3/Episode 38 minutes

Le Lieutenant Ford, le Docteur McKay et Teyla quittèrent l'infirmerie ensemble, laissant le Major se reposer. Teyla nota, un peu amusée, que le Docteur Weir elle était restée auprès du Major.

Ford se tourna vers elle.

« Et bien, quelle aventure ! Je sens encore le froid de l'espace dans mon dos ! »

Il frissonna pour accentuer l'effet de ses propos.

Elle le regarda et posa sa main sur son épaule en signe de réconfort. Il lui sourit et claqua des mains.

« Bien, maintenant que tout le monde est sauf, si on se faisait un petit ciné ce soir, hein, tous les trois. Ca vous dit Doc' ? »

« Un petit ciné ? »

Teyla avait décidemment un peu de mal à suivre. Les expressions que les terriens employaient lui étaient souvent complètement étrangères.

« Oui, comme le match de foot que le Major vous a montré l'autre jour. »

« Oh. Ca. »

Ford la regarda en souriant.

« Ne vous inquiétez pas, j'ai en réserve des choses beaucouuuuuup plus passionnantes que ça : Le Faucon maltais, Boggart, Bergman, vous allez adorer. Doc' vous êtes des nôtres ? »

McKay marchait silencieusement aux côtés de Ford, les mains dans les poches de son jean.

« Heu, non merci Lieutenant, j'ai du travail qui m'attend. Zeronda a découvert … »

« Zelenka, Doc', c'est Zelenka son nom. »

McKay fit un geste vague de la main.

« Oui, si vous voulez. Ils ont trouvé une autre salle et il y a ses fascinants … »

« Okay, okay, je crois que j'ai compris, pas de ciné pour vous ce soir ! »

Ford se tourna vers Teyla.

« Et vous ? »

Teyla souhaitait en apprendre plus sur ses nouveaux amis et pour cela, toutes les occasions étaient bonnes et puis, elle appréciait leur compagnie.

« Oui, je serais heureuse de pouvoir voir ce faucon maltais avec vous. »

« Parfait, on dit ce soir vers 19 :00, je préparais des hot dog. »

Teyla fronça les sourcils.

« Des hot dog ? Dog n'est-il pas le mot anglais pour Chien, cet animal familier que le Major Sheppard aime tant. Vous mangez vos animaux familiers ? »

Cette coutume lui semblait étrange. Sur Athos, elle avait eu autrefois un petit rongeur comme compagnon. Et jamais elle n'aurait pensé en faire son repas !

Ford la regarda un moment hésitant entre éclat de rire et explications longues et hasardeuses. Il opta pour la solution la plus facile : le repli stratégique.

« Heu, ne vous en faites pas, je vous expliquerais ça ce soir. »

Teyla le regarda s'éloigna, l'air songeur.

« Bien, je vais vous laisser, vous souhaiter sûrement rejoindre les vôtres, pour les rassurer sur votre sort. »

McKay avait l'air différent. Peut-être était-ce parce qu'il n'était pas habillé comme d'habitude avec le tee-shirt bleu ciel que tous les scientifiques portaient.

Ces mains jouaient nerveusement avec ses doigts, les tordant jusqu'à ce que ses articulations deviennent blanches.

Quelque chose n'allait pas.

Teyla était un bon juge des caractères et une fine observatrice des comportements humains. C'était nécessaire lorsque l'on était un leader. Et elle était certaine que le Docteur McKay n'allait pas bien.

« Docteur, pourriez vous, » elle hésita un instant, il lui fallait trouver une bonne excuse pour découvrir ce qui se passait, « pourriez vous me raccompagner jusque dans mes quartiers ? »

McKay la regarda un moment, surpris par cette demande. Il sembla sur le point de lui demander pourquoi elle lui demandait ça, quand il se ravisa. Teyla savait qu'il ne pourrait pas dire non : le Docteur McKay sous ses airs grognon, aimait jouer les chevaliers servant. Et puis, les terriens n'étaient pas insensibles à ses charmes. Elle l'avait déjà expérimenté. Ici, elle était plus femme que sur Athos.

« Oui, oui, bien sûr. »

Elle lui sourit chaleureusement.

Le trajet vers ses quartiers fut silencieux. Et rien que ça, c'était un signe que les choses n'allaient pas. Quelque chose tracassait le Docteur McKay. Celui-ci n'était jamais silencieux. Le problème c'était que Teyla ne voyait pas très bien comment engager la conversation.

Du café !

L'idée lui vint un peu comme une révélation.

Les terriens semblaient tous avoir une prédilection pour cette boisson qu'elle trouvait pour sa part un peu trop amère. Et McKay lui était tout simplement obsédé par le café, au point, du moins c'était ce que disait le Lieutenant Ford, d'en « piquer » aux autres membres de son staff. Teyla n'avait pas demander ce que le mot piquer voulait dire dans ce contexte – il y avait beaucoup trop de mots que les terriens utilisaient à double sens – mais ce ne devait pas être un compliment.

Ses quartiers se trouvaient près de la cafétéria. Parfait.

« Docteur McKay, je me demandais si nous pouvions nous arrêter à la cafétéria, je prendrais bien un café. »

« Et bien, oui, si vous voulez, c'est une excellente idée. »

Ils s'installèrent à une table après s'être servi chacun une tasse de café. Teyla buvait à petites gorgées, observant McKay. Ce dernier jouait avec sa tasse mais ne l'avait pas encore portée à sa bouche.

