Titre : Happy Days in Hell
Auteur : enahma
Traductrices : Thamril et Méphisto
Disclaimer : Comme vous vous en doutez, rien ne nous appartient. Le monde d'Harry Potter est à J.K.Rowling et l'histoire à enahma.
Note : Pas de spoilers du tome 5.
Attention : Wormtail : Queudver
Chapitre 2 : Réveil en enferHarry essaya de se déplacer un petit peu, mais il le regretta immédiatement. Il ressentit une douleur soudaine et presque insoutenable dans tout son corps, et dû faire de son mieux pour ne pas pleurer alors que chaque partie de son corps souffrait. Il ne comprenait pas pourquoi. Clignant des yeux, il lutta pour se souvenir. Où était-il ? Pourquoi souffrait-il ? Que s'était-il passé ?
Lentement, les souvenirs de l'après-midi précédent réapparurent. Il pouvait se rappeler des images vagues des événements, le 'spectacle de torture' comme Voldemort l'avait appelé. Ainsi, c'était vrai, tout était vrai du premier moment au dernier. Il était en captivité et allait faire face à plus d'horreur et de douleur que jamais auparavant, il en était sûr.
Rien que le fait d'y penser le rendait malade. Torture – encore ? Il y en avait eu plus qu'assez la veille. Il était fermement convaincu qu'il ne pourrait pas souffrir plus. Il ferait tout ce qu'ils voulaient, et ainsi, il pourrait mourir en paix. Oui, mourir. Il ne pourrait pas s'échapper cette fois : apparemment, il manquait de chance, à la différence des années précédentes. Cette fois, son corps était déchiré et épuisé, son âme désespérée. Voldemort ne savait pourtant pas qu'il avait gagné le jeu, pensa Harry.
C'était de sa faute, réalisa-t-il après un moment. S'il n'avait pas couru loin de chez les Dursley, il n'aurait pas été attrapé par les mangemorts qui surveillaient la maison. Il savait que Voldemort connaissait l'endroit où il vivait, il lui avait dit dans le cimetière de Little Hangleton. Il ne pouvait pas l'atteindre tant qu'il était sous la protection de sa famille, mais dans sa course, il avait couru trop loin de la maison et de sa protection. Et il avait été emmené ici.
En fait, il avait eu une bonne raison de s'éloigner d'eux, au moins pendant quelques heures, il avait besoin de se calmer après la dispute qu'il avait eue avec sa famille, s'il ne voulait pas les transformer en quelque chose comme il l'avait fait à la Tante Marge deux ans auparavant.
Dudley avait tout commencé. Il n'aurait pas dû appeler Lily Evans un monstre et une pute. Dudley n'aurait pas dû dire que la seule raison qui avait poussé le père d'Harry a épouser sa mère était le fait qu'elle soit enceinte. Harry l'avait frappé.
Il y avait eu une grande dispute, et lui et Dudley n'étaient pas de force égale à cause de l'avantage de Dudley en poids et en taille. A la fin, son Oncle Vernon était venu aider Dudley, donc celui-ci avait gagné. Son oncle avait été sur le point de le punir pour ce combat, mais après la première claque, il était sorti comme un ouragan de la maison et avait couru.
Il n'avait pas eu à courir très loin : il s'était rapidement retrouvé entouré par trois mangemorts. Malheureusement, sa baguette était toujours dans sa chambre, en sécurité dans sa malle. Il n'avait rien pu faire. Il s'était juste tenu là, comprenant lentement les conséquences de ses actes, alors que les trois hommes le menaient à ce manoir qu'ils nommaient Nightmare Manor. Après la séance de torture, il comprenait parfaitement le nom.
L'après-midi précédent avait été un véritable cauchemar. Alors qu'il en attendait le commencement, il avait su avec précision ce qui allait se passer. Enfer ! Harry le savait. Mais, à sa surprise, quand les mangemorts et Voldemort étaient entrés dans le Hall, il n'avait pas eu peur. Pas du tout. Pourquoi ? Il se le demandait encore.
Peut-être que c'était à cause des cauchemars remplis de peur et de larmes, de la mort de Cédric, de la réincarnation de Voldemort, de leur duel et des apparitions de ses parents, de la main perdue de Wormtail, et tout ceci à cause de lui. S'il n'avait pas existé… Voldemort ne serait pas revenu, Cédric serait vivant, Wormtail aurait été attrapé par Lupin et Sirius… et Sirius serait libre et Lupin aurait continué son travail d'enseignant à Poudlard. Lupin n'aurait pas été sans emploi comme il l'était à présent. La mère de Harry serait vivante, et peut-être son père aussi. Et ils auraient eu beaucoup d'enfants, trois ou plus, allant à Poudlard, dans la maison de Gryffondor.
Harry sourit à cette idée. C'était quelque chose de drôle. Ses frères et sœurs qui auraient pu être là…
Mais ils n'existaient pas et ses parents étaient morts.
Et il mourrait ici aussi, à Nightmare Manor, seul.
L'esprit de Harry essayait de lutter contre cette idée. Il voulait vivre, survivre. Il voulait rencontrer ses amis, manger dans le Grand Hall, boire une Bièraubeurre aux Trois Balais à Pré-au-Lard… Jouer au Quidditch et voir la prochaine coupe du monde, peut-être devenir un joueur professionnel dans son équipe nationale. N'importe quoi mais pas la mort !
