Chapitre VIII : « Ne m'abandonne pas ! »

Je sortis enfin de la chambre. J'ai bien du y passer une demie heure a réfléchir, me convaincre moi-même de mes erreurs, à me remémorer le début de notre relation, notre enfance. Tous ses souvenirs que je gardais précieusement en mémoires, ces instants magiques m'avaient redonné le courage de me battre. Il n'est pas trop tard, j'en étais persuadée.

« Mayu ? »

Shaolan lâcha son bouquin et accouru vers moi. Il avait du comprendre qu'il s'était passé quelque chose et du coup, il s'était fait du souci pour moi.

« Oui ? » lui dis-je avec le sourire.

« Je suis soulagé ! »

« Hein ? »

Il se pencha vers moi et m'enlaça très tendrement. Mon cœur recommençait à battre très très fort. Je ne comprenais pas ce sentiment et ça m'ennuyait de savoir ou plutôt de sentir mon cœur battre de façon assez similaire pour deux personnes et qui plus est, deux personnes qui partageaient leur vie avec moi.

« Shaolan ? »

« Oh excuse moi … je me sens pas en forme aujourd'hui. »

Il me lâcha et alla s'asseoir dans le canapé. Je le regardais avec le sourire, bien qu'il ne voulait pas se l'avouer, je comptais énormément pour lui. J'ai toujours été très naïve mais ça se voyait trop et de plus quand on connaît son caractère, ça ne peut être qu'évident. Sans lui, je serai très certainement retourner chez moi il y a un moment mais il m'a toujours soutenu moi et Kurogane. Il était comme le grand frère, le confident. Oui, Shaolan est quelqu'un d'extraordinaire que je ne peux mépriser finalement, non c'est impossible !

Je m'avançai vers lui lentement, pour m'asseoir à ses côtés. Il me regardait gêné, son bloc note à la main.

« Shaolan ? »

« Oui ? »

Je lui attrapa les mains et lui fit déposer avant de blottir ma tête entre ses bras. Il ne bougea pas pendant quelques secondes et finis par refermer ses bras et d'une main me caressa tendrement les cheveux.

« J'ai besoin de toi Shaolan, ne m'abandonne pas toi ! »

« Je ne t'abandonnerai jamais ! »

Je relevai la tête pour le regarder dans les yeux. J'avais besoin de savoir si ce qu'il disait était vrai. Shaolan ne savait pas mentir, c'est yeux le trompait plus qu'il ne le pensait mais cette fois-ci, il semblait dire la vérité. Enfin ceci ne m'étonnait pas vraiment, je savais qu'il ne me laisserais pas mais qu'il le dise ainsi sur ce ton là m'avait émue. J'avais perdu l'usage de la parole, ces mots m'avaient fait le même effet que la foudre. J'étais heureuse, vraiment très heureuse de savoir que je pouvais encore compter aux yeux de quelqu'un.

Les mains de Shaolan descendirent jusqu'à mon basin avec une extrême douceur. Je ne bougeais pas, je ne savais pas ce qu'il avait dans la tête. Il approcha alors lentement son visage du mien. Nos nez se frôlaient alors que son regard devenu soudainement plus sérieux me dévorait. Je sentais sa respiration sur mon visage, il fessait voler avec lui quelques unes de mes mèches rebelles.

« Sha … »

Je n'eut le temps de finir ma phrase qu'il brisa les quelques centimètres séparant nos lèvres et m'embrassa tendrement. J'avais les yeux écarquillés sur le moment mais très vite je me sentais relâcher, apaisée. Je ne savais pas ce que je fessais, j'avais vraiment envie de ce baiser depuis le début de la soirée. Pourquoi ? Je ne me comprenais pas. Qui de moi sur terre pouvait aimer au point d'en mourir mon cousin ? Personne, j'en étais certaine et pourtant là, j'embrassait mon meilleur ami pour lequel mon cœur battait. Oui, je l'embrassait car sans réellement m'en rendre compte j'avais approfondit ce baiser, laissant l'occasion à nos langues de se caresser. Je sentais alors les mains de Shaolan me caresser le dos. C'était vraiment doux que j'en avais des frissons. Je mis fin à ce baiser avant de pleurer. Quelque part, je me sentais honteuse de mon acte alors que j'avais demandé à Kurogane de passer la nuit avec moi. Es ce parce qu'il l'a refuser que je me sentais si perdue au point de ne même plus me contrôler ? J'avais besoin d'amour et de réconfort. Mon cousin ne me témoignait rien.

