Titre: Happy Days in Hell
Auteur: enahma
Traductrices: Thamril et Méphisto
Disclaimer : Comme vous vous en doutez, rien ne nous appartient. Le monde d'Harry Potter est à J.K.Rowling et l'histoire à enahma.
Note : Pas de spoilers du tome 5.
Chapitre 8 - Dans les rêves...
« Vous étiez là ? » Demanda Harry d'une voix tremblante. En réalité, il ne voulait pas entendre, comprendre la réponse. Il ne voulait pas être fâché contre Snape, le blâmer, savoir qu'il était une des personnes responsables de son horrible enfance. Un des meurtriers de ses grands-parents.
« Oui, j'étais là mais j'y étais tard. Trop tard… »
« Trop tard pour quoi ? » Le besoin d'Harry de savoir quelque chose au sujet de sa famille était plus fort que la crainte d'être déçu par Snape.
« Il y avait une réunion de Mangemorts ici, à Nightmare Manor, et Voldemort m'a ordonné de préparer quelques potions. » Snape soupira et massa son cou d'une détresse évidente. « Oui, avant que vous ne me le demandiez, c'était des potions de torture ou de meurtre, je ne me souviens pas exactement. J'ai été envoyé dans mon laboratoire. Après que j'ai commencé à les préparer, j'ai eu un peu de temps libre et j'ai voulu parler à Lucius. »
« C'est le père de Draco, n'est-ce pas ? »
« Oui, c'est lui. » Harry pouvait voir que Snape essayait d'ordonner ses pensées. « A ce moment là, je travaillais déjà pour Dumbledore. »
« C'était après la mort de Quietus alors. »
« Un ou deux mois après, je ne connais pas la date exacte. Ces mois étaient trop mouvementés pour que je me les rappelle en détail. » Snape était perdu dans ses pensées, donc après quelques moments de silence, Harry posa une autre question.
« N'étiez-vous pas effrayé ? »
« Vous voulez dire effrayé par Voldemort ? » Alors qu'Harry acquiesçait, Snape secoua la tête fermement. « Non. Je n'avais plus peur. Ma vie était sans signification. Anne m'a laissé quand elle a vu la Marque des Ténèbres sur mon avant-bras. Quietus était mort de la main de mes parents. Je souhaitais seulement venger sa mort autant que je pouvais, et mourir. Rien d'autre. »
« Ca devait être terrible… » Snape put sentir la compassion d'Harry dans sa voix.
« Ca l'était… » Il commença à répondre, mais Harry l'interrompit.
« Je me suis senti pareil il y a quelques jours… Tout semblait être sans signification. Et particulièrement survivre. Et j'ai senti que je n'aurais plus jamais peur. »
Snape se rappela le comportement distant et indifférent du garçon et sa panique alors qu'il l'avait vu. Avait-il été si paniqué parce qu'une fois, il y a bien longtemps, il s'était senti ainsi ?
« Avoir peur montre qu'il y a des choses dans la vie qui comptent, auxquelles vous faites attention. Si vous ne pouvez plus avoir peur, ça signifie que vous avez perdu foi en la vie, en la signification d'être ici… »
« Oui, je l'ai perdue pendant un moment. » Harry fixa le coin opposé sans expression. « Mais vous me l'avez fait ressentir à nouveau … »
Snape ne sut pas comment réagir aux paroles du garçon, donc il décida de continuer l'histoire qu'il avait commencée.
« Donc, j'ai essayé de trouver Lucius et, par chance, j'ai entendu une conversation entre Voldemort et trois nouveaux mangemorts. Ils avaient reçu une tâche, un test pour leur fidélité. Ils devaient abattre toute la famille Evans. J'ai eu peur. Je n'avais pas le temps d'informer Dumbledore. Ils étaient sur le point de partir. J'ai couru à mon laboratoire et j'ai éteint le feu sous mes potions. Ca aurait été trop suspicieux si j'avais laissé des chaudrons frémissants. Vous savez, je ne pouvais pas y retourner sans être appelé. Ca a pris un certain temps de tout ranger et de partir. Quand je suis arrivé à la maison des Evans, les trois mangemorts avaient déjà abattu vos grands-parents. Votre mère se battait contre eux au deuxième étage mais ils étaient plus forts qu'elle. Elle perdait la bataille et était sérieusement blessée. Puis… » Le visage de Snape devint sombre, plus sombre qu'Harry ne l'avait jamais vu. « Je les ai tués. Tous les trois. »
Le professeur frissonna et ferma les yeux. Harry put voir une veine battre sur sa tempe.
« Professeur. » Dit doucement Harry en posant sa main sur celle de Snape pour le réconforter. « Vous ne devez pas vous blâmer pour ça… »
Snape retira sa main de sous celle d'Harry.
« Je les ai tués. Trois gosses… des gosses dupés et trompés… »
« Vous n'auriez pas pu faire autre chose… »
« Si, j'aurais pu. J'aurais pu les assommer. »
« Mais c'était des meurtriers. »
« Moi aussi. »
« Vous avez essayé de sauver une fille sérieusement blessée. Vous n'aviez pas le temps d'examiner vos options. Peut-être que vous n'avez pas bien estimé la situation et que vous avez réagi trop agressivement. Mais votre intention était de protéger quelqu'un, pas de tuer. Et vous avez dit, professeur, que le mot-clé est intention. »
« Vous êtes vraiment trop dangereux, M. Potter. » Soupira Snape légèrement grincheux. « Vous me renvoyer toujours mes paroles. »
Harry grimaça.
