Salut tout le monde !

Comme promis, voici le chapitre 13, et pas en retard ! Ce chapitre a été particulièrement difficile à écrire, c'est l'un de ceux que j'ai le plus modifié, réécrit et je ne compte plus le nombre de versions ! Bref, j'espère que vous allez l'aimer, vu qu'il m'a donné bcp de fil à retordre ! Il s'intitule « Deathday », mot que j'ai repris du tome 2 (l'anniversaire de mort de Nick Quasi-Sans-Tête).

Résumé des derniers chapitres : Excédé que Jane l'ignore, Drago décide de la brusquer en jouant le jeu dangereux de la séduction. Il parvient à la déstabiliser, pour ensuite la laisser choir. Mais Drago récolte aussi les reproches d'Orlane, qui finalement sort de sa vie, après lui avoir avoué qu'elle avait pitié de lui.

Disclaimer : Non, non, n'insistez pas, je vous assure que ce n'est pas moi qui ait inventé le monde de Harry Potter et en particulier Drago Malefoy. Vous devez tout ça à la talentueuse J.K. Rowling. Je ne possède que cette histoire et le personnage de Jane. Je dois aussi l'inspiration au groupe Keane, et la chanson Somewhere Only We Know.

Remerciements : Un grand merci à ma Lupinette qui corrige mes affreuses fautes (non décidément, j'ai du mal avec l'orthographe ces temps-ci lol)

Réponses aux reviews :

Severia Dousbrune : Hé hé oui j'ai voulu rajouter un peu de piquant à mon histoire, et avec Drago, il faut s'attendre à tout ! Néanmoins, mon histoire n'étant pas classée 'R', il n'y aura pas de lemon (je ne suis pas assez douée pour les écrire je pense). Bonne lecture !

Choups : Alors, pour les sentiments de Malefoy, je dois te dire que lui-même a du mal à y voir clair. Tout est assez compliqué dans sa tête car il n'a pas vraiment l'habitude que quelqu'un lui résiste comme Jane, ni que quelqu'un provoque en lui autant de sentiments contradictoires. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il trouve cette situation intéressante, assez en tous cas pour ne pas vouloir « que » le corps de Jane. En ce qui concerne les petites pointes d'humour : j'essaie quand même de ne pas écrire trop sombre, il faut un peu rire aussi dans la vie lol. Et pr le passé de Jane : hé hé oui je suis sadique ;) Bizz bonne lecture (tiens, il va falloir que je me mette à lire la fic dont tu parles dans ta review)

Paprika Star : Eh bien, si tu trouves que je ne suis pas sadique, alors ça va je peux continuer lol. Je ne pense pas que je ridiculise bcp Drago, mis à part dans mes premiers chapitres, mais tu reconnaîtras qu'il se venge bien ! Concernant sa cavalière pour le bal : tu vas avoir la réponse dans ce chapitre. Et tu as raison : Jane met du temps à s'en remettre de la scène du chp 12, d'ailleurs elle est furax, comme tu le verras ds ce chapitre. J'espère que tu aimeras ce chapitre ! Bizzz

Mélinda Black : Je vois avec plaisir que j'ai beaucoup de réactions sur l'attitude de Drago, et je pense exactement comme toi ! L'inconvénient des bouquins originaux, c'est qu'on voit tout du point de vue de Harry, ce qui fait qu'on en est réduits à imaginer ce que pourrait faire Drago. Et effectivement, je crois qu'il est capable de qqch comme ça, car on voit tt de suite que c'est quelqu'un qui aime contrôler. Quant à la fin : Drago avait besoin qu'on le remette un peu à sa place je crois. Bonne lecture pour ce chapitre !

Fifi : Tout d'abord, j'espère que tes vacances se sont bien passées ! Je vois avec plaisir que tu as aimé ces trois derniers chapitres ! Waaa quelle review longue, je vais essayer de répondre à tout lol. Qui est Grant : tu le verras dans ce chapitre, et ce n'est pas quelqu'un de très recommandable, crois moi ! Concernant Jane : je suis contente qu'elle te plaise, et tu découvriras son patronus dans le chapitre 15 ! Alors comme ça tu n'aimais pas Drago avant ? Eh bien moi non plus, car il est totalement insupportable… Mais bon, derrière la fouine, il y a quand même quelque chose de plus intéressant. Désolée de provoquer ces montagnes russes (et c'est pas fini lol) mais je crois que Drago est comme ça : ni bon, ni méchant, tout en failles et coupures, tellement nuancé qu'il est difficile à comprendre. Je te remercie vraiment beaucoup de tous tes compliments, ce sont des reviews comme la tienne qui m'encouragent à continuer ! Bonne lecture de ce chapitre 13 !

