Chapitre XII : « Je vais faire des efforts. »

La fin des cours. Ces trois dernières heures m'avaient semblées interminable et pourtant, j'étais contente de pouvoir parler avec Huang aux intercours. Il ne m'avait pas fallut longtemps pour l'apprécier à sa juste valeur. C'était un garçon vraiment très gentil et de courageux. C'est pas facile de ne pas se sentir aimer en retour et c'est pourtant un sentiment que l'on ressent au moins une fois dans sa vie.

J'attrapais mon sac et y mis mes affaires avant de quitter la classe.

« Mayuka San ! »

Je me retournais, c'était Huang. Je lui souris et l'attendis.

« Huang Kun ! Qu'est ce qu'il y a ? »

« Ca ne te dérange pas si je te raccompagne ? »

« Non pas du … »

Je me souvenais soudainement que je devais rentrer avec Kuro et Shaolan. Je ne pouvais pas rentrée avec Huang alors que j'aurais vraiment préférée !

« Euh non, excuse moi, je rentre déjà avec mon cousin et Shaolan. Lundi ça va ? »

« Pas de soucis. »

« Euh Huang … Tu sais, tu peux m'appeler Mayu maintenant ou Mayuka Chan, nous sommes amis maintenant non ? »

Il inclina la tête et souris avant de me prendre par les épaules pour sortir de la classe.

« Puisque je ne peux pas te raccompagner, es ce que je peux t'inviter au cinéma mardi soir ? »

« Ca serait super mais seulement … »

« Si c'est à cause de ton cousin, je comprend. »

« Non, ce n'est pas ça. C'est que je n'ai pas les moyens en ce moment. Mes parents sont en retard pour le versement, je n'ai même pas encore reçu l'argent pour le voyage scolaire et peut-être même ne serais-je pas présente. »

« Ah … mais pas de soucis, j'ai des places gratuites. Et puis, c'est moi qui t'invite. »

« Ca me gêne un peu mais j'accepte alors. »

« Tu me diras le film qui te tente. »

« Non on choisiras ensemble » dis-je avec le plus beau de tout mes sourires. Je me sentais beaucoup mieux et ça je le devais à Huang, il avait su m'écouter et me réconfortée. Je n'aurais jamais cru qu'on deviendrait des amis.

« Bien, j'y vais Huang Kun, à demain. »

« Oui, travaille bien Mayu Chan ! »

Je me retournais afin de retrouver les garçons et Dieu sait que j'en avais plus envie quand je me retrouva nez à nez avec Lana. Sans que je ne puisse dire un seul mot elle m'administra une gifle monumentale.

« Sale traîtresse ! Tu le voulais depuis le début ! Je te hais ! »

Je la regardais avec étonnement, une main sur ma joue enflée. J'aurais voulu lui répondre mais elle partit avant que je ne puisse parler. J'étais troubler par cette gifle, c'était la première fois que quelqu'un m'en donnait une. Je sentais les larmes me montées mais je su me retenir et repris mon chemin jusqu'à la sortie. Je comprenais ce qu'elle devait ressentir. Alors qu'elle embrassait Shaolan je suis arrivée et j'ai tout flanquée par terre mais je connais Shaolan mieux qu'elle ou du moins son comportement. Je ne pouvais accepter qu'il la fasse à nouveau souffrir ! Je me retrouvais ainsi en conflit avec mon meilleur ami, ma meilleure amie et je savais que bientôt Kurogane et moi nous allions nous disputer pour une de ces filles. J'en avais marre ! Finalement, tout allait de travers, je me sentais inutile, je n'avais qu'une pensée, rentrée chez moi et oublier tout ça.

Enfin j'arrivais à l'entrée du lycée. Shaolan et Kurogane m'y attendaient, tous deux appuyés contre le muret. J'attrapai la main de mon cousin et le tira afin d'avancer. Mon meilleur ami nous suivit sans rien dire, il ne me regardait même pas, il restait en retraite. Il pouvait bien, je ne voulais absolument plus lui parler. Au final, nous étions chacun un traître à notre façon. Pour ma meilleure amie, j'étais celle qui se dressait entre son couple, pour moi, Shaolan m'avait trahis et Kurogane ne fessait que ça. Tout ceci prenait une tournure que je n'aimais vraiment pas et je ne savais que faire pour y remédier.

Le trajet du retour se finis, lent et silencieux. Aucun de nous n'avaient parlé mais nous étions arrivés à notre appartement. Kurogane ouvrit la porte et chacun à sont tour entrions. Sans perdre une minute j'alla m'enfermer dans ma chambre et me laissa retomber sur le lit.

De leur côté, les garçons discutaient.

« Elle est bizarre Mayu aujourd'hui. »

Shaolan ne dis rien et alluma la TV.

