Salut tout le monde !
Et voilà, je reviens avec un nouveau chapitre ! Pour ce chapitre, j'ai essayé une nouvelle technique de narration : vous montrer la même scène sous deux points de vue différents. En fait, je n'arrivais pas à choisir quel point de vue adopter, celui de Jane ou celui de Drago, alors j'ai trouvé plus commode d'écrire les deux !
Résumé des chapitres précédents : Drago a essayé d'embrasser Jane pour la soumettre, mais celle-ci l'a violemment repoussé en utilisant de la magie accidentelle. A Noël, Jane a offert à Drago le plus beau cadeau qu'il pouvait rêver : une ambiance de fête. En retour, Drago a offert à Jane un collier avec un pendentif ensorcelé en forme de dragon, qui a blessé légèrement Jane.
Disclaimer : Vous le savez tous, rien ne m'appartient, tout est à J.K. Rowling, sauf bien évidemment Jane que je ne laisserais à personne, na ! Et le groupe Keane continue de m'inspirer jour après jour, avec sa chanson « Somewhere Only We Know » (d'ailleurs, si vous voulez un aperçu de la clairière dont je parle dans ce chapitre, et dans les suivants, jetez un œil sur le clip de cette chanson !)
Remerciements : Comme d'habitude, plein de bisous à ma Lupinette pour ses corrections attentives et ses avis toujours aussi pertinents !
Réponses aux reviews :
Corail Zaarea : Hé bien ce chapitre m'avais pris de nombreuses heures, j'ai arrêté de compter lol. Tu as totalement raison, Drago n'a pas compris ce qui s'est passé dans l'esprit de Jane, même s'il commence doucement à percevoir certaines choses (comme tu le verras à la fin de ce chapitre). Alors comme ça tu aimes Within Temptation ? J'adore aussi ce groupe, que j'ai découvert il y a quelques mois (hé oui, j'étais une vraie inculte lol) ! Merci beaucoup pour tes encouragements, bizzz et j'espère que tu vas aimer la suite !
Paprika Star : Merci beaucoup pour ta review ! Pour la scène des cadeaux, elle est apparue très vie dans mon esprit quand je faisais la construction de cette fic et elle ne m'a plus quittée ! Contente que ça te plaise, j'espère que la suite te plaira autant !
Fifi : Merci pour tes compliments, ça me fait très plaisir ! Juste une rectification : j'ai choisi de ne pas détailler la scène avec le dragon, je laisse juste deviner que Jane a réussi a combattre le sortilège de Malefoy, et a juste été un peu blessée... J'ai fait ça pour avancer un peu dans l'histoire. Pour leur correspondance : ces phrases me sont tombées dessus par hasard, mais je trouve qu'elles expriment beaucoup en peu de mots, ce qui résume bien le caractère des deux persos ;)
Harana : Héhé le bisou lol ! Je vois que tu as apprécié la scène ;))) Ce chapitre 9 était une charnière entre deux parties de l'histoire, là où leur animosité, leurs sentiments et leurs pensées se mélangent, c'est pour ça qu'il a été dur à écrire. Une petite remarque : tu dois confondre les prénoms Jane et Julia (de la superbe fic de Lupin, que je conseille à tt le monde lol). Et pour tes questions : eh bien, tu verras ! Ah oui, dernière chose : je sais, je dois encore corriger les chapitres que tu m'as envoyé il y a très longtemps… je suis vraiment confuse, j'avais totalement oublié ces chapitres, tu m'en vois profondément désolée. Je vais les corriger dès que je pourrai, j'espère qu'il n'est pas trop tard ? Gros bisous à toi !
Melinda Black : Waa merci beaucoup pour tes compliments ça me va droit au cœur ! Vraiment, je suis contente que tu trouves que j'ai de l'imagination, ça me fait super plaisir (d'autant plus que pour ma première fic, qqn avait un peu critiqué mon manque d'imagination, c'est donc ce que j'essaie d'améliorer chaque jour !) J'espère que tu vas aimer la suite !
Severia Dousbrune : Oui, ce chapitre marquait un certain changement dans leurs relations. C'est bien entendu assez compliqué entre eux, d'autant plus qu'ils ne savent pas eux-mêmes ce qu'ils veulent (tu le verras par la suite). Si tu aimes la complication, je crois que tu seras servie dans les prochains chapitres ! Merci beaucoup pour tes reviews toujours aussi encourageantes et fidèles ! Bizzz bonne lecture !