« Ca montre que vos paroles sont sages et vraies. D'autre part, vous ne vous croyez pas. Je dois vous rappeler votre propre sagesse encore et encore. »
« Harry, écoutez. Ce n'est pas si simple de me pardonner… » Coupa Snape encore plus irrité. Harry leva les yeux au ciel.
« Je sais. J'essayais de vous montrer la même chose et vous avez sorti le discours à propos de l'intention… »
« Potter, vous êtes… » Snape haussa les sourcils, mais cette fois sa frustration n'était que moqueuse.
« Un gamin impertinent. La Nouvelle Célébrité De Poudlard. Le gagnant excessivement arrogant de la Coupe de Quidditch. Ou un méchant petit garçon qui considère que les règles sont en dessous de lui… » Harry continua la phrase avec impertinence.
« Ce sont encore MES paroles… »
« Oh, je pensais que vous ne vous les rappeliez pas… »
« Je me les rappelle, Potter ! Mais… »
« Je vois… »
« LA FERME ! Je voulais dire : je me les rappelle mais elles sont la preuve de ma propre faillibilité. »
« Faillibilité ? Non. Certainement pas. Ce sont les preuves parfaites de votre jugement et de votre sagesse clairs comme de l'eau de roche. »
Ils se regardèrent pendant de longues minutes dans un silence total. Puis ils éclatèrent de rire d'un seul coup et Snape ébouriffa les cheveux d'Harry avec espièglerie.
« Harry. » Pour la première fois, il sourit largement, d'un vrai sourire joyeux. « Je suis heureux de vous connaître. »
Harry eut un sourire mauvais.
« Bienvenue dans le monde réel, monsieur. » Dit-il et, soudain, il frissonna. Alors qu'il tremblait, une toux sèche et douloureuse secoua encore plus son corps. Snape s'inquiéta.
« Harry… ? »
« Ce n'est rien, monsi… » Mais il ne put pas finir. Une toux plus forte coupa sa phrase. Elle était très soudaine et dura seulement quelques secondes. « Je pense que j'ai pris froid. »
« Comment vous sentez-vous ? » Demanda Snape anxieusement.
« Arghh… C'est une excellente question, monsieur. Evidemment, je me sens parfaitement bien. Bien que je pourrais manger quelque chose, quelque chose de chaud - ou au moins un peu de quelque chose de froid… Boire une tasse de chocolat chaud et dormir dans un VRAI lit pendant quelques jours… Autrement, je me sens bien. Presque. »
Les yeux de Snape scintillèrent d'exaspération.
« Potter, ce n'était pas une blague… »
« J'ai dit presque, monsieur. » Harry ne le laissa pas finir sa phrase. « Pouvons-nous arrêter cette petite discussion ? »
Amusé, Snape secoua la tête, mais se rendit.
« De quoi voulez-vous parler ? »
« Vous avez dit que vous avez sauvé ma mère. »
« Oui. » Il ne voulait pas penser à ces événements. Mais Harry avait le droit de savoir. Cette fois, la vision naissante des mangemo… stupides gosses tués était si puissante qu'il dut lutter contre elle de toutes ses forces. Ils étaient si jeunes… 18 ans, pas plus… « Donc, j'ai sauvé votre mère. Je l'ai sorti de la maison et je lui ai donné des potions de soin. Je ne l'ai pas emmenée à Poudlard parce que je savais que ça serait extrêmement suspicieux et j'avais le sentiment qu'un des membres du personnel était fouillait et espionnait pour Voldemort. Je ne voulais pas abandonner mon rôle en tant qu'espion. » Cette soirée était tellement remplie d'événements étranges… Les paroles de Lily Evans… Snape se demanda brièvement comment il était censé raconter l'histoire à Harry. Finalement, il décida de la résumer autant qu'il le pouvait. « Quand votre mère a repris conscience, elle m'a confondu avec Quietus. Elle m'a appelé par son nom… ça m'a tellement blessé que je l'ai presque frappé. Quelques instants plus tard, sa sœur est arrivée avec son petit ami. Peut-être revenaient-ils du cinéma ? Je ne sais pas… et j'ai laissé votre mère avec eux avant de transplaner de nouveau à Poudlard. »
« Votre frère vous ressemblait ? » Demanda Harry curieusement.
Snape acquiesça.
« Assez. Quand nous étions enfants, nous ressemblions à des jumeaux bien que j'étais plus âgé que lui. Il était de deux ans plus jeune que moi. Mais quand nous avons grandi, les différences sont devenues de plus en plus accentuées. Finalement, quand il est venu à Poudlard, la ressemblance n'était pas aussi frappante. Il a toujours eu les cheveux courts, au contraire de moi, et il était terriblement mince. Et… » Il sourit alors qu'il se rappelait son visage « Il était toujours si… calme. Posé. Silencieux et aimable. Vous pouviez voir ces caractéristiques sur son visage. »
« Et vous étiez toujours en train de ricaner et de lancer des regards noirs… » Des étincelles scintillaient dans les yeux d'Harry.
