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Chapitre X
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Un sinistros seul sous la pluie
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En tête à tête avec sa bouteille de FireWhiskey, Sirius remuait de sombres pensées. À chaque coup de sonette chez lui, il sursautait malgré les nombreuses protections magiques installées tout autour par Dumbledore en personne. Mais il était en première ligne, il le savait. De nouveau, la sonette retentit. Sept fois en moins d'une minute. Ce devaient être des gosses. Sinon ils auraient ouvert la porte de manière plus brutale.
Sirius se leva, laissant tomber la bouteille par terre, et alla chercher un panier rempli de bonbons. Au départ, il les avait achetés pour Harry, mais depuis que son filleul et ses parents étaient sous le sort de Fidelitas, il ne pouvait plus les voir. Les gens devaient croire qu'il était le gardien du secret. S'il y allait, les gens qui le verraient penseraient que Sirius les menaient à eux et, en ne les trouvant pas, ils flaireraient la supercherie.
La sonnette retentit une huitième fois. Baguette en main, tout de même, il ouvrit le battant.
« Des bonbons ou un sort ! » cria la marmaille en sautant. Il y avait un fantôme, une sorcière – Sirius eut un léger sourire – et une citrouille géante.
« Encore dehors à cette heure-ci ? » railla t-il en souriant. « Hmmm... pour votre courageuse initiative, voici quelques bonbons. Et puis je n'aimerai pas que l'on me jette un sort, brrr ! » Il fit semblant de trembler, à la grande joie des gamins. Tout sourires, discutant de tout et de rien, leurs parents, tout aussi déguisés (loup-garou et louve-garou !) les surveillaient du coin de l'oeil, appuyés contre la barrière. Sirius se retint en riant de leur signaler que la peinture était fraîche. Tant pis, ce n'étaient que des costumes.
Et puis c'était trop tard.
Un léger sourire sur les lèvres, il ferma la porte. Les vapeurs d'alcool, sans l'air frais extérieur, lui remontèrent d'un seul coup. Il sentit son estomac se révulser et une envie de vomir sans précédent. Mais peut-être n'était-ce pas cela ? Peut-être était-ce le fait que le voyant vert, signe de la bonne santé des Potter, était passé au rouge.
Rouge vif.
Rouge écarlate.
Rouge sang.
Il ressera la prise sur sa baguette.
Peter... « SALE TRAITRE ! » hurla soudain Sirius. Il ouvrit la porte à la volée et les enfants, encore dans son jardin, s'éparpillèrent comme une volée de moineaux. Sans se soucier qu'ils étaient moldus, sa baguette luisante et crachant des étincelles rouges et or virulentes, il débacha sa moto qui l'attendait dehors et l'enfourcha. Devant leurs yeux, il décolla en hurlant.
Ses yeux, devenus noirs, se fixèrent sur l'horizon. Se fixèrent sur la fumée qui montait haut dans le ciel. Se fixèrent sur la marque des ténèbres apparaissant petit à petit.
Sa langue de serpent le narguait. Il grogna et mit les gaz.
Peter...
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Les pneus crissèrent en signe de protestation sur la macadam brûlant. L'eau par terre s'évapora sous la chaleur de la moto. La pluie avait commencé à tomber sans discontinuer pendant que Sirius volait par dessus les nuages noirs. La marque des ténèbres étaient si haute qu'elle était cachée par les gros cumulus. Sirius pensa que c'était mieux ainsi.
Il laissa tomber sa belle moto par terre, des étincelles jaillirent du contact de l'acier lustré et du sol goudronné. Il pénétra dans le jardin des Potter, et il découvrit Godric's Hollow comme jamais il ne l'avait vu.
La maison, ravagée, était en cendres. La pluie finissait d'éteindre quelques braises encore incandescentes et paraissait mettre un voile pudique sur la scène. Là où aurait dû se situer l'entrée se trouvait un corps. Les bras en croix, les yeux grands ouverts et révulsés, ses lunettes brisées, la monture encore sur son nez... James.
Sirius tomba à terre. La tête lui tournait, chaque goutte de pluie résonnait dans sa tête comme un glas. Sans réussir à se contrôler, il passa de sa forme humaine à sa forme animagus. Le chien fit quelques pas difficilement et se traîna dans une flaque d'eau, incapable de supporter son propre poids. Puis le chien redevint homme. Les larmes se mélèrent à la pluie. Sirius avança une main implorante vers son ami et s'effondra sur lui. Son corps secoué de spasme fit trembler celui de son défunt frère d'âme.
« James... James. »
Un instant homme, celui d'après chien. Il n'arrivait plus à contrôler sa forme, changeant au rythme de ses sanglots tout aussi incontrôlés. Sirius s'appuyait sur le torse de son meilleur ami. Il releva la tête et porta sa main à son visage.
« Mon frère... » Lentement, ses doigts carréssèrent son menton et remontèrent vers ses yeux. Il ferma ses paupiers et posa son front contre le sien. De nouveau spasmes de tristesse l'agitèrent, il se retrouva encore sous sa forme animagus.
Le sinistros, car cette nuit il en était bien un, leva les yeux au ciel. Les nuages noirs versaient encore leur fiel sur lui et le monde. Il hurla comme l'auraient fait les loups. Les chiens du quartier le rejoignirent dans son cri mais ils ne savaient pas pourquoi ils pleuraient. Sirius, lui, le savait. Il ne le savait que trop bien.