Voilà, j'espère que ce chapitre vous plaira ! Faites-moi part de votre avis, please, j'adore tellement les reviews !
Un havre de paix
Chapitre 10 : Un artiste ?
- « Spero Patronum ! » cria Jane.
Il ne se passa strictement rien. Pas de volutes de fumée, ni de filaments argentés, encore moins d'apparition d'un Patronus formé. Rien. Et ça faisait des semaines que cela durait, des semaines qu'elle s'acharnait, encore et encore. Depuis la rentrée de janvier, elle s'entraînait sans relâche à ce sort de défense. On était maintenant en mars, et elle piétinait toujours.
Le sortilège du Patronus était l'un des plus durs qu'elle ait eu à étudier en Défense contre les Forces du Mal. Le professeur Funestar était pourtant catégorique : tous ses élèves devaient pouvoir le réaliser pour réussir son examen. Jane était la seule de sa classe à ne pas pouvoir l'accomplir. Elle se sentait médiocre, incapable. Hermione avait bien tenté de la rassurer, lui avait proposé de l'aide, mais sans résultat. Justin Finch-Fletchey, un Poufsouffle très sympathique dont elle avait fait connaissance pendant les vacances de Noël, lui avait proposé de s'entraîner avec lui. Mais elle avait décliné l'offre, un peu honteuse d'être la plus mauvaise en Défense contre les Forces du Mal et que tout le monde le sache.
Alors, elle avait cherché un endroit où s'exercer, seule, loin de tout. La Forêt Interdite était le lieu rêvé : à l'écart des sentiers, non loin du lac, elle avait déniché une clairière méconnue de tous. C'était Malefoy qui lui avait donné cette idée. Lorsqu'il l'avait enfermée dans son labyrinthe mental quelques mois auparavant, il l'avait attirée dans la Forêt et personne n'était venu les déranger. Jane en avait conclu que la Forêt était un endroit sûr pour s'entraîner. Là, elle pourrait être tranquille. Elle ferait face à tout ce qui l'empêchait de réaliser ce sortilège. Car elle savait très bien ce qui la bloquait : encore et toujours le même poids, la même culpabilité. Comment trouver un souvenir heureux lorsqu'on se sent coupable d'être encore en vie ? Jane savait qu'elle n'avait pas droit au bonheur, que ses souvenirs n'étaient pas mérités. Cela n'avait jamais été aussi lourd que maintenant.
De rage, elle pointa sa baguette encore une fois devant elle et hurla :
- « SPERO PATRONUM ! »
- « Tu n'y arriveras jamais comme ça » dit une voix surgie de nulle part.
Elle se retourna vivement et sentit son cœur faire un saut acrobatique.
Malefoy…
Instinctivement, elle porta la main à son cou où pendait en permanence le petit dragon en diamant qu'il lui avait offert pour Noël. Ce présent avait d'ailleurs bien failli la tuer, mais elle s'était heureusement méfiée de ce pendentif, grâce à la lettre qui accompagnait le cadeau. Depuis la rentrée, leur compétition avait repris et ils avaient tous les deux marqué des points. Malefoy l'avait fait planer pendant deux heures au plafond de la Grande Salle, sans qu'aucun professeur ne puisse l'en faire descendre. Ils avaient été obligés d'attendre que l'enchantement se termine, et Jane avait subi un interrogatoire serré de la part de Dumbledore. La jeune fille n'avait bien entendu pas dénoncé le Serpentard ; elle s'était vengée toute seule. Pendant une journée, Malefoy avait été contraint de ne proférer que des paroles agréables. A chaque fois qu'il voulait insulter quelqu'un, c'était un compliment qui sortait de sa bouche. Ainsi, Harry avait été qualifié de « courageux et noble survivant » et Hermione de « jolie et intelligente jeune fille ». A en mourir de rire ! Depuis, il avait contre-attaqué en transformant Jane en une repoussante Mandragore. Un véritable calvaire.
- « Malefoy ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? »
- « Je pourrais te poser la même question »
Il semblait étonné de la trouver là, mais affichait toujours son horrible petit sourire supérieur. Quel être agaçant ! Mais aujourd'hui, elle avait mieux à faire que de l'écouter.
- « Ecoute, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis occupée, alors vas-t-en ! »
- « Bien sûr que si, je l'ai remarqué, on entend tes cris dans un rayon de dix kilomètres ! Ça me déconcentre, figure-toi ! »
Elle ricana :
- « Ça te déconcentre pour quoi ? Tu ne peux plus préparer tes insultes contre Hermione ? A moins que tes sortilèges destinés aux petits Gryffondors aient besoin d'amélioration ? Ou… »
Il leva le bras pour la faire taire mais elle fit semblant de ne pas le remarquer. S'il y avait quelque chose qu'elle adorait par-dessus tout, c'était de se moquer de lui pour le faire sortir de ses gonds. Elle ne s'en privait d'ailleurs pas, à chaque fois qu'ils se retrouvaient seuls.
- « Ou alors tu essaies de trouver le moyen de saboter le balai de Harry pour gagner la Coupe de Quidditch ? Ou… »
- « Ça suffit ! » dit-il d'un ton brusque.
Elle avait gagné, elle l'avait énervé. Mais il commençait visiblement à en avoir l'habitude, car il se reprit très rapidement.
- « Si tu veux vraiment savoir ce que je fais, suis-moi » dit-il, avec une pointe de malice qui n'échappa pas à Jane.
- « Tu me prends vraiment pour une nouille, ou quoi ? Je ne suis pas stupide à ce point-là ! » dit-elle, avec agacement.
- « Ce n'est pas un piège, si c'est ce que tu crois. Et puis je te rappelle que c'est à ton tour de jouer. Donc tu ne crains rien. Du reste, tu fais ce que tu veux, moi je m'en vais. »
Il avait raison, selon leurs règles, il ne pouvait rien lui faire. Depuis qu'il l'avait transformée en Mandragore, elle cherchait un sortilège susceptible de faire mieux. Ses entraînements pour le Patronus avaient d'ailleurs un peu retardé ses recherches. Jane était curieuse de savoir ce que Malefoy faisait seul dans la Forêt. Elle décida donc de le suivre, en gardant toutefois sa baguette à portée de main.
Elle déboucha dans une autre clairière, plus isolée encore, mais donnant directement sur le lac. Cette clairière-ci était beaucoup plus belle et agréable que le lieu qu'ils venaient de quitter. Elle marqua un temps d'arrêt : elle était déjà venue dans cet endroit. C'était ici que Malefoy l'avait attirée dans le piège de son labyrinthe. Cette trouée entre les arbres était tellement reculée que Jane n'était pas parvenue à la retrouver pour ses entraînements ; elle avait dû se contenter d'un endroit moins à l'écart. Les arbres étaient vieux, certains plongeaient leurs racines directement dans le lac. Au centre de l'espace dégagé se trouvait un chêne, beaucoup plus vieux que tous les autres, et beaucoup plus grand aussi : sa cime pointait avec arrogance vers le ciel. Malefoy s'assit sur un tabouret face au lac. Devant lui se trouvait un chevalet.
Il peint !
Elle n'en croyait pas ses yeux. Pourtant, elle devait se rendre à l'évidence : une peinture se trouvait devant lui, représentant le lac et les arbres. Elle ne pouvait en apercevoir qu'une partie de là où elle se trouvait, mais ce qu'elle voyait était la reproduction fidèle du paysage.
Malefoy saisit un pinceau, trempa légèrement la pointe dans le noir sur sa palette, essuya le trop-plein de peinture sur un chiffon, et entreprit de rajouter un peu d'ombre en dessous d'un saule pleureur. Il ne disait rien, mais elle l'entendait respirer profondément. S'approchant un peu, elle observa attentivement chacun de ses mouvements, la course du pinceau sur la toile, ses doigts fins et graciles dirigeant avec dextérité tel ou tel trait de noir, sa nuque légèrement courbée sur le côté, preuve de sa concentration. Elle pouvait voir la peinture en entier, à présent, et ce n'était pas seulement une reproduction exacte, comme une photographie de moldu. Non, c'était plus que ça. Cela avait une âme : le tableau était comme habité par la vie. Jane ne put murmurer qu'une chose :
- « C'est… parfait »
Elle avait l'impression de ne jamais avoir été aussi sincère de sa vie, tant la peinture était la perfection incarnée. Malefoy reposa doucement son pinceau sur le chevalet. Elle ne pouvait pas voir son visage, mais elle sentait qu'il était touché.
Comment un être aussi abject et détestable pouvait-il réaliser d'aussi belles choses ? En détaillant ce tableau, Jane avait l'impression de découvrir un autre Drago Malefoy. Elle ne savait pas qu'il peignait si bien… ni même qu'il peignait tout court !
