CHAPITRE 1 :
-université Kouzu-
Hitonari était vautré comme à son habitude sur le toit de l'université, la tête reposant sur son sac de sport, il dormait quand des bruits de pas vinrent l'arracher aux bras de Morphée.
"-Hiiragi ! Hiiragi !"
"-Hn ?"
Une petite brunette courait vers lui, en agitant un papier en l'air.
"-Hiiragi regarde ! C'est Akane qui me l'a envoyée, vas-y lis-là", dit-elle tout excitée.
Qu'est-ce qui la rendait si bizarre tout à coup ?
Pendant ces 2 ans de « séparation » avec le brun, elle en a reçu plein des lettres, elle partait même à Nagasaki le voir très souvent.
Elle était heureuse mais pas excitée comme aujourd'hui.
A moins que c'te baka est fait une demande en mariage à sa gonzesse, chose qui désespérait Hitonari .
Ce dernier se redressa et saisit la lettre que Sumiré lui tendait, dans un long et profond soupir.
Seules quelques mots étaient inscrits dessus.
1ère constatation, en 2 ans Tachibana ne s'était pas amélioré en écriture, ni en orthographe d'ailleurs.
« Je seré bientôt de retour, définitivement, prépare moi de bons plat, je veu du katsudon a volontéééé,I love you !
PS :demande a la face de poulpe de se préparé mentalement a la déchéansse de son porte-monnés »
Hitonari était tellement heureux , la simple lecture du mot « définitivement » lui serrait les tripes.
Ses joues s'empourprèrent, il détourna vivement la tête pour cacher son immense satisfaction, il tendit la lettre à Yoshikawa qui la récupéra presque immédiatement.
Tachibana revenait, pour lui casser les pieds et vider son compte en banque de surcroît, il pourrait enfin le revoir, mais…
"-Mais quand est-ce qu'il arrive ?"
"-Euh, je l'ai appelé, hier soir, juste après avoir reçu la lettre et il m'a simplement dit que s'était une surprise", marmonna t'elle en rougissant.
"-Ha…"
"-Bon, je retourne en cours, tu devrais en faire autant."
"-C'est ça ta raison", murmurra le blond dans sa « barbe ».
La brune rebroussa chemin avec son « trésor » en main, et son éternel sourire niais plaqué sur le visage.
S'pèce de pouf, pensa Hitonari.
C'était officiel, enfin, officiel seulement pour Hiiragi, Sumire était l'ennemi numéro 1.
Non mais pour qui elle se prend c'te pétasse, c'est pas ma mère.
Hitonari en avait marre de cette fille, toujours en train de fanfaronner sur sa « grande » histoire d'amour.
« Akane-ceci, Akane-cela, Akane est si tendre, il est si fort, il est si beau » tous ça ponctués par ses gloussements de poule, elle pouvait pas lui lâcher la grappe.
Il se rallongea lourdement, à moitié sur son sac, les mains sur le ventre, scrutant le ciel essayant ainsi de retrouver une infime sensation de sérénité.
Alors comme ça, Tachibana avait l'intention de revenir à Kouzu.
Il était heureux certes, mais quelque chose en lui faisait mal, au plus profond de son être.
Avec le temps, un sentiment étrange était né, un sentiment qui lui faisait peur.
Tout avait commencé après le départ de Tachibana pour Nagasaki.
Les jours sans Tachibana se faisait pénible.
Forcément, cet abruti lui manquait, quoi de plus normal après tout ce qu'il avaient partagés.
Mais plus les mois passaient moins la douleur s'estompait, bien au contraire, elle ne faisait qu'accroître.
C'était ridicule, après tout ce n'était que de l'amitié…non ?
Les journées se passaient « normalement ».
Il affichait un air impassible et j'm'en foutiste aux yeux de tous, et répondait aux questions agaçantes de Sumire avec une froideur et une apathie légendaire.
Mais le soir, dès que la lune dévoilait ses lueurs pâles, c'est là, que sa solitude explosait, il pleurait, toujours silencieusement comme le lui avait inculqué son père parce « qu'un homme ça ne pleure pas ».
Il serrait sa mâchoire, s'empêchant de gémir le nom de la personne sans qui il se sentait si seul au monde.
Il fallait qu'il se l'avoue cette amitié s'était métamorphosé en amour sans même qu'il ne s'en rende compte.