Il rêvait de détentions avec Rusard ou de cours de potions avec Snape… rêvait de simples humiliations sans douleur, sang et sueur.
Mais il était encore vivant et soudainement, il décida de ne pas céder. S'il résistait, peut-être que ses rêves pourraient se réaliser… Il devait espérer et croire qu'il y avait un chemin pour sortir de cet endroit damné. Il devait être fort pour soumettre sa faiblesse.
Cette décision bien présente dans son esprit, Harry ouvrit à nouveau les yeux, et essaya de regarder l'environnement dans lequel il était forcé de vivre, mais il ne pouvait pas bouger sa tête. Son cou était blessé et pendant un moment, il eut peur que quelque chose d'irréversible ne soit arrivé à sa colonne vertébrale. Bien que ce ne soit pas vraiment important : il allait mourir ici de toute façon, et si sa colonne vertébrale était cassée, son agonie serait presque indolore. Mais tout son corps lui faisait tellement mal, que ça signifiait qu'elle était toujours intacte, du moins pour le moment.
Et de toute façon, il n'était toujours pas près à mourir. Il combattrait !
Harry continua à penser aux événements du jour précédent. Les mangemorts et Voldemort… il se rappelait la scène de leur entrée. Ca avait été comme un jeu avec des étapes, mais l'un d'eux avait ruiné l'ordre.
Dès le début, il avait été tout à fait sûr qu'il verrait le professeur Snape parmi les mangemorts, bien qu'il ne puisse pas expliquer pourquoi. C'était quelque chose d'évident depuis qu'il suspectait Snape d'être un espion pour Dumbledore. En attendant, il s'était demandé si Voldemort avait accepté les excuses du professeur et, s'il l'avait fait, alors comment Snape avait réussi à convaincre le Seigneur des Ténèbres de son 'innocence' ? Le Seigneur des Ténèbres n'était pas complètement stupide, alors ses excuses avaient dû être très convaincantes.
Quand les yeux d'Harry avaient vu le groupe qui entrait, et avaient remarqué la silhouette figées dans l'encadrement de la porte, il avait été presque sûr de son identité. Alors que l'homme avait finalement rejoint le cercle, et qu'il avait pu voir sa baguette menaçante et prédatrice, Harry avait été sûr que l'homme était bien le vieux bâtard graisseux qu'était son professeur de potions. Ses cheveux graisseux n'avaient pas été recouverts par un casque ou un chapeau, donc il avait pu le reconnaître facilement grâce à ses mèches huileuses.
Il avait alors réalisé que le professeur ne savait pas qu'il l'avait reconnu.
Il n'avait pas été simplement un peu surpris par le comportement de son professeur. Et bien, il n'avait jamais pensé que Snape voulait le tuer (juste l'expulser – mais Snape ne savait pas tout à propos de la famille de Harry, donc il ne pouvait pas savoir que, pour lui, expulsé et tué étaient presque la même chose), mais l'inquiétude et la crainte qu'il avait put détecter dans le comportement de l'homme l'avaient choqués.
A ce moment, il avait réalisé quelque chose : la séance de torture ferait très probablement une autre victime : le professeur. Harry ne le voulait pas. Oui, il détestait Snape, mais il le détestait vivant. Il n'avait pas l'intention d'ajouter un nom de plus à sa liste de victimes juste après celui de Cédric. Il avait essayé de supplier le professeur avec ses yeux de le laisser mourir pour ne pas être impliqué dans tout ceci, et il avait presque été heureux quand le premier sort du professeur l'avait frappé. Peut-être avait-il incliné la tête pour assurer le professeur qu'il avait agi correctement.
Mais, en réalité, il avait été déçu. Pendant les spasmes du sort 'lumineux' de Tormenta, il s'était demandé si le professeur le détestait vraiment beaucoup. 'Beaucoup', parce que le sort que Snape lui avait lancé était pire que le Doloris. Pas tout à fait, en fait, il avait été pire parce qu'il savait que les sorciers du Côté Lumineux utilisaient des sorts comme ça. Pourquoi les utilisaient-ils ? Ils pouvaient tuer leurs ennemis ou les mettre en prison. Donc pourquoi avaient-ils besoin de sorts de tortures ?
Plus tard, la potion que Snape lui avait donnée avait été pire que dix Doloris. Et finalement, cet autre sort… Il se rappelait qu'il n'avait pas put arrêter de crier pendant de longues minutes après ça. Il avait senti ses os fondre dans son corps et après un certain temps de souffrance, ils étaient retournés à leur état normal – mais la deuxième étape avait été aussi douloureuse, sinon plus.
A ce moment là, il avait été sûr que Snape avait trahi Dumbledore. Ce sentiment avait été plus douloureux que les sorts eux-mêmes. Dumbledore faisait confiance à cet homme ! D'une manière ou d'une autre, Harry devait faire savoir au directeur que son professeur n'était plus sincère.
Et ensuite, Snape était tombé à côté de lui. Il l'avait encore sauvé. Le professeur avait fait des excuses sincèrement, la culpabilité inscrite clairement sur son visage. Harry n'avait pas été sûr d'avoir complètement compris la situation, mais il avait accepté les excuses avant de mourir…
Soudainement, il se rappela ce que Voldemort avait dit : « J'attendrais que tu me supplie pour te tuer. » La signification de la phrase pénétrait lentement dans son esprit.
