Titre : Terre en Flamme
Auteur : (La) Puce
Disclamer : Les persos ne sont pas à moi… et non ! c'est tout à JKR…
Protection parentale :G (mais ça changera peut être…)
Livres : Tous les livres parus (donc les 5)
Résumé : 1976, l'époque des Maraudeurs. Le Seigneur des ténèbres monte en puissance. Une jeune fille doit vivre dans ce monde en péril. Et la question de base est : vers qui se tourner ?
Note de l'auteur (à savoir, moi) : Euh, ben je voudrais remercier encore une fois Kazy, ma grande et merveilleuse correctrice (et aussi une dessinatrice de talent niark !! vous verrez sur mon blog !!) qui est à la fois stimulante et remontatrice de moral (je sais, je sais ça ne se dit pas, mais j'aime bien inventer des mots !!) Merci également à Badmoony, qui j'espère restera fidèle à ma fic. Voilà, j'espère aussi que la suite vous plaira… blabla habituel… je tiens également à préciser que en vue de mon conseil de classe et de mes notes peu brillantes, je vais devoir limiter mes loisirs à bosser, dormir, manger… dons l'ordi n'étant que très peu inclus, vous allez devoirs attendre (ouai bon c'est pas comme si le suspens était à son comble non plus !!) un peu pour le prochain chapitre…
Résumé du chapitre précédent : Gaïa est une sorcière qui n'a jamais connu son père sorcier, et vit avec sa mère Moldue, qui ne supporte pas la Magie. Arrive enfin la rentrée, où elle pourra se libérer de ses angoisses dues au complot mondial qui se trame… Le premier jour pour notre héroïne a été une catastrophe. En plus d'être arrivé en retard au premier cours de l'année, elle se fait coincer par Nayumi et Ruth qui la frappe et l'insulte… Dur, dur…
Terre en FlammeChapitre 3 : Quand la jeunesse débarque...
Elle se laissa glisser contre le mur. Elle resta là pendant de longues secondes à regarder les nuages passer. Elle détestait le mois de Septembre. Les journées étaient encore belles et il ne faisait pas encore très froid, mais l'idée de se retrouver entourée de personnes qui la surpassaient en tous points la contrariait. Non, ça ne la contrariait pas, ça la frustrait. Elle n'avait jamais aimé les rentrées scolaires, parce que les mauvais souvenirs de l'année précédente ressurgissaient, les personnes qu'elle ne supportait pas étaient toujours là, et que les nouvelles épreuves allaient être pires que celle d'avant. Elle soupira. Qu'est ce qu'elle se sentait petite, inférieure, minable…
Elle fouilla dans la poche intérieure de sa robe de sorcière et en sortit une cigarette. Karen n'était pas une fumeuse à part entière, mais il lui arrivait par moment de vouloir décompresser. Elle l'alluma à l'aide de sa baguette, et tira une longue taffe. Les yeux fermés, elle essaya d'oublier quelques instants où elle était. Le tabac lui faisait tourner la tête. Elle n'aimait pas cette sensation. Mais au moins elle ne pensait plus à rien d'autre. Elle finit par écraser la cigarette à moitié finie contre le mur, en esquissant une grimace. Si son père savait, il la tuerait. Son père était fumeur, et il détestait que l'on gâche. Un sourire mélancolique vint remplacer la grimace de dégoût. A cette heure ci, sa mère devait sûrement préparer le déjeuner, et se dépêcher pour que tout soit en ordre au retour de son père, qui travaillait dans une agence immobilière. Joy Fulèna travaillait à mi-temps en tant que aide-soignante dans l'hôpital de Staplelfield. Karen se souvenait du jour où elle avait reçu sa lettre de convocation pour Poudlard. Elle l'avait toujours soutenue. Sa petite sœur, Katia, qui venait d'avoir dix ans, espérait très fort pouvoir entrer dans l'école de sorcellerie. Karen se renfrogna. Non pas qu'elle ne voulait pas que sa sœur soit dans la même école qu'elle, ce qui aurait pu lui permettre d'avoir un peu de famille près d'elle, mais elle avait peur qu'elle n'entre dans un monde qui allait se détériorer avec le temps. L'ombre de Celui-Dont-On-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom se faisait chaque jour un peu plus présente, chaque jour on la sentait un peu plus. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait refuser à sa sœur ce qu'elle désirait depuis toute petite. Combien de fois l'avait-elle entendue dire qu'elle désirait devenir une sorcière lorsqu'elle serait plus grande ? Elle soupira, se réjouissant de ne pas avoir à faire un jour ce choix.
Elle regarda autour d'elle. Elle se trouvait derrière l'aile Est de Poudlard. Au loin, on voyait la Forêt Interdite, qui comme à son habitude semblait vraiment très calme. Il allait falloir, cette année encore, devoir expliquer aux premières années combien les apparences pouvaient être trompeuses. Et puis il y avait l'immense parc, bordé un peu plus loin par le lac. Elle se releva, car le vent commençait à lui mordre les joues. Elle rentra dans le hall et aperçu Lily donner une leçon à un troisième année qui voulait changer son camarade en chaussette apparemment.
« Je pourrais te coller pour ton comportement, Benitee ! » s'exclama la rouquine « J'espère pour toi ne plus te revoir à jouer à ça, si tu tiens à garder tes « parties » ! »
Le garçon vira au blanc, acquiesça, et s'enfuit jetant des regards apeurés dans la direction de la préfète. Karen s'approcha d'elle.
« Et ben !! » siffla-t-elle d'admiration « Je ne te reconnais plus là, ma petite Lily ! C'est quoi cette menace de lui ôter ses… »
« Il faut savoir utiliser les bons arguments parfois ! » dit-elle les joues rosies par la colère « ça fait plusieurs fois que je le coince, mais à chaque fois il recommence !! Espérons que la menace ait fait mouche cette fois ! »
« Benitee, ce n'est pas celui qui essaye de ressembler à Potter ? »
« Si, hélas ! » soupira Lily « Et il l'imite à la perfection… »
« Je vois… Tant qu'il ne te drague pas, ce sera toujours ça de gagné. »
Lily lui jeta un regard désespéré.
