Salut à tous !
Désolée pour cette très longue pause dans la publication (sent que ses lecteurs s'apprêtent à l'étrangler) mais j'étais en examens(sent que ses lecteurs pensent que c'est pas une raison suffisante) et ça a été un session très très éprouvante ! Vraiment, je m'en veux de vous avoir laissé comme ça (les lecteurs se disent ben tiens ! et je vous promets d'aller plus vite pour le prochain chapitre (les lecteurs n'en croient pas un mot). Si si jvous assure !
Ce chapitre n'est pas vraiment un de mes préférés. Il a été extrêmement difficile à écrire, et je crois que ça doit être la quatrième… non cinquième version. Bref, un cauchemar ! J'espère que vous allez l'apprécier quand même…
Résumé des chapitres précédents après que Drago ait ridiculisé Ron au lieu de Jane, celle-ci s'est vengée et a fait croire à Drago qu'il allait mourir. En réalité, il ne courrait aucun risque, et l'antidote sensé le sauver n'était que du vin. Drago a vu rouge et s'est lancé à la poursuite de Jane, dans les dédales de Poudlard.
Disclaimer Bon, tout le monde le sait, J.K. Rowling est la seule qui puisse revendiquer tout l'univers de Harry Potter. Le groupe Keane a l'énorme mérite d'avoir écrit la chanson Somewhere only we know(JE LES AI VU A WERCHTER CE DIMANCHE ILS SONT TROP GENIAUX !).
Pour ce chapitre, un petit disclaimer supplémentaire le groupe Within Temptation, avec It's the fear »
Remerciements Lupin-le-Lycanthrope, évidemment !
Réponses aux reviews :
Severia Dousbrune Contente que tu apprécies le machiavélisme de Jane. Oui, parfois je me dis qu'elle aurait pu être à Serpentard ! Désolée de t'avoir fait attendre pour la suite… Pour la réaction de Drago hé bien lis ce chapitre lol. Merci beaucoup pour ta review ! Bizzz
Fifi Hello à toi ! Je suis très contente que tu apprécies mon histoire, ça me fait vraiment très plaisir ! Alors comme ça tu n'aimes pas Malefoy ? Je comprends tout à fait (si si c'est vrai), car il est totalement insupportable ! Mais en même temps, c'est ce qui fait son charme… Bref, c'est un personnage à côté duquel on ne peut pas passer. Pour ta question concernant une possible amitié hé bien tu verras par la suite (non non n'insiste pas, pas de spoilers lol). En ce qui concerne ton hypothèse héhé il y a du vrai et du faux, en tous cas tu es très perspicace, je te félicite ! Continue comme ça, j'aime beaucoup tes hypothèses ! Pour ce qui est devenu d'Anna tu sauras ça dans 2 chapitres ! Merci pour tes reviews, j'espère que ce chapitre te plaira !
Noreenn Oulala arrête je vais rougir ! Merci beaucoup beaucoup beaucoup pour tes reviews ! Ca me fait chaud au cœur de voir que ce que j'écris plait autant à quelqu'un. Désolée de t'avoir fait attendre, j'espère que tu ne m'en voudras pas… Bizzz
SushiDouglas Hé bien voilà le chapitre 9, avec beaucoup de retard, j'en suis désolée(tu as bien deviné examens !). Ta review est tombée pile au moment où il fallait, et je dois t'en remercier (en résumé déprime d'examens, gros gros ras-le-bol) car tu m'as bien remonté le moral ! Voici la suite, en espérant que tu n'ais pas perdu patience. Biz et merci pour ta review (au fait bien sûr on se tutoie !)
Voilà, bonne lecture à tous, n'oubliez pas la case review, s'il vous plait, ça me fait tellement plaisir d'avoir votre avis !
Un havre de paix
Chapitre 9 It's the fear
Jane courait, comme si elle avait eu le diable aux trousses. Et en fait, c'était un peu ça. Elle avait vu Malefoy s'élancer vers elle comme un fou et avait d'un coup perdu toute sa belle assurance. Elle n'avait pas prévu ce cas de figure.
