Titre : Terre en Flamme
Auteur :(La) Puce
Disclamer : Tous les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas ! D'une part parce que si c'était le cas, jamais, au grand jamais je n'aurais fait mourir Sirius, et puis aussi parce que je ne touche pas une thune en écrivant ceci.
Protection parentale : G
Livres : Tous les livres parus (donc les 5)
Résumé : 1976, l'époque des Maraudeurs. Le Seigneur des ténèbres monte en puissance. Une jeune fille doit vivre dans ce monde en péril. Et la question de base est : vers qui se tourner ?
Note de L'auteur : je voudrais remercier Kazy, ma fabuleuse, ma merveilleuse, mon adorable, mon modèle, ma déesse de correctrice (qui me soutient beaucoup moralement…), mon Ange, qui m'aime et pour qui s'est amplement réciproque, ma première revieweuse, Badmoony (ça fait plaisir…). Je voulais aussi dire que les maraudeurs ne seront pas très présents dans ce chapitre (et oui, ce sont des stars, je ne peux décemment pas leurs imposer un rythme trop dur…), mais on ne s'affole pas ! Ils seront au rendez vous au prochain…
Résumé du chapitre précédent : Gaïa est une sorcière qui n'a jamais connu son père sorcier, et vit avec sa mère Moldue, qui ne supporte pas la Magie. Arrive enfin la rentrée, où elle pourra se libérer de ses angoisses dues au complot mondial qui se trame…
Terre en FlammeChapitre 2 : Prise de tête et prise de bec
Il faisait déjà nuit quand le grand train rouge arriva sur le quai. L'air s'était nettement rafraîchi. Le vent soufflait dans les arbres à proximité, qui courbaient légèrement l'échine devant les bourrasques. Aucun bruit d'oiseau, juste le bruissement des arbres. Remarquez, il aurait été difficile d'entendre le moindre cri d'un animal étant donné la cacophonie que faisaient le convoi et les élèves qui en descendaient.
Tous les élèves se bousculaient les uns aux autres, afin de respirer autre chose que de l'air condensé et âpre du long trajet. On sortait également les écharpes, on boutonnait les cols afin de ne pas prendre froid.
« Les premières années, par ici s'il vous plait. » gronda une voix puissante.
Un petit groupe à peine plus grand que des Lilliputiens avancèrent, qui se collaient les uns aux autres, en claquant des dents à s'en casser les crocs, s'approchèrent de Hogg, le gardien de Poudlard. Hogg était un homme d'un âge indéfinissable, trapu, avec une barbe de couleur poivre sel qui lui mangeait le visage. Même si il était de taille moyenne, Hogg avait une voix très forte, et forçait le respect par son âge et son aspect. Il avait toujours été très énergique, et se passionnait pour les animaux de la forêt interdite. Derrière lui, Hagrid, son assistant, le dépassait de deux têtes et demi. Hagrid avait le visage presque complètement caché par sa masse très volumineuse de cheveux bruns emmêlés et par sa barbe broussailleuse. C'était un homme assez timide, très gentil, qui était malheureusement d'une maladresse affligeante. Il aidait souvent le professeur Brûlopot, qui s'occupait du cours de Soins au Créatures Magiques. Hagrid semblait avoir un faible pour les créatures les plus dangereuses, comme les Crabes de feu, les Kradhvs (sorte de caméléon grisâtre vivant dans les pays nordiques, particulièrement dangereux car il avale ses victimes en leur faisant croire qu'il y a de la chaleur… comme quoi, Gaïa retenait bien ses cours !!) qu'il avait on ne sait comment, réussit à apporter le temps d'un cours.… Bref, toutes les petites (ou grosses) bêtes qu'on aimerait éviter de rencontrer.
Karen descendit et grogna.
« Qu'est ce qu'il fait froid !!! »
«Je ne te le fais pas dire !! » ajouta Faith en frissonnant.
Faith-la-Frileuse était de retour. Faith avait toujours eu horreur du froid. Même en été, elle trouvait un moyen de mettre un pull col roulé. Les trois amies se dirigèrent vers les diligences sombres sans chevaux, et entrèrent dans l'une d'elles. Le trajet fut silencieux, quoique interrompus par les reniflements de Faith.
