Coucou, cette fois ci, c'est Servane qui présente ce chapitre. Il est court, mais présente la relation entre Ron et Hermione à ce stade de l'histoire. Désolée du temps qu'il y a entre les chapitres, mais j'ai eu un concours cette semaine et Magystra travaille de son côté. Ça, en plus du décalage horaire, ralentit considérablement le travail, mais bon, on fait ce qu'on peut.
Et n'oubliez pas un petite review, gentille ou méchante, ça ne peut que nous aider.
Chapitre deux
La cuisine était dans un état lamentable. Des casseroles et des plats sales s'entassaient dans l'évier, de nombreuses taches de sauces, de farine, et d'autres substances variées souillaient le sol et les murs et il s'échappait de la poubelle, qui contenait les restes d'un repas carbonisé, la vague odeur de brûlé d'un met non-identifié.
Ron regarda ce désastre, un sourire aux lèvres. Hermione était peut être la sorcière la plus brillante de sa génération, mais elle n'avait absolument aucun talent en cuisine. Heureusement qu'il connaissait suffisamment son amie pour avoir prévu un « dîner de secours ». Il posa son regard sur la poêle noircie de graisses brûlées et secoua la tête en souriant. Il aurait sans doute plus de ménage à faire que prévu pour préparer sa maison à l'arrivée de Malfoy, mais ce petit désagrément était un bien mince sacrifice à payer pour avoir le plaisir de voir Hermione Granger reconnaître son infériorité dans un domaine, même si ce domaine était aussi quelconque que la cuisine.
Le roux prit la bouteille de vin qu'il était venu chercher et rejoignit sa compagne dans le petit salon. Hermione s'était levée et regardait pensivement par la fenêtre la fine pluie d'automne qui tombait. Ron contempla son profil aux traits si fins, sa peau légèrement cuivrée par la lueur du feu de cheminée, ses lèvres pleines. Elle était magnifique, d'autant plus qu'elle l'ignorait. D'ailleurs, elle ne le croyait jamais quand il lui disait qu'elle était belle.
La brune sentit le regard de son ami et se tourna vers lui en souriant. Comme chaque fois qu'elle regardait l'homme impressionnant qu'il était devenu, elle sentit son cœur manquer un battement. Le grand dadais roux de onze ans avait bien changé. Même ses tâches de rousseur avait fini pas s'estomper, ne laissant qu'une peau d'un blanc laiteux. En fait, seules deux choses restaient inchangées : ses cheveux, toujours d'un rouge flamboyant, et ses yeux du bleu si pâle qu'elle aimait tant et qui l'avait depuis le premier jour fasciné. Comment pouvait-il y avoir tant de feu et de passion dans ce regard de glace ? C'était un mystère pour la jeune femme, une formidable contradiction qui la poussait, chaque fois qu'elle en avait l'occasion, à attiser le brasier qui brûlait dans ces yeux polaires.
Il l'invita d'un geste de la main à s'asseoir sur le canapé en cuir usé, près de la cheminée, et la rejoignit quelques instants plus tard, deux verres de vin à la main. Il s'installa près d 'elle en souriant malicieusement.
« Je ne sais pas exactement ce que tu voulais me préparer ce soir, mais cela devait être grandiose vu l'état de ma cuisine. » dit-il en lui tendant un verre. « La pauvre, on dirait qu'une tornade lui est tombée dessus. »
Hermione prit son air le plus offensé, une main sur le cœur : « Me comparerais tu à un désastre ? »
Ron but une gorgée de vin avant de répondre : « Loin de moi l'idée ma chère. Cela dit, je suis curieux de savoir à quelle nouvelle catastrophe culinaire j'ai échappé ce soir. »
La jeune femme avait en effet gardé le menu secret pour lui en faire la surprise. Il s'était donc retrouvé chassé de sa propre cuisine et avait écouté avec un mélange d'amusement et d'inquiétude les bruits de vaisselles cassées et les jurons étouffés de Hermione, avant que cette dernière ne s'avoue vaincue et ne vienne lui demander de l'aide.