« Non ? »
« Non, bien sûr que non ! Disons que je limite ce risque… »
Karen pouffa. Lily était vraiment un cas. Jamais Karen n'oserait lui avouer, mais d'un certain côté elle l'enviait. Elle était préfète, un des plus beau garçon de l'école l'aimait, elle était drôle, belle, elle réussissait là où tout le monde échouait… Une élève modèle en somme. Elle se gifla mentalement. Si son amie l'avait entendue, elle aurait très mal réagi. « Personne n'est parfait » aurait-elle dit. Il faut dire qu'elle avait un très fort caractère.
« Et Gaïa ? » lui demanda-t-elle « Comment va-t-elle ? »
« Ça va, elle se repose depuis hier. »
« Je comprends pas pourquoi elles s'en sont pas prise à moi ? »
« Tu n'étais pas avec nous. Elle voulait juste se défouler parce qu'elles n'ont pas réussi. Le fait qu'on se soit moqué n'était qu'un prétexte. »
Elles se dirigèrent vers la Grande Salle pour aller déjeuner. Faith accourut quand elle les vit entrer.
« C'est quoi cette histoire avec Gaïa ? C'est une blague j'espère ? »
Karen secoua la tête.
« C'est la bande à May. Elles nous ont coincées après le cours de Flitwik…»
« Merde ! Vous ne pouviez pas faire attention !? »
« Quoi ? Comment ça on ne pouvait faire plus attention ? » s'étouffa Lily
« Parce que si ça arrive aux oreilles des professeurs, May va être furieuse. Et quand elle est furieuse, c'est à nous qu'elle s'en prend. »
« Faith, malgré tout le respect que je te dois, ferme-la et sois moins égoïste. Gaïa est obligé de sécher les cours tellement elle est mal. »
La jeune fille ne bougea pas, mais Karen savait qu'elle l'avait touché. Jamais elle ne montrerait qu'elle reconnaissait avoir tort.
« Faites attention, c'est tout ce que je vous demande. May est capable de beaucoup de choses. Tu le sais Karen. Surtout en vue de ce qui se passe en ce moment. »
Karen opina de la tête. May pouvait être quelqu'un de vraiment horrible quand elle l'avait décidé. Et depuis mai, cette garce ne cessait de s'en prendre à Gaïa. Depuis que Gaïa sortait avec Anthony. May et Anthony étaient cousins. Ils étaient même très proches, et leurs relations étaient parfois plus qu'ambiguës. May n'avait déjà pas apprécié le fait que son cousin adoré la délaisse quelque peu, mais quand elle a su pour Gaïa, elle avait à l'époque Elle avait frôlé la crise d'hystérie Et non seulement elle s'acharnait sur la petite copine, mais également sur ses condisciples, à savoir Faith et Edith. Son cousin l'avait supplié de ne pas en parler à ses grands parents, ce qu'elle fit bien à contre cœur. Sa haine envers sa rivale n'avait fait que redoubler, et d'après Faith, elle était dans un état de rage hallucinant. Mais il n'y avait pas que son antipathie envers Gaïa qui était à craindre. Car elle partageait les mêmes idées que Celui-Dont-Le-Nom-Ne-Doit-Pas-Être-Prononcé, et c'était là, le pire. Qui sait ce qu'elle fera quand elle aura « adhéré » aux Aspirants ? Karen frissonna. May utilisait parfois des sorts à la limite de la Magie Noire, alors si un jour quelqu'un lui en apprend de plus puissants…
« Et sinon, elle va bien ? » demanda-t-elle
« Elle a fini de roupiller et elle a bien décidé de ne plus flancher devant ces sales pestes prétentieuses… » dit une voix derrières elles.
Gaïa était là, debout, aussi fraîche qu'on pouvait l'être après avoir pleuré une bonne partie de la veille. Elle était plutôt pâle et ses yeux étaient bouffis. Cependant elle souriait franchement, ce qui était bon signe en général.
« Bon, c'est pas tout, mais j'ai super faim… » dit-elle comme pour éviter les regards compatissants de ses amies, ainsi que les paroles réconfortantes, qui ne faisaient généralement que ressurgir les larmes refoulées. « Qui m'aime me suive… » ajouta-t-elle
« Ne contrarions pas nos estomacs. » lança Lily, sur un ton faussement exaspéré
Faith rejoint les autres Serdaigle, et ne semblait pas ravie d'être à proximité de May. Gaïa s'assit, et se saisit du plat de pommes de terres. A la vue de la jeune fille qui s'empiffrait (car c'est bien le mot qu'il convient), ses deux amies sourirent.
« Et au fait, qu'est ce que j'ai raté ? » demanda la jeune fille, qui venait d'avaler une tranche de rôti.
« Le cours de Botanique, où on a commencé à étudier les Bariolicus Philotrosopique… » commença Lily
« A tes souhaits… » se moqua Gaïa
« Pour te résumer, c'est une plante… »
« Non ? » ironisa-t-elle
Regard noir de Lily –pardon, vert.
« Je disais donc une plante qui possède la propriété, entre autre, de rendre une personne joyeuse ou dépressive, selon les tendances de la personne. Le pire, c'est que quand on est sous le charme de la plante, on dit tous ce qu'on a sur le cœur. Avec sa sève, on fabrique du Whisky Pur-Feu. On n'a fait que le cours théorique, donc au prochains cours ce sera la présentation de la plante. » ajouta Lily
« Et… Tu crois qu'on peut se porter pâle quand elle nous la présentera ? » demanda Gaïa
« Et ce matin, on a eu cours d'Histoire de la Magie, sur la restriction des circulations des Vampires, depuis le massacre de Sura Mare. » reprit-elle sans faire attention à la question
« T'as même retenu le nom de la ville ? » s'exclama Karen admirative devant la mémoire de son amie.
« Et le nom de la ville, et le nombres de moldus morts pendant cette nuit là. »
« Combien ? »
« 213 morts, 42 nouveaux vampires et 458 blessés, le tout revenant à 713 victimes en une seule nuit. » répondit fièrement Lily
Karen écarquilla les yeux. Se rappeler de sur quoi traitait le cours de Binns était déjà exceptionnel, mais le connaître par cœur était un exploit avec un grand E. Non, décidément, Lily était un cas.