« Il y a quelque chose qui ne va pas Docteur ? »

Teyla essaya d'avoir l'air enjoué, comme si elle pensait que ce « quelque chose » n'était pas grave.

Il la regarda un moment, avant de se replonger dans l'examen du breuvage noir et fumant qui se trouvait devant lui.

« Je crois que je vais quitter l'équipe du Major. Je, » il soupira, « je n'y suis d'aucune utilité. Bien au contraire … »

Il ne la regardait pas.

« Docteur McKay. »

Il fixait toujours son café, refusant de la regarder.

« Docteur McKay, vous nous avez tous sauvé la vie aujourd'hui. »

Il ricana.

« Ah oui ! Teyla je crois que vous devriez retourner à l'infirmerie et laisser le Docteur Beckett vous examiner, vous avez visiblement dû subir un choc si vous pensez que j'ai sauvé la vie de qui que ce soit aujourd'hui, ou bien vous avez des hallucinations, en tout cas, je suis sûre que c'est quelque chose qui se soigne très bien ! »

Teyla ignora les sarcasmes.

« Pour quelqu'un qui se dit un génie, je vous trouve un peu, » elle réfléchit un instant, « dur à la comprenette ». C'était quelque chose que le Lieutenant disait souvent. Cela n'avait pas l'air très méchant mais cela attira l'attention de McKay qui la regarda enfin.

« Teyla vous devriez cesser de traîner avec Ford. »

Elle lui sourit.

« Je sais ce que vous essayez de faire Teyla et, et je vous en remercie, c'est très gentil mais … » il poussa un nouveau soupir, bruyant cette fois, et se leva, « ma décision est prise, je n'ai rien à faire sur le terrain, je ne suis, » il s'arrêta et la fixa, « qu'un boulet. Je suis sûr que Ford vous expliquera ce que c'est. »

« Je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à nier la réalité Docteur Mckay. »

La voix de Teyla était plus froide et McKay se retourna finalement vers elle. Teyla le fixait, ses deux mains toujours sur la tasse de café.

« La réalité ! La réalité c'est que pendant que le Major agonisait, la seule chose que j'ai été capable de faire c'est de me plaindre que j'avais l'estomac vide ! Voilà la réalité ! »

Ce fut au tour de Teyla de soupirer.

« Et qu'aurions nous fait, le Lieutenant Ford et moi, si vous aviez eu un malaise Docteur ? Vous aviez besoin de manger et alors ? Vous avez su garder votre calme, alors même que vous étiez terrorisé et … »

« Oh, merci Teyla, de me rappeler ça, je me sens vraiment beaucoup mieux maintenant … »

Teyla ne se laissa pas démonter et continua, sur le même ton calme et raisonné.

« Vous avez immédiatement compris que c'était l'un des réacteurs qui était en cause ! Vous avez compris avant les autres membres de votre équipe qu'il fallait fermer la porte séparant le cockpit du reste du vaisseau ! Et vous … »

Cette fois McKay explosa littéralement, attirant l'attention des autres personnes présentes.

« JE N'AI RIEN ACCOMPLI ! »

« …. Et vous avez sauvé le Major. »

Il la regardait, les sourcils froncés.

« C'est vous qui avez compris le premier que cet insecte était comme les wraith, un – comment l'avez-vous appelé – un ancêtre préhistorique ? Sans vous, nous n'aurions pas eu cette idée de tuer le Major pour qu'il le lâche. »

« Quelle idée, hein, tuer quelqu'un pour lui sauver la vie. »

« Docteur, vous faites partie de cette équipe. Vous n'êtes peut-être pas un soldat, mais nous avons besoin de vous. »

« Oui, ça, c'est sûr. Tout ce muscle sans cervelle. »

Il essayait de plaisanter mais Teyla voyait bien qu'il ne croyait pas encore tout à fait qu'elle avait raison.

« Donnez vous encore une chance Docteur. »

« Encore une chance … Et si à cause de moi quelqu'un est tué ? »

« Cela n'arrivera pas. »

« Ha oui et comment pouvez vous en être si sûre ? »

« Vous autres terriens pensez que la cervelle est plus importante que le muscle. Les athosiens considère que le plus important c'est le cœur. »

MacKay lui sourit. Ce n'était pas si souvent, même si c'était indirectement, que quelqu'un lui disait qu'il avait du cœur !

Teyla se leva et déposa sa tasse sur le comptoir, avant de se diriger vers la sortie. Arrivée devant la porte elle se tourna vers McKay qui se trouvait toujours devant la table, l'air encore indécis, et ajouta, sur un ton clairement taquin.

« De plus, nous savons aussi que l'arme ultime, n'est ni la cervelle, ni le muscle, ni le cœur. »

McKay l'observa, la bouche ouverte prêt à demander ce qu'était cette arme ultime, lorsque la jeune femme lui répondit avec un grand sourire.

« Pourquoi croyez vous que nos leaders soient tous des femmes … »

McKay la regarda s'éloigner.

Oui, il allait rester dans l'équipe.

Il avait hâte de voir l'arme ultime athosienne en action.

A suivre …