussi quelque chose qui ressemblait à une baguette farceuse et quelques trucs qui devaient être des instruments de farces et attrapes qui n'existaient plus aujourd'hui. Il se tourna ensuite vers l'armoire où il trouva une robe de quidditch de Gryffondor soigneusement pliée et autres vêtements. Il y trouva aussi des reproductions minuscules de dragons et une collection impressionnante de cartes de chocogrenouilles. Ron et Hermione le regardèrent explorer en silence, respectant ce qui était pour Harry un moment précieux. Puis après un moment Harry les invita à s'asseoir et ils commencèrent à parler de tout et de rien, attendant qu'on vienne les chercher. Ce fut longtemps après que quelqu'un cogna à la porte. James y entra, les yeux un peu rougis, à la grande surprise de Harry. Ron et Hermione s'éclipsèrent sans dire un mot et le père rejoignit le fils sur le lit.
-Alors, elle te plait cette chambre ?
-Oui. C'était le tienne ?
-En effet.
-Je m'en doutais.
Un ange passa, instaurant un certain malaise entre les deux Potter. Harry ne voulait pas brusquer les choses. Il savait que la jeune fille avait été quelqu'un d'important pour James et il voyait bien que c'était un sujet douloureux pour son père. Il se contenta donc de regarder Mystique, qui s'était extirpé de sa poche, explorer les lieux.
-J'imagine que tu aimerais savoir qui est Juliana.
-C'est comme tu veux.
Il ne voulait pas être trop curieux, et il ne voulait surtout pas que son père se sente obligé de lui expliquer.
-Techniquement, Juliana est ta tante. C'est, où plutôt c'était, ma s?ur jumelle.
Harry ouvrit de grands yeux ronds. Il était persuadé d'avoir lu dans son livre sur les Potter que James était enfant unique.
-Mais, le livre.dit-il.
-Le livre que Sirius t'as donné n'est pas tout à fait exact. Disons, que pour faire une histoire courte, Juliana et moi avons été séparés à la naissance, pour une question de sécurité. Le livre a été truqué pour qu'on ignore son existence, mais nous savions que nous étions frère et s?ur et chaque fois que ta grand-mère le pouvait, elle m'emmenait en visite dans la famille où vivait Juliana. Puis nous avons été réunis à Poudlard et son existence a évidemment éclatée au grand jour. Nous étions très liées, jusqu'à ce qu'il intervienne.
-Voldemort ?
-Oui, il. la voix de James se brisa.
-Tu n'es pas obligé de me le dire si tu veux. s'empressa de dire Harry.
-Non, je crois que c'est important que tu saches.
James prit une grande respiration pour se forcer à se calmer et enchaîna :
-Voldemort a réussi à enlever Juliana, un jour de visite à Pré-au-lard. Ce fut un véritable carnage ce jour là, plusieurs élèves de Poudlard ont été tués par les Mangemorts, puis ils ont capturés ma s?ur. Nous avons su qu'elle était morte seulement parce que son fantôme est arrivé à Poudlard un soir, son corps n'a jamais été retrouvé, et elle ne se souvient plus de rien après le moment où elle a quitté Pré-au-Lard.
-Pourquoi elle?
-Il faut que tu saches que les Potter ont toujours été ouvertement hostiles à la magie noire. Pour Voldemort, il était beaucoup plus facile de nous éliminer, moi et Juliana, le plus tôt possible, avant que nous devenions trop puissant pour nous défendre. Nous sommes une très vielle famille, plus vieille encore que les Malefoy. D'ailleurs, il y a toujours eu une certaine guerre entre Potter et Malefoy.
-Je m'en étais rendu compte.
-Toujours est-il que je n'étais pas venu ici depuis la fin de mes études à Poudlard. Il s'est passé beaucoup de choses ici, mais je ne veux pas que ça t'empêche d'y être heureux.
-D'accord.
-Tu as visité un peu ?
-Non, Sirius m'as dit d'attendre ici.
-Tu veux faire le tour ?
-Bien sûr. Quel locataire je ferais si je ne connaissais même pas les salles se trouvant dans ma propre maison.
-Alors viens.
Ils se levèrent tous deux et rejoignirent Ron, Hermione et Sirius qui attendaient dans un petit salon sur le même étage que la chambre de Harry. James, accompagné de Sirius, qui avait passé une bonne partie de son enfance dans ce manoir, fit visiter l'immense propriété aux adolescents. Harry fut stupéfait de voir le nombre de pièces qui s'y trouvait et combien elles étaient majestueuses. Il se promit de toutes les visiter plus profondément lorsqu'il aurait plus de temps. Bientôt, il fallut repartir, James et Sirius voulant absolument être de retour à Poudlard avant le coucher du Soleil et refusant tout net de passer la nuit au manoir sous prétexte que celui-ci avait d'abord besoin d'un bon récurage. Ils remontèrent alors sur les balais, au grand déplaisir d'Hermione, puis firent le chemin à l'inverse jusqu'à Poudlard.
Harry pensa qu'il avait appris beaucoup plus de choses sur ses parents dans les deux derniers jours que dans toute sa vie. Il était triste de l'histoire de Juliana, et de savoir qu'il aurait pu avoir une tante. Voldemort. Encore une fois, tout remontait à lui. Si seulement cet être maléfique n'avait jamais vu le jour.
La table gigantesque placée au milieu de la grande salle ployait sous la quantité de nourriture s'y entassant. Harry ignorait comment les elfes de maison avaient pu préparer autant de plats en aussi peu de temps, mais peu lui importait en ce moment. Il regarda les gens assemblés autour de la table. Il y avait là Ron et Hermione, ses deux meilleurs amis, plus heureux que jamais, Arabella Figg, une femme mystérieuse qui donnait envie d'être connue, Remus Lupin, sage loup-garou, le professeur Dumbledore, homme dont la puissance n'était plus à discuter, puis, devant lui, se trouvaient Sirius Black, son parrain, et James Potter, son père. En ce moment, une impression de bien être s'emparait de lui. Il savait que ce moment privilégié qui lui était donné de vivre ce soir était source d'extraordinaires coïncidences, et il aurait voulu que le temps s'arrête, pour que jamais ne cesse le bonheur qu'il vivait en ce moment.
-Tu m'as l'ait bien pensif. c'était la voix de James. Est-ce que ça va ?
-Oui, bien sûr.
-Certain ?
-Oui.
-Alors, est-ce que je peux te poser une question ?
-Bien sûr.
-Cette Cho Chang, c'est ta petite amie ? -Non. c'était la petite amie de Cédric.
-. Tu veux aller faire un tour ?
-Dehors ?
-Si tu veux
-D'accord.
Harry et James se levèrent d'un même mouvement puis sortirent de la grande salle de façon plutôt inaperçue, leurs convives étant trop occupés pour se rendre compte de leur disparition. Ils sortirent dans le parc, se rendirent au bord du lac et s'assirent.
-Je me suis toujours demandé ce qui pouvait y avoir dans ce lac, se demanda James à lui-même.
-Rien d'intéressant. Des sirènes et des tritons, des strangulots, des herbes aquatiques et un calmar géant, enfin, de ce que j'ai pu voir. Rien qui vaut la peine de se mouiller quoi.
-C'est vrai que tu as du l'explorer pendant une heure.
-Ouais, mais disons que j'ai eu un peu d'aide. Mimi Geignarde, termina-t-il devant le froncement de sourcil de son père.
-Tu as vraiment les yeux de ta mère, dit celui-ci dans un tout autre sujet.
-Je sais, il fallait bien que j'aie quelque chose d'elle.
-En effet.
-Il paraît que vous avez eu du mal à vous fixer, tous les deux !
-Sirius t'a raconté ! dit James en riant.
-En effet.
-Et bien il a raison. Disons que ta mère et moi étions plutôt différents, mais nous étions les seuls à ne pas se rendre compte que nous étions faits l'un pour l'autre !
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Et bien un jour, nous avons eu un travail à faire en équipe dans le cours d'astronomie. Nous avons du passer une partie de la nuit au sommet de la tour pour faire notre devoir et à un moment donné, nous nous sommes embrassés. Puis on ne s'est plus jamais quitté.
Harry souriait bêtement. Ce n'avait peut-être pas été le coup de foudre, mais au moins ça avait fini par commencer quelque part. Peut-être que c'était ça l'amour, tout compte fait.
-Et maintenant, si tu me parlais de Cho. Le sourire de Harry s'évanouit aussitôt.
-Qu'est-ce que tu veux savoir ? demanda-t-il à contre c?ur.
-Comment l'as-tu remarquée ?
-La première fois ?
-Oui
-Dans un match de quidditch. Elle est attrapeuse pour Serdaigle.
-Où est le lien ? James ne semblait vraiment pas comprendre.
-Sirius ne t'a pas dit ?
-Harry, je suis arrivé depuis à peine vingt-quatre heures !
-C'est vrai. Et bien, je suis attrapeur pour Gryffondor.
-Mais c'est très bien ! Depuis quand ?
-Toujours. enfin, depuis ma première année. Les yeux de James s'arrondirent
-Tu blagues ? Les premières années ne jouent jamais.
-Ce qui fait de moi le plus jeune joueur de quidditch depuis un siècle, oui, je sais.
-Avez-vous déjà gagné la coupe ?
-En troisième année. Il vit la déception poindre dans le regard de son père, alors il continua. En première année, je n'ai pas pu jouer le dernier match contre Serpentard parce que j'étais à l'infirmerie. N'ayant pas d'attrapeur remplaçant, nous avons perdus. En deuxième, la saison a été annulée en raison des attaques successives dans l'école et en quatrième, il n'y a pas eu de quidditch du tout, à cause du tournoi des trois sorciers.
-C'est le meilleur, dit la voix de Sirius derrière eux.
-Allons, Sirius, je ne suis sûrement pas le meilleur ! dit Harry en se retournant.
-La seule fois où il n'a pas attrapé un vif d'or dans sa vie, c'est parce qu'il a fait une chute de quinze mètre à cause de la présence des détraqueurs sur le terrain ! ajouta Sirius à l'adresse de James qui poussa un léger sifflement. De plus, il a été le champion le plus rapide à prendre un ?uf à un dragon, un Magyar à pointe, soit dit en passant, pour la première tâche du tournoi des trois sorciers, et c'est sur un balai qu'il l'a fait. Même Victor Krum en avait les yeux ronds parait-il !
-Qui est Victor Krum ?
-L'attrapeur vedette de l'équipe Bulgare.
-Ouais, bon, quand même, ça ne signifie pas pour autant que je suis le meilleur.
-Je demande à voir.
-Bon d'accord, mais seulement demain, il fait trop noir ce soir, dit Harry comme s'il était le seul à se montrer raisonnable. Si Hermione le voyais !
-Et tu nous parles de Cho ? demanda James.
-Tu ne lâches pas vraiment facilement hein !
-Et c'est toi qui dis ça ? dit Sirius en riant.
-Ouais, bon.
-Alors, on attend !
-Bon d'accord ! dit-il quelque peu exaspéré devant le sourire de son parrain et de son père. Et bien Cho, c'est Cho ! Il n'y a rien à dire, franchement !
-Elle te plait ? Harry resta quelque peu interloqué, puis il baissa les yeux.
-Oui, mais je ne crois pas que ce soit encore possible, dit-il à voix basse.
-Pourquoi ? demanda James.
-Parce qu'elle ne pourra jamais oublié Cédric.
-Et alors ? Elle ne pourra pas le pleurer toute sa vie. dit Sirius d'une voix douce. Elle n'était pas d'accord pour aller au bal de Noël avec toi il me semble ?
-Oui, mais quand même, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'espoir.
-Mon cher Harry, tu es trop pessimiste. Ne crois pas que tu pourras avoir ce que tu veux si tu ne peux même pas croire en tes capacités, lui dit James d'un ton sage totalement feint, et Harry rit
-Peut-être, on verra bien, de toute façon.
-Il fait un peu froid, dit Sirius en regardant Harry qui avait toussé légèrement. Tu dois encore faire attention Harry.
