Chapitre II : « Dure matinée ! »
« Ohayo Hiwatari-Kun. » dis-je en refermant la porte derrière moi.
« Tu es en avance Niwa-Kun. »
« Ah euh … Mais comme ça, nous avons notre temps non ? »
« Tu as raison. » dit-il en me désignant le tableau noir.
« La classe de musique et le salle des beaux art ? »
« Les portes sont déjà ouverte, tu n'auras plus de soucis comme la dernière fois. » me dit-il me regardant en coin. Je me sentis étrangement gêné, je savais qu'il me soupçonnait déjà depuis cette fois là et puis maintenant, la situation ne s'était pas vraiment arrangée …
Je sortis de la classe comme l'éclair et couru quelques secondes vers la classe de musique. Je me sentais dépité. Pourquoi devait-il agir comme cela avec moi ? Hiwatari-Kun était quelqu'un de très distant, il n'avait pas de réel ami. Si je n'étais pas Dark, très certainement que nous serions de bons amis mais là …
« Tu va lui donner ton paquet en main propre ? »
« Je ne sais pas … »
« Allez Mayu, ne fais pas ta timide, ça sera le premier pas ! »
« Ouais mais … »
Je regardais les deux jeunes filles avec un sourire chaleureux. C'était deux filles de ma classe, Mayuka Sanshuu, bonne élève, une camarade des deux sœurs Harada et sa meilleure amie Sakura Yuruke. Le regarde de Mayuka se crispa et elle détourna le regard automatiquement du mien quant à son amie, elle me regardait avec un étrange sourire qui me fit froid dans le dos. Sans perdre de temps j'allai m'enfermer dans la salle de musique, les mains sur mes genoux, je respirais fortement, comme-ci j'étais essoufflé et pourtant, je n'avais même pas couru.
« C'était quoi ce regard ? » me questionnais-je à voix haute.
« Quel regard ? »
« Hi … Hiwatari-Kun ? » dis-je surpris, je ne l'avais même pas entendu rentrer.
« Tu es en avance mais tu ne fais rien ! »
« Ah … euh … si ! »
J'attrapai alors, une caisse et sortis de la classe en direction de l'entrepôt, là ou nous devions les apportées. Seulement, dans mon élan, je ne vis pas la marche et voilà que je dégringola les escaliers. Il y avait bien trop d'élèves présents que pour me réceptionner et de plus, je ne connaissais pas le contenu de ses cartons, je ne pouvais pas les lâcher.
« Oh Niwa, ça va ? »
Je reconnu la voix de Saehara qui m'aida à me relever. Mais comme-ci la chute ne m'avais pas suffit, en me relevant, je glissa sur une feuille de papier et me retrouve au dessus de Saehara mes lèvres contre les siennes. Il était rouge de honte. Ce n'était rien comparé à moi en tout cas ! Au final, je m'étais fait drôlement mal et je venais d'embrasser malencontreuse un garçon et ce garçon en plus, c'était Saehara ! Je voyais mon univers s'écrouler autour de moi. C'était injuste, pourquoi es ce que je n'embrassais que des garçons ? La première fois, c'était Hiwatari-Kun, à la piscine lorsque With s'était noyé. Bon d'accord ce n'était pas moi mais n'empêche que tout le monde l'avais vu. Et maintenant …, maintenant Saehara ?
« Go … Gomenasaï Saehara, je n'ai pas fait expert ! »
Je sentis qu'il déposa ses mains sur mes épaules et me secoua vivement de droite à gauche.
« Non mais ça va pas la tête Daisuke ? »
« Je … je … »
« Allez bouge toi ! »
Il me poussa et partit rapidement, quant à moi, je restais là, assis par terre, la caisse à mes côtés, le regard vide, choqué et exténué.
« Quelle journée ! » pensais-je avant de me relever et de continuer ma route jusqu'à l'entrepôt.
Pendant plus de 10 minutes, je ne fis que des allés retour, fessant très attention où je mettais les pieds. Je ne voulais plus jamais embrasser un garçon de ma vie, même pour tout l'or du monde, personne ne pourra me rendre mon premier baiser, jamais ! Je ne cessais de revoir ce baiser dans ma tête, j'en aurais hurlé si je pouvais, j'en aurais pleuré si je pouvais. J'étais dégoûté, désespéré, je ne parvenais pas à m'en remettre. De plus, cette fois-ci, c'était moi le fautif.
« Si je n'étais pas aussi maladroit, ça ne serai jamais arrivé ! » dis-je a voix haute.
