Titre : Happy Days in Hell

Auteur : enahma

Traductrices : Thamril et Méphisto

Disclaimer : Comme vous vous en doutez, rien ne nous appartient. Le monde d'Harry Potter est à J.K.Rowling et l'histoire à enahma.

Note1 : Pas de spoilers du tome 5.

Note 2 : Pour certains personnages, les noms seront en anglais (ce sera précisé au début des chapitres). Donc :

Severus Snape Severus Rogue

Moody Maugrey Fol-Oeil

Chapitre 1 : Le jeu des bâtards

Quand Snape apparut dans le cercle de Voldemort, il fut vraiment étonné. Il était l'un des premiers mangemorts à arriver cet après-midi.

Il y avait seulement Avery et Rome, un jeune homme français, nouvel adepte des 'Arts Sombres' - comme il aimait le dire. Snape ricana. Pour lui, ces massacres étaient beaucoup de choses, mais des Arts ? Il n'avait jamais pensé à ça, même au début. Cependant, il ne savait pas s'il y avait eu un début à tout ceci. Dès son enfance, la magie noire avait été présente dans sa vie. Il avait toujours été attiré par elle, comme presque chaque membre de sa famille excepté Quietus, qui … Non. Il ne devait pas penser à lui. Pas ici. Pas maintenant.

Au lieu de cela, il devait se demander pourquoi il avait encore été appelé. Ca devait être quelque chose d'important, et sûrement pas pour faire des potions. Hier soir, il avait reçu la liste des breuvages qu'il devait préparer pour les semaines suivantes. Si le Seigneur des Ténèbres avait voulu rapidement une autre potion, il lui aurait simplement envoyé un hibou. Donc cette réunion serait au sujet de quelque chose de plus horrible que des potions pour massacrer et torturer.

Soudain, il repéra d'autres mangemorts apparaissant dans la forêt voisine de Nightmare Manor, où la réunion avait lieu.

Etre mangemort signifiait qu'il n'avait jamais su où il apparaissait quand le seigneur des ténèbres l'appelait. Quand il sentait la marque le brûler et qu'il transplanait, il arrivait toujours dans le cercle sans connaître le lieu à l'avance. C'était une sécurité pour Voldemort contre les espions occasionnel parmi ses fidèles, qui étaient de cette manière incapable d'informer le Ministère ou d'autres sorciers comme Dumbledore ou les Aurors de l'endroit où avait lieu la réunion. En ce moment, le point de réunion était Nightmare Manor, un des endroits les mieux cachés appartenant au Seigneur des Ténèbres. Snape ne savait pas où il était avec précision, bien qu'il soit venu ici de nombreuses fois. Il devait être quelque part dans le Nord de l'Angleterre ou en Ecosse. Lui et Dumbledore avaient désespérément essayé de le localiser pendant les 14 dernières années, mais leurs recherches étaient restées vaines, bien que connaître l'endroit précis aurait été très utile pour de nombreuses raisons. Nightmare Manor était la prison principale de Voldemort et tous les ennemis qu'il ne voulait pas tuer immédiatement étaient amenés ici pour être torturés.

Snape était sûr qu'après que Potter ait défait le Seigneur des Ténèbres, il y a 14 ans, beaucoup de gens étaient restés à Nightmare Manor et étaient morts là, bien qu'il n'y ait personne pour les torturer ou les tuer. Ils y étaient restés car personne n'avait trouvé le lieu où ils étaient enfermés.

C'était l'endroit où régnait la crainte, la douleur, les cris, les pleurs et la mort. L'endroit où avaient lieu les tortures les plus redoutables qui aient jamais existées au monde.

Il détestait cet endroit. Il le détestait de tout son cœur, il le détestait plus que n'importe quel autre endroit. Il le détestait plus que les donjons du Ministère, lieu des tortures 'lumineuses', plus que… ' Stop,' se dit-il, 'ça suffit'.

Tout à coup, il devina que cette réunion serait probablement une séance de torture, et Snape espéra fortement qu'il pourrait partir avant qu'elle ne commence. Il ne voulait pas y participer. Il les détestait et les craignait, et, heureusement, il n'était habituellement pas obligé d'y participer pour différentes raisons. Une d'elles était qu'il était le maître de potions personnel du Seigneur des Ténèbres et, généralement, c'était assez pour y échapper.

Néanmoins, il y avait des périodes où même lui était obligé de se joindre à ces 'jeux'. Toutes les fois où Voldemort décidait de vérifier leur fidélité ou quand la victime était une personne très importante. Cependant, sa fidélité avait déjà été vérifiée (il ne voulait pas se rappeler ce test) ; donc aujourd'hui, il devrait plus probablement faire face à un ennemi important du côté Sombre. Qui sur Terre pouvait être si important ? Il devrait avertir Dumbledore dès qu'il serait de retour à Poudlard.