-Sirius, je vais bien, dit Harry exaspéré. Et puis ça fait presque un mois maintenant ! Je ne vais pas m'enfermer dans le château à vie parce que j'ai passé une nuit dehors !
-Et pourquoi est-ce qu'il a passé une nuit dehors ? demanda James.
-C'est les Dursley. Ils ont «complètement oublié » qu'il n'était pas rentré quand ils ont autorisé son cousin à verrouiller toutes les portes, dit Sirius d'un ton sarcastique.
-Ces moldus. marmonna James.
-Allons, rentrons, de toute façon, la fête est finie à l'intérieur.
-Déjà ? Où sont-ils tous ?
-Et bien, Arabella n'a pas très bien dormi la nuit dernière et elle est allée se coucher, Ron et Hermione sont retourné en amoureux dans la tour de Gryffondor, Remus est parti en disant qu'il avait un hibou à envoyer et Dumbledore est retourné dans son bureau disant qu'il avait des papiers à trouver et à consulter. Il ne reste donc plus que nous trois, termina Sirius. Je propose que nous rentions et allions dans mes appartements. Nous pourrons ainsi continuer à parler sans que tu aies froid, ainsi, tout le monde sera content.
-Tu deviens vraiment rabat-joie tu sais !
-Je n'ai pas le choix, je suis ton tuteur maintenant ! dit Sirius en feignant un air important. Allez, montons.
Harry et les deux adultes retournèrent au château et parcoururent tout un dédale de couloir avant d'arriver à l'endroit prévu. Sirius s'arrêta devant un tableau représentant une jolie jeune fille dans une forêt qui semblait enchantée et lui glissa le mot de passe (liberté) que Harry se jura de retenir. Ils parlèrent pendant des heures de tout et de rien et vers quatre heures de matin, Harry finit par s'assoupir sur le divan trop confortable sur lequel il s'était étendu, en écoutant James et Sirius se rappeler leurs mauvais coups. Les deux adultes, ne voulant pas le réveiller, l'avaient simplement couvert de la douillette du lit de Sirius et étaient allés dormir eux aussi.
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Sirius n'arrivait pas à dormir. Libre ! Il était libre ! Il avait un peu de mal à y croire. Il y avait tellement de choses à faire, mais sa priorité était l'achat d'une baguette, celle qu'il utilisait étant une baguette d'appoint appartenant à l'école. Il pensa qu'il devrait aller sur le chemin de traverse avant la rentrée. Il pourrait ainsi amener James et Harry. Harry. Sirius se demanda s'il accepterait encore de demeurer avec lui, mais il devrait d'abord se trouver un endroit où rester lui-même, le manoir Black ayant été vendu aux enchères après que Sirius eut été emprisonné. Il était totalement perdu dans ses pensées lorsqu'un cri retenti dans le petit salon adjacent à sa chambre.
-Harry !
Il se leva précipitamment et courut dans le salon où l'adolescent dormait. Il fut rapidement rejoint par James.
-Qu'est-ce qu'il a ? demanda anxieusement ce dernier.
Sirius posa une main sur le front de l'adolescent en sentit la cicatrice brûler entre ses doigts.
-C'est un cauchemar ! Il n'a pas pris sa potion ce soir ! Va chercher Dumbledore, vite !
-Pas question, je ne le laisse pas !
-JAMES, CE N'EST PAS LE MOMENT DE FAIRE TA TÊTE DE MULE, VA CHERCHER DUMBLEDORE MAINTENANT !
James sortit en courant pendant que Sirius tentait sans succès de réveiller Harry. Celui-ci avait cessé de crier, mais il continuait de gémir et de trembler. James arriva quelque instants plus tard suivit de Dumbledore. Le directeur prit une flasque dans sa poche et fit couler son contenu entre les lèvres de l'adolescent. Quelques instants plus tard, Harry ouvrit les yeux. Paniqué, il chercha à reconnaître l'endroit où il se trouvait.
-Tout va bien, Harry, tu es à Poudlard. Que s'est il s'est passé ?
-Voldemort. Il a tué. Goyle !
Dumbledore regarda Sirius qui fit un signe affirmatif discret, pour que Harry ne le remarque pas.
-Très bien Harry, c'est terminé maintenant, dit James un peu maladroitement. Il peut rester ici pour le reste de la nuit professeur ?
-Oui, bien sûr, c'est d'accord. Mais je ne peux pas te donner de potion Harry, il est trop tard, tu serais incapable de te réveiller au matin.
-D'accord.
Dumbledore lui sourit et sortit. Harry tourna les yeux vers son père qui semblait très nerveux.
-Ça va, je vais bien ! dit l'adolescent d'un ton qui se voulait rassurant. Ce n'est quand même pas la première fois que je fais un cauchemar. De toute façon, je m'y attendais cette nuit, il suffisait de voir la tête de Goyle cet après-midi pour comprendre qu'il passerait un mauvais quart d'heure. Je ne croyais pas que ce serait si terrible par contre.
-Recouche-toi, Harry, tu as besoin de dormir.
-Mais.
-Au lit, tout de suite.
En voyant le regard déterminé de son père, Harry préféra ne pas le contredire. Il se couvrit de la couverture et ferma les yeux, les images de son cauchemar encore trop présentes dans sa mémoire.
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-Est-ce que ça arrive souvent ? demanda un James un peu plus calme une fois qu'il eut été certain que son fils dormait.
-Les cauchemars ? Oui, mais d'habitude, il a du mal à s'en souvenir à long terme, dit Sirius. Même que souvent, lorsque les rêves sont trop agressant pour sa mémoire, il ne s'en souvient pas du tout au réveil.
-Et qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ?
-Ce que je craignais qui arrive. La potion a réveillé ses dons télépathiques alors que normalement, ça ne devait pas se faire avant au moins deux ans.
-Tu sais, ça devait se faire un jour ou l'autre. Souviens toi que nous avions environ son âge quand les nôtres ont fait leur apparition dans des circonstances à peu près identiques. Je crois que si nous avons eu la maturité pour les utiliser presque convenablement, Harry aura largement la maturité pour le faire aussi.
-Presque, c'est justement ça qui m'inquiète.
-Allons Sirius, nous avons quand même eu beaucoup de plaisir, avoue-le au moins.
-Ouais, dit Sirius avec un sourire. De toute façon, nous serons fixés demain. Peut-être que le souvenir du cauchemar de cette nuit a seulement été causé par les effets restants de la potion. Au fait, j'ai besoin d'aller sur le chemin de traverse demain, tu veux venir avec Harry ? Nous n'aurons qu'à utiliser la poudre de cheminette à partir de la cabane hurlante.
-D'accord, est-ce que mon compte à Gringotts est encore actif ?
-Oui. Comme c'est moi qui avais l'autorisation de faire le transfert dans le compte de Harry, le tien dort depuis quatorze ans.
-Nous pourrons rectifier ça demain. Mais j'ai bien envie de lui faire un cadeau.
-Il a déjà le meilleur balai possible si c'est ce à quoi tu pense.
James fit la moue.
-Comment l'a-t-il eu ?
-C'est moi qui lui ai offert. Le balai qu'il avait a été fracassé par le saule cogneur le jour où il est tombé à cause des détraqueurs. Alors j'en ai profité pour lui acheter un éclair de feu. C'est le même balai que possèdent les joueurs de l'équipe d'Irlande.
-Un animal alors ?
-Il a déjà Hedwidge, sa chouette, mais il aimerait peut-être avoir un animal, disons, plus affectueux. j'ai entendu dire qu'ils avaient croisés des Piraé avec des chats, ce pourrait être intéressant.
-Peut-être, dit James qui n'avait pas l'air très convaincu. Ou alors une nouvelle robe de quidditch ? Il en aura besoin s'il n'a pas joué depuis deux ans.
-Ou la chose qu'il voudra. Il y aura sûrement un objet dans un quelconque magasin qui fera briller ses yeux, tu n'auras qu'à en profiter pour lui offrir.
-Ouais. Ou alors, aller dormir et en reparler tout à l'heure, dit James en regardant par la fenêtre. Le soleil se lève et si nous voulons aller sur le chemin de traverse, il faut avoir dormi au moins quelques heures.
-Monsieur Potter, vous devenez sage ! dit Sirius en riant.
-Je suis père d'un garçon de quinze ans, dit James, et je te rappelle que tu es son tuteur maintenant, alors vieillis! finit-il sur un ton faussement outré qui fit rire Sirius de plus belle.
-Bon d'accord, dit-il enfin, allons dormir.
Lorsqu'il se réveilla, Harry savait qu'il était l'heure de se lever, mais il préféra tout de même garder les yeux fermés. Il se souvenait avec beaucoup trop de clarté des détails de son cauchemar de la nuit dernière. Le père de Goyle était mort. Il en était à se demander si Goyle junior continuerait à suivre Malefoy maintenant lorsqu'une main lui secoua l'épaule.
-Harry ? fit la voix de son père. Harry, debout, c'est l'heure !
-L'heure de quoi lui demanda-t-il d'une voix ensommeillé.
-D'aller manger. et de te préparer pour aller au chemin de traverse. Enfin, si tu es d'accord pour venir, bien sûr.
-Sortir ? Mais.
-Dumbledore est d'accord, je viens d'aller le voir. Alors, tu viens ?
-Oui, bien sûr. J'ai seulement besoin d'environ trente minutes, le temps de prendre une douche, de me changer et de manger.
-C'est d'accord, mais dépêches toi, il faut partir tôt si on ne veut pas être pris dans la foule. Le chemin de traverse est toujours plus calme le matin. Alors fait ce que tu as à faire et rejoint nous à la grande salle.
-D'accord
Harry se leva et alors que James s'enfermait dans sa chambre, il retourna à la tour de Gryffondor. À destination, il glissa le mot de passe à la grosse dame et entra dans la salle commune. Ron était assis dans un fauteuil, la tête renversée vers l'arrière et semblait dormir. Hermione, assise sur lui, avait la tête posée sur l'épaule de son amoureux et semblait dormir aussi. Ne voulant pas déranger, Harry monta discrètement au dortoir -Ils sont vraiment collés l'un à l'autre, pensa-t-il en fouillant son armoire en quête de vêtements propres. Environ quinze minutes plus tard, il était propre et habillé. Il s'affairait à lisser une mèche de cheveux sur sa cicatrice lorsque Ron entra dans le dortoir. Il s'arrêta net en voyant Harry.
-Tu es là ? Où as-tu dormi ?
-Chez Sirius.Comment sais-tu que je n'ai pas dormi ici ?
-Bien, disons que nous nous sommes couché tard.
-Vous êtes resté dans la salle commune toute la nuit ?
-Oui. tu sais, dans deux semaines, l'école va recommencer et. bien. tu vois. on profite du temps avant que les autres arrivent. dit Ron lentement, comme s'il cherchait une excuse.
-C'est correct Ron, je ne te blâmerai pas tu sais. De toute façon, j'ai amplement autres choses à faire.
-Ouais, au fait, vas-tu si tôt ?
Harry regarda sa montre et se rendit soudain compte qu'il n'était que huit heures trente.
-Chemin de traverse, dit-il en reportant son attention sur cette fichue mèche. Vous avez envie de venir ?
-Euh, non merci ! Je vais te laisser y aller avec ton père, vous avez du temps à rattraper tous les deux.
-Sirius vient aussi.
-Avec lui aussi, il faut que tu rattrapes le temps perdu. De toute façon, je n'arrive pas à finir de fichu devoir pour Rogue et Hermione m'a dit qu'elle m'aiderait aujourd'hui.
-C'est comme tu veux. Tu lui diras bonjour de ma part.
-À qui ? demanda Ron d'un air rêveur.
-Hermione !
-Ah oui ! Bien sûr !
-Alors bonne journée !
-Bye !
Et Harry sortit, en attrapant au passage le sac à dos magique que Hermione lui avait offert pour son anniversaire, pour se rendre à la grande salle, laissant Ron seul dans sa rêverie. Arrivé dans la grande salle, il s'assit à côté de James, face à Sirius.
-Au fait, comment est-ce qu'on va se rendre sur le chemin de traverse ? demanda-t-il.
-Poudre de cheminette, à partir de la cabane hurlante.