« Heu… uhm… vous avez encore raison, naturellement. » Snape semblait assez embarrassé. « Je pense que j'avais un… comportement d'adulte… Je détestais avoir l'air enfantin… ou si… »
« Donc, il n'était pas surprenant que ma mère vous confonde avec lui. Et peut-être qu'elle ne savait pas que vous aviez changé de côté… »
« Elle ne savait pas non plus que j'étais un mangemort… Personne ne le savait. Excepté Anne, mais je suis sûr qu'elle ne lui a pas dit. »
« Je pense que vous avez raison… Elle ne l'a pas dit à son frère non plus. Sirius ne le savait pas jusqu'à ce que vous montriez votre marque à Fudge dans l'infirmerie après le Tournoi de Trois Sorciers… »
« Il… il ne savait pas ? » Le visage de Snape pâlit et ses yeux fixèrent le vide. « Elle ne lui a pas dit… et moi… Je ne lui ai jamais fait confiance… » Il semblait perdu dans ses pensées, comme lors de nombreuses fois ce jour-là, mais une toux soudaine d'Harry le sortit brutalement de sa transe. La quinte de toux d'Harry avait repris et le faisait trembler.
« Avez-vous froid ? » Demanda-t-il, inquiet.
« Juste un petit peu… » Ses mots furent contredits par son comportement alors qu'il se pelotonnait étroitement contre Snape. Le professeur sentit que le corps du garçon était plus chaud que la normale. Il mit sa main sur le front brûlant du garçon.
« Vous… vous avez de la fièvre, Harry. »
« Oh." Harry sourit. « C'est donc la raison pour laquelle je me sens si misérable… »
« Comment vous sentez-vous exactement ? » Snape regarda plus attentivement les yeux du garçon.
« Je me sens un peu étourdi et faible. Et ma peau me brûle, mais elle le fait depuis… depuis le jour d'Avery, donc c'est peut-être autre chose. » Il toussa encore.
Snape déglutit. Ca semblait juste trop mauvais. Mais il ne pouvait rien faire contre.
« Je ne sais pas quoi faire. » Chuchota-t-il, essayant de bannir la défaite de sa voix.
« Alors continuez l'histoire. » Répondit Harry. « Est-ce que Dumbledore vous a fait confiance dès le moment où vous êtes revenu du Côté Lumineux ? »
« Je n'y suis pas re-venu, Harry. J'y suis juste allé. Et pour répondre à votre question… non. Je pense qu'il ne m'a pas fait confiance jusqu'à… » Pouvait-il dire cela à l'enfant ? C'était encore si difficile à admettre…« Jusqu'à janvier ou février dernier… Je ne me rappelle pas avec précision. J'ai eu un petit incident avec Moody et il m'a accusé d'être toujours un mangemort… »
Harry put voir la méchanceté et la haine pures sur le visage du professeur.
« Vous n'aimez pas Moody. » Enonça-t-il simplement.
« C'est un euphémisme, M. Potter. » Snape lança un regard noir. « Je le hais. Je le hais presque autant que je hais Voldemort. »
« Mais… pourquoi ? » Harry essaya d'avoir l'air calme, mais il se sentait extrêmement nerveux. Apparemment, ce n'était pas une bonne idée de se demander si Snape était digne de confiance ou non…
« Moody m'a interrogé au Ministère. Avec Frank Londubat. » Harry n'osa pas bouger. « Leur interrogatoire était comme celui de Voldemort ou pire. J'ai à peine pu survivre… »
« C'est donc pourquoi il connaissait votre passé de mangemort ! »
Snape lui jeta un regard furieux.
« Comment savez-vous cela ? » Demanda-t-il, menaçant.
« Je… vous rappelez-vous la nuit où vous avez entendu un bruit et où vous vous êtes rendu compte que quelqu'un avait fouillé votre bureau ? Et où vous avez rencontré Moody dans l'escalier ? »
Snape croisa soudain ses bras devant sa poitrine.
« Donc, vous étiez bien là comme je le supposais. »
Harry rougit.
« Et bien… Oui, j'y étais. » Il commençait à avoir peur mais, après un moment, Snape sourit.
« Je le savais. Et c'est après cette rencontre que je suis allé voir Dumbledore et que je lui ai demandé de m'interroger sous Veritaserum. Je… Je voulais qu'il sache la vérité au sujet de son vieil ami. Vous savez, quand j'ai appris que Moody serai le nouveau professeur de Défense, j'ai supplié Albus de ne pas l'appeler. »
« Ne savait-il pas à propos de votre torture au Ministère ? »
« Oh, il savait. Mais il ne me croyait pas. Je lui ai tout dit après avoir été libéré d'Azkaban. »
« VOUS AVEZ ETE A AZKABAN ? » Cria Harry, choqué.
« Pendant plus de six mois. » Répondit doucement Snape. « Mais je parlais de Moody et de Dumbledore. Comme je vous l'ai dit, le directeur ne m'a pas cru. Je l'ai finalement forcé à me donner cette maudite potion et à m'interroger entièrement. A propos de tout : ma fidélité, mes péchés et la torture de Moody aussi. Finalement, il l'a fait. Mais il ne m'a toujours pas fait confiance. Il a envoyé le reste de la potion à un autre Maître des Potions pour la vérifier. Juste après ce contrôle, il a cru mon histoire au sujet de Moody. Oh, d'ailleurs… CETTE nuit ce n'était pas Moody qui savait à propos de mon passé, mais Croupton. Bien que je pense qu'il le tenait de Moody. Nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant. Je ne savais pas qu'il était un mangemort. Comme Pettigrew. Il y avait toujours énormément de gens au service de Voldemort dont il ne nous laissait pas connaître l'identité. »
« Je ne pense pas cela. » Harry haussa les épaules, fatigué.