C'est à ce moment là que choisis Anthony pour venir dire bonjour à Gaïa. Karen leva les yeux au ciel. Comme elle le détestait ! Ce n'était pas seulement physique, comme semblait le croire ses amies, c'était mystique. Un peu comme si l'aura même du garçon l'horripilait. Le simple fait de le sentir jeter un sort lui était désagréable. Elle l'avait ressentit dans le train, au début de la première année. Dès qu'il lui avait adressé la parole, elle avait sentit l'antipathie pour ce garçon lui couler dans les veines. Autant auparavant, elle ne se gênait pas pour le critiquer ouvertement, autant depuis qu'il s'était entiché de son amie, elle ne faisait que quelques allusions, respectant malgré tout le choix de Gaïa.
« Gaïa ma chérie, je ne t'ai pas vue de la journée. Et hier soir non plus. Qu'est ce qui s'est passé ? » demanda-t-il après l'avoir embrassée.
Karen esquissa une grimace. Elle mourait d'envie de lui demander pourquoi il ne s'était pas inquiété plus tôt, mais le regard de Gaïa la fit taire. Elle n'était pas menaçante, au contraire. Elle semblait comblée. Comblée ! Elle eut un haut-le-cœur. Elle essaya de se ressaisir.
« Je… J'étais malade. » dit elle avec un sourire gêné.
« Décidément, t'as vraiment pas de chance en ce moment ! » dit-il en riant.
Elle le regarda choquée. Non, mais quel manque de tact ! Sa petite amie était malade et il se moquait d'elle ! Quel goujat ! Lily non plus ne semblait pas apprécier l'absence de finesse dont il faisait preuve.
« Et oui… Ce n'était pas ma journée je crois… » dit-elle, les joues rougies
« C'est la cas de le dire ! Il n'y a vraiment qu'à toi que ça arrive ! » continua-t-il
Karen grinça des dents « Self-control, self-control… » répétait-elle sans cesse dans sa tête, repensant aux cours de Yoga que sa mère prenait.
« May est comme toi : il lui arrive toujours des embrouilles, je ne sais pas pourquoi, elle les attire. Quoique elle ne m'a pas – ou devrais-je dire ne m'a plus - pour régler ses problèmes…»
C'était trop. Karen se leva brusquement de sa chaise, grommela qu'elle allait réviser quelque part, et sortit de la Grande Salle. Il fallait qu'elle sorte. Il fallait qu'elle évite sa présence, si elle ne voulait pas commettre un meurtre. Elle se dirigea vers le parc, avec l'intention de reprendre une cigarette. Empruntant toujours le même chemin, elle retrouva vite le coin où elle s'était trouvé à peine deux heures auparavant. Elle mis sa main dans sa poche, quand soudain elle entendit des gens venir. Elle planqua le paquet qu'elle avait dans sa main.
« Qu'est ce que tu caches, Fulèna ? » demanda une voix derrière elle.
Black. Décidément c'était la journée des égocentriques ! Il était accompagné de Remus Lupin, qui contrairement à son ami n'avait pas un ego démesuré. Elle se sentit rougir. Elle se haïssait nuit et jour pour ça.
« Je ne cache rien. Et toi où as-tu caché tes groupies ? »
Elle se mordit les lèvres. Mon Dieu qu'elle était mauvaise en répartie ! Sirius esquissa un sourire moqueur. Contre toute attente, il ne répliqua pas. Elle se mit à regarder Remus, qui jetait à Sirius des regards noirs. Elle ne comprit pas trop le jeu qu'ils jouaient tous les deux. Sirius semblait tiraillé entre l'envie de lui répondre, et… quoi d'ailleurs ? En tous les cas, c'est cette raison qui l'emporta car il partit, en marmonnant et en traînant des pieds. Remus lui lança un sourire gêné. Elle resta pendant quelques secondes, s'étonnant encore du peu de combativité de la part de Black.
« Excuse-le, il est un peu… nerveux ces derniers temps… » dit Remus
Elle se retourna. Remus semblait épuisé. Comme toujours. Elle avait toujours vu, elle avait ressenti une puissante atmosphère autour de lui. Quelque chose d'effrayant par moment. Elle ne l'avait remarqué qu'en deuxième année, quand James et Sirius le suivaient d'un peu trop près, comme pour le surveiller. Remus était quelqu'un de discret d'ordinaire. Or ce jour là, il était entré dans une colère noire, dégageant comme une aura malsaine, qui la fit trembler elle, mais elle eut l'impression que c'était les murs même qui vibraient. Elle ne sut que plus tard qui il était vraiment. C'était purement hasardeux. Mais elle savait. Son grand secret, ce grand mystère que le premier sorcier pouvait palper autour de lui. Elle savait ce que personne ne devait savoir, et par moment, elle avait peur. Elle en avait honte, mais elle avait peur. Remus, qui était vraiment mal à l'aise, se retourna.
« Eh ! Lupin, attend ! »
Il se retourna.
« Pourquoi Black n'a pas répondu ? Je suis du menu fretin pour lui… »
« Je… Je ne sais pas… Un coup de fatigue sans doute… » dit-il avec un manque de conviction incroyable.
« Autant mon sens de la répartie est grotesque, voire minable, autant toi tu ne sais vraiment pas mentir… » dit-elle avec un sourire sarcastique.
Il soupira.
« Si je te le dis, je suis mort. »
« T'es pas obligé de me le dire directement… »
« Je crois que tu n'as pas compris. Je suis vraiment dans la merde si je te le dis. »
« Alors, réfléchissons… Il faut que ce soit quelqu'un de ton entourage proche, puisque tu insinues que c'est une sorte de secret. »
« Fulèna, s'il te plait… Tu ne pourrais pas comprendre… »
« Ça ne peut pas être Peter, il n'est pas assez costaux. Sirius est partit, donc ça ne peut être que James ! »
« Je ne veux pas savoir ! Echafaude des théories si tu veux moi je… »
« Donc James a demandé à Sirius de faire quelque chose. Et il est évident que je suis incluse dedans… »
« N'importe quoi ! »
« L'objectif de James Potter depuis ces dernières années est de conquérir Lily… »
« Non !»
