Salut à tous !
Je suis vraiment désolée de ne publier ce chapitre que maintenant, je sais que ça fait très longtemps que j'aurais dû le publier et je m'en excuse. Pour ma défense, je dois quand même vous dire que j'ai été en examens (d'ailleurs j'en ai encore 2 hors session) et que le peu de temps que je passais sur le net était consacré à mon site. Pour ceux qui ne le savent pas, mon groupe msn a été piraté, heureusement tout est bien qui finit bien puisque je l'ai récupéré !
Pour me faire pardonner de cette longue attente, ce chapitre est un peu plus long que les précédents.
Résumé des derniers chapitres : Jane arrive à Poudlard en 6e année. Elle fait la connaissance des Serpentards et des Gryffondors et choisit vite son camp. A tel point qu'elle provoque la colère de Drago Malefoy…
Disclaimer : Tous les personnages issus de la saga Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling, je ne possède que les personnages de Jane et Harold. De plus, une partie de mon histoire doit beaucoup au groupe Keane et à sa chanson Somewhere Only We Know.
Remerciements : Merci à Lupin-le-Lycanthrope pour la correction !
Réponses au reviews :
flo0o'z : Contente que ça te plaise ! Voilà, je continue, avec un peu de retard…
Harana : Très flattée que tu aimes bien Jane ! Quant à Drago : tout à fait d'accord avec toi pour la belle gueule lol. Jane s'est en effet rapprochée d'Hermione, mais il ne faut pas se faire d'illusion : notre trio préféré est trop soudé pour accepter une nouvelle membre. Mark Evans : le pauvre, il se fait même attaquer à Poudlard ! Regarde plus bas la note que j'ai mise le concernant. Bizzz à toi et j'espère que cette suite te plaira.
Laetitia : Tant mieux si tu aimes le suspense, car on ne découvrira le secret de Jane qu'assez tard. En effet, Drago aura sa part de responsabilité là dedans (une part seulement). Il y aura effectivement une histoire d'amour, mais je vais te donner un petit indice : mon histoire est postée dans le genre « romance-drama » (ce qui la définit assez bien) donc oui, il y aura de l'amour, mais ça sera plutôt pas facile !
Iaco : Faut dire que je n'ai pas vraiment beaucoup prévenu pr ma nouvelle fic… C'est arrangé, tout le monde le voit sur le nouveau forum. « Est-ce ce que je crois ? » tout dépend de ce que tu crois ;) Voilà la suite !
Note sur Mark Evans pour tous mes reviewers : Je cherchais le nom d'un petit Gryffondor, et j'ai pris celui-là, mais pour respecter le souhait de J.K. Rowling, Mark Evans restera « personne » (même si j'ai beaucoup de mal à croire ce qu'elle dit sur le site officiel). Donc, désolée, il ne sera pas un personnage important :–(
Voilà, bonne lecture et une petite review pr me dire ce que vous en pensez !
Un havre de paix
Chapitre 3 : Un hibou particulier
Mark Evans ? Elle a bien dit Mark Evans ?
Il fallut une minute à Drago pour réaliser la portée de ces paroles. Comment connaissait-elle Mark Evans, et surtout la manière dont il l'avait appelé ? De deux choses l'une : ou le petit Gryffondor en avait parlé à Ewing, ou celle-ci avait vu toute la scène de la veille. Dans ce dernier cas, il était possible que ça soit cette garce qui lui ait lancé le sort pour le faire tomber ! Elle avait osé… Oui, il en était sûr, ça ne pouvait être qu'elle !
Soudain, il aperçut une enveloppe par terre. Comme personne ne se trouvait dans le couloir, il se pencha pour la ramasser en ayant déjà une petite idée de sa propriétaire.
Miss Jane Ewing
Table des Gryffondors
Poudlard
La mijaurée devait l'avoir laissé tomber dans sa chute. Regardant une nouvelle fois autour de lui pour s'assurer qu'il était seul, il décacheta l'enveloppe et entreprit de lire la lettre qu'elle contenait. L'écriture était ronde et élégante, sûrement celle d'une femme.
Ma chérie,
Ton père et moi te félicitons pour ton entrée à Gryffondor. Nous espérons que tu vas bien et que ton voyage s'est bien passé.