La diligence s'arrêta devant le château de Poudlard. C'était un monument qu'on pouvait facilement qualifier d'imposant. Par la taille d'abord, mais aussi par le mystère qui l'entourait ; une sorte d'aura qui l'enveloppait, et le rendant… magique ! L'immense forteresse était faite en vieilles pierres, qui semblaient miraculeusement encore tenir en place, étant donné son âge présumé. A certains endroits, du lierre montait jusqu'à de hautes fenêtres. Celles-ci étaient toutes illuminées, ce qui rendait le château encore plus merveilleux que jamais. Gaïa regarda pendant un certain temps l'édifice, un sourire ému aux lèvres. De nombreux souvenirs lui revenaient en mémoire ; elle se revoyait encore le regarder béatement, lorsqu'en première année, elle avait traversé le lac sur les barques. Elle, qui doutait encore de sa propre identité de sorcière à l'époque, avait alors prit conscience de toute la véracité de ce que sa mère avait dit. Elle se revoyait également rencontrer Lily Evans, cette petite rousse fourrée dans ses livres, qui tremblait à l'idée de ne pas réussir.
« Eh ! Gaïa ? » une main passa devant ses yeux « Redescends sur terre !! »
Elle sursauta. Elle secoua la tête afin de bien sortir de sa rêverie, et entra dans le hall. Elle le traversa et alla s'installer dans la Grande Salle. Elle alla s'assoir à la table des Gryffondor, près de Lily et Cristelle. Elle ne pouvait s'empêcher de contempler le ciel magique. Obscur, chargé de nuages, on aurait vraiment pu le confondre avec le véritable ciel. Les milliers de chandelles qui flottaient au dessus des quatre tables éclairaient cependant la voûte prodigieuse. Gaïa se surprenait toujours à rêver quand elle détaillait la Grande Salle. Elle n'était pourtant plus en première année !
Un bourdonnement sonore s'élevait de toutes les tables. On retrouvait tout le monde, on parlait du dernier match de Quidditch, on s'impatientait de voir arriver le repas… enfin, les portes s'ouvrirent, laissant apparaître Mc Gonagall, suivit d'un petit groupe de premières années. Ils semblaient tous apeuré, étonnés.
« Est-ce qu'on avait aussi cette tête là quand on avait leur âge ? » chuchota Cristelle, avec un sourire espiègle.
« Laisse moi réfléchir » fit alors Lily. « Non, toi c'était plutôt : « Mon dieu, qu'est ce que je fais là ? Si je continue je vais faire une nouvelle crise d'urticaire aiguë. Et si je me prends mes pieds dans ma robe ? Merlin je me sens défaillir ! » ou un truc dans le genre… »
Pendant qu'elle avait parlé, elle avait imité à merveille Cristelle, qui avait une réputation depuis ce jour de « petite chose fragile ». Son visage prit une teinte violacée, tandis que les jeunes filles se cachaient le visages pour ne pas que McGonagall les voit rire.
Le professeur Dumbledore se leva de son siège et le silence se fit aussitôt. Il s'éclaircit la gorge, et commença son discours habituel :
« Bienvenue à vous, jeunes élèves de premières années, et à vous, les anciens. Je tiens à vous rappeler quelques points du règlement intérieur, qui ont tendance à être… comment dire pour trouver les mots justes… négligés. » Il appuya son regard bleu pétillant sur James, Sirius, Peter et Remus, ce qui provoqua quelques rires dans les tables. Les Maraudeurs affichèrent un grand sourire, ce qui eut le don d'agacer Lily. « Tout d'abord, les Bombabouses, Boules puantes ou autre provenant de n'importe quelle boutique, moldues ou sorcières confondues, seront confisqués par notre concierge, Apollon Picet. De plus, les élèves n'ont pas le droit d'aller dans la forêt Interdite – elle porte ce nom pour cette raison, ajouta-il avec un lin d'œil - si vous souhaitez vivre heureux longtemps. A ma grande déception, les sorties à Pré-au-Lard seront restreintes, étant donné les circonstances actuelles. » Quelques protestations se firent entendre, surtout chez les troisième année, qui n'y étaient encore jamais allés « J'espère qu'à l'aube de cette nouvelle année, vous ne vous laisserez pas aller par de futiles querelles entre les Maisons. Vous êtes encore jeunes, mais bientôt vous serez des adultes. Apprenez à vivre en bonne entente, entres vous, mais aussi avec tous les autres sorciers du monde. C'est là le seul souhait d'un vieillard sénile. » Il marqua un arrêt. La lumière des chandelles creusait ses rides, le rendant plus vieux encore qu'il ne l'était déjà. Un long silence se fit. Tous comprenaient, tous savaient. Qui n'avait pas perdu un être cher, un proche, ou juste une connaissance ces temps ci ? « Je tiens également à vous présenter le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal, Hyppolite Unicorn. »
Le dit professeur se leva. C'était un homme d'une trentaine d'année. Il avait des cheveux courts, d'une couleur terne, comme si ils étaient usés avec le temps. Ses yeux noirs étaient vifs, et brillaient d'un éclat de jeunesse. Il portait en dessous de sa robe de sorcier noire, un pantalon noir moldu, une chemise blanche, et portait en guise de cravate, un petit morceau de tissu en velours vert bouteille.