En dix minutes, tout le premier cercle (presque 20 personnes) était présent. Tous étaient debout, attendant que le Seigneur des Ténèbres les invite à l'intérieur du bâtiment. 'Très étrange, pourquoi tout le cercle ? Voldemort a-t-il pris Dumbledore ?' se demanda-t-il. Non, impossible. Quand il avait quitté Poudlard, Dumbledore y était toujours, indemne. Alors qui… qui sur la Terre avait été enlevé ? Cet idiot de Fudge ? Ou un Auror important ? Peut être Moody ?

Oh, ce serait amusant. Il pourrait utiliser des sorts douloureux sur l'homme après toutes les choses qu'il lui avait faites. Les épreuves dans le bâtiment du Ministère… Les séances de tortures avec les sorts 'lumineux' de Moody… Le Veritaserum obligatoire, les sorts de Tormenta (la version lumineuse du Doloris, pardonnable, oui, mais pas mieux que son jumeau des sorts impardonnables) jetés sur lui parce qu'il n'était pas considéré comme un homme, juste comme un mangemort dégoûtant... Ces jours et ces nuits sans sommeil, seulement pour le briser, et ensuite les six mois à Azkaban... Six ! Ca lui avait semblé être une vie. Il n'avait plus été capable de ressentir quoi que ce soit après ça. Ses sentiments l'avaient quitté, peut-être pour toujours. Moody, le vieux bâtard paranoïaque, lui avait fait ça. Il frissonna. Si le nouveau prisonnier était en effet Moody, il n'aurait pas de pitié pour lui. Non. Jamais.

Quand, à la rentrée précédente, il l'avait vu franchir la porte du Grand Hall, il avait presque perdu connaissance. Non, Albus ne pouvait pas être sans cœur au point de permettre à l'auror d'être dans le même bâtiment que lui.

Il frissonna encore. Non. Ca avait été Barty et non le vieux bâtard. Un bâtard, oui, mais pas vieux. Un jeune et sombre bâtard, maintenant mort. Embrassé par un détraqueur. Horrible manière de mourir.

Et en parlant de bâtard : il attendait en ce moment le Bâtard Suprême du monde pour qu'il présente son nouveau prisonnier à ses fidèles domestiques ; domestiques bâtards.

Oui, il était également un bâtard. Tout le monde sur cette terre était un bâtard, excepté Dumbledore.

Bien, que le Jeu des Bâtards commence !


A ce moment, Voldemort sorti de son manoir et s'approcha de ses serviteurs qui l'attendaient patiemment.

« Venez. Suivez-moi dans le Hall Principal » s'écria-t-il théâtralement « Notre invité vous attend tous maintenant ! »

Le fond de l'air était froid... Severus resserra son manteau autour de lui et frissonna. Les grandes portes noires du manoir étaient ouvertes comme une énorme bouche essayant de tout avaler, et ils entrèrent chacun leur tour. Severus voulait vraiment être chez lui.

Leurs masques sans expression étaient éclairés par la lumière des torches quand ils entrèrent finalement dans le Hall Principal.

Au centre de l'immense salle, il y avait un enfant. Un jeune enfant avec les cheveux foncés et sales, ainsi que des lunettes rondes.

Snape se figea dans l'encadrement de la porte.

Non. Un enfant. Non. Il détestait torturer des enfants. En cours, oui. Avec des mots, des sarcasmes, des retenues, en enlevant des points à leur maison, pourquoi pas ? Mais... Mais physiquement ? Ou avec des sorts ? Rien que l'idée le rendait malade, et il devait également lutter contre les souvenirs qui revenaient.

Il réalisa que tous les autres se tenaient maintenant en cercle autour du garçon, il était le seul absent du cercle, car il était resté figé devant la porte ouverte. Il soupira profondément et s'approcha du cercle. Quand il fut à sa place, le garçon releva la tête.

Snape se figea une nouvelle fois.

Non. Ca ne pouvait pas être vrai !

Le garçon était Harry Potter.


Damnez-le !

Comment ?

Pourquoi ?

Damnez-le ! Damnez-le, damnez-le... pourquoi le garçon était-il ici ? Il aurait dû être chez lui, avec sa famille, regardant la télévision ou jouant à des jeux idiots avec ses amis ou n'importe quoi... Il regarda le garçon dans l'incrédulité totale, ses pensées tournant à toute vitesse dans son esprit.

