Merci pour vos encouragements.

Emilie: merci et voilà la suite...

Grey07: merci à toi aussi.

Matteic: t'inquiète, j'essaie de m'améliorer et pour la longueur des chapitres, je fais ce que je peux... et merci pour tout.

Chapitre 5 : prisonnière ou invitée ?

Jean se réveilla à nouveau souhaitant que toute cette histoire ne soit qu'un cauchemar. Mais non, toujours la même pièce triste et vide. Le lit étant soudé au sol, elle ne pouvait pas le déplacer par télékinésie. D'ailleurs, elle n'avait aucun autre objet à déplacer. Découragée, elle se laissa tomber sur le lit. Elle tenta de contacter le professeur par télépathie. Rien. Elle commença à paniquer, personne ne pouvait lui venir en aide. Elle devait se débrouiller seule pour sortir de là.

"Calme toi, respire à fond comme te l'as appris le professeur. Sers-toi de ta tête, ne laisse pas la peur t'envahir. "

Tout en se parlant ainsi, elle réussit à se détendre. Son instinct l'avertit alors qu'une autre personne était là. Elle se concentra. Elle entendit une respiration lourde, oppressante. Jean scruta la pièce télépathiquement à la recherche d'indices. Elle réussit à 'visualiser' un homme. Il était grand et bien bâti. Ses yeux noirs lançaient des éclairs meurtriers dans sa direction. Ses cheveux noirs lui tombaient sur les épaules. Se voyant repéré, il se 'matérialisa' dans la pièce.

Son regard faisait frissonner Jean. Il avait un air mauvais. Quand il prit la parole, la jeune fille vit tout de suite que ses soupçons étaient fondés.

"Bonjour mademoiselle, avez-vous bien dormi ? "

Sa voix froide la transperçait comme une lame. Instinctivement, elle se recroquevilla. Le mutant sourit, ravi de son petit effet. Cela mit Jean en colère. Elle s'en voulait d'avoir eu cette réaction. Pour se venger, elle l'envoya valdinguer à l'autre bout de la pièce d'un geste. Le mutant s'écrasa contre un mur, tomba au sol mais se releva rapidement. Au lieu de riposter, il se contenta de murmurer pour lui-même :

"Quelle puissance, quelle rage ! Mon maître a eu raison de la choisir, dit-il avec un sourire carnassier. "

La plus grande envie de la jeune fille fut de lui faire ravaler ce sourire narquois, mais elle suspendit son geste. Elle n'était pas une criminelle. Voyant son hésitation, le mutant reprit la parole :

"Je voudrais bien continuer cet échange intéressant mais vous êtes attendue quelque part. Cette personne m'en voudrait de ne pas vous apporter en un seul morceau." Ricana-t-il.

"Vous me regardiez dormir. Vous vous êtes bien rincé l'œil, pervers !"

"Vous êtes très charmante, Mlle Grey, mais nous reprendrons cette discussion plus tard, si cela ne vous fait rien. Mon maître aimerait faire votre connaissance. Il est très impatient de vous voir."

"Moi non, voyez-vous !"

"Allez, pas d'histoires. Suivez-moi et au moindre faux pas, je vous assomme. "

Elle suivit le jeune mutant à travers un dédale de couloir. Jean tenta de mémoriser quelques détails pour s'évader mais elle fut vite larguée. Ils marchaient pendant un bon quart d'heure, le jeune homme faisant exprès de repasser dans certains endroits pour l'embrouiller. Ils arrivèrent dans une pièce bien éclairée. Jean cligna des yeux pour s'habituer à la soudaine clarté. Dans sa cellule, il n'y avait pas de fenêtres. Les murs étaient remplis d'étagères. Des livres les garnissaient. Une table et des chaises trônaient au milieu de la pièce. Un homme était déjà dans la pièce. Il regardait par la fenêtre le soleil dans le ciel. Sans se retourner, il parla :

"Merci, Relax, tu peux partir maintenant. Est-ce que Mlle Grey s'est bien reposée ?" Lui demanda-t-il en se retournant.

"Elle a retrouvé toute son énergie et sa bonne humeur n'a pratiquement pas déteint." Répondit Relax en partant tranquillement.

L'homme rit doucement. La jeune fille l'examina attentivement. Il n'était plus très jeune mais ses cheveux blancs et son visage ridé exprimaient beaucoup de douceur. Ses yeux bleus étaient fixés sur la mutante. Toute sa personne contrastait avec celle de Relax. C'était le jour et la nuit. Le vieil homme ressemblait plus à un grand-père qu'à un terroriste. Jean parla la première, souhaitant à tous prix rompre ce silence pesant :

"Pas très sympa votre acolyte ! On dirait Dracula. Qui êtes-vous ? Où suis-je ? Que me voulez-vous au juste ? Et pourquoi Relax a-t-il un nom aussi mal adapté à sa personnalité ?"

