Chapitre 6 : Brotherhood
Ohlala… Trois mois pour pondre un chapitre… C'est de pire en pire… J'ai vraiment honte. Saleté d'inspiration qui ne vient jamais quand j'ai besoin d'elle ! Le plus triste dans tout c'est que je ne peux pas promettre d'être plus rapide la prochaine fois, surtout que le fait que je sois en seconde n'arrange rien… Enfin, je ferais ce que je pourrais… Bref, j'écris rapidement les RépAR parce que j'avoue que le texte de Zoo m'a un peu fait peur…TT Merci donc à serpentis-draco (on en saura pas tout de suite ce qu'est Heero mais on le saura t'inquiète pas), Pleaforpeace(se rattrapecommeelle peut j'aime beaucoup ton pseudo. Désolée pour le retard hallucinant…), ma tite Nympho (désolée mais ton pseudo est trop long ! lol pardon pour le suspens, là ça va, j'ai fait en sorte qu'il n'y en ait pas trop à la fin du chap, pour pas de faire trucider…), miss antedemonia (oui c'est clair, Draco est méchant, m'enfin ça reste Draco ne l'oublions pas, ça peut arriver qu'il fasse la gueule… lol), sabrinafandelp (ah bon ? moi j'étais sûre que c'était Shawn…), Nee-chan et Chana ( Ben je me suis disonslargement inspiré d'un autre Heero pour ce perso ! lol Sauf que celui-ci est plus méchant… Quant à Mlle Lily, je l'adore moi aussi, tu verras bien comment elle évoluera, mais je ne compte pas la faire mourir tout de suite… lol), satya (ça aurait été trop facile.. lol), ma loupiote (merci merci ! lol Oui moi aussi ça me saoule ! ) et enfin Orlina (x4) (je crois que tu es la seule à aimer mes fins de chapitre ! lol). Voilou, bizousss à tous, et à bientôt… J'espère !
LALALALALALALALALALALALALALA
« SURPRISE ! Si vous voyiez vos têtes, j'étais sûr que ça allait vous plaire ! »
Je dus me retenir de hurler, encore une fois. Je sentis Sélène vaciller à côté de moi et Draco s'accrocha à mon bras. Pourtant, le spectacle qui s'offrait à nous n'était pas horrible en lui-même, mais la perspective de ce qu'il allait entraîner restait terrifiante. Heero se tenait là, au centre de la pièce, Phillis à ses côtés, ses mains attachées au plafond par de longues et lourdes chaînes. Elle paraissait terrorisée, mais semblait s'efforcer de rester calme. C'était sans doute pour elle la meilleure chose à faire d'ailleurs… Heero souriait, et il aurait presque pu paraître séduisant ainsi, s'il n'y avait pas eu cette lueur démente dans ses yeux.
- Bien, nous allons faire dans cette classe des travaux pratiques. Il est du devoir de tout bon assassin de savoir manier l'art délicat de la torture…
Au mot « torture », l'ensemble de l'assistance tressaillit, et Sélène se mordit la lèvre si fort que je pus voir un filet de sang couler le long de son menton.
- Mais ce n'est pas ce qui est prévu pour l'instant…
On entendit un soupir collectif. Pour ma part, je me préparais au pire. Je croisai le regard de Draco, il n'était pas plus rassuré que moi.
- Cependant, il me faut vous préparer à toutes les éventualités… Pendant votre future « carrière », vous ne pourrez faire confiance à personne, hormis à vous-même. Et il se peut qu'un jour, vous doutiez d'un de vos collaborateurs ou amis…
L'image de Draco et de Sélène m'apparut instantanément. Il me paraissait impossible que je doute jamais à leur sujet. J'avais une telle confiance en eux, je serais mort pour eux, j'aurais souffert mille morts rien que pour pouvoir les sauver…
-… Et qu'à cette occasion vous soyez amenés à les interroger. Pour cela, vous devrez faire abstraction de vos sentiments pour cette personne et ne penser qu'au crime qu'elle a commis, ou que vous l'accusez d'avoir commis. AUCUNE PITIE !
Il cria ces deux derniers mots, nous faisant sursauter. J'avais déjà du mal à assimiler ce qu'il venait de nous dire. J'espérais de tout cœur que Heero n'allait pas vraiment le faire. Malheureusement, mes prières silencieuses ne furent pas entendues…
Le Japonais se tourna vers Phillis et lui caressa affectueusement la joue, alors qu'elle-même tentait de se débattre et de reculer pour lui échapper.
- Je sais que cette fille est votre camarade, peut-être même plus. C'est pourquoi je l'ai choisie elle, et pas un vulgaire inconnu. Durant ce cours, comme certains l'auront sans doute compris, je vais vous laissez faire. Toi ! s'exclama-t-il en désignant Teddy Armstrong. Viens ici !
Teddy s'avança, la poitrine en avant, vraisemblablement heureux d'avoir été choisi pour montrer l'exemple. Soit il n'avait pas encore saisi, soit il était déjà un cas désespéré… La première hypothèse se révéla être la bonne. Quand Heero lui mit ce fouet dans les mains, il lui jeta un regard empli d'incompréhension. Le brun attendit quelques instants puis sembla perdre patience.
- Eh bien ? Tu attends qu'il neige ou quoi ? Frappe-la !
Le jeune garçon eut un hoquet et ses yeux lancèrent des appels au secours dans toutes les directions ; mais personne ne réagit, nous étions tous trop choqués pour bouger.
Teddy respira alors un bon coup, pour se donner un maximum de contenance. Il leva lentement le fouet au-dessus de sa tête et murmura dans un souffle :
- Pardonne-moi…
Le fouet s'abattit sur le dos de Phillis dans un claquement sinistre. La jeune fille resta droite et digne, mais je la vis sourire à cet instant précis. Pas un sourire triste, non, un sourire fier. Elle était fière de lui, fière de voir qu'il en était capable, fière qu'il ose la frapper.
A cette époque, ils étaient amants…
Heero le savait. Heero ne faisait jamais rien au hasard.
Les coups pleuvaient encore, de plus en plus forts au fur et à mesure que Teddy prenait de l'assurance. Prenait du plaisir à ce qu'il faisait. Il souriait. Et Phillis souriait encore. Et Heero souriait aussi. Et moi je souriais d'un sourire déformé, serrant les dents pour m'empêcher de hurler, voyant le visage de Draco remplacer celui de la jeune fille et le mien celui de Teddy. Et mon sourire devint rictus de haine. Et le sang coulait. Et certains s'évanouissaient. Et d'autres se demandaient sûrement « pourquoi ? ». Et Sélène connaissait la réponse.
Et alors que nous étions témoins de la mort consentie de Phillis, alors que nous pouvions presque voir son âme s'échapper de son corps déchiré, je savais qu'elle se sentait coupable. Une autre vie s'envolait à cause d'elle, elle avait tué, encore…
- Ce n'était pas de ta faute, répétai-je pour la centième fois.
Ma mauvaise foi m'étonnait moi-même, mais j'éprouvais le besoin irrépressible de lui mentir. Je voulais pas lui faire plus de mal. Je voulais juste qu'elle arrête de pleurer. Je savais bien au fond de moi que je m'y prenais comme un manche et qu'il aurait mieux valu que je la confronte à la réalité plutôt que d'essayer de la contourner. Mais il fallait vraiment que ses larmes disparaissent.
- Heero l'aurait fait de toute façon, tu n'as pas à t'en vouloir, enchaîna Draco. Il est pas débile, il avait prévu ta réaction chérie…
- Je sais putain, je sais ! Mais essaie de comprendre que j'ai besoin de me vider la tête !
Nous restâmes silencieux, elle avait tort, nous comprenions très bien ce qu'elle pouvait ressentir.
Nous vîmes alors Heero passer un peu plus loin en compagnie de Teddy, qui ne semblait plus très bien savoir où il en était. Une bouffée de haine m'envahit, mais je me forçais à retenir Sélène, déjà prête à leur sauter à la gorge…
- Phillis… lui soufflai-je à l'oreille.
A la simple évocation de ce nom, elle arrêta de se débattre et se rassit sur le banc, les yeux dans le vague. Heero finit par nous remarquer. Il nous fit un signe de la main et s'avança vers nous. Je me tendis instantanément, prêt à l'attaque. Draco m'imita dans la seconde qui suivit. Sélène, elle, ne se rendit même pas compte de sa présence, perdue dans une profonde torpeur.
- Salut les jeunes ! On s'amuse bien ?
Sélène eut un hoquet de terreur et s'accrocha désespérément à moi, ce qui fit beaucoup rire le japonais.
- Reste calme chérie ! Je vais pas te manger !
Il parut réfléchir un instant puis se donna un grand coup sur le front, son rire partant dans des aigus quelque peu désagréables.
- Vous, vous avez du rencontrer mon frère ! s'exclama-t-il.
Draco haussa un sourcil dubitatif.
- Ton… frère ?
- Oui, vous savez, Heero ! dit-il d'un ton plein d'entrain.
- Tu… tu n'es pas Heero ? demanda timidement Sélène, décontenancée.
- Moi ? Oh que non… Je m'appelle Mishima et Heero est mon frère jumeau. Mais ça, je pense que vous l'aviez remarqué tout seuls, ironisa-t-il en se frottant l'arrière du crâne.
En effet, pour être jumeaux, ils étaient jumeaux. Heero et Mishima étaient d'ailleurs complètement semblables, du moins en apparence : les mêmes yeux bleus, les mêmes cheveux noirs en bataille –relativement similaires aux miens quand j'y pense-, les mêmes pommettes saillantes… Absolument identiques.
- C'est… surprenant… dit Draco, impressionné. Comment font les gens pour vous différencier ?
- Ils ne le font pas… ou rarement, répondit Mishima tristement. Mon frère et moi ne nous voyons presque jamais. Nous avons, disons, certaines divergences d'opinion en ce qui concerne certaines choses. Quasiment tout en fait ! ajouta-t-il en souriant.
- Qu'est-ce que tu fous là alors ? demandai-je froidement. Quelqu'un de la famille de l'autre salaud ne me paraissait pas pouvoir être tout à fait net.
Mishima baissa les yeux.
- Je passe souvent après mon frère pour recoller les pots cassés. Je l'aime, vous comprenez ? Je sais qu'il fait sans arrêt du mal au personnes qui l'entourent, mais je ne peux pas m'empêcher de chercher à le protéger. J'essaie de faire en sorte de soigner physiquement et moralement ceux qu'il a brisé. Même si je n'ai pas le pouvoir de ressusciter les morts et d'enterrer tous les vieux démons, parfois, être près d'eux suffit à apaiser leurs désirs de vengeance. Enfin, conclut-il d'une voix éteinte, jetant un coup d'œil à Teddy, qui paraissait toujours aussi désorienté, je vois que je vais encore avoir du travail cette fois-ci….
Sélène eut une espèce de gloussement étranglé.
- Ton dessein est noble, jeune Mishima, dit-elle, les yeux brillant d'une colère que je ne lui avais jamais vue, mais je ne suis pas sûre que l'objet de ta protection en soit vraiment digne justement. Qui plus est, sache que même si, pour l'instant, je ne possède pas encore la puissance nécessaire, et que je ne comprends réellement pas qui il peut être, ou plutôt ce qu'il peut être, je le tuerai, quoiqu'il arrive. Ma haine en ce moment est entièrement portée sur lui et ni moi, ni mes compagnons ici présent – enfin je le suppose-, n'auront la moindre pitié pour lui. Pas après ce qu'il nous a fait. Pas après ce qu'il a fait à Teddy et à Phillis. Pardon d'avance, mais ton frère ne survivra pas, et, si tu te mets en travers de mon chemin, je n'aurai aucun remord à t'éliminer aussi.
Draco et moi acquiesçâmes lentement. Mishima ne parut pas choqué outre mesure.
- Beaucoup ont dit ça avant toi tu sais, mais dans le peu qui ont vraiment osé faire une tentative, aucun n'est jamais revenu autrement qu'en petits morceaux. Alors, c'est un conseil que je te donne, ne fais rien contre lui ou tu ne t'en relèvera pas…
Elle soupira.
- Je crois que c'est un peu tard pour me dire ça…
- Tu veux dire que… Mais quand bon Dieu ? demanda Mishima, l'air horrifié.
- Hier soir…
Le jeune japonais paraissait totalement paniqué. Il regardait Sélène comme si elle était folle. Sa bouche et ses mains tremblaient, on aurait dit qu'il se retenait de lui lancer un chapelet d'insultes à la figure, voire même de la frapper, pour la punir de son imprudence. Au bout de quelques secondes, il inspira profondément, dans une tentative désespérée de se maîtriser.
- Comment ça s'est passé ? demanda-t-il d'une voix beaucoup plus calme. Je veux dire, pourquoi tu as fais ça ?
- Il a essayé de me violer et elle a voulu l'en empêcher, c'est tout, répondis-je d'une voix monocorde.
- Tu as réussi à l'arrêter ? demanda-t-il à Sélène d'une voix étonnée.
- Plus ou moins… dit-elle sombrement. Je l'ai poignardé dans le dos et on l'a enterré dans la forêt. On pensait qu'il avait son compte, mais apparemment il a la peau dure ce con…
Le visage de Mishima s'était décomposé au fur et à mesure que Sélène avait parlé. Mais il finit par sourire.
- Je trouve étrange que tu sois encore en vie… Mais il a sans doute trouvé un autre moyen de t'en faire baver la puce, vu l'état dans lequel tu es…
Nous lui jetâmes ensemble un regard empli de haine.
- Vous n'avez lui demander à lui ce qu'il en pense, dit férocement Draco en désignant Teddy.
Mishima se tourna vers le jeune garçon qui essayait à présent de se libérer de liens invisibles en se roulant sur le sol, ouvrant grand la bouche, tentant par ce geste de libérer un cri qui refusait de sortir ; des larmes silencieuses coulaient sur ses joues pâles.
Le japonais se précipita vers lui, le toucha au front et Teddy s'affaissa sur le sol, inconscient. Son « travail » achevé, il revint vers nous.
- C'était quoi ça ? demandai-je.
- Vous êtes sorcier ? enchaîna Sélène, les yeux fixés sur la masse informe qui gisait à présent à quelques mètres.
- Bien sûr. Ca vous étonne tant que ça ?
- Heero ne l'est pas lui, affirma Draco, soupçonneux.
Mishima poussa un long soupir.
- Evidemment qu'il l'est, dit-il.
- Si c'est le cas, dit Sélène, comment se fait-il que nous ne l'ayons jamais vu utiliser ses pouvoirs ?
- Nos parents étaient des Moldus… commença-t-il.
- Ca explique tout ! se moqua Draco.
- Dray, ta gueule ! s'exclama Sélène, qui avait l'air vraiment intéressée par l'histoire du japonais. Laisse-le finir !
- Oh ça va… marmonna-t-il.
Mais il se tut tout de même.
- Je disais donc, reprit Mishima, nos parents étaient deux Moldus. Des gens très pieux. Quand nous sommes nés Heero et moi, ils ont tout de suite remarqué qu'il se passait des choses étranges autour de nous. Au début, c'est à dire durant les six premières années de notre vie, ils se contentaient de prier pour nous et exigeaient de nous que nous nous engagions devant Dieu de ne pas recommencer. Mais, voyant que ça ne s'arrangeait pas et même que ça empirait au fil des ans, ils nous ont envoyé dans un pensionnat de curés, pour endiguer le mal qui nous dévorait de l'intérieur, disaient-ils. Les curés nous battaient souvent, et ces traitements ont réussi à convaincre Heero que ces dons étaient maléfiques. Ils ont cessé de s'en prendre à lui, mais moi, je n'ai pas cédé, alors ils ont continué. Un matin, comme nous avions neuf ans, je suis descendu de ma chambre pour me rendre au bureau du directeur, pour avoir ma correction et mon sermon quotidiens -c'était devenu une habitude-, mais je n'ai trouvé personne sur place. Alors je suis allé au réfectoire -il régnait un silence total- et là-bas, j'ai trouvé le directeur, les curés et tous les enfants empilés sur le sol, baignant dans leur sang. J'ai vu Heero à leur côtés et ce jour-là j'ai crié plus fort que je n'avais jamais crié. Et Heero s'est penché vers moi, et il m'a dit : « Ils avaient raison, mais tu es mon frère, personne n'a le droit de te toucher, de te tuer, à part moi, tu m'appartiens. » Le lendemain, nos parents sont venus nous chercher pour les vacances. Ils étaient de bonne humeur, je me souviens, le directeur les avait appelé deux jours auparavant pour leur faire part des progrès de mon frère. Cependant, mon père m'a encore frappé en m'enjoignant à suivre son exemple si je ne voulais pas finir dans un asile. Ils ne se sont doutés de rien, mais le soir-même, ils étaient morts. Depuis ce jour, Heero n'a plus usé de ses pouvoirs une seule fois. Il n'a cessé d'errer de ville en ville, semant la destruction autour de lui, et moi, je le suis partout, comme son ombre. Je le suivrais toujours…
Il ferma les yeux et une larme sortit de sous ses paupières closes. Draco, Sélène et moi nous regardâmes : nous ne savions plus trop quoi dire…
- M'enfin, dit-il en s'essuyant rageusement le visage, faut pas que je m'apitoie sur mon sort. Ca aurait pu être bien pire…
« Pire ? pensai-je. Comment ça aurait pu être pire ? »
Il reporta son attention sur Teddy, qui était toujours dans les vapes.
- Bon, c'est pas le tout les nains, mais je vais devoir vous laisser. Faut que l'emmène rendre une petite visite à Lily, en admettant qu'elle puisse encore faire quelque chose pour lui…
- Tu connais Mademoiselle Lily ? demandai-je, étonné.
- Oui, très bien. C'est une vieille amie à moi… répondit-il en souriant de toutes ses dents.
Il se retourna, mit le garçon sur ses épaules et s'éloigna en direction de l'infirmerie.
- Dis, c'est qui Mademoiselle Lily ? me questionna doucement Sélène.
Je ne répondais pas. Je ne voulais vraiment pas avoir de pitié pour Heero, mais je sentais que l'histoire de son frère avait changé quelque chose dans mon opinion sur lui. A ma grande horreur, je parvenais presque à le comprendre… Et j'entendais cette petite voix dans ma tête qui me répétait inlassablement : « Tu ne pourras pas le tuer, tu en es incapable… »
Je ne savais pas encore que les pensées de mes deux compagnons étaient le reflet exact des miennes.
Nous aurions du le sentir depuis le début…Pourquoi ne nous en sommes nous pas rendu compte ?
LILILILILILILILILILILILILILI
TBC…