Après quelques applaudissements, Dumbledore se rassit, laissant place à la chanson du Choipeau magique.
Mes enfants cette année
Je suis triste de vous le dire
Sera cette fois sans grande rime.
Votre directeur m'a doublé.
Restez sur vos gardes mais faîtes vous confiance
Vous êtes jeunes profitez bien
Car beaucoup cette année nous quitterons enfin
Après sept années de dure et laborieuse cadence.
Mais laissez vos maisons et marchez main dans la main
Car en-dehors on y voit le danger et ses grandes canines,
Alors protégez vous bien de ces heures assassines.
Mais aujourd'hui c'est la répartition,
Aujourd'hui, je vais vous parler des quatre maisons.
Si Gryffondor est mon choix,
Le courage sera votre exploit,
Vaillant et sans faille, dès le début des combats,
Bagarreur comme pas deux, ainsi tu vivras.
Si c'est vers Serpentard que ton chemin te mène
Dans votre tête, la malice s'y promène,
Les règlements ne seront pas vos barrières
Et vous avez un certain don, pour protéger vos arrières.
Si travailleurs et érudits vous serez,
Allez chez Serdaigle, je peux vous l'assurer,
Toujours avec une grande soif de connaissance,
Et vraiment très peu d'absurde concurrence.
Et enfin la dernière et non la moindre,
Poufsouffle la Grande Maison des gens biens,
Celle où la loyauté est indescriptible
Et où la patience est parfaitement visible.
Allez, élèves de première année,
N'ayez pas peur et comme vos aînés
Coiffez moi afin que je puisse lire,
Et attendez patiemment que ma réponse se dise.
Un tonnerre d'applaudissement se fit alors entendre dans la Grande Salle. Plusieurs élèves se mirent à chuchoter, faisant des commentaires sur le début de la chanson. Mais le professeur McGonagall racla sa gorge, et annonça aux élèves que la répartition allait commencer. Elle prit le Choipeau, et appela le premier nom « Ausen Nathanaëlle »
Pendant que le Choipeau réfléchissait, Gaïa se pencha vers Lily et Karen.
« Il est plutôt lugubre cette année ou c'est moi ? »
« Nan, il est vraiment glauque. » chuchota Karen
« SERDAIGLE » hurla le Choipeau
« Ayache Célestin »
« Il donne sûrement des avertissements… » chuchota Lily « Le tout c'est de savoir à qui … »
« POUFSOUFFLE »
« C'est évident » reprit Gaïa un peu plus fort pour couvrir les applaudissements de la table juste à côté « Il s'adresse aux Aspirants, nan ? »
« Alexander Victor »
« GRYFFONDOR »
« Oui je pense aussi. Mais alors pourquoi il veut une cohésion entre Maisons ? »
« J'espère qu'il ne veut pas que je fasse amie-amie avec Kastner ou White » Elle frissonna. Marina White était une folle furieuse, dans le propre sens du terme. Elle avait une réputation horrible, et elle ne démentait aucune rumeur sur son compte. Elle n'avait pas volé son entrée à Serpentard, et Gaïa aurait préféré se retrouver dans un lit avec Slimerick, l'infâme professeur de potions, plutôt que trente secondes seules avec White. Elle eut un haut-le-cœur, rien qu'en pensant à Slimerick dans son lit. Non, finalement les deux scènes se valaient, question horreur et dégoût. Elle applaudit au nom de Déborah Cook, une petite fille noire qui vint s'installer à la table des Gryffondor, un grand sourire aux lèvres.
Et ce fut ainsi une flopée de noms, qui s'en suivait du nom de la Maison avec les applaudissements de la table de celle-ci. Après le dernier nom « Willers Théodore » qui alla se mettre à côté de White (« En voila un qui va pas faire long feu !! » pensa Gaïa). Dumbledore se leva.
« Bien, après cette longue et pénible répartition nos estomacs, je vous souhaite un bon appétit. »
Et alors se produisit le miracle des banquets de début d'année : les plats en or se remplirent aussitôt de mets divers et variés. Les premières années s'étonnèrent d'abord, mais en voyant leurs aînés se ruer sur les pâtés en croûte et le jambon fumé, ils ne se firent pas prier. La purée de pommes de terre, les haricots, blancs ou verts, les cuisses de poulets, le rôti de porc aux pruneaux, les tourtes aux pommes de terres et au lard les sauces au poivre, à l'échalote, aux fines herbes, à l'oignon, furent assaillis par les élèves affamés. Le pichet de jus de citrouille passait de mains en mains. Les conversations reprirent bon train. Gaïa, qui avait fini son assiette de patates douces et de filet de dinde, repensa au discours du directeur. Qu'avait-il voulu dire ? Pourquoi n'avait-il pas dit directement ses pensées, plutôt que de tourner autour du pot sans arrêt ? C'était frustrant de ne pas comprendre. Elle regarda autour d'elle et aperçu Faith en pleine discussion avec ses camarades. Puis son regard se posa sur le jeune homme qui l'avait bousculé dans le Poudlard Express. Il riait avec le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle, Sacha Grey, ainsi qu'avec deux autres filles qu'elle ne connaissait pas. Gaïa ne pus s'empêcher de penser qu'il lui rappelait quelqu'un. C'est alors qu'il remarqua qu'elle l'observait. Il planta son regard vert dans ses yeux. Elle détourna alors le regard, comme gênée par l'insistance du garçon. Elle se remit à parler avec Karen, qui se mettait à faire l'éloge de la Corse. A la fin du repas, Lily, Karen, et Gaïa se dirigèrent comme tous les autres élèves en direction de la salle commune.