Nous savons qu'il t'est pénible de cacher tant de choses à tes nouveaux amis, mais pour ta propre sécurité, c'est mieux ainsi. Tâche d'oublier le passé et de recommencer à vivre : tu as le droit d'être heureuse ! Et comme le dit si bien Albus Dumbledore, il faut parfois laisser ses mauvais souvenirs derrière soi.
De notre côté, nous serons injoignables pendant les deux prochaines semaines, que ce soit par hibou ou par cheminée. Nos recherches sur les courants magiques nous poussent une nouvelle fois à nous enfermer dans cette affreuse grotte polaire. Si tu as un problème quelconque, vas immédiatement en parler à ton directeur, il nous préviendra.
Nous t'aimons très fort, ne l'oublie jamais.
Papa et Maman
- « Oh comme c'est touchant » murmura-t-il ironiquement « la petite fifille à sa maman »
Certaines phrases étaient cependant assez obscures : de quels mauvais souvenirs parlait-elle ? « … il t'est pénible de cacher tant de choses à tes nouveaux amis… ». Ainsi Ewing avait des petits secrets. « … pour ta propre sécurité… » A quoi donc était-elle mêlée ? Et surtout, qu'est-ce que lui, Drago, pouvait retirer de cette information ? Son intuition lui suggérait qu'il pourrait tirer parti de la situation, à condition de bien s'y prendre.
Il entendit des pas précipités s'approcher de lui et il s'empressa de se cacher derrière une armure, à l'ombre d'un renfoncement. Ewing accourut vers l'endroit qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt et entreprit de l'inspecter dans les moindres recoins.
- « Mais où est-elle bon sang ! »
Un sourire étira les lèvres de Drago : elle s'inquiétait donc de la perte de sa lettre. Une idée surgit alors dans son esprit, si simple et si diabolique qu'il fut assez fier de lui-même. Il allait utiliser cette lettre comme un moyen de pression sur cette garce. Elle avait eu l'impudence de s'attaquer à lui, elle allait en payer les conséquences. Et bientôt, la tour Gryffondor ne serait plus un endroit sûr pour Potter.
La jeune fille regarda une nouvelle fois autour d'elle, mi-furieuse, mi-inquiète, puis prononça un seul mot avant de s'en aller :
- « Malefoy »
Elle était perspicace.
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Jane se mordillait les ongles d'inquiétude depuis le matin. Fichue lettre ! Elle était immédiatement retournée là où elle l'avait laissé tomber, mais bien sûr elle ne s'y trouvait plus. Elle était persuadée que c'était Malefoy qui l'avait prise : qui d'autre aurait pu commettre une telle indélicatesse ? Elle n'osait pas imaginer ce qu'il avait pu apprendre en la lisant et espérait de tout son cœur que ses parents n'avaient rien écrit de compromettant. La journée s'était étirée, interminable, jusqu'au dernier cours de la journée : potions, en commun avec les Serpentards.
Peu de Gryffondors avaient pris cette option, qui pourtant était essentielle dans la formation magique. Apparemment, le professeur Rogue était haï par bon nombre de ses étudiants et Jane ne tarda pas à comprendre pourquoi. La leçon était donnée dans un cachot sombre et lugubre, à l'image de son occupant. Dès l'entrée de celui-ci, les conversations cessèrent et l'ensemble des élèves se figea dans une attente muette. La première impression de Jane fut qu'une ombre s'était matérialisée dans la classe. En effet, Severus Rogue tenait plus de ces moldus suivant la vague gothique que d'un professeur de Poudlard. Sec, froid, l'allure repoussante, le teint cireux et les cheveux gras, l'archétype parfait d'un cauchemar pour enfants. Ce qui le rendait encore plus antipathique, c'était son regard perçant, dénué de toute chaleur.