Pour tous mes lecteurs, deux petites remarques :

1. Le personnage d'Orlane a bel et bien tiré sa révérence dans le chapitre précédent. Je peux vous le dire maintenant : elle ne faisait pas partie de l'intrigue initiale, je l'ai rajoutée par la suite. Elle n'a pas vraiment un beau rôle auprès de Drago, alors sa dernière scène a été en quelque sorte une vengeance.

2. On m'a posé la question du patronus de Drago : comme je ne le mentionnerai pas dans cette fic, je peux vous dire comment je l'imagine. Je vois très bien Drago invoquer un patronus en forme de loup. Vous savez, ces gros loups blancs, avec tellement de dents qu'elles vous éblouissent lol. Le loup est un animal opportuniste et son seul but est de survivre. De plus, il est très intelligent… Bref, Drago tel que je l'imagine ! Bien sûr, ce n'est qu'une idée comme ça. Vous en dites quoi ? A votre avis, quel pourrait être le patronus de Drago ?

Voilà, je vous souhaite une bonne lecture, et n'oubliez pas de laisser une review !


Un havre de paix

Chapitre 13 : Deathday

Un cimetière, presque vide. Un vent froid et piquant, balayant la terre et les larmes. Un cercueil blanc, deux personnes se tenant par la main et un homme avec une pelle. Et à l'écart, une silhouette rongée par le remord, le chagrin et la culpabilité, si frêle que le vent pouvait à chaque instant l'emporter.

- « Jane, ça va ? » murmura Justin à son oreille.

Elle ouvrit les yeux et se retrouva dans la Grande Salle superbement décorée, au bras de son cavalier. Elle secoua la tête.

- « Oui, ne t'inquiète pas, ça va. »

Samedi 14 mai.

Cela faisait exactement un an qu'Anna était morte. Et curieusement, aujourd'hui, les seules images qui revenaient à la mémoire de Jane, ce n'était pas sa mort mais son enterrement. Et les parents d'Anna, contents que quelqu'un soit venu rendre un dernier hommage à leur fille. Si seulement ils avaient su… C'étaient des moldus, ils n'auraient pas pu comprendre.

La semaine précédente, Jane avait reçu une lettre : une invitation à une cérémonie du souvenir « en présence de tous les amis d'Anna », ce qui signifiait que Jane serait seule. Dire que les Hellens la considéraient comme une amie de leur fille ! Elle avait refusé l'invitation, ne pouvant pas supporter l'idée de devoir affronter leur regard encore une fois.

Alors, elle avait passé la journée comme n'importe quel Gryffondor : sur le stade de Quidditch, à encourager Harry. Celui-ci en avait d'ailleurs bien besoin. Il était apparu complètement déconnecté du monde ce matin-là et ne savait même pas qu'il devait jouer l'après-midi. Heureusement, une fois dans les airs, ses réflexes d'Attrapeur étaient revenus et il avait réussi à saisir le Vif d'Or au nez et à la barbe de Malefoy.

Malefoy !

Rien que de repenser à son nom ravivait la fureur qu'elle éprouvait depuis deux semaines. Le voir ce soir, au bras de Pansy, regardant d'un air dégoûté les décorations aux couleurs de Gryffondor, accentuait encore sa colère. Colère contre lui, mais surtout contre elle-même. Comment avait-elle pu se laisser manipuler de cette façon ? Pourquoi n'avait-elle pas plus résisté ? Elle maudissait sa propre faiblesse, son incapacité à se contrôler lorsqu'il était dans les parages. Elle aurait dû rester insensible, ne pas lui montrer qu'elle tremblait à chaque mot qu'il prononçait. Son manque de discernement avait été puni : Malefoy s'était bien moqué d'elle en la laissant en plan comme ça. A bien y réfléchir, il s'était comporté exactement comme l'aurait fait Grant, son ex-petit ami. Un manipulateur, doublé d'un égoïste. Le premier à l'avoir reniée d'ailleurs, lorsqu'il avait appris la vérité. De sa part, elle ne se serait pas attendue à une autre réaction, de toute façon.