Remus prononça le mot de passe « Pelote de laine » et le tableau de la grosse dame pivota, laissant place à une grande pièce aux couleurs chaudes. Elle était octogonale, et sur chaque mur il y avait une tapisserie brodée de fils d'or et ocre, représentant un paysage assez médiéval. Elle était éclairée par des torches, et dans la grande cheminée grondait un feu opulent. Les énormes fauteuils en cuir rouges étaient dirigés vers le feu afin que les élèves puissent se réchauffer et se prélasser en même temps. Plusieurs coussins avaient également été disposés par terre, sur les tapis qui recouvraient le sol. La salle commune des Gryffondor donnait une puissante atmosphère confortable et douillette.
« Ça fait du bien d'être de retour à la maison !! » jubila James, qui s'effondra dans un des fauteuils.
« Je t'approuve à cent pour cent, Cornedrue. » dit Sirius qui l'imita.
« Vous pourriez montrer un meilleur exemple pour les premières années ! » siffla Lily. « Vous n'avez aucun savoir vivre ! »
James la fixa. Elle détourna le regard.
« C'est bon, Evans ! Détends-toi un peu… On vient à peine d'arriver que déjà tu nous enquiquines avec tes histoires de savoir vivre… » dit Sirius.
« Mais je… »
« C'est bon t'as gagné !! On s'en va ! » Sirius se leva brusquement, faisant sursauter Lily. « Quelle rabat-joie tu fais !! »
Et il sortit. Lily se mit à rougir.
« Je ne voulais pas le mettre dans cet état… » dit elle à mi-voix.
« Je sais Lily » dit alors James en se levant. « mais c'est plus compliqué. Il ne faut pas lui parler de son éducation… »
Elle hocha la tête. Bien sûr, Sirius avait toujours été sensible à ce sujet. Qui n'était pas au courant pour la réputation des Black ? Cette famille faisait partie des Quatorze Familles. Elle était très grande, sûrement la plus grande d'ailleurs. Mais les Black n'étaient pas connus pour leur nombre, mais pour leurs préjugés, et pour leurs tendances à pratiquer la magie noire. Sirius était une exception à la règle. Il en avait surpris plus d'un en étant envoyé à Gryffondor et pas à Serpentard comme ses nombreuses cousines. Beaucoup l'aurait jugé, mais son humour et sa classe auraient finis par attendrir et les garçons et surtout les filles.
James souhaita bonne nuit à Lily, les salua, et se dirigea vers le dortoir des garçons. Peter, comme tout bon suiveur qui se respecte, lui a emboîté le pas. Remus quand à lui resta silencieux.
« Bon c'est pas tout ça, mais je tombe de sommeil ! » s'exclama Gaïa en s'étirant. « Bonne nuit Remus »
Karen lui souhaita également bonne nuit et suivit son amie. Lily les rejoint un peu après. Délia était également là. C'était une autre de leur condisciple, mais celle-ci préférait la compagnie des Poufsouffle. C'était une fille discrète, qui ne parlait pas beaucoup. Même son physique la rendait invisible. Pourtant, combien de fois les jeunes filles de son année avait essayé de nouer des liens avec elle, de lui parler, de communiquer simplement ? Oh bien sûr elle ne leur était pas antipathique ; mais elle était distante. Toujours polie, mais distante. Comme à son habitude, elle les salua gentiment, et se mit dans son lit, prenant bien soin de fermer le rideau du baldaquin. Karen haussa les épaules. Gaïa se mit en pyjama, et se mit en tailleur sur le lit de Lily. Karen fit la même chose. Et puis elles commencèrent à parler. Elles parlèrent de tout : des vacances, des potins, des derniers tours qu'elles avaient vu faire par tierce personnes, et très vite, elle dériva vers les garçons, plus précisément de James Potter.