'Ca ne peut pas être vrai. C'est tout simplement impossible. Je rêve. Je me réveillerai dans dix minutes en criant et je pourrais prendre un verre de Whisky pour me calmer après ce cauchemar...' espéra-t-il. Un verre de Whisky ? Non. Ce ne serait pas assez. Il aurait besoin de la bouteille entière après s'être réveillé !

Mais le réveil n'arrivait pas.

Pendant un instant, il pensa que le garçon l'avait reconnu, car il le fixait. Mais après un moment, le garçon tourna son visage vers Voldemort.

Snape était légèrement étonné. Il n'avait pas vu la crainte dans ces yeux verts. Il n'y avait pas vu l'horreur. Il avait seulement pu voir la douleur et la résignation.

Il était choqué. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Le garçon avait été capturé par Voldemort ou ses Mangemorts, c'était clair. Mais comment ? Quand ? Et pourquoi Albus ne le savait-il pas ?

Que pouvait-il faire dans cette situation ? Comment pouvait-il aider le garçon à s'échapper ? Il y avait des sorts d'Anti-Transplanage autour de Nightmare Manor. Il ne pouvait pas simplement prendre le garçon et transplaner. C'était impossible. Mais il devait trouver quelque chose pour sauver cet enfant idiot qui était encore dans une situation impossible.

Il soupira. Quoi qu'il fasse, son rôle d'espion était terminé. Cette pensée le soulagea grandement. Il se sentit immédiatement libéré. Mais que pourrait-il faire s'il retrouvait sa liberté dans cette foutue situation ? Il n'y avait aucun espoir pour eux.

Peut-être qu'il devait laisser le garçon se faire torturer et tuer. S'il s'impliquait dans cette affaire, ils mourraient tous les deux. S'il ne faisait rien, il pourrait maintenir son rôle et aider le côté lumineux et Dumbledore.

D'un autre côté, il ne pouvait pas croire qu'il y avait un espoir pour le côté lumineux si Potter mourait. Non. Potter devait vivre. Il y avait Lily… et son serment envers elle… et le nom de Quietus… Ca signifiait qu'il devait aider ce petit bâtard. Oui. Potter était aussi un bâtard parce qu'il s'était impliqué dans cette maudite situation sanglante. Ca avait été suffisamment dur de garder un masque de mangemort fidèle sans avoir de problème avec sa conscience et maintenant…

Tout à coup, il se rendit compte que le moment de renier Voldemort approchait. Mais il devait rester calme. Potter devait vivre. Par conséquent, il devait le sauver en trouvant le moyen de le faire sortir des sorts d'Anti-Transplanage du manoir, et il devait faire attention à lui aussi. Le garçon ne savait pas transplaner. Il avait besoin de lui.

Les yeux de Snape regardèrent autour de lui : les portes, les fenêtres. Il connaissait assez bien le bâtiment, il y avait une salle pour faire des potions. Son laboratoire n'était pas dans les donjons mais au troisième étage – ridicule. Lui au troisième étage. Ici, les donjons servaient de prison.

La prison. La prison la plus détestée au monde. Ou du moins l'une d'entre elles. Des cellules et des chambres de tortures à l'infini. Il savait. Il savait à quoi ressemblait une personne emprisonnée après quelques semaines passées là. La vie y était comme un Doloris sans fin. Si ça plaisait à Voldemort, la torture durait des mois, puis le prisonnier mourait. Il aimait briser les gens avant de les tuer. Il se fichait de savoir si ça prenait beaucoup de temps ou pas. Le Seigneur des Ténèbres avait toujours beaucoup de temps.

Mais comment pouvait-il sauver Potter de ce fichu bâtiment ?

Soudainement, il se rendit compte que Voldemort parlait et que les jambes du garçon étaient liées. Il ne pourrait pas courir loin comme il l'avait fait dans le cimetière il y a un mois, quand il avait échappé au Seigneur des Ténèbres après sa 'résurrection'. Il lui manquait également sa baguette.

Et maintenant, Potter était juste debout, là, comme un agneau attendant d'être abattu, et il avait apparemment accepté son destin. Snape pu voir dans ses yeux, ceux-ci étant fixés sur lui, de la douleur, seulement de la douleur dans ces yeux verts, rien de plus. Douleur. De la douleur comme dans ces yeux noirs… De la douleur dans ces yeux verts… Seulement de la douleur…

Comme si c'était les mêmes yeux. Mais comment ? Comment une paire d'yeux verts pouvait-elle sembler identique à une paire d'yeux noirs ? Et d'un autre côté… ils semblaient vraiment identiques ou du moins, leur expression semblait identique.

Il était terrifié. Le garçon ressentait juste de la douleur.

La ressemblance… debout dans le cercle, sans crainte, le regardant avec une douleur infinie, non provoquée par la torture mais par la déception, et Snape voulut hurler pendant qu'il se remémorait quelqu'un d'autre.