Elle garda le silence un moment, puis soupira longuement et avoua : « Je voulais te faire un savoureux rôti mais… il n'a pas cuit comme il le devait.»
Ron éclata de rire. Hermione tenta sans succès de ne pas limiter. Il avait un rire incroyablement communicatif, chaud et généreux. Enfant, elle avait été frappée par sa profondeur, qui tranchait bizarrement avec la légèreté de ses plaisanteries. Mais au fond, ce n'était pas très surprenant. Ron était un mélange de contrastes et de contraires, qui formaient au final une singulière harmonie.
« D'habitude, tu réussis tout ce que tu touches mais jamais je n'aurais pu croire qu'un rôti pouvait avoir cette odeur infecte lorsqu'il est désintégré ! »
Hermione se souvint du repas simple et délicieux que son ami avait improvisé en quelques minutes et fit la moue :
« C'est injuste. Comment fais tu pour faire d'aussi bons plats alors que je suis incapable de chauffer du café sans finir par le faire bouillir ? »
Ron sourit doucement : « J'ai eu un excellent professeur. C'est ma mère qui m'a appris à cuisiner. » Il ajouta après une hésitation : « A la fin de notre sixième année, après la mort de papa, elle a eu une petite dépression. »
La jeune femme posa son verre, ses beaux yeux bruns assombris : « Je l'ignorais. Pourquoi ne nous en as tu jamais parlé ? »
Il haussa les épaules : « Je n'en sais rien. Je ne crois pas que maman aurait aimé que toi ou Harry soient au courant. On était en plein milieu de la guerre, tu devais protéger tes parents, et Harry…il devait se protéger de Voldemort. Toujours est-il que cet été là, il n'y avait plus que Ginny et moi dans la petite maison qu'on nous avait donnée. Bien sûr, mes frères venaient souvent, mais ils avaient leur travail, sans parler de leurs missions pour l'Ordre. Quand ils étaient là, maman faisait semblant d'aller bien. Mais dès qu'ils partaient, elle se décomposait devant nous. On savait qu'elle avait peur pour ses enfants, qu'elle sentait qu'elle ne pouvait plus les protéger. »
Ron se leva pour nourrir de bois le feu et resta debout devant l'âtre. Il se souvenait du jour où il avait retrouver sa mère, ivre, en sanglot devant la grande horloge familiale que Dumbledore avait fait restaurer, et dont l'aiguille de son père avait été enlevé. Avec l'aide de Ginny, il avait réussi à la coucher. Ce soir là, le frère et la sœur s'étaient promis d'aider leur mère par tous les moyens possibles. Mais il préféra éviter de donner tant de détails à Hermione.
« Tu connais maman, elle a toujours été très protectrice avec ses enfants, alors je crois qu'elle s'est sentie inutile et impuissante de ne pas pouvoir les aider. C'est pour ça que Gin et moi on a décidé de l'occuper, pour qu'elle pense à autre chose. Ma sœur lui a demandé de lui apprendre la couture et le tricot, et moi, la cuisine. »
« J'aurais aimé être avec vous, pouvoir vous aider. »
Le roux regarda avec tendresse la jeune femme assise en face de lui. Beaucoup de gens la disaient froide, dure et distante. Ron se demandait comment ils pouvaient penser une telle chose. Tout chez elle était chaleur et douceur. C'était sans aucun doute la personne la plus généreuse et ouverte qu'il connaissait. Son physique soulignait parfaitement son tempérament à la fois doux et ardent. Ron aimait la comparer à un dessert de choix : ses yeux profonds aux les reflets à la fois ambrés et acajou du sirop d'érable, ses cheveux d'un brun riche et sombre, comme du chocolat, sa peau de la teinte dorée du pain d'épice… Et elle n'avait rien d'austère, au contraire. Depuis ses boucles folles jusqu'à son corps voluptueux, il ne voyait que des courbes sensuelles et généreuses. Mais la jolie brune ne devait sans doute pas se rendre compte à quel point elle était séduisante. Elle cachait son corps derrière des vêtements amples et ternes, et avait prit l'habitude de relever sa chevelure exubérante en un chignon strict.
