Chapitre VII : « Juste une nuit. »

« Nous sommes rentrés ! »

« Ah quand même ! Qu'es que vous foutiez ? »

« Il y avait du monde. »

« Kurorin, viens à table c'est encore chaud ! »

Il se leva et poussa une chaise pour s'y asseoir. Shaolan fit de même et s'assit en face de lui. Il le regardait d'un air froid et méchant mais je n'y prêtai pas de réelle importance, enfin pas sur le moment. Finalement, je m'assis, une chaise à côté de Kuro. J'étais souriante. Cette promenade m'avait fait le plus grand bien et je me sentais à nouveau prête à me battre. Non, je ne pouvais pas abandonner aussi rapidement !

Personne ne parlait, il n'y avait pas un bruit, enfin presque. Je regardais mon meilleur ami avec le sourire mais il ne semblait pas prêter attention à moi. Non, il fixait d'un regard imposant Kurogane qui n'avait même pas fait attention.

« Ah c'était bon ! » s'exclama Kurogane qui se frappait légèrement le ventre.

« Oui … » finit par dire Shaolan en se levant.

« Je vais débarrasser ! »

Je pris les assiettes et partie en cuisine faire la vaisselle.

« Kuro ? »

« Ouais ? »

« C'est vrai que tu as laissé tomber Mayu ? »

« Hein ?

Shaolan le poussa légèrement pour passer et alla s'asseoir dans le fauteuil.

« Répond au moins. »

« Je ne sais pas ce qu'elle t'a dis mais faut pas croire toutes ses conneries. »

« Tu t'entends ? C'est ta cousine bordel ! »

« Oui justement et ma copine, j'en parles comme je veux ! »

Shaolan soupira et finis par ne plus rien dire. Il se contrôlait intérieurement. Il avait réellement envie de lui envoyer son poing dans la figure mais il évitait les ennuis. Après tout si nous étions toujours ensemble il n'y avait pas besoin d'en arriver là.

Kurogane se laissa tomber dans le canapé aux côtés de Shaolan et lui tapa l'arrière de la tête avec un sourire maladroit.

« J'oses même pas imaginer ce qu'elle a bien pu te dire pour que tu sois comme ça. »

« Et moi, je n'ai pas envie de te le dire. Ca restera entre moi et ta copine comme tu dis. »

« Merci de m'épargniez, les peines de cœur m'on toujours ennuyées. »

Shaolan le fusilla du regard. Il ne supportait pas qu'il se montre aussi insensible envers moi. Les autres, il s'enfoutait mais pas moi !

Je sortis de la cuisine, avec le sourire et une lavette en main. Je les regardais tous les deux assis à regarder la TV. Malgré ce que je vivais, malgré ma séparation douloureuse, j'étais certainement la plus heureuse de toutes ses filles en ce moment. Je frottais la table en fixant l'horloge. 21 heure 15 et Kurogane était encore là. J'espérais malgré moi qui ne sorte pas ce soir mais j'en demandais certainement beaucoup.

Shaolan se leva de son fauteuil et s'approcha de moi avec le sourire.

« Tu as des devoirs Mayu ? »

J'hochai la tête avec le sourire.

« Oui, mathématique et toi Shaolan, elle porte sur quoi ta rédaction ? »

« Sur la puberté. »

J'éclatai de rire. Ca me fessait vraiment rire qu'il ait un sujet pareil. Je trouvais ça mignon.

« Et toi Kurorin, tu as aussi sur la puberté ? »

« Non, sur l'alcool moi … » dit-il en soupirant avant de se lever et d'éteindre la TV.

« Bon, moi j'y vais. »

Et voilà … il part, je m'y attendais aussi. Avant qu'il ne bouge, je lui avais déjà attrapé le bras et ça, sans réellement m'en rendre compte.

« Qu'es ce que tu me veux ? »

« Juste parler. Je te retiendrais pas, mais juste 5 minutes, sil te plait. » lui dis-je avec des yeux suppliants. J'espérais qu'il accepte.

