Salut tout le monde !

Voici le chapitre 14 ! Je suis fière de tenir mes délais lol. Ce chapitre s'intitule « La retenue », inutile de vous dire de quoi il parle ;) Ce chapitre et le suivant ont tous les deux été rajoutés après coup, après que j'ai écrit tous les autres. Je voulais détailler un peu plus cette partie de l'histoire, l'évolution des pensées, des relations,… J'ai pris beaucoup de plaisir à les rédiger !

Résumé des derniers chapitres : Lors du bal donné pour la Coupe de Quidditch, Jane sort prendre l'air et rencontre Harry, qui a l'air encore plus perturbé que d'habitude. Ensuite, elle se retrouve coincée avec Drago, qui lui fait une proposition déroutante : être amis ! Leur présence dans la Forêt leur vaut une retenue pour tous les deux, mais Jane accepte la proposition de Drago.

Disclaimer : A mon grand regret, je dois avouer que rien de tout ceci ne m'appartient, que je ne gagne même pas une noise pour cette histoire, et que tout cela ne sert qu'à propager le phénomène Harry Potter, créé par l'inimitable J.K. Rowling. Je ne possède que cette histoire et Jane. Et bien sûr, je n'oublie pas le groupe Keane et sa chanson « Somewhere Only We Know » pour l'inspiration.

Remerciements : Je n'irais pas bien loin sans ma Lupinette pour me corriger ! Merci à toi !

Réponses aux reviews :

Melinda Black : Oui, parfois Drago peut être doux, mais seulement quand il le veut bien lol. Pour la citation de Harry : à la base, Harry n'apparaissait pas dans cette scène, mais finalement j'ai trouvé que ça donnerait bien. Et bien Harry un peu déconnecté de tout (surtout en sachant ce qui le préoccupe niark niark). Pour le patronus de Drago : un renard, c'est une bonne idée également ! Bonne lecture de ce chapitre 14 !

Choups : Ah ben décidement, l'auteur des « secrets » et moi, on est synchros lol. Le chapitre 13 t'a laissée sur ta faim ? Bon, je l'avoue, c'est un peu intentionnel ;) Je te souhaite de bonnes vacances alors, j'espère qu'il fera beau pour le camping, et à bientôt ! Merci pour ta review, bonne lecture de ce chapitre !

Emy Black : Contente que tu aimes mon Drago tel que je le décris. Effectivement, lui et Jane jouent un tout autre jeu que leur compétition de sortilèges, un jeu où mes sentiments se mélangent… Mais ils ne le savent pas encore lol. Voilà la suite, j'espère qu'elle va te plaire ! Biz

Alida : Hé bé, les 13 chapitres d'une traite, en commençant si tard ! Tu as dû hurler de ne pas avoir la suite (je connais ça, vu que je l'ai fait de nombreuses fois lol). J'espère quand même que tu vas aimer la suite ! Concernant le tome 6 : j'ai essayé de t'envoyer un mail à l'adresse qui se trouve dans ton profil (cranibalette) mais ça ne marche pas… Si tu as une nouvelle adresse, tu peux me l'envoyer par mail (l'adresse est dans mon profil) Bizzz et merci pour ta review !

Severia Dousbrune : Bah tu sais, le lemon n'est pas forcément pervers, ça dépend comment on le tourne… Alors comme ça tu as trouvé le chapitre 13 apaisant ? C'est vrai qu'une pause dans les confrontations, ça fait du bien ! Thx pour ta review !

Corail Zaarea : Tiens, Anna, la sœur de Jane… Intéressant comme hypothèse ! Qu'est-ce qui t'a fait penser à ça ? Bon, effectivement, après ce chapitre 13, tu sais que ce n'est pas le cas, mais c'était quand même bien trouvé ! Pour l'épisode « dark » de Drago : hé oui, ce n'est pas un personnage très gentil, c'est même parfois quelqu'un de méchant ! Ahhh « le mariage de mon meilleur ami » mémorable lol. C'est un peu le même cas de figure, sauf qu'ici Jane ne s'avoue pas qu'elle va avec Justin pour rendre jaloux qqn d'autre… Et pour leur amitié : héhé ne t'inquiète pas, je crois que nous avons les même raisons de ne pas y croire ! J'espère que tu vas aimer la suite ! Bizzzz

Fifi : Alors pour la réplique « Ne t'inquiète pas, moi non plus je n'ai rien compris », j'ai un peu cherché, parce qu'il me fallait une entrée en matière pas trop banale, ni trop forte, tout en ayant la petite touche « Drago »… Bref, je suis contente que ça t'ait fait rire, c'était le but recherché ;) Et pour Hagrid : dans ma construction originale, c'était Rogue qui devait les interrompre, puis j'ai trouvé plus crédible que ça soit Hagrid… Le pauvre quand même ! Merci pour ta review, bizzz !

Voilà, bonne lecture à tout le monde, n'oubliez pas de laisser une review (s'il vous plait ! J'aimerais vraiment arriver aux 100 reviews avant la fin de l'histoire… pitié !)


Un havre de paix

Chapitre 14 : La retenue

Etre amie avec Drago Malefoy…

Cette phrase toute entière paraissait invraisemblable, une énorme blague, une impossibilité physique. Pourtant, Jane avait accepté en dépit de tous les arguments contre cette proposition d'amitié. Et même si ce soir elle avait une retenue, elle se réjouissait à l'idée de revoir seul à seule son ami.

Depuis le bal, quatre jours auparavant, elle n'avait pas eu l'occasion de lui parler, ni de le voir en dehors de la Grande Salle ou des cours. En réalité, ils agissaient comme s'ils ne se connaissaient pas, comme si leur discussion dans la Forêt n'était qu'une vague chimère. Mais les regards échangés étaient aussi éloquents que des mots.

Jane quitta la salle commune des Gryffondors peu avant 20h pour rejoindre la salle des professeurs. En jetant un coup d'œil en arrière, elle vit Parvati lui faire un petit signe d'encouragement silencieux, au milieu des autres élèves studieusement penchés sur leurs parchemins et autres grimoires. Depuis qu'elle avait reçu le billet lui signifiant sa retenue, elle avait dû inventer les raisons de celle-ci, en prenant soin de ne pas trop mentir car elle savait que de nombreux Gryffondors étaient proches de Hagrid, en particulier Hermione. Alors, elle avait raconté qu'elle était entrée dans la Forêt en suivant le conseil de Harry et avait rencontré par hasard Malefoy. Hagrid leur était tombé dessus avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, leur avait donné une retenue à tous les deux, fin de l'histoire. Tout le monde y avait cru, heureusement.

La retenue devait consister en un nettoyage de la salle des professeurs, sans magie évidemment. Même à deux, ils en auraient pour des heures. Jane arriva la première et dut supporter les ronchonnements de Rusard, disant qu'au bon vieux temps, on pendait les élèves par les pieds et on les laissait dans cette position toute la nuit. Jane se demanda furtivement si Rusard n'avait pas lui-même passé trop de temps la tête en bas pour raconter de telles idioties. Il lui tendit un seau et un torchon et lui ordonna de commencer à astiquer les armoires et autres meubles de la pièce. Aucun professeur n'était présent, bien qu'il ne fut pas encore très tard dans la soirée.

Jane s'arrêta devant un vieux buffet de style victorien en bois de cèdre et entreprit de le débarrasser de l'épaisse couche de poussière qui le recouvrait. Absorbée par son travail, elle sursauta quand elle entendit un bref « Salut ! » à son oreille. Elle fit volte-face et sentit son estomