Et voici le second chapitre ! Attention aux âmes sensibles ! (Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un truc pour les vicieux, il ne faut pas abuser quand même --' ). Bon ! Je vous laisse constater par vous-même !

Bonne lecture !


Chapitre 2 : une sensation étrange


-Sakura ! Réveille-toi ! cria Kérobéros en secouant sa maîtresse.

-Hmmm… Keskilia…

-Tu as vu l'heure ! Tu vas être en retard !

Sakura regarda son réveil. Un terrible hurlement fit trembler la maison.

-Le petit monstre est réveillé, constata Toya en buvant sa tasse de thé.

Une dizaine de minutes plus tard, Sakura descendit précipitamment les escaliers. Son sac d'école à moitié ouvert menaçait de faire dégringoler toutes ses affaires. Elle embrassa rapidement son père et son frère, attrapa deux pancakes au passage et partit à la recherche des rollers perdus.

-Allez viens. Je t'emmène.

-Oh ! Merci grand frère !

Toya alla chercher sa moto. Il fit monter sa sœur, alluma le contact, puis ils se mirent en route.

-Désolé grand frère ! lui dit-elle. Je ferais plus attention la prochaine fois…

-Ce n'est pas grave. Moi non plus je n'ai pas très bien dormi.

-Ah ? s' étonna Sakura. Tu as ressentis la même chose que moi ?

-Quoi ? Je n'ai pas bien entendu !

-Non, rien.

Elle voulait tant parler de l'étrange nuit qu'elle avait passé, mais une conversation en moto était assez désagréable. Ils arrivèrent enfin au lycée, pile à l'heure.

-Merci Toya ! lui sourit-elle malgré sa mine endormie. Désolé encore d'avoir fais perdre ton temps. A ce soir !

Elle remarqua les yeux gonflés de fatigue de son frère. Elle lui déposa un bisou sur sa joue, puis elle partit en cours. Toya la regarda s'éloigner d'un regard bienveillant.

-Tiens, voilà Sakura ! s'exclama Lika.

-Pile à l'heure ! Tu t'améliores ! la félicita Chiharu.

-Ah… fit Sakura, les yeux à demi -clos.

Elle se mit à sa place, la tête enfouie dans ses bras. Ses amis la fixèrent d'un air interrogateur.

-Ca va ? s'inquiéta Tomoyo. Tu as l'air complètement à plat.

-Je suis à plat… se plaignit-elle.

-Bonjour ! Installez-vous je vous pris ! ordonna le professeur qui venait d'entrer.

Les élèves se mirent devant leur table. Seule Tomoyo était inquiète de l'état inexpressif de sa meilleure amie.

-Qu'est-ce que tu as Sakura ? se décida de lui dire Tomoyo. Tu n'arrêtais pas de dormir pendant tous les cours de la matinée !

-J'ai mal dormi cette nuit, c'est tout, lui sourit Sakura.

Ses cernes béantes en dessous de ses yeux verts alerta la jeune caméra(wo)man.

-C'est à cause de la nouvelle maison ? J'avais cru que tu allais t'installer dans un quartier tranquille !

-Ca n'a rien à voir avec le bruit. C'est juste un truc… bizarre.

-Comment ça " bizarre " ? demanda Tomoyo en levant un sourcil.

-Et bien… Même si je tombais de fatigue, je n'arrivais pas à m'endormir. Il y avait un " je-ne-sais-quoi " qui m'incitait à garder les yeux ouverts. Comme si… comme si une présence me gênait.

Tomoyo prit un temps de réflexion.

-Peut-être que nous avons à faire à un nouveau phénomène magique, lui murmura Tomoyo d'une voix énigmatique.

-Euh… La chasse aux cartes et les petits tours d'Eriol sont définitivement terminés, lui sourit Sakura, une goutte derrière la tête. En plus, Kérobéros ne s'est aperçu de rien.

-Il n'a rien senti ?

-Apparemment non. Seule moi et mon frère avons mal dormi cette nuit. Et bien entendu, il a donné le reste de ses pouvoirs magiques à Yué (voir volume n°9).

-Dommage… J'aurais tant aimé filmer encore une dernière fois la maîtresse des cartes reprenant ses bons et loyaux services pour défendre la veuve et l'orphelin, soupira-t-elle, les yeux embués de larmes.

Sakura tomba à la renverse. Même après toutes ces années, elle était irrécupérable.

-Sinon, tu es toujours dispo pour demain ? J'ai trop envie que tu vois ma nouvelle baraque !

-Bien sûr. Déjà que tu me l'as rabâché tout le week-end dernier, je ne peux pas manquer ça !

-Vous saviez que le mot " week-end " étaient en fait un nom de code pour les partisans de la Francs-Maçonnerie ? surgit sans prévenir Yamazaki. C'était même la reine d'Angleterre Elisabeth Ière qui…

-Arrête de faire peur à Tomoyo et à Sakura ! lui prévient Chiharu en lui saisissant son oreille gauche. Tu sais bien que tout le monde s'en fout de tes histoires !

-Ils me font de plus en plus peur ces deux-là… murmura Sakura à Tomoyo, les yeux écarquillés.

Tomoyo acquiesça, gardant une attitude similaire à celle de sa meilleure amie.

C'était la fin des cours. Après un bref bout de chemin avec Tomoyo, elle reprit direction de sa maison. Lorsqu'elle fut assez proche de sa demeure, elle aperçut toute sa maison éclairée, au milieu d'une nuit dépourvue d'astres. Elle ne s'attendait pas que la nuit tomba si vite, même à cette période de l'hiver.

-Papa ! Toya ! Je suis rentrée !

Elle déchaussa ses chaussures au pied de l'escalier.

-Papa ? Toya ? répéta-t-elle en espérant recevoir une réponse. Quelqu'un est là ?

-Blanc-. Elle entendit soudain des petits bruits de pas provenant du premier étage.

-Toya ! Tu n'es vraiment pas drôle ! Encore jouer à cache-cache à ton âge ! Tu es vraiment pathétique ! hurla-t-elle assez fort pour qu'il l'écoute.

Les bruits se faisaient de plus en plus indiscrets au fur et à mesure qu'elle grimpait les marches. Des murmures lui parvenaient à présent au creux de l'oreille. Elle fut prise d'un frisson glacé le long de son dos.

-To… Toya ! Arrête ça ! Ce n'est plus drôle ! dit-elle d'une voix tremblante.

Soudain, une silhouette sortit de la salle de bain. Cela ne pouvait pas être son frère… elle était trop grande et trop… inhumaine. Elle était si noire… si dépourvue de formes bien définies… Elle avançait lentement... Ses mains rouges… sanglantes … dégoulinantes…des tâches pourpres sur le parquet... Sakura poussa un cri de terreur. Ses jambes ne pouvaient plus la porter. Ses bras ne lui obéissaient plus. Elle tomba … L'individu s'approchait de plus en plus… Elle voulait hurler mais aucun son ne sortait… Elle étouffait… Tout devenait froid… noir… sanguinolent… flou…

-Sakura ! entendit-elle vaguement. Sakura !Calme-toi !

Elle rouvrit les yeux. C'était Kérobéros. Il était en face d'elle sous sa forme originelle.

-Kérobéros ! J'ai eu si peur !

Elle se jeta dans sur lui en sanglotant.

-Qu'est-ce qui se passe ! Pourquoi tu cries comme ça ?

Elle observa ce qui l'entourait. Il n'y avait ni lumière ni ombre dans la maison. Le parquet était sec alors que le sang ruisselait il y avait à peine quelques secondes.

-Tu… tu n'as rien vu ?

-Vu quoi ? s'étonna-t-il.

-Cet… cet homme ! C'était horrible ! … La maison… illuminée ! Ce… ce sang ! J'é… j'étouffais et… et… balbutia-t-elle.

Sous la panique, elle serra encore plus fort son étreinte autour du majestueux animal.

-Allons allons. Calme-toi, calme-toi, lui rassura-t-il. Il n'y a pas de raison que tu t'inquiète. Je suis près de toi maintenant. Calme-toi…

-Sakura ! A table !

-J'arrive !

Elle se retourna vers son gardien ayant repris son apparence " peluche ". La mine du gardien était décomposée. L'étrange apparition qu'elle lui avait racontée inquiétait de plus en plus Kéro.

-Arrête de faire cette tête. Tu vas me faire peur.

-Il n'y a pas de quoi se réjouir ! Et si c'était une prémonition ?

-Eriol a dit que je pouvais maîtriser mes visions du futur. (voir volume n°12 )

-Eriol ne peut pas tout prédire ! Lui-même l'avait dit !

Sakura soupira.

-Je vais manger ! Je te ramènerai un truc !

Elle quitta sa chambre afin d'échapper à son gardien. Kérobéros était vraiment pessimiste. Elle savait que ce qu'elle avait vu n'allait pas se réaliser. Bien sûr que c'était terrifiant, bien sûr que c'était inquiétant, tout était trop confus pour l'expliquer, mais elle était certaine que cela n'avait aucun rapport avec le futur. Cela n'avait rien à voir avec une prédiction, se dit-elle. Elle entendit alors son père servir Toya. Il était en train de discuter tranquillement avec celui-ci. Ses mauvaises pensées fuirent peu à peu et un sourire s'élargit sur son doux visage. Quand elle fut dans le salon, elle n'aperçut que son père.

-Où es Toya ? l'interrogea-t-elle.

-Toya ? Il dîne en ville avec Yukito et quelques amis.

-Tu parlais bien avec quelqu'un, non ?

-Euh… non, je me remémorait la journée, ria-t-il en passant sa main derrière son crâne.

Sakura se mit à table, en regardant étrangement son père. Tout compte fait, Toya n'était pas le seul à réagir bizarrement ces derniers temps…

-Allez, mange ! Ces sushis sont vraiment délicieux !

Sa fille allait prendre ses baguettes, mais elle interrompit brusquement son geste. Ce sentiment… Il revenait… si froid et inquiétant… ses oreilles recommençaient à bourdonner… Ses mains tremblaient de nouveau… C'était… tout comme hier soir…

-Ca ne va pas ? s'inquiéta Fujitaka.

-Si si ! Tout va très bien ! le rassura-t-elle. Je repensais juste à un truc.

Elle ne fit qu'une bouchée d'un sushi pour effacer les inquiétudes de son père.

-C'est vrai que c'est bon ! lui sourit-elle.

Cette sensation avait maintenant disparu. Et tant mieux. Mais tout ce qui lui arrivait n'avait aucun sens, se disait Sakura. Allait-elle devenir folle ?

C'était le moment de dormir. Elle était recroquevillée dans son lit. Pourtant, ce sentiment d'impuissance revenait à la charge… tout comme l'autre soir… Soudain, des bruits… lourds et secs provenant des murs… Une voix… étouffée… si étrange… Elle sentit quelque chose agripper son bras. Son souffle en fut coupé… C'était une main… forte et glacée… Elle tourna brièvement la tête et aperçut son gardien sous sa forme véritable. Tout disparaît… Tout redevient comme avant.

-Kérobéros ? Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?

-Nous ne sommes pas seuls… murmura-t-il. Nous ne sommes pas seuls dans cette maison…

La jeune fille le fixa, terrifiée.

-Rendors-toi, lui ordonna-t-il en s'installant au pied du lit. Je suis là. Tu n'as rien à craindre. Dors pour récupérer des forces.

Sakura hocha la tête, puis la reposa sur son oreiller. Bien que son gardien lui assurait qu'il n'y avait aucun danger, ses yeux hésitaient encore à se refermer.


Et… fin du 2ème chapitre ! Eh oui ! Je fais vite cette fois ! Je sais que tout n'est pas encore bien mais ne vous inquiétez pas ! Tout s'éclaircira peu à peu, vous verrez .

Au chapitre 3 !