Finalement, Harry comprit. Il allait mourir. Dans la douleur.
Harry senti ses dernières forces abandonner son corps torturé, mais il ne se battit pas. Laissant l'obscurité embrumer une nouvelle fois ses sens, il perdit conscience.
Lorsqu'il se réveilla à nouveau, il se sentit assoiffé. Il devait se déplacer s'il voulait boire ou au moins savoir s'il y avait une possibilité de boire.
Il se le rappelait continuellement : il ne devait pas céder ! Pas aussi facilement !
Serrant les dents, il ferma les yeux et il rassembla toute sa force dans son corps déchiré pour se redresser. Le moment suivant, il était assis. Hmm-mmm. Il eut un sentiment de vertige, mais pas aussi fort que lors de son premier réveil. Peut-être que les répercussions des sorts commençaient à diminuer.
Il resta assis là pendant de longues minutes, attendant que les vertiges disparaissent.
Après un moment, il sentit que ses nausées prenaient fin et il essaya d'ouvrir les yeux. Il se sentit soulagé en voyant son corps. Il pouvait voir. Pas très bien, parce que ses lunettes étaient perdues et probablement cassées aussi, mais c'était assez pour examiner son nouvel environnement. Les torches combattaient l'obscurité de la petite cellule, laissant la plupart de la pièce dans l'ombre. Il était sûr qu'il n'y avait pas de fenêtres ; il pouvait simplement voir une grande porte brune. A côté de celle-ci, il y avait une grande jarre – peut-être de l'eau ?
Il essaya de se lever. Il put tenir debout un instant, mais dut s'asseoir à nouveau. Il ne pouvait pas marcher. Ses jambes étaient trop faibles pour le porter. Il devait trouver un moyen d'aller près de la porte. Harry respira à fond, puis se mit à quatre pattes. Ses genoux noueux lui faisaient mal alors qu'il s'approchait de la jarre, mais finalement, il y parvînt !
Il avait remporté une victoire sur Voldemort ou à peu près. Il saisit la jarre et la porta à sa bouche. L'eau était vieille et croupie, mais c'était de l'eau et c'était suffisant. Il remit le pot à sa place et, soudainement, il entendit des gémissements discrets venant de la partie sombre de la cellule.
Il se figea. Il n'était pas seul ? Qui était-ce ?
Il essaya d'améliorer sa vue et d'examiner l'autre à distance, mais il ne pouvait pas. Il était toujours presque aveugle et sans éclairage, la tâche était encore plus difficile. Harry soupira et se remit à genoux. Il devait examiner l'autre habitant (les autres habitants ?) de cette cellule. Il rampa près de l'homme qui gémissait doucement (c'était un homme, il pouvait l'entendre à sa voix) et essaya de se concentrer sur son visage. C'était une tentative insensée. Il n'était tout simplement pas capable de voir quoi que ce soit dans l'ombre. Il soupira de nouveau de frustration et tourna légèrement le visage de l'autre.
Les gémissements devinrent soudainement plus fort, et il retira sa main, terrifié.
Alors qu'il la levait à ses yeux, il put le voir. Il y avait du sang dessus.
Il s'assit à côté de l'homme en réfléchissant. Que devait-il faire maintenant ? Il était évident que l'homme était dans une condition plus mauvaise que lui, donc il devait l'aider. Mais comment ? Il ne connaissait pas de sorts de guérison et même s'il en avait connu, ils auraient été inutiles sans une baguette.
Une baguette ! Peut-être que l'autre homme avait une baguette ! C'était un espoir minuscule, mais il voulait en être sûr, peut-être… Peut-être qu'il y avait un peu d'espoir dans cette cellule sans lumière… Il toucha l'homme à nouveau et commença à diriger ses mains vers ses vêtements. Le moment suivant, il pouvait sentir des robes humides sous ses mains – pas humides d'eau, mais humides de quelque chose de gluant, dégoûtant, visqueux. Sang. Du sang partout. Il était terrifié. Il ne savait pas que sa condition n'était pas meilleure que celle de l'homme, donc il devint inquiet. Il décida de ramper jusqu'à la jarre prendre un petit peu d'eau pour au moins laver le visage de l'homme ou lui donner à boire s'il le voulait. Il saisit le pot et prudemment, pour ne pas le casser, il rampa vers l'homme sur ses genoux.
Heureusement ou non, la jarre était vraiment immense, presque pleine d'eau, et pendant les minutes où il la transporta, il détesta le récipient. Il ne le posa pas à côté de l'homme inconscient, de peur que celui-ci fasse un brusque mouvement qui pourrait le renverser, et après une courte hésitation il déchira un morceau de sa robe pour nettoyer le visage sanglant de l'autre avec. Il se regarda cherchant un morceau de chiffon approprié et pour la première fois depuis qu'il s'était réveillé, il vit son propre corps. Soudainement, il devint très faible. Juste merveilleux. Sa condition n'était pas meilleure que celle de l'homme. Il toucha son visage et réalisa qu'il était couvert de sueur, de sang et de saleté.