Et maintenant elle fuyait. Malheureusement, Jane ne connaissait pas Poudlard aussi bien que le préfet. Ce fut juste au moment où elle croyait l'avoir semé qu'il apparut. Dans la semi pénombre de ce couloir du sous-sol, seulement éclairé par de faibles torches, il se tenait devant elle, ombre parmi les ombres. Elle vit d'abord son sourire, qui était tout sauf rassurant. Et ses yeux, blocs de glaces qui la transpercèrent littéralement. Il resta silencieux quelques minutes, reprenant son souffle. Jane aperçut dans sa main droite la petite fiole de vin vide. Lorsqu'il parla, sa voix était grave, calme, presque inhumaine.
Tu es allée trop loin, cette fois-ci, Ewing »
Jane se força à se calmer, mais c'était extrêmement difficile, tant elle avait l'impression que les pupilles du Serpentard la clouaient sur place. Parler… c'était la seule solution.
Tu n'as pas aimé ma petite blague, Malefoy ? »
Le son de sa propre voix lui faisait du bien. Il tranchait avec le timbre métallique de Malefoy. Le sourire de celui-ci s'accentua, devenant presque… carnassier.
Nous n'avons pas le même sens de l'humour »
Dommage, tu étais très drôle en malade imaginaire ! répondit insolemment Jane.
Elle le vit serrer les poings. N'y allait-elle pas un peu fort ? Mais quelque chose en elle la poussait à le provoquer, encore et encore. C'était suicidaire, mais elle ne pouvait résister. Elle se sentait grisée par la rage qui perçait dans son regard.
Tu faisais moins la fière dans mon labyrinthe, Ewing »
Et toi tu étais moins pitoyable en hibou, Malefoy ! »
Après tout, elle avait sa baguette, elle pouvait s'en servir contre lui si jamais ça tournait mal. Elle était forte à ce jeu-là.
Ca t'amuse de jouer à la plus maligne ? »
Enormément »
Il gardait toujours son calme, mais elle voyait que ça ne durerait pas. Et curieusement, elle frissonnait agréablement rien qu'à la perspective de voir éclater sa colère. Colère qui ne tarderait plus, vu la force avec laquelle il serrait la bouteille de ce qu'il avait cru être de l'antidote.
Tu vas apprendre à connaître le vrai Drago Malefoy dit-il, d'un ton légèrement rauque Celui qui ne joue pas, celui qui déteste les gens qui se croient tout permis comme toi, celui… »
Celui que l'on appelle l'extraordinaire fouine bondissante ? le coupa-t-elle Pas besoin d'apprendre, on m'a déjà raconté. Ca fait quoi d'être transformé en animal ridicule ? Ou alors ça ne te change pas vraiment ? »
Presque au ralenti, elle le vit projeter violemment la fiole contre le sol. Le bruit de cristal brisé résonna fortement dans le couloir. Il avança vers Jane, piétinant au passage les morceaux brisés. Des courants de rage passaient sur son visage, mais Jane ne recula pas.
Comme dans un combat à mort, ne pas montrer de faiblesse à l'adversaire.
Il y eut quelques instants de silence, chacun jaugeant l'adversaire, dans cette joute oratoire, qui pouvait à chaque instant dégénérer. Qui allait dégénérer… Ce fut lui qui reprit la parole en premier :
Pourquoi m'as-tu obligé à faire ça, Ewing ? »
A faire quoi ? répondit-elle sèchement.
A m'excuser cracha-t-il, les mots résonant comme une insulte dans sa bouche.
Je ne t'ai pas obligé dit-elle, avec un brin de mauvaise foi totalement assumée.
Cela eut pour effet inattendu de détendre un peu l'atmosphère. Elle vit un léger changement dans les yeux de Malefoy. Et sa voix, lorsqu'il lui répondit, était beaucoup plus vivante.
Tu joues encore la comédie, Ewing. Je dois avouer que tu es une bonne actrice. »
Mais Jane n'était pas dupe une seule seconde. Il était dangereux, terriblement dangereux.
C'est que tu es facile à berner, Malefoy »
Il plissa les yeux et souleva le menton fièrement.
Ca te plait de me défier, n'est-ce pas ? Tu te sens importante, tu as l'impression d'exister »
Ce fut comme s'il l'avait giflée. Comment osait-il dire une chose pareille ? Il se donnait le droit de l'analyser, alors qu'il ne connaissait absolument rien d'elle ! Il n'était qu'un gosse de riche prétentieux ! Elle choisit de ne pas répondre, ce qui ne plut pas au Serpentard.