Jane vit que Malefoy l'avait aperçue au milieu de la foule. Son regard restait insondable, comme d'habitude, mais pendant un quart de seconde, elle crut y lire une lueur d'intérêt. Encore son imagination qui faisait des siennes. Elle voulait se convaincre que Malefoy n'était pas comme Grant, qu'elle n'était pas retombée dans le même piège. Le Serpentard avait essayé de lui adresser la parole à de nombreuses reprises depuis l'autre jour, mais avait été stoppé dans son élan par le regard peu amène qu'elle lui avait lancé. Jane avait parfois l'impression qu'il regrettait son comportement mais ce n'était peut-être que son cerveau qui avait inventé cette idée pour la soulager de sa frustration. Cela ne l'avait pas empêché de porter le collier qu'il lui avait offert. Elle ne savait d'ailleurs pas pourquoi elle l'avait mis. Un réflexe, ou une habitude peut-être.

La soirée se passa relativement bien. Le repas était encore plus délicieux que d'habitude et Justin se révéla être un danseur très doué. La plupart des élèves passaient un très bon moment, et Jane se laissa gagner par l'ambiance générale. Vers 22h30, Justin s'éclipsa pour aller dire bonne nuit à Ethan, par cheminée interposée. Jane en profita pour prendre l'air. Elle décida de faire un tour dans le parc. A proximité du terrain de Quidditch, elle aperçut une silhouette assise sur un rocher, juste à la lisière de la Forêt. En s'approchant, elle se rendit compte que c'était Harry, qui contemplait pensivement la Forêt. Elle ne voulait pas le déranger, et recula prudemment, mais il tourna la tête vers elle.

Merlin, qu'il paraissait triste ! De profonds cernes marquaient son visage, comme s'il n'avait plus dormi depuis des semaines.

- « Jane… salut… »

Son ton était lugubre.

- « Salut… euh… » Elle aurait mille fois préféré être à un autre endroit qu'ici « euh… félicitations… pour le match »

- « Ah… le match… oui… merci… »

Et il laissa retomber un silence lourd et gênant. Alors que Jane essayait de trouver un prétexte pour s'en aller, elle aperçut une hideuse créature sortant lentement de la Forêt. Retenant un cri, elle se tourna vers Harry qui eut un faible sourire et fit signe à la créature d'approcher. Nullement ennuyé par la laideur de l'animal, il le caressa doucement.

- « Harry, qu'est-ce que c'est ? » demanda Jane, surprise.

- « Un Sombral. Tu dois les avoir étudiés l'an passé, non ? »

- « Oui, mais… je n'en avais jamais vu… je veux dire… »

- « Tu ne les voyais pas encore, c'est ça ? » la coupa-t-il.

- « C'est ça » admit-elle, redoutant maintenant que Harry ne pose d'autres questions.

Mais il n'en fit rien, se contentant de flatter les naseaux du Sombral. Après un nouveau blanc, Harry reprit la conversation :

- « C'est interdit d'aller dans la Forêt. »

- « Je… je n'avais pas l'intention d'y aller ! » mentit Jane.

En réalité, elle avait dans l'idée de rejoindre sa clairière : elle avait besoin de calme pour réfléchir.

- « Tu pourrais te perdre dans le noir »

- « Je n'en ai aucune envie, je voulais seulement m'aérer. »

- « Pourtant, la Forêt ouvre nos esprits et apaise les cœurs remplis de tristesse »

Elle fut désarçonnée par cette réponse totalement inattendue. Se disant qu'il avait peut-être abusé du Whisky Pur Feu, elle se contenta d'acquiescer vaguement.

- « C'est une citation » continua-t-il.

- « De qui ? »

- « Hagrid »

Elle ne savait pas si elle devait rire ou si c'était la chose la plus triste qu'elle ait jamais entendu. Soudain, le Sombral s'éloigna d'eux, et Harry se leva.

- « Pourtant, la première partie est plus vraie que la seconde. »

- « Hein ? »

- « Cette citation… la Forêt… elle m'a donné une idée »

- « Une idée ? » répéta Jane.

- « Pour apaiser ma tristesse. »

Complètement perdue, Jane ouvrit une ou deux fois la bouche comme un poisson hors de l'eau.