"Doucement, jeune demoiselle, doucement ! Nous avons tout le temps pour répondre à ses questions. D'ailleurs, commençons par la première, je vais y répondre sans plus tarder. Je suis vraiment incorrigible de ne pas m'être présenté. Je m'appelle Sam Zéro et je suis très fier de pouvoir enfin vous rencontrer !"

"Vous m'avez enlevé, je vous rappelle ! Votre gorille Relax m'a assommé par derrière, le traître ! Je n'ai même pas pu me défendre contre lui !" Répliqua Jean, furieuse.

"Vous n'auriez jamais accepté de venir, Mlle Grey, je vous connais bien." Répondit Sam très calmement.

"Non, c'est vrai, admit la jeune fille, je n'aurai jamais accepté. "

Elle s'arrêta un moment.

« Pourquoi dites-vous qu'on se connaît ? Je ne vous ai jamais vu de ma vie !

"J'ai dit que je vous connaissais, pas que vous me connaissiez, ça fait une sacrée différence, je crois."

"Ca m'éclaire beaucoup sur votre identité." Railla la jeune fille.

"Je vous assure que je comprends tout à fait votre point de vue. »

Il s'arrêta un instant et la fixa droit dans les yeux. Elle ne baissa pas son regard, sûre d'elle. D'un geste, il l'invita à s'asseoir sur une des chaises, maintenant qu'une partie des présentations était faite, et lui proposa quelque chose à boire. Elle refusa de la tête. Il sourit, s'attendant à cette réaction. Il savait qu'elle était en colère, il l'aurait été à sa place, et qu'elle attendait des explications.

«"J'ai une proposition en or à vous faire et c'est pour ça que vous êtes là ! "Expliqua-t-il brièvement.

"Vous auriez du contacter d'abord mon agent, je suis très débordée en ce moment." Répliqua-t-elle d'un ton sarcastique." Bien sûr, si je refuse, vous me tuerez.

"Non, la détrompa-t-il. Vous m'êtes beaucoup trop précieuse ! Je serai seulement déçu. Mais attendez que je vous explique ma proposition avant de me dire non. Ai-je toute votre attention ?"

"Allez- y". Répondit-elle sur un ton méfiant.

"Bien, par où commencer ! Je suis à la tête d'une confrérie pro mutante qui protège les gens comme vous de la barbarie des hommes. Je recherche des éléments comme vous pour intégrer mon équipe."

"Jusque là, je ne vois rien d'anormal, vous faîtes la même chose que les X-Men. Pourquoi ne pas être venu nous voir au lieu de m'enlever comme vous venez de le faire. Mes amis doivent être à ma recherche à l'heure qu'il est."

"C'est vrai que dans les principes, nous avons les mêmes idées mais dans les actes, ce n'est plus pareil. Le professeur X a de très beaux rêves, moi je ne les ai plus depuis longtemps."

"De quoi parlez-vous ?" Demanda-t-elle.

"Les hommes et les mutants vivant ensemble dans la paix et la fraternité, un vrai tissu d'âneries. Les hommes sont tellement fourbes et intolérants, on ne pourra pas les changer par la douceur mais par la violence. Aucune trêve n'est permise. Si on veut que les mutants puissent vivre, il faut qu'ils se défendent et la meilleure défense, c'est l'attaque !"

"Mais vous êtes un humain, le problème des mutants ne devrait pas autant vous concerner !"

"Si, jeune fille ! Répondit-il. Je me sens solidaire à votre cause. Les mutants sont des êtres supérieurs aux humains, ils sont capables de grandes choses. Vous avez une grande influence sur le cours des choses. La nature vous a créé pour dominer et non pour l'être. J'ai fait un grand pas en comprenant ceci."

"Je ne comprends toujours pas en quoi ça vous concerne."

"Je ne suis plus très jeune et j'ai appris que j'avais une maladie incurable, il y a cinq ans de cela. Pourtant, regardez, je suis toujours là. Le ciel m'a envoyé un signe. Il fallait qu'avant de mourir, je me batte pour une juste cause. Je n'ai plus rien à perdre, je suis condamné."

"Vous vous prenez pour Jeanne d'Arc, vous croyez avoir une mission mais vous répandez le Mal autour de vous et non le Bien. La violence ne règle pas tout . La loi du Talion n'est pas une solution."

"Le Bien ? "Criait-il à présent." Parlons-en de ce satané Bien. Ma famille a été massacrée par des humains et vous trouvez ça Bien ? Les humains ne peuvent s'empêcher de faire le Mal, de tout détruire, de s'entretuer et vous me parlez de Bien et de Mal ! Savez-vous distinguer le Bien du Mal ?"

"Je n'ai pas cette prétention ! "Se défendit-elle.

"Allez vous aider les humains qui vous rejettent, vous persécutent autant qu'ils le peuvent rien que pour le plaisir ! Le sénateur Serdon aimerait bien vous voir parqués comme des animaux pour pouvoir vivre tranquillement. Est-ce une vie ? Vous vivrez dans la crainte qu'un jour on décide de vous éliminer d'un coup de tête. Ah ! Que la planète serait mieux sans ces maudits mutants !"