'Oh, non' pensa-t-il un instant, mais il essaya de surmonter le choc rapidement. Il sentit sa gorge se serrer, attendit que les battements de son cœur reprennent un rythme normal, puis il déchira un morceau de la manche de son T-shirt, qui semblait ne pas être aussi sanglant et aussi sale que les autres parties de ses vêtements en loques, et y versa de l'eau.
Avec des gestes prudents, il commença à laver le visage de l'autre. Il prit du temps, et en attendant, ses yeux commencèrent à s'habituer à la semi-obscurité autour d'eux. L'homme avait la peau claire et ses cheveux noirs descendaient jusqu'à ses épaules…
Non, ça ne pouvait pas être. Non.
L'homme qu'il lavait si soigneusement était Snape.
Harry ne voulait pas croire que c'était vrai. Pas parce qu'il détestait le Maître des Potions. En réalité, il ne pouvait pas le détester après les évènements du jour précédent. Il ne voulait juste pas qu'il soit ici comme la victime suivante sur sa liste, directement après Cédric.
Mais probablement, s'il n'avait pas été ici, ça aurait signifié qu'il avait déjà été tué. 'Quel soulagement !' Pensa-t-il sarcastique. Snape était là et il respirait, mais à la fin il mourrait comme lui, Harry, donc la liste s'allongerait à nouveau. Sans mentionner le fait qu'il allait mourir à côté d'une personne qu'il détestait de tout son cœur. Voldemort avait été plus cruel qu'il ne l'avait cru. Lui et Snape ensemble dans la même cellule !
Il recula à la douleur qu'il ressentit soudainement à son estomac. C'était une douleur vive, comme la morsure d'un chien. Ou plus probablement le coup d'un couteau. Comme la douleur devenait encore plus forte, Harry se sentit à nouveau malade. Cette fois, il n'était pas capable de se battre contre ça. Il rampa de nouveau, et se retourna aussi rapidement qu'il le pouvait. Il ne voulait pas vomir sur le maître des potions. Il le tuerait pour ça.
L'eau qu'il avait bue plus tôt, quitta son estomac avec un peu d'acide et du sang. Harry était sûr qu'il n'y avait plus rien à l'intérieur, mais il ne pouvait pas arrêter de vomir. Il se sentit mal. Chaque partie de son corps était douloureuse. Il se mit à genoux dans son propre vomit. Il était enfermé dans une cellule avec cet idiot et il mourrait sûrement dans quelques semaines. L'espoir l'avait quitté. Il pouvait seulement ressentir le désespoir et l'obscurité et la douleur et encore la douleur.
Personne n'allait l'aider.
Il posa ses mains sur le sol pour se retenir et commença à pleurer.
Contacts prudents…
Eau, eau fraîche sur son visage brûlant…
Il se sentit si bien.
Qui était-ce ?
Quietus ?
Sûrement lui. Quietus, cher Quietus… Personne d'autre ne l'aiderait.
Plus tard… halètements choqués ?
Pourquoi ?
Puis quelqu'un s'éloignant de lui en rampant et il pouvait clairement entendre le bruit des vomissements, et après ça des nausées pendant de longues minutes. Puis le silence.
Le silence, qui après un moment devint insupportable. Et… Des pleurs. Quelqu'un pleurait. Ce n'était pas Quietus.
Snape se battait pour reprendre conscience. Qu'est-ce qui se passait ? Où était-il ? Qui était son compagnon ?
Comme il déplaçait ses bras, la douleur attaqua ses nerfs à vif. Il était blessé ! Il siffla. Les pleurs s'arrêtèrent.
De nouveau, le bruit de quelqu'un rampant sur le plancher…
« Allez-vous bien, professeur ? » demanda une voix calme et préoccupée à ses côtés.
Qui était-ce ? Ca devait être un étudiant de l'école. Mais alors encore un fois, où était-il ? Dans les donjons ? Mais… ça n'avait aucun sens. S'il était dans les donjons, pourquoi y avait-il un étudiant en train de vomir à côté de lui ? Pourquoi n'était-il pas allé à la salle de bains ? Ou…
« Où sommes-nous ? » demanda Snape en premier. « Qui êtes-vous ? » était la deuxième question.
« Je suis Harry Potter, monsieur, et nous sommes dans les donjons de Nightmare Manor. »
La réponse rapide frappa Snape.
« Non. » gémit-il. Et soudainement, il se rappela. « Oh, non. »
Il était en Enfer, il allait mourir et Harry Potter était dans la même cellule. Ca ne pouvait pas être vrai. Lui et Potter dans la même cellule. Le bâtard était encore plus cruel qu'il ne l'avait soupçonné.
Snape gémit de nouveau et essaya de s'asseoir. Ca lui prit quelques longues minutes, mais il s'assit finalement, soutenu par ses mains allongées. Il regarda la cellule en essayant de ne pas tomber en arrière sur son dos douloureux et de ne pas vomir. Après que la nausée soit passée, il se rendit compte qu'il avait soif.
« Est-ce que vous avez soif, monsieur ? » le garçon avait parlé poliment, comme s'il lisait dans son esprit. Snape acquiesça. Le garçon souleva la jarre soigneusement et l'aida à boire. Après quelques gorgées, Snape retrouva une voix normale. Il ne voulait pas boire trop.
« Nous devons épargner l'eau. » expliqua-t-il quand le garçon retira la jarre de sa bouche. « Ils ne la rempliront pas chaque jour. Si je me souviens bien, un récipient d'eau doit durer trois jours. »
« Trois jours ? Mais… » s'écria le garçon.
« Silence, Potter. » aboya Snape. « Oui, trois jours. Et je vais avoir un mal de tête si vous hurlez dans mes oreilles. »
« Dé-désolé, monsieur. » bégaya Potter.
Ils restèrent assis pendant de longues minutes dans le silence. Finalement, Potter, qui ne pouvait pas supporter le silence plus longtemps, parla de nouveau.
« Monsieur, connaissez-vous quelques chose à propos de cet endroit ? Où sommes-nous ? Allons-nous mourir ? » l'inquiétude rendait sa voix faible.
Le garçon pouvait voir le sourire méprisant de son professeur. Il répondit d'une voix ennuyée. « Si je ne me trompe pas vous connaissez notre emplacement, n'est-ce pas Potter ? Vous m'avez dit que nous sommes à Nightmare Manor, dans la prison. Et pour votre deuxième question : oui, nous allons certainement mourir. »
Harry frissonna. Il connaissait la réponse, il savait quand il avait été attrapé hier et que tout était de sa faute. L'évasion de chez les Dursley causerait une autre mort. Celle de Snape.
Soudain, il sentit qu'il devait l'avouer au maître des potions. Il devait s'excuser.
« Monsieur, » commença-t-il, mais Snape aboya de nouveau.
« La ferme, Potter. »
Cela le blessa. Ces trois mots lui causèrent plus de douleur que la séance de torture du jour précédent. Mais il pouvait comprendre. Snape aussi était conscient que cette situation était de la faute d'Harry. Et s'il voulait mourir dans le silence sans les questions stupides et les excuses d'Harry, il devait lui donner cette chance.
Harry eut de nouveau le vertige. Il devait trouver un endroit dans cette pièce pour dormir un peu, quelque chose de plus confortable que le plancher, mais il ne pouvait pas voir de lit ou de meuble ressemblant à un lit dans la cellule. En réalité, il ne voyait aucun meuble. Que pouvait-il faire alors ? Après un moment, il décida de ramper dans le coin le plus proche. Bien sûr, un coin n'était ni chaud ni confortable, mais au moins, il donnait un sentiment de sécurité. Il se tourna vers le plus proche et s'y dirigea. Une douleur vive à son côté l'arrêta. Et quelque chose de plus : les côtes. Il leva une main pour toucher sa poitrine. La douleur devint plus forte. Pourquoi ne s'était-il pas rendu compte plus tôt qu'il avait des côtes cassées ?
« Vos côtes ne sont pas cassées, Potter. » il pouvait entendre la voix froide du professeur. « Seulement fêlées, je pense. Ils ne veulent pas que vous mourriez ou que vous perdiez connaissance. Ils veulent vous causer plus de douleur. Ils s'assureront de ne pas trop vous abîmer. »
La voix de Snape était pleine d'amertume. Harry ne put s'empêcher de sentir énervé.
« Je vois. Mais je ne vous ai rien demandé, monsieur. » il cracha presque le dernier mot. « Et maintenant, s'il vous plait, laissez moi seul. »
Un silence inconfortable était tombé dans la cellule. Dès que Harry eut prononcé les derniers mots il les regretta, mais c'était trop tard. Il soupira et rampa vers le coin. Il se coucha sur le plancher, blotti aussi fermement qu'il le pouvait, et après quelques minutes, tout devint sombre. Il s'endormit.
Snape s'en voulait. Il avait été inutilement grossier avec le garçon. Enfin, c'était principalement de la faute de Potter s'ils étaient dans cette maudite situation.
'Pas seulement de sa faute, Severus.' Se réprimanda-t-il brusquement. Il avait eu le temps de prendre une décision et il avait décidé d'aider Potter. Donc, il n'avait aucun droit de blâmer le garçon. Il devait l'aider autant qu'il le pouvait. Ils mourraient dans quelques jours, peut-être des semaines, mais ce serait un long chemin et ils étaient contraints de le faire ensemble.
Ca devait être horrible pour Potter de mourir de cette façon, seul avec la personne qu'il détestait le plus. Snape soupira. Il devait atténuer le sort de Potter. Ce ne serait pas facile. Il ne le détestait plus désormais, mais il ne l'aimait toujours pas. Un petit idiot ennuyeux, rien de plus. Mais condamné à mourir… Et Potter était un de ses étudiants aussi, et il avait fait la promesse à Albus de protéger les enfants sous sa garde.
Albus… Ses pensées dérivèrent. Au moins, il ne devrait pas retourner à Poudlard et annoncer les évènements à Albus. Et il ne devrait pas passer des nuits sans sommeil, revivant à maintes reprises la torture, sentant la culpabilité ; il ne devrait pas participer aux réunions sans fin du personnel concernant la mort de Potter, il ne devrait pas faire face aux amis de l'idiot en cours, aux regards soupçonneux et méfiants de ses collègues, à la déception d'Albus. Et le plus important, il recevrait finalement la punition qu'il méritait. Rien de plus, rien de moins.