« Mais en quoi cela me concerne-t-il ? »
Il fit mine de partir, rouspétant qu'il ne voulait rien entendre, qu'elle disait n'importe quoi. Soudain, l'évidence se fit voir.
« James a demandé à Sirius de ne pas être désagréable avec les amies de Lily, pour qu'elle ne lui reproche pas que ses ami emmerdent les siens ! »
Remus se raidi. Karen jubilait. Elle était dotée d'une logique imparable, ce dont elle avait toujours été très fière. Il soupira une nouvelle fois.
« Le pire c'est que il n'y a pas que à Sirius. Peter et moi sommes censés bien nous comporter en votre présence, à Lily, Ackles, toi, et même Rokwood. Non pas que j'ai des problèmes avec l'une d'entre vous, mais je suis sans cesse en train de surveiller Sirius. Dès qu'il s'approche de l'une d'entre vous, c'est plus fort que lui. »
Karen se retint de rire. Remus semblait vraiment accablé par la mission qui lui était confiée Et dans un sens, ça le rendait plus humain.
« C'est pas comme ça que Potter va s'attirer les grâces de Lily… » dit Karen dans un sourire. « Il s'y prend plus mal que je ne le croyais… Je crois qu'on va devoir se coltiner notre amie et ses superbes critiques de James Potter encore longtemps. » ajouta-t-elle dans un soupir.
« Pardon ? »
« Ben quoi ? Je suis sûre qu'elle arrêterait de nous en rabattre les oreilles si au moins ils s'entendaient bien… »
« Oula ! J'en suis même pas sûr ! » s'exclama Remus en riant.
« Il faut comprendre Lily. James n'est pas ce qu'on peut définir comme le parfait gentleman… » ajouta Karen.
« Il fait des efforts. »
« Lily est rancunière. »
« James est persévérant. »
« Alors il a peut être sa chance… » soupira Karen
« Espéreront qu'il n'attendra pas toute sa vie… Je me vois mal jouer les entremetteurs jusqu'à mes soixante ans… »
Karen se mit à rire. Ils ne s'étaient pas rendu compte qu'ils avaient marché jusqu'au lac. Il regarda sa montre.
« Ah ! Je crois qu'il va falloir y aller. On a cours. »
Elle hocha la tête. Le cours de Défense Contre les Forces du Mal était certes un cours très attendu, mais elle aurait préféré continuer à se balader ainsi encore un peu. Ils se dirigèrent donc vers le château. A l'entrée se trouvait le reste des Maraudeurs, qui parlaient avec une grande excitation.
« Je te laisse ici, Fulèna. On se retrouve en cours tout à l'heure. »
Elle lui sourit. Elle entra dans le hall, et voulut monter les escaliers, quand elle vit une toute petite silhouette s'avancer timidement sur le seuil, ne cessant de regarder autour d'elle. Ses cheveux châtains étaient coiffés en deux petites couettes hautes. Elle avait de grands yeux noirs, et des petites taches de rousseur sur son nez légèrement en trompette. Elle portait une petite jupe rose, ainsi qu'une chemise à col rond, sur lequel était superposé un petit pull beige. Elle portait un uniforme. Mais sûrement pas celui de Poudlard ! Et elle semblait vraiment trop jeune pour être une première année qui aurait raté le train. Karen s'approcha de la petite fillette. Elle lui posa la main sur l'épaule, ce qui la fit sursauter. Elle se retourna brutalement.
« Non, non, n'aies pas peur !! »
Elle la regardait de la tête aux pieds. Karen se mit à sa hauteur, ce qui lui fit assez mal au dos.
« Comment tu t'appelles ? »
Elle baissa la tête.
« Quel âge as-tu ? »
Elle ne releva pas la tête.
« Tu boudes ? Je te fais peur ? »
Pas un mot. Elle se tortillait sur ses pieds, visiblement très intimidée.
« Bon, est-ce que tu peux au moins me dire ce que tu fais ici ? Ce n'est pas un endroit pour les enfants… »
Elle murmura quelque chose. Karen lui demanda de répéter, en tendant l'oreille. Mais contre toute attente, elle hurla. Karen atterrit sur les fesses. La petite fille explosa de rire, en la pointant du doigt. Karen se massa l'oreille. Elle qui la croyait timide, elle dû reconnaître qu'elle s'était bien trompée : cette petite peste cachait bien son jeu sous ses airs de petite timide. Elle se releva, les joues rouges de fureur de s'être fait avoir comme ça. Elle l'attrapa par les bras.
« Bon, assez joué la comédie ! Tu vas me dire qu'est ce que tu fais là ? »
« Brûlopot. »
« Quoi ? »
« Brûlopot. »
Karen la regarda avec incrédulité. Pourquoi répétait-elle le nom de son professeur de Soins aux Créatures Magiques ?
« Bon, je vais t'emmener à la salle des professeurs, eux sauront sûrement quoi faire de toi… »
Elle lui prit la main, et lui fit monter les escaliers. La première étape fut simple, mais dès qu'elle vit les escaliers, elle devint insupportable. En premier, elle voulu dire bonjour à tous les tableaux présents. Karen eut beaucoup de mal à l'en dissuader, surtout que les tableaux eux-mêmes se liguèrent contre l'adolescente « Pour une fois que quelqu'un s'intéresse à nous !! » s'écria le portrait de Lady Vivian de Rennedon, « Espèce de mal-polie, vous donnez un mauvais exemple à cette enfant !! » lança celui d'un mage à l'air particulièrement ronchon. Et puis, la petite s'amusait avec les escaliers. En effet, eux aussi semblaient joueurs sous son influence. La pauvre jeune fille lui courut après pendant au moins dix minutes. En plus d'avoir une voix horriblement aigue et forte, elle était rapide comme ce n'était pas permis. Quand enfin elle l'attrapa, elle la tira par le col jusqu'à la Salle des Professeurs, espérant de toutes les forces qui lui restait que Brûlopot était là. Elle alla frapper à la porte en chêne, retenant désespérément la petite peste qui voulait voir tout ce qu'elle voyait. « J'espère que c'est une blague et qu'ils vont la renvoyer dans son asile de fous !! » pensa-t-elle alors que le professeur de botanique Mrs Chourave ouvrait. C'était une femme aux joues rondelettes et roses, qui s'empourpraient pour un rien. Elle arborait le plus souvent un sourire jovial, qui la rendait sympathique aux yeux de tous les élèves. Ses cheveux bruns rêches étaient attachés dans un chignon échevelé. De plus, son humour et sa vitalité rendaient n'importe qu'elle plante digne d'intérêt. C'était en somme, un professeur que l'on appréciait en général, sauf si on s'appelait Rogue.
