Chapitre II : « Un dîner en amoureux ? »
Shaolan et moi prenions le chemin du lycée, il était silencieux et d'ailleurs moi aussi. Malgré ça, je gardais le sourire aux lèvres. Bien que Shaolan se soit laissé influencer par mon cousin, lui au moins ne me laissait pas derrière, il ne me fessait jamais la morale ou ne parlait sur le dos de son meilleur ami car, entre nous, ils étaient tous les deux des « enflures ». Mais Shaolan est Shaolan comme Kurogane est Kurogane. Je ne pouvais pas le réprimander, lui était libre de faire ce qu'il voulait, il ne s'était engagé avec personne et je le respectais pour cette raison. De plus, il était si gentil avec moi… D'habitude nous allions tous les trois en cours, c'était une des première fois que Kurogane repartait aussi vite. Oui, d'habitude il prenait au moins sa douche et mangeait ce que je lui préparais mais pas cette fois-là. J'avais envie de me dire que ça ne me regardait pas mais lui et moi nous formions un couple.
A notre arrivés, Lana, qui était ma meilleure amie mais aussi une ex de mon meilleur ami, nous accueillait avec un grand sourire. Cela faisait 3 mois qu'elle avait rompu avec lui et je l'admirais vraiment beaucoup : d'une part, elle était très intelligente, elle avait de bonnes notes à l'école et de l'autre part, elle avait eut le courage de dire non à la relation qu'elle avait essayé d'entreprendre avec Shaolan. Au début, leur relation était normal mais par la suite Shaolan a changé et ça à cause de mon abruti de copain.
« Bon je te laisse Mayu. »
« Shaolan … ! Tu viendras manger avec nous à la pause ? »
« Comme tous les jours. »
Je souris. J'avais pris l'habitude de préparer ou d'acheter un bento pour nous quatre. Shaolan aimait ma cuisine quant à Kurogane … il trouvait sa « mangeable ». J'admirais réellement mes deux meilleurs amis. Je pouvais compter sur eux à tous moments c'est pas comme sur mon cousin.
« Euh dis … » dis-je génée.
« Oui ? »
« Essaye de convaincre Kuropon. »
Il me sourit. J'aimais voir son sourire, son tendre sourire… Il était si beau, j'étais heureuse car avec Kurorin et moi, Shaolan n'hésitait pas à sourire alors qu'avec les autres, il restait impassible ou du moins, il ne montrait pas ses émotions.
Lana nous observait sans dire un seul mot, dévorant Shaolan du regard. Elle avait encore des sentiments pour lui, j'étais au courant et elle laissait aussi transparaître cela. Mais je m'opposais à ce qu'elle réessaye avec lui. Je suis peut-être égoïste quand j'y pense mais elle a eu ce courage que moi-même aujourd'hui je n'ai pas encore. Je ne voulais pas qu'elle soit malheureuse à nouveau. J'aimais Shaolan et pourtant je le méprisais parfois pour son comportement : utiliser les femmes ainsi ! Rha ça me fessait horreur car moi-même j'en étais une, enfin plutôt une adolescente comme la plupart de ses victimes.
Sans me répondre, Shaolan tourna les talons et courut vers la cour. Il savait où trouver mon cousin et d'ailleurs moi aussi quand il le fallait. Je restais là avec Lana qui fixait les moindres mouvements de ce dernier pour qui son cœur battait en silence. Je souris. Je savais ce qu'elle pouvait ressentir, moi aussi j'ai vécu ce qu'elle a vécu pendant 1 mois et même encore maintenant je le vis. Je la secouai légèrement afin qu'elle sorte de ses pensées. Je la regardais vivement sans dire un mot, rien ne me venait à l'esprit. Elle avait de longs cheveux blonds retombant joliment devant ses grands yeux verts. Elle était assez grande pour une fille et avait une silhouette élancée avec de longues jambes. Maintenant que j'y songe, nous avions quand même 2 ans de différence. Elle avait le même âge que Shaolan. En fait entre nous tous, j'étais la plus jeune et certainement la plus lourde mais je suis encore jeune et je débordais d'amour pour mon cousin qui ne me rendais vraiment pas la vie facile.
