Chapitre V : « C'est fini ? »

Enfin, la journée était finie et j'allais enfin pouvoir rentrer chez moi. Enfin pas de suite, je devais d'abord aller me chercher un nouveau journal intime. J'avais terminé le mien avant-hier et je n'avais eut le temps de m'en acheter un autre. J'étais consciente que rien que pour ça, je raterais peut-être Kurogane ce soir mais c'était tellement important pour moi. Il y avait certaines choses que je ne pouvais pas dire et il me suffisait donc de les écrire pour me sentir un peu mieux.

Lana m'avait attendu à la sortie des cours. Je n'avais dis à personne ce que je comptais faire. Qui ça intéressait de toute façon ? C'est pas comme-ci j'avais un rendez-vous avec un mec …

« Tu es certaine que tu ne veux pas que je t'accompagnes ? »

« Non ça va, j'ai besoin d'être un peu seule … »

« D'accord, ben on se vois demain ? »

« Oui. »

Je la saluai de la main avant de prendre le chemin menant à la librairie. J'étais pensive. Oui, je ne fessais que pensé à Huang. Je voulais vraiment en savoir plus. Il était plutôt du genre discret et banal. Un mec à lunettes avec des cheveux noir comme on en voit tous les jours. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais vraiment prêté attention à lui. Enfin, je suppose que j'allais bien finir par le savoir. J'étais une grande curieuse. Je n'aurais cas le demander à Kuro et si il ne veut pas ben à Shao, il n'y aura pas trop le choix.

J'arrivai enfin à la librairie et quelle ne fut pas ma surprise que d'y voir Huang. « Rha mais qu'es ce qu'il fout là celui-là ? » pensais-je « Quel hasard très hasardeux, vraiment ! » Je fis demi tour, le voir me rendais vraiment très nerveuse. Il sortis du magasin et m'interpella.

« Mayuka San !»

« Merde … » pensais-je. Je continuai ma route en fessant la sourde oreille. Après ce qui c'est passé cette après-midi, j'avais le pressentiment que ce type allait foutre la merde et j'ignore pourquoi. Mon sixième sens peut-être ?

« Mayuka San ! »

Il persistait. Ca m'énervait que finalement je me retournai vers lui en grognant.

« Qu'es ce que tu me veux ? »

« Rien de spécial, je t'ai vu et je me disais que ça serai sympa de te raccompagner. »

« Non merci, je ne comptais pas rentrée. »

Non mais il n'est pas bien ce type ? Il croyait me raccompagner ? Laissez moi rire.

« Tu allais faire les courses ? »

« Ouais … si on veux. »

« Je peux t'accompagner ? »

Rha mais quel pot de colle ce type ! Qu'es ce qu'il me voulait. C'est dingue, ça fait 2 mois et demi que je suis dans cette classe et c'est maintenant qu'il s'intéresse à moi.

« Ben euh si tu veux … » lui dis-je avec un faux sourire. J'espèrais qu'après ça il me laisserais tranquille et puis, j'allais pouvoir lui poser directement les questions que je me posais depuis tout à l'heure.

« Euh … Huang … c'est comme ça que tu t'apelles ? »

Il me sourit. Finalement, il n'était pas si moche que ça. Je secouai vivement la tête. Ce n'était pas le moment ! Je devais en savoir plus sur la relation qu'il avait avec mon cousin.

« En fait, tu m'as dis connaître Kurogane mais tu ne m'as pas expliquer comment … »

« Tu veux vraiment le savoir hein ? »

« Ben c'est mon cousin, ça m'intéresse vois-tu. »

« Je te propose un marché. »

J'écarquillais vivement les yeux. « Un marché » ? Houlala dans quoi j'allais m'embarquée ?

« D'accord, et c'est quoi ton marché ? »

« Tu sors avec moi et je t'explique tout ! »

« Non mais ça va pas ? »

Il se mit à rire. Qu'est ce qu'il y avait de marrant ? Il se foutait de moi en disant ça j'espère.