« De quoi… ? » Snape était perdu. La remarque ne s'adaptait pas à leur conversation.
« Je ne pense pas que Dumbledore ne vous ait pas fait confiance jusqu'à cette année. »
« Mais c'est vrai. »
« Non, vous vous trompé à ce sujet. » Annonça Harry fermement. « Peut-être qu'il ne voulait pas croire votre histoire au sujet de son ami. Oui, ça devait être extrêmement difficile pour lui de croire que son ami était un bâtard. Et, » Il continua soudainement, sans donner à Snape le temps de l'interrompre. « Vous avez été le directeur de la Maison des Serpentards pendant de longues années. Il vous a laissé travailler avec des enfants. Il vous a cru. Il vous a fait confiance. Il ne voulait seulement pas être déçu par son ami. »
Snape soupira et pris Harry dans ses bras.
« Vous êtes si… »
La toux dure du garçon interrompit sa phrase.
« … Si fatigué. » Harry bailla doucement après avoir fini de tousser. « Je crois que je vais faire un petit somme… » Il se recroquevilla à côté du professeur, qui le tira plus étroitement sous la cape.
« Je vous en prie, Harry. »
Il ne se rendit pas compte du moment où il s'endormit également.
Une toux bruyante réveilla Snape. D'abord, il pensa que quelques mangemorts étaient venus les emmener dans la chambre de torture, puis il réalisa que c'était Harry qui toussait à côté de lui dans son sommeil agité. C'était une toux sèche et forte qui secouait tout le corps du garçon avec force. Snape tendit la main vers le front d'Harry et fut surpris. Harry était aussi brûlant qu'un four et apparemment, il avait également d'importantes douleurs.
Malgré sa propre faiblesse, il s'assit, son cœur s'emballant alors qu'il regardait désespérément le garçon. Il n'était pas préparé pour une telle situation, bien qu'il ne soit pas vraiment étonné. Ils n'avaient pas mangé depuis plus d'une semaine, ils étaient torturés, presque vidés de leur sang et enfermés dans une cellule humide et froide sans vêtements appropriés. C'était un miracle que le garçon ne soit pas tombé malade avant. Mais maintenant… que pouvait-il faire ? Sans ses potions et sa baguette… il était totalement impuissant.
Puis, il eut une idée. Il pris quelques morceaux du T-shirt d'Harry, les mouilla, les enroula autour des poignets et des chevilles d'Harry et en mis un autre sur le front d'Harry. Le garçon était inconscient, c'était certain : il ne réagit même pas. Snape dut combattre son besoin urgent d'étreindre Harry… Non. L'enfant n'avait pas besoin de plus de chaleur, la sienne était suffisante. De temps en temps, il changeait les robes chaudes pour les froides, mais la fièvre ne baissait pas.
Après plusieurs heures d'essais infructueux, il enleva son T-shirt, le mouilla et l'enroula autour du corps tremblant. Il y eut une réaction soudaine : Harry cria et se releva, toujours à demi conscient.
Snape répéta ce procédé à plusieurs reprises jusqu'à ce que la température semble baisser. La fièvre n'était pas complètement partie, mais le Maître des Potions pensait que c'était suffisant pour le moment. Le sommeil d'Harry devint plus calme et visiblement sans cauchemars. Mais le fait que Harry n'ait pas commencé à suer l'inquiétait sérieusement. La fièvre allait remonter, il en était sûr.
Il avait raison.
Au bout d'une heure, il dut répéter toute la procédure. Et encore, et encore, et encore. Lors des courtes pauses, il examinait soigneusement le visage du garçon. C'était tellement étrange.
Non, pas le visage. C'était la manière dont il le regardait. C'était vrai qu'il y avait quelques changements sans importance provoqués par le traitement des jours précédents sur ce visage, mais il ne se concentrait pas sur eux. Il regardait un visage qu'il avait autrefois détesté, le visage de James Potter, le visage du Golden Boy et maintenant… c'était simplement le visage d'Harry. Pas le célèbre Harry Potter, fils de son pire ennemi, pas du tout ! C'était seulement Harry, le garçon qui prenait soin, le garçon qui supportait, le garçon qui signifiait plus pour lui maintenant que tout et tout le monde. Oui, TOUT le monde, Quietus inclus. Et c'était si extraordinairement étrange. Bizarre même !
De temps en temps, la tristesse le torturait en raison des quatre dernières années. S'il avait su… S'il avait essayé… S'il avait donné une chance à Harry… une petite chance… rien de plus. Quelques mots humains… sentiments humains… Albus l'avait prévenu tant de fois. Il lui avait dit qu'il regretterait son comportement envers Harry. Le directeur ne pensait probablement pas à une situation aussi sérieuse que celle-ci… Mais d'un autre côté…
Le visage sans les lunettes enfantines, mais avec des expériences de diverses douleurs semblait jeune et vieux en même temps. Occasionnellement, les yeux verts s'ouvraient, regardant le plafond sans le voir, puis se fermaient à nouveau, reléguant l'extérieur hors de sa vue, de son esprit…
Snape changea encore la robe humide sur la poitrine d'Harry. Sa fièvre augmentait à nouveau rapidement. C'était la sixième fois que ça arrivait. Les espaces entre les périodes de fièvres devenaient de plus en plus courts, le dernier n'était pas de plus de quinze minutes. C'était tellement effrayant.