Tu as perdu ta langue ? A moins que mes paroles n'aient touché un point sensible ? »
La ferme, Malefoy ! »
Que viens-tu de dire ? dit-il d'un ton menaçant
Je t'ai dis de la fermer ! Tu ne me connais pas ! »
Il s'approcha un peu plus d'elle, lentement. Ses yeux de serpent étaient de plus en plus proches, menaçants. Jane recula de mauvaise grâce, refusant d'entrer en contact avec le jeune homme. Mais elle ne put aller bien loin. Son dos se heurta au mur de pierres humides du couloir. Heureusement, Malefoy parut renoncer à l'intimider comme cela et choisit de parcourir le couloir de long en large, en parlant.
Tu ne m'as toujours pas répondu, Ewing. Pourquoi m'as-tu obligé à m'excuser ? Pour le plaisir de me ridiculiser ? »
Un peu étonnée qu'il n'ait pas plus réagi, Jane était néanmoins soulagée de ne plus avoir à supporter la pression de son regard. Toujours collée contre le mur, elle suivait des yeux les allées et venues du Serpentard, consciente qu'il agissait en parfait maître de la situation. Elle se sentit obligée de répondre, même si elle savait qu'il ne comprendrait pas.
Cette compétition ne concerne que nous deux. C'est moi qui t'ai défié, je suis la seule que tu dois viser… »
Jalouse ? la coupa-t-il
Ne dis pas n'importe quoi… Ron ne devait pas être pris là-dedans. »
Le sort de Weasley est-il à ce point important pour toi ? dit-il ironique.
A son ton, elle voyait parfaitement où il voulait en venir, aussi répliqua-t-elle vertement :
Idiot de Serpentard ! Evidemment, tu ne peux pas comprendre ! Pour toi, tout n'est que cupidité, trahisons et coucheries ! La notion d'amitié t'est étrangère ! »
Toi non plus tu ne me connais pas, Ewing. »
Pas besoin de te connaître pour savoir ça ! »
Bien sûr, je suis un Serpentard, donc je suis méprisable ? »
Elle était abasourdie qu'il soit aussi lent à comprendre.
C'est toute ta personnalité qui est méprisable. »
Il s'arrêta et se tourna vers elle. Elle fut de nouveau happée par ses yeux brillants. Il eut un sourire, plus malicieux que méchant :
Au moins, tu es honnête ! »
Elle ne trouva rien à répondre, trop occupée qu'elle était à essayer de calmer son rythme cardiaque, qui s'était stupidement accéléré à ce sourire. Dans sa tête, une petite voix se mit à parler.
Voyons, qu'est-ce qui te prend, idiote ! Ressaisis-toi !
Malefoy se rapprocha de nouveau, et vint se planter juste en face d'elle. Troublée, Jane ne savait pas quoi faire. Elle n'aimait pas du tout la lueur qu'il avait dans les yeux.
Repousse-le ! Dégage-toi de là !
Mais elle ne pouvait pas. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était parler.
En réalité… si j'ai fait ça… c'est parce que c'est bientôt Noël et… je pense qu'en cette période… tout le monde a droit au pardon »
Elle venait d'inventer cette excuse bidon, bien sûr, et elle vit qu'il l'avait tout de suite compris.
Noël… fit-il en levant un sourcil ironique Tu n'as rien trouvé de mieux ? »
Non »
Que pouvait-elle dire de plus ?
Mentir et jouer la comédie… Bel exemple pour les Gryffondors »
Il avait l'air presque amusé, à présent. Comme s'il jouait avec elle. Jane se sentit encore plus troublée. Sa joue gauche était en contact avec la manche de la robe de sorcier de Malefoy. Et à chaque fois qu'il inspirait ou expirait, l'étoffe bougeait le long de son visage. Le tissu légèrement rêche commençait à lui irriter la peau, mais pour rien au monde elle n'aurait déplacé la tête, tant cela l'électrisait.
Réveille-toi ! C'est Drago Malefoy ! Celui que tu détestes ! Tu as oublié que tu le haïssais ? Que sa simple vue te donnait envie de vomir ?
Mais la voix dans sa tête était si lointaine… Par contre, l'odeur du jeune homme était bien présente. Ce n'était pas un parfum, c'était sa peau qui sentait si bon elle n'avait jamais été aussi proche de lui.
C'est alors qu'elle comprit ce qu'il avait l'intention de faire. Ou peut-être le savait-elle depuis le début ? Il allait l'embrasser, et elle ne ferait rien pour l'en empêcher. Elle en était incapable. Sa conscience avait beau hurler, elle ne pouvait pas.
Il m'a ensorcelée… Exactement comme ce jour où il m'a enfermée dans son labyrinthe… Je suis prisonnière.
Elle n'avait pas entendu d'incantation, mais elle en était sûre, ce ne pouvait être qu'un sort ! Et Malefoy s'approchait, toujours plus près. Elle sentait son souffle chaud sur son visage. Chaque respiration la faisait frémir. Il semblait avoir compris qu'elle ne pouvait pas se défendre et il prenait tout son temps pour l'admirer, elle, la proie prise dans ses filets. Il se délectait du moment.
Je ne peux pas le repousser ! Il me tient en son pouvoir !
Elle ne voyait que ses yeux, se rapprochant lentement, en contact permanent avec les siens.
C'est alors que leurs lèvres se touchèrent.
Ce fut comme un déferlement dans l'esprit de Jane. Une image apparut, surpassant toutes les autres Anna… Du sang… du sang partout… Et Anna qui la regardait avec un air accusateur… Ses poignets… Ses poignets et ces horribles marques…
Jane retrouva instantanément toutes ses facultés. D'un geste de la main, elle repoussa violemment Malefoy, qui atterrit cinq mètres plus loin, complètement hébété. Elle tremblait de tous ses membres et s'appuya péniblement contre le mur pour rester debout.
Malefoy se releva tant bien que mal, et lui lança un regard mi-interrogatif, mi-furieux.
Tu fais de la magie sans baguette ? »
Il paraissait abasourdi d'avoir été repoussé avec tant de violence, par le peu de magie accidentelle que Jane possédait. Elle ne contrôlait pas du tout ces accès de puissance magique. La plupart du temps, de fortes émotions provoquaient chez elle des effets secondaires comme des verres éclatés ou du bois fondu. Rien de bien dangereux. Et c'était parfois pratique, comme ce soir, où cette magie (fort justement nommée accidentelle lui avait permis de repousser Malefoy. Jane décida de tirer parti de cet avantage sur le Serpentard :
Je suis assez douée dans ce domaine, en effet. Gare à toi si tu t'avises de recommencer à m'ensorceler pour assouvir tes bas instincts, tu risques de fêter Noël à Sainte-Mangouste ! »
Le préfet haussa légèrement le sourcil droit, mais ne répondit pas. Il lui tourna brusquement le dos et s'éloigna rapidement. Arrivé à l'extrémité du couloir, il s'adressa à elle d'un ton hautain :
Sache que chez les Malefoy, on ne fête jamais Noël… et pour ta gouverne, je ne t'ai pas jeté de sort »
X$X$X$X
Toc toc toc
Entrez dit Drago d'une voix lointaine.
Un elfe de maison fit son entrée dans la chambre. Il était petit, malingre, et ses gros yeux globuleux ne reflétaient rien de particulier. En un mot, le serviteur parfait soumis, affable et totalement inintéressant. Lucius Malefoy avait personnellement veillé à ce que tous les elfes à son service soient dénués de tout sentiment de rébellion. Ils ne portaient d'ailleurs pas de nom, comme pour les dépersonnaliser un peu plus. Après l'épisode de la trahison de Dobby, Drago ne pouvait qu'être d'accord avec son père.
L'elfe portait un petit plateau en argent sur lequel était posé une lettre.
Maître, un hibou vient d'apporter cela pour vous »
Drago fronça les sourcils, surpris. Qui pouvait bien lui écrire, justement aujourd'hui ? Tous ses amis savaient bien que ce 25 décembre n'était absolument pas synonyme de fête au Manoir Malefoy ! Lucius avait décrété que Noël était une fête destinée aux niais, une célébration de cette idiotie traditionnelle que l'on appelle l'amour familial ». Drago avait vécu toute son enfance sans voir une seule guirlande, ni un seul sapin. A son arrivée à Poudlard, il avait découvert toutes ses choses associées à Noël les cartes, les décorations, les cadeaux… Il avait été terriblement frustré de devoir rentrer au Manoir, tandis que même Potter l'orphelin profitait des cookies et de la fête à Poudlard. Alors, il avait tout simplement décrété que la fête de Noël n'avait pas sa place dans sa vie, et avait imposé la même idée à tous ses amis. Bien fou le Serpentard qui s'aviserait de lui envoyer une carte de vœux. Il voulut en savoir plus :
D'où venait ce hibou, elfe ? »
Je ne sais pas, Monsieur »
Comment était-il ? »
Noir, Monsieur, avec une tache blanche autour de l'œil droit »
Elle…
Drago sentit ses poils se hérisser. L'elfe lui tendit le plateau et Drago prit précautionneusement la lettre, comme si elle allait lui brûler les doigts.
Merci fit-il distraitement.
Monsieur ? couina l'elfe, ses grands yeux stupidement interrogatifs tournés vers lui.
Drago se rendit compte qu'il venait d'être poli envers un serviteur. Inacceptable. Si son père avait été présent, il aurait sans nul doute corrigé Drago comme il se devait.
Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça, imbécile ? Allez, dégage avant que je ne m'énerve ! »
L'elfe sortit précipitamment, se confondant en excuses. Drago contempla longuement la lettre, debout au milieu de la pièce.
Drago Malefoy
Manoir Malefoy
Wiltshire
L'écriture était fine et régulière, presque une poésie à elle toute seule.
Son écriture…
Que pouvait-elle bien lui vouloir ? Pas du bien, c'était sûr. Il se souvenait encore de son regard lorsqu'elle l'avait repoussé. A ce moment-là, il avait compris deux choses. Primo, elle le haïssait. Secundo, cette haine allait bien au-delà de leur compétition de sortilèges, bien au-delà de leurs échanges acides.
Pour la millième fois au moins, il se reprocha de l'avoir encore sous-estimée. Il avait cru qu'en jouant au prédateur, il pourrait la dominer. C'était une technique extrêmement efficace avec les filles. Mais pas avec celle-là. Il avait pensé pouvoir la soumettre en la séduisant, il en avait été pour ses frais. Pourtant, au début, ça avait eu l'air de fonctionner. Il l'avait déstabilisée, avait joué de son regard, de son charisme et de sa voix. Il l'avait vu dans ses yeux elle était troublée et, mieux encore, elle le désirait. Il s'était d'ailleurs arrêté un moment sur ce visage si délicieusement offert. Et il avait cru la partie gagnée, toutes les résistances annihilées. Il avait tort. A la seconde où il s'était emparé, avide, de sa bouche, il avait perçu un changement en elle. L'instant d'après, il était violement rejeté par une puissance dont il n'avait pas idée.
Et ce regard, chargé de haine… Jamais il n'avait vu autant de colère chez quelqu'un. De plus, elle pensait qu'il l'avait ensorcelée… Cette idiote n'avait même pas réalisé qu'elle avait désiré ce baiser autant que lui.
Il secoua la tête. Le pire dans toute cette histoire, c'était que non seulement elle avait une fois de plus montré sa supériorité sur lui en l'envoyant valdinguer loin d'elle sans utiliser de baguette, mais surtout que ce n'était pas ça qui le dérangeait. Après maintes réflexions et remises en question, il devait s'avouer que ce qui l'embêtait le plus, c'était qu'elle l'ait repoussé. Il imaginait sans peine ce qui aurait pu suivre ce baiser et sentait le désir envahir son corps à chaque fois qu'il y pensait.
Drago secoua une nouvelle fois la tête. Ewing le haïssait, il avait peu de chances de l'amener un jour dans son lit. Dommage… Il regarda une nouvelle fois l'enveloppe, puis la posa négligemment sur sa table de nuit. Son contenu était sans doute fort désagréable, c'est pourquoi il refusait de l'ouvrir.
D'un geste las, il tourna le bouton de sa radio(le seul appareil d'origine moldue autorisé dans le Manoir à la recherche d'un programme susceptible de lui changer les idées. La plupart des stations diffusaient les chants de Noël écoeurant. Drago pouvait capter les émissions destinées aux sorciers aussi bien que celles destinées aux moldus, et ce dans le monde entier. Il tomba enfin sur une station diffusant autre chose que Petit papa Noël ou Douce nuit ». Songeur, il se laissa tomber sur son lit, bercé par la voix mélodieuse d'une chanteuse, tandis que la musique métal le faisait vibrer. Il adorait ce style de musique, pur et parfois violent.