Un garçon se tenant au même endroit, au centre du cercle, sans crainte ni faiblesse. Juste de la douleur… comme elle y était, il y a longtemps… elle était tellement visible… ces yeux noirs… Il ne pourrait jamais les oublier. Jamais plus disait l'aigle dans sa tête. Jamais plus.

Mais le Bâtard Suprême parlait toujours.

« Vous avez trois rounds pour jouer avec lui. Après, je le tuerai. Moi, seul. Donc, vous devez faire très attention à ne pas le tuer avant moi ! » dit le monstre à face de reptile avec un sourire de satisfaction.

'Trois rounds. C'est au moins deux heures' pensa Snape. Il vit Voldemort retourner s'asseoir sur son trône.

« Que le spectacle commence ! » hurla-t-il à ses mangemorts.

Et le spectacle commença.


Snape essayait désespérément de trouver une solution pour sauver le garçon, mais les minutes s'écoulaient et il ne trouvait pas. Rien du tout. Le garçon mourrait et il mourrait aussi. La tentation revint. Il pouvait laisser le garçon mourir. Il n'avait pas d'autre choix de toute façon : soit le garçon mourrait seul, soit ils mourraient ensemble. Mais le dernier choix n'avait pas de sens. Albus et l'Ordre avaient besoin de lui.

D'un autre côté, ils avaient également besoin du garçon. Et il avait prêté serment à cette maudite fille !

Quel désastre ! … Quelle foutue situation ! Pire que le pire des cauchemars auquel il avait dû faire face presque chaque nuit pendant environ deux décennies. Il n'aurait jamais cru que ça pourrait être pire. Jamais. Et maintenant, cette situation était pire que chaque autre situation ou cauchemar qu'il avait vécu dans sa vie !

Il tremblait presque en observant le spectacle. Il y avait beaucoup de cris en Latin : Seco ! Frango ! Contundo ! Flagello ! Diffringo ! Uro ! Accompagnés par des suppléments dans lesquels les autres indiquaient la partie du corps à laquelle ils voulaient nuire.

Potter hurlait, se tordait de douleur, poussait des cris perçants et grimaçait, il avait seulement de courtes pauses entre les différents sorts. Sa voix remplie de souffrance semblait remplir le bâtiment entier. C'était juste le premier round… Et il y aurait le deuxième, le round des tortures physiques. L'idée seule rendait Snape malade.

Son tour approchait. Son tour pour torturer l'idiot qu'il avait haï pendant des années, l'idiot qu'il avait humilié et ridiculisé devant ses compagnons. L'idiot qu'il avait essayé de faire expulser de toutes les manières qu'il connaissait.

Le garçon qu'il avait protégé sans y penser, le garçon qu'il aidait à survivre chaque année dans cette damnée école parce qu'il était le garçon qu'il avait juré de protéger. Peut-être qu'il n'avait pas pris soin de lui volontairement, mais c'était néanmoins la meilleure façon qu'il avait trouvée.

Quand son tour arriva, il réalisa qu'il était pétrifié, incapable de lever sa baguette, de parler, d'ouvrir la bouche. Incapable de se déplacer. De respirer.

Le garçon étendu sur le plancher saignait. Douleur. Mais il ne criait pas. Il ne suppliait pas. Il semblait épuisé mais pas brisé. Soudainement, Snape ressentit du respect pour le garçon. Il était sûr que Potter céderait. Il avait juste 14 ou 15 ans, n'est-ce pas ? Des garçons de son âge auraient déjà cédé, n'est-ce pas ? D'un autre côté Potter n'avait pas cédé. Du moins pas encore. Et ce regard… Le maître des potions frissonna. Ce regard était encore trop familier. Il l'avait vu des années auparavant… Les larmes remplirent ses yeux.

Qu'était-il supposé faire maintenant ? Il avait désespérément besoin de temps. S'il ne voulait pas se faire remarquer, il devait lancer un sort à Potter. Maintenant. Immédiatement.

Snape tourna la tête et chuchota « Tormento » en pointant sa baguette sur le garçon.

« Bonne idée d'utiliser un sort du côté lumineux » rit Voldemort. « Laissons voir à M. Potter à quoi ressemble une séance de Tormenta. »

Snape se détesta. Ses sentiments l'étouffaient.

Les cris du garçon remplirent le Hall. Encore et encore. Snape voulait mourir. Non, il ne pouvait pas laisser ceci se reproduire une deuxième fois. Non. Impossible.

Il savait précisément quel genre de douleur emplissait le corps du garçon.