Il soupira puis attrapa mon poignet pour me tirer jusqu'à la chambre et ferma la porte derrière nous avant de me regarder avec des yeux terrifiants.

« Comme ça c'est fini entre nous ? »

Je le regardai sans rien dire. C'était extrêmement bizarre qu'il dise ça ainsi après ce qu'il m'a dit au lycée tout à l'heure. Puis il se mit à rire.

« Tu es vraiment une imbécile ! »

« Et pourquoi ? Parce que moi au moins je t'aime ? » hurlais-je.

Il mit sa main sur ma bouche assez brusquement ce qui me fis légèrement mal puis je me tue.

« Pas besoin de gueuller, je suis pas sourd et puis si c'était pour me dire ça … J'ai pas trop mon temps vois-tu ? »

« Pour … pourquoi tu ne reviens même plus la nuit ? Pourquoi tu ne me laisses pas tomber alors si c'est plus intéressant d'aller voir ailleurs ? » dis-je prête a pleurer à la moindre difficultés.

« Il y a des chose que tu peux pas comprendre et qu'il ne me servirais à rien de t'expliquer. »

« Dis-moi ! Si j'ai fais quelque chose de mal dis le moi, tu sais bien que je changerais si il le faut ! »

Il secoua la tête avec un sourire étrange, un sourire qui laissait entrevoir ses dents. On aurait presque dis qu'il ricanait.

« Allez, à demain et ménage toi un peu, t'as une salle gueulle en ce moment. »

C'était trop, j'éclatai en sanglot cachant mon visage avec mes mains. Il avança prêt à sortir de la pièce.

« Kuro ! »

Il se retourna en grogant.

« Quoi encore ? »

« Embrasses-moi ! »

« J'ai pas que ça à faire ! »

« Je m'enfiche ! Embrasses-moi ! C'est normal pour un couple non ? »

Il soupira puis s'exécuta. Son baiser était violent, laissant transparaître sa colère. Mes larmes coulaient le long de mes joues, mon cœur battait si vite. J'aurais voulu rester ainsi toute ma vie. Très rapidement, mes bras vinrent entouré son cou et avec mon corps je le plaqua contre la porte. Je mis finalement fin à ce baiser qui en devenait brûlant et le regarda tendrement.

« Passes la nuit avec moi ! »

Je ne sais pas ce qui me prenait de lui donner ainsi des ordres mais je le voulais vraiment.

« Je peux pas me décommander comme ça. Demain. »

« Non pas demain ! Pourquoi est ce que les autres passent avant moi ? Pourquoi hein ? »

« C'est un peu comme un grand dîner ma chérie. Il y a l'apéro et le dîner. Elles sont les amuses gueulles et toi le dîner. »

« Un dîner que tu ne savoures pas ! »

Il me regarda d'un air amusé essayer de contenir mes larmes. Il m'attrapa au poignet et me poussa sur le lit.

« Arrête d'être jalouse Mayu, tu va te faire mal à force. »

« C'est qui cette fois-ci ? »

« Une fille de ta classe. »

« Mais pourquoi ? »

« Si t'étais moins coincer au pieu tu me verrai plus souvent. Allez salut. »

Sur ce, il sortit de la chambre en claquant la porte, attrapa ses clefs et sortit de l'appartement en claquant encore une fois cette pauvre porte qui ne lui avait absolument rien fait.

Je restais là, étalée sur le lit. Mes larmes avaient cessé de coulées, comme-ci ces derniers mots avaient figés chaque partie de mon corps. Il est vrai que j'étais coincée. Je n'avais aucune expérience avant Kurogane et bien qu'on ne l'ait fait que 2 fois depuis qu'on était ensemble, j'avais horreur de me prêter trop à l'action. J'ai toujours été très pudique et ça il le savait. Es ce qu'avec des efforts il me prêtera de l'attention ? Es ce que pour lui tout tourne autour de ses parties de jambes en l'air ? Rien que de penser à ça, j'avais peur. Je voulais mon cousin, je m'étais promis d'être comme il l'attendrait mais je me rendais compte que finalement il y avait encore beaucoup de boulot. Mais j'y arriverai !