- « Va dans la Forêt, Jane. Toi aussi, un jour, tu y trouveras la paix. »

Harry s'éloigna rapidement, laissant une Jane complètement égarée, en train de se demander si l'Attrapeur n'était pas devenu fou. Elle s'assit sur le rocher qu'il venait de quitter, en essayant de démêler le charabia qu'elle venait d'entendre. C'est alors qu'une voix venue de nulle part s'éleva :

- « Si ça peut te rassurer, moi non plus je n'ai rien compris. »

X$X$X$X

Drago n'avait pas envie d'assister à ce fichu bal, surtout après la cuisante défaite de cet après-midi. De plus, sa cavalière n'avait pas franchement de quoi réjouir. Pansy avait insisté très lourdement pour qu'il l'accompagne au bal, et ses jérémiades avaient fini par le faire plier. C'était ça ou se retaper ses lamentations pendant des jours et des jours. Sans compter que dans sa dernière lettre, son père avait clairement sous-entendu que Drago devait être plus gentil avec Pansy. Les Parkinson n'étaient pas n'importe qui…

A présent, il s'ennuyait ferme à la table des Serpentards, Goyle et Pansy à ses côtés. La seule animation de la soirée avait été l'entrée de Jane dans la Grande Salle. Elle était tout simplement belle. Aucun qualificatif ne lui seyait plus parfaitement. Elle portait une robe noire parsemée d'éclats d'argent. Les manches semblaient faites de soie et voletaient sur ses avant-bras. Le bas de la robe était asymétrique, ce qui dévoilait son genou gauche, tandis que l'autre côté arrivait au mollet. Elle avait relevé ses cheveux en un élégant chignon, d'où s'échappaient quelques mèches bouclées qui encadraient son visage. Elle était adorable, elle était parfaite, et malheureusement, elle n'était pas à lui.

Pas après ce que s'était passé au stade de Quidditch, en tous cas. Il avait cru au départ que c'était une bonne idée : la brusquer pour qu'elle lui reparle, pour qu'elle ne l'évite plus. Ça avait eu l'effet inverse de celui escompté : désormais, non seulement elle l'évitait, mais en plus elle le méprisait. Ses yeux avaient retrouvé la petite étincelle de haine qu'ils avaient perdue depuis le dernier après-midi dans la clairière. C'est alors qu'il aperçut la chaîne en argent à son cou et le petit dragon en diamant. Une question de plus…

Jane était une énigme, et à cause de son comportement stupide, Drago avait peut-être perdu la seule chance d'entrevoir la solution. Rien de ce qu'il était, rien de ce qu'il avait appris, rien de ce qu'il avait hérité ne lui permettait de la comprendre. Certaines mauvaises langues auraient pu se demander pourquoi il restait bloqué sur elle, pourquoi il ne passait pas à quelqu'un d'autre. La réponse était complexe et en même temps très simple : il n'en voulait pas d'autre. Orlane n'avait été qu'un passe-temps, il l'avait eu trop facilement. Jane… Jane était différente.

Lorsqu'il vit la jeune Gryffondor sortir seule de la Grande Salle, il n'hésita pas. Une ultime tentative, un dernier recours : il allait essayer de gagner son amitié. Il la suivit à distance dans le noir du parc et se cacha dans les bois dès qu'il aperçut Potter. Se rapprochant doucement, il put entendre leur conversation. Quelque chose retint son attention : ils parlaient d'un Sombral. Drago avait senti quelque chose le frôler comme il se rapprochait des deux Gryffondors, mais n'avait pas vu de quoi il s'agissait. Ce ne fut que quand Potter répondit à Jane qu'il comprit à quoi il avait affaire.

Le garde-chasse hypertrophié en avait parlé l'an dernier. Mais Drago n'avait vraiment écouté la leçon, trop occupé à observer Ombrage trouver le meilleur moyen de démolir Hagrid. D'après ses souvenirs, il fallait avoir vu quelqu'un mourir pour voir un Sombral. Pour Potter, ce n'était pas nouveau : lors du cours de l'an passé, il avait déjà fait l'intéressant et avait encore une fois montré son talent exceptionnel pour la vantardise.