- « Tu peins depuis longtemps ? » questionna-t-elle au bout d'un moment.
- « Euh… oui… depuis tout petit. Ma grand-mère était une artiste. C'est elle qui m'a appris. »
Sa grand-mère était une artiste… Nul doute qu'il avait hérité de son talent. Jane s'en voulait maintenant de l'avoir déconcentré.
- « Désolée, pour tantôt. Je ne te dérangerai plus, tu… »
- « Si tu as besoin de t'entraîner » la coupa-t-il « cet endroit est le meilleur. J'ai fini ce tableau, j'irai peindre ailleurs. Je voulais commencer cet arbre-là… » Il désigna l'énorme chêne au moins deux fois centenaire au milieu de la clairière « … mais je ferai ça plus tard. »
- « Non ! » dit Jane « J'irai m'entraîner ailleurs. De toute façon, c'est peine perdue, je n'y arriverai jamais, alors ça ne sert à rien »
Elle n'en revenait pas de parler à Malefoy de cette façon, mais elle savait qu'elle avait raison. Décidément, son sens de la justice s'était beaucoup trop développé depuis l'an passé ! Elle tourna les talons, mais fut arrêté dans son élan :
- « Attends ! » dit Malefoy « Maintenant que tu connais cet endroit et ce que j'y fais, tu pourrais essayer de me piéger ici. Alors, voilà ce que je te propose : un pacte. Cet endroit, et uniquement celui-ci, sera un terrain neutre. Nous en avons tous les deux besoin, alors interdiction de combattre ici. »
Sans qu'elle ne sache pourquoi, cela rappela à Jane une partie du discours de Dumbledore, au tout début de l'année : « … et en cette période troublée, il revient à chacun de trouver son propre havre de paix, où règnera le calme et la réflexion. Dans cet endroit, avec les gens que vous aimez, la guerre ne pourra vous atteindre »
- « Un havre de paix ? » dit Jane, dubitative.
Malefoy leva un sourcil, sans doute surpris par l'expression qu'elle avait utilisée, mais répondit en lui tendant la main :
- « Exactement. Alors, tu marches ? »
Elle hésita un instant. Elle avait besoin d'un endroit pour s'entraîner, c'était un fait. Mais de là à conclure un pacte avec Drago Malefoy ! Elle se décida soudainement et lui serra la main, non sans se dire que ça allait changer pas mal de choses.
Il eut un air bizarre, puis détourna le regard et dit :
- « Tu sais, pour le Patronus, rien ne sert de s'énerver. Il faut juste arriver à mettre de côté ce qui t'empêche d'être heureuse… »
X$X$X$X
- « Spero Patronum ! »
Drago releva la tête. Qui pouvait bien lancer un sortilège ici ? Le bruit semblait venir d'un peu plus loin dans la Forêt. Il décida d'aller voir ce qui était à l'origine de ce cri.
Arrivé dans une autre clairière, plus petite, il vit la personne qu'il s'attendait le moins à trouver dans ces lieux : Jane Ewing. Il s'immobilisa, se demandant comment réagir. Il comprit rapidement qu'elle n'était pas venue là pour le piéger, car elle ne l'avait même pas vu. Elle était en train de se concentrer, sûrement pour le Patronus qu'elle tentait de créer. Drago avait remarqué qu'elle n'avait pas réussi à en faire apparaître un seul depuis que Funestar leur avait enseigné le sortilège.
La main d'Ewing se crispa légèrement sur sa baguette, puis elle la pointa devant elle et hurla encore une fois :
- « SPERO PATRONUM ! »
Sans résultat.
- « Tu n'y arriveras jamais comme ça « ne put s'empêcher de dire Drago.
- « Malefoy ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? »
- « Je pourrais te poser la même question »
Il n'avait pas envie de lui expliquer qu'il peignait. Il ne l'avait jamais dit à personne à Poudlard. Ses amis n'auraient pas compris qu'il s'adonne à un passe-temps moldu. Mais pour lui, c'était bien plus qu'un vulgaire passe-temps.
- « Ecoute, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis occupée, alors vas-t-en ! »
Elle était mignonne quand elle s'énervait. Il culpabilisait un peu de l'avoir transformée en une hideuse Mandragore ; il aurait pu choisir une plante plus jolie. Mais pour le caractère, il avait mis dans le mille !