Harry fit la grimace.
-Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas partir d'ici ?
-Poudlard n'est pas branché au réseau, dit James, question de sécurité, sinon n'importe qui pourrait débarquer ici n'importe quand. Mais tu n'as pas vraiment l'air d'aimer ce moyen de transport ! termina-il en riant.
-Mauvaise expérience. Ce que j'ai hâte de pouvoir transplaner !
-Justement, fit Sirius, j'en ai parlé avec Dumbledore et nous sommes d'accord sur le fait que tu devrais apprendre à le faire le plus tôt possible. Nous pourrions demander à Arthur Weasley de passer un accord avec le directeur de département de régulation des transports magiques, c'est un de ses amis et il est au courant du retour de Voldemort. Ainsi, nous éviterons que tu te retrouves dans la même situation que l'année dernière.
-Mais je croyais que c'était très difficile et que c'était pour ça qu'ils ne l'autorisaient qu'à la majorité ?
-En effet, mais je suis certain que tu en es capable. Nous commenceront par des distances de quelques mètres, pour voir si tu y arrives, et ensuite, on pourra voir pour de plus grandes distances.
-Et pour Ron et Hermione ?
-Je savais que tu me le demanderais, alors j'ai convaincu Dumbledore et il est d'accord avec moi sur le fait que étant tes amis, il est plus sécuritaire qu'ils l'apprennent aussi.
-Et où est-ce qu'on va l'apprendre ? On ne peut pas transplaner à Poudlard. -Mon fils est un rat de bibliothèque ! dit James d'un air apeuré totalement feint qui fit rire Harry.
-Non ! C'est Hermione qui connaît l'histoire de Poudlard par c?ur ! répliqua celui-ci
-Ouf ! j'ai eu peur !
-Nous pourrions aller dans la cabane hurlante au début, repris Sirius lorsque Harry s'intéressa de nouveau à lui, puis nous verrons après pour les plus grandes distances.
-Et quand commencerait-on ?
-Le mieux, ce serait au début de l'année scolaire. On fixera les heures de pratiques en rapport avec vos heures de cours.
-Euh ! je ne voudrais pas couper court à cette charmante discussion très intéressante mais, si tu ne te dépêches pas de manger Harry, ce sera la cohue lorsque nous arriverons sur le chemin de traverse. Vous pourrez toujours continuer à en parler là-bas !
-Oui, tu as raison, dit Harry.
À peine quelques minutes plus tard, Harry, trop pressé d'aller sur le chemin de traverse, avait déjà englouti son petit déjeuné. Ils sortirent donc dans le parc et se dirigèrent vers le saule cogneur. Sirius appuya sur le n?ud d'une des racines de l'arbre avec un bâton et les s'immobilisèrent. Harry, James et Sirius pénétrèrent dans le tunnel exigu puis, après un bon moment, ils arrivèrent dans la cabane hurlante. James alluma un feu dans l'âtre et ils se rendirent tous sur le chemin de traverse par la poudre de cheminette. Ils avaient pris un peu de retard et comme il fallait s'y attendre, l'endroit était bondé. Ils se frayèrent un chemin jusqu'à la porte de sortie du petit magasin où ils avaient atterri et se retrouvèrent enfin à l'extérieur.
-Alors, par où commence-t-on ? demanda Sirius.
-Je propose Gringotts ! dit James.
-C'est assez logique ! dit Sirius. Au fait, Harry, voilà ta clef, dit-il en tendant une minuscule clef dorée à l'adolescent. Tu as besoin d'argent ? -Oui, il ne me reste que quelques mornilles. Le professeur Figg a oublié de m'en retirer dit Harry.
-Alors je propose que tu vienne avec moi pendant que James règlera certaines choses.
-Quelles choses ? demande suspicieusement Harry,
-Tu le sauras bien assez tôt ! lui répondit James en riant. Allons-y maintenant si nous ne voulons pas attendre trop longtemps.
Ils se dirigèrent donc vers l'énorme banque des sorciers. Après avoir chacun brièvement parlé avec un minuscule gobelin, Harry et Sirius montèrent dans un wagon pendant que James suivait un gobelin derrière une petite porte.
Le wagon s'arrêta d'abord devant le coffre 687 et Harry remplit sa bourse de noises, de mornilles et de gallions. Puis, ils se dirigèrent vers le coffre 711 où la petite fortune que Sirius avait reçue en indemnisation la veille était déposée, en plus de l'argent qu'il possédait déjà, c'est-à-dire beaucoup, comme pu le constater Harry. L'homme remplit donc lui aussi une bourse de pièces de couleurs bronze, argent et or. Ils revinrent ensuite dans le hall d'entrée où les attendait James. Ce dernier regarda Harry avec un sourire.
-Qu'est-ce qui se passe ? demanda l'adolescent.
James lui tendit un morceau de parchemin que Harry lut attentivement.
-C'est une blague ! dit-il finalement avec des yeux ronds.
-Elle serait mauvaise ! dit James avec sérieux.
-Mais, c'est une fortune !
-En effet. C'est l'héritage total des Potter. Comme tu es le dernier descendant, cet argent te reviens donc en totalité, ou presque, si on oublie les gallions que je me suis gardés pour le temps que je serai ici. Je crois que tu as la maturité requise pour ne pas tout dépenser d'un seul coup.
-Alors, tout ça est vraiment à moi ? Je peux en faire ce que je veux ?
-En effet.
-Alors pas un mot à Ron, d'accord ! Je serais vraiment mal à l'aise s'il savait ça !
-Promis ! répondirent les deux hommes en ch?ur.
Après un moment empreint d'un certain malaise, James rompit le silence.
-Donc ! dit-il. Où allons nous maintenant ?
-Ollivander ! répondit aussitôt Sirius. J'ai besoin d'une nouvelle baguette !
-Mais, tu en as déjà une ! dit Harry.
-Non, celle que tu m'as vu utiliser est une baguette d'appoint qui appartient à Poudlard. La mienne a été cassée en deux quand j'ai été arrêté. Tu pourrais en profité pour faire vérifier la tienne.
-Elle était en bon état lorsque monsieur Ollivander l'a vérifié l'an dernier !
-C'est toujours bon de le faire à chaque année, Harry, dit James. La baguette reste un objet essentiel pour un sorcier et il est important d'être certain de son bon fonctionnement.
-Et comme la tienne t'a sauvé la vie il y a peu, continua Sirius, je crois qu'elle mérite bien une petite vérification.
Avant que Harry ait pu dire quoi que ce soit, ils étaient arrivés devant la boutique de monsieur Ollivander. Sirius poussa la porte et ils entrèrent dans la petite boutique poussiéreuse. Un homme aux yeux pales se tenait derrière un comptoir et leva la tête à leur arrivée.
-Monsieur Black ! dit l'homme. Je m'attendais à vous voir bientôt, en effet !
-Bonjour, monsieur Ollivander. Vous connaissez Harry et James Potter il me semble ! dit Sirius.
-Vous savez bien que je n'oublie jamais un client !
Il se tourna vers Harry et enchaîna.
-J'ai entendu parlé des prodiges de votre baguette, monsieur Potter, et sachez que vous avez fait preuve d'une grande puissance cette nuit-là.
-Justement, dit Harry, j'aimerais la faire vérifier, histoire de s'assurer qu'elle n'a pas subi de dommage termina-t-il en tendant sa baguette à son fabriquant.
Monsieur Ollivander pris la baguette et commença à l'examiner de très près. Il la fit ensuite tourner entre ses doigts et de petites étoiles rouges et or sortirent de son extrémité.
-Musicus !
De petites notes sortirent immédiatement de la baguette en créant une mélodie qui ressemblait à une valse.
-Finite incantatem, dit le vieil homme. Très bien M. Potter, elle est en parfait état, dit-il en rendant sa baguette à Harry. En fait, je n'en suis pas vraiment surpris puisque ce n'est pas la vôtre qui a subit le plus grand choc.
Il se tourna alors vers Sirius.
-Alors M. Black, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
-Eh bien ! j'ai besoin d'une nouvelle baguette !
-J'en étais certain ! dit l'homme en tournant les talons et en se dirigeant vers les étagères qui se dressaient derrière lui.
Il choisit une boîte avec soin et la tendit à Sirius. Celui-ci pris la baguette qui y était posée et l'agita un peu. Aussitôt, des paillettes bleues et blanches en sortirent. Sirius fronça les sourcils en regardant Ollivander.
-34, 5 centimètres, dit celui-ci. Bois de chêne et éclat de corne de licorne, le même élément magique que votre première baguette. De plus, les deux éclats ont la même origine. Il faut croire que vous êtes unique, M. Black, parce que je l'ai fait essayé à beaucoup de sorciers et elle n'a jamais voulu d'aucun d'eux. -Eh bien tant mieux ! répondit Sirius. J'aurai un peu l'impression de récupérer mon ancienne baguette !
-En effet ! À ce propos, dit M. Ollivander en se tournant vers James, vous aimeriez les récupérer ?
-Si cela est possible, répondit James.
-Dans les circonstances, je peux difficilement vous le refuser.
Il tourna les talons à nouveau et disparu dans l'arrière boutique. Il en revint quelques instants plus tard avec deux longues boîtes dans les mains. James les pris avec un sourire et se tourna vers Harry en lui tendant les boîtes.
-Je crois qu'elles te reviennent de droit.
Harry prit les boîtes avec un regard intrigué puis, sachant ce qu'il trouverait à l'intérieur, il en ouvrit une, y trouvant une baguette. Il regarda James avec un regard interrogateur.
-Celle-ci, dit-il en pointant la baguette qui reposait sur un doux tissus, appartenait à ta mère. L'autre baguette est la mienne.
-Comment se fait-il qu'elles soient ici, intactes ? demanda Harry avec une certaine émotion dans la voix.
-Toutes mes baguettes, répondit M. Ollivander, sont conçues pour se transporter directement ici à la mort de leur propriétaire. Cela évite qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains.
-Elles ne te seront pas vraiment utiles, dit James. Il est possible qu'elles te laissent les utiliser, parce que tu es à la fois une partie de moi et de Lily, mais tu ne pourras jamais les utiliser aussi efficacement que ta propre baguette. De toute façon, qu'elles te soient utiles ou non, je crois que la chose la plus importante que pourront t'offrir ces baguettes, c'est un souvenir.
Harry ne put rien dire. Il regardait la baguette de sa mère comme s'il avait eu peur qu'elle disparaisse si jamais il devait la quitter des yeux.
-Harry ? dit Sirius après avoir payé sa baguette et la vérification de celle de son filleul. Harry ? Viens, il faut y aller maintenant.
L'adolescent sortit soudain de sa léthargie. Il referma la boîte ouverte, rangea les deux boîtes dans son sac à dos et suivit James et Sirius à l'extérieur de la boutique.
-Et maintenant ? demanda James. Où va-t-on ?
-Je dois aller à la ménagerie magique, dit Harry, essayant de paraître calme. Je n'ai plus de Miam-Hibou pour Hedwidge.
Ils se dirigèrent donc vers la boutique d'animaux magiques. Au milieu du magasin de trouvait un petit enclos en grillage. À l'intérieur, plusieurs petits animaux à fourrure jouaient ensemble. Harry s'en approcha et s'accroupit pour pouvoir mieux les observer. Aussitôt, une des petites boules de poils se détacha du groupe et s'approcha prudemment du garçon. L'animal ressemblait à un chaton, mais il était minuscule, à peine plus gros qu'une gerboise. Il avait aussi une tête légèrement plus ovale qu'un chat. Celui qui s'était approché de Harry était totalement noir et il avait les yeux verts, d'une couleur identique à ceux de l'adolescent. Ce dernier en était à se demander ce qu'était exactement l'animal lorsqu'il entendit son père et son parrain parler entre eux.
-C'est ce dont tu me parlais ? demanda James.
-Je crois oui.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Harry.
-Un croisement entre un chat et un piraé.
-Piraé ?
-Une créature magique de la famille des félins, très proche de la panthère.
-Il t'intéresse ? demanda James.
-Oui, dit Harry, mais j'ai déjà Hedwidge.