Le professeur posa ses yeux violacés d'abord sur Karen, qui en plus d'être décoiffée par la longue course qu'elle avait faite, était cramoisie, puis sur la petite fille aux grands yeux, qui dès l'ouverture de la porte s'était instantanément calmée. Son expression changea : ce qui devait être de l'incompréhension et du reproche, devint étonnement et stupeur.
« Pouvez-vous me dire, Miss, ce que fait cette jeune personne à Poudlard alors qu'elle ne semble pas avoir l'âge requit. »
« C'est bien là le problème, professeur… » dit-elle timidement, légèrement intimidé par la voix sévère de la Dame si aimable d'ordinaire. « Elle était dans le Hall. Alors quand je l'ai vue, je me suis approchée, et je lui ai demandé d'où elle venait et qui elle était, et même qu'elle ne m'a pas répondu, et ce n'est qu'après qu'elle n'a pas arrêté de prononcer le nom d'un professeur alors moi j'ai voulu l'emmener et comme on a été un peu retardé… (elle lança un regard noir à la fillette qui lui répondit avec un sourire d'ange), on n'arrive que maintenant. » finit-elle en expirant.
« Quel professeur cette jeune personne souhaiterait-elle rencontrer ? » demanda-t-elle méfiante.
« Il s'agit de… » elle se reprit « du professeur Brûlopot. »
Elle écarquilla les yeux. Karen sourirait intérieurement. Cette petite peste allait se faire disputer, elle va se faire disputer, elle va se faire disputer, et ce sera bien fait nananananère !! Elle secoua la tête. Si elle aussi commençait à retomber en enfance…
« Il est en cours avec des troisième année en ce moment. Je crains que vous n'en soyez responsable jusqu'au prochain cours. »
Karen ouvrit la bouche en signe de protestation. Ah non ! Pas une heure de plus. Elle allait la rendre complètement chèvre !!
« Mais professeur… il y a que j'ai cours et… »
« Et quoi ? Vous n'allez tout de même pas laissez cette pauvre enfant sans surveillance dans un château enchanté, qui recèle mille dangers à la ronde pour quelqu'un d'inoffensif comme elle… »
« Mais… Mais… »
« Allons ! Votre manque de sensibilité me désole ! Je retire vingt points à votre maison pour mauvaise volonté si vous continuez… »
Karen se résigna. La porte se referma brutalement devant elle, laissant l'adolescente face à la diablesse.
« Non, mais il est pas question que je fasse la baby-sitter ! »
Elle prit la main de la petite fermement.
« Eh ! Tu fais mal !! » s'écria-t-elle « Où tu m'emmènes ? »
« A l'infirmerie. Peut être que Pomfresh saura quoi faire de toi… »
Elle la tira jusqu'au dernier étage. Lorsqu'elle entra dans la pièce, Pomfresh était attablée à son bureau et écrivait frénétiquement sur un bout de parchemin. Karen se racla la gorge, et l'infirmière leva à peine la tête et se remit à écrire.
« Que faites-vous ici, Miss Fulèna ? Vous ne devriez pas être en cours ? »
La jeune fille leva les yeux au ciel. Elle aimerait bien y être en cours. Mais non ! Il avait fallu qu'elle croise cette affreuse petite garce et qu'elle lui pourrisse sa journée.
« Je suis venue parce que je ne sais pas quoi faire… »
« Les problèmes de cœurs ne me concerne pas. Si vous ne me dérangez que pour ça… »
Elle continuait à remplir des cases, avec des noms incompréhensibles.
« Mrs Pomfresh, je ne viens ni pour un problème de cœur, ni pour un quelconque mal de tête ! Je viens parce que j'ai un monstre dans les pattes !! »
« Adressez-vous au professeur Brûlopot dans ce cas ! »
« C'est bien LA, le problème ! Il n'est pas là ! »
Elle releva enfin la tête, ne comprenant pas vraiment. Puis ses yeux gris se posèrent sur la petite fille. Elle lâcha sa plume. Et ben ! Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour attirer l'attention !
« Que fait cette enfant ici ? »
« Je n'en sais rien ! Et je ne veux pas le savoir ! Bon, j'ai cours, alors je vous la laisse ! »
« Pardon ? Cette jeune personne ne pas rester là ! » s'exclama Pomfresh.
« Et pourquoi je vous prie ? »
« Parce que ceci est tout sauf une garderie, et que je n'ai pas que cela à faire que de m'occuper d'elle ! » dit-elle en montrant le petit tas de parchemins.
« De toute façon, ce n'est pas d'une garderie dont elle a besoin, c'est d'une ménagerie… (l'infirmière n'écoutait déjà plus, tandis que le démon la fusillait du regard.) Et moi ? Vous ne croyez pas que j'ai autre chose à faire ? »
Karen était estomaquée ! Et dire que les profs n'avaient cessé de lui répéter que l'école est d'abord pour les élèves, et pas pour les professeurs… Pff… Tous des menteurs.
« Débrouillez vous ! »
« Bon, puisque c'est comme ça, je vais l'emmener à Dumbledore ! C'est le directeur, c'est lui qui est responsable des gens ici, quelque soit leurs âges… »
« Le professeur Dumbledore est en réunion. Je vous déconseille d'y aller… » dit Pomfresh en recommençant à gratter.
Karen n'en pouvait plus. Elle sortit de l'infirmerie, et se dirigea au hasard dans les couloirs. Elle était épuisée. Elle soupira. Pourquoi fallait-il que lorsqu'elle essayait d'éviter un monstre, un autre lui retombe dessus ? Elle devait avoir un mauvais Karma…
« Dis, on peut aller voir le Calamar Géant ? »
Elle la toisa méchamment. Parce qu'en plus elle avait des relations à entretenir ?
