Chapitre 4 : Inquiétudes

Le lendemain matin, l'école pour surdoués se réveilla de bonne heure. Scott, toujours inquiet pour la jeune télépathe, alla la voir dans sa chambre. Il frappa et attendit deux minutes. Personne ne répondit. Il recommença sans avoir de résultats. Doucement, il ouvrit la porte, la chambre était vide ! Paniqué, il alla voir le professeur X :

« Professeur ! Jean n'est pas rentrée de la nuit !

- En es tu sure, Scott ? Peut-être qu'elle devait passer la nuit chez une amie.

- Non ! J'en suis sure. On est rentré ensemble mais on s'est disputé, elle a utilisé ses pouvoirs pour stopper la voiture et elle est partie, résuma le jeune mutant.

- Tu l'as laissé faire ! Comment as-tu pu ?

- Je culpabilise assez, professeur, n'en rajoutez pas. Je sais que j'aurais du l'aider. Elle m'a fait peur car elle ne maîtrise pas encore très bien ses pouvoirs.

- Je vais essayer de la localiser avec Cérébro. On va la retrouver, ne t'inquiète pas. »

Le professeur partit au centre de la demeure dans le sous-sol. Là se trouvait Cérébro. C'était une vaste pièce ronde avec au centre un casque relié par des tuyaux au « cerveau » de la machine. X mit le casque sur sa tête. Il en était l'inventeur. Chassant toutes idées négatives de la tête, il se concentra. Il ouvrit les yeux et regarda la carte du monde devant lui. Celle-ci était parsemée de points rouges et blancs.

« Les points rouges sont les mutants, trouve Jean »

Pendant ce temps, Scott se rongeait les poings en faisant les 100 pas. Logan le vit et ne rata pas une occasion pour l'affronter dans une joute verbale :

« Alors, on se fait du soucis, raconte tes problèmes à tonton Logan .

- As-tu vu Jean ce matin ? demanda Scott, pas d'humeur à plaisanter.

- Non, pourquoi, il lui est arrivé quelque chose ?

- Je n'en sais rien, elle n'est pas rentrée de la nuit. »

Sur ses mots, le professeur arriva, les deux mutants virent qu'il était pâle.

« C'est plus grave que je le pensais, je ne parviens pas à la localiser avec Cérébro.

- Comment ça , s'écrièrent à l'unisson les deux autres mutants.

- C'est comme si elle n'avait jamais existé. Une personne laisse une trace visible sur ma machine mais je ne trouve pas celle de Jean.

- Que faut-il faire, demanda Scott angoissé.

- Vous allez enquêter tous les deux , allez faire un tour là où elle vous a quitté .

- Non, Scott va me ralentir, j'irai seul, grogna Logan.

- C'est pas croyable ! Une amie a disparu, je sais qu'elle vous est chère à tous les deux et le seul moyen que vous trouvez pour l'aider est de vous disputer comme des chiffonniers ! Chapeau pour des X-Men. Je suis très fiers de vous bande de sauvages ! s'énerva le professeur. »

Les « deux sauvages » se turent, honteux. Une fois le professeur parti, ils se regardèrent sans dire un mot. Scott parla le premier :

« Le professeur a raison, il faut qu'on collabore pour retrouver Jeannie. Sa vie est en jeu !

- Tu as raison, oublions nos querelles et allions-nous, même si ça me fait pas plaisir du tout.

- Tu n'en fait pas un peu trop, là ? Tu n'as pas l'habitude de faire des phrases qui sortent de l'ordinaire.

- Allons-y »

Ils montèrent dans la voiture rouge et firent le parcours de la veille en sens inverse. Scott était angoissé, à chaque virage, il s 'attendait à voir la jeune fille allongée dans un fossé, morte. Cette idée lui était insoutenable. Tout son être se révoltait à cette idée. Il regarda Logan en admirant son calme. Comment un homme comme lui pouvait avoir des sentiments ? Cette question ne l'avait pas effleuré jusque là. Bravement, il rompit le silence en premier :

« Si je ne parle pas, je sens que mon cerveau risque d'imploser tellement je réfléchis à tout ça.

- Moi aussi, dit Logan après une minute de réflexion. Mais tu es la dernière personne à qui je me confierais.

- Quand j'allais mal, poursuivit Scott, c'est toujours vers elle que je me tournais. Maintenant qu'elle n'est plus là, je....