Lui, le méchant bâtard insupportable, payerait finalement pour tout ce qu'il avait fait. Cette fois, il le ferait. Totalement. Pour tout. Et, peut-être qu'à la fin il mourrait sans cette horrible culpabilité qu'il avait porté pendant des décennies, et peut-être qu'avant sa mort il serait capable de dormir sans cauchemars. Les séances de tortures des jours suivants seraient comme un rituel de purification, de repentir ou même de pénitence pour tous ses actes. Peut-être qu'il serait capable de trouver la paix qu'il avait perdue il y a tant d'années…
En fait, il n'était pas sûr d'avoir déjà eu cette paix. Peut-être pendant de courts moments, quand il avait été avec Quietus… quelques fois avec Albus, les seules personnes au monde qui ne le détestaient pas.
Mais maintenant, peut-être qu'il pourrait obtenir cette paix de nouveau. Il pouvait le sentir.
La douleur purifiée. Il voulait être purifié. Il voulait être puni pour tout ce qu'il avait fait. Et il était sûr qu'il recevrait la punition méritée. Le Seigneur des Ténèbres y veillerait.
Perdu dans ses pensées, il resta assit là pendant des heures. Il se sentait calme et soulagé, et quelque part dans son cœur, il était heureux.
Jours heureux en Enfers. Ses jours heureux en Enfer venait juste de commencer.
Après deux heures, il entendit un léger gémissement venant du coin où était Potter. Il eut pitié. Oui, le garçon souffrait probablement. Et il ne pouvait pas l'aider. Non, pas sans sa baguette et ses potions.
Il dirigea sa main dans sa poche, mais il était sûr que ses ex-partenaires en crime lui avaient tout pris. Il se rendit rapidement compte qu'il avait raison. Ses poches étaient déchirées et vides. Aucune fiole minuscule avec une potion soignante, aucune baguette, aucune nourriture.
Oh, la nourriture. Il serait très dur de s'habituer à ne rien manger. L'idée semblait ridicule. Il ne mangerait plus jamais dans sa vie. Jamais. Comme c'était étrange ! Cette pensée lui rappela les repas pris dans le Grand Hall lumineux, chaud et paisiblement bruyant. Les repas de Noël, les soupes délicieuses, les ragoûts, les verres remplis de jus de citrouille… Il sourit. Si les étudiants avaient su combien il aimait le jus de citrouille ! Eh bien, peut-être avec un petit Whisky… quelques fois après le dîner, dans ses propres quartiers dans les donjons.
Ca semblait être il y a si longtemps… lui, assis devant la cheminée, un verre de jus de citrouille mélangé dans sa main, regardant fixement les flammes dansantes pendant des heures, lançant parfois un regard au bon livre sur ses genoux… un livre intéressant de potions, d'herbes, de créatures magiques ou de Magie Noire… Ca semblait être le paradis maintenant.
Un paradis avec des cauchemars appropriés, bien sûr. Il n'avait jamais été heureux là. Il avait dû être attrapé par le Bâtard Suprême pour trouver le bonheur perdu… avec Harry Potter, le fils de son ennemi juré, James Potter, l'autre Bâtard…
Potter. Il se rappela qu'il devait faire quelque chose. Il s'était juré de ne plus nuire au garçon désormais, ni physiquement, ni émotionnellement, ni psychologiquement. Il essayerait de l'aider. Potter était la raison de ce bonheur vicié après tout, n'est-ce pas ?
« Potter, êtes-vous réveillé ? » demanda-t-il calmement.
« Oui. » répondit une voix peu disposée venue du coin.
Snape s'en moquait. Lui aussi était peu disposé pour parler au garçon, mais c'était nécessaire. Ils devaient arriver à des relations au moins civiles. La douleur des tortures serait assez pour souffrir ; ils n'avaient pas besoin d'y ajouter en plus leur comportement.
« Vous sentez-vous mieux ? » soupira-t-il. Il se sentait étrange dans ce rôle. Le bâtard graisseux demandant comment allait Potter !
« Non. » cracha le garçon. Ca signifiait : 'Je ne veux pas parler avec vous. Laissez-moi seul !'
Snape pouvait comprendre la répugnance du garçon. Après les quatre ans qu'ils avaient passés ensemble à Poudlard, Potter avait de très bonnes raisons de le détester. Sans mentionner les évènements d'hier…
A cette pensée, Snape se senti également coupable de son comportement passé. Ce qu'il avait fait au garçon était impardonnable, et pourtant, Potter lui avait pardonné. Pourquoi avait-il détesté ce garçon ? Etait-ce vraiment à cause d'une stupide blague de son père et de ses camarades ? Son père mort. Même si ses actes étaient presque aussi impardonnables que ceux de Snape, James Potter était mort. Mort. Et le garçon n'était pas coupable de l'idiotie de son père. Et il était aussi le fils de Lily Evans. Lily Evans – une des rares personnes qui s'était soucié de lui. Et elle était morte aussi. Tous les deux : James Potter et Lily Evans.
Soudain, ça lui sauta aux yeux : le garçon était orphelin. L'idée semblait un peu étrange. Bien sûr, il l'avait toujours su… mais maintenant il le comprenait aussi. Cette pensée était accompagnée par un sentiment très inconfortable. Combien de fois avait-il jeté à la figure de Potter que son père, son père mort, était un idiot arrogant ? Oh, ça avait dû être un sentiment agréable pour le garçon, vraiment. Il devait assumer : il était l'idiot arrogant alors qu'il clamait que c'était James Potter. Donc, il devait faire quelque chose pour Potter. Mais qu'est-ce qu'il était supposé lui dire ? Et comment ? ('Et pourquoi ?' demanda une voix minuscule dans sa tête, mais il l'ignora.)