Je me reculai de quelques centimètres du visage de Shaolan, j'avais les yeux emplis de larmes. Il me regardai avec étonnement, ne comprenant pas ce qui se passait puis ses joues prirent une teinte pourpre.

« Je suis désolé. »

Je secouai vivement la tête pour lui faire comprendre que ce n'était grave, qu'au contraire ça m'avait fait du bien avant de me reblottir dans ses bras.

« Merci d'être toi. Si tu n'étais pas là, je serai rentrée. Je n'en ai peut-être pas l'air mais je n'en peux plus. »

« Je le vois mais je ne t'abandonnerai pas, je te l'ai dis. »

« Alors pourquoi ne pas arrêter de sortir avec mon cousin ? »

Un silence pesant s'installa dans la pièce, je n'entendais que son souffle sur ma peau, rien d'autre, pas une mouche, juste son souffle.

« Parce que ça me permet d'oublier certaine chose et que ça m'amuse finalement. »

Je m'écarta de lui pour le regarder avec étonnement.

« Certaines choses ? »

Il me sourit maladroitement.

« Oui, un secret que personne ne connaît. Mais je te le dirais plus tard, soit patiente. »

Je baissai la tête déçue. Qu'est ce que j'espérais après tout ? Qu'il arrête tout du jour au lendemain pour moi ? Kurogane avait raison, je suis une belle imbécile.

« Mayu ? »

« Oui ? »

« Quand ça ne va pas, appelle moi. Peu importe l'endroit ou je suis, je reviendrais. J'aime sortir mais les filles avec qui je m'amuse ne m'intéresse pas tu sais. Les planter sur place ne me pose aucuns problèmes. Alors n'hésite pas hein ? »

Je ne dis rien, je ne savais pas quoi dire. De plus, ce qui me demandait était égoïste vis-à-vis des autres filles mais d'un côté …

« Bien … nous avons des devoirs non ? Je dois un peu avancer dans ma rédaction. Et toi ça va mieux en mathématique ? »

« Ca va bof mais je m'en sors enfin je fais tout pour remonter la pente. »

« Je ne suis pas très fort en math mais si tu as besoin de conseil, demande moi, j'essayerai de t'aider. »

« Merci. »

Décidément, Shaolan était trop gentil ! Il était parfait ou presque à un détails prés. Je me leva et me dirigea vers la table de la salle à manger pour y commencer mon devoir. Quant à lui, il repris son bloc note dans le plus grand calme et se remit à sa rédaction. Je l'observai un long moment avant d'enfin commencer mon devoir. Je soupirais sous la difficulté de ses exercices. Des équations, j'avais horreur de ça ! En plus, je ne fessais que revoir la scène du baiser avec Shaolan. Pas le meilleur des moyens pour se concentrer n'es ce pas ?

« Shaolan ? »

« Oui ? »

« A propos du baiser de tout à l'heure … »

« J'ai pas voulu ça, excuse moi. »

« C'est rien, je suis aussi fautive que toi mais ne dis rien à Kurogane s'il te plait. »

« Oui, je n'oserais pas. »

Nous nous regardions avec insistance avant de rire. Je me sentais rassurée de savoir que ce baiser n'était qu'un malentendu mais d'un côté, j'avais un peu de peine.

Une heure plus tard,

« Mayu, tu pourrais me taper mon texte à l'ordi ? »

Pas de réponse. Shaolan se leva du fauteuil et me trouva endormie sur mes exercices de mathématique, le crayon en bouche, une feuille de brouillon toute chiffonnée dans une main. Il sourit et essaya de me soulever sans trop me remuer pour m'amener à ma chambre puis il retourna au salon, s'assit à la table et rédigea mon devoir avant d'allumer l'ordinateur et d'essayer de jouer le rôle de rédacteur.