- Tu te rends compte que tes sentiments sont plus forts qu'il n'y paraît. Je ressens la même chose.

- Tu te confies à moi, là, s'étonna Scott.

- Je sais, surtout, ne le répète à personne, sinon je devrais t'éliminer. J'ai du mal à entretenir mon image de gros dur, cette histoire ferait une tâche à ma réputation.

- Ton secret sera bien gardé »

Ils éclatèrent tous les deux de rire, étant sur la même longueur d'onde. Une même raison les motivaient, retrouver la jeune fille qu'ils aimaient. Un moment après, ils redevinrent sérieux . Ils arrivèrent à l'endroit exact où ils s'étaient arrêtées la veille. Les deux mutants pouvaient encore voir la trace noire sur la chaussée, causée par les pneus quand Jean a arrêté la voiture. Scott se repassa la scène dans sa tête et dit à Logan :

« Si il lui est arrivé quelque chose, je me le pardonnerai jamais.

- Il ne lui est rien arrivé, j'en suis certain. Logan se voulait rassurant mais lui-même avait des doutes. Regarde là-bas ! »

Un homme les observait . Quand il se vit repéré, il prit la fuite. Logan le prit en chasse, Scott sur ses talons. L'homme trébucha et tomba de tout son long :

« Ne me faites pas de mal ! Je suis qu'un pauvre clochard mais je n'ai jamais fait de mal à personne !

- On ne vous fera pas de mal, une amie a disparu dans les parages, on vient enquêter, le rassura Scott.

- Etiez-vous là, vieil homme, demanda Logan ?

- Oui, répondit-il en se détendant légèrement.

- Avez-vous vu ou entendu quelque chose qui pourrait nous aider ? s'enquit le jeune mutant.

- Attendez, je vous ai vu, hier soir ! Vous étiez avec une rouquine.

- Oui, s'écrièrent à l'unisson les deux mutants. Racontez-nous ce que vous avez vu.

- Quand vous êtes parti, elle s'est retournée mais elle ne m'a pas vu. Elle est partie dans cette direction, raconta-t-il en tendant le doigt vers le sud. Elle était toute pâle, comme un fantôme. Elle m'a fait très peur. Je voulais lui parler pour voir si ça allait quand soudain, un type a surgit de la nuit et l'a assommée. Son rire était démoniaque. Je n'ai rien pu faire. Il l'a prise sur son épaule et ils ont disparu tous les deux.

- Comment était cet homme ? demanda Logan, voyant que Scott ne mouvait pas dire un mot.

- Grand, yeux noirs et cheveux noirs. Il était tout en noir. Je suis désolé de ne pas pouvoir plus vous aider. Quel genre de type s'attaquerait à de jeunes filles sans défense ?

- Des détraqués, tout simplement . Merci, vieil homme. »

De retour à l'Institut, Scott ne pouvait pas parlé, tellement il était choqué. Ils allèrent voir le professeur X. Avant même avoir eu de prononcer un mot, X leur annonça qu'il les avait suivi avec Cérébro :

« Qu'en pensez-vous, professeur , demanda Logan.

- Nous ne pouvons rien faire. J'ai confronté la description du témoin avec ma bande de données mais je n'ai rein trouvé.

- Vous allez abandonner ? demanda Scott, sortant de sa torpeur.

- Je ne peux rien faire de plus, il faut attendre que les ravisseurs fassent un signe ou nous demandent une rançon.

- Vous vous lavez les mains ! Pendant que Jean souffre, vous vous roulez les pouces. Ils doivent lui... Votre attitude me révolte ! cria Scott. Je vais enquêter moi-même, même si ça me prendra des années. Je la retrouverai, acheva-t-il en claquant la porte violemment.

- Excusez le, il s'inquiète pour Jean. Je vais l'accompagner. A ce stade, il est capable de tout tenter, même des choses qu'il pourrait regretter.

- Je sais, tu as raison. Prends soin de lui, il en a besoin !

Wolverine acquisa et sortit de la pièce laissant X songeur.

Jean ouvrit doucement les yeux. Une douleur sourde lui rappela les événements de la veille. Peu à peu, celle-ci partit. La jeune fille examina la pièce où elle était. Il n'y avait qu'un lit. Une ampoule éclairait la triste scène. Jean, fatiguée, s'écroula sur son lit sans entendre la voix d'un homme :

« Laisse la dormir encore un peu, elle ignore tout du grand des tin qui l'attend. »

A SUIVRE ............