-Je ne crois pas que ça causerait problème, dit Sirius. Hedwidge passe la plupart de son temps à la volière. Ils ne se dérangeront pas l'un l'autre.
-Alors ! demanda James avec enthousiasme. C'est d'accord ?
-Je ne sais pas, dit-il, ça doit coûter une fortune !
-Harry ! Peu importe ce que tu pourras dire, j'ai bien l'intention de t'offrir quelque chose alors, si ce n'est pas cet animal, ce sera autre chose. Donc, est-ce que tu te décides oui ou non ?
-C'est d'accord dans ce cas ! dit Harry un peu déstabilisé par la détermination de son père.
Harry se releva et se pencha au dessus du grillage. D'un geste rapide, il attrapa le petit félin noir qui se mit aussitôt à ronronner. Harry plaça le petit animal dans sa main où celui-ci pouvait se tenir assis.
-Très bon choix ! dit alors la propriétaire de la boutique en s'approchant d'eux. Celui que vous avez choisit est un mâle et sachez que malgré qu'il ne soit pas encore à l'âge adulte, il ne deviendra pas beaucoup plus gros qu'il ne l'est en ce moment. Il ne gagnera encore environ que le quart de sa grosseur actuelle.
-Est-ce qu'il y a des soins particuliers à lui procurer ? demanda Sirius.
-Non, répondit la dame. Il a seulement besoin des mêmes soins qu'un chat.
-Très bien alors ! dit James en attrapant une boîte de Miam-Hibou sur une tablette. Mais il ne faudrait quand même pas oublier Hedwidge !
Puis James suivit la femme pour payer leurs achats. Lorsque ce fut fait, ils ressortirent de la boutique en riant de l'air curieux que le félin avait en regardant Harry.
-Comment vas-tu l'appeler ? demanda James.
Harry regarda le félin en fronçant les sourcils.
-Mystique. dit-il après un moment de réflexion.
-Mystique ? dit Sirius. Oui, je crois que ça lui va bien ! dit-il en regardant le félin.
-Et maintenant, que fait-on ? demanda Harry.
-Je propose un Sunday chez Florian et ensuite, nous pourrons rentrer ! dit Sirius. -J'ai envie d'une nouvelle tenue de soirée ! dit Harry. De toute façon, celle que j'avais l'an dernier est trop courte et j'en ai besoin pour le bal de Noël.
-Alors, allons chez Madame Guipure.
En chemin, Harry croisa quelques camarades de Poudlard. Tous les Gryffondors les saluèrent chaleureusement, lui, Sirius et James et la plupart des autres élèves qu'ils croisèrent firent de même. Apparemment, la nouvelle de l'apparition de James et de l'innocence de Sirius avait rapidement fait son chemin.
Chez Madame Guipure, Harry choisit une magnifique robe de sorcier d'un bleu électrique miroitant, brodée de soleils dorés et d'étoiles argentées. Elle lui allait comme un gant. Il paya la somme requise à Madame Guipure et se dirigea vers la porte, suivit de James et Sirius. Mais lorsqu'il voulu franchir la porte, il se retrouva nez à nez avec Cho. Un peu mal à l'aise, il s'écarta pour la laisser entrer.
-Décidemment, dit-elle en le voyant, il faut croire que nous devions se rencontrer avant la rentrée ! dit la jeune fille.
-En effet, dit Harry qui rosit légèrement.
-Robes de Poudlard ? demanda-t-elle en pointant le paquet de papier kraft que tenait Harry.
-Non, tenue de soirée, pour le bal de Noël.
-Je peux voir ?
-Certainement pas ! Tu verras au bal, comme tout le monde, lui répondit-il avec un petit sourire malicieux.
-Dans ce cas, je te laisse partir ! dit la jeune fille. Si je n'ai pas le droit de voir la tienne, il est hors de question que tu vois la mienne ! dit-elle en riant.
-Alors, on se voit à Poudlard !
-Oui, à bientôt.
Le trio sortit, laissant Cho à ses achats. Harry marchait un peu à l'aveuglette, perdu dans ses pensées. Il fut sortit de sa rêverie par la voix de James.
-Et tu veux nous faire croire que tu as renoncé ? Mais regarde un peu ta tête !
Harry sourit, mais ne répondit pas à sa question. Il s'arrêta plutôt devant le magasin de quidditch, là où ses pas l'avaient conduit sans qu'il ne s'en rendre compte vraiment. Dans la vitrine était exposé un éclair de feu, absolument identique à celui de Harry, excepté en ce qui concerne le numéro de fabrication gravé en chiffres dorés. C'était encore le meilleur balai existant et il s'amusa à imaginer le visage d'un Malefoy se rendant compte qu'il ne pourrait pas avoir un meilleur balai que Harry.
-Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda James.
-Malefoy va être furieux ! dit Harry. Il n'y a pas de nouveau balai encore cette année, le mien reste le meilleur !
-À ce que je vois, les Malefoy ne se sont pas amélioré avec le temps!
-En effet, dit Harry. Je me demande s'il s'est remis des séquelles de l'accident, ajouta-il plus pour lui-même.
-Quel accident ? demanda Sirius en regardant Harry qui rougit un peu.
-Disons que, il a un peu chercher la bagarre à bord du Poudlard Express à la fin de l'année dernière et nous avons du, disons, nous défendre.
-Ce qui a eu pour résultat ? dit Sirius
-Et bien, Hermione, Ron, Fred, George et moi leurs avons lancé de petit maléfices, mais leurs combinaison n'a pas donné des résultats très, disons, artistiques. dit-il en étouffant un fou rire.
-C'est-à-dire ? demanda James.
-Et bien disons que le sort de furoncle combiné à un maléfice de jambe en coton fait pousser de petits tentacules sur le visage de la personne visée.
Sirius regarda Harry sévèrement pendant un moment puis, n'y tenant plus, éclata de rire, bientôt imité par James. Soulagé, Harry partagea l'hilarité des deux adultes pendant un moment, puis ils se calmèrent.
-Tu veux entrer ? demanda James en pointant le doigt sur la vitrine du magasin de quidditch.
-Non, je n'ai besoin de rien. Les robes de quidditch sont fournies par l'école et mon équipement est encore en très bon état.
-Dans ce cas, je crois qu'il est l'heure de rentrer, dit Sirius un regardant sa montre. À ce que je me souvienne, nous avions parlés d'une petite partie de quidditch.
-C'est vrai que ce serait bien, répondit Harry, mais il manque quatre joueurs. Je suis certain que Ron voudra jouer, mais encore, il nous manque trois personnes.
-Hermione ?
-Non, elle ne l'a jamais dit, mais je crois bien qu'elle déteste voler.
-Je vois, dit James. Et bien, Arabella est encore au château, n'est-ce pas Sirius ?
-En effet, et elle serait sûrement ravie de jouer aussi.
-Mais il nous manque encore deux joueurs ! dit Harry.
-On peut toujours jouer avec un seul batteur et seulement deux poursuiveur ! dit Sirius.
-Puisque c'est une partie amicale, renchérit James. De toute façon, ce n'est même pas une partie, c'est seulement pour voir comment tu voles !
-Dans ce cas, concéda Harry. Mais je ne crois pas que Ron ait un balai.
-Il pourra en prendre un de l'école, ils. mais James fut interrompu pas Sirius qui se racla fortement la gorge. Quoi ? demanda le père de Harry.
-James, souviens toi.
Le sourire de James s'élargit lorsqu'il regarda Sirius. Harry cru entendre, quelque part dans sa tête « Ils sont toujours dans la cabane hurlante ? ». Mais il se ressaisit, c'était totalement impossible.
-Ça n'a pas d'importance, Harry, continua James, nous lui en trouveront un. Allons-y maintenant.
Ils retournèrent alors à la boutique où ils étaient arrivé en début d'avant-midi et retournèrent à la cabane hurlante avec la poudre de cheminette. Harry arriva le dernier et au moment où il se matérialisa dans l'âtre de la cheminée, Sirius descendait les escaliers avec trois magnifiques balais. Harry en vint à se demander s'il n'avait pas vraiment entendu un quelconque échange entre les deux adultes mais se convainquit bientôt qu'il l'avait imaginé. Après tout, le fait que les maraudeurs aient caché des objets ici était tout à fait plausible, il était donc naturel qu'il y ait pensé. Il revint rapidement à la réalité et jeta un coup d'?il aux trois balais. Ils ressemblaient beaucoup à son ancien Nimbus 2000.
-Nimbus 1800 ! dit Sirius avec un grand sourire devant le regard scrutateur de Harry. C'était nos balais lorsque nous étions étudiants ici.
-À qui appartient le troisième ?
-Remus, dit James, mais il ne jouait pas au quidditch, contrairement à nous. Mais le fait d'en avoir un était pratique pour nos escapades nocturnes.
-James ! dit Sirius avec une colère totalement feinte. Tu te rends compte que tu vas avoir une mauvaise influence sur lui ! Et qui est-ce qui va recevoir les lettres de Dumbledore s'il se fait prendre maintenant !
-Voyons Sirius, dit James en riant, tu sais bien qu'il n'est pas assez bête pour se faire prendre !
-Surtout que j'ai tous les accessoires du parfait maraudeur ! dit Harry en riant aussi.
-Comment connaît-il ce nom ? demanda James le plus sérieusement du monde.
-Il a la carte.répondit Sirius. Et ta cape.
-Comment as-tu eu cette carte ? demanda James en regardant Harry. Elle nous avait été confisquée !
-C'est une longue histoire. Disons simplement que des amis ont pratiqué un petit délit dans le bureau de Rusard et que quelques années plus tard, alors que Sirius était censé être un dangereux criminel voulant ma peau et que je n'avais pas le droit de me rendre à Pré-au-Lard, ils m'ont remis la carte en guise de cadeau de Noël.
-Je parie que ce sont les jumeaux Weasley ! dit Sirius avec un sourire.
-Tu vises juste, Sirius, dit Harry en riant. En maintenant, si nous sortions d'ici ? J'ai besoin d'air pur !
Les deux hommes acquiescèrent. Sirius tendit un balai à Harry et James et ils refirent le chemin dans le sens inverse jusqu'au saule cogneur. Une fois à l'extérieur, Harry regarda sa montre et déclara qu'il était l'heure du déjeuné. Ils trouveraient certainement Ron dans la grande salle. En effet, lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle au plafond magique, ils virent Ron et Hermione en train de parler avec le professeur Figg.
-Je meurs de faim ! dit Sirius en s'asseyant.
-Moi aussi ! dit James.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Ron en regardant le paquet dans lequel était emballée la robe de bal de Harry.
-Ma nouvelle tenue de soirée ! répondit Harry.
-Et d'où viennent ces balais ? demanda Hermione à son tour.
-Ce sont nos anciens balais, à moi, Sirius et Remus, répondit James. Nous avions pensé faire une petite partie de quidditch cet après-midi, tu as envie de te joindre à nous Ron ?
-C'est certain !
-Arabella ? demanda Sirius.
-Bien sûr !
-Hermione ? risqua Harry.
-Non merci ! répondit vivement celle-ci. Mais j'irai vous voir jouer !
-C'est d'accord, dit Sirius. Ron, tu n'aura qu'à prendre le balai de Remus, il y longtemps qu'il l'a remplacé, je me demande même s'il se souvient encore de son existence.
La conversation s'orienta ensuite sur différents sujets. Une fois le repas terminé, Harry se rendit au dortoir pour prendre son éclair de feu en disant aux autres qu'il les rejoindrait au stade de quidditch. Mais une fois dans le parc de Poudlard, il les entendit à nouveau.
-Tu crois que c'est commencé ?
-Je ne sais pas.
Harry secoua la tête. Cette fois, il n'y avait pas de doute, ce n'était pas son imagination, mais qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Il décida de ne pas porter attention et se rendit au stade, mais le phénomène le troublait vraiment, ce qui devait paraître dans son visage parce qu'une fois qu'il eut rejoint les autres au milieu du terrain, James lui demanda :
-Est-ce que ça va ?
-Oui ! répondit-il peut-être un peu trop précipitamment. Oui. dit-il plus doucement cette fois, je vais bien. On commence ?