« Qu'es ce que tu nous as préparé aujourd'hui Mayuka ? »
Je sortis de ma rêverie et réfléchis. Je ne me souvenais même plus ce que j'avais préparé la veille.
« Euh ben … »
Elle rigola et me tira par le bras.
« On y va ? »
La sonnerie ne tarda pas à sonner. Lana m'accompagnait chaque matin à ma classe, ce n'est pas mon imbécile de cousin qui aurait fait ça, non ce n'est vraiment pas son genre, pas du tout. Il préférait sûrement échanger des derniers baisers à son fanclub si je puis dire. Rien que d'y penser j'avais envie d'étrangler une ou deux fans mais à quoi ça me servirait ? D'une part, ça me défoulerait c'est certain mais de d'une autre part, c'est Kurorin que j'aurais sur le dos après et cela, je ne le veux pour rien au monde !
« On se retrouve à midi ? » me dit-elle tout en prenant la direction de sa classe. Je ne répondis pas car ça me semblait évident. Je me retourna et entra dans ma classe. Je m'installa à ma place près de la fenêtre et me tu, regardant par la fenêtre. Shaolan et Kurogane avait gym justement aujourd'hui, les deux premières heures de la matinée alors que moi j'avais chimie. J'avais vraiment horreur de ce cours. Faut dire que les cours ce n'étaient pas ma tasse de thé. J'avais d'énormes problèmes de concentration, non pas que je pensais à autre chose en cours enfin parfois oui mais je ne sais pas en fait c'est ce que m'a dit mon médecin. Il est vrai que je n'avais pas de très bons résultats mais je travaillais beaucoup chez moi en rentrant des cours.
Le cours commença. J'étais plongée dans mes pensées et je regardais les 1 ères jouer au basket.
« J'ai envie de passer la soirée avec Kurorin ! Ca fait 8 nuits qu'il n'est pas rentré. Que dois-je faire pour qu'il s'intéresse à nouveau à moi ? » songeais-je.
Le professeur s'approcha de mon banc et le tapa avec le bout de sa latte en métal, ce qui me fit sursauter.
« Mayuka San, si c'est pour dormir, vous pouvez rentrer chez vous ! »
« Hé bien, j'ai bien songer à ne pas venir aujourd'hui car entre nous, j'avais pas vraiment envie de voir votre tête aujourd'hui. »
« Quelle maturité ! »
« Vous trouvez aussi ? »
Il me désigna la porte. J'avais compris, pas besoin de faire un dessin, je devais à nouveau passer par la case départ. Je pris mes affaires et je suis sortie. Je n'avais pas voulu lui répondre comme ça, ça sortait tout seul, je n'arrivais pas à clore ma bouche. Enfin, tant mieux, le cours m'ennuyais au plus au point et j'allais pouvoir faire un petit tour vers la cour ou jouais encore Shaolan et Kurogane.
Je me dirigeais d'un pas lent vers le bureau du directeur, celui-ci commençait à avoir l'habitude de me voir le jeudi matin. Quant au prof de chimie, il ne pouvait pas me voir et à chaque fois que j'osais me perdre dans mes pensées il me dérangeait. Je suis certaine qu'il n'attend que ça. Je n'avais aucuns ennuis avec les autres professeurs mis à part avec celui-là. Je fulminait lui lançant dans ma tête toutes les insultes possible et imaginables qui me venait à l'esprit quand je sortis de ma rêverie en voyant la belle porte de marbre sur laquelle était afficher une pancarte avec le nom du directeur : Nanako. Je frappai très légèrement à la porte. Légèrement, oui mais suffisamment pour qu'il puisse m'entendre. Mon professeur de chimie avait très certainement dû l'avertir de mon arrivée. Il était toujours accroché à son téléphone celui là et quand tu avais le malheur d'oublier de mettre le tien en silencieux, c'était la fin du monde. Vraiment …
« Entrez ! »
J'entrais. La pièce était assez sombre. Les volets étaient rabaissés, une lampe de bureau éclairait la pièce qui était plongée dans la pénombre. Un homme, un cigare en bouche était assis sur un fauteuil de cuir. Il me dévisagea un moment avant de déposer son cigare dans son cendrier.