Il ne prit même pas la peine de les saluer et commença à énoncer les potions qu'ils auraient à réaliser au cours de l'année. A l'écoute de cela, Jane commença doucement à paniquer : ce cours allait vraiment être difficile, d'autant plus qu'elle avait l'impression de ne pas saisir certaines notions qu'il employait. Se pourrait-il qu'elle soit en retard sur les autres ? Elle fut un peu rassurée en voyant la tête des autres élèves : même Hermione avait les yeux grands ouverts d'étonnement ! Elle lança un regard à sa voisine Parvati, qui fit une grimace d'incompréhension. Seul Malefoy gardait son assurance et son sourire détestable. Lorsque Rogue eut finit sa longue énumération, il observa sa classe avec une expression de dégoût :
- « Je vois que comme d'habitude vous n'avez même pas pris la peine d'ouvrir vos livres de cours ou de vous documenter par vous-même pendant vos vacances ! Qu'autant d'entre vous aient obtenu leurs Buses malgré leur incompétence congénitale restera un grand mystère pour moi. Puisque seul Mr Malefoy semble saisir mes paroles, je donne cinq points à Serpentard. »
Jane fut complètement révoltée de cette injustice flagrante et fut encore plus furieuse de voir la mine triomphante de Malefoy : décidément, elle avait envie de lui mettre des claques ! Mais à l'instar des autres Gryffondors, elle garda ses récriminations pour elle ; pas la peine de faire perdre des points à sa maison.
Rogue agita sa baguette et fit apparaître au tableau la liste des ingrédients nécessaires à la potion du jour, ainsi que le mode opératoire. La préparation était effroyablement compliquée. Pourquoi fallait-il retourner trois fois la coquille d'huître avant d'y insérer le crin de licorne ? Elle eut la réponse quand Pansy Parkinson hurla de douleur parce que l'huître protestait à ce non-retournement et s'était refermée sur son doigt. Jane baissa la tête pour cacher son fou rire mais Parvati ne fut pas assez rapide et Rogue lui retira dix points aussi sec. La leçon virait au cauchemar : Jane avait toutes les peines du monde à réaliser la potion avec cette chauve-souris qui houspillait tout le monde, d'autant plus qu'elle s'aperçut très vite que Malefoy se retournait fréquemment pour l'observer. Elle feignait de ne pas s'en apercevoir mais ça l'empêchait de se concentrer, ce qui était sûrement le but recherché. A la fin du cours, elle s'approcha du bureau de Rogue comme tous les élèves, avec une fiole contenant un peu de sa préparation. Le professeur la dévisagea un moment, puis :
- « C'est vous qui venez de Durmstang ? » demanda-t-il
- « Oui, professeur. »
- « Votre nom ? »
- « Jane Ewing »
- « Miss Ewing, quelle note avez-vous obtenue à vos Buses en potions ? »
- « Effort Exceptionnel, professeur »
- « Vu ce que vous venez de préparer, c'est étonnant ! Ne serait-ce pas plutôt un Désolant ? » insinua-t-il
Jane devint pâle et fit non de la tête.
- « Eh bien, Miss Ewing, nous verrons ça ce soir. Huit heures, dans ce cachot. Nous allons tester vos aptitudes : je ne veux pas d'un autre cancre dans ma classe, Potter et Weasley suffisent largement ! »
La Gryffondor retourna à sa place sans rien dire pour ranger ses affaires, mais au fond d'elle-même, elle était très inquiète. Rogue semblait décidé à ne lui laisser aucune chance. Elle avait entendu dire qu'il favorisait uniquement les Serpentards. Elle allait se faire renvoyer du cours, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute. Après ça, s'en était fini de sa future belle carrière au Ministère ! Elle qui se voyait déjà spécialiste en sortilèges, sans potions c'était impossible ! La seule solution était de foncer à la bibliothèque et de revoir le plus de matière possible avant 20h.
En sortant du cachot, elle sentit qu'on lui glissait quelque chose dans la poche. Elle eut le temps de voir Malefoy s'éloigner et eut un sombre pressentiment. Plongeant la main dans sa cape, elle découvrit l'enveloppe qu'elle avait reçue le matin même, décachetée et légèrement froissée. A l'intérieur, ce n'était pas la lettre de ses parents. Il y avait un petit feuillet, avec quelques phrases d'une écriture précise et nette :
Alors comme ça on s'amuse ? Maintenant, c'est à mon tour, tu n'aurais pas dû t'attaquer à moi. La lecture de cette lettre fut très instructive. Si tu veux la récupérer, il faudra être très gentille, sinon…
C'était encore pire que ce qu'elle avait imaginé ! « La lettre fut très instructive » Qu'avait-il appris ? « Il faudra être très gentille » Elle n'osait imaginer ce que cela pouvait signifier. Son esprit travaillait à toute allure : peut-être n'était-ce qu'un mensonge ? Elle repoussa cette idée : Drago Malefoy n'était pas du genre à bluffer. Que faire ? Prévenir ses parents ? Elle pouvait leur envoyer une lettre, mais elle n'aurait pas une réponse rapide. Dumbledore ?
