Disclamer: Les personnages crées par Clamp ne m'appartiennent pas (et c'est bien domage;-))

Le Lotus Blanc

1re Partie: Ying Fa et Meilin

Cette histoire se déroule au milieu de la dynastie Ming sous le règne de Zhu Youtang ou Xiaozong dit Hongzhi.

La Famille Li, dirigée depuis des générations par les hommes est tombé aux mains de la dernière épouse de Wou Li, et malheureusement d'après son premier administrateur, la mère de son unique héritier reconnu, Yelan Li. Fille d'un général manchou et d'une princesse impériale, elle est l'une des premières personnalités du royaume et peu à ce titre exercer son pouvoir sur les terres de son mari. Elle n'est pas connue pour sa gentillesse mais plutôt pour sa justesse et son sens de l'honneur, c'est en effet avec et par elle que Hongzhi a été élevé. En faite si ce n'était sa trop grande intégrité, Cheng n'aurait rien eut à lui reprocher, cependant il avait appris à ces dépends que la jeune femme qui lui avait apparu si fragile lors de son arrivé sur le domaine, cachait en réalité une puissante sorcière. Il lui avait volé son peigne, elle lui avait ôté la vue, ainsi il se souviendrait toujours de qui elle était.

Ensuite venait le clan pro occidental dirigé par la sœur de cette dernière, elle-même avait épousé un anglais et avait un fils du même âge que celui de sa jumelle, il était doté des plus grandes grâces et des deux peuples. D'après les étoiles il serait aussi grand que son cousin, plutôt fin, aurait des cheveux noir soyeux, qu'elle s'était promis de lui interdire de couper et d'une paire de magnifiques yeux bleus et possèderait une grand pouvoir spirituel, là où son cousin serait dominé par les arts de la guerre. Faye vivait depuis le départ précipité et définitif de son mari chez sa jumelle. Ainsi les deux garçons seraient élevés ensemble et seraient liés par d'indéfectible lien. Contrairement à sa jumelle, elle était haït par son frère enfin demi-frère si on en croyait les bruit de couloir. Pour ce que cela changeait de toute manière!

Venait ensuite un nombre incalculable de clan tous plus ou moins influent et écouté à la cour et enfin la famille de l'empereur japonais. Dirigée par un vieil homme, le frère du défunt roi, s'étant expatrié depuis l'arrivé au pouvoir de son neveu qui lui avait confié la direction des affaires étrangères et des relations avec le puissant empire chinois. Masaki Amamiya, vivait en Manchourie avec sa famille composée de deux grandes branches, celle de sa fille et celle de sa nièce, petite dernière, illégitime de son frère. Nadeshiko et Sonomi, les deux jeunes femmes avaient grandi ensemble à la cour des femmes de l'impératrice Hino, maintenant mariée pour la première avec un homme doux et bon, fils d'un grand mage très respecté à la cour, Fujitaka. Sonomi avait été légèrement moins heureuse dans son choix, le vieil homme ayant voulu la laisser libre, elle avait épousé un petit seigneur de la cour qui l'avait répudiée après la naissance de sa fille. Maintenant au seuil de sa vie le vieil homme passerait le pouvoir à son gendre, il l'aimait beaucoup comme le fils que les dieux lui avaient refusé. Il savait les affaires de son clan entre de bonnes mains, c'est sans regret qu'il s'éteignit à quelques jours du huitième anniversaire de sa petite fille. Les amandiers devaient être en fleur dans la cour de la cité impériale, il ferma les yeux sur cette dernière image reposante et porteuse d'une époque depuis longtemps révolue. Sa petite fille avait dès son plus jeune âge manifesté des pouvoir certains de même que son frère, ils étaient tous les deux les dignes héritiers de leur père, sans doute ce dernier espérait que l'un d'eux rentre à la cour pour y faire vivre cette branche essentielle et vitale. C'est en cette huitième année du règne du jeune prince qu'il rendit l'âme, on était en 1497.

oOoOo

En cet an 1502, se déroula des évènements qui devaient marquer à tous jamais l'existence paisible de ces clans, une guerre intestine se déroulait autours des dirigeants au Japon et Fujitaka Kinomoto, Seigneur de la Manchourie occidentale, venait d'ordonné le rapatriement de ses enfants vers le domaine désormais familial de Manchourie. Sakura et Touya son fils aîné devait pour cela passer par des chemins détournés et peu sur, c'est ainsi que deux mois après le départ de ses enfants chéris, il apprit leur infortune et la rencontre qui valut le prix maximum à Touya. Le jeune homme maintenant âgé de presque 18 ans avait périt en tentant de sauver sa sœur, lors d'un assaut des bandits. Cette dernière avait disparu et personne ne l'avait depuis lors revue, la mort dans l'âme Fujitaka avait nommé sa petite cousine Tomoyo héritière de son titre. Sa pauvre épouse au cœur déjà bien fragile ne résista cependant pas à la nouvelle et mourut quelques mois plus tard.

Et c'est en 1505 que se déroule notre histoire, lors d'une nuit sans lune dans une riche demeure du centre de Shanghai. Deux silhouettes se faufilèrent en silence sous les fenêtres du maître des lieux, un influent politicien proche de l'empereur et tuteur à la cour d'une princesse Manchoue. L'une des deux ombres la plus petite, aidé de son pied d'appel s'éleva et parvient sans un bruit à la fenêtre de l'homme, elle sortit de son étui sa lame et en deux coups se tailla une ouverture dans la cloison en papier de riz qui fermait pièce, elle sortit un poignard doré à la garde duquel pendant une petite fleur de lotus en verre blanc et se dirigea à tâtons vers la silhouette endormie. Un éclat métallique reflété par une étoile, aucun cri et seulement des draps tachés à l'encre indélébile du sang de leur possesseur. L'ombre ressort de la pièce sauta du balcon sans un bruit et se fondit dans la nuit ave sa jumelle.

Quelques jours plus tard à Pékin dans le quartier des maison clause et autres lieux de perdition. Un jeune homme entra dans la grande bâtisse en fond de rue. Sur le fronton on pouvait lire "Dans les yeux des anges", une petite lanterne rouge était allumée dans l'entré, le jeune homme entra. À l'intérieur on entendait des rires, quelques cavalcades et enfin un grand homme brun surgit devant lui. Il était plutôt grand, vu qu'il le dépassait d'environ une tête, avec des yeux noirs dénuer d'expression et des cheveux qui lui tombe devant le regard, il semble jeune et le jeune homme qui venait d'entrer se demanda pendant une minute comment un homme de cet âge avait pu se retrouver gérant d'un tel établissement.

«Maître Li, Madame Hu m'a prévenu de vos préférences et habitudes, nous espérons que vous trouverez toujours votre convenance ici, le salua l'homme.

-Qu'est-il arrivé à Madame Hu? Répondit le jeune homme.

-Elle a été suspectée de sorcellerie et complot contre l'empereur, j'ai également dû me séparer des quelques-unes des ses courtisanes.

-Lesquelles?

-Mesdemoiselles Soleil d'occident, Danseuse des neiges, Filon d'Argent, et Diamant.

-Vous avez toujours Mademoiselle Destin des eaux?

-Oui, répondit l'homme en s'inclinant légèrement laissant une foule de serviteur conduire le jeune homme vers l'une des nombreuses chambres à l'étage de l'établissement.»

L'homme partit derrière dans la grande cour de la demeure où près un bassin un petit comité entièrement constitué de femme, toutes habillées de façon fort plaisante, bavardaient et plaisantaient. Il en repéra trois un peu à l'écart qui semblait discuter à voix basse, la première était une fille qui avait environ 20 ans de longs cheveux noirs, des yeux bleu et un sourire éclatant, la seconde avait aux alentours de 16 ans elle est brune comme la première et ses yeux rieurs étaient d'une jolie couleur d'ambre et la dernière et la seule qui ici n'était pas une courtisane, avait de très longs cheveux auburn ondulés, elle avait comme la seconde 16 ans.

«Destin des eaux! Interpelle-t-il.

-Maître Toya, répond la grande brune vêtue d'une magnifique robe bleue miroitante.

-Le jeune Li, t'attends!

-J'y vais, répondit la jeune femme un large sourire accroché au visage.

-Mei, Ying! Vous servirez dans la chambre de Maître Li.

-Bien Toya, répondirent les deux jeunes filles.

-Y-a-t-il une raison particulière à cet ordre? Hasarda la brune.

-Aucune à part le fait de Ming et Ling sont absente aujourd'hui, répondit-il avant de tourner les talons.

-Prête Ying?

-Si on fait abstraction du fait que je n'ai jamais fait ça, oui! Répondit la jeune fille aux cheveux auburn.

-Tu verras c'est pas très compliqué, la rassura la première.»

Ce qu'aurait bien voulu savoir Ying, c'était pourquoi tout à coup Toya lui ordonnait de servire dans les chambres alors que d'habitude il faisait tous pour la tenir la plus éloignée possible des clients. Enfin comme il venait de le dire il manquait Ming, de manière définitive et Ling était sur son jour de repos donc il faudrait bien s'y coller. Les deux jeunes filles se dirigèrent donc vers l'étage, enlevèrent leur sur-robe turquoise et vert d'eau. Elle rentrèrent discrètement dans la grande pièce, où elles furent surprises de ne pas trouver Destin des eaux ou Yu. Il y avait uniquement le jeune maître Li alangui dans une montagne de coussin, il semblait détendu à l'extrême en attendant la jeune femme. Il se releva un petit peu lorsqu'il entendit quelqu'un ouvrir la cloison, mais ce n'était toujours pas Destin des eaux. Dans l'encadrement de la porte se tenait une brune qu'il avait déjà vu une fois et de dos il y avait une jeune fille à la chevelure auburn et ondulée. Il n'eut pas le temps de pousser plus loin son observation car sa dame venait d'arriver, elle surprit cependant le regard du jeune homme sur la jeune femme qu'elle considérait comme sa petite sœur. Yu congédia les filles dès qu'elle eurent fini de servire et les deux jeunes filles sortirent et s'installèrent derrière le paravent où des instruments de musique les attendaient. Mei se saisie d'un Niutuiqin (Violon traditionnel chinois) et Ying un Xiao (flûte à bec).

oOoOo

Xiaolang rentra au palais où sa mère et son cousin l'attendaient, sa mère semblait irritée et anxieuse et son cousin lui jeta un regard amusé. Yelan Li était une femme très belle mais également très froide, peu osait l'approcher et ses détracteurs murmuraient qu'elle pratiquait la sorcellerie, malgré cela elle avait la confiance de son demi-frère, l'empereur. Eriol Hiiragizawa, avait à peu près le même âge que lui et faisait comme lui partie de l'armée de son oncle. D'ailleurs le jeune homme devait revenir de son service car il portait encore son uniforme. Xiaolang salua respectueusement sa mère et adressa un signe discret à son cousin.

«Xiaolang, venez votre oncle vous attend dans une salle d'audience, lui dit sa mère.»

Il inclina la tête et les deux jeunes hommes suivirent la femme jusqu'à une petite salle adjacente à la salle principale. L'empereur, leur oncle, était assit dans ses encombrantes robes jaune bouton d'or sur une montagne de coussins qui lui servait de trône. Arrivé dans la pièce les trois solliciteurs firent un salut impeccable et se relevèrent en attendant que Xiaozong décide de parler.

«L'heure est grave, commença l'empereur en fixant sa demi-sœur. Je viens d'apprendre que Sho Maibug a été assassiné, il y a quelques jours. C'était le tuteur à la cours de la princesse Tomoyo de Manchourie qui doit arriver dans un mois. Il fit une pause, Yelan je souhaite que Xiaolang et Eriol se rendent en Manchourie pour escorter la princesse et reste avec elle durant tous le temps que durera son séjour à la cour.

-La princesse Tomoyo n'est-elle pas Japonaise? Demanda Yelan.

-Si, mais sa famille vit en Manchourie depuis très longtemps, ce sont d'excellent diplomates, et chose rare de nos jours ils sont intègres, j'avais une grande affection pour son grand-père.

-Il en sera fait comme vous le souhaitez, lui affirmèrent les deux jeunes hommes.

-Peut-on savoir qui a commandité l'assassinat de maître Maibug?

-La secte du Lotus Blanc, répondit l'empereur.

-Je vous promets que la princesse Tomoyo arrivera vivante à la cour, lui assura Yelan.»

Ils laissèrent l'empereur et rentrèrent dans l'aile du palais qui leur était réservé, Faye les accueillit, elle serra son fils dans ses bras et s'inclina à l'adresse de son aînée et de son neveu.

«Quelles nouvelles? Demanda-t-elle anxieuse.

-Zhu envoie les garçons dans le Mandchoukouo pour escorter une princesse à la cour dont le précepteur vient d'être assassiné par le Lotus Blanc.

-Et moi qui espérais que je pourrais voir mon fils.

-Nous revenons dans un mois mère, lui reprocha Eriol.

-Et tu viens à peine de rentrer d'un mois de manœuvre au sud, se lamenta Faye.

-Nous allons préparer nos affaires et chercher quelque affaire à la caserne, les informa Xiaolang en tirant son cousin vers la sortie.

-Merci, lui souffla ce dernier un fois le portique passé.

-De rien, c'est une chance que mère ne soit pas aussi démonstrative, plaisanta Xiaolang.

-Hum, tu étais où?

-Tu me le demandes?

-Chez madame Hu, confirma Eriol.

-Enfin madame Hu a été arrêtée il paraît c'est un homme qui tient la boutique maintenant.

-Il y a de nouvelle fille? Demanda Eriol une lueur d'intérêt au fond du regard.

-Je crois.

-Et?

-De longs cheveux auburn, les yeux vert émeraude et la peau couleur pêche, commença Xiaolang.

-J'adore, commenta son cousin.

-Je l'ai vu le premier.

-Je suppose que c'est là qu'on va?

-Tu suppose bien.»

Ils marchèrent encore un peu et arrivèrent à la maison clause, des rires résonnaient de coursive de l'étage et des chants de la salle intérieure. Ils entrèrent et comme quelques heures auparavant, le jeune homme apparu devant eux, un sourire bizarre plaqué sur le visage.

«Maître Li, dit-il en s'adressant à Xiaolang. Maître Hiiragizawa. Que puis-je pour vous?

-J'aimerais voir la jeune fille aux cheveux auburn, que j'ai vu tout à l'heure, lui répondit Xiaolang.

-J'ai peur que cela soit impossible, répondit l'homme.

-Pourquoi cela? Demanda Xiaolang en fronçant les sourcils.

-Miss Fa, n'est pas une courtisane, maître, répondit le gérant.

-Je pense que nous pourrons trouver un arrangement, suggéra Eriol.

-Je me dois d'insister sur le fait que miss Fa n'est absolument pas destinée, ni entraînée aux arts de la chambres à coucher.

-Combien m'en coûtera-t-il? Demanda Xiaolang en sortant une bourse.»

L'homme ferma les yeux, prit une profonde inspiration, il semblait réfléchir à toute vitesse, se tenant à la colonne en bois proche. Quand il les rouvrit les deux jeune homme purent y lire une certaines répugnance et une tristesse insondable.

«5 soleils d'or, répondit-il à contre cœur.

-C'est le triple des autres, fit remarquer Xiaolang en fouillant dans la bourse.

-Et pour vous maître Hiiragizawa? Demanda-t-il en empochant les pièces dorées que lui tendait Xiaolang.

-Avez-vous toujours Soleil d'occident?

-Elle a été arrêtée en même temps que madame Hu.

-Et Lune céleste?

-Lune céleste, n'est pas en état d'exercer pendant un moment, lui dit en baissant la tête le gérant.

-Eh, et bien vous n'avez qu'à m'en envoyer une autre parmi les jeunes, répondit Eriol.

-Peut-être Caresse du vent? Proposa l'homme.»

Une jeune femme au regard doux violet entra, Eriol acquiesça et la jeune fille ressortit.

«Je vais leur dire de se préparer et demander que l'on s'occupe de vous en attendant, dit l'homme en claquant des mains.

-Comme vous voudrez, répondirent ensemble les cousins.»

Une foule de personne se pressa autour d'eux, les invitant à les suivre vers l'étage. Pendant ce temps l'homme se rendit dans la cuisine où se trouvait toujours à cette heure-ci Mei et Ying pour préparer le repas et s'occuper des enfants des filles. Il les y trouva avec Yu, Feining et les enfants, en train de parler à voix basse.

«Maître Ao! Le remarqua Feining en se relevant pour sortir.

-Un problème Maître? Lui demanda Yu en voyant sa mine soucieuse.

-Un gros problème, confirma l'homme.

-Que se passe-t-il? Demanda Mei.

-Maître Li est ici, commença-t-il.

-Et?

-Il a demandé à voir Ying, lâcha le gérant en regardant la jeune fille tressaillir.

-Mais c'est impossible, Ying n'est pas là pour ça, commença Yu.

-J'ai refusé, jusqu'à ce que je ne puisse plus, les informa l'homme.

-Pourquoi Toya? Lui demanda Tristement Ying en se relevant.

-Il est puissant Ying plus puissant que n'importe qui, expliqua Toya. C'est le neveu de l'empereur.

-Peut-être qu'une autre pourrait prendre sa place? Suggéra Feining.

-Personne ne lui ressemble, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il la remarquée.

-Mais…

-Ying, Mei et Fei vont t'aider à te préparer, je ne peux rien faire, il est essentiel que tu sois là pour la prochaine réunion.

-Je ne pourrais jamais.

-Suffit, dépêché vous, s'énerva Toya.»

Les filles sortirent et partirent en direction de la chambre de Fei. Cette-dernière choisit une jolie robe bleu glacier pour Ying pendant que Mei la coiffait. La robe mettait en valeur la jeune fille qui une fois maquillée et coiffée ressemblait énormément à Fei mais en rousse. Mei la conduisit ensuite jusqu'à la grande salle où attendaient les deux jeunes hommes derrière un panneau elles remarquèrent que Aimei les attendait pour entrer. Elle adressa un sourire encourageant à Ying et attrapa sa main au moment où Mei la lâcha pour ouvrit les rideaux. Ying tremblait légèrement, mais dans son fort intérieur elle n'arrivait pas à en vouloir à Toya, il l'avait toujours protégée alors ce n'était pas maintenant qu'il allait arrêter surtout alors qu'il attendait la venue de Yuki. Caresse du vent avança tenant toujours la main de Ying, ses longs doigts enlacé dans les siens. Eriol et Xiaolang se retournèrent lorsque la musique cessa, pour leur signaler l'arrivé des demoiselles. Elles marchaient côte à côte, la jeune fille au regard violet les regarda tous deux avec une sorte de tristesse et s'inclina entraînant Ying dont elle n'avait toujours pas lâché la main. C'est à ce moment que les garçons remarquèrent que Ying tremblait de peur et que sa compagne la tenait autant pour la rassurer que pour l'empêcher de partir. Eriol jugea la jeune fille que son cousin avait choisit magnifique, mais s'étonna aussi quelque peu qu'à son âge le gérant ne l'ait pas mise sur le marché, enfin peut-être était-elle une parente. Xiaolang de son côté considéra les deux jeunes femmes puis se leva et releva Ying qu'il entraîna derrière lui, légèrement brutalement. La jeune fille se raidit mais le suivit, Eriol secoua la tête et reporta son attention sur sa courtisane.

«Caresse du vent?

-Caresse du vent, répondit-elle en se relevant pour le rejoindre.»

Elle avait une voix claire et chantante qui s'accordait délicieusement avec ses yeux. Il lui tendit la main et elle le releva, montrant une force peu commune, et il l'entraîna silencieusement jusqu'à sa chambre. De son côté Xiaolang était arrivé et Ying le regardait maintenant avec une lueur incertaine dans le regard. Si Toya n'avait jamais voulu qu'elle devienne une courtisane c'était, avant tout car il pensait que la jeune fille était issue de la noblesse et qu'une femme arrivant non vierge dans ce milieu n'était plus rien, mais à quoi bon expliquer cela à cet individu, il se moquerait d'elle, c'était certain. Cela faisait déjà deux minutes que le jeune homme fixait la fenêtre et l'avait laissé là au milieu des coussins. Il finit par se retourner, et considéra la jeune fille qui était étendue sur le lit dans la position où il l'avait laissé. Son grand manteau bleu glacier étalé tel une corolle autour d'elle, sa robe gris argenté était brodée sur le bustier d'une fleur de lotus et ses cheveux remontés en chignon étaient ornés de fleur blanche.

«Tu t'appel? Lui demanda Xiaolang la faisant sursauter.

-Ying Fa, répondit-elle calmement.

-C'est joli! Et ça te va bien! Ajouta-t-il en se détournant

-Merci, seigneur prince, dit-elle en baissant les yeux.

-Tu ne ressembles pas aux filles d'ici, fit-il remarquer au bout d'un moment.

-Comment cela? S'étonna Ying.

-Je ne sais pas!»

Il se rapprocha d'elle et s'assit à côté en prenant garde de ne pas froisser son manteau. Il crut lire de la panique dans son regard lorsqu'il se tourna vers elle. Il avança une main vers ses cheveux et retira les baguettes qui tenaient ses cheveux, aussitôt libéré ces derniers se mirent à cascader sur ses épaules comme un rideau de feu parsemé de fleur. Elle le laissa les lisser comme il l'aurait fait avec un chat, il semblait hypnotisé par leur parfum et leur couleur. Ying fini par tourner la tête vers le jeune homme et se retrouva face à deux perles d'ambre profondes et insondables. Xiaolang se leva finalement, et retourna vers la fenêtre,

«Tu m'accompagnerais à cheval?

-Si monseigneur le souhaite, je peux, répondit Ying.