Il redescendit sur terre devant le regard interrogateur de son amie. Ron mit quelques secondes avant de se souvenir de leur conversation. Il lui sourit doucement :
« Tu m'as beaucoup aidé cet été là. »
Hermione haussa les sourcils, surprise : « Mais, je n'étais même pas avec toi ! »
La flamme dans ses yeux se fit douce et tiède. De la tendresse. :
« Tu m'as beaucoup écrit. C'était très gentil, sans compter risqué, vu que le lieu de notre maison était tenu secret. Aujourd'hui, en tant qu'Auror, je dirais que ce que tu as fait était stupide et dangereux, mais en tant qu'ami, je te serais éternellement reconnaissant d'avoir osé braver l'ordre formel de ne pas s'écrire. »
« C'était tout ce que je pouvait faire, alors je n'allais certainement pas abandonner à cause d'une interdiction. Le plus difficile, ça a été de lancer un sortilège qui permettait au message de n'être ouvert que par le destinataire. J'avais peur que l'ordre t'ai rendu toi et ta famille introuvable, alors j'ai envoyé le hibou postal chercher Coq et… »
« Et tu m'as demandé d'envoyer cet hibou trouver ton chat, oui je m'en souvient. » termina-t-il. « Merlin, un esprit brillant au service d'un cœur rebel. L'ordre n'avait aucune chance contre toi. » dit-il en l'a regardant tendrement dans les yeux.
Elle lui sourit en haussant les épaules : « On était jeunes, et on se croyait plus ou moins invulnérables. C'est dur à seize ans de se dire que l'on va mourir. »
Ron hocha la tête et se tourna vers le feu, repensant à cette époque troublée.
Elle se leva et enserra doucement sa taille, dos à lui, appuyant sa tête sur son épaule. Ron sentit le corps voluptueux de la jeune femme se presser contre lui, ses seins généreux, son ventre légèrement rond, ses hanches parfaites. Il réagit immédiatement, comme chaque fois qu'elle le touchait. Mais il y avait quelque chose de doux-amer dans ce désir, un arrière-goût d'inachevé. Car il savait qu'ils ne feraient pas l'amour ce soir.
Son choix de faire passer sa carrière avant sa vie sentimentale avait laissé Ron sans voix. Il essayait de comprendre sa décision, de l'attendre. Mais cette situation devenait de plus en plus frustrante, à la limite du supportable. Un jour, il lui avait dit qu'il l'aimait. Mais elle, elle n'avait jamais prononcée pour lui ses deux mots si lourds de sens : Je t'aime. Elle était ambitieuse et souhaitait réussir dans ses professions avant tout. Pourtant, étrangement, elle l'avait accepté dans son lit, le laissant combler ses désirs de femme. Avec le temps, une certaine routine s'était établie entre les deux « amis », au fur et à mesure que disparaissaient les rougissement de gêne et les regard à la dérobée. Personne ne soupçonnait leur « relation », Hermione voulait la garder secrète. Et Ron acceptait tout sans dire un mot, se contentant de ce que la femme qu'il aimait voulait bien lui donner. Même s'il aurait désirer beaucoup plus.
Les fines mains qui reposaient sur son ventre se déplacèrent délicatement pour se glisser dans son jeans et masser doucement son érection. Ron gémit, se pressant instinctivement contre ses mains tandis que son cerveau cherchait désespérément quelque chose à dire :
« Non, Hermione, demain j'ai une grosse journée et je suis fatigué et Mmmm, je … » Il ferma les yeux quand sa compagne libera son sexe tendu et le caressa lentement.