« Non, on ne va pas aller voir le Calamar Géant. »
« Les Licornes alors ? »
« Non plus ! »
« Les loups Garous ? »
« Non »
« Les Farfadets ? »
Non mais elle se croyait au Pays d'Alice des Merveilles ou quoi ?
« Non ! »
« Les Crabes cracheurs de Feu ? Les Pzertalpiles suceurs de sang ? Les Néocataclus à poil vert ? Les goules ? Les Maxaculanea des ténèbres ?»
Mais de quoi elle parlait ? Karen la regarda d'un air ahuri. Elle était assez bonne en Soins au Créatures Magiques. Elle était même douée, parce qu'elle était douce avec n'importe quelle race. Mais elle ignorait totalement à quelles bêtes elle pensait.
« Tu es à Poudlard et tu sais pas ce que c'est qu'un Maxaculanae des ténèbres ? »
Karen s'étouffa à moitié. Non mais pour qui se prenait-elle celle là ? Elle était aussi méprisante que May, si ce n'est plus.
« Tu te fiches de moi c'est ça ? »
Elle soupira, visiblement accablé par l'ignorance de Karen.
« Un Pzertalpiles suceur de sang est une sorte de reptile en apparence, qui se nourrit de sang. Il est souvent plus attiré par la Magie, qu'il sent à plus de vingt kilomètres. Et ainsi, il boit en même temps que le sang toute la magie qu'il y avait dedans. Un Néocataclus à poil vert est une espèce en voix de disparition, qui vit dans les forêts tropicales. Sa fourrure est recherchée pour ses propriétés de camouflage, que les sorciers utilisent pour la fabrication des capes de Dissimulation, ou pour les plus beaux et les plus rares, les capes d'Invisibilité. Et les Maxaculanae des ténèbres n'est que le nom savant de la furie. »
Karen resta bouche bée. Cette fille ne devait pas avoir plus de huit ans, et elle savait le nom et les caractéristiques de créatures qui n'étaient connu que des Zoomages. C'est décidé, elle allait se suicider. Si même une petite fille la surpassait, c'était qu'il n'y avait plus rien à faire.
« C'est quoi ton nom ? » demanda-t-elle
« Si on te le demande, tu diras que tu ne sais pas ! »
« Mais euuuuuh !! Dis moi ! »
« Sinon quoi ? Tu vas te mettre à pleurer ? » se moqua Karen
Et c'est ce qu'elle fit. Elle hurlait, pleurait, braillait comme ce n'était pas permis. Et le pire, c'est qu'elle avait de vraies larmes ! « Sale peste ! » songea l'adolescente les mains sur les oreilles. « Elle va finir pas attirer tout le monde ici ! » Elle tenta de la calmer.
« D'accord, d'accord, je vais te dire comment je m'appelle. »
« OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !!!! »
« Karen, je m'appelle Karen !! » la supplia-t-elle
Elle se calma aussitôt.
« C'est moche. »
« Tu peux parler, je ne connais même pas le tien ! »
« Wendy. »
« Désolé mais, Wendy dans Peter Pan, elle est quand même pas très intelligente…»
« Peter qui ? »
« Peter Pan. C'est le petit garçon qui refusait de grandir et qui s'est enfuit au pays imaginaire… »
« Je connais pas ce garçon. »
« Quoi ? Tu es une petite fille et tu ne connais pas Peter Pan ?»
Elle lui tira la langue.
« C'était drôle !! C'est quoi l'histoire de Peter Pin ? »
« Pan ! Peter Pan. Et qui te dis que je n'ai pas autre chose à faire que de raconter une histoire à une sale gamine dans ton genre ? »
« Si tu refuses, je me remets à pleurer. »
Karen soupira. Il n'était pas question qu'elle refasse le numéro de l'alarme. Cette petite est un dictateur en puissance. Karen s'assit sur le rebord d'une fenêtre, et elle fut rejointe par Wendy, toute contente d'être obéie. Et Karen lui raconta l'histoire de Peter Pan. Elle se rendit compte que la petite se laissait vite porter par l'histoire, et qu'elle se montrait très attentive aux moindres des paroles de l'adolescente. Elle frémit quant le Capitaine Crochet fit sauter l'arbre des Garçons Perdus, et riait quand le crocodile voulut manger le méchant. Lorsqu'elle eut fini, la petite fille lui demanda si elle n'avait pas inventé. Elle prit le même air accablé qu'elle avait eut un peu plus tôt et lui dit :
« C'est une histoire que tout le monde connaît ! Tu n'as vraiment aucune culture… »
« Et puis de toute façon, tu racontes très mal les histoires… »
« Si t'es pas contente… »
Wendy lui tira la langue. A ce moment là, le professeur Brûlopot arriva, en nage et assez déboussolé. Sa longue barbe rousse cachait sa bouche déformée par une grimace. Il devait avoir couru.
« Miss Fulèna, j'ai reçu un hibou, et je vous avoue ne pas comprendre ce qu'il se passe. » dit-il essayant de cacher son essoufflement.
« Je sais, moi aussi, je … »
« Wendy ? »
L'homme qui ne devait pas avoir plus de quarante cinq ans venait d'apercevoir la fillette.
« Wendy, enfin, qu'est ce que tu fais là ? »
Karen avait envie de lui répondre que c'était la question que tout le monde se posait, mais elle s'abstint.
« Ben, je voulais savoir comment c'était où tu travaillais… » dit-elle beaucoup moins sûre d'elle.
« Mais, comment… comment est ce que tu es venue ? »
« Ben, j'ai demandé à Maman… » dit-elle timidement.
« Quoi ? Parce qu'en plus c'est elle qui t'a emmenée ici ? »
Elle baissa la tête. Karen ne savait pas où se mettre. Elle avait la désagréable impression de n'être pas au bon endroit.
« Oui. »
« Comment ça se fait ? Elle est inconsciente ou quoi ? »
« Mais je voulais te voir, moi ! Tu es toujours là, et je te vois pas. Et puis quand t'es avec moi tu parles tout le temps d'ici, et moi ben, ben… »
Les larmes commençaient à monter. Karen ne savait pas vraiment si elle était sincère ou pas. Tout ce qu'elle vit, c'était que le professeur y croyait.
« Ça va, ça va… Tu y es maintenant, alors tu peux partir. Je te colle dans le prochain Poudlard Express. »
« Est-ce que je peux voir comment tu travailles ? » demanda-t-elle timidement.
Il grogna. La petite tendit l'oreille.
« C'est bon, c'est bon… Au point où tu en es… »
Elle afficha un immense sourire. Un dictateur en puissance. Il se retourna et prit conscience de la présence de Karen.
« Vous n'avez pas cours, miss ? »
« Euh si… » lui dit-elle
Quelle ingratitude ! Elle s'était occupé de cette petite peste pendant deux heures, elle avait loupé des cours juste pour la lui ramener, et voilà tout ce qu'il trouvait à lui dire !
« Bien j'ai cours avec… tiens, votre classe il me semble jeune fille… »
« Oui. »
« Bien. Alors qu'est ce que vous attendez pour aller vous préparer ? »
C'était hallucinant ! Il commença à partir, quand la petite tira la manche du professeur. Elle lui chuchota quelque chose à l'oreille, et il se retourna.
« J'ai oublié… Merci de vous être occupé de ma fille. »
« Sa fille ? »
Gaïa pouvait se montrer très lente d'esprit par moment.
« Ben oui sa fille ! Tu sais, les profs aussi ont une famille. » chuchota Lily
Elles étaient en cours avec Brûlopot, et elles devaient étudier un Burbule de Malaisie, une sorte d'oiseau, avec un long bec noir, et un plumage bleu nuit. Il aurait pu faire penser à un corbeau, si on négligeait la taille : il était aussi grand qu'un gros chien. La petite Wendy était assise sur un poteau, à regarder le déroulement du cours. Karen sourit intérieurement. Envolé la petite peste !
« Elle est quand même super mignonne. » remarqua Cristelle.
Pendant que le professeur tentait vainement d'expliquer à Avery qu'il ne fallait pas lui donner d'ordre, la jeune fille s'approcha de la fillette.
« Bonjour toi ! »
Wendy descendit du poteau et s'approcha.
« T'es bien mignonne dis moi… »
« Merci. » dit-elle en rougissant.
Karen haussa les sourcils. Non, décidément le petit démon semblait s'être calmé.
« Tu es à ZIBOUS ? »
Elle hocha la tête.
« Des hiboux, on dit des hiboux ! » dit Gaïa presque machinalement
Cristelle leva les yeux au ciel.
« Nan, pas les animaux, l'école ! »
« Comment ça une école ? Y a une école spéciale pour les monstres ? »
« Oh arrête Karen ! » dit Lily en s'approchant de Wendy. « Moi je la trouve à croquer. »
Elle lui pinça la joue, et la décoiffa. Karen surpris une grimace. Apparemment, la Staline en barboteuse n'aimait pas ce genre d'affections…
« ZIBOUS veut dire Zone d'Instruction de Bizarreries Originales de l'Union Sorcière. C'est une sorte d'école primaire pour les enfants de sorciers. » dit Lily « ça leur permet de connaître le monde de la magie, sans pour autant s'en servir. »
« En quelle section tu es ? » demanda gentiment Cristelle.
« Je fais partit des Dragons Malicieux. » dit-elle avec un grand sourire.
« Ça, pour être un dragon t'en es un…» commenta Karen
« Et il y en a combien des sections ? » demanda Gaïa, visiblement plus intéressée par l'école plutôt que par le cours.
Le pauvre professeur n'essayait même pas de faire bonne figure devant sa fille : il trébucha sur un seau de nourriture qui traînait là, et atterri sur un des immenses oiseaux, lui arrachant au passage quelques plumes. Le pauvre reçut quelques coups de bec, ce qui lui entailla le bras. C'en était désolant. White ne se gênait pas pour le faire remarquer.
« Autant, que dans les écoles moldues. » répondit Lily « Il y en a sept. Les lutins malins, les joyeux lépreuchaunes, les dragons malicieux, les… »
« Bon, vous quatre, vous ne pourriez pas travailler au lieu de jacasser ? » lança le professeur.
« Et oui… l'art de ne pas se faire prendre en cours n'est pas donné à tout le monde… Même pour cette simple chose, vous en êtes incapable… » ricana White.
« Cette fille est un poison. » siffla Gaïa.
Le cours touchait à sa fin, quand un hibou se posa sur la barrière, une lettre à la patte. Brûlopot la prit et commença à la lire. Il vira au blanc.
« Le… le cours est terminé… » dit avec une voix toute aussi blanche que sa figure.
Il prit la main de sa fille, et se dirigea à grands pas vers le château. Karen fut soudain intriguée. Le professeur Brûlopot n'était pas le genre de professeur à lâcher les élèves dix minutes en avance, bien au contraire. Elle rentra au château, en compagnie de Gaïa, qui ne cessait d'échafauder des listes avec les noms des personnes à faire souffrir.
« La première, c'est Kastner bien sûr ! Et viens ensuite Ruth, parce qu'elle ma traité de « sang de bourbe » au moins un millier de fois ! Et puis Nayumi, qui m'énerve parce qu'elle est plus jolie que moi, et ensuite il y a Emily. Et après y a Skilmirite, White, que je ferais mourir en lui faisant bouffer ses sarcasmes et ses critiques. Et puis Black… »
« Black ? Qu'est ce qu'il t'a fait Sirius ? » demanda Lily.
« J'aime pas les playboy… » dit-elle en haussant les épaules.
Le professeur McGonagall sortit du château et se dirigea vers le petit groupe. Elle s'arrêta devant elles. Ou plus exactement devant Karen.
« Miss Fulèna, le professeur Dumbledore aimerait vous parler. »
Karen devint rouge. Qu'avait-elle fait ? Peut être la petite s'était plaint auprès de lui. Elle suivit sa directrice de maison, lançant des regards inquiets à ses amies. Elle tortillait ses mains. Que lui voulait-elle ? Lorsqu'elle arriva devant la grande gargouille, elle sentit son estomac se contracter violemment.