- « Bien sûr que si, je l'ai remarqué, on entend tes cris dans un rayon de dix kilomètres ! Ça me déconcentre, figure-toi ! »
Il n'aurait pas dû dire ça. Elle s'engouffra tout de suite dans la brèche :
- « Ça te déconcentre pour quoi ? Tu ne peux plus préparer tes insultes contre Hermione ? A moins que… »
Il n'entendit même pas la suite. Cette fille avait le don de trouver exactement les mots pour l'énerver. Il voulut l'arrêter, mais elle n'en fit rien et continua sur sa lancée.
- « Ça suffit ! » dit-il finalement.
Il allait devoir lui montrer, ne serait-ce que pour avoir la paix. Contre toute attente, cette perspective n'était pas si désagréable que ça, même si mis à part sa grand-mère maternelle avant sa mort, personne n'avait jamais vu ses toiles. Son père considérait cette activité comme avilissante et dégradante pour un noble de son rang. Et sa mère avait de plus en plus tendance à ne pas émettre d'opinion sur quoi que ce soit. Personne ne pouvait comprendre le bien-être, la grâce qui le touchaient quand il peignait. Sa grand-mère était décédée juste avant que Drago ne rentre à Poudlard. Depuis, ses peintures étaient restées secrètes.
- « Si tu veux vraiment savoir ce que je fais, suis-moi » fit-il, en essayant de cacher la mélancolie dans sa voix.
Elle répondit évidemment avec méfiance, mais il savait qu'en piquant sa curiosité, il la ferait venir.
- « … tu fais ce que tu veux, moi je m'en vais. »
Il tourna les talons, et prit le chemin du lac. Un coup d'œil en arrière lui permit de vérifier qu'elle le suivait bien. Ils débouchèrent bientôt dans sa clairière. Drago se dirigea vers son chevalet, sans un regard pour la Gryffondor. Remarquant que l'ombre d'un saule pleureur n'était pas assez accentuée, il entreprit d'en remettre. Il fut heureux de voir que ses doigts ne tremblaient pas.
Pourquoi tes doigts trembleraient-ils ?
Il sentait qu'elle épiait le moindre de ses gestes et à présent qu'elle s'était rapprochée, il pouvait humer son parfum, discrète odeur de vanille.
- « C'est… parfait »
Parfait ? Elle a bien dit parfait ?
Drago ne s'était pas attendu à ce qu'elle comprenne exactement sa peinture. Il pensait qu'elle aurait dit une banalité du genre « c'est beau », mais non. Elle avait saisi l'essence même de sa peinture, ce qu'il s'efforçait de faire passer dans chacun de ses tableaux : la perfection. Il s'était senti comme mis à nu, en dévoilant une partie si personnelle de lui-même. Mais elle avait compris, sans avoir besoin de paroles. Pour la première fois, Drago était touché par l'un de ses semblables. Une question le sortit de sa rêverie :
- « …depuis longtemps ? »
- « Euh… oui… depuis tout petit. Ma grand-mère était une artiste. C'est elle qui m'a appris. »
Et maintenant il lui parlait de sa grand-mère ! Il devait se surveiller, il avait trop tendance à se confier ces temps-ci ! Mais il était tellement facile de lui parler… facile et dangereux.
Quand la jeune fille parla de partir, il ne pensa plus qu'à une chose : la retenir. Quitte à ne plus peindre, quitte à conclure un pacte de paix pour ce lieu. Il la vit réfléchir, lui la main tendue, elle hésitant à la serrer. Finalement, elle accepta. Lorsque leurs doigts se touchèrent, il sentit sa peau le brûler. Le brûler de plaisir. Alors il sut que rien ne serait plus comme avant. Cette idée le troubla et lui fit détourner les yeux.
Pour masquer son trouble et peut-être aussi parce qu'il sentait confusément que les raisons pour lesquelles Ewing n'arrivait pas à faire apparaître un Patronus étaient proches de ses raisons de le détester, il dit :
- « Tu sais, pour le Patronus, rien ne sert de s'énerver. Il faut juste arriver à mettre de côté ce qui t'empêche d'être heureuse… »
« Et de m'aimer » ajouta-t-il en pensée.
Et voilà ! Vous voici enfin révélée l'origine du titre de ma fic. Qu'en avez-vous pensé ? Surpris ? Donnez-moi votre avis, ça m'aide beaucoup !
Loufoca