Elle laissa échapper un petit rire de gorge, satisfaite du pouvoir qu'elle possédait sur ses sens : « Tu disais quelque chose Ron ? »
Il réussit à se dégager de son étreinte et dit d'une voix un peu essoufflée : « S'il te plaît, laisse moi seul. Je dois affronter et accueillir le fils du meurtrier de mon père demain matin. Tu ne l'as pas oublié j'espère ? »
Elle s'approcha de lui, le contournant, puis déposa ses mains sur ses joues et l'embrassa avec passion. Elle n'aurait jamais dû faire ça. Il le comprit à l'instant même où ses lèvres effleurèrent sa bouche, où il sentit le désir qu'il refrénait chaque fois qu'il la voyait le submerger en une fraction de seconde. À cet instant précis toute sa volonté s'effrita.
« Je m'en souviens Ron. » murmura-t-elle contre sa bouche. « Et justement, quand Malfoy sera là, nous aurons des difficultés pour nous voir. Laisse moi rester cette nuit.»
Elle l'embrassa de nouveau, les mains agrippées à ses cheveux rouges, ondulant sensuellement contre lui. Il grogna son nom dans sa bouche et répondit enfin à son baiser, presque avec désespoir.
« Seulement…cette nuit. » répondit-il en deux petits souffles coupés par ses baisers de plus en plus pressants.
Et comme chaque fois qu'il l'embrassait, qu'il la caressait, la goûtait, lui donnait du plaisir, il sentit derrière sa saveur sucrée un goût légèrement amer. Car ils ne faisaient pas l'amour ce soir, ils couchaient ensemble.
Réponses aux reviews (par Servane):
Pit-Chan : Merci pour ta gentille review. Tu as raison, Malfoy senior est complètement barge, et encore, tu n'as rien vu. Quant à la future cohabitation entre Draco et Ron, tu as encore une fois raison, elle va être houleuse, mais elle permettra d'expliquer le prologue. Bises !
SoPhIaGrInT : Et bien j'espère que la suite t'a plu. Merci pour tes encouragements et salut.
SNAPESEXSYMBOLE : Héhé, une fic Draco/Ron ? Ma foi pourquoi pas, c'est pas désagréable à visualiser dans son esprit. Mais pas ici, désolée. Même si ce sont les deux personnage principaux de cette histoire. En tout cas, comme tu le vois, la relation entre Hermione et Ron n'est pas aussi simple que ça. A+ et bisous !
Loufette : Merci pour tes compliments sur le prologue, on sait qu'il pose pas mal de questions sur la relation entre Ron et Draco (relation amicale, attention). J'espère que la suite te plaira. Ciao !
Castel : Oulala, je suis toute rouge et je ne sais pas quoi dire. Merci beaucoup beaucoup pour toutes tes gentilles remarques, et pour tes encouragements pour la suite. Ron et Hermione resteront avec leur caractères passionnés, Draco Malfoy demeurera Draco Malfoy, et Lucius sombrera encore plus dans la folie (si ça peut te rassurer). Bises !
Menssa : Euh, je ne crois pas que je puisse répondre à ta question sur le slash, ça enleverait un peu de suspens (même si c'est pas essentiel à l'histoire). Merci pour tes encouragements et plein de bisous !
Juriasuka : Magystra, j'en suis sûre, a beaucoup apprécié ta review et te remercie chaudement. Moi, je te dis un grand merci pour tes encouragements et ciao !
Andadrielle : Héhéhé, alors comme ça Magystra ne t'a pas tout raconté ? Tant mieux. Tu ne pense sincèrement pas que je vais t'expliquer l'utilité du prologue MAINTENANT. Mais après tout, tu peut harceler ma gentille collègue, qui co-écrit cette histoire. Aller, grosses bises !