Quant à Jane… Tout à coup, il réalisa ce qu'impliquait ce don : elle avait vu quelqu'un mourir, vu de ses propres yeux ! Sentant venir une once de pitié pour Potter et Jane, il secoua la tête et continua à écouter. Le reste de la conversation n'eut pas beaucoup de signification pour lui. En observant Jane, il remarqua qu'elle non plus ne comprenait rien aux paroles de Potter. D'abord, Drago pensa que celui-ci voulait se donner un genre, comme ces artistes qui essaient de paraître décalés pour être à la mode. Mais il dut reconnaître que Potter était loin de ce genre de coquetteries.

Lorsqu'il partit, Drago continua à espionner Jane, qui s'était assise sur le rocher laissé vacant par le Survivant. Elle avait l'air un peu perdue. Une impulsion subite le poussa à sortir de sa cachette et à arrêter de jouer. Enfin.

- « Si ça peut te rassurer, moi non plus je n'ai rien compris. »

- « Malefoy ! »

- « Tu t'attendais à quelqu'un d'autre ? » ironisa-t-il.

Il put voir la fureur l'envahir.

- « Je ne veux pas te voir ! » dit-elle, en colère.

- « Ah non, ça ne va pas être possible, mademoiselle la Gryffondor » répondit-il, avec un sourire qui se voulait charmeur.

- « Laisse-moi tranquille ! »

Elle se leva vivement et se dirigea d'un pas décidé vers la Forêt. Drago soupira, puis la suivit. Elle lui lança plusieurs regards courroucés, et accéléra le pas. Le Serpentard se contenta de la suivre, les mains dans les poches, l'air détaché. Finalement, arrivée à un croisement dans le sentier qui s'enfonçait toujours plus profondément dans la Forêt, Jane se retourna, excédée :

- « Mais qu'est-ce que tu me veux, à la fin ! »

- « Que tu acceptes de m'adresser la parole »

- « Ah oui, et c'est pour ça que tu me traites comme un vulgaire objet ? Je n'ai pas oublié ton comportement de porc ! »

Elle était hors d'elle. La colère lui allait bien au visage.

- « C'est de ta faute »

- « De ma faute ? DE MA FAUTE ? » hurla-t-elle.

- « Si tu ne m'avais pas évité comme tu l'as fait, je n'aurais pas eu l'idée de te brusquer ! » cria-t-il malgré lui.

- « N'inverse pas les rôles, Malefoy ! »

- « Je n'inverse rien du tout ! C'est TOI qui as commencé à t'enfuir à chaque fois que tu me voyais, TOI qui n'as pas cessé de m'ignorer, TOI qui ne t'es même pas retournée lorsque j'ai voulu te parler ! »

- « Ça ne te donnait pas le droit de faire… ça ! »

- « Tu ne m'as pas beaucoup repoussé, pourtant ! »

Les yeux de Jane s'agrandirent démesurément et elle le gifla de toutes ses forces. Immédiatement après, elle parut regretter son geste. Toute colère avait disparu de son visage.

- « Je suis… je suis désolée, Malefoy… je ne voulais pas… c'est de ta faute ! »

Tout en se frottant la joue, Drago soupira et lui sourit légèrement. Oui, il l'avait bien méritée, celle-là. Il avait manqué du tact le plus élémentaire. Ce n'était pas de cette manière qu'il gagnerait sa confiance. Au moins, cette gifle avait eu le mérite de stopper net la dispute. Le silence retomba dans la Forêt. Les rayons de la Lune traversaient par endroits le couvert des arbres, baignant le chemin d'une pâle lumière nacrée.

Une brise fraîche se leva brusquement et Drago vit la jeune fille frissonner dans sa robe légère. Il retira alors sa cape et lui passa autour des épaules, se sentant vaguement ridicule d'imiter ces romans à l'eau de rose où le gentleman préserve sa dulcinée du froid. Elle ne protesta pas et le laissa faire, mais lui lança un de ses regards énigmatiques dont elle avait le secret.

- « Tu es quelqu'un de bizarre, Malefoy. Je te gifle et toi tu me prêtes ta cape pour que je n'aie pas froid. »

- « Tu sais » éluda-t-il « Je crois que la personne qui a inventé les prénoms avait pour but qu'on s'en serve. »

Malgré elle, Jane esquissa un sourire. Il continua sur sa lancée :

- « Quoique j'ai conscience que le prénom 'Drago' fait référence à un animal franchement repoussant, ce qui n'est pas mon cas. Alors, je comprendrais que tu veuilles m'appeler 'Le-mec-le-plus-canon-de-Poudlard' mais c'est à peu long à mon goût. Faisons court, 'Drago' c'est bien. »

A présent, elle se retenait pour ne pas éclater de rire.