NON ! Pour une fois, débrouille-toi !
Mais comment ? Comment savoir ce que Drago Malefoy avait appris ? Comment le rendre inoffensif le temps qu'elle puisse reprendre sa lettre ? Le rendre inoffensif… Une minuscule idée venait de surgir dans son esprit. Elle n'osait pas bouger de peur qu'elle ne s'envole. Ca avait une chance sur mille de marcher, mais il fallait qu'elle essaie. Et cette idée pourrait lui permettre de réussir le test de Rogue.
$X$
A huit heures précises, Jane était dans le cachot de Rogue. Celui-ci paraissait d'encore plus mauvaise humeur que l'après-midi.
- « Asseyez-vous » maugréa-t-il « Nous allons commencer par des notions théoriques »
Il lui posa une longue série de questions, toutes plus difficiles les unes que les autres.
Néanmoins, Jane parvenait à donner une réponse assez satisfaisante, lui semblait-il, et elle commençait à respirer plus librement. Elle avait tort : Rogue se mit devant elle, les mains sur la table, la regardant dans les yeux :
- « C'est d'une nullité confondante, Miss ! J'avais raison, vous n'avez pas votre place dans ma classe. Pas besoin d'épreuve pratique ! »
- « Mais… »
- « Il n'y a pas de 'mais' qui tienne ! Je ne comprends pas que vous ayez eu une aussi bonne note à vos Buses ! »
Jane déglutit péniblement. Elle était terrifiée par ces yeux noirs qui semblaient la détester. Puisque tout était perdu, elle décida de jouer son va-tout.
- « J'ai eu cette note parce que je l'avais méritée : j'ai préparé la potion Catalysante pour mon examen de Métamorphose. »
- « Vous êtes bien incapable de réaliser une telle potion »
- « Laissez-moi vous montrer que je peux le faire »
Rogue haussa un sourcil d'intérêt et la regarda pendant une longue minute. Il semblait peser le pour et le contre soigneusement, puis la curiosité l'emporta et il acquiesça lentement. Jane avait gagné ! Mais le plus dur restait à faire.
Il était presque deux heures du matin lorsqu'elle sortit enfin des cachots, tenant contre elle une fiole d'un liquide translucide. Elle était épuisée, mais heureuse : elle avait réussi ! Toutes ces heures de travail l'an passé avaient été utiles bien au-delà de ses espérances. Elle avait failli paniquer en voyant la couleur plus argentée que de coutume, mais cela s'expliquait par la meilleure qualité du suc d'orties, l'un des plus purs qu'elle n'ait jamais vu. Finalement, elle s'en tirait bien. Rogue avait bien un peu critiqué la saleté du plan de travail, mais n'avait rien trouvé à redire quant à la potion. Ses yeux avaient même laissé entrevoir un éclair de contentement, chose qui ne devait pas souvent lui arriver.
Il avait grommelé un vague « Ca va » avant de retourner à son bureau. Grâce à ces deux petits mots, Jane avait compris qu'elle avait obtenu le droit de rester à son cours. Partiellement euphorique, elle eut quand même la présence d'esprit de remplir un petit flacon de sa potion et de le dissimuler dans un repli de sa cape avant de vider le chaudron.
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Un sourire apparut sur les traits de Drago lorsqu'il aperçut sa proie s'éclipser après le repas du soir et se diriger vers la volière, exactement comme il l'avait prévu. Rien d'étonnant à cela : elle faisait la même chose tous les soirs depuis qu'il l'espionnait, c'est-à-dire depuis une semaine. Son plan était simple : il voulait qu'Ewing travaille pour lui, qu'elle observe Potter, qu'elle lui renseigne ses moindres faits et gestes et quand le moment serait opportun, qu'elle se charge de mettre fin au règne du survivant. Drago était assez fier de lui, son idée était diabolique et bientôt Potter regretterait d'avoir refusé son amitié. Que ce soit une Gryffondor qui accomplisse tout le sale boulot avait un côté malsain très plaisant.
Il ne l'avait pas immédiatement mis à exécution, préférant laisser Ewing mariner un peu. L'aspect psychologique était important, et il savait que de toute façon elle était seule : ses parents étaient injoignables et vu le contenu de la lettre, personne ne pouvait être au courant. Cette partie du plan paraissait d'ailleurs marcher à la perfection car la jeune fille semblait en permanence stressée et les brefs regards qu'il arrivait à accrocher étaient remplis d'appréhension, derrière une bonne couche de haine.
Les filles sont tellement manipulables : soit elles ont peur de vous, soit elles sont amoureuses… Non pas que ça soit très embêtant…
Celle-ci avait quand même cela de particulier qu'elle était probablement la seule Gryffondor à ne pas attirer les foudres de Rogue. Il ne comprenait toujours pas comment elle avait fait pour réussir à rester dans son cours, alors que la chauve-souris avait tout fait pour l'éjecter. Le professeur de potion ramollissait, à moins que… Peut-être qu'Ewing avait su tirer parti de ses atouts moins… cérébraux? Partiellement dégoûté par l'idée de Rogue profitant d'une jeune élève, Drago repoussa cette pensée. Si elle était douée, dans n'importe quel domaine, c'était tant mieux pour lui.
Il se dirigea calmement vers la volière, en affectant un air détaché, mais impatient d'arriver à destination. Il trouvait totalement stupide de la part d'Ewing de s'isoler comme ça, sans possibilité d'aide. Elle avait peur de lui, mais ne prenait même pas la peine de se protéger convenablement et d'être entourée d'amis. Il haussa les épaules : tant mieux, ça n'en serait que plus facile pour lui.
Arrivé en haut de la tour, il jeta un regard à la ronde, mais n'aperçut rien de particulier, excepté qu'il avait posé le pied en plein milieu d'une flaque d'eau et que sa chaussure était trempée. Agacé, il s'avança plus loin dans la pièce. Mis à part les cris des dizaines d'oiseaux qui se trouvaient là, Drago entendit la voix étouffée d'Ewing, provenant de l'autre côté des armoires à nourriture, à l'endroit où se trouvaient les volatiles les mieux logés.
- « Je suis inquiète, Harold. Toujours pas de réponse de mes parents. Mais qu'est-ce qu'ils ont bien pu écrire dans cette fichue lettre ? »
Qui pouvait bien être Harold ? N'entendant pas de réponse, il supposa que ce n'était pas une personne, mais un oiseau. Ewing devait être le genre de fille à confier tous ses secrets à son hibou. Complètement pathétique, une vraie nunuche. Il fut néanmoins satisfait : elle s'inquiétait, c'était bon signe pour lui, ça allait être facile. Il se rapprocha silencieusement et se risqua à jeter un coup d'œil vers l'endroit où se trouvait la jeune fille. Elle lui tournait le dos, mais il eut la confirmation de ce qu'il voulait vérifier : le Harold en question était bien un hibou, un magnifique spécimen de hibou petit duc totalement noir, avec une tache blanche autour de l'œil droit. Il fut quelque peu soulagé : il aurait été légèrement plus compliqué de lui faire comprendre où étaient ses intérêts avec un garçon à ses côtés.
Il décida donc de signaler sa présence en se raclant la gorge. Ewing ne se retourna pas immédiatement. Au lieu de ça, elle murmura pour elle-même ce qui ressemblait à une litanie puis, elle dit d'une voix calme :
- « Malefoy. Je me demandais quand tu allais enfin te décider à venir »
Surpris, il ne répondit pas immédiatement. Ainsi, elle s'attendait à sa venue. Mal à l'aise, il mit la main sur sa baguette, au cas où. Elle lui avait déjà lancé un sort, mieux valait être prudent. La jeune fille se retourna lentement ; son visage était de marbre, impossible de savoir ce qu'elle pensait. Toute trace de peur avait déserté ses traits, il ne restait que la froideur.
- « Donc tu sais pourquoi je suis ici » dit finalement Drago, un peu perturbé par l'attitude de son vis-à-vis.
- « Oui, pour que tu me rendes ma lettre »
- « Bien sûr » ricana-t-il « comme si c'était aussi simple. »
- « Oui »
- « Tu es trop sûre de toi ma petite, ça te jouera des tours. »
Il avait insisté sur le « petite », pas qu'elle le fut en réalité, mais pour lui montrer qu'elle ne pouvait pas lui dicter sa conduite. Elle ne broncha pas, affichant seulement un petit sourire.
- « Si tu veux récupérer ta lettre, il faudra changer d'attitude à mon égard » poursuivit Drago, feignant de ne pas remarquer que son opération d'intimidation ne portait pas vraiment ses fruits.
Elle soupira, puis :
- « Bien. Peux-tu me rendre ma lettre, s'il te plait, Malefoy ? »
Drago haussa un sourcil.
- « Tu crois que je vais te la rendre parce que tu me le demandes gentiment ? Tu es trop naïve ma chère ! »
- « Qu'est-ce que tu veux de moi ? » dit-elle d'un ton sec.
Il fut encore plus surpris par ce brusque changement d'attitude. Cherchait-elle à le déstabiliser ? Il décida de reprendre ses esprits et la maîtrise de la conversation.
- « Je vois que tu sembles revenir à de meilleurs sentiments, très bien. »
Elle ne prit même pas la peine de répondre, croisant seulement les bras avec le même petit sourire. Cela agaça Drago au plus haut point. Qu'est-ce qu'elle avait à sourire comme ça cette idiote ? Il toussota, soudain un peu moins sûr de lui, puis continua :
- « Je voudrais que tu me rendes un service, et tu n'as pas la possibilité de refuser »
Pendant qu'il parlait, son regard fut soudain attiré par une mouche voletant près d'une chouette de taille moyenne, au plumage gris moucheté de blanc. De l'insecte, ses yeux passèrent bientôt au contenu de sa mangeoire, qui semblait plus qu'appétissant : un rat à moitié dévoré que la chouette déchiquetait consciencieusement. Il secoua la tête : c'était totalement répugnant.
Allez Drago, concentre-toi.
- « Je déteste Potter et tu vas m'aider à me venger de lui. Il est toujours entouré de sa clique hors de la tour Gryffondor, et il se méfie de moi. Mais à l'intérieur, il doit bien y avoir des moments où il est seul, et c'est là que tu interviens. Je veux que tu l'espionnes, que tu m'apprennes tout ce qu'il y a à savoir sur lui, et ensuite… Nous verrons pour la suite. »
En parlant, il ne pouvait détacher les yeux de cette chouette et du rat, sentant son ventre le tirailler douloureusement alors qu'il venait juste d'engloutir un repas complet. Il sentait un besoin pressant de foncer sur le rat et prendre ce qui en restait avant que la chouette ne le finisse. Se sentant complètement grotesque de fixer ce spectacle dégoûtant, il se força à tourner la tête vers celle qu'il cherchait à impressionner et constata deux choses : premièrement, elle souriait franchement à présent, et deuxièmement, elle paraissait étonnamment grande. Et… elle continuait à prendre de la hauteur !
Il lui fallut une bonne dizaine de secondes pour se rendre compte que c'était lui qui rétrécissait. Son premier réflexe fut d'agripper sa baguette, mais curieusement ses doigts refusèrent de coopérer et de se refermer sur le bout de bois magique. Il faillit pousser un cri de terreur lorsqu'il vit ses mains : elles avaient presque disparu pour laisser place à… des plumes ! Ou plus exactement à des ailes, d'un noir absolu, rétrécissant en même temps que lui. Il voulut ouvrir la bouche pour crier, bouche qui n'en était plus vraiment une puisqu'elle ressemblait de plus en plus à un bec, mais de sa gorge ne sortit qu'un faible gémissement qu'on aurait pu prendre pour un… hululement !