James le regarda avec un regard interrogateur mais laissa tomber après quelques secondes. Harry en fut soulagé. Il n'était pas question d'inquiéter son père. Il était si absorbé dans ses pensées qu'il ne remarqua pas le regard entendu que James lança à Sirius.
Apparemment, Hermione avait acceptée de démarrer le jeu. Elle pris un petit sifflet argenté qu'elle portait au cou et siffla fortement. Les joueurs décolèrent et prirent position, Ron dans le rôle de gardien, James et Arabella dans les rôles des poursuiveurs, Sirius dans le rôle de batteur et Harry dans celui d'attrapeur. Une fois que tous les joueurs furent immobilisés dans les airs, Hermione donna un grand coup de pied sur la malle qui s'ouvrit sous le choc. Aussitôt, les deux cognars prirent leur envol, suivis de près par le vif d'or que Harry vit voleté un instant avant de disparaître. Hermione lança le souaffle et la partie commença. James attrapa la balle rouge et fonça droit sur les buts. Il lança la balle de toutes ses forces et dans un saut spectaculaire, Ron réussit à l'intercepter, sous les yeux ronds des autres joueurs. La partie continua ainsi pendant un certain temps jusqu'à ce que Harry aperçoive le vif d'or qui brillait tout près du sol, à une distance d'environ deux mètres devant lui. Il fit alors un formidable plongeon en piqué et attrapa la petite balle ailée sans aucune difficulté. James siffla son admiration et Harry relâcha la balle dorée pour que la partie puisse continuer. Ron s'avéra être un très bon gardien. Il arrivait à intercepter une bonne partie des tirs du professeur Figg et quelques uns des tirs de James. Harry remarqua que son père était très habile et comprit pourquoi Gryffondor avait gagné la coupe aussi souvent lorsqu'il était dans l'équipe.
Ils jouèrent ainsi un bon moment, jusqu'à ce que leurs ventres protestent. Ils rangèrent alors les quatre balles, non sans difficulté en ce qui concerne les cognars, puis retournèrent au château. Ron et Harry prirent le chemin de la tour des Gryffondors et James et Sirius celui des quartiers de ce dernier pour prendre une douche avant le repas.
-Il est vraiment bon !
-Je te l'avais dit !
Harry arrêta net, si bien que Ron le heurta de plein fouet en plein milieu du couloir menant à la tour.
-Ça va Harry ? lui demanda-t-il.
-Oui ! oui, bien sûr ! répondit celui-ci.
-Tu es certain ? tu m'as l'air bizarre !
-Quand t'es-tu aperçu que la potion de télépathie ne faisait plus effet ? demanda légèrement Harry.
-Dans la nuit, répondit Ron. Hermione et moi on s'amusait à se parler télépathiquement mais ça a cessé tout d'un coup !
-Quelle heure était-il, environ ?
-Deux ou trois heures, je ne sais pas exactement, pourquoi ?
-Pour rien, simple information.
-Tu es sûr que ça va ?
-Oui, ne t'inquiète pas.
Arrivé devant le portrait de la grosse dame, Ron lui glissa le mot de passe et ils montèrent tous les deux dans la salle de bain adjacente à leur dortoir.
-Tu sais que tu ferais un bon gardien ! dit Harry.
-Tu crois ?
-Oui, je crois que tu devrais te présenter aux sélections, il faut remplacer Dubois.
-Je n'ai pas de balai !
-Ça peut s'arranger. À la rigueur, tu peux prendre celui du professeur Lupin, c'est un très bon balai et Sirius dit qu'il en a un autre.
-Peut-être, mais il faudra quand même lui demander la permission !
-Oui, mais je serais très surpris qu'il refuse. Ces balais dormaient dans la cabane hurlante depuis des années, seul Sirius voudra probablement garder le sien. Tu n'auras qu'à lui demander de poser la question au professeur Lupin de ta part, il le verra sûrement avant nous.
-Oui, en effet. On descend ?
-D'accord !
Harry et Ron refirent le chemin qu'ils avaient pris quelques minutes plus tôt dans le sens inverse. Harry était de plus en plus préoccupé par ces voix qu'il entendait et qui devenaient de plus en plus claires avec le temps. Il avait même cru en reconnaître une comme celle de Sirius, mais il n'était pas certain. Il avait cru d'abord que ce pouvait être un effet résiduel de la potion, mais comme la clarté des messages s'intensifiait avec le temps et que Ron affirmait qu'il n'avait plus rien entendu depuis la nuit, il avait rejeté cette idée. En fait, plus le temps passait, et plus il croyait qu'il entendait vraiment des voix, et il croyait que ce n'était pas sans lien avec la potion, sans que celle-ci ne soit pour autant la seule cause. Il se souvint alors de l'expression de Sirius et des paroles de Dumbledore lorsqu'ils avaient parlé de la possibilité d'utiliser la potion de télépathie. Sirius semblait inquiet des effets à long terme possible et Dumbledore avait dû le rassurer. Il se demanda quels pouvait être ces effets, mais un coup de coude le ramena brutalement à la réalité.
-Quoi ! dit-il à Ron d'un air vexé.
-On est arrivé ! Tu es sûr que ça va ?
-Oh, oui, oui, bien sûr.
Il n'avait pas vraiment envie d'en parler avec Ron, mais il se demanda pourquoi il s'entêtait à le tenir loin. Il s'assit à la grande table où James, Sirius, Arabella, Hermione et le professeur Dumbledore se trouvaient déjà, tous plongés dans une grande discussion sur un sujet aussi dérisoire que les bonbons, magiques et moldus. Harry ne put s'empêcher de rire en découvrant le sujet de conversation. En les écoutant bien, il découvrit que Lunar, Queudvers, Patmol et Cornedrue étaient des noms de pâtisseries, mais que ces dernières n'étaient plus fabriquées.
Pendant tout le repas, Harry écouta la discussion plus qu'il n'y participa, encore un peu préoccupé. Puis, pendant une discussion à laquelle James ne semblait pas vraiment vouloir participer, il tenta le tout pour le tout. Il se concentra très fort et fixa son père des yeux pendant que celui-ci regardait le professeur Figg qui parlait. Puis, il pensa très fort :
-Tu m'entends n'est-ce pas ?
L'effet fut immédiat. Non seulement James tourna la tête d'un geste très rapide vers lui, mais aussi Sirius et Dumbledore. Harry les regarda avec des yeux ronds, pendant que le professeur Figg continuait de parler avec Ron et Hermione. Aucun des trois n'avait remarqué le changement d'attitude de leurs convives. Sirius regarda James, puis Dumbledore qui lui fit un signe affirmatif discret de la tête. Sirius et James se levèrent d'un même mouvement, puis James tira sur l'épaule de Harry qui les suivit, sans oublier de prendre un morceau de poulet pour Mystique qui n'avait pas quitté la poche de sa robe de sorcier depuis la ménagerie magique, même pendant le match de quidditch. Ils prirent tout un réseau de couloir que Harry reconnut comme ceux qui menaient aux quartiers de Sirius. Le chemin se fit dans le silence le plus complet, vocal et télépathique. Ils arrivèrent enfin devant le portrait de la jeune fille qui gardait le passage secret. Sirius lui donna le mot de passe et ils entrèrent tous dans le petit appartement. Harry s'assit sur le divan sous l'invitation de Sirius. Son père et son parrain prirent place dans des fauteuils en face de lui.
-Quand as-tu compris ? demanda Sirius.
-Un peu avant dîner.
-Qu'est-ce qui t'as fait comprendre ? demanda James.
-La mise en commun de plusieurs éléments. J'ai commencé à entendre des voix ce matin, mais ce n'était pas très clair, alors j'ai cru que c'était mon imagination.
-Qu'est-ce que tu as entendu en premier ? demanda James.
-Je t'ai entendu demandé à Sirius s'ils étaient encore dans la cabane hurlante, mais je n'ai pas reconnu ta voix.
-Et ensuite ? demanda Sirius.
-Bien, je vous ai réentendu vous demander si à votre avis, ça avait commencé, mais encore l'a, je ne vous ai pas reconnu, et je n'ai pas compris. Puis, je vous ai encore entendu en revenant de la partie de Quidditch, et j'ai reconnu ta voix, Sirius. Alors, j'ai demandé à Ron s'il avait encore des effets de la potion mais il m'a répondu qu'elles avaient disparu aux petites heures de la nuit dernière. Alors, j'ai compris que ce n'était pas à cause de la potion. Je me suis alors rappelé de ce que le professeur Dumbledore avait dit quand tu lui as parlé du fait que tu avais peur des effets à longs termes de la potion. Alors j'ai compris que ce que j'entendais était en fait vos pensées, que c'était des messages télépathiques.
-Il est plus brillant que nous ! dit James avec un mélange d'admiration et d'effarement dans la voix.
-En effet, concéda Sirius.
-Alors, je suis télépathe ? demanda Harry un peu étonné de la justesse de son raisonnement.
-En effet, lui dit James, tout comme moi, Sirius et Dumbledore, ainsi que Remus, Arabella et plusieurs autres d'ailleurs, ce n'est pas un don très rare. C'est un don qui se transmet de génération en génération, je te l'ai donc transmit. Cependant, normalement, le don ne se développe pas avant l'âge de dix-sept ou dix-huit ans, mais la potion de télépathie peut l'éveiller prématurément. C'est d'ailleurs ce qui nous est arrivé, à Sirius et moi, et à quinze ans aussi.
-Que s'est-il passé ?
-Nous avons pris une potion de télépathie pour faire une farce à Rogue, dit Sirius. Il nous fallait être absolument synchronisé à la seconde près et la seule façon que nous avions trouvée pour communiquer était la potion. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous nous sommes aperçus que les effets persistaient. Nous savions tous les deux que nous avions ce don, mais on ne savait pas que la potion pouvait le réveiller. Alors on a travaillé le don et on l'a très vite maîtrisé.
-Et le professeur Lupin ?
-Lorsque nous avons fait la farce, c'était un soir de pleine lune, Remus n'était pas là. Donc, son don ne s'est développé qu'à l'âge de dix-sept ans.
-Et comment est-ce que je fais pour le rendre efficace ?
-La seule façon est de te pratiquer avec quelqu'un qui a ce don, en occurrence, moi, et James. Nous pourrons t'aider à le développer convenablement et à l'utiliser de la bonne façon. Sache que tout télépathe a le pouvoir de fermer sa pensée aux autres qui ne peuvent alors plus les lires, mais les autres sorciers sont vulnérables, tu devras donc les respecter et ne pas t'introduire dans leurs pensées pour rien. Des questions ?
-Est-ce que Voldemort est télépathe ?
-Pas à ce qu'on sache, répondit Sirius.
-Et est-ce que mes cauchemars peuvent avoir un lien avec ce don ?
-Sans aucun doute.
-Alors, je crois que c'est tout.
-Est-ce que je peux te poser une question ? lui demanda James.
-Bien sûr !
-Pourquoi as-tu amené une cuisse de poulet ? demanda-t-il dans un tout autre sujet.
-Mystique ! Je l'avais oublié !
Harry sorti le petit félin de sa poche et le posa sur le divan. Apparemment, le petit animal n'avait pas souffert le moins du monde de sa journée dans la poche de son nouveau maître. Il se leva, bailla et s'étira longuement. Puis, il poussa un petit miaulement en regardant Harry et s'intéressa à la cuisse de poulet posée sur une serviette sur le divan. Pensif, Harry regarda le petit animal se régaler. James et Sirius le laissèrent intégrer cette nouvelle information tout le temps que le petit animal pris pour avaler son repas. Puis, Sirius repris la parole
-Es-tu prêt à apprendre plus que jamais cette année ? Avec l'apprentissage de l'utilisation de ton don ainsi que de la faculté de transplaner, ça te fera beaucoup de choses en plus des cours et des entraînements de Quidditch.
-Je ne crois pas que ça pose problème, dit Harry, sauf si le nouveau capitaine nous fait travailler autant que Dubois.
-Et qui est ce nouveau capitaine ? demanda James avec un sourire.
-Je ne sais pas, normalement, je crois que l'on doit le décider avec le reste de l'équipe.
