Salut tout le monde !

Désolée, j'ai bien traîné pour ce chapitre, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, et je vais essayer d'accélérer un peu pour les prochains (histoire de ne pas trop vous faire attendre quand même).

Résumé des derniers chapitres Jane a transformé Drago en hibou. Celui-ci a dû poireauter dans la volière, ce qui lui a permis d'espionner Orlane et Sara, cette dernière avouant qu'elle est amoureuse de Harry. Après un rêve sur Voldemort, Drago décide de se venger de Jane. Après l'épisode de la volière, celle-ci a fait une crise d'angoisse et a failli se couper les veines. Un mois plus tard, Drago met en route sa vengeance.

Disclaimer Laissons à J.K.R ce qui est à J.K.R., je ne possède rien de l'univers de Harry Potter, pas même Drago Malefoy (à mon grand désespoir). Il ne me reste pour me consoler que Jane. Et pour l'inspiration d'une partie de l'histoire, je dois citer le groupe Keane, avec sa chanson Somewhere only we know ».

Remerciements Merci à ma Lupin-le-Lycanthrope pour son goût pour la grammaire et l'orthographe)

Réponses aux reviews :

HARANA Désolée que tu aies perdu ta review, j'ai moi-même souvent ce problème avec fanfiction et c'est à ce moment-là qu'il me prend des envies de meurtre sur pc ! Merci beaucoup pour tes compliments sur la scène avec Jane, ça me va droit au cœur car ça a été l'une des scènes les plus dures à écrire de cette histoire. Je suis contente que ça t'ai plu, j'espère que tu aimeras autant la suite. Et de rien pour Pris au piège ! D'ailleurs j'en profite pour dire à tout le monde d'aller lire cette fic géniale !

SEVERIA DOUSBRUNE Tout d'abord, intrigante est le plus beau compliment qu'on pourrait faire à ma fic, je te remercie beaucoup, ça prouve au moins que j'ai atteint mon but Merci pour tes compliments, ça me fait très plaisir ! Par contre, quand tu dis Attention aux mary sue euhhh je ne comprends pas ce que tu veux dire par là lol. J'espère que tu vas aimer ce chapitre, et encore désolée de ne pas publier très vite.

Voilà, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture et s'il vous plait, une petite review ça ne prend pas longtemps et au moins je sais que mon histoire vaut la peine d'être continuée.


Un havre de paix

Chapitre 5 : Labyrinthe

Le sujet de ce cours sera le Charme du Bouclier dit Adam Funestar, de son ton doux habituel, Nous commencerons par lire le chapitre 3 et nous en discuterons ensuite »

Le professeur de Défense contre les Forces du Mal ne haussait jamais le ton, même lorsqu'il devait faire des remontrances aux Serpentards, majoritaires dans la demi classe. Le regard qu'il lançait aux perturbateurs suffisait à les calmer. Il fallait dire qu'être scruté par un œil bleu et l'autre noir était très perturbant. Mis à part ses yeux vairons, le professeur Funestar avait cette autre particularité qu'il lui manquait la plus grande partie du bras droit. Il était constamment vêtu d'une longue robe bleu nuit en velours épais et portait un chapeau pointu de la même couleur. Une rumeur persistante insinuait qu'il avait travaillé au Ministère de la Magie en tant que Langue-de-Plomb, c'est-à-dire au Département des Mystères. Personne ne savait ce que cela signifiait exactement.

Pour Jane, Adam Funestar était avant tout le responsable de la division de la classe et celui qui l'obligeait chaque semaine à passer deux heures de cours en compagnie de la plupart des Serpentards, alors que ses amis suivaient un cours plus avancé. Le tout premier cours de Défense contre les Forces du Mal auquel Jane avait assisté en septembre avait pris la forme d'un test, pour évaluer les capacités de chaque étudiant. Ce cours était donné en commun avec les Serpentards, au grand mécontentement des Gryffondors. Et au cours suivant le couperet était tombé les élèves n'avaient pas tous le même niveau et le professeur Funestar divisait le groupe en deux. Comme Jane n'avait jamais eu de cours de Défense contre les forces du Mal, elle avait bien entendu été reléguée dans la classe des plus faibles. Dire que pendant cinq ans elle avait dû subir un cours d Etude de la Magie Noire ! Un titre bien pompeux pour un cours qui se résumait à lire tout un tas de grimoires et à en faire la synthèse. Elle savait tout de l'évolution de la magie noire au quinzième siècle (vachement utile…) mais était incapable de construire une protection magique.

Donc, depuis septembre, elle passait les deux dernières heures du mardi après-midi à surmonter son handicap dans cette matière. Heureusement, le professeur Funestar était d'une grande compétence et parvenait toujours à rendre son cours intéressant. En quelques semaines, Jane avait fait des progrès remarquables. Mais elle devait quand même passer ces deux heures avec la plupart des Serpentards, plus faibles que la majorité des Gryffondors dans cette matière. Oh, certains s'averraient plutôt sympathiques, mais elle devait se farcir Malefoy et sa clique, ce qui n'avait rien de réjouissant.

En parlant d'eux, elle avait remarqué que la vipère ne restait plus avec Malefoy depuis quelques temps. La vipère, c'était Pansy Parkinson, la pire peste qu'elle ait jamais connu… enfin presque. Pansy ne perdait jamais une occasion de lui dire des choses désagréables de sa petite voix criarde, à elle et surtout à Hermione. Mais elle n'était pas très intelligente… en fait, elle était même bête. Parfois, Jane se demandait ce que quelqu'un comme Malefoy pouvait trouver à cette face de pékinois, qui lisait son grimoire le nez collé contre le papier. Elle haussa les épaules elle s'en fichait royalement. Quant à Malefoy…

Cela faisait un mois qu'elle était tranquille. Depuis qu'elle l'avait transformé en hibou, il ne lui avait pas adressé la parole. Au début, elle s'était dit que ce calme était trompeur, qu'il préparait quelque chose, mais les jours passaient et il ne faisait rien. D'ailleurs, elle ne le voyait pratiquement plus, sauf en cours. Selon Hermione, il passait tout son temps libre à la bibliothèque. La préfète ne manquait d'ailleurs jamais de se plaindre que son endroit préféré était envahi par les fouines ! Jane sourit en se remémorant les sourcils froncés d'Hermione, mi-ennuyée, mi-moqueuse. Hermione était vraiment une fille sympathique, quand on la connaissait un peu.

Jane n'aurait jamais cru pouvoir s'adapter aussi vite à Poudlard, et c'était en partie grâce à Hermione. Même si Jane continuait à lui cacher son passé, elle la considérait comme une amie, ce qui était malgré tout assez paradoxal. Ron et Harry, les meilleurs amis d'Hermione, étaient assez gentils avec elle, mais Jane n'était pas vraiment proche des deux garçons. En fait, ils l'intimidaient, Harry surtout. Il était assez taciturne et parfois, elle se disait que les rumeurs faisant état de sa folie avancée devaient avoir un fond de vérité. Hermione lui avait expliqué que tout cela était faux, mais sans donner plus de précisions. Quoi qu'il en fût, Harry paraissait haïr Malefoy, qui le lui rendait bien, comme en témoignait la scène de la semaine dernière :

Flash-back/

Jane était affamée après un cours de Métamorphose particulièrement intensif. Le professeur McGonagall avait entamé l'une des matières les plus compliquées de l'année le sortilège d'Apparition. Tous les Gryffondors étaient épuisés. Jane était enchantée d'avoir réussi à faire apparaître un dé à coudre en porcelaine, ce dont elle parlait avec animation à Lavande, Parvati et Hermione.

Une fois assise, elle remarqua que Harry était resté debout et discutait avec une Serdaigle blonde de quatrième année, dont Jane était pratiquement sûre qu'elle s'appelait Sara. La jeune fille dévorait littéralement le Gryffondor des yeux, mais celui-ci n'avait pas l'air de s'en apercevoir. Parvati donna un coup de coude à Jane :

Regarde Ginny »

La jeune Weasley contemplait d'un air dégoûté la scène. Il était visible qu'elle n'appréciait pas ce qu'elle voyait, mais elle avait suffisamment de tact et d'amour-propre pour essayer de le dissimuler. L'attention de Jane fut attirée par Drago Malefoy, qui se dirigeait vers la table des Serdaigles. Elle eut la certitude que cela n'augurait rien de bon.

Hé, Potter héla le Serpentard, de sa voix traînante.

Qu'est-ce que tu veux Malefoy ? »

Les entraînements reprennent demain, prêt à mordre la poussière ? »

Tu me diras si elle est bonne quand j'aurai attrapé le Vif d'Or pendant que tu planteras ton nez pointu par terre, Malefoy ! »

Sara se mit à rigoler, mais elle eut tort. Malefoy se tourna vers elle :

Tiens, tiens, la nouvelle copine de Potter… »

Fiche-lui la paix, Malefoy ! gronda Harry

On dirait dit Malefoy avec un sourire méprisant Que ta lettre d'amour a fait mouche, Sara ! »

La Serdaigle se mit à rougir violemment, pendant que Harry se grattait le menton :

Une lettre d'amour ? De quoi tu parles Malefoy ? »

Le sourire de ce dernier s'élargit :

Ah tiens, on dirait que tu ne l'as pas reçue ! Bah, tu ne perds pas grand-chose, sa prose ne devait pas être follement intéressante ! Décidemment, certaines filles valent mieux que d'autres ! finit-il, en faisant un clin d'œil à la voisine de Sara, une Serdaigle brune aux cheveux courts

Salut, Orlane ! lança-t-il, avant de s'éloigner en sifflotant, satisfait d'avoir gâché la journée de Harry.

Ladite Orlane répondit vaguement d'un signe et rougit à son tour, en plongeant le nez dans son assiette. Ne pouvant soutenir le regard interrogatif de Harry, Sara quitta précipitamment la salle, les larmes aux yeux.

Hermione, assise à côté de Lavande, se pencha vers les trois filles et chuchota :

Cette fille, Sara, m'a demandé d'intercepter une lettre qu'elle avait envoyé à Harry il y a trois semaines. Elle m'a dit qu'elle l'avait postée par erreur et qu'elle ne voulait surtout pas qu'il l'ait. Je sais que je n'aurais peut-être pas dû, mais j'ai réussi à cacher la lettre à Harry. »

Quoi ? souffla Lavande, en ouvrant de grands yeux »

Elle me faisait de la peine, tu aurais dû voir la façon dont elle me l'a demandé. Enfin, pour être sûre que ce n'était pas un piège, j'ai lu une partie de la lettre et… c'est vrai qu'il valait mieux que Harry n'en sache rien finit-elle en souriant.

Les trois filles gloussèrent, bien qu'elles aient pitié de la jeune fille. Cet infâme Malefoy s'y entendait bien pour rabaisser les gens !

Parvati donna à nouveau un violent coup de coude à Jane, qui émit un Aïe de protestation.

Regarde, Ginny»

Cette fois-ci, la Gryffondor avait l'air d'avoir avalé de la potion Pimentine tellement elle paraissait rouge et en colère. Jalousie… Jalousie…

/Fin du flash-back/

C'était ce genre de scènes qui faisait dire à Jane qu'elle avait eu raison de donner une bonne leçon à Malefoy, et c'était ce genre de pensées qui la préservait d'une nouvelle crise d'angoisse. Elle n'en avait plus eu depuis cette fameuse nuit où elle avait failli se trancher les veines. Elle espérait que cette période de répit allait durer.

Avec un soupir, elle se réabsorba dans la lecture du Manuel des Sorts de Défense, par Sylvie Encoreasomle.

Le cours fila pour une fois à toute allure, le sujet étant aussi passionnant que compliqué. Jane n'avait pas réussi à construire un bouclier assez puissant pour repousser l'Expelliarmus de Blaise Zabini. Elle se promit de travailler cela avant la semaine prochaine, pour éviter d'avoir à supporter le petit sourire du Serpentard encore une fois. Un dragueur qui se croyait irrésistible… A en mourir de rire.

Dans cette optique studieuse, elle traîna après la sonnerie pour poser une question qui l'avait taraudée pendant toute la leçon quels étaient ces fameux Sortilèges Impardonnables dont le livre d'Encoreasomle parlait ? Et pourquoi ne pouvait-on pas utiliser le Protego contre eux ?

XXX

Niark niark niark rugit Peeves, tordu de rire et flottant à quelques centimètres de la tête d'une première année.

L'esprit frappeur avait concocté une nouvelle farce que lui seul trouvait drôle, et une infortunée Poufsouffle avait eu le malheur de passer par là. Ses cheveux blonds bouclés se dressaient à présent droits sur sa tête, tandis qu'elle essayait tant bien que mal de remonter sa jupe à un niveau décent. Une corde enserrait ses chevilles et elle était tête en bas, les jambes recouvertes de peinture bleue.

Jane ne s'arrêta pas pour porter secours à la malheureuse, d'une part parce qu'elle n'avait pas envie de subir le même sort, d'autre part parce qu'elle était déjà en retard. Elle n'avait jamais imaginé que le professeur Funestar prendrait autant de temps pour répondre à sa question. Ni qu'elle ait à présent la nausée en repensant à ce qu'il avait dit quelques minutes auparavant.

Les Sortilèges Impardonnables étaient au nombre de trois l'Imperium, l'Endoloris et l'AvadaKedavra. Le premier soumettait quiconque à la volonté de celui qui le jetait, le second infligeait une souffrance si atroce que la victime finissait par en perdre la raison, le dernier tuait instantanément. Ils étaient si redoutables que celui ou celle qui se faisait prendre à les utiliser filait aussi sec à Azkaban. Ces sortilèges étaient néanmoins fréquemment jetés par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et ses sbires, ce qui n'était guère rassurant.

Voyant que Jane pâlissait à ses explications, le professeur Funestar avait gentiment ajouté :

Mais ne vous inquiétez pas, ils ne resteront plus en liberté très longtemps »

Jane avait hoché la tête, légèrement nauséeuse.

En ce qui concerne le Protego avait poursuivit Funestar Il n'est pas efficace contre ces sorts pour la simple raison qu'il n'est pas assez puissant, quelle que soit la force de celui qui le conjure. Aucun sort de protection ne peut repousser un Avada Kedavra lancé par un grand sorcier. »

Comme Vous-Savez-Qui ? »

La voix de Jane n'était plus qu'un filet chevrotant. Mais pourquoi avait-il fallu qu'elle pose des questions sur ce sujet ?

Oui, mais encore une fois jeune fille, vous ne devriez pas vous inquiéter pour ce genre de choses. Personne ne vous veut du mal n'est-ce pas ? »

Non répondit faiblement Jane, en pensant totalement le contraire.

Vous voyez ? Des Aurors compétents poursuivent sans relâche les mangemorts. Vous verrez, d'ici quelques temps, Vous-Savez-Qui ne sera plus qu'un mauvais souvenir… »

A présent, ces paroles flottaient dans son esprit, pendant qu'elle se dirigeait d'un pas rapide vers le stade de Quidditch. Les entraînements avaient repris depuis une semaine et Lavande, Parvati, Hermione et elle-même avaient décidé d'assister à celui de ce soir. Même si elle n'aimait pas vraiment le Quidditch, Jane voulait se changer les idées et respirer au grand air. Mais à cause de sa question, elle était en retard.

Atteinte d'un point de côté, elle dut s'arrêter pour reprendre son souffle, à l'orée de la Forêt Interdite. Le jour commençait peu à peu à décliner et les ombres des grands arbres n'étaient guère rassurantes. S'efforçant de refouler la douleur, elle s'éloigna de quelques pas. Soudain, un craquement se fit entendre et elle fit volte-face, pour voir la dernière personne qu'elle s'attendait à trouver en ce lieu Harry. Le Gryffondor lui faisait signe de le suivre sous le couvert des arbres. Elle hésita quelques secondes, puis se dirigea vers lui à pas mesurés. Il ne l'attendit pas et continua à s'enfoncer dans la forêt, en se retournant régulièrement pour voir si elle le suivait. Son attitude était très bizarre, pourquoi agissait-il de manière si étrange ? Jane se demandait également pourquoi il était en robe de sorcier et non en tenue de Quidditch, une robe qui ne ressemblait pas à celle de Gryffondor. Malgré tout cela, elle ne pouvait s'empêcher de poursuivre sa route sur les talons du jeune homme.

Ils débouchèrent bientôt dans une clairière située juste à côté du grand lac. Les arbres étaient hauts à cet endroit, et le soleil couchant ne pénétrait que par faibles rayons. Au centre de la clairière, à l'écart des autres arbres, il y avait un chêne d'une taille telle que Jane n'en avait jamais vu auparavant. Son âge devait dépasser de loin tous les autres et sa cime pointait d'une façon presque rebelle vers le ciel. A quelques mètres de l'ancêtre arboricole se trouvait une large pierre plate et foncée. Harry attendait Jane à côté de cette pierre en souriant. Elle s'arrêta à sa hauteur, se demandant encore ce qu'elle faisait là. Harry la regarda dans les yeux, sans ciller une seule fois.

Chère Ewing, tu me fais confiance, n'est-ce pas ? »

Bizarrement, alors que Jane voulait répondre oui », une voix hurla non dans son cerveau. Mais Jane n'essaya pas de comprendre, se sentant vaguement engourdie. Elle acquiesça lentement de la tête.

Alors viens, assieds-toi ici dit-il, en désignant la pierre plate.

Elle fit ce qu'il demandait. Elle se sentait si fatiguée tout à coup !

J'ai besoin de ton aide, Ewing. Il faut que tu fermes les yeux. Je vais réciter une formule, surtout n'ais pas peur et ne résiste pas. »

Elle s'exécuta, mais la petite voix dans sa tête s'époumonait toujours Harry ne t'appelle jamais Ewing ! Il t'appelle toujours Jane ! C'est un imposteur ! Jane n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle disait. Harry ? Un imposteur ? Mais elle avait confiance en lui ! Et lui récitait d'une voix monocorde des paroles incompréhensibles. Jane avait également l'impression d'entendre une autre incantation, cette fois-ci dans son esprit. Deux incantations ? Mais que faisait-il ?

La petite voix continuait de hurler C'est un piège ! Ouvre les yeux ! Harry ne serait pas capable de faire ça ! »

Jane ne parvenait pas à bouger les paupières. C'est alors qu'elle sentit une main sur son front. Quelque part dans son esprit, elle hurla NON ! et, dans un effort suprême, ouvrit les yeux. Ce qu'elle vit la pétrifia d'horreur elle n'était pas en compagnie de Harry mais bien de Drago Malefoy, toujours occupé à incanter et lui dessinant un symbole sur le front avec l'index. Elle voulut s'enfuir, le repousser mais elle était incapable de faire le moindre geste. Malefoy remarqua que sa victime avait ouvert les yeux et l'avait reconnu. Il eut un rictus méprisant et d'autorité, lui baissa les paupières.

Elle était dans le noir, et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était essayer de garder sa lucidité pour s'en sortir. Après quelques minutes qui parurent des heures, Malefoy finit d'incanter, mais garda toujours la main sur le front de Jane.

Tu m'entends, Ewing ? »

La voix résonna dans son esprit avec un timbre métallique irritant. C'était une voix étrangère, qui n'avait rien à faire là, mais elle n'avait pas d'autre choix que d'y répondre. Comme ses cordes vocales refusaient de servir, elle n'eut d'autre choix que d'utiliser la pensée comme mode de communication.

Oui »

Que dire d'autre ? L'insulter ? Grotesque, c'était exactement ce qu'il attendait.

Tu croyais que j'avais renoncé à me venger, n'est-ce pas ? Ne mens pas, je l'ai bien vu dans ton comportement. Sache qu'un Malefoy n'oublie jamais, ma petite. »

Elle sentit une bouffée de haine l'envahir. Et de colère contre elle-même.

Qu'est-ce que tu m'as fait ? »

Regarde autour de toi, et tu comprendras. »

Je ne peux pas ouvrir les yeux. »

Dans ton esprit, idiote ! Ouvre les yeux sur ton mental ! »

Jane allait répliquer, mais n'en fit rien. S'efforçant de canaliser sa colère, elle fit ce qu'il demandait. La première chose qu'elle aperçut, ce fut Malefoy, appuyé négligemment sur ce qui ressemblait au chêne centenaire qui trônait habituellement au milieu de la clairière. Sauf qu'ici, le chêne était entouré de hautes haies qui bouchaient la vue. Sidérée, Jane se retourna, pour apercevoir d'autres haies, formant des chemins au gré les croisements, dont elle se doutait qu'ils étaient nombreux. Elle reporta le regard vers Malefoy, qui affichait un sourire narquois, apparemment très fier de lui. Et il y avait de quoi ! Jane commençait à comprendre ce qui lui arrivait grâce à un sortilège très complexe, Malefoy avait créé un labyrinthe, mais un labyrinthe dans son esprit, ce qui expliquait sans doute pourquoi il avait incanté mentalement. Et pour la faire tenir tranquille, il avait dû l'envoûter, d'où l'incantation par la parole. Malgré la terrible position dans laquelle elle était, Jane ne pouvait s'empêcher d'être admirative.

Très fort, Malefoy, tu es moins stupide que je ne le croyais »

Garde tes sarcasmes pour toi, Ewing. Alors, tu apprécies mon sortilège ? »

Apprécier n'est pas le mot que j'emploierais… »

Je m'en doute.»

Bon et maintenant, qu'est-ce que tu attends de moi ? Si c'est encore pour me demander d'espionner Harry, tu peux aussi bien danser la samba sur la tête, Malefoy »

Ton humour laisse à désirer, jeune fille »

Qu'est-ce que tu veux ! » fit Jane, exaspérée par le ton suffisant qu'il employait.

Sais-tu où nous nous trouvons en ce moment ? »

Dans un labyrinthe ? »

Exactement, et ce que j'attends de toi, c'est que tu en sortes. »

L'étonnement de Jane fut si violent que même ses sourcils réels se froncèrent.

Que j'en sorte ? »

Tu as bien entendu. Et moi, je vais me délecter du spectacle ! »

Il partit dans un éclat de rire méprisant. Jane comprenait parfaitement où il voulait en venir il allait la regarder s'efforcer de briser son sortilège, en se moquant d'elle car il pensait qu'elle n'avait aucune chance d'y arriver. Jane eut une forte envie de céder à la panique et cela dut se peindre sur son visage car Malefoy éclata une nouvelle fois de rire. La situation de Jane n'était guère brillante personne ne pouvait l'aider, elle était à la merci de Malefoy, qui avait eu un mois pour préparer son sortilège. Repoussant ses idées négatives, elle décida de réagir et de sortir à tout prix de ce labyrinthe.

La première chose était d'avancer. Elle fit un pas, puis deux. Finalement, ce n'était pas si difficile que ça de marcher dans son esprit. Elle avait un peu l'impression d'évoluer dans un rêve, sauf qu'ici tout était dramatiquement réel. Du coin de l'œil, elle vit que Malefoy restait appuyé contre son arbre, la regardant s'éloigner. Jane se demanda si son sortilège ne permettait pas de lire dans ses pensées. Après réflexion, elle conclut que c'était impossible car ce type de sortilège ne relevait pas de la Legilimencie, mais bien de l'illusion. Rassurée sur ce point, elle longea un couloir, tourna à droite, puis à gauche. Mais elle s'arrêta subitement marcher comme ça, au hasard, ne la mènerait à rien. Il fallait qu'elle réfléchisse. Une soudaine brise se leva, venue de nulle part, qui la fit frissonner. Les feuilles des grandes haies bruissaient légèrement. C'est en les regardant distraitement que Jane réalisa il y avait du vent à l'intérieur de ce labyrinthe ! Tout cela était parfaitement illogique à moins de s'appeler Crabbe ou Goyle, on avait peu de chances d'avoir un cerveau rempli de vent !

Peu à peu, en observant ce qui servait de soleil tombant, en inspirant et expirant ce qui ressemblait à de l'air, elle comprit Malefoy avait poussé la perfection de son dédale au maximum. Il avait reproduit les conditions exactes d'un véritable labyrinthe. Donc réalisa Jane subitement Je peux utiliser la magie ! ». Seul problème elle n'avait pas sa baguette magique. Perplexe, elle s'assit afin de mieux réfléchir.

Tu abandonnes déjà ? »

Malefoy était juste à côté d'elle.

Tu aimerais bien… »

Elle était dans son propre esprit, peut-être parasité par le virus Malefoy, mais c'était encore son territoire ! Elle décida de miser sur cette donnée pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle essaya donc de visualiser le plus parfaitement possible sa baguette vingt-deux centimètres, bois de frêne, crin de licorne à l'intérieur, légèrement usée à certains endroits à force d'être utilisée. La paume ouverte vers le haut, elle invoqua la texture, la couleur et même l'odeur de sa meilleure arme, qui soudain apparut. Avec un sourire victorieux, Jane invoqua le maléfice de la boussole.

Pointe au Nord»

La baguette se mit à tourner dans sa paume comme une aiguille. Mais quelque chose d'anormal se produisit la baguette refusa de se stabiliser. Elle tournait comme une folle, sans jamais s'arrêter. Malefoy se mit à rire bruyamment à côté d'elle, et ce rire résonna dans tout le labyrinthe comme un coup de tonnerre.

Tu crois vraiment, Ewing, qu'en un mois je n'ai pas envisagé toutes les possibilités ? La magie ne marche pas dans mon labyrinthe, je l'ai créé comme ça. »

Jane affecta le détachement :

Je voulais juste essayer »

Mais au fond d'elle, la peur commençait à dominer. Sans magie, comment sortir d'un labyrinthe ? Le sourire sardonique de Malefoy ne l'aidait pas à se concentrer. Peut-être en aurait-il assez au bout d'un moment ? Peut-être la libèrerait-il quand il se serait bien amusé ? Jane doutait de cette dernière pensée quand Malefoy en aurait marre, il partirait tout simplement, la laissant prisonnière de son esprit. Elle refoula une pointe de stress et se força à se calmer. Bien, il fallait donc qu'elle sorte d'ici toute seule.

Elle avait entendu quelque part que pour trouver la sortie d'un labyrinthe, il fallait poser sa main droite sur un mur et marcher en tournant toujours à droite, de façon à ne pas décoller sa main du mur. Au point où elle en était, elle pouvait tenter le coup. Au moins, c'était une technique de moldu, Malefoy ne pouvait pas avoir pensé à ça !

Elle laissa donc Malefoy à ses ricanements et s'éloigna. Elle marcha seule pendant ce qui lui sembla une heure et peu à peu, elle reprit espoir il était visible qu'elle s'éloignait du centre. Elle devait donc être proche d'une sortie. Justement, là devant ! Une issue brillante ! Jane se mit à courir, mais juste au moment où elle allait traverser la porte de lumière, le sol vibra et elle tomba par terre. Lorsqu'elle regarda de nouveau vers la sortie, celle-ci avait disparu. A la place se trouvait une nouvelle portion de labyrinthe, et Malefoy au milieu du couloir vert, avec un sourire plus large que jamais.

C'était quoi ça ? » lui cria Jane, furieuse.

Une mise à jour de mon labyrinthe » lâcha-t-il, d'un ton badin

Et comment suis-je sensée sortir d'un labyrinthe qui change de forme tout le temps ? » grogna Jane, en se relevant.

Il y a un moyen»

Lequel ? »

Réfléchis je t'ai tendu un piège, tu es tombée dedans et tu n'arrives pas à en sortir… »

Beau résumé de la situation, Malefoy » ironisa Jane

C'est donc » poursuivit-il, imperturbable « Que je suis le meilleur »

Attention, ta tête va exploser Malefoy »

Tu ne vois pas où je veux en venir ? »

Non, pas du tout »

C'est simple tu reconnais que je suis le meilleur, que tu ne fais pas le poids face à moi, et je te laisse partir »

Sur le coup, Jane pensa qu'elle était en train de perdre la raison. Avait-elle bien entendu ? Elle regardait Malefoy la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau ne pouvant croire à ce qu'il venait de dire. L'avait-elle blessé à ce point dans son orgueil quand elle l'avait transformé en hibou ? Etait-il si peu sûr de lui pour vouloir qu'elle lui confirme qu'il était doué ? Cela n'avait aucun sens !

Tu te moques de moi ? » finit-elle par articuler.

Non »

Tu veux que je te dises que tu es le meilleur ? »

Oui répondit-il d'une voix assurée

Jane se mordilla la lèvre inférieure sans s'en apercevoir. A ce moment précis, ce n'était pas Drago Malefoy qu'elle voyait, mais un visage hâlé, aux traits durs et décidés, avec quelques mèches blondes qui s'aventuraient sur un front large. Elle avait tellement cherché à l'oublier, sans jamais y parvenir tout à fait. L'émotion provoqua une violente contraction de sa cage thoracique. Tout en lui la révulsait jusqu'au fond de son âme.

Le meilleur ? Mais tu n'es même pas digne de fouler le sol de Poudlard !

Ce qui emplit Jane à ce moment était au-delà des mots, au-delà de la haine, de l'aversion ou du dégoût. Elle sut qu'elle ne pourrait jamais dire à Malefoy ce qu'il voulait, même si cela signifiait rester enfermée dans ce labyrinthe pour l'éternité. Peut-être était-ce un excès de fierté, peut-être le regretterait-elle, mais elle répondit :

Je ne ferai pas ce que tu demandes, Malefoy ! »

Dans ce cas tu resteras ma prisonnière »

Eh bien » s'emporta Jane « Tu vas devoir me supporter alors ! »

Elle s'assit contre une haie et ferma les yeux. Malefoy possédait peut-être la clé du labyrinthe, mais Jane était encore dans son propre monde, dans son esprit. Il n'avait pas pu l'empêcher de faire apparaître sa baguette, il ne pouvait pas contrôler ses actions. Alors, pour se rassurer aussi bien que pour irriter son geôlier, elle tenta de se rappeler une chanson qu'elle aimait. La mélodie se répandit bientôt dans tous les couloirs, culs-de-sac et autres tournants. Les notes vibraient, de plus en plus fortes, de plus en plus enivrantes, comme si un orchestre complet jouait au dessus du dédale feuillu. Cette musique emplit Jane de bonheur et de paix, à ce moment, elle ne pensait ni à Malefoy, ni à sa situation elle baignait dans la plénitude de la symphonie.

Dans cette douce mélopée, une fausse note tira Jane de sa rêverie Malefoy venait de se racler la gorge.

Tu t'amuses bien ? fit-il, légèrement irrité.

Non »

Il fit la moue :

Puisque c'est comme ça, je ferais peut-être mieux de m'en aller » dit-il, en se détournant.

Non »

Ce n'était pas une supplique, c'était un ordre. Intéressé, Malefoy se retourna:

Non ? »

La musique baissa d'intensité, comme pour accompagner la réflexion de Jane. Elle venait d'avoir une idée.

Je peux faire mieux »

Quoi ? »

Tu penses être le meilleur en sortilèges, mais tu as tort. Et je veux te le prouver. »

Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tu es déjà en mon pouvoir ! JE suis le meilleur ricana-t-il, en accentuant délibérément le Je.

Tu as la trouille Malefoy ? » répondit Jane par défi. Elle n'avait rien à perdre.

Un Malefoy n'a jamais peur ! » s'emporta-t-il.

Jane se releva souplement et s'approcha de lui, en le fixant intensément.

Alors prouve-le»

Il soutint son regard.

Qu'est-ce que tu proposes ? »

Un jeu »

Un jeu ? »

On devra rechercher les meilleurs sortilèges, ceux que personne ne connaît, et les confronter chacun à notre tour. »

C'était le meilleur coup de bluff de sa vie. Elle vit que Malefoy mordait à l'hameçon avant même que celui-ci n'ouvre la bouche pour répondre.

Laisse-moi voir si j'ai bien compris je te laisse sortir d'ici, et toi tu passes ton temps à chercher un sortilège contre moi et quand tu m'auras eu, ça sera à moi d'en chercher un ? »

Oui »

Qu'est-ce qui te fais croire que je vais accepter cette compétition stupide ? »

Parce que je te connais mieux que tu ne le penses…

Parce que tu veux prouver que tu es le meilleur »

En admettant que je dise oui, y aura-t-il des règles ? »

Personne ne doit être au courant, il est hors de question que tu te fasses aider. »

Que je me fasse aider ? Je n'ai pas besoin d'aide ! »

Dans ce cas on est d'accord ? »

Ils restèrent un long moment les yeux dans les yeux. Finalement, Malefoy soupira et d'un geste de la main annula tout le labyrinthe. Jane put enfin ouvrir ses véritables yeux. Malefoy était accroupi devant elle, la main toujours sur son front. Et c'est par la pensée qu'il répondit simplement :

Fais mieux »


Voilà, c'est tout pour ce chapitre. Vous allez rire, mais j'ai eu l'idée du labyrinthe dans le bus ! Ya pas à dire, les transports en commun, ça aide beaucoup à l'inspiration !

Alors intrigués ? Déçus ? Amusés ? Please, dites-moi ce que vous en pensez cliquez sur le petit bouton Go en bas à gauche !

Loufoca