« Il n'a pas l'air d'avoir lâché l'affaire » se résigna Lily. « j'avais pourtant été claire après l'examen des Buses, nan ? »
Ses amies ne répondirent pas. C'est vrai que d'ordinaire, James était une véritable girouette en ce qui concerne les filles. Mais depuis deux ans qu'il s'était amouraché de Lily, il n'était sorti avec aucunes de ses groupies.
« Quel… » Lily ne finit pas, mais son silence en disait long.
Gaïa soupira. Il est vrai que Potter était souvent agaçant. C'était quelqu'un d'assez orgueilleux, trop sûr de lui-même, vaniteux comme un paon, arrogant, fier… Le parfait petit fils unique d'une famille de riches. Lily répétait souvent d'ailleurs que l'argent n'achetait pas tout, puisque « Potter m'as-tu-vu » n'avait pas l'option modestie intégrée dans son organisme. Non, décidément, Potter allait devoir s'accrocher, et faire beaucoup d'efforts pour ne serait-ce que se faire apprécier d'elle.
« C'est vrai qu'il a été particulièrement ignoble avec Rogue… » soupira Karen.
« Bah… » fit Lily. « C'est plus le geste qui m'a déplu. Rogue l'a bien mérité. Mais ça ne lui donnait pas le droit de faire » ajouta-t-elle ça.
« Bon moi j'suis crevée ! » dit Gaïa
Karen regarda sa montre. Il était une heure du matin. Il était largement le temps d'aller dormir. Gaïa se pelotonna dans son lit, et s'endormit presque aussitôt.
Le lendemain, elles se réveillèrent en retard (Karen avait oublié de mettre le réveil). Pas de chance, leurs premier cours était celui des potions. Lorsqu'elles arrivèrent cinq minutes après que les élèves soient en entrés en classe, Slimerick ne se priva pour leurs faire des remontrances, quoique le mot était faible et erroné. En fait, le professeur jubilait dès qu'il avait l'occasion de malmener des élèves de Gryffondor, et les Maraudeurs étaient sa cible la plus facile. Seulement aujourd'hui, c'était comme si vous présentiez un steak grillé à un berger allemand qui ne se nourrissait plus que de croquettes végétariennes pour régime draconien. Il retroussa les babines (la comparaison du chien n'était pas si fausse) et afficha un sourire satisfait, dévoilant ses longues canines.
« Miss Evans » susurra-t-il. « Je suis bien étonné de vous voir en retard. L'année ne fait que commencer que déjà vous vous sentez l'obligation de vous faire remarquer. Vos performances intellectuelles ne vous suffisent donc plus ? »
Les Serpentard se mirent à ricaner. James avait lancé un regard noir au professeur, qui ne lui avait même pas accordé un regard. Lily alla s'asseoir sans rien dire en ignorant superbement les gloussements de Ruth et Nayumi.
« Ah je comprends mieux ce qui a pu retarder une élève aussi brillante (et il insista dessus) que vous » Il renifla avec mépris. « Miss Fulèna ne devait pas être loin. Il est étrange de constater que dès qu'il s'agit de retard, votre nom, ou votre tête apparaît comme par magie. »
Elle rougit furieusement. Elle sortit ses affaires, le nez collé dans son sac. Il se tourna vers Gaïa. Il la toisa.
« J'enlève quinze points à Gryffondor. Et j'espère que vous ne tenterez pas de recommencer…»
Gaïa ouvrit la bouche d'indignation, mais elle se tut au regard féroce de Lily. Il alla au tableau, et tapota celui-ci avec sa baguette. Des ingrédients apparurent alors, et bien sûr sans le nom de la potion. Il ne mettait jamais le nom de la potion au tableau, afin de rendre les élèves anxieux. C'était son occupation préférée. Il se gratta les joues où poussait une barbe de trois jours. Au contact de ses doigts, la joue frémit, laissant apparaître des petites ondulations de graisse. C'était proprement répugnant. Gaïa détourna les yeux, de peur qu'il ne puisse lire dans ses yeux quelle abjection elle éprouvait pour lui. Elle commença à sortir l'écorce de sorbier, ainsi que la bile de sanglier. Elle jeta un coup d'œil en direction de Karen. Elle avait les joues en feu et les larmes lui montaient aux yeux. Elle tremblait, et elle faillit renverser les œufs de cailles. Lily quant à elle resta comme à son ordinaire calme et concentrée. Elle ne prêtait pas attention aux regards insistants de James, qui finit par se couper le doigt en tranchant en lamelle le ventricule de chèvre. Gaïa étouffa un petit rire. Décidément, il n'était vraiment pas doué… Le cours se passa sans incident, sauf que le chaudron de Peter se mit à danser sur les tables, et que celui de Gaïa chantait « God save the Queen. » Slimerick ôta dix points de plus à Gryffondor, ce qui valu quelques remarques des Serpentard à la sortie du cours.