Lorsqu'il abaissa sa baguette, les cris s'arrêtèrent. Il tourna de nouveau sa tête vers le garçon, et leurs regards s'accrochèrent une nouvelle fois. Et le gamin imbécile inclina la tête. Le cœur de Snape se serra. A présent, il était absolument sûr que le garçon l'avait reconnu. Il se sentit malade à cette pensée ; il se sentit étourdi et nauséeux. Il ne voulait pas que le garçon meurt avec la pensée qu'il l'avait trahi.

Bien. Il avait vraiment détesté ce petit idiot. Avant, à l'école. Mais pendant les moments de torture et de cris, sa haine avait diminué, et était ensuite partie pour de bon. Il ne pouvait plus le détester.

Il voulut hurler pendant que la torture continuait.

Le deuxième round… Fouets, coups de pieds, de poings… Après les dix premiers Mangemorts, il pouvait à peine reconnaître le garçon. Meurtrit, blessé, ensanglanté, les os brisés – seul le regard vert fixé à son regard noir après chaque tour, lui prouvait que le garçon était conscient, qu'il était toujours en vie. Pourquoi Potter avait-il le même regard que le garçon aux yeux noirs il y a si longtemps ? Pourquoi ?

Pourquoi le garçon le regardait dans les yeux encore et encore ? Il n'avait pas supplié ou demandé pitié. Il avait néanmoins semblé chercher les yeux de Snape. Juste comme… NON !

Snape voulait désespérément que ce Jeu de Bâtards prenne fin, Il voulait rentrer chez lui, s'enfermer à clef dans sa chambre et boire du Whisky jusqu'à ce qu'il perde connaissance, puis dix litres de Potion de Sommeil sans Rêves et dormir, dormir, dormir, ne plus se réveiller. Jamais.

Il voulait courir loin. Mais… mais…

Que dirait-il à Dumbledore ? Comment pourrait-il entrer dans son bureau pour lui dire la vérité ? 'Potter est mort et j'étais un de ses bourreaux, l'un de ses meurtriers, désolé' Il devrait faire des excuses. Dirait-il à Albus 'oh, j'ai seulement utilisé des sorts lumineux et pardonnables, comme le Tormenta' ?

Comment pourrait-il continuer à vivre après ça ? Comment pourrait-il enseigner à d'autres enfants ? Il avait toujours été terrible avec eux, un vrai bâtard, mais au moins supportable. Si Potter mourait, il serait mille fois plus mauvais. Comment pourrait-il enseigner à Weasley et Granger ? Comment pourrait-il les regarder dans les yeux ?

Que lui ferait son serment brisé ? Pourrait-il dormir ? Manger ? Respirer ? Penser ?

Il ne pourrait plus jamais échapper à son passé. Presque vingt ans n'avaient pas été suffisants pour se repentir de ce qu'il avait fait auparavant. S'il laissait Potter être tué, il ne pourrait plus jamais vivre. Il en était sûr.

C'était à nouveau son tour. Le gosse, l'insupportable, petit, foutu gosse était encore en train de chercher son regard ; bien que Snape ne soit pas sûr que Potter puisse encore voir.

Il baissa la tête et pris une minuscule bouteille dans sa poche. Heureusement, on ne s'était pas attendu à ce qu'il utilise son poing, sa jambe, ses doigts ou une brindille, une mèche, une ceinture, un couteau, un rasoir, un poignard ou une canne pour la torture physique. On s'était plutôt attendu à ce qu'il montre une potion intéressante, mais ça devait être quelque chose de spectaculaire pour être apprécier par le Seigneur des Ténèbres lui-même. Le Jeu des Bâtards. Et Voldemort voulait voir la douleur qu'il causait.

Pendant un instant, Snape pensa qu'il allait boire la potion au lieu de la donner à Potter. C'était une nouvelle potion très douloureuse. Il avait toujours des potions de douleur avec lui dans des occasions comme celle-là. Mais il n'avait jamais voulu que le garçon souffre. Mais il avait besoin de temps, plus que de tout autre chose, donc il devait le faire.

Il fit un pas vers le garçon, se mis à genoux et ouvrit la bouche de Potter avec sa main gauche. Avec la droite, il versa soudainement le contenu de la fiole dans la bouche du garçon, le força à avaler et fit de nouveau un pas vers sa place dans le cercle.

Pendant un moment, il y eut un profond silence. Puis les yeux du garçon s'élargirent suite à l'immense douleur et il commença à hurler tellement fort que tous durent se couvrir les oreilles.

La Potion de Jeux d'Os. Pendant ce moment, Snape se détesta plus qu'à n'importe quelle autre heure de sa vie. Et ce n'était pas un sentiment facile en considérant le fait qu'il s'était toujours profondément détesté.