Après toutes les choses qu'il avait faites le jour et les années précédents, il n'avait simplement pas d'autre choix que de trouver un moyen d'aider Potter. Après quatre ans de torture mentale et après un Tormenta, une potion de Jeu d'Os et un sort de couteau. Il le devait au garçon.
Mais comment pouvait-il commencer ?
Il se réalisa que toutes ces pensées lui étaient tout à fait inhabituelles. Il ne s'était jamais soucié de personne avant, excepté Quietus, mais ça avait été spécial. Il était vraiment un bâtard. Peut-être que ces pensées faisaient partie de sa séance de purification… Il devait l'aider ; il y était contraint. Contraint par le premier serment qu'il avait fait à Dumbledore sur le nom de Quietus, et par le second qu'il avait fait à Lily sur le même nom. Ils l'avaient tous les deux fait jurer sur ce nom… Ils savaient…
Harry était juste couché sur le merveilleux plancher. Pourquoi diable l'idiot avait-il voulut lui parler ? Lui aussi, il devait lui parler. S'excuser. Et il était plus facile de parler si le professeur montrait que ça ne le dérangeait pas. Il s'éclaircit la gorge.
« Umm… professeur ? » commença-t-il prudemment.
« Oui ? » demanda le bâtard avec une voix surprise, à laquelle il manquait le côté ennuyé et amer habituel. « Que se passe-t-il… ? »
« Je… je voudrais… » il ne pouvait pas continuer. Ca semblait très simple de dire ces mots, mais à haute voix c'était… différent. Absurde ?
« Continuez, Potter. » dit Snape avec le même ton. Ce n'était pas froid. Ce n'était pas neutre. C'était légèrement… chaud ? Incroyable.
Harry soupira et rassembla toute sa volonté.
« Jevoudraism'excuser » dit-il soudainement. Il pouvait voir la surprise de l'homme. Snape tourna la tête vers lui et fronça les sourcils.
« Quoi ! » Snape ne pouvait pas croire qu'il avait bien compris. Qu'est-ce qui se passait ? IL voulait lui faire des excuses !
« Je voudrais m'excuser, monsieur. » répéta le garçon.
« Pourquoi ? » s'écria Snape confus.
« C'est ma faute si… si vous êtes dans cette situation. » C'était très dur de le dire. Très dur. A Snape plus qu'à quelqu'un d'autre.
Silence.
« Uhm, euh… donc » que devait-il dire, se demanda Snape. Il voyait le point de vue du garçon, mais comment pouvait-il lui dire qu'il n'était pas vraiment bouleversé par cette situation ? « Je ne pense pas que ce soit important, Potter. » murmura-t-il après un moment.
La mâchoire de Harry tomba. Snape était-il devenu fou ? Etait-ce l'effet des tortures ?
Deux hommes déconcertés se regardèrent fixement dans la cellule froide et sombre.
« Mais, monsieur, vous allez mourir à cause de moi. » expliqua Harry lentement et calmement comme s'il parlait à un enfant. « Vous devez être en colère… »
« Eh bien… je ne le pense pas. » dit Snape plus clairement. « C'était également ma décision, si je ne me trompe pas. »
Encore un long silence. Ce n'était pas vraiment inconfortable. C'était un silence étrange, peu familier, mais pas entièrement inconfortable.
Finalement, Snape soupira et brisa le silence.
« Je voudrais également m'excuser. »
C'était le tour du garçon de rester bouche-bée.
« Quoi ? »
« Les sorts que j'ai utilisés hier… » Snape pouvait voir le garçon bouger par saccades comme s'il souffrait. « Je… je n'avais pas l'intention de tellement vous blesser. Je… j'étais juste… je n'avais pas assez de temps. » ajouta Snape faiblement, mais Harry l'interrompit.
« C'est bon professeur. » le garçon fit un signe de la main dédaigneux. « Je ne veux pas en parler. » ajouta-t-il. « C'était assez de les subir hier. Et peut-être que ce sera assez de les subir demain. »
Snape leva un sourcil. Comment diable le garçon pouvait-il savoir ? Et… comment pouvait-il être aussi… aussi… intelligent ?
Stop, stop. Il y a un jour, il détestait le garçon. Il avait cessé de le haïr hier soir. Mais il n'allait pas l'adorer aujourd'hui ! Sûrement pas !
Et puis… il devait comprendre combien il s'était trompé pendant des années. Il avait mal compris le garçon. Ou plus simplement, il n'avait jamais essayé de le comprendre, de regarder au-delà de sa haine pour James Potter. Malgré le serment fait à Lily Evans. Il avait observé le garçon, mais il n'avait jamais essayé de connaître la personne qu'il avait juré de protéger. Beau travail ! Combien de fois Albus l'avait-il averti ?
Après quelques minutes, Harry parla de nouveau.
« Monsieur, pourquoi êtes-vous si… aimable avec moi maintenant ? »
Snape haussa les épaules.