-Alors nous allons aller dans la campagne environnante, décréta le jeune homme en se tournant vers elle.

-Il en sera fait selon vos désirs, répondit-elle en lui souriant légèrement.

-Vient, dit-il en lui tendant la main.»

Elle la saisit et ils sortirent, ils descendirent et retrouvèrent Toya qui passait ses nerfs sur un jeu de maijong.

«Maître Li! S'exclama-t-il en voyant le couple se diriger vers lui.»

Le visage du jeune homme était insondable et celui de sa compagne bien que contrarié exprimait un certain soulagement.

«J'aimerais un cheval pour Miss Fa et un autre pour moi!

-Vous…

-Je souhaite me promener en sa compagnie, soyez sans crainte elle sera de retour dans trois heures tout au plus.

-Bien.»

Il sortit et revint quelques minutes plus tard accompagné d'un jeune homme aux cheveux étrangement blanc, Ying lui adressa un signe de tête auquel il répondit avant de disparaître dans le patio réservé aux filles.

«Si vous voulez bien me suivre, lui demanda le gérant.»

Il les mena dans la seconde cour intérieure de la bâtisse où deux chevaux attendaient patiemment, le blanc caracola à l'approche de Ying, le second par contre resta de marbre. C'était un grand étalon noir aux yeux rouge, pas placide pour deux sous mais extrêmement obéissant, surtout aux ordres de Ying.

«Je vous présente, Douce mélodie et Tempête noire, dit-il en montrant tour à tour les chevaux.

-Je vais prendre le noir, dit Xiaolang en s'approchant de l'étalon.

-Ying je te laisse au bon soin de Douce mélodie, lui dit Toya. Tient, dit-il en lui tendant un voile blanc.

-Merci, répondit-elle en le fixant dans ses cheveux pour masquer son visage.

-Est-ce bien nécessaire ? Demanda Xiaolang.

-Elle le retira sitôt que vous serez hors de Pékin mais dans son sein je préfère l'anonymat pour ma cousine, répondit Toya.»

Ainsi, elle était bine de sa famille, pas étonnant qu'il ne l'ait jamais vu ni même remarquée, elle devait toujours être dans la partie inaccessible de la bâtisse. Sakura sourit en entendant Toya, il était prêt à mentir pour la protéger, c'était bon à savoir pour ce qui suivrait, elle en était certaine. Quoiqu'il la protégeait peut-être comme ça de peur que Yuki ne lui tombe dessus… Ils sortaient de la ville au moment où, elle reprit conscience qu'elle n'était pas seule.

«Je crois que vous pouvez le retirer, lui laça la voix du Chinois.

-Je le pense aussi, dit-elle en joignant le geste à la parole.

-Vous êtes absolument magnifique, lui confia-t-il alors qu'ils arrêtaient leur monture.

-Je m'en doute, sans ça vous n'auriez pas forcé mon cousin à me sortir de la cour des femmes.

-Forcé n'est pas vraiment le mot!

-Qu'est-ce que vous attendez de moi, mon seigneur? Lui demanda-t-elle de but en blanc.

-Au départ je vous voulais et maintenant je ne sais plus.

-Qui a osé dire que les femmes étaient les créatures les plus inconstantes? Plaisanta-t-elle.

-Vous avez sans doute raison.

-Vous êtes différent aussi, monseigneur!

-En quoi? Demanda-t-il surpris.

-Vous étiez venu pour m'avoir et vous avez dû payer le prix maximum connaissant mon cousin et pourtant vous êtes ici avec moi à discuter, et comble de l'horreur pour tous vous venez de me donner raison.

-Hum… disons que j'aime faire les choses à ma façon.

-Je vois, c'est votre manière de vous libérer de votre rang et vos obligations?

-On va dire ça comme ça! Vous vous occupez bien des chevaux!

-C'est vrai, Tempête noire, je l'ai vu naître et je l'ai dressé, c'est pour cela qui semble si calme.

-J'ai remarqué qu'il suivait votre jument comme si elle lui dictait le chemin à suivre!

-C'est un peu ça, mais C'est sans doute parce qu'il est jeune et que la présence de sa mère à ses côté le rend nerveux.

-C'est le fils de Douce mélodie?

-Oui, pourquoi?

-Mais…

-On ne sait pas comment ça se fait, mais pour avoir assisté Douce Mélodie lors de la naissance je peux vous assurer qu'il est bien son fils.

-C'est un contraste, parlez-moi de vous, coupa Xiaolang en mettant pied à terre.