"Ils ont peurs, c'est tout ! On craint toujours ce que l'on ne connaît pas, non ?" Répondit-elle.

"Toujours la même excuse. Vous êtes naïve." Reprit Sam plus doucement". Le professeur X vous a bien enrégimenté, un parfait petit soldat qui répète sa leçon. Est-ce que c'est vraiment ce que vous pensez ? Je ne le crois pas du tout. Vous êtes assez intelligente pour avoir votre propre opinion sur cette question. "

Jean ne répondit pas.

"Les humains ne vous ont pas non plus épargné, chère enfant. Nous avons au moins ça en commun."

"Vous ne me connaissez pas, vous ne savez rien de moi ni de ma vie." Se défendit-elle avec fougue sachant que Sam avait mis la main sur un point sensible de son histoire.

"Si, plus que vous le pensez. C'est un homme qui a renversé votre meilleure amie, non ? Annie Richardson, il me semble. Vous avez vécu la souffrance de ses derniers instants avec votre télépathie. Dites le moi si je me trompe. Vous rappelez-vous d'elle ? De votre complicité ?

"Taisez-vous, je ne vous écoute plus." dit-elle en se bouchant les oreilles mais en vain.

"Non, écoutez-moi. Je sais que vous y penser tous les jours que Dieu fait. Je sais aussi que vous voulez vous venger de l'homme qui a commis ce crime épouvantable. En plus, il était ivre au moment du drame. Je crois me souvenir qu'il a été acquitté."

"Oui." Répondit-elle d'une petite voix.

"C'est cette épisode qui a déclenché l'apparition de vos fabuleux pouvoirs : une période de stress émotionnel que vous n'avez pas encore réussi à gérer totalement. Avouez-le, quelque fois, vous ne contrôlez plus rien. Capter les émotions des autres fragilise énormément."

"Arrêtez !" Le supplia-t-elle d'une voix faible.

"Non, je ne peux pas et vous savez que j'ai raison. Vous accumulez toutes vos émotions au fil du temps mais un jour ou l'autre, tout remontera à la surface et vous éclatera à la figure. Cela vous empêche d'évoluer, d'agir et surtout de contrôler votre vie. Vos émotions vous dominent et vous minent en même temps."

"Je n'y peux rien si j'ai du mal à me confier. Pour moi, c'est un acte de faiblesse. Quand mes pouvoirs sont apparus, mes parents me regardaient différemment, je n'étais plus leur petite « Jeannette », leur fille qu'ils connaissaient par cœur. Ils pensaient que j'étais un monstre et que j'allais les attaquer. C'est là que le professeur m'a accueilli et m'a tout appris. Je ne sais pas ce que je serai devenue sans lui."

"Tout le monde à une part de mal en soi. Le Paradis ne peut exister sans l'Enfer." Lui dit-il sur un ton paternel. "Vous avez bien failli tuer votre ami Scott !

"Scott……"

"vous ne l'avez pas fait. Vous avez eu des pulsions ces derniers jours assez meurtrières qui se reproduisaient très nettement dans vos rêves……"

"Comment le savez-vous, je n'en ai jamais parlé à personne."

"J'ai mes sources. Le Bien et le Mal cohabitent en chacun de nous, la limite entre les deux est si mince."

"Je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était tellement puissant, tellement perturbant aussi."

"Je comprends tout à fait ce que vous dites mais vous devez vous servir de cette énergie pour vous venger des hommes et de leurs actions. L'heure d'expier les péchés a sonné pour eux. Mais je vois que vous avez encore des scrupules. Je vais vous poser une question toute simple, répondez-moi aussi franchement que possible ? Avez-vous déjà utilisé Cérébro ?"

"Non."

"Savez-vous pourquoi ?"

"Non."

"Le professeur X a peur de vous. Vous n'avez pas encore atteint votre potentiel et vous avez tellement à apprendre. X ne voulait pas que vous le dépassiez. Je sais que vous ignorez tout de vos capacités, de ce que vous pouvez faire avec eux. X vous bride car il a peur que vous vous retourniez contre lui. Il n'accepte pas qui vous êtes. Moi, si ! C'est pour ça que vous ne pouviez ni utiliser Cérébro ni avoir de nom de code au sein de votre ancienne équipe. Ma proposition, la voici : rejoignez-moi et je vous aide dans tous les domaines. "

Jean hésita, elle avait pressentit que le professeur X ne faisait pas trop confiance en elle dans les missions, la reléguant toujours au dernier poste. Maintenant, elle savait pourquoi. Elle revit Scott et repensa à lui et au dernier moment passé avec lui, la peine qu'elle avait ressentie en entendant ses pensées. Brusquement, elle prit sa décision :

"Je suis partante, quand est-ce que je commence ?"

"Plus tôt que tu le crois, lui révéla-t-il avec un mystérieux sourire…. "

A Suivre……..