&

Chapitre II

&

Le vilain petit canard

&

Oh oh.

« À couvert ! À couvert ! » hurla le petit en se précipitant sous la table la plus proche. Le chaudron bouillonnant sur la table explosa et un liquide verdâtre et gluant se colla aux murs, au lustre et aux meubles. Un hurlement retentit, comme un écho à la catastrophe.

« Kreattur va encore devoir travailler. Petit maître, où êtes-vous ? »

L'elfe de maison malingre se moucha bruyamment dans le torchon qui cachait son corps émacié et se baissa. Sur son oreille pendant un... morceau de la potion, durci. Sirius, du haut de ses six ans, grimaça. On aurait dit de la morve séchée en gros paquet.

« Petit maître, madame votre mère vous a fait mandé. »

« Nan. »

« J'obéis à madame votre mère, petit maître. »

Kreattur disparut dans un petit « pop » et réapparu à côté de Sirius, entre les pieds de chaises. Il saisit le vêtement de Sirius et en un second « pop » réapparut dans le bureau de sa mère, à l'étage supérieur.

« Va chercher Regulus, et occupe-le à autre chose qu'à marcher sur les traces de son horrible frère. »

Kreattur s'inclina avant de disparaître dans les airs. Pas plus surpris de se retrouver dans le bureau de sa mère, le petit Sirius attendit que la sentence tombe. Mrs Black termina d'écrire sa lettre, s'appliquant dans sa rédaction, peu soucieuse de l'attente forcée de son fils, et signa enfin en bas du parchemin.

« Va porter cela à la volière et revient me voir. » Elle scella le parchemin à la cire, au sceau des Black, et le donna au gamin.

« Mais c'est le travail des elfes de maison, ça ! » protesta Sirius. Outré, il tapa du poing sur le bureau.

« Silence ! Dépêche toi ! Plus rapide tu seras, moins ta punition sera importante. »

La menace donna des ailes à l'enfant. Chipant une chocogrenouille au passage sur le bureau, et ignorant les cris de sa mère qui lui ordonnait de rapporter la friandise, il monta les escaliers quatre à quatre. « Petit, petit ! » Sirius donna un bout de chocolat à la chouette hulotte (il savait qu'il ne devait pas faire cela mais il adorait tellement gâter sa seule amie dans cette maison qu'il n'en avait cure. Un bon sort d'amaigrissement, comme tous les mois depuis qu'il gavait la chouette, et l'animal serait de nouveau en forme). « Porte ça à, euh... » Il lut le nom maladroitement sur la lettre.

« Ma... Maison Jedusor. » Fier d'avoir réussi à lire deux mots inconnus, il attacha solidement la lettre à la chouette. Celle-ci hulula gentiment sous la caresse qu'il lui donna et s'envola par la fenêtre recouverte de fiente. Kreattur n'avait pas nettoyé ce coin-ci, tiens.

Il le dirait à sa mère, elle le punirait. S'il ne l'avait pas amené à elle, Sirius n'aurait pas eu de punition. Il grogna une insulte à l'égard de l'elfe de maison. Sirius s'assit sur la rampe et se laissa glisser jusqu'en bas sans plus de cérémonie.

« Tu récureras la volière. Va voir Kreattur, il te donnera de quoi faire ce travail. »

Sirius grommela et sa mère le reprit de volée : « Pourquoi tu es toujours puni ? Parce que tu es une honte ! Mon fils, cesse de nous défier et tu ne seras plus puni ! »

« Mais pourquoi ? Je défi personne, moi... »

« Ta remarque à l'égard des agissement de Mr Malefoy et de sa jeune esclave sang-de-bourbe m'a fortement déplu. Et tes blagues incessantes me tapent sur le système. »

« Mais... »

« VA RÉCURER ! » hurla la mère Black.

Sirius s'enfuit en courant vers les cuisines pour aller chercher seau, grattoir, et eau. Il ne comprenait pas sa famille.

Il ne comprenait rien en eux. Ni leurs principes, ni ce qu'était le sang-pur, rien. Tout cela n'avait aucun sens.

Ça n'en avait jamais eu.

&

Bonsoir ! Voilà, un deuxième chapitre... Je vous remercie à tous de vos reviews, vraiment ! Cela me redonne le sourire, là que ce soir c'est pas la joie. Je devrais répondre à chacun d'entre vous mais je ne le ferai pas. J'ai pas le courage de m'y mettre ce soir et j'ai envie de vous donner un nouveau chapitre à lire, alors je poste et puis... Pourtant, je devrais répondre à la review de Calimera, mais je n'ai rien à ajouter, j'ai déjà tout dit. Que dire de plus ?
Voilà. Au prochain chapitre, Messieurs dames...
Gaby.