-Que voulez-vous savoir?

-Tout!

-Je ne sais pas tout sur moi, j'ai perdu la mémoire il y a trois ans, répondit-elle en se laissant glisser au pied de l'animal.

-Votre cousin à dû vous raconter quelques anecdotes, non?

-Je ne vis avec lui que depuis six mois, répondit Ying.

-Oh!»

Ying s'assit dans l'herbe du champ environnant et sentit bientôt Xiaolang la rejoindre, les chevaux broutaient non loin derrière.

«Et comment se passe la vie dans la cours de femmes?

-Les filles qui sont ici, sont toutes très liées, et les enfants vivent avec nous.

-Ce doit être très vivant!

-Ça change du monastère.

-Le monastère?

-J'y ai vécu pendant un an, expliqua Ying.

-Puis-je me permettre quelque chose? Lui demanda-t-il.

-Quoi?

-Ça!»

Il colla sa bouche sur celle de la jeune fille, qui ne l'ayant pas vu venir resta figée. Il s 'écarta de son visage pour la regarder, elle semblait légèrement stupéfaite et confuse. Il recommença son action et la jeune femme lui répondit, pas avec passion, car elle ne le faisait que pour éviter les ennuis, mais avec un je ne sais quoi de plaisir. Le Chinois poussa son avantage plus loin et bientôt se retrouva sur la jeune fille qui le laissait faire. Il descendit légèrement et la sentit se raidir imperceptiblement, cependant il continua puisqu'elle ne le repoussait pas. Et de fils en aiguille il finit par la faire sienne sans qu'elle eut protesté ou même pleuré, chose étonnante selon lui. Elle devait posséder un certain contrôle sur la douleur qu'elle pouvait ressentir. Ils restèrent un long moment étendu dans l'herbe après puis la jeune fille ramassa son manteau et entreprit de remettre un peut d'ordre dans sa tenue. Elle attacha ses cheveux en un chignon très simple, sa coiffure n'ayant pas résisté à l'assaut du jeune homme. Xiaolang se releva sur les coudes pour la regarder faire, elle ne semblait ni spécialement heureuse ni spécialement blessée, juste inaccessible et imperméable à ce qui l'entourait.

«Je vous ai blessée? Demanda-t-il sur le chemin du retour.

-Non, répondit-elle un peu sèchement.

-Vous m'en voyez désolé, soupira-t-il. Je pensais…

-Si vous aviez pensé nous n'en serions pas là!

-Je ne vous permets pas, s'indigna le jeune Li.

-Vous devriez rentrer seigneur Li, il se fait tard, lui suggéra Ying.

-J'ai assuré à votre cousin que je vous raccompagnerai…

-Je ne rentre pas, lança Ying en se dirigeant vers un quartier plutôt huppé de la ville.

-Où allez-vous?

-Chez un ami qui me veut du bien, répondit-elle hermétique

-Écoutez Ying, si vous ne vouliez pas vous n'aviez qu'à le dire, maintenant nous rentrons chez votre cousin!

-Ying Fa! L'interpella une voix froide et charmante à la fois.»

Il se retourna et remarqua le jeune homme aux cheveux blanc, qu'il avait aperçu dans la maison close. Il lui rappelait vaguement quelqu'un mais qui mystère.

«Yuki, je me rendais chez toi!

-Accompagné du Seigneur Li?

-Non, j'étais en train de lui expliquer que je n'avais plus besoin de lui.

-Vous devriez rentrer, Maître Li, les rues de Pékin ne sont pas tous ce qu'il y a de plus sur à ces heures, lui suggéra avec un sourire ironique Yukito. Je prendrais soin de ma sœur, n'ayez craintes, rajouta-t-il.»

Xiaolang finit par capituler, légèrement mal à l'aise depuis la dernière réplique du jeune homme.

«Je crois que tu lui as fait peur.

-C'était le but, lui assura Yukito. Prête pour une nuit de cheval?

-Et comment! S'exclama avec enthousiasme la jeune fille.

-Fille te doucher, on se retrouve dans une heure devant la porte Sud.

-Oki.»

Elle s'engagea dans une rue qui déboucha sur une grande bâtisse, elle laissa sa monture dans les écuries et monta dans le pavillon.

«Ying! Ça va? Lui demanda Meilin en la serrant dans ses bras.

-On fait avec! Lui répondit la jeune fille.

-Il ne t'as pas blessée?

-Non, je suis ok, je vais prendre une douche, dit-elle en s'éloignant. Au faite Mei, tu en es?