« Et dire que cette potion devait rendre un objet à sa nature première… » se lamenta Gaïa. « Je ne savais pas que mon chaudron avait été choriste pour sa Majesté dans une autre vie… »
Les potions n'avaient jamais été son fort, et il ne le serait jamais. Elle soupira.
« Dis-toi que tu n'es pas la seule à avoir eu une potion ratée… Peter s'est encore fait traité de bon à rien par « Skilmirite »… » tenta Lily pour la réconforter.
Gaïa hocha la tête. C'est vrai que Peter et elle étaient les plus mauvais élèves de potion de toute la classe. Rogue prenait d'ailleurs un malin plaisir de les ridiculiser, imitant ou décrivant ce qu'avaient fait leurs chaudrons la fois précédente.
Elles se dirigèrent vers la salle de Métamorphose. McGonagall les attendait, debout, lisant un bout de parchemin couleur rouge.
« Oh oh... ça c'est le parchemin pour les points… » chuchota alors Karen
Tous les élèves commençaient déjà à sortir leurs affaires, quand le professeur froissa le parchemin. Elle semblait furieuse.
« Misses Ackles, Evans et Fulèna » commença-t-elle, sa voix tremblante de colère. « J'aimerais que l'on m'explique pourquoi et comment en à peine deux heures, Gryffondor vient de perdre vingt cinq points ! »
Gaïa regarda sa table, rouge de honte. Bien sûr, toute la classe était déjà au courant, mais ça faisait toujours plus mal quand on lui répétait. Karen était dans un état lamentable, et Lily n'en menait pas large non plus. Le professeur semblait bouillir sur place. Les Poufsouffle ne savaient pas quoi faire. Chacun se tortillait sur sa chaise, mal à l'aise d'assister à une réprimande qui ne les concernait pas.
« Miss Evans, j'en attendais mieux de vous ! Vous savez à quel point c'est important, non ? »
Gaïa sentit la colère lui monter au nez. Et elle, elle ne le savait pas ? Etait-elle donc si bête que ça au regard des professeurs ?
« Je vous croyais plus responsable que cela ! J'espère que ce sera exceptionnel. »
Elle lança un dernier regard noir aux trois jeunes filles, puis commença son cours.
« Bien aujourd'hui nous allons apprendre à transformer une chaise en moyen de transport. Cela peut être une voiture, un vélo ou bien un balai. Votre magie choisira en fonction de vos aptitudes à conduire le moyen en question. Faites qu'elle se transforme en Portoloin pour vous mesdemoiselles, comme cela vous ne ferez plus perdre de temps à la classe. » ajouta-t-elle froidement.
Elle se déplaça au centre de la pièce, sortit sa baguette, et la leva au dessus d'une chaise qui traînait là.
« Transis mobilis »
La chaise frémit, se souleva légèrement, et se changea en une bicyclette vert bouteille, d'un type assez ancien.
« Selon votre niveau, le moyen en question reste plus ou moins longtemps. Alors ne croyez pas de récupérer un balai neuf ou une voiture rutilante gratuitement. Vous risqueriez de vous retrouver sur une chaise et croyez moi, peu de gens survivent à une chute de trente mètres. Je parle surtout pour vous, Mr Black…»
Sirius se renfrogna. McGonagall demanda à ce que chacun prenne une chaise. Et pendant tout le cours, les Transis mobilis fusèrent dans la salle. Lily arriva rapidement à obtenir un petit cheval de course, et le professeur en profita pour la récompenser de dix points. Potter lui, fût cependant nettement plus précis que Lily, et le balai plus maniable (ce qui allait parfaitement pour son poste de poursuiveur) qui apparu était bien plus net, plus précis. Black obtint une mobylette, toute en bois, certes, mais une mobylette quand même ! Peter arriva difficilement à avoir quelque chose qui ressemblait à une trottinette ; du moins pendant trente seconde, car elle ne cessait de se retransformer en chaise, ce qui l'agaçait prodigieusement.
« Allez Peter c'est pas grave !! Au moins si t'es fatigué, tu pourras facilement te reposer ! » se moqua Sirius
Karen eu beaucoup plus de mal, car son balai avait un dossier, et quand elle se relâchait un temps soi peu, non seulement la chaise réapparaissait, mais en plus il y avait des morceau de paille aux extrémités du siège. Bertha Jorkins n'obtint rien du tout. Nessa et Nancy Bretcher, les jumelles, eurent chacune la moitié de l'autre, si bien qu'elles se disputèrent pour savoir qui en avait fait le plus. Délia eut un objet étrange, aux formes tellement peu précises que tout le monde même McGonagall tenta de trouver ce que c'était.