« Shaolan ? »

« Ouais ? »

« T'es bien silencieux … »

« Ouais euh j'ai rien à dire. »

« Beuh si tu le dis. Je vais me changer »

Kurogane, passa la porte et me trouva allongée de tout mon long sur le lit. Il soupira et se dirigea dans la salle de bain afin de réapparaître vêtue d'un short et un tee-shirt noir.

« Ca va toujours pas mieux ? »

« Oh si, ça va. »

« Tu me prend pour un con ? »

« Mais si je te dis que ça va. »

Kuro se pencha sur moi, mais je détournais la tête. Je ne voulais pas qu'il me voie lutter contre mes larmes. Il monta alors sur le lit et se positionna à califourchon au dessus de moi. Ses bras retenaient les miens et je ne pouvais plus bouger. Il me fixa un instant avant de remarquer :

« Dis donc tu as la joue enflée ! »

Je ne dis rien, je n'osais pas lui expliquer ce que j'avais vu, ce que j'avais fait et ce qui c'était passé avec ma meilleure amie.

« Qui t'as fait ça ? Va-y, répond. »

« Je me suis pris une porte, c'est pas grave. »

Il me fixa pendant quelques secondes puis me força à l'aide d'une de ses mains à la regarder.

« Tu ne sais pas mentir. »

« Je sais. »

« Alors, explique. »

« Pourquoi es ce que je devrais tout te dire alors que toi, tu ne me dis jamais rien ? »

« Parce que moi, c'est personnel. »

« Hé bien moi aussi c'est personnel, voilà tout ! »

Il haussa les épaules et me regarda amusé avant de m'embrasser. Il savait quelle méthode utiliser pour arriver à ses fins et il savait qu'après ça, je lui dirait tout. Ce baiser était langoureux et pourtant je ne pouvais m'empêcher de le trouver dur mais je l'approfondissais tout de même. J'aimais me sentir impuissante, j'aimais le sentir tout contre moi. Le baiser dura un certain temps afin qu'il n'y met fin tout aussi soudainement qu'il l'avait commencé. Il recula son visage de quelques centimètres du mien et me regardait avec rage et envie. Je lissais sur ses yeux jusqu'où il voulait aller et je savais que je ne lui résisterais pas très longtemps. Il se pencha à nouveau vers moi pour cette fois-ci me mordiller l'oreille. Il connaissait tout de moi, surtout mes points sensibles.

« Kuro ? »

Il lâche prise afin de me répondre.

« Ouais ? »

« Tout à l'heure, tu le pensais vraiment ? »

« De quoi ? »

« Que tu m'aimais. »

« Qu'es ce qui te fais douter ? »

Je ne dis plus rien. Pour moi, ça me semblait évident. Lorsqu'on trompe sa copine, pour moi ça veut dire qu'on ne l'aime plus.

« Comment tu réagirais toi, si je te trompais demain avec un garçon de ma classe ? »

Je ne sais pas pourquoi j'avais soudainement pensée à Huang mais c'était trop tard, je l'avais dis.

« Oses seulement et tu verras. »

« Pourquoi es ce que moi je n'aurais pas le droit alors que pour toi c'est naturel d'aller voir ailleurs ? »

« Parce que moi c'est vital, je te l'ai déjà dis ! »

« Tu es vraiment égoïste ! Es ce que tu penses à mes sentiments ? »

« Ben … »

« Tu ne penses pas que je pourrais être blesser et en souffrir ? »

« Ben j'y peux rien si t'es trop fragile, va te plaindre à tes parents de t'avoir fait comme ça ! »

« Je te détestes ! »

« Ah oui ? Vraiment ? C'est étrange j'en ai pas l'impression. »

« On t'as jamais dis que l'amour c'était proche de la haine ? »

« Non … désolé. »

« Kuro ! Je t'en pris arrête tout ça. »

« Arrêter quoi ? »

« Ce que tu fais dans mon dos ! »

« Quoi, tu préfère que je les ramène ici ? »

C'était trop. Il n'avait aucune gêne, il n'en fessait qu'à sa tête, il s'en foutait totalement de mes sentiments. J'avais mal, si mal. Tout le monde était contre moi ! Mais pourquoi, qu'es ce que j'ai fait ? Je finis par éclater en sanglot. Kurogane lui, me regardais sans rien dire, avec une tête d'imbécile.

« C'est bon, je rigolais. Ne pleure pas pour ça ! »

« Et pourquoi je peux pleurer alors ? Tu n'as vraiment pas de cœur ! »

« Oh c'est bon ! Je vais faire des efforts ! »

« Promis ? »

« Si tu arrête de chialer. »

Avec une de ses mains, il essuya le plus délicatement du monde mes larmes avant de m'embrasser cette fois-ci tendrement. J'ai cru que mon cœur allait s'arrêter. Il m'avait enfin dis ce que je voulais entendre. Des efforts c'est un bon début, j'en voulais plus mais qu'il fasse au moins ça pour moi me redonnait le courage d'aller jusqu'au bout. Il lâcha enfin mes bras, me permettant ainsi de les bouger. Sans perdre une minute, je le bousculai sur le côté. Il me regardait étonné mais très vite j'échangeais les rôles pour le dominer. Mon cœur s'emballait, je ne savais calmer ses pulsions. Sur son visage s'affichait un léger sourire. Très vite, je sentis ses mains parcourir chaque millimètres de mon corps. Chacune de ses caresses me fessait frémir et comblait se manque affectif que je ressentais depuis quelques semaines. Je me sentais soudainement bien. A mon tour, je me pencha sur lui et nous nous échangions une baiser enflammer. Je sentais sa langue venir chercher la mienne, c'était doux, c'était sensuel. J'aurais voulu ne jamais m'arrêter.