Il allait perdre Harry et il en était presque mort de peur. Au moins son souhait d'il y a quelques jours était sur le point d'être réalisé : il mourrait plus tard et il pourrait être là pour Harry jusqu'à sa mort, comme le garçon l'avait souhaité.
Cependant, il ne cessa pas de changer les robes humides sur le corps brûlant. Il répétait ses mouvements presque automatiquement, essayant de ne pas penser à la fin toujours plus proche.
Pourquoi est-ce que tout se passait si rapidement ?
Il y a quelques heures, Harry semblait juste avoir un peu pris froid. En dix heures (ou plus, il ne pouvait pas l'évaluer avec précision), il était devenu agonisant, et lui était encore si impuissant…
Comme Harry devenait de plus en plus calme, il décida, désespéré, de lui parler. Comme s'il pouvait le retenir de s'enfoncer dans ces voies lointaines de la réalité. Il souleva la tête d'Harry sur ses genoux et commença à parler.
Il parlait de tout… Son enfance, sa relation avec Quietus, leurs jeux et leurs passe-temps… sa première année à Poudlard, les matchs de Quidditch qu'il perdait à cause de James Potter, les blagues réciproques avec les Maraudeurs… Puis des sujets plus sérieux : ses premières expériences de Magie Noire, ses professeurs de Défense et les cours de duel, les leçons de Potions avec les Gryffondors, sa première rencontre avec Anne Black, la réaction de son frère… Le jour où il avait appris la mort d'Anne - mais il n'avait pas l'intention de parler de la mort quand elle était tellement près, donc il changea de sujet.
Il parla de ses rêves pour le futur. Le futur qu'il aurait avec Harry quand ils sortiraient de là… Ce n'était rien de plus qu'une rêverie à haute voix, remplie de ses espoirs, de ses souhaits… quelque chose qui semblait aussi éloigné que le ciel au-dessus… ça s'étendait dans un futur inaccessible, au-delà de toutes les attentes et expériences actuelles…
« … Je vis dans la maison de ma famille. Vous ne pouvez juste pas l'imaginer : elle est vraiment immense avec deux étages et vingt pièces… Je n'aime pas réellement y vivre, c'est trop grand pour une seule personne… Oui, je vis seul : toute ma famille est morte, mes parents étaient suspectés d'être des mangemorts et le ministère était sur le point de les arrêter après que vous ayez défait Voldemort il y a 14 ans, mais ils ont décidé de ne pas se laisser capturer par leurs ennemis, donc ils se sont suicidés ensemble. J'étais tellement choqué quand je l'ai appris : ce maudit Frank Longdubat me l'a dit trois mois plus tard quand j'étais à Azkaban, juste pour me torturer encore plus, pour augmenter ma douleur… Je ne les aimais pas du tout, mais le fait de ne pas pouvoir leur donner un enterrement correct… Je suis sûr que vous le comprenez. Beaucoup d'autres membres de ma famille ont été tués par les Aurors, même les innocents qui n'avaient même pas participé à cette maudite guerre. Ils ont été accusés de soutenir Voldemort… J'ai seulement un petit cousin vivant qui reste, Andrus en Australie et une tante qui a rejeté la famille Snape. Andrus vit comme moi, totalement seul. Son épouse l'a laissé, a pris leurs enfants et a changé leurs noms. Donc, il reste seulement deux Snape vivant dans le monde sorcier : Andrus et moi. »
« Donc, quand nous irons dans ma maison, vous pourrez avoir non seulement une pièce, mais un étage entier si vous le voulez. Mais nous pourrons vous arranger un petit appartement si vous le voulez, avec une chambre, une salle de bains et un laboratoire. Non, je ne pense pas à un laboratoire de Potion, restez calme… juste un bureau tout simple pour faire vos devoirs pour les cours de Potions… ou même de Métamorphose, mais seulement avec une permission spéciale naturellement. Un bureau avec des étagères et des livres… Très bien, vous pourrez aussi avoir quelques-uns uns de ces livres de Quidditch idiots si vous insistez… Vous aurez plein de vêtements et de robes et autant de jeux idiots que vous le voulez, et je jouerai même au Quidditch avec vous, même si je suis absolument sûr vous me battrez sans aucun effort… Oh, mais je me vengerai avec des cours particuliers de Potions… » Il eut un sourire en coin alors qu'il imaginait le visage ennuyé d'Harry lors de ces petits cours. « Vous devrez passer autant de temps dans le laboratoire avec moi en préparant les potions les plus difficiles que je puisse trouver dans 'Les Potions les Plus Puissantes' que sur le terrain de Quidditch, je vous assure que… »
Soudain, il entendit une voix faible venant de ses genoux. Il baissa son regard précédemment dans le vide et fut complètement choqué par le sourire qui l'accueilli sur le visage du garçon.
« Harry ! Vous êtes réveillé ! » Cria-t-il de surprise.
Harry cligna juste des yeux.
« Pas vraiment… » Chuchota-t-il, léchant ses lèvres desséchées et fermant les yeux. « Puis-je vous demander de continuer… ? » Sa voix diminua.
Snape acquiesça, bien que le garçon ne puisse pas le voir.