-En effet, c'est la coutume.
À cet instant, une voix retentit dans la pièce, c'était celle du professeur Dumbledore.
-Sirius ? Est-ce que je peux entrer ?
-Bien entendu, professeur Dumbledore.
Le portrait de la jeune fille pivota et le directeur entra dans le petit salon.
-Alors ? demanda-t-il.
-C'est réglé, professeur, dit Sirius.
-Tant mieux, parce que je voudrais vous parler à tous d'un tout autre sujet.
Les yeux du directeur étincelèrent de malice derrière ses lunettes en demi-lune. D'un geste de baguette, il attira un fauteuil jusqu'alors placé dans un coin de la pièce près de celui de Sirius, de façon à former un cercle avec les trois autres personnes présente. Il s'assit puis regarda Harry, James et Sirius qui attendaient avec patience que le professeur prenne la parole.
-Sirius, si je ne me trompe pas, vous devrez bientôt trouver un endroit où loger, n'est-ce pas ?
-En effet, professeur. Je ne pourrai pas rester à Poudlard indéfiniment, dit Sirius d'une voix posée.
-Bien. (Un grand parchemin se matérialisa sur les genoux de Dumbledore.) Si j'en crois ce papier, je ne crois pas que ce sera un gros problème.
Le vieil homme tendit le parchemin à Sirius qui le lut attentivement. James, qui s'était levé, jeta un coup d'?il par-dessus l'épaule de son ami et sourit à Dumbledore. Harry vit les yeux de Sirius devenir rond puis son parrain se tourna vers son père.
-C'est une blague ? demanda-t-il.
-À ce que je vois, dit James en riant, on me prend vraiment pour un bouffon ici ! Non, Sirius, c'est la stricte vérité. Mais ce n'est pas seulement pour toi, c'est aussi pour Harry.
James tourna les yeux vers son fils qui avait un regard interrogateur.
-Il peut ? demanda Sirius en se tournant vers Dumbledore.
-Je ne vois pas où serait le problème ! répondit celui-ci.
Sirius regarda alors vers l'adolescent.
-Tu as envie de quitter les Dursley ?
-J'attendais seulement que tu le demandes ! répondit Harry avec un grand sourire. Où allons nous rester ?
-Au manoir Potter ! dit fièrement James. À seulement quelques kilomètres d'ici. Il y aura sans doute quelques réparations à faire dessus puisqu'il est inhabité depuis plus de quinze ans, mais en considérant que le manoir à la faculté de se nettoyer et de se restaurer en partie tout seul, je ne crois pas qu'il y aura beaucoup de travail à faire.
Harry ne savait pas quoi dire. Il allait quitter les Dursley, mais en plus il allait vivre avec Sirius, et dans le manoir Potter, le manoir de ses ancêtres, là où son père avant grandit. Il posa les yeux sur Mystique qui s'était assoupi sur ses genoux pour se laisser le temps de réfléchir.
-Il va falloir que je retourne à Privet Drive, dit-il après un moment, j'ai encore des choses là-bas.
-Ce n'est pas un problème, dit Sirius, nous irons dès demain.
-Il n'est pas question que je manque ça ! dit aussitôt James. Professeur, vous pourrez nous ensorceler un portoloin ?
-Bien sûr.
-Puis nous pourrions aller jeter un coup d'?il au manoir ensuite, par la même occasion. Ça se fait bien en vol à partir d'ici. Harry ?
-Hum ?
-Est-ce que tu m'écoutes ?
-En fait, pas vraiment. dit l'adolescent avec un sourire d'excuse. Est-ce qu'on peut en reparler demain ? Je crois que je vais aller dormir.
-Bien sûr, répondit Sirius. Vas-y, on en reparlera demain.
-Merci. Bonne nuit !
Harry pris doucement Mystique dans une main, se leva et franchit le portrait de la jeune fille sous les regards compatissants des trois adultes.
-C'est vrai qu'il n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière, dit Sirius, une fois que le portrait se fut refermé. J'espère qu'il n'oubliera pas d'aller voir Pomfresh. -Tu n'as qu'à lui rappeler, lui dit James avec un sourire.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Harry marchait dans un couloir sombre, perdu dans ses pensées, dans la direction de la salle commune lorsqu'il sentit une vague présence dans son esprit. En se concentrant un peu, il se rendit compte que la présence était celle de Sirius. Il se concentra et lâcha un « Quoi ? » sonore dans sa tête. Il sentit Sirius sursauter.
-N'oublie pas d'aller chez Pomfresh.
-Arg.
-Tu n'as pas le choix, Harry !
-Je sais.
-Alors bonne nuit.
-Bonne nuit. à James et Dumbledore aussi.
La présence s'effaça aussitôt. Harry tourna à gauche dans le couloir le plus proche et se dirigea vers l'infirmerie. Pomfresh lui donna la potion et l'adolescent retourna à la tour des Gryffondor. Ron et Hermione n'était pas là, alors Harry regarda sa montre et s'aperçut qu'il n'était que 21h00. Pourtant épuisé, il monta dans son dortoir, mis son pyjama et regarda son médicament. Quelque chose lui disait qu'après une journée aussi formidable, il ne ferait pas de cauchemars, potion ou non, mais il se rappela que ce n'était pas la seule raison pour laquelle il devait prendre ce breuvage infect. Il sourit en imaginant la tête des Dursley lorsqu'ils le verraient arriver le lendemain, flanqué de son père et son parrain. Quelque chose lui disait que son père ne resterait pas passif. Il sourit à cette pensée puis avala sa potion à contre c?ur. En quelques secondes, il dormait d'un sommeil profond, Mystique roulé en boule à ses côtés.
Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, un ronflement sonore lui indiqua que Ron était de retour. Harry ouvrit les yeux et vit qu'il faisait déjà clair à l'extérieur. À tâtons, il chercha ses lunettes sur la table de chevet et une fois qu'il les eut mise, il regarda le réveil posé à côté de son lit : Il était 9h30. Il s'étira et s'assit dans son lit. À ses côtés, le minuscule félin en fit autant.
-Bonjour, Mystique. Bien dormi ?
Pour toute réponse, le félin bailla de plus belle puis poussa ensuite un petit miaulement. Harry lui caressa la tête et se tourna vers Ron. Avec un sourire, il tourna à nouveau les yeux vers Mystique.
-Tu as envie d'accomplir une petite mission ?
Le chat le regarda d'un air poliment intrigué.
-Je suppose que ça veut dire oui.
Harry prit doucement le félin, se leva sans bruit et alla le poser sur le lit de Ron.
-Réveille-le ! dit-il dans un chuchotement.
Le minuscule chaton s'aventura alors à l'assaut des couvertures. Il marcha jusqu'à l'oreiller de Ron puis, arrivé à destination, lui administra plusieurs coups de langues dans la figure. Harry, qui était retourné s'asseoir dans son lit, regardait la scène avec un sourire. Ron remua un peu puis ouvrit enfin les yeux dans un grognement, se retrouvant ainsi les yeux dans les yeux avec Mystique. Surpris, il recula et poussant un cri.
-Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Harry, impressionné par l'intelligence de l'animal, se leva pour aller récupérer le minuscule félin.
-Je te présente Mystique ! dit-il en présentant le chaton à Ron.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un croisement entre un piraé et un chat.
-Intéressant. Tu l'as eu hier ?
-Oui, cadeau de mon père.
-Je vois. C'est seulement pour ça que tu m'as réveillé ?
-Non !
Harry retourna s'asseoir sur son lit et posa Mystique à côté de lui.
-J'ai eu une bonne nouvelle hier ! dit Harry en souriant. En fait, j'en ai eu plusieurs ! dit-il après réflexion.
-Et ! demanda Ron, poussé par la curiosité.
-Je vais aller vivre chez Sirius.
-Ça, on s'y attendait ! dit Ron en haussant les épaules.
-Au manoir Potter.
-Quoi ! Les Potter ont un manoir ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? -Parce que je n'en savais rien ! Je l'ai appris hier soir. Mon père l'a légué à Sirius, pour que je puisse y vivre.
-Et c'est loin ?
-À peine quelques kilomètres d'ici. Mon père dit que ça se fait bien en vol de balai. Nous irons probablement le visiter aujourd'hui, ça vous dirait de venir, toi et Hermione ?
-Bien sûr ! Vers quelle heure ?
-Je n'en sais rien, il faut aller à Privet Drive avant, j'ai encore des choses là-bas.
-Sans blague ? Est-ce qu'on peut y aller ?
-Aller où ? demanda Hermione qui venait d'ouvrir la porte du dortoir.
-À Privet Drive ! répondit Harry. J'ai des choses à aller chercher là-bas. Puisque je n'y retournerai plus, je vais amener toutes mes affaires chez- moi.
-Chez-toi ?
Harry lui expliqua tout ce qu'il venait d'expliquer à Ron. Hermione sembla ravie pour lui.
-Nous allons visiter le manoir cet après-midi, tu as envie de venir ? demanda Harry.
-Comment y allez vous ?
-Balais.
-Oh ! Harry ! Tu sais que je déteste voler. De toute façon, il manquerait un balai.
-Non, l'éclair de feu peut supporter deux personnes. Vous n'avez qu'à le prendre, toi et Ron, et je prendrai celui du professeur Lupin.
-Mais.
-Allez Hermione, dit Ron. Fais moi confiance, je serai très prudent et je ne ferai pas de folies, promis.
-De plus, dit Harry, ce n'est qu'à quelques kilomètres, et en plus, c'est beaucoup plus confortable et sécuritaire que sur Buck.
-Si tu le dis. Bon c'est d'accord, capitula la jeune fille. J'irai avec vous, mais c'est seulement parce que je suis vraiment curieuse. Si seulement je savais transplaner, ajouta-t-elle dans un murmure à peine audible.
-Oh ! Justement ! s'écria Harry. J'allais oublier. Le professeur Dumbledore veut que nous apprenions à le faire cette année !
-QUOI ! s'écrièrent en ch?ur les deux autres.
-Oui ! Il va s'arranger avec le directeur du département de régularisation des transports magiques pour qu'on n'ait pas de problème et c'est Sirius qui nous apprendra. Ils pensent que c'est plus sûr, pour tout le monde.
-Mais c'est merveilleux ! s'écria Hermione. Imagine l'utilité ! Et plus jamais de balais !
-Ni de portoloin ou de poudre de cheminette ! répliqua Harry. La liberté totale de transport et une façon garantie de se sauver en cas de pétrin.
Mais Ron ne semblait pas partager l'enthousiasme général. Les deux autres le regardèrent d'un air curieux.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Hermione.
-Et si jamais on se désartibule ? demanda l'adolescent.
Harry et Hermione firent la grimace.
-J'imagine que Sirius ne nous fera pas transplaner tant qu'il ne sera pas convaincu qu'on réussira, dit Harry.
-Si tu le dis.
-Allons Ron, c'est un beau défi. Et dit toi que nous sommes les seules personnes à avoir eu le droit de l'apprendre avant l'âge de 17 ans !
-Vu de ce point de vue ! dit Ron qui semblait à la fois plus joyeux et rassuré.
-Euh, Harry, qu'est-ce que c'est que cette chose qui est en train de grimper sur toi ? demanda Hermione d'un air peu rassuré.
Harry jeta un coup d'?il sur ses genoux où Mystique grimpait laborieusement. Harry pris le minuscule félin et le présenta à Hermione avec un sourire.
-Hermione, je te présente Mystique.
Prudente, l'adolescente prit le chaton dans ses mains et le regarda.
-Il est trop mignon ! Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
-Un croisement entre un Piraé et un chat, répéta Harry une fois de plus.
-Il a des pouvoirs ?
-La vendeuse a dit que oui, mais je ne sais pas lesquels. Je crois qu'il est trop jeune encore pour les utiliser.
-Il est vraiment trop chou.
À cet instant, la porte du dortoir s'ouvrit et James entra dans la pièce avec un sourire.
-Bonjour ! dit-il.
-Bonjour papa ! dit Harry.
-Bonjour James ! répondirent les deux autres.
-Harry, nous allons partir dans moins d'une heure, alors tu ferais bien de te préparer.