Il reprit forme humaine et son hurlement d'animal se termina en un « NON ! » à la volonté décroissante. Il finit en un pleur puis en un glapissement. Sirius chuchota pour son ami et pour lui-même des paroles compréhensibles de lui seul.
Mais ce qu'il voualit exprimer c'était son regret, sa trahison, sa vengeance et...son pardon. Il demandait pardon à James. Pardon pour lui. Pour Lily. Pour Harry. Sirius se releva, baguette en main, prêt à jeter un sort.
« Sirius ? »
« Hagrid... » souffla Sirius, soulagé de ne pas avoir à se battre. Il vit un paquet dans ses bras relmuer doucement. Du sang coulait un peu sur la couverture. Sirius se surprit à espérer que... « Harry ? »
« Oui. » la voix rauque du demi géant était encore plus cassée qu'habituellement. Il essuya une larme.
« Harry... » Sirius s'approcha, en larmes, et regarda le petit bout de chou s'agiter dans un sommeil apparemment non naturel. Des larmes finissaient de sécher sur ses petites joeus roses et rebondies. Le géant Hagrid avait dû lancer un sort de sommeil maladroit. Le gamin dormait mal. Sirius le lança à son tour et l'enfant tomba dans un sommeil sans rêves. Cela valait mieux. « Harry, mon petit, mon tout petit... » Sirius essuya ses larmes et releva la tête vers Hagrid. « Hagrid, donne-le moi ! Je suis son parrain, je vais m'en occuper. J'ai sa charge, je... »
« Non. » La voix d'Hagrid était innébranlable. « Dumbledore m'a demandé de le lui amener, j'obéis à Dumbledore. »
« Oh... » Sirius ne répondit rien. Hagrid vouait une confiance sans bornes et une dévotion tout aussi illimitée au directeur de Poudlard. Sirius sût qu'il était impossible de négocier la garde d'Harry, ou ne serait-ce que d'envisager de vivre encore seul parce que tout le monde pensait qu'il était le gardien du secret... La gorge de Sirius se serra à cette pensée.
On allait le tuer.
Pour un crime qu'il n'avait pas commis.
Pour un crime qui n'était qu'à moitié le sien.
« Prends ma moto pour rejoindre Dumbledore, je n'en aurai plus besoin. » Sirius ne regarda même pas Hagrid. Il avait trop peur que ce dernier se rappelle qu'il était censé être le gardien du secret.
« Sirius, tu es sûr que... »
« Oui. » il évita son regard une fois de plus. « Je vais rester ici. »
Hagrid posa une main sur son épaule et, en voulant témoigner sa sympathie à l'homme, lui broya l'épaule de sa main de géant.
« Courage. » Sirius n'en eu pas pour répondre. Il entendit vaguement le géant relever sa moto volante. La moto grinça quand le géant s'assit dessus. Il démarra et les effluves d'essence envahirent l'air. Sirius releva l'une de ses mèches trempées et collées sur son visage. Il vit un autre corps dans les décombres quand il s'avança.
« Lily... »
Son regard se durcit à la vue de sa chevelure rousse éparpillée dans les flaques et de son visage crispé dans la mort. Sirius serra un peu plus sa main sur sa baguette.
Il devait trouver le traître et le tuer. Il devait venger James, Lily, et Harry.
« Peter. »
Sirius transplana.
Et sa mémoire se brouilla, le souvenir laissa place à un autre. S'il s'était rappellé de James et Lily, Peter, lui, ne méritait pas qu'on se souvienne de lui. Il ne méritait rien.
Pas même la haine.
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Beuuuh. Siriuuuuuuuuus ! Snif.
M'enfin. Voilà. C'est l'avant dernier chapitre, le prochain sera le final. Je ferai pas de rar finales, sinon va supprimer mon compte (vu que c'est interdit de faire des chaps exprès pour les rar maintenant...)
Rar now !
Laumie : Mais, une histoire sans passages super tristes serait-elle une histoire ? That is the question ! Lol. Bzou miss !
Chrys63 : Merci pour tes deux reviews ! Voilà la suite en bonne et dûe forme, j'espère qu'elle t'a satisfaite ! Bzou !
Triple L : (tu l'as dit, tu n'en as pas réchappé ! XDDDD) Mais si, mais si, prends les applaudissements pour toi ! Très jolies révérences, c'est normal ! -clap clap clap- Lol. Merci la miss d'avoir aimé le chap, j'espère que çui là t'a plû aussi ! Bzou !
Jochou : Et nan, le chapitre 11, dans ma numérotation et pas celle de feufeupanet, c'est le suivant :P Patience XD Bzou !
KaKa La Zen : j'espère que tu as réussi ton devoir de français, lol. Confiance ! Courage ! Un petit chapitre en récompense de quoi. ;) Bzou !
M4r13 : Thanks ! Chou comme naissance et... bien triste comme mort familiale ? éè lol. Bzou la miss !
Et voilà. Titre du prochain et dernier chapitre (plus l'épiloque qui sera dans un chapitre à part publié en même temps mais qui ne fait que cinq six lignes) : Danse macabre.
Bzou les gens !