« Bien sûr. » Son cœur était léger et il sentait l'espoir renaître. « Je vous donnerai des cours jusqu'à ce que vous soyez le meilleur en Potions… et peut-être en Défense aussi… bien que je ne sache pas qui sera la prochaine victime d'Albus pour ce poste… Peut-être devrions nous trouver un moyen pour libérer ce poste de sa malédiction et demander à ce que votre maudit bâtard de loup-garou revienne enseigner… » Le garçon sourit encore. Snape posa sa paume sur le front d'Harry, mais il était toujours chaud. Il soupira profondément, mais força sa voix à demeurer enjouée. « Savez-vous qu'Albus voulait que votre père enseigne cette matière idiote ? J'ai insisté, naturellement, comme un membre du personnel et je dois vous dire que j'étais totalement injuste. J'ai eu mon travail seulement grâce à la protection de Quietus… Vraiment… Il a convaincu Albus que je serais la meilleure personne pour ce stupide poste de Potions, et pour une quelconque raison, le directeur a finalement été d'accord avec lui. Imaginez ça ! Il savait sans doute que j'étais un mangemort et Dumbledore le savait également, j'en suis sûr… Je ne peux simplement pas comprendre Albus… ni Quietus… Pourquoi ont-ils fait ça ? » Se demanda-t-il pendant un moment. « Donc, j'ai insisté sur le fait que votre père n'était pas assez habile pour devenir le professeur de Défense. Mais… peut-être que s'il avait accepté ce poste, il aurait été capable de le garder… Je suis sûr que la malédiction de votre grand-père aurait laissé son fils enseigner… Mais maintenant que James est mort, je pense que vous êtes le seul qui puisse prendre cette foutu poste de Défense maudit sans conséquences négatives. »
Il vit qu'Harry avait encore perdu connaissance. Il soupira et tendit la main pour mouiller à nouveau la robe quand il entendit le porte s'ouvrir.
Non ! Ca ne pouvait pas être vrai !
Pourquoi Voldemort ne les laissait-il pas mourir en paix ?
Oh, question STUPIDE.
Snape sentit une paire de bras saisir si durement ses épaules qu'il gémit de douleur. Quelques instants plus tard, il se tenait à côté de la porte, se penchant contre l'encadrement avec des jambes tremblantes. Merde. Il était trop faible pour faire quelque chose, même s'il était laissé seul là. Il put voir trois mangemorts discuter entre eux de quoi faire du corps d'Harry. Finalement, l'un d'eux souleva le corps mou du garçon, les deux autres saisissant Snape et la procession se dirigea une nouvelle fois vers les chambres de torture.
Torture… Le mangemort portant Harry disparut dans une autre direction, laissant Snape seul avec ses deux camarades. Mais cette fois, la torture fut juste une simple raclée avec quelques coups de pieds… Les deux mangemorts n'essayèrent même pas de lui faire perdre conscience. Il était parfaitement éveillé quand ils le ramenèrent dans la cellule.
Seul.
Harry n'était pas là. Harry n'était pas non plus de retour après une heure.
Deux heures.
Trois...
Snape comptait les secondes, les minutes, les heures…
Non. Ca ne pouvait pas être vrai.
Harry devait vivre !
Ou il… bien. Peut-être que c'était mieux pour lui de mourir.
Mais… Si Harry était mort, Voldemort le lui aurait dit… Juste pour le torturer… pour lui causer de la douleur – ce qui signifiait que Harry devait être toujours vivant…
Oh, non… Ce serait le prochain round de la torture alors. Séparation.
Merde.
Maudit Bâtard Suprême.
Soudain, Snape se sentit vieux et fatigué, et exaspéré, et terriblement désespéré.
Non, aucun espoir ne demeurait. Ils avaient emporté Harry. Ca signifiait qu'il attendrait la prochaine séance de torture parce que peut-être qu'il pourrait y voir Harry… Quel jeu cruel … Un jeu avec leurs sentiments… Plus insupportable que le simple abus physique. Combien de temps cela prendrait-il à finir ? Quand pourraient-ils finalement mourir ?
Ses pensées étaient tournées vers Harry. Se sentait-il mieux ? Lui avaient-ils donné des potions de soins ? Il y en avait beaucoup dans sa réserve, étiquetées et rangées dans l'ordre. La meilleure était sur la deuxième étagère de la fenêtre… mais ça n'avait plus d'importance maintenant. Comment Harry avait-t-il pris le fait qu'ils aient été séparés ?
Harry se sentit considérablement mieux. Sans douleurs ni fièvre, il ne toussait même pas. Il avait juste extrêmement faim. En réalité, c'était son estomac qui l'avait réveillé.
Il ouvrit les yeux.
Il était dans une cellule, mais cette cellule était certainement différente de l'autre qu'il partageait avec Snape. Elle était plus petite et il y avait seulement une torche.
Il comprit brusquement.
Ils avaient été séparés l'un de l'autre.
Il ferma à nouveau les yeux. Non. Il ne voulait pas accepter ce nouveau retournement de situation. Cet endroit était un enfer jusqu'à présent… pourquoi, comment pouvait-ce être toujours pire ? Le méritaient-ils vraiment ? Y avait-il des péchés sur cette terre qui méritaient une telle punition ?
Il pouvait sentir les larmes couler sur son visage. Il voulait Snape, sa présence rassurante, ses remarques courtes et parfois mordantes, sa silhouette oh-combien-familière, un semblant de famille…
Un semblant de famille… ou plutôt une figure paternelle. Oui. Même si Harry ne savait pas comment un père devait se comporter envers son fils ou ce qu'un fils était censé ressentir envers son père, il était sûr qu'il ressentait quelque chose comme cela. Et Snape s'était très certainement comporté comme un père.