Soudain, la sonnette retentie. Nous n'y prétentions pas attention, nous savions que Shaolan était là et qu'il ouvrirait la porte.

« Mayu ? C'est Lana. Elle veut te parler. »

Je me redressais avec un regard apeuré. J'avais peur, oui très peur, je ne voulais pas lui parler. Je ne savais même pas quoi lui dire.

« Je vais prendre ma douche, on reprendra après. »

Je me forçai à sourire avant de sortir et rejoindre la porte.

« Je peux te parler, j'en aurais pas pour longtemps. »

J'acquiesça de la tête avant de prendre ma veste et de l'accompagnée dehors.

« Qu'es ce que tu veux ? »

Elle me fusilla du regard et me poussa contre un mur.

« Si tu n'étais pas fragile, je te frapperais jusqu'à ce que tu me demandes pardon ! »

« Hé ben va-y, si ça peut te faire plaisir, je m'en fous ! »

Elle leva la main et se prépara à me frapper mais s'arrêta à quelques centimètres de mon visage avant d'éclater en larmes.

« Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu as tout foutu en l'air ? Pourquoi est ce que tu es venu vivre ici ? »

« Lana … »

« Tu as vraiment tout gâcher, je te hais tu comprend ? »

« Ah ce point ? Mais si j'ai fait ça Lana c'est pour toi. »

« La ferme ! C'est juste parce que tu aimes Shaolan depuis le début ! »

« Quoi ? »

Cette remarque m'avait fait le même effet que le foudre. Que c'étaient-ils dis ? Es ce que Shaolan lui as dis pour le baiser et du coup elle croit que je l'aimais ? Je n'en savais rien, je me sentais mal que j'en attrapais des vertiges. Comment pouvait-elle douter sur moi ?

« C'est pour le baiser que tu dis ça ? »

« Lequel ? »

« Ben celui de Shaolan et moi hier. »

Avant que je n'aie le temps de réagir, Lana me flanqua une nouvelle gifle. Elle y avait vraiment été fort que des larmes coulèrent toutes seules. Mais pourquoi j'avais dis ça moi ? Je suis une imbécile, une grande imbécile !

« Ce ne fais que confirmer ce que je pensais ! Tu es cruel Mayuka, tu n'as fait que penser à toi tout ce temps. Tu trompais Shaolan avec le faite que tu sortais avec Kurogane. Tu lui brises le cœur aussi. Tu es la plus ignoble ! Je suis certaine que c'est pour ça que ton cousin est devenu ce qu'il est. »

« Tu n'y est pas du tout ! Comment peux tu croire une chose pareil ? Je suis amoureuse de mon cousin et tu le sais ! »

« Non, c'était un prétexte pour avoir Shaolan en douce ! »

« Ca me fait mal Lana. Je n'ai agis tout ce temps que pour toi et tu doutes ainsi de moi ? M'as-tu au moins considéré comme ta meilleure amie ? »

« C'est toi qui t'es joué de moi. »

Je ne disais plus rien, ça ne servait à rien, elle m'haïssait tant. Alors que je n'ai agis que pour son bien. J'étais réellement brisée, je me sentais trahie une deuxième fois. D'un côté, je comprenais la rancune qu'elle me témoignait mais de là à mettre notre amitié en cause. Je soupirais puis pris le chemin pour retournée chez moi. Avant de franchir la porte de l'appartement, je lui dis :

« Je suppose qu'il n'y a plus rien à se dire ? Si tu préfères croire tes sentiments, suis les et ne te fais pas avoir. Je ne m'opposerai plus entre vous mais ne viens pas pleurer chez moi si il joue avec toi. Ca ne me regarde plus. Au revoir. »

Avant même qu'elle ne puisse réagir je claquais la porte et montais les escaliers. J'arrivais comme une furie dans l'appartement et je me laissai tomber au sol, dans l'entrée. J'étais effondrée. Je venais de perdre ma meilleure amie pour un mal entendu. Tous, mais vraiment tous mes ennuis me tombaient dessus en même temps. Mais était-ce vraiment à cause de moi ? Etais-je réellement la seule en tort ? Je ne le savais pas. Je ne voyais que mon chagrin, chagrin causé par une promesse non tenue. Pourquoi ? Que faire ?