Mais il se devait de garder le secret, pour protéger Akane, se protéger lui-même et surtout leur amitié…..c'était ce qu'il avait de mieux à faire de toute façon..quitte à en pâtir par la suite.
Pff, foutus sentiments…Le blond se leva maladroitement, s'étira un peu, pris son sac et se dirigea vers la porte qui donnait sur la cage d'escalier, bien décidé à rentré chez lui prendre une douche.
Il était 15H30, et le blond arriva enfin dans son petit studio, fila directement à la douche, et en sortit à peine 20 minute plus tard.
Il attrapa une serviette et s'essuya brièvement la tête et le torse avant de la nouer à sa taille étroite.
Il fixa son reflet dans le miroir, puis soupira, il n'avait vraiment pas le physique d'un japonais.
Sa peau était tellement blanche, il avait gardé la même coupe de cheveux en 2 ans, mais en un peu plus long.
Quelques fines mèches d'or retombaient sur ses yeux azurés.
Il se toucha la joue et ensuitefit de même au reflet que le miroir lui renvoyé.
Il aimerait tellement que Tachibana le touche.
"-Non, non ! "répéta t'il plusieurs fois, en secouant vigoureusement la tête.
Je n'ai pas le droit de penser ça, je ne peux pas lui dire ce que je ressens, il me rejettera et partira avec Yoshikawa, il ne voudra plus me voir………il ne saura rien, rien du tout.
"-C'est un secret, un secret", murmura t'il en sanglotant.
La tête emprisonnée entre ses mains crispées.
Il releva la tête ses yeux étaient rouges et bouffis.
Il souffla un bon coup, et d'une main lasse essuya les fines larmes, seules témoins de sa profonde détresse.
Il enfila un caleçon noir et une chemise bleu nuit trop large pour lui qu'il avait piqué à son frère avant son «exclusion familial».
Enfin, il put s'allongé, pour s'endormir quelques minutes plus tard réussissant à mettre de côté l'angoisse et la peur, préférant de loin être bercé par de doux souvenirs.
BAM !BAM !BAM!
Hum...que...qu'est-ce que c'est?
Hitonari se redressa brusquement, les coups à la porte se faisant plus fort.
BAM !BAM !BAM!
Le coeur du blond battait à tout rompre, il devait être tard, et un vif coup d'œil vers son réveil confirma ses soupçons, 3H30 du matin, qui cela pouvait-il bien être ?
Il se leva lentement, fixant toujours la porte close, s'avançat vers elle, hésitant, il sursauta quand trois nouveaux coups se firent entendre.
"-Qui est-ce ? "souffla t'il, la bouche à quelques millimètres de la porte, les coups sécèrent définitivement, mais aucune réponse à sa question.
Il répéta la question, mais toujours rien.
Le jeune homme prit la décision d'ouvrir la porte fermée préalablement à doubles tours, très doucement, juste pour entr'apercevoir l'inconnu.
Il tourna la clé, 1fois puis 2, essayant d'ettouffer les cliquetis de la serrure par sa lenteur.
Les bouffées de chaleurs se succèdèrent contrastant avec les sueurs froides qui glaçait sa chair.
Il n'avait plus qu'a ouvrir la porte, mais l'intrus s'en chargea pour lui, et le fit plutôt violemment envoyant valser le blond au sol.
Pourquoi avait-il ouvert la porte ?
C'était peux-être un meurtrier derrière la porte, quel débile ! pourquoi a-t-il fallu qu'il ouvre cette fichue porte !
Un tas de pensées plus glauques les une que les autres défferlaient dans la tête du blond.
Ce dernier, toujours au sol, releva la tête les traits déformés par la peur.
Ses yeux s'arrondirent aussitôt.
L'inconnu en question se tenait devant lui, les mains sur les hanches, plutôt grand, un sac de voyage traînait à ses pieds, les cheveux bruns en batailles et surtout, surtout LE stupide sourire de félin collé aux lèvres.
Le blond se rassit, aussi rouge qu'une tomate, ces yeux limpides vissé sur les prunelles sombres de son vis-à-vis.
"-Ta…Tatata…."bagaya Hiiragi le coeur sérré.
Le brun s'assit en face du blond.
"-Attends je vais t'aider…Moi être Tachibana", fit-il en plaquant sa main contre son torse d'une force qui se voulait viril.
"-Toi être face de poulpe"
Seul un visage ahurit lui répondit.
à suivre...