Arrivé à la taille d'un hibou moyen, la transformation s'arrêta et Drago se retrouva engoncé dans sa robe de sorcier devenue beaucoup trop grande pour lui. Il se sentit brusquement étouffer sous l'amoncellement de vêtements et poussa une série de cris perçants ne signifiant rien. Ewing s'empressa de le libérer de sa prison de tissu, malgré le fait qu'elle était pliée en quatre de rire.
- « Malefoy, Malefoy, on ne t'a jamais dit que tu ressemblais à un hibou ? »
Et elle repartit dans un éclat de rire. Furieux, Drago voulut l'insulter, mais il ne put produire qu'un cri rauque.
- « Un hibou en colère, on dirait » continua la jeune fille, encore secouée par des rires nerveux « Besoin d'explications ? »
Comme si j'avais le choix…
- « Il s'agit d'un sortilège de transformation : tu es devenu semblable à mon hibou Harold »
Mais elle n'a pas utilisé de baguette !
- « Seule petite difficulté : je ne pouvais pas utiliser de baguette, je me doutais que tu gardais la tienne à proximité au cas où. Alors, j'ai utilisé une potion Catalysante. »
Une potion quoi ?
- « C'est une potion qui permet de se passer de baguette lorsque l'on veut jeter certains sortilèges. Il suffit qu'une goutte seulement touche une partie de celui que l'on veut transformer, et l'incantation est automatiquement dirigée vers lui. Toi, par exemple, tu as marché dans ce que tu croyais être une flaque d'eau en arrivant ici. En réalité, c'était la potion que j'avais répandue par terre. Tu ne t'es douté de rien, puisque je n'ai pas utilisé de baguette pour diriger mon sort. »
C'est… c'est… une matière pour les Aspics, ça !
- « Personne ne t'a dit que j'avais eu une mention spéciale du jury pour les Buses de Métamorphose et Sortilèges ? J'ai plus de mal en potions, évidemment, heureusement que j'avais déjà réalisé cette potion, sinon Rogue m'aurait jetée hors de son cours. »
Dire que Drago était étonné était un euphémisme. Il n'en revenait pas, comme si Ewing s'était subitement changée en quelqu'un d'autre ! Il se demanda s'il n'était pas en train de faire un cauchemar particulièrement imaginatif.
- « Voyons un peu où est cette lettre. »
Ewing commença à fouiller dans son paquet de vêtements et brandit bientôt la lettre de ses parents qu'il avait eu la stupidité de prendre avec lui. Elle la parcourut rapidement, les sourcils froncés. Au fil de la lecture, son visage s'éclaira et elle dit, plus pour elle-même que pour lui :
- « Tout ça… pour ça… »
A la grande surprise de Drago, elle fit une boulette de papier avec ce qu'elle venait de lire et la jeta derrière elle d'un geste négligent. La boule se consuma avant de toucher le sol. Ewing se tourna alors vers lui, avec un sourire affectueux tranchant avec son regard dur comme de la pierre.
Voilà enfin son vrai visage…
Elle s'accroupit devant lui et recommença à parler :
- « J'ai fait une petite erreur : je voulais que tu ressembles parfaitement à Harold, mais tu as un défaut de symétrie, la tache blanche est autour de l'œil gauche et pas du droit. Mais je dois dire que tu es bien plus agréable en hibou, Malefoy. Ne plus t'entendre dire des stupidités est très reposant. Tu reprendras ta forme dans une heure, dommage. »
Drago vit la main d'Ewing se rapprocher de lui au fur et à mesure qu'elle parlait.
- « Tu ne croyais quand même pas que j'allais t'obéir au doigt et à l'oeil ! Je n'espère pas que tu retiennes la leçon, car je sais que tu oublieras vite que je t'ai eu totalement en mon pouvoir pendant une heure mais… »
La main était si proche de lui à présent, un geste de plus et elle pouvait le toucher. Furieux, il voulut lui happer le doigt mais elle le retira juste à temps.
- « … il va falloir me prouver que tu vaux mieux qu'une vulgaire imitation de prédateur »
Elle se releva élégamment, lui fit un petit signe, puis s'éloigna, le laissant furieux et honteux au milieu de ses vêtements épars.
Voilà, une petite review, ça me ferait très plaisir et ça m'encouragerait à poster le chp 4 au plus vite ;))
Loufoca