« C'est une barque, nan ? »
« Mais nan, quand on plisse des yeux on voit un patin ! »
« Tu l'as fumé ton patin !! C'est une fusée, vous êtes aveugle ou quoi ? »
« Une quoi ? »
« Personnellement je pencherais plus pour une de ces chaises qu'on voit en Chine » tenta le professeur
« Mais c'est quoi une fusée ? »
« Mais puisque je vous dis que c'est une barque ! »
Le débat fut clôt car il s'avéra que ce n'était qu'une vulgaire paire de chaussures de randonnée. Sous les eux ébahis de tous les élèves, Délia les mis. Elle fut envoyée d'urgence à l'infirmerie, sous les rires incessants des élèves car le sort n'avait pas tenu, et la pauvre jeune fille c'était retrouvée coincée dans la chaise.
Quant à Joshua Lewis, elle/il acquit une chaise roulante.
« C'est quoi la signification ? » demanda-t-il pâle comme un linge.
« T'es un casse-cou, Lewis. Fallait bien quelque chose pour te sauver un jour ! » remarqua Karen, qui connaissait bien ses techniques d'attaques au Quidditch, puisqu'elle jouait au même poste d'Attrapeur.
Daniel Wells eut une sorte de bout de tissu à peine plus large qu'une serpillière qui commença à voler partout. Gaïa, elle se retrouva avec une paire de ski (« Mais comment veux-tu que je me déplace avec ça ? » s'énerva Gaïa) et les deux autres élèves de Poufsouffle (qui devaient être Quentin Tucken et Ralph Puttars, ou peut être l'inverse) n'obtirent pas de résultats très concluants.
Vint alors l'heure du repas. Gaïa se tenait le ventre tellement elle avait faim. Plusieurs fois elle avait failli s'évanouir parce qu'elle n'avait pas assez mangé le matin, mais quand elle ne mangeait rien, c'était pire que tout. Elle se rua sur le premier plat qu'elle trouva à sa portée. Karen soupira, s'affalant sur sa chaise.
« Comment j'ai pu souhaité revenir en cours ? Je devais être timbrée, c'est pas possible !! »
« ChataRaichonParchekechandéchaware ! » dit son amie la bouche pleine de chou-fleur.
« Je suis d'accord avec toi… même si tu parlais une autre langue que moi. » se moqua Karen.
Gaïa lui tira la langue. Elles finirent leur repas, après avoir insulté Slimerick de tous les noms.
« Bon, c'est quoi le prochain cours ? » demanda Gaïa qui ne retrouvait plus son emploi du temps.
« Sortilèges » dit Lily qui lui lança un regard plein de reproche.
Ah. Déjà, elle se sentit soulagée d'aller dans un cours qu'elle maîtrisait un peu près. Gaïa aimait beaucoup la magie, mais était souvent dépassé par les évènements. De plus, sa Magie était inégale selon les matières. En Défense Contre les Forces du Mal, elle semblait rater tout ce qu'elle entreprenait. Un peu comme en Potions, mais en pire. Les professeurs précédents lui avaient plusieurs fois répété que c'était quelque chose qui demandait de la volonté. « Que feras tu si tu te retrouve face à face avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? » lui avait demandé Mr Potorin, le dernier professeur en liste. Elle n'y avait jamais vraiment songé... Elle s'en fichait, parce qu'après tout, qu'était-elle aux yeux de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? Une fillette de Sang mêlé. Il y en avait tout Poudlard et même partout dans le monde. Elle n'était pas malchanceuse à ce point là ! Cependant, en Sortilèges, elle semblait plutôt dégourdie, et excellait particulièrement dans les sorts de la vie courante, tels que ensorceler une cuillère pour qu'elle touille toute seule, ou la nappe, ou une aiguille pour raccommoder un accro. Elle s'était même mise à la couture magique, et les pulls qu'elle fabriquait étaient de plus en plus beaux.
Elle se cogna à quelqu'un, et voulu l'injurier, avant de se rendre compte que c'était Anthony. Il l'a regarda avec de grands yeux, et la surprise passée, l'embrassa fougueusement, sans retenu.
« Je suis si heureux de te voir ! » dit-il avec tant de sincérité que Gaïa se sentit mal à l'aise « Je t'ai cherché dans le train mais Orlando m'a montré son nouveau manuscrit sur les Runes, qui d'ailleurs lui a coûté une fortune, et je t'ai complètement oublié… »
La jeune fille se renfrogna. Il était très gentil mais il pouvait faire preuve parfois d'un manque de tact incroyablement énervant et vexant. Elle le regarda de nouveau son petit ami. C'est vrai qu'il était assez beau, avec ses cheveux bruns bouclés, qui lui arrivaient dans le bas du coup, ses beaux yeux marron et sa bouche fine. Il n'était pas spécialement beau, mais il était mignon.