-Qu'est-ce que tu crois.

-À tout à l'heure.»

La jeune fille rentra dans sa chambre, et une vieille femme l'accueillit, lui retirant son manteau qu'elle déposa sur le dossier d'une chaise et entreprit de lui retirer sa robe. Yué était à son service depuis qu'elle était arrivée au sein de l'organisation, la vieille servante lui rendait souvent service et ne se plaignait jamais, une chance qu'elle soit muette et sourde! Une fois la robe enlevée, elle la conduisit jusqu'à sa baignoire et entreprit de lui laver le dos. La jeune fille se laissa faire complètement abandonnée aux bons soins de sa servante. Elle sortit de son bain à nouveau sereine et se sentant légèrement plus propre. Elle revêtit une tenue d'homme, beaucoup plus pratique pour les grandes chevauchées et sortit rejoindre Mei dans la cour qui attendait sur le dos de Dragon des sables.

«Prête?

-Oui.

-Yuki nous attend près de la porte Sud, lui annonça Meilin.

-Je sais, répondit-elle en montant Douce mélodie.»

Elles sortirent de la propriété en silence, et gagnèrent le porte Sud où elle retrouvèrent Yukito emmitouflé dans une grande cape vert foncé.

«Qu'est-ce que c'est? Leur demanda le arde en faction devant la porte.

-Nous partons pour le sud, répondit Yukito en s'avançant dans la lumière.»

Le garde le considéra quelques secondes puis lui demanda d'attendre et rentra dans le poste d'où il ressortit accompagné de son supérieur. Un jeune homme brun, aux yeux bleus. Il s'approcha des trois voyageurs et fixa avec insistance Ying qui ne le regardait pas le moins du monde.

«Vous pouvez y aller, dit-il au bout d'un moment.

-Merci, répondit Yukito en se tournant vers les deux jeunes femmes qui passaient déjà les portes.»

Une fois hors de la ville, il partirent au galop laissant Pékin derrière eux, et se retrouvèrent bientôt au milieu des champs. Ils gagnèrent la forêt et disparurent dans le noir.

oOoOo

«Ying tu passes par derrière avec Mei, Hoishi et moi on s'occupe de l'entré, lui souffla Yuki.

-Oui chef.»

Les deux jeunes filles maintenant vêtues de noir de pied en cape, contournèrent la maison et se rendirent dans le jardin où apparemment leur proie faisait un tour. Un noctambule, c'était bien leur vaine, il n'aurait pas put comme l'autre lourdaud avoir un sommeil de plomb? Les deux jeunes filles se séparèrent pour encercler leur proie qui loin de se douter de sa prochaine infortune contemplait la lune dans l'étang où les poissons rouges tournaient en rond. Il avait une jeune fille accrochée au bras qui, d'après ce que pouvaient constater les deux filles, n'était pas très habillée. L'homme saisit la chevelure de la jeune fille pour diriger sa tête vers ce qui devait être son sexe. Meilin observa Ying qui de l'autre côté du couple n'avait qu'une envie, celle d'intervenir et tuer ce porc. Mei lui fint un signe de la tête et la jeune fille se glissa vers lui le plus silencieusement possible. Elle ne se releva qu'une fois derrière lui, elle leva sa dague et la planta dans le cœur de l'homme qui ouvrit les yeux surprit et se leva faisant tomber la jeune fille qui se dépêcha de ramper jusqu'à Meilin qui lui tendit une cape noire. Sakura regarda l'homme se noyer dans son sang avec un brin de délectation puis rejoint les filles avec qui elle retourna vers les montures où les attendaient les garçons.

«Il a rejoint son bon ami, lui confirma Ying en arrivant prêt de lui.

-Nakuru, je suis content de te revoir, glissa à la jeune femme Yukito en la serrant dans ces bras.

-Moi aussi, Toya va bien?

-Très bien, il t'attend avec impatience, c'est pas tous les jours que l'on retrouve sa fiancée! S'exclama Mei.

-Faudrait pas pendre racines, leur fit remarquer Ying.»

Ils acquiescèrent et remontèrent en selle, arrivé à la hauteur du premier village ils se séparèrent. Il fut convenue que Nakuru voyagerais avec Hoishi, ce dernier était son frère et l'accompagnait chez son fiancé habitant en ville, quant aux trois autres ils iraient comme à l'allé.


Voilà je ne sais pas encore combien il y aura de partie mais bon.

Next Access: Tomoyo Hime et le Lotus