-Ils peuvent venir ? demanda Harry en pointant ses deux amis.
-Certainement, mais tu crois que les Dursley vont apprécier ?
-Si tu savais comme je m'en moque !
Tous éclatèrent de rire à cette réflexion. Harry imagina l'expression des Dursley lorsqu'ils verraient ces cinq sorciers débarquer chez eux et rit de plus belle.
-Alors on se prépare et on vous rejoint dans la grande salle ! dit l'adolescent.
-C'est d'accord, à tout à l'heure.
James et Hermione quittèrent la pièce et Harry et Ron allèrent prendre une douche rapide. Peu de temps après, ils descendirent dans la salle commune où Hermione les attendait. Harry n'oublia pas de prendre Mystique qu'il glissa dans le capuchon de sa veste au passage. Ils descendirent tous trois dans la grande salle et rejoignirent James et Sirius à la table. Après avoir pris le temps de prendre un bon petit déjeuné, même pour Mystique qui mangea quelques tranches de bacon, assis sur la table, ils sortirent dans le parc où un portoloin les amena sur un terrain vacant situé tout près de chez les Dursley.
Harry mena le pas jusqu'au 4 du Privet Drive. Se plantant devant la porte, les autres en retrait, il frappa quelques coups à la porte et attendit. Peu après, des pas se firent entendre dans la maison, et la porte s'ouvrit sur l'oncle Vernon. Lorsqu'il aperçut Harry, une expression d'intense fureur passa sur son visage.
-Qu'est-ce que tu fais ici, toi ? demanda-t-il abruptement.
Vernon Dursley leva alors les yeux et vit, un peu en retrait, les quatre autres sorciers qui accompagnaient Harry. Il n'eut pas de mal à reconnaître Ron, qui était venu le chercher juste avant la quatrième année, ni Hermione qui était toujours avec eux lorsqu'ils revenaient de Poudlard. Cependant, la colère qui rougeoyait son visage disparu en une seconde lorsque son regard se posa sur Sirius pour être remplacée par la peur, peur qui sembla s'accentuer d'avantage lorsqu'il regarda l'autre homme qui se tenait derrière Harry et qui ne pouvait être que son père, tant la ressemblance était flagrante. L'homme regarda Harry avec des yeux ronds.
-Mais, qu'est-ce que ?...
-Je viens chercher mes affaires, le coupa Harry. Je m'en vais rester chez Sirius, et il n'est pas question que je laisse des choses ici.
Devant le regard glacial de James et Sirius, l'oncle Vernon n'eut d'autre choix que de s'effacer de la porte pour laisser passer le groupe de sorcier. Harry vit son cousin se précipiter dans la cuisine avec un air de total épouvante sur le visage et la tante Pétunia le regarder d'un regard glacial, mais se contentant de se mâcher la langue pour ne pas lancer une réplique cinglante. Il monta au premier étage, suivit de Ron et Hermione, mais son père et son parrain restèrent au rez-de-chaussée. Harry se doutait qu'ils ne se gêneraient pas pour leur dire leur façon de penser, maintenant que Harry n'aurait plus à revenir.
Une fois dans sa chambre, Harry vu que rien n'avait vraiment changé, excepté la lame de parquet qui avait été replacée. Retenant son souffle, Harry s'accroupit près de celle-ci et la souleva délicatement. Toutes traces de nourriture avaient disparu. Il se pencha un peu en avant en espérant que les Dursley n'avaient pas exploré trop en profondeur et fut soulagé de voir que les objets magiques qu'il y avait cachés étaient toujours là. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était quand même à lui. Il y avait son scrutoscopte de poche qui avait cessé de siffler depuis le jour où Croutard avait quitté le dortoir des garçons à Poudlard, son livre sur les Canons de Chuddley, quelques chocogrenouilles qui, trop bien cachées, avaient survécu à l'attaque de Dudley ainsi qu'une boîte de Dragées surprises de Bertie Crochu qui avait elle aussi survécu. Harry ramassa le tout et fourra les objets dans son sac à dos. Il ouvrit son armoire et attrapa les quelques vêtements que Sirius n'avait pas apportés et pris les chaussettes seulement pour le plaisir de les offrir à Dobby. Lorsque les trois adolescents redescendirent les escaliers, ils eurent l'impression de pénétrer dans une véritable tempête. Les voix de James et Sirius se répercutaient tour à tour en écho et ce n'était pas pour des compliments. Les trois adolescents descendirent les dernières marches en courant, craignant une catastrophe. Harry s'était attendu à ce qu'il y ait des flammèches, mais il n'aurait jamais cru que ça puisse aller si loin. Lorsqu'ils arrivèrent au rez-de-chaussée, ils virent James et Sirius, placé un à coté de l'autre, criant après l'oncle Dursley qui, deux mètres plus loin, semblait tout à coup très petit. Sirius lui criait qu'il n'avait jamais pris la peine d'élever Harry comme un enfant normal et qu'il l'avait totalement maltraité. James répondait qu'il ne croyait jamais qu'un homme pouvait être aussi inconscient et immonde. Les deux hommes continuèrent de faire l'énumération des défauts de l'oncle Vernon pendant plusieurs minutes avant de se rendre compte du retour des trois adolescents et se retinrent de rire devant l'expression de contentement de Harry. Un peu gêné de s'être ainsi laissé emporter devant les adolescents, Sirius poussa Harry vers la porte, bientôt suivit par les autres. Harry ne prit pas la peine de saluer les Dursley, sachant qu'il n'aurait pas de réponses en retour. James sorti le dernier, mais hésita sur le pas de la porte et se retourna vers la tante Pétunia avec dans les yeux un regard plus que glacial.
-Dire que tu n'as même pas pris la peine de venir aux funérailles de ta propre s?ur.
Il se retourna et claqua la porte derrière lui, laissant les Dursley dans un état profond de panique et de fixation.
En voyant la fureur des deux adultes, Harry, Ron et Hermione estimèrent préférable de ne rien dire jusqu'au terrain vacant d'où ils devaient repartir. Lorsqu'ils arrivèrent dans le parc de Poudlard, James sembla s'être calmé, mais Sirius bouillait encore de colère. Préférant laisser James dénouer la situation, Harry, Ron et Hermione s'éclipsèrent en prétextant devoir aller ranger les chose de Harry dans le dortoir. James leur donna rendez-vous dans trente minutes près du lac, avec les balais. Il fit un clin d'?il à son fils qui lui sourit avant de partir vers le château.
-Tu imagines tout ce qu'ils lui ont fait vivre ! dit Sirius entre ses dents.
-Je sais, Sirius, mais on ne peut rien y faire maintenant. Il n'y retournera plus de toute façon, et c'est une bonne chose.
-Mais tu imagines tout ce qu'il n'a pas eu !
-Je sais, Sirius, il n'a pas eu la parfaite enfance qu'on souhaitait pour nos enfants, mais c'est ainsi et que tu crie à faire peur au oiseaux n'y changera strictement rien ! dit James en élevant la voix.
-Mais. !
-Mais, quoi, Sirius ! cria James. Tu crois que c'est plus facile pour moi ! J'arrive ici, alors que je me crois encore en 1981 et je découvre que je suis mort et que mon fils est orphelin ! Je vois pour la première fois cet enfant qui n'a jamais connu son père ni sa mère et qui doit vivre avec ! J'arrive ici et j'apprends qu'un traître a fait faire douze ans de prison à mon meilleur ami alors qu'il était innocent. Et j'apprends que Voldemort veut tuer mon fils encore plus qu'il ne voulait me tuer moi, que mon fils est lié à ce détritus et qu'on ne peut rien y faire ! Que Harry ne peut pas faire un pas dans la rue sans que les regards se tournent vers lui, qu'il ne veut pas me parler de sa douleur parce qu'il ne veut pas m'inquiéter ! Comment est-ce que tu crois que je me sens quand je m'aperçois que je n'ai pas été là pour mon fils, qu'il a du vivre seul et affronter ses ignobles moldus qui lui ont fait croire des bêtises sur ma mort ! Non ! Ce n'est pas drôle Sirius, oui, c'est frustrant ! Seulement, on ne peut rien y faire parce que c'est comme ça et c'est tout ! Tout ce qui reste à faire, c'est essayer de reprendre les choses en main !
James se tut et Sirius ne trouva rien à redire. Il ne s'était pas aperçu à quel point la détresse de son meilleur ami était grande, combien il avait été peiné d'apprendre comment la vie de son fils avait été difficile par moment. James prit ses jambes à son cou et fila vers le lac. Sirius se laissa choir par terre en le regardant s'éloigner. En fait, il avait oublié que James n'avait encore que vingt et un ans. Après plusieurs minutes, Sirius se releva et marcha jusqu'au lac où il rejoignit James. Ce dernier lançait des cailloux dans l'eau avec des gestes rageurs.
-Je m'excuse, James, je n'aurais pas du te faire revenir.
-Non, tu as tord, je suis content d'être ici, seulement, ça m'attriste de voir que mon fils ne me connaît pas.
-Je sais, je comprends.
-Je t'en prie, Sirius, occupe toi bien de lui, dit James en tournant vers son meilleur ami des yeux où perçait une profonde tristesse.
-Je te le promets, James. J'en prendrai soin comme s'il était mon propre fils.
James sourit et tourna à nouveau les yeux vers le lac. Il savait très bien qu'il avait cruellement manqué à son fils pendant toutes ces années, et ces Dursley étaient vraiment ignobles ! Quelle enfance merveilleuse aurait-il pu avoir si seulement il était resté dans le monde des sorciers, une enfance tel que lui-même avait vécu. Mais il y aurait eu Voldemort. Il n'arrivait pas à croire que Peter les ait trahit. Mais au fond, quand on y pensait bien, c'était plausible. Peter avait toujours été du genre à se mettre dans les bonnes grâces de gens plus forts et plus puissants que lui. Il les avait trahit, lui et Lily. Lily. Il trouvait inconcevable que Harry ait pu grandir sans connaître sa mère, sans connaître cette femme extraordinaire que fut Lily Evans. Son c?ur se brisa à la pensée que sa bien-aimée était morte aujourd'hui. Voldemort. Tout revenait toujours à lui. Harry avait été seul pendant de longues années à cause de lui, et aujourd'hui il vivait dans la menace grandissante d'une nouvelle attaque. Et bientôt, lui, James Potter, devrait repartir, laissant à nouveau son fils seul. Il savait que Sirius serait toujours là pour lui, qu'il tenait à cet enfant comme à sa vie, c'était déjà vrai dès la naissance du nouveau Potter, mais James regrettait tout de même, même si rien n'était sa faute.
-Sirius ?
-Oui ?
-Est-ce tu crois que j'aurais fait un bon père ? demanda James la voix tremblante.
-Tu aurais fait le meilleur père qui soit pour ton fils, James, répondit Sirius avec sérieux. Laisse Harry venir à toi et te connaître comme moi, je te connais, il ne pourra qu'être heureux d'avoir eu la chance de te connaître un peu.
-Tu crois qu'il aimera le manoir ?
-Je crois qu'il n'y a personne au monde qui n'aimerait pas ce manoir. Surtout, comme je suis persuadé que ce sera le cas, si Harry prend ta chambre.
James eut un sourire. Il repensa à cette immense pièce où pouvaient tenir une trentaine de personne. Mais aussi cette pièce où il avait appris de terribles nouvelles. Il n'avait plus remis les pieds au manoir depuis la fin de sa scolarité à Poudlard. Le manoir Potter évoquait trop de souvenirs douloureux. Il avait emménagé à Godric's Hollow avec Lily, puis ensuite Harry, en pensant retourner vivre au manoir quelques années plus tard, mais les choses ne s'étaient pas passée comme ça. Peut-être aurait- il du y retourner avant, ils y auraient été plus en sécurité.
-J'ai peur d'y retourné.
-Je sais, mais fais le pour Harry. Il n'y a pas de raison pour qu'il ne connaisse pas le manoir à cause de souvenirs qui ne sont pas les siens.
-Quel coup de fouet !