Ce serait si bon… Snape n'avait pas de famille. Il n'avait pas de vraie famille non plus, les Dursley n'étaient pas cela et ils n'avaient même pas essayé de l'être. Alors pourquoi pas ? Ca serait tellement bien si Snape était son père…
'Rêvassez-vous souvent, Potter ?' Il pouvait presque entendre la voix profonde du Maître des Potions. Oui. Il avait toujours eu l'habitude de rêvasser dans sa vie. S'il voulait survivre, rester sain d'esprit, il le devait. Et beaucoup de ces rêveries étaient à propos de famille et de parents… ou de l'offre de Sirius. Sirius, dans ces rêves, n'était pas simplement un parrain pour lui. Il était plutôt une figure paternelle, et il avait imaginé d'un nombre incalculable de manières comment Sirius lui demandait s'il pouvait l'adopter… Et comment l'homme venait à Privet Drive pour le sauver des Dursley.
A présent, le personnage principal de ses rêves était Snape et, juste comme Harry commençait à imaginer leur vie ensemble, il réalisa ce que Snape avait fait il y a quelques heures, quand il lui avait parlé du futur : leur futur. Il avait rêvé aussi. Et il avait donné une place à Harry dans ses rêves.
Soudainement, Harry sentit toute sa douleur et sa tristesse le quitter. Snape avait rêvé de lui dans sa vie ! Est-ce que ça signifiait qu'il… ? Harry pouvait à peine croire cela.
Non. Snape ne voulait sûrement pas partager sa vie avec lui. D'aucune manière. Oui, il était très aimable avec lui, peut-être même gentil, mais c'était juste parce qu'ils étaient là, ensemble dans l'enfer, mourants. S'il y avait une possibilité de s'échapper, Snape ne le prendrait sûrement pas chez lui… Le directeur de la Maison des Serpentards prenant le Golden Boy Gryffondor chez lui – rien que l'idée était ridicule. Ils seraient en de bons termes, c'était plus que sûr, mais Snape ne voudrait jamais Harry comme la partie principale de sa vie.
Mais il avait dit qu'il ne laisserait pas Harry vivre dans une malle. En fait, il avait dit qu'il lui donnerait une pièce ou un étage entier de sa maison s'ils parvenaient à sortir de leur captivité…
Est-ce que ça signifiait que… ?
Il devait demander à Snape à propos de cela. Il devait savoir. Ca n'avait pas d'importance qu'ils soient censés mourir là et qu'ils ne sortiraient probablement jamais de Nightmare Manor pour vérifier la véracité des paroles de Snape. Non. Cette question n'était pas à propos des possibilités futures. Elle était à propos d'acception ou de rejet.
Rien d'autre n'importait.
« Nous devons faire quelque chose. »
La voix de Dumbledore était plus sérieuse que jamais. Les gens assis autour de la table hochèrent la tête en consentement.
« N'est-ce pas trop tard, Albus ? » demanda une petite voix fatiguée. « Ca fait plus de huit jours… »
« Non, Mondingus, je suis sûr qu'il n'est pas trop tard », répondit le directeur. « Je pense plutôt le contraire, nous pouvons espérer un petit peu plus de temps. Pas beaucoup de temps, mais peut-être assez pour agir. Si Harry n'a pas été retrouvé mort, alors cela veut dire que Voldemort le retient en captivité et le torture pour essayer de le briser avant de le tuer. »
« Donc, vous dites que nous avons le temps tant que Harry tient bon », dit amèrement Fletcher. « Je pense que ce n'est pas 'assez' pour le trouver. Il peut mourir à tout instant. »
« Mais nous devons au moins essayer, pour lui donner une chance », dit la voix de Black, désespérée.
« Je suis d'accord avec Sirius », ajouta Lupin.
« Moi aussi », Mrs Figg se joignit à Lupin. « Même si notre recherche paraît… »
« … sans espoir », cracha Fletcher et il leva la main pour stopper court aux protestations. « Je pense que nous n'avons aucun indice en notre possession pour nous montrer un début de piste. Nous ne pouvons pas retourner toute la Grande-Bretagne, en demandant à tout le monde : 'Excusez-moi, vous n'auriez pas vu un certain Harry Potter, un garçon avec une cicatrice au front, près d'ici ?' ou 'Monsieur, pourriez-vous m'indiquer le chemin de ce fichu Nightmare Manor ?' »
« Non, Mundingus. Nous ne poserons certainement pas vos questions. Nous dirigerons nos recherches dans plus de directions. Arthur », Dumbledore fit un signe de tête vers un Mr Weasley qui semblait très fatigué, mais qui leva son regard de la table.