- « D'accord, d'accord, 'Drago'. Il n'empêche que tu es la personne la plus insupportable que je connaisse ! »

- « Je sais » convint Drago, absolument pas ennuyé par ce qualificatif.

Ils restèrent silencieux, bercés par le bruit du vent dans les feuilles et du lac qu'on entendait au loin. Jane parut vouloir parler à plusieurs reprises, mais elle se ravisait à chaque fois et regardait dans une autre direction. Finalement, elle se lança :

- « Malef… Drago, pourquoi es-tu ici ? »

- « Notre petite compétition me manque, Jane. »

- « Je ne comprends pas. C'est à toi de jouer, non ? »

- « Tu m'évites et tu m'ignores depuis plus d'un mois. Depuis la dernière fois que l'on s'est vu dans notre clairière... »

- « Notre clairière ? » releva-t-elle, moqueuse.

- « Tu préfères que je dise 'notre havre de paix' ? Excuse-moi, mais c'est un peu ringard, je trouve. »

Elle secoua la tête et marmonna :

- « Comme tu veux »

- « Et donc je disais : tu m'évites et tu m'ignores, alors comment veux-tu que je puisse te piéger dans ces conditions ? »

- « Bien sûr, tu détestes quand on t'ignore… »

- « Quand tu m'ignores pour être plus précis. »

- « Qu'est-ce que cela signifie au juste ? »

- « Je veux qu'on soit amis, Jane. »

- « Amis ? » dit-elle, surprise.

- « Ça te parait étrange ? »

- « Non, c'est… inattendu. »

Drago se planta face à elle :

- « Inattendu de la part d'un Serpentard ? »

- « Inattendu de ta part. Pourquoi veux-tu qu'on soit amis ? Et pourquoi crois-tu que cela est possible ? Sincèrement, je n'y crois pas une seconde. »

- « Ça te fait peur, n'est-ce pas ? »

- « On ne devient pas amis parce qu'on l'a décidé ! »

- « Je l'ai décidé. »

- « Et si je ne voulais pas ? »

- « C'est inconcevable. »

Jane leva un sourcil choqué devant tant d'arrogance. Mais elle eut bientôt un sourire amusé :

- « Tu es vraiment quelqu'un de spécial, Drago. »

- « Je sais »

Insupportable et spécial. Bien. Elle n'avait pas une si mauvaise opinion de lui finalement.

- « MALEFOY, EWING, QU'EST-CE QUE VOUS FICHEZ ICI ? » tonna une grosse voix dans le noir.

C'était Hagrid, et il paraissait furieux.

- « Les élèves n'ont pas le droit d'aller dans la Forêt ! Vous ne vous rendez pas compte à quel point c'est dangereux ! »

Cet imbécile de garde-chasse se mêlait encore une fois de ce qui ne le regardait pas. Drago ressentit une immense bouffée de haine contre lui.

- « Une retenue pour tous les deux ! » rugit Hagrid « Malefoy, de la part d'un préfet, c'est une attitude irresponsable ! Dix points de moins pour Serpentard. Et Miss Ewing, de la part d'une Gryffondor, c'est tout aussi inacceptable : dix points de moins pour toi aussi. Maintenant, rentrez au château immédiatement ! »

Drago allait répliquer vertement à ce gros balourd, mais en voyant l'air mortifié de Jane, il s'abstint. Elle suivit l'ordre de Hagrid et se dirigea vers le château, Drago à sa suite. Le bal n'était pas encore terminé, leurs cavaliers respectifs devaient se demander où ils étaient. A la porte du hall d'entrée, Drago se tourna vers Jane et dit :

- « Alors, amis ? »

Jane le dévisagea pendant de très longues minutes, mais Drago ne cilla pas. Il soutint son regard avec force. Ce fut elle qui rompit le contact, en répondant :

- « Amis »

Puis, elle se détourna et regagna la Grande Salle.


Ahhhh l'amitié, quelle belle chose ! Sorry pour les fans de Hagrid, j'ai trouvé très commode de l'utiliser comme trouble-fête ! Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Laissez une petite review pour me faire part de votre avis ! A la semaine prochaine pour le nouveau chapitre !

Loufoca