« Je rigolais. »

Ah … Il m'avait fait peur cet imbécile, j'y ait cru ! Il avait l'air si sérieux.

« C'est quoi alors ton marché ? »

« Hé bien … laisses tomber et puis c'est une trop longue histoire ! »

« Déconnes pas Huang ! Dis le moi ! »

« Tu aimes ton cousin ? »

Je le regardai méchamment. Il est bête ce type ou il le fait expret ? Je ne vais pas sortir avec mon cousin si je ne l'aimais pas. Mais qu'es ce qu'il a dans le crâne ce débilos ? J'affichais alors un sourire sadique et dis :

« Peut-être, peut-être pas … Ca dépend mon humeur. » puis je redevins normal et lui dis presque en l'agressant.

« Bon, c'est pas fini cet interrogatoire ? Ca ne m'amuse pas du tout ! »

« Ah désolé. »

Je soupirais. Décidément j'aurais pas du aller chercher aujourd'hui mon journal. Non ce n'est même pas ça. J'aurais juste pas du me lever aujourd'hui oui ! Huang me fessait tourner en rond, Kurogane ne m'aimait pas, mon prof de chimie qui me fessait vraiment chier. Pffff mais quelle journée de merde. Bon, moi faut que je me sorte de ce foutoir, ce type est pas très net !

« Oh mais c'est qu'il se fait déjà tard … »

« Mais tes courses ? »

« Ah oui … mes courses … Bon ben je te laisses Huang, on m'attend à la maison. »

« Ah bon ? Shaolan et Kurogane ne sortent pas aujourd'hui ? »

Rha mon Dieu, je vais le tuer ce type. « Je le sais qu'ils sortent ce soir, tu me prend pour une idiote ? C'est qui de nous deux qui sort avec s'il te plait ? » songeais-je. Quand soudain … je m'exclamai. Je n'avais pas fait attention mais ce Huang était très au courant, bien trop.

« Comment tu le sais ? »

« Moi ? Mais je ne sais rien, je supposais. Ils ont une tête de fêtard c'est tout. »

« Euh Huang … »

« Oui ? »

« Tu te foutrais pas de moi là ? »

« Non pourquoi … »

« Tu sais beaucoup de choses et je ne trouve pas ça normal. Tu vas te décider de tout me dire ? »

« Alors accepte mon marché ! »

« Mais tu m'as pas dis c'était quoi. »

« Ben peut importe, accepte et je te dis ce que c'est après ? »

Je le dévisageai longuement. Si il ne me disait pas ce qu'était son marché tout de suite c'est que j'allais très certainement refuser.

« Tant pis. Bon salut. »

Je me mis à courir pour le semer. Quant à lui, il resta planté là comme un perdu, on aurait dit qu'il s'y attendait. Je ne sais pas pourquoi mais ce mauvais pressentiment que je ressentais depuis le début ne fessait que s'intensifié.

15 minutes plus tard, j'arrivai à notre appartement, j'ouvrit la porte et m'affala dans le hall, épuisée. J'avais couru jusqu'ici, et comme je n'étais pas une grande sportive, les longues distances m'épuisaient relativement vite.

« Mayu ? »

Je leva les yeux et remarqua Shaolan, assis sur le canapé, un magazine en main. J'étais rentrée en tout hâte que je n'avais même pas vu qu'il était là. Il se leva et vint me relever.

« Tu es épuisée, qu'es ce que tu as fais ? »

« Un peu de sport ! » Je savais qu'il n'allait pas me croire. J'avais horreur du sport sauf du volley et ça il le savait. Tous les vendredi après midi, il fallait me traîner pour aller en sport. J'avais horreur de ça.

« T'es au régime ? » dit-il avec humour et un grand sourire. De ma main, je lui frappai l'arrière de crâne avec douceur mais ce dernier laissa échapper un petit « Aïe » avant d'éclater de rire.