« Euh… je suis désolé, mais je suis déjà arrivée en retard ce matin, alors tu comprends… »
« Oui je sais, ça a fait le tour du collège que tu avais réussi à faire enlever des points dès le premier jour… Mais ce n'est pas grave. J'aime avoir à protéger ma Dame. »
Il lui colla un bisou sur la joue et partit. Elle se mordit la lèvre. Elle n'avait pas besoin d'être protégé. Elle n'était pas faible. Qu'est ce qu'il pouvait être énervant par moment….
En entrant dans la salle, elle s'aperçut que les Serpentard partageaient leurs cours. Gaïa leva les yeux au ciel. Quand Dumbledore comprendra-t-il que ce n'est pas en mélangeant Serpentard et Gryffondor dans plusieurs cours que les choses s'arrangeront ?
« Il a de l'espoir à revendre, le p'tit père ! » chuchota Karen comme pour lui répondre.
« J'espère que ce n'est pas de moi que vous parlez, jeunes filles ? » demanda une voix fluttée derrière elles.
Le professeur Flitwik les regardait, les sourcils levés. Les deux jeunes filles commencèrent à bafouiller, se confondant en excuses, lui assurant que ce n'était pas de lui qu'elles parlaient.
« Mmmh… Sachez, jeunes filles, que j'ai une ouïe très fine. Ne vous avisez pas de bavarder. Si j'ai bien compris, vous avez déjà fait perdre assez de points à votre Maison. »
Le tout petit professeur s'en alla, leurs jetant un dernier coup d'œil. Le cours commença. Lily était la meilleure encore une fois, pour faire apparaître un objet d'un endroit à un autre. Mais Gaïa ne se débrouillait pas trop mal non plus. Cependant, Ruth et Nayumi semblaient en grande difficulté, et ne parvenaient qu'à faire parcellement disparaître l'objet en question, à savoir une cruche d'eau.
« Allons jeunes filles ! » s'exclama le professeur Flitwik « Votre mauvaise volonté me consterne. Je me vois dans l'obligation de vous donnez un devoir supplémentaire. »
Ruth devint blanche, et Nayumi se crispa sur la carafe, les dents serrées. Gaïa eut alors un petit sourire en coin. Karen également. Quelle belle vengeance pour elle, que de voir ces pestes qui l'avaient toujours rabaissé, ne pas réussir là où elle y arrivait. C'est vrai qu'il manquait encore l'anse, mais c'était toujours mieux que rien.
A la sortie du cours, Nayumi plaqua Gaïa contre un mur, tandis que Ruth tordait le poignet de Karen.
« Alors comme ça tu te fous de ma gueule ? » lui cracha-t-elle. « Si t'as un problème avec moi, Ackles, dis-le maintenant, histoire que je puisse te montrer ce que je pense de toi depuis que je t'ai vue dans le train. »
Gaïa soutint le regard noir et haineux de la Serpentard. Celle-ci lui colla une énorme gifle, qui résonna dans tout le couloir. Gaïa tomba par terre sous le choc.
« T'es qu'une moins que rien, Ackles. Une sale erreur de la nature. Pourquoi tu crois que t'as pas de père, hein ? Sang-de-Bourbe ! »
Elle lui envoya un coup de pied dans les côtes. Puis elle fit signe à Ruth de venir, et les deux jeunes filles s'en allèrent, un sourire mauvais sur les lèvres. Karen courut relever son amie, qui avait la joue rougie par le coup, et se tenait le ventre. Des larmes coulaient sur ses joues, et ses yeux semblaient scruter un univers invisible. Karen la secoua, mais elle ne réagit pas. Peut être Nayumi avait-elle raison… A force de le répéter, on finissait par le croire. Avait-elle vraiment une place dans cette école ? Des interrogations lui envahirent l'esprit. Les mots sont plus forts que les gestes. Les deux associés sont pires encore. Karen la prit doucement dans ses bras. Elle lui chuchota des paroles douces, pour la calmer. Elle la laissa la bercer, sans prendre en compte le fait qu'elle était dans une école, et que les cours n'étaient pas finis.
Fin du 2ème chapitre
Note de l'auteur : désolée, mais ce chapitre est court. Et oui, j'en suis moi-même confuse (avec mon synopsis je croyais que ça irait… comme quoi, faut faire gaffe avec ces trucs-là. Encore une idée de Kazy (NDLC : Quoi encore ? Qu'est ce que j'ai fais ? Pff ! ). Les prochains seront plus longs, promis !! Et vraiment désolé pour la médiocrité des paroles de la chanson du Choipeau… Je n'ai pas d'excuses, sauf que si je n'écris pas des poèmes, ce n'est pas pour rien !!
Preview 3ème chapitre: P.O.V. Karen
Une amie fidèle, une petite fille timide, une insolence mal appréciée, une amitié nouvelle.