« Oui, Albus ? »
« J'aimerais que vous fassiez euh… quelques recherches dans les archives du Ministère, si vous pouvez… »
« De quelle manière, Albus ? » demanda prudemment Mr Weasley. « Vous savez que la majorité des dossiers importants sont dans la section Ultra-Secret… »
« Nous avons besoin des rapports des interrogatoires et des procès de Mangemorts. Je suis sûr qu'il y aura des allusions à Nightmare Manor dedans. Vous devez en prendre autant que possible et me les envoyer. »
« Albus… ce que vous demandez est… » Mr Weasley secoua désespérément sa tête. « Je ne veux pas utiliser le mot 'impossible', mais ce que vous attendez de moi est presque impossible. La majorité des rapports est sûrement dans la section Ultra-Secret et je ne suis pas autorisé à y entrer. Et pour les rapports non-protégés… Ils sont dans un autre département du Ministère, et il serait très suspicieux que je me rende juste là pour lire quelques documents… Et même si je pouvais atteindre quelques dossiers… leur nombre… »
« Je sais, Arthur. Mais nous devons tout essayer. »
« Je sais », soupira Mr Weasley, encore plus fatigué qu'avant. « Peut-être que je pourrais demander à Percy de m'aider. Vous savez, il travaille au Ministère et il est plus patient et plus précis que moi. Son aide pourrait être inestimable. »
« Je pense que c'est une bonne idée, Arthur. Il ferait tout pour trouver Harry. »
« Et l'autre équipe ? Qu'est-ce que nous sommes supposés faire ? » répliqua impatiemment Fletcher.
« Patience, Mundingus, s'il te plaît », le regard du directeur était sévère et autoritaire. « Remus, Sirius », il se tourna vers les deux amis. « Je veux que vous fassiez un petit voyage en Ecosse » Il déroula un parchemin, une carte des Iles Britanniques. « Cette partie… et celle-là, et si vous avez le temps, celle-ci aussi », il pointa quelques endroits sur la carte. « Remus, je pense que vous pouvez utiliser vos contacts… Vous devez être consciencieux. Ce sont les régions que nous n'avons pas pu explorer correctement la dernière fois. »
« Nous ? Qu'est-ce que vous voulez dire, Albus ? » demanda Fletcher.
« Lui et ce bâtard… Snape » répondit Black avec dégoût.
« Sirius ! » tout d'un coup, Dumbledore fut agacé. « Vous n'avez pas le droit de parler de lui de cette manière ! »
Black acquiesça laconiquement mais ne répliqua pas.
« Snape ? » la voix de Fletcher était incrédule. « Oh, non, Albus… »
« Arrêtez. Ce n'est pas le moment de dénigrer les personnes que vous n'appréciez pas », le ton de Dumbledore était dur. Il se tourna vers Black. « Alors, vous êtes d'accord pour y aller ? »
« Bien sûr Albus » répondit rapidement Lupin. « Nous partirons juste après la réunion. »
« Bien. Et », il se tourna vers Fletcher, « j'ai une chose difficile à vous demander, Mundungus. »
« Très bien, faites ! » les yeux de Fletcher brillèrent d'impatience. « J'espère que c'est assez dur à formuler pour que cela soit encore plus dur à accepter ! »
« Vous travaillerez avec Arabella. » Fletcher acquiesça. Ils avaient travaillé ensemble de nombreuses fois durant la dernière guerre et ils étaient de bons amis. « Vous essayerez de capturer un Mangemort et de le suivre durant une réunion. Et – avec un peu de chance – jusqu'à Nightmare Manor. »
« Quoooiiii ? Albus, vous vous sentez bien ?" le jeune sorcier le regarda avec incrédulité, sa voix manquant de confiance. « Je préfère aller au Ministère dérober quelques papiers pour les lire ! »
« Vous avez peur ? » demanda innocemment Dumbledore.
« Albus ! Comment osez-vous… ? » il ne finit pas sa question. « Non ! Bien sûr que je n'ai pas peur ! Mais… comment est-ce qu'on trouve un Mangemort ? Comment pouvons nous le suivre sans se faire remarquer, pendant peut-être plusieurs jours ? Comment est-ce que nous Transplanerons avec lui ? Tout droit chez Voldemort ! Comment est-ce que nous survivrons pour faire notre rapport… »
« Oui, je sais que c'est une mission très à risque et difficile, et c'est pour ça que je veux que vous vous en occupiez à la place de Remus et Sirius. Vous êtes plus âgé, vous avez plus d'expérience, vous êtes un Auror bien entraîné – mieux que ceux du Ministère – et vous êtes tous les deux d'excellents stratégistes. Et vous aurez besoin de ces qualités pour votre mission. Je ne m'attends pas à ce que vous risquiez votre vie ou que vous tuiez Voldemort. Tout ce que je désire est trouver ce Manoir aussi vite que possible. »
« Mais… si jamais nous le trouvons », dit tranquillement Lupin. « Qui tirera Harry de là ? »
« Moi, bien sûr. Qui d'autre ? Je les sauverais tous les deux. »
Merci à Dawn456 (Et es-tu là pour celui-ci? Sans doute non... Alors bonnes vacances. Et puis d'un côté , si t'es pas là pendant plusieurs semaines, t'auras plein de chapitres à lire à ton retour ;-)), eiliss (Bien sûr qu'on aeu peur! On en tremble encore! Heu... au fait c'est un traduction et on est deux à la faire... Il y a au total 57 chapitres : 3 parties (une de 16 et deux de 20 chapitres) et un OS), A.D. vs A.V (Contentes de le savoir! Pour tout te dire, si tu n'aimais pas l'histoire on se poserait des questions : c'est quand même grâce à toi qu'on la traduit!), jenni944 (Bien sûr), Nefra (Et bien, on fait tout ce qu'on peut pour coller le plus possible au texte original, parce que sinon, l'histoire perdrait beaucoup. En vacance sans accès internet? Mais c'est horrible! ) pour leurs reviews.
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