« Tiens, où est Kurogane ? »

« Dans sa douche. »

« Je vois … Vous sortez ce soir non ? »

« Il sort, moi, je reste. J'ai une rédaction à faire pour demain. »

Je ne pus m'empêcher de sourire. Ce soir, je n'allais pas être seule. Très vite mon sourire s'effaça pour laisser transparaître une pointe de tristesse. Je n'allais pas passer la soirée seule c'est certain mais mon cousin lui ne serai pas là. J'aurais préféré que ce soit l'inverse entre nous. C'est cruelle ce que je pense et je le sais mais j'étais heureuse quand même.

« Qu'es ce que tu veux manger ce soir ? »

« Un tofu frit ? »

« Dans ce cas, ça te dérange pas si je vais l'acheter ? Parce que je me sens pas encore capable de … »

Il me sourit. Ca me fessait littéralement fondre. J'aimais mon meilleur ami vraiment très fort, d'une amitié si forte que mon cœur s'emballait presque.

« J'irais les chercher. »

« Ha mais non Shaolan, je peux y aller, avance dans ta réd …»

Il dépossa un doigt sur mes lèvres pour me faire taire et secoua la tête avec toujours ce sourire tendre. Je plongeai mon regard dans ses yeux ambre. Nous ne disions plus rien. Quand soudain de la salle de bain, nous entendions un grand vacarme suivit d'injures. Nous rigolions tous les deux. Kurogane avait encore certainement cassé la porte de la douche. Ca fessait déjà 3 fois. Je me sentais bien finalement, je savais que mes sentiments n'étaient plus réciproques mais je n'avais pas envie de pleurer. Non, j'avais envie de rester à leurs côtés. Soudain, Shaolan se pencha lentement vers moi. Je sentis mon cœur s'emballer je ne sais pourquoi et je fermis les yeux. Quelques secondes plus tard, je les ré ouvrit et Shaolan me tendis une plume.

« Tiens, tu avais ça dans les cheveux. »

Je rougie. Qu'est ce que j'avais pensé ? J'étais certaine qu'il allait m'embrasser et je dois avouer que je n'attendais que ça.

« Ah euh … merci. » je me força à sourire. J'étais extrêmement embarrassée. J'apprends que mon copain n'a plus de sentiments pour moi et je me jette déjà sur mon meilleur ami ? Qu'elle genre de fille suis-je pour tourner la page aussi rapidement ? Ce pourrait-il que je tombe amoureuse de mon meilleur ami maintenant ? Non je ne peux pas ! Ca reviendrait au même, il me tromperait aussi. Je ne voulais plus se genre de relations !

« Qu'es ce que vous foutez par terre ? »

Je sortis de mes pensées et je vis Kurogane en serviette dans le salon. Je souris et le dévora des yeux. Il avait ses cheveux noir dégoulinant, sa peau mat qui reluisait avec la lumière de la lampe. Son torse était à nu. Il était vraiment bien foutu. Non plus que ça, il était parfait. Enfin physiquement en tout cas parce que le reste ce n'était pas la perfection hein ?

Shaolan se releva et me tendis la main.

« Rien de spécial on parlaient. »

J'acquiesçais de la tête. Voir mon cousin me fessait soudainement très mal. Tous ce que je voulais en ce moment, c'était me blottir dans ses bras encore mouiller et lui dire que je l'aimais. Mais après ce qui c'était passé tout à l'heure au lycée, j'avais presque du mal de le regarder en face. Sans mot, je m'éloigna et alla dans la chambre.

« Du tofu frit ça te va pour manger Kuro ? »

« C'est elle qui cuisine ? »

« Non, on va les acheter. »

« Tant mieux, après le repas de midi, j'ai envie de manger un bon truc. »

Shaolan me regarda. J'avais tout entendu, normal, je n'avais pas fermer la porte. « C'est fini, c'est vraiment fini » voilà ce que je ne cessais de me répéter dans la tête.