La Potion de Jeux d'Os était parfaite pour le Jeu des Bâtards. Elle cassait les os de la victime en morceaux minuscules, entraînant une douleur insoutenable à chaque mouvement, comme la respiration, puis les remettaient dans leur état normal avec une douleur particulièrement horrible et rapide. Ca ne causait pas des dégâts irréparables, mais c'était aussi douloureux que le Doloris. Snape le savait. Il l'avait lui-même essayé.

Le garçon ne lui ferait plus jamais confiance après ça. Mais d'un autre côté, il n'y aurait pas de temps pour le pardon et l'oubli, ni pour les excuses. Potter allait mourir. Et lui, Severus Nobilus Snape, allait mourir avec lui. Ce serait une exécution très étonnante et spectaculaire, dans laquelle il jouerait le rôle du mauvais garçon et Potter celui du bon. Mais ce n'était pas la question. Pas du tout.

Alors que les cris stoppaient, les yeux du garçon restèrent fermés. Seule sa respiration prouvait qu'il était encore vivant.

« Magnifique, professeur, je suis stupéfait ! » les yeux de Voldemort scintillaient de satisfaction. « Je ne peux pas croire que ton imagination est ainsi évoluée pendant les années que tu as passé avec ce vieil imbécile amoureux des moldus. »

Pendant un court instant, Snape était sûr qu'il allait diriger sa baguette sur ce bâtard et le tuer immédiatement. Non ! Mais avant qu'il puisse déplacer sa main vers sa ceinture, le spectacle continua.

Le troisième round était arrivé. Et Snape ne savait toujours pas quoi faire, comment sauver l'enfant meurtri.

Et il devait penser à un autre sort pour torturer. Le Seigneur des Ténèbres le punirait avec un Doloris bien-placé s'il employait encore le même sort : il n'aimait pas s'ennuyer. Mais que pouvait-il utiliser ? Il ne voulait pas blesser le garçon davantage. Mais il devait dire quelque chose. Peut-être le sort de couteau ? Il faisait très mal, mais son effet ne durait pas longtemps. Dix secondes, pas plus. Ou vingt au maximum.

C'était à nouveau son tour.

« Culter » dit-il, détournant encore son regard du garçon, sa baguette tremblant dans sa main.

Les cris étaient plus forts qu'avant. Ils durèrent presque une minute. Comment ? Pourquoi ? DANS QUEL ENFER était-il ? Il essaya de stopper le sort mais il ne pouvait pas. Alors, il se rappela que le sort de couteau combiné à celui qui brisait les os, utilisé par Nott un peu plus tôt, entraînait des répercussions sérieuses pendant des heures. Par Merlin, il ne pouvait pas avoir fait ça. Il voulait mourir dans la honte. Ici. Maintenant. Il se sentait comme s'il mourait avec des cris sans fin.

« Snape ! Tu es vraiment… excellent aujourd'hui » il entendit les mots de Voldemort comme s'il les avait hurlés. « Mieux que jamais. »

Il acquiesça alors qu'il regardait le petit corps tremblant devant ses yeux.

Brusquement, la voix du garçon se calma. Potter ne bougeait plus.

« Oh, non. » chuchota Snape comme le prochain mangemort levait sa baguette.

« Stop ! » hurla Voldemort. « Je veux le tuer » ajouta-t-il alors qu'il s'était levé et avait fait un pas en avant.

A ce moment, Snape était complètement désespéré. Voldemort allait tuer le garçon, il le savait, et il ne pouvait pas le laisser faire.

Voldemort se tenait près du corps sans vie, et avec un coup de pied, il retourna Potter sur son dos.

« Ennervate » dit-il, pointant sa baguette sur le garçon.

Il ne bougea pas. Snape était figé. Que lui avait-il fait ?

« Je sais que tu es conscient, Potter » dit Voldemort avec une voix froide et impitoyable. « Et je veux un court entretien avec toi avant de te tuer. »

Le garçon ouvrit les yeux. Snape fut soulagé pendant un instant. Il était vivant !

« Mais je n'ai pas l'intention de t'écouter, Tom. Je me moque de ce que tu veux me dire. Complètement. Tue-moi et finit ce spectacle. »

Snape pu à peine entendre les mots du garçon. La voix de Potter était tellement rauque après deux heures de cris. Elle était faible. Mais il ne l'était pas !

« Comme tu veux »Voldemort sourit méchamment et leva sa baguette. Mais Snape fut plus rapide.

« Stupefix »hurla-t-il en pointant sa baguette sur le Seigneur des Ténèbres et en faisant un pas vers le garçon pour l'aider le plus vite possible.