-Je sais, James, mais tu dois te ressaisir. Le manoir est vide depuis plus de quinze ans maintenant, il est temps que quelqu'un y retourne, et seul toi peux faire découvrir tous ses trésors à ton fils.
-Je me demande si elle est encore là.
-Juliana ? Je doute qu'elle soit partie ailleurs.
-Nous le saurons bien assez tôt, dit James en regardant sa montre. Harry, Ron et Hermione doivent venir nous rejoindre d'une minute à l'autre.
-Justement.
En effet, les trois adolescents, balais sur l'épaule, descendaient la pente douce qui menait au lac en direction de James et Sirius. L'ambiance semblait beaucoup plus joyeuse entre eux qu'entre les deux adultes, et ces derniers se forcèrent à sourire à l'approche du trio.
-Alors ? demanda Harry. On y va ?
Les adolescents avaient remis leur robe de sorciers et se tenait prêt, enfin, sauf Hermione qui avait un air de profonde appréhension sur le visage. Il n'y avait pas de doute, elle détestait voler. James ne put résister au sourire de son fils et attrapa le Nimbus 1800 qu'il lui tendait. Sirius attrapa celui que lui présentait Ron et ils s'apprêtèrent à partir. Ron enfourcha l'éclair de feu et fit monter Hermione juste devant lui, de façon à l'avoir entre ses bras et à tenir le balai juste devant elle. Ainsi, elle ne risquait pas de tomber. L'adolescent décolla doucement, rassurant la jeune sorcière en lui disant qu'il serait prudent.
Pendant tout le trajet, Sirius resta près de Ron et Hermione alors que James et Harry faisaient la course et des concours d'acrobaties. Harry ne manqua pas de remarquer que James volait très bien et qu'en effet, ils avaient une façon de voler presque identique, excepté que James volait plus en poursuiveur alors que Harry volait en attrapeur.
Malgré la basse vitesse à laquelle volait Ron, ils arrivèrent tout de même au manoir à peine trente minutes plus tard. Harry resta bouche bée lorsqu'il aperçut le manoir au loin. L'édifice était énorme, presque aussi grand que Poudlard en superficie, mais avec seulement deux étages. Il y avait cependant une tour aux quatre coins de la maison qui s'élevaient plus haut que les vieux arbres noueux qui cachaient l'endroit en partie. La construction semblait faite de marbre blanc et reflétait les rayons du soleil. Un grand et magnifique jardin, quoi que négligé, entourait la propriété. Harry se posa devant le manoir et James le suivit de près.
-Bienvenue chez toi ! dit James en regardant son fils.
Malgré sa joie, Harry ne manqua pas de remarquer que le sourire de son père avait quelque chose d'un peu forcé, d'un peu triste. Malgré tout, il reporta son attention sur la magnifique demeure qui était maintenant la sienne. Ils furent rejoins quelques minutes plus tard par Sirius, Ron et une Hermione particulièrement pale. Sirius sortit une grosse clef d'argent de sa poche et s'avança le premier vers la porte, suivit de près par les autres. Harry fut le premier à pénétrer dans la propriété, suivit de près par Sirius, Ron et Hermione. Harry était trop occupé à contempler le manoir pour remarquer l'hésitation de James à franchir la porte.
Ils pénétrèrent dans l'énorme hall d'entrée par deux hautes portes de chênes. La première chose dans le manoir qui s'imposait au regard était le grand escalier de marbre qui menait au second étage et bâtit face à la porte. Les murs étaient couverts de tapisseries aux couleurs chaudes et réconfortantes et les planchers étaient fait de marbre. À sa gauche, Harry voyait d'énormes portes qui semblaient ouvrir sur une salle à manger gigantesque et sur sa droite, il y avait une grande salle qui semblait être une salle de bal. Devant lui, de chaque côté de l'escalier, se trouvait une porte qui semblait ouvrir sur un couloir. Il y avait au plafond un majestueux lustre dont les chandelles magiques s'étaient allumées dès qu'ils avaient mis un pied dans la demeure, et des chandeliers à trois branches fixés à chaque mur. Cependant, ces murs étaient nus de toute autre décoration. Harry brûlait d'envie d'aller explorer plus à fond la demeure. Il se retourna vers son père et vit que celui-ci avait le regard fixé quelque part en haut des escaliers. Sans que Harry comprenne pourquoi, ses yeux se remplirent d'eau. Pis une voix infiniment triste retentit dans le manoir.
-Oh, James.
Harry se retourna vivement en direction de la provenance de la voix. En haut des escaliers de marbre se tenait le fantôme d'une jeune fille ayant environ l'âge de Harry. Elle était vêtue d'une robe de sorcière bleue électrique et portait des lunettes rondes. En la regardant plus intensément, Harry remarqua qu'elle lui ressemblait énormément, excepté qu'elle avait les mêmes yeux bleus que James. La forme fantomatique descendit lentement les escaliers et s'arrêta devant James.
-Juliana. dit celui-ci. Si je le pouvais, je te prendrais dans mes bras.
-James, il y a si longtemps.
-Viens, dit Sirius en tirant sur l'épaule de Harry, je vais te montrer ta chambre.
À contre c?ur, Harry emboîta le pas à Sirius, suivit de Ron et Hermione. Ils montèrent l'escalier de marbre et prirent le couloir de gauche. Ils marchèrent jusqu'au fond du couloir et Sirius ouvrit une porte qui se trouvait à gauche. Ils entrèrent dans une énorme pièce, peinte de bleu. Un lit était collé au mur d'en face et était couvert d'un couvre lit bleu décoré d'un soleil en son centre. Mais Harry ne remarqua aucun des objets qui décoraient la pièce. Il se tourna vers son parrain.
-Qui est-ce ?
-Je ne crois pas que je sois la personne qui devrait t'expliquer. Tu devrais faire un peu le tour, mais reste ici, James viendra sûrement te voir bientôt.
Sirius sortit en refermant la porte. Harry se retourna vers ses amis qui semblaient plutôt mal à l'aise.
-Qui croyiez-vous que c'est ? demanda-t-il.
-Je n'en ai aucune idées, mais tu y es apparentée, ça c'est certain, vous vous ressemblez trop, elle, James et toi, dit Hermione.
-Si on explorait un peu cette chambre ? demanda Ron pour changer le sujet. C'est vraiment énorme ici !
Harry haussa les épaules puis acquiesça. La chambre était plus grande que la salle commune de Gryffondor et peinte entièrement en bleu. A la vue des affiches d'équipes de quidditch, Harry comprit que c'était l'ancienne chambre de son père. Sur un mur, il y avait un grand bureau de travail et une énorme armoire. Sur un autre mur, il y avait trois grande bibliothèques remplient de livres. Leurs sujets passaient de anciens livres et cahier de classes à livre pour enfant moldus, en passant par des revues spécialisées sur le quidditch. Il s'avança vers le bureau pour fouiller un peu les tiroirs. Il y trouva plusieurs objets magiques tels que des bombabouses et des esquisses de carte de Poudlard. Il y avait aussi quelque chose qui ressemblait à une baguette farceuse et quelques trucs qui devaient être des instruments de farces et attrapes qui n'existaient plus aujourd'hui. Il se tourna ensuite vers l'armoire où il trouva une robe de quidditch de Gryffondor soigneusement pliée et autres vêtements. Il y trouva aussi des reproductions minuscules de dragons et une collection impressionnante de cartes de chocogrenouilles. Ron et Hermione le regardèrent explorer en silence, respectant ce qui était pour Harry un moment précieux. Puis après un moment Harry les invita à s'asseoir et ils commencèrent à parler de tout et de rien, attendant qu'on vienne les chercher. Ce fut longtemps après que quelqu'un cogna à la porte. James y entra, les yeux un peu rougis, à la grande surprise de Harry. Ron et Hermione s'éclipsèrent sans dire un mot et le père rejoignit le fils sur le lit.
-Alors, elle te plait cette chambre ?
-Oui. C'était le tienne ?
-En effet.
-Je m'en doutais.
Un ange passa, instaurant un certain malaise entre les deux Potter. Harry ne voulait pas brusquer les choses. Il savait que la jeune fille avait été quelqu'un d'important pour James et il voyait bien que c'était un sujet douloureux pour son père. Il se contenta donc de regarder Mystique, qui s'était extirpé de sa poche, explorer les lieux.
-J'imagine que tu aimerais savoir qui est Juliana.
-C'est comme tu veux.
Il ne voulait pas être trop curieux, et il ne voulait surtout pas que son père se sente obligé de lui expliquer.
-Techniquement, Juliana est ta tante. C'est, où plutôt c'était, ma s?ur jumelle.
Harry ouvrit de grands yeux ronds. Il était persuadé d'avoir lu dans son livre sur les Potter que James était enfant unique.
-Mais, le livre.dit-il.
-Le livre que Sirius t'as donné n'est pas tout à fait exact. Disons, que pour faire une histoire courte, Juliana et moi avons été séparés à la naissance, pour une question de sécurité. Le livre a été truqué pour qu'on ignore son existence, mais nous savions que nous étions frère et s?ur et chaque fois que ta grand-mère le pouvait, elle m'emmenait en visite dans la famille où vivait Juliana. Puis nous avons été réunis à Poudlard et son existence a évidemment éclatée au grand jour. Nous étions très liées, jusqu'à ce qu'il intervienne.
-Voldemort ?
-Oui, il. la voix de James se brisa.
-Tu n'es pas obligé de me le dire si tu veux. s'empressa de dire Harry.
-Non, je crois que c'est important que tu saches.
James prit une grande respiration pour se forcer à se calmer et enchaîna :
-Voldemort a réussi à enlever Juliana, un jour de visite à Pré-au-lard. Ce fut un véritable carnage ce jour là, plusieurs élèves de Poudlard ont été tués par les Mangemorts, puis ils ont capturés ma s?ur. Nous avons su qu'elle était morte seulement parce que son fantôme est arrivé à Poudlard un soir, son corps n'a jamais été retrouvé, et elle ne se souvient plus de rien après le moment où elle a quitté Pré-au-Lard.
-Pourquoi elle?
-Il faut que tu saches que les Potter ont toujours été ouvertement hostiles à la magie noire. Pour Voldemort, il était beaucoup plus facile de nous éliminer, moi et Juliana, le plus tôt possible, avant que nous devenions trop puissant pour nous défendre. Nous sommes une très vielle famille, plus vieille encore que les Malefoy. D'ailleurs, il y a toujours eu une certaine guerre entre Potter et Malefoy.
-Je m'en étais rendu compte.
-Toujours est-il que je n'étais pas venu ici depuis la fin de mes études à Poudlard. Il s'est passé beaucoup de choses ici, mais je ne veux pas que ça t'empêche d'y être heureux.
-D'accord.
-Tu as visité un peu ?
-Non, Sirius m'as dit d'attendre ici.
-Tu veux faire le tour ?
-Bien sûr. Quel locataire je ferais si je ne connaissais même pas les salles se trouvant dans ma propre maison.
-Alors viens.
Ils se levèrent tous deux et rejoignirent Ron, Hermione et Sirius qui attendaient dans un petit salon sur le même étage que la chambre de Harry. James, accompagné de Sirius, qui avait passé une bonne partie de son enfance dans ce manoir, fit visiter l'immense propriété aux adolescents. Harry fut stupéfait de voir le nombre de pièces qui s'y trouvait et combien elles étaient majestueuses. Il se promit de toutes les visiter plus profondément lorsqu'il aurait plus de temps. Bientôt, il fallut repartir, James et Sirius voulant absolument être de retour à Poudlard avant le coucher du Soleil et refusant tout net de passer la nuit au manoir sous prétexte que celui-ci avait d'abord besoin d'un bon récurage. Ils remontèrent alors sur les balais, au grand déplaisir d'Hermione, puis firent le chemin à l'inverse jusqu'à Poudlard.
Harry pensa qu'il avait appris beaucoup plus de choses sur ses parents dans les deux derniers jours que dans toute sa vie. Il était triste de l'histoire de Juliana, et de savoir qu'il aurait pu avoir une tante. Voldemort. Encore une fois, tout remontait à lui. Si seulement cet être maléfique n'avait jamais vu le jour.