« Potter, premièrement je ne suis pas aimable. Jamais. Je ne l'ai jamais été et je ne le serais jamais. Comprenez-vous ? » demanda-t-il d'un ton étrange. Harry acquiesça étonné, ne sachant pas s'il fallait rire ou non. « Deuxièmement. Nous allons mourir. Il vaudrait mieux dire : mourir ensemble. Je pense que je veux mourir en paix. En paix avec moi-même, et en paix avec vous, si c'est possible. Comprenez-vous ? »
« Compris, monsieur. » Harry se força à faire un petit sourire.
Ca allait être intéressant.
Mais seraient-ils capables de le faire ?
Dumbledore était assis à son bureau, essayant de répondre aux lettres qu'il avait reçues le jour précédent. Certaines d'entre elles étaient à propos de la prochaine année scolaire, des exigences des parents pour leurs enfants, des questions sur différents sujets (concernant surtout l'identité du prochain professeur de Défense) et des protestations contre les paroles qu'il avait prononcées au banquet de fin d'année à propos du retour de Voldemort. Beaucoup de questions de ses anciens étudiants à propos du futur. Que devaient-ils faire ? Comment devaient-ils agir ? Que devaient-ils dire à leurs enfants ? Comment pouvaient-ils les protéger dans des temps comme ça ? Est-ce que c'était une bonne idée de quitter le pays et de s'installer dans une autre partie du monde supposée plus sûre ?
Et beaucoup, beaucoup de questions comme celles-là.
Il y avait aussi une lettre du ministre Fudge, que Dumbledore avait décidé de lire en dernier. Il soupçonnait que c'était quelque chose à propos de Potter et de Voldemort – ou peut-être Snape, renvoyer le Maître des Potions à cause de son passé ou quelque chose comme ça. Sûrement, Fudge était un idiot.
Avec un grand soupir, il déplia le parchemin.
Son premier sentiment fut le soulagement. Le ministre idiot ne voulait pas faire quelque chose au Maître des Potions. D'un autre côté, les nouvelles étaient inquiétantes. Fudge voulait Harry pour 'le faire examiner' par le Ministère à propos de la mort de Cédric Diggory. Dumbledore n'aimait pas l'idée. Il se rappelait les histoires de Snape sur les méthodes d'interrogatoire du Ministère. Il se rappelait les marques de blessures et les contusions sur le dos du Maître des Potions. Blessures et contusions données par les Aurors du Ministère.
Mercury n'était jamais dérangé par sa conscience quand il avait à faire à Voldemort et ses disciples. Il n'était pas surprenant que Minerva… mais il s'arrêta. Il avait d'autres choses à faire pour l'instant.
Soudain, il se sentit coupable de son idée d'avoir demander à Moody d'enseigner la Défense l'année précédente. Severus avait été vraiment blessé. Son collègue avait certainement pensé qu'il l'avait trahi. Ca avait été sa faute. S'il n'avait pas demandé à l'Auror d'enseigner la Défense l'année dernière, Voldemort ne serait pas devenu aussi fort qu'il l'était maintenant. Oui, il en était sûr, Voldemort serait revenu même sans le sang d'Harry, mais la protection offerte par le sang du garçon l'avait rendu plus fort que jamais auparavant.
Snape avait dit la même chose après être revenu de la première réunion de mangemorts.
Et maintenant, le Ministère voulait 'examiner' Harry. Qu voulaient vraiment faire au garçon ? Le déclarer fou ? Le mettre à Azkaban ? Ou… Pourquoi ?
Il était si profondément plongé dans ses pensées qu'il sursauta presque quand un grand hibou brun posa un parchemin sur son bureau. C'était un simple parchemin, roulé avec un cachet rouge. Urgent.
Il déplia rapidement la lettre.
Elle était envoyée par Arthur Weasley, il pouvait reconnaître son écriture immédiatement. Peut-être qu'il allait avoir des explications sur les plans de Fudge avec Harry.
Mais non. La lettre n'était pas à propos des plans de Fudge. Mais c'était néanmoins à propos d'Harry.
Albus,
La famille d'Harry a informé la police moldue hier soir qu'il a disparu sans laisser de traces. Ils ont dit qu'après une dispute familiale, il est parti en courant de la maison et ils ne l'ont pas revu depuis. Il était environ 16h30.
Savez-vous quelque chose sur sa résidence actuelle ? J'espère vraiment que vous l'avez pris. Si ce n'est pas vous, je suis sûr que Vous-Savez-Qui l'a attrapé. Le garçon est assez intelligent pour nous faire connaître son emplacement, s'il est toujours libre. Que pensez-vous que nous devrions faire ?
Sincèrement votre,
Arthur.
Dumbledore regarda sa montre. Il était 14h46. Il fut prit de panique pendant un court moment.
Il connaissait une seule façon d'apprendre l'emplacement du garçon, si c'était vraiment Voldemort qui l'avait pris. Severus.
Il se dépêcha vers les donjons, perdu dans ses pensées. Quand il s'arrêta devant la porte du Maître des Potions, il put sentir que son collègue n'était pas là.
Severus n'était pas non plus dans le reste du château.
Dumbledore senti sa gorge se serrer. Harry Potter était absent. Severus Snape était absent. Ca pouvait seulement signifier une chose, la chose qu'Arthur craignait le plus : Voldemort.