Mais le sort fut bloqué par le bouclier du Seigneur des Ténèbres. Bouclier ? Snape se gela. BOUCLIER ? Oh, non…

Le moment suivant, il était étendu sur le plancher, stupéfixié par ses ex-camarades.

« Professeur Snape ! Quelle surprise prévue ! » sourit vicieusement le Bâtard Suprême avec un scintillement inhumain dans les yeux. Finalement, j'ai trouvé l'espion – toi, comme je le supposais. N'est-ce pas, Lucius ? »

Un des mangemort acquiesça et Voldemort continua.

« J'ai suspecté que c'était toi, fidèle serviteur de ce Dumbledore amoureux des moldus, partisan stupide du Côté Lumineux après une torture par les Aurors et six mois à Azkaban… Je ne te comprends pas » Voldemort leva son regard vers lui. « Tu étais toujours si fort. Et tu m'as néanmoins trahi. Je suis stupéfait. Aujourd'hui, pendant une courte période, j'ai cru que j'avais tort. Ces sorts et la potion ! Les as-tu aimés, Potter ? » Il tourna ses yeux vers le garçon.

Potter ne semblait pas avoir noté les mots de l'homme et pendant que le maître de potions regardait l'enfant, ses yeux se fixèrent à nouveau à ceux de Snape. L'homme senti soudain le besoin de dire quelque chose au garçon avant de mourir. Il leva la main et enleva son masque. Ils se regardèrent sans un mot pendant un long moment. Snape entendit les mots de Voldemort mais ne pouvait pas les comprendre.

Il observait juste le garçon, ses yeux remplient d'une douleur évidente.

Le garçon allait mourir. Snape en était sûr. Et il mourrait côte à côte avec Potter, avec Le-Garçon-Qu'il-Avait-Détesté-Pendant-De-Longues-Années. Et maintenant, il ne pouvait comprendre ses sentiments antérieurs. Pourquoi le détestait-il, comment avait-il osé détester ce garçon ? Comment avait-il pu être un idiot aussi têtu pour le détester juste à cause de quelques vieilles et stupides farces faites par son père et ses camarades ? Son père déjà mort. Qui lui avait sauvé la vie. Eh bien, c'était une action égoïste, si l'on considérait bien tous les faits, mais d'un autre côté, James Potter lui avait sauvé la vie il y a des années. Et Lily… Il avait détesté le fils de Lily pendant quatre années. Pourquoi ? Comment ? Il ne pouvait pas répondre à ses propres questions.

Il regardait le garçon, le garçon brisé et en train de mourir, et il eut honte. Les sorts de tortures jetés par lui… La Potion de Jeux d'Os… et Potter ne semblait pas en colère contre lui. Il semblait l'accepter comme il acceptait son destin, sa mort imminente.

Snape ne pouvait pas l'aider mais il leva sa main et toucha le visage du garçon avec ses doigts.

« Désolé… Tellement désolé… Pour tout » dit-il.

Harry ferma les yeux un moment.

« Merci » murmura-t-il.

Des cordes sortirent de la baguette de Voldemort, et le moment d'après, Snape était ligoté.

« Snape, ton temps est fini. Je pense que c'est votre tour M. Potter. » dit le Seigneur des Ténèbres et il murmura un autre sort. « Erecto. »

Le moment suivant, Harry était se tenait sur ses pieds, instable, face à face avec Voldemort.


Snape regarda juste le garçon qui se tenait calmement devant son ennemi, sans crainte. Voldemort semblait fâché pendant qu'il examinait le jeune homme se tenant devant lui sans horreur, humilité ou demande de pitié. Sans montrer sa faiblesse !

Oui, le garçon était brisé. Il avait été torturé et physiquement maltraité mais son âme était demeurée sienne car il avait accepté le fait qu'il allait mourir.

Snape, encore, se senti honteux. Le garçon était très courageux. Aussi courageux que son père l'avait été. Aussi courageux que ce garçon aux yeux noirs, qui avait été au même endroit. Plus courageux que lui ne l'avait jamais été à son âge.

« Je pense qu'il est temps de me tuer, n'est pas Tom ? » demanda-t-il soudainement, d'une voie sévère mais calme. « Tu peux finalement terminer le travail que tu as raté il y a 14 ans. Maintenant il n'y a plus aucune faible femme née moldue pour t'empêcher de le faire. »

Le silence était tombé dans la salle. La colère du Seigneur des Ténèbres devenait presque palpable dans l'air, mais le garçon n'était pas effrayé.

Voldemort se calma soudainement. Un sourire mauvais apparut sur son visage.