L'une des paroles attira son attention"My fate is horror and doom"
Le destin de Drago était effectivement rempli d'horreurs et de ruines il était destiné à être mangemort, à détruire de nombreuses existences et à commettre nombre d'atrocités. Parfois, cette pensée le déprimait au plus haut point. Il soupira et éteignit la radio. Même la musique ne chassait plus ses idées noires.
Le silence devint vite pesant. Le Manoir entier était vide, à l'exception des elfes qui ne quittaient pas leurs cuisines, et de Drago. Son père n'avait pas donné de nouvelles depuis deux semaines, et sa mère était sans nul doute partie rejoindre l'un de ses amants, histoire de passer Noël au chaud. De mauvaise grâce, il tourna la tête vers l'enveloppe posée sur sa table de nuit.
Oh, au diable les hésitations !
Il l'attrapa et la décacheta d'un geste assuré. Elle ne contenait qu'un petit feuillet, écrit de la même écriture élégante que sur l'enveloppe, avec une phrase pour le moins énigmatique :
Tout le monde a le droit de fêter Noël
Drago ne comprenait pas du tout où elle voulait en venir. Ce n'est que lorsqu'il regarda autour de lui qu'il eut l'explication sa chambre s'était soudainement transformée ! Dans un coin, il y avait un énorme sapin de Noël brillant de mille feux. Des guirlandes s'étendaient d'un mur à l'autre et il flottait même une délicieuse odeur de pudding. Drago se serait cru à Poudlard.
Sans s'en rendre compte, un sourire s'étira sur son visage. Il savait que ce n'était qu'un sortilège, une illusion, mais pour la première fois de sa vie, il aimait cette pièce. Il leva les yeux et vit, au lieu du plafond habituel, de gros nuages et de la neige qui tombait abondamment, sans toutefois atteindre le sol. Ewing avait reproduit l'enchantement du plafond de la Grande Salle de Poudlard. Pour le coup, il dut s'asseoir, tant il était ébahi. Elle ne semblait avoir aucune limite. Malgré le fait qu'elle le haïssait, elle tenait encore à lui prouver qu'elle était très douée.
« Tout le monde a le droit de fêter Noël »… Après tout ce qui s'était passé, elle lui montrait que rien n'avait changé, qu'ils étaient encore en compétition. Elle appliquait seulement la trêve de Noël à la lettre, en lui offrant le plus beau des cadeaux…
Mais pourquoi me déteste-t-elle ? maugréa-t-il.
X$X
La boîte était prête, la lettre également. Il la relut une dernière fois, avant de la plier et de la mettre dans le paquet.
Même à Noël, la méfiance est de mise.
Il contempla encore le collier. Il avait appartenu à sa grand-mère… bref, un souvenir sans importance. Dans sa famille, on n'était pas sentimental. Drago l'avait retrouvé dans le grenier, en compagnie d'autres breloques inutiles. Le pendentif était en diamant et représentait un petit dragon, toutes griffes dehors. Il n'était pas plus grand qu'un ongle, mais la précision de la sculpture était époustouflante. C'était le genre de choses que sa mère ne pouvait pas apprécier. La chaîne en argent était fine, parfait pour une jeune fille.
Envoûter l'objet lui avait pris trois jours. Heureusement, il avait de nombreux livres à sa disposition au Manoir.
Et aujourd'hui, il allait lui envoyer. Ce cadeau avait une double signification, comme le soulignait sa lettre. Il savait qu'elle comprendrait. Il espérait juste que le dragon ne l'amoche pas trop…
X$X
Le retour à Poudlard fut quelconque.
Il ne la vit qu'après le repas du soir. Elle discutait avec deux Poufsouffles et avait l'air de bien s'amuser. Il remarqua que son bras gauche était marqué d'une longue estafilade.
« Les griffes de dragon, ça ne pardonne pas pensa-t-il en souriant.
Lorsqu'elle se tourna vers lui, il constata avec satisfaction qu'elle portait son collier. Décidemment, il avait bien choisi il lui allait à ravir…
Voilà, merci de m'avoir lue jusqu'ici, prochain chapitre très vite, j'espère ! N'oubliez pas de reviewer !
Loufoca