« Plumes en sucre. » dit le professeur.
La gargouille laissa place à de grands escaliers.
« Je vous laisse. Tachez de faire honneur à votre maison, je compte sur vous. » lança-t-elle en partant.
Karen se sentait de plus en plus mal. Elle montait les escaliers et s'aperçut que plus elle se rapprochait de la dernière marche, plus ses mains tremblaient. Son visage devenait brûlant et ses jambes semblaient vouloir la lâcher d'un instant à l'autre. Lorsqu'elle entra dans le bureau du directeur, elle se souvint que la première fois qu'elle y était venue, elle avait gardé une grande impression de respect. La salle, car c'était une pièce très grande, recelait d'objet les plus variées et les plus divers : des strutoscopes, des lampes, des boules en cristal ou en or, des épées, des sortes de bouteilles en cuivre qui faisaient penser à l'Orient. La grande bibliothèque était remplie de livres énormes, qui sentait la poussière. Les murs étaient tous recouverts de tableaux, dont les portraits suivaient attentivement du regard la jeune fille impressionnée. Dumbledore se trouvait à son bureau, grand, majestueux, important. Ses yeux bleu électrique rendaient Karen de plus en plus mal à l'aise, et elle finit par détourner le regard.
« Bien le bonjour, Miss. » dit-il de sa voix grave.
« Bon… bonjour prof… professeur. » bafouilla l'adolescente.
« Vous bégayez ? Est-ce de naissance, comme le jeune Mr Quirell de seconde année, ou est-ce moi qui vous fais si peur ? » demanda-t-il avec un léger sourire.
Karen sentit l'assurance remonter quelques peu. S'il faisait de l'humour, c'était que ce n'était pas si grave…
« Vous devez sûrement vous demander ce qui vous amène ici ? » demanda-t-il gentiment.
Elle hocha la tête. C'était peu de le dire. Il lui indiqua la chaise en face de lui. Elle s'assit.
« Voyez-vous, miss, je viens d'apprendre que une jeune élève de ZIBOUS était arrivée dans notre école. » commença-t-il.
« Je n'ai pas voulu vous le cacher, professeur, mais on m'a dit que vous étiez en réunion et qu'il était impossible de vous voir… » plaida Karen
« Ai-je dis quelque chose ? Je voulais en premier lieu vous féliciter de vous être occupée de cette enfant. C'est pour cela que j'accorde vingt points à Gryffondor.»
Elle se détendit.
« Cependant, je viens également d'apprendre une terrible nouvelle. Voldemort a de nouveau attaqué. Et sa cible n'était autre que ZIBOUS… »
Karen mit plaqua sa main sur sa bouche. Une attaque. Et pas n'importe où : à une école. Ce salaud s'était attaqué à une école de gamins sans défense. Des larmes lui piquaient les yeux. Elle voyait déjà des centaines de cadavres d'enfants, gisant sur le sol. Mais comment ? même un monstre ne serait pas aussi cruel…
« Mais pourquoi…. Pourquoi s'en prendre à une école ? » demanda-t-elle d'une voix cassée.
« Pour nous montrer qu'il est prêt à tout. C'est un acte lamentable… Heureusement qu'une bonne partie des élèves a été évacuée à temps. Plusieurs instituteurs sont morts, ainsi qu'un tiers des enfants. »
Il regardait dans le vague. Qu'est ce qu'il paraissait vieux… un jour, Gaïa était allée chercher la date de naissance de leur directeur, juste pour voir. Elles en avaient été étonnées. Ses yeux d'ordinaire si joyeux étaient brillants. Il se retourna, empêchant Karen de voir si c'était des larmes ou juste le reflet du feu dans la cheminée. Elle admirait cet homme qui semblait se faire violence pour ne pas pleurer.
« Mais… et Wendy ? » s'exclama soudain Karen.
« C'est pour cette raison que vous êtes ici. Il est évident qu'elle ne pas plus aller dans une école moldue, elle risquerait de révéler l'existence de notre monde. De plus, je crains qu'elle ne provoque une quelconque catastrophe. Et elle ne peut pas non plus aller chez sa mère, qui semble être foncièrement irresponsable. D'ailleurs, elle doit être partie pour les Etats-Unis à l'heure qu'il est. Donc la seule solution est que cette enfant, aussi jeune soit-elle, reste ici pendant quelques temps… »
Karen se tortillait sur sa chaise.
« Bien sûr, pendant les heures de cours, cette petite restera avec son père, le professeur Brûlopot. Seulement, je crains qu'il ne soit légèrement inexpérimenté quant à s'occuper de sa fille sans qu'elle ne court un quelconque risque. Le problème fut de choisir la personne qui s'occuperait d'elle. Croyez bien que notre choix aurait plutôt été porté vers un préfet, mais nous pensons, le professeur McGonagall et moi-même, qu'il serait préférable de désigner une personne avec qui elle se sent bien. Vous me suivez ? »
Oh que oui ! faillit-elle dire avant de sortir de la pièce comme une furie. Mais son courage ne lui permit que d'hocher la tête sans faire aucun commentaire.
« Et la personne la mieux indiquée semble être devant moi. » dit-il en la fixant par-dessus ces demi-lunes.
« Mais… Non, pas que je ne me sente pas flattée de cette…(elle voulu dire corvée) responsabilité, mais cette petite est … »
« …dissipée ? »tenta Dumbledore visiblement amusé. « Ce n'est pas une obligation, miss Fulèna. C'est juste une faveur que l'école vous demande d'accomplir. Que je vous demande d'accomplir. »
Karen ouvrit la bouche, mais finit par soupirer. Comment refuser une telle chose ? Après tout, ce n'était qu'une gamine capricieuse. Que pouvait-elle bien lui faire, elle qui ne savait même pas jeter un sort ?
Fin du 3ème chapitre
Note de l'auteur : vouala… Si ça vous a plu… laissez une Review, parce que ça fait trop plaisir d'en recevoir…
Preview du 4ème chapitre : P.O.V. Gaïa