« Très courageux, Potter. Très Gryffondor. Mais je ne vais pas te tuer maintenant. Non, j'ai une autre idée pour que tu meures. Un chemin plus long vers la mort. J'ai le temps. J'attendrai que tu me supplie pour te tuer. Ou… peut-être que je te donnerai un autre choix, une manière de vivre au lieu de mourir. Je vais te donner le temps et l'occasion de penser à ça. Et naturellement, je t'aiderai, à ma manière, à prendre la bonne décision. »

« Je ne te vendrai jamais mon âme, Tom » répondit fermement Harry. Mais Voldemort ne prêta pas attention à ses paroles.

« Nous verrons, Potter » il se tourna vers Snape « Que dois-je faire avec toi, mon cher professeur ? Si je me souviens bien, tu n'es pas aussi courageux que ce jeune homme à côté de toi, n'est pas ? Que dirais-tu de rester avec lui pendant un moment ? Deux-trois semaines, peut-être plus ? Ca dépend de… tu sais quoi. Peut-être pourrais-tu convaincre M. Potter de la véritable sagesse ?

Les yeux de Snape s'élargirent.

« Les donjons… »

« Précisément, professeur. Et… » il leva son regard vers ses serviteurs « je pense que vous pouvez commencer, mais faites attention ! Ne les tuez pas. Pas sans ma permission. » Voldemort eut un rictus et se tourna pour sortir de la salle.

Le cercle des mangemorts se resserra autours d'eux. Le garçon s'était effondré à côté de Snape quand l'Erecto avait arrêté de faire effet. Il ne pouvait pas l'attraper en raison de ses liens. Ils étaient là, sans ressources. Et Snape savait que c'était seulement le début.

Quand on lui enleva ses liens, il vérifia comment allait Potter. Il était toujours sans connaissance. Donc, ce serai son tour. Probablement plus longtemps et plus horrible que pour le garçon. Il était un traître après tout.

Malheureusement, il prit une heure et demie pour perdre connaissance. Ses ex-camarades étaient très prudents à ce propos.


« Vernon, le garçon n'est toujours pas là ! » dit nerveusement Pétunia à son mari.

Ils étaient en train de regarder la télé après le dîner.

« Ummm… » murmura Vernon, ses yeux fixés sur l'écran.

« Vernon ! » répéta Pétunia.

« Bien… que suis-je supposé faire alors ? Il reviendra au milieu de la nuit, j'en suis sûr. Il a honte » répondu Vernon calmement. « Ou alors ses amis anormaux l'ont encore emmené. Heureusement. Oh, regarde ce chien ! » il pointa brusquement l'écran. « Il est comme celui de Marge ! »

Pétunia frissonna. Elle détestait les animaux, et particulièrement le vieux chien laid et méchant de Marge. Et elle était inquiète.

« Vernon, chaque fois qu'ils viennent le prendre, ils nous en informent d'une manière ou d'une autre… Mais aujourd'hui… Il est minuit et… »

« Et… ? » Vernon était fâché. Les disparitions stupides du garçon ne l'intéressaient pas. « S'il veut partir, qu'il le fasse. Et je veux regarder le film. »

« Mais nous sommes ses gardiens, Vernon. Si quelque chose lui arrive, ils nous puniront, nous ! » elle pleura le dernier mot.

Vernon sursauta et soupira.

« Bien. Mais je ne veux pas le chercher dans toute la ville. Tu peux le faire si tu veux, mais pas moi ! »

« Je pense que nous devrions appeler la police. » chuchota Pétunia.

« Oh ! Bonne idée ! » dit Vernon en grimaçant. « J'espère que s'ils le trouvent, ils le garderont pendant quelques jours, qu'en penses-tu ? »

« Je ne sais pas. » répondit-elle, hésitante.

« Qu'est qui ne va pas ? » demanda Vernon soudainement alors qu'il remarquait le ton étrange de Pétunia.

« Je ne sais pas. » dit-elle encore. Mais après un moment, elle ajouta « J'ai un sentiment très étrange. Un très mauvais sentiment, tu sais… comme il y a longtemps… »

Vernon la regarda. Pétunia était à côté de lui. Ses mains tremblaient et son visage était pâle.

« Quoi… tu vas bien ? » demanda Vernon avec précaution.

Pétunia secoua la tête.

« Non, quelque chose s'est passé. Quelque chose comme le jour où je suis allée pour la première fois au cinéma avec toi… »

La voix de Vernon tremblait alors qu'il parvenait à parler.

« Tu penses… tu penses que… ? »

Pétunia acquiesça.

Il y eut un long silence dans la pièce. Ils se regardèrent, horrifiés. Finalement, Vernon se leva.

« J'appelle la police. Maintenant. »


La suite sur vendredi prochain! Et ceux qui la veulent avant peuvent se rendre sur notre livejournal dès mercredi!

J'allais oublier... REVIEW, SVP!