« Sanshuu San ! »
Il connaissait mon nom, mon visage. Il me désigna un fauteuil dans lequel je m'assis.
« J'ai eut votre professeur au téléphone. Hé bien, vous lui avez encore manquer de respect. Combien de remarques vais-je devoir vous mettre pour que vous cessiez vos gamineries ? »
Je ne disais rien. Qu'est ce que je disais, mon professeur lui avait bien annoncé comme à chaque fois. J'avais bien penser ne pas venir et observer les garçons jouer dehors mais finalement, j'ai bien fait de ne pas m'écouter.
« Ne soyez pas muette ! »
« Je suis désolée. »
« Mais vous êtes tout le temps désolée. Qu'est ce que ça changes pour moi hein ? Si vous ne changez pas votre comportement vis-à-vis de votre professeur, je vais devoir prendre des mesures drastiques qui ne risquent pas de vous plaire ainsi qu'à votre tuteur Kurogane Nakamura.
Mon regard s'illumina rien qu'à la prononciation de son nom. Mon cœur se mis soudainement a accéléré. Je l'aimais si fort que j'aurais pu en mourir mais je n'avais aucunes envies suicidaires !
« Bien, monsieur. »
Je me levai et m'inclinai devant lui. J'étais soudainement très nerveuse. Que dirait Kurogane si j'étais virée de l'établissement ? Ils me tuerait c'est certain et mes parents avec qui je garde contact en feraient de même. D'ailleurs, s'ils avaient su que je sortais avec Kurogane, j'aurais due rentrée depuis bien longtemps !
Je sortis de son bureau et me dirigea comme à mon habitude vers la salle d'étude. Pour la rejoindre, il fallait passer par la cour. Cette pensée me remontait le moral. Je me mis soudainement à courir et à ma grande surprise Kurogane était sur le côté. Il avait certainement du changer les équipes et quelle chance pour moi, il avait jouer en premier. Je m'approchais de lui d'un pas rapide et lui cacha les yeux avec mes mains avant de l'embrasser dans le cou. Il attrapa mon poignet et le tira violement vers lui. Je savais qu'il n'aimait pas ça et je n'avais pu m'empêcher de le faire.
« Ce n'est que toi ! »
« Comment ça que moi ? »
« Laisse tomber ! Qu'est ce que tu fous là ? Tu t'es encore fais virer du cours ? »
Je baissai le visage d'une façon honteuse.
« Tu le ferai pas exprès parce que tu sais que j'ai sport le jeudi matin ? »
« Ben non mais … »
« Il y a pas de mais qui tienne ! »
Qu'est ce qu'il avait aujourd'hui ? Il était incroyablement de mauvaise humeur. Avait-il passé une sale nuit avec une fille ? Lui avait-t-on fait un mauvais coup ? Je n'osais pas lui demander et rien que de penser qu'il n'avait pas passé cette nuit avec moi, ça me fessait de la peine. Je finis par m'asseoir sur le banc à côté de lui et me força à sourire un instant.
« Dis Kurorin … Tu voudrais pas qu'on passe la soirée en amoureux pour une fois ? »
« Non ! Je sors avec Marika ce soir. Et puis, arrête de m'appeler avec des surnoms aussi débile, tu n'as plus 10 ans ! »
C'était trop. En plus de sortir avec une fille ce soir, il me traitait comme une gamine. Je me suis levé, et lui ait retourné une gifle avant de m'enfuir en courant vers la salle d'étude.