Je sentis une main se poser sur mon épaule et instantanément, je poussai un léger cri de stupeur avant de me retourner et de croiser le regard d'Hiwatari-Kun. J'aurais voulu voir n'import qui mais pas lui, il me rappelais trop Saehara !
« Ben qu'es ce que tu as ? Pourquoi me regarde tu ainsi ? »
« Hein ? Quoi ? Comment ? Mais je te regarde normalement ? »
« Va à l'infirmerie, je finirais tout seul ! Tu es brûlant ! » dit-il tout en passant une main sur mon front, prenant soin de bouger mes quelques mèches.
« Mais je vais bien, je peux continuer … ! »
« Va-y ! » dit-il, d'un ton clair et élevé.
Je ne m'attarda pas et me dirigea vers l'infirmerie sous le regard intense d'Hiwatari-Kun. Je traversa les couloirs et tomba cette fois-ci nez à nez avec Yuruke-San. Etrangement, elle était seule. D'habitude, elle ne quittait jamais sa meilleure amie. Elle semblait dans la lune, elle attendait devant les cassiers, quelque chose, quelqu'un. Elle se tourna vers moi, et cacha son paquet derrière son dos puis m'interpella avec le sourire.
« Niwa-Kun ! »
« O … Ohayo Yuruke-San. Tu attends quelqu'un ? »
« Euh oui … En fait, je voulais justement te voir. »
« Ah … Ah bon ? Pour … Pourquoi ? »
« Hé bien, je voulais te parler de Ma … »
« Ma ? »
Je la regarda perplexe. Elle s'était soudainement tue. Elle fixait l'entrée en silence, elle ne me regardait même plus. Je tournai les yeux vers la porte et qui je vis ? Saga Keiji ! Une expression dégoûtée s'installa sur mon visage. Ce n'était vraiment pas ma journée ! Après le coup avec Saehara voilà qu'il fallait que je voie ce pervers dégue ! Non, non, je ne voulais surtout pas qu'il me voit ! Sans m'en rendre réellement compte je m'étais déjà caché derrière les cassiers et j'observais la scène sans bouger, me fessant le plus discret possible.
« Saga-Kun … Je voulais te donner ceci ! » dit-elle en lui tendant son petit paquet. Il lui prit avec le sourire puis se pencha vers elle.
« Niwa-Kun n'était pas avec toi ? »
« Euh si, il était juste là ! »
Il tourna son regard vers les cassiers et malheureusement, nos regards se croisèrent.
« Zut ! » pensais-je avant de m'enfuir ou du moins d'essayer. Dans ma précipitation, je me pris le coin des cassier en plein dans la figure et je finis ma fuite au sol, toujours derrière les cassiers ou j'avais pris refuge quelques secondes auparavant, désormais découvert.
« Niwa-Kun ! » dit-il avant de me sauter au cou.
« Saga-Kun … Tu m'étrangles ! »
« Oh pardon. »
Il me laissa enfin respirer et s'assit à côtés de moi, posant ses yeux de pervers sur mon nombril, dont ma chemise, sous la chute l'avait mis à découvert. Je me releva alors, brusquement et m'éloigna de lui de quelques centimètres.
« Tu es libre ce soir ? » me demanda t-il sérieusement.
« Euh … euh … c'est que j'ai des choses à faire chez moi ! » je me sentais rougir, je me sentais nerveux. Il n'allait pas encore s'inviter chez moi. Je n'avais pas envie que With joue mon rôle. Lorsque With ne nous accompagnais pas moi et Dark, c'était plus dur et surtout plus long.
« Je vois … Dans ce cas, tu n'as qu'à venir chez moi ! » s'exclama t-il.
Je le regardais dépité. Il n'avait vraiment pas compris ! Je savais que lui aussi me soupçonnait, pourtant je pensais qu'il avait fini par croire cette mise en scène que maman avait pris soin de réaliser mais aparamant non. Lorsqu'il me croissait, il me regardait d'une façon étrange. Que faire pour me sortir de là ?
« Euh … Saga-Kun, je voulais te demander ? »
Ouf, merci Yuruke-San ! Elle ne se rendait pas compte mais elle me laissait une occasion de filer et d'ailleurs c'est ce que je fis le plus discrètement possible. J'avais beau avoir la poisse aujourd'hui, je n'étais pas un voleur pour rien, la discrétion et moi, ne fessions qu'un.
Je ne tardai pas à franchir la porte de la classe, essoufflé de ma course.
« Niwa-Kun, ça va mieux ? »
« Hum … oui, ce n'était rien. »
« Allez vous asseoir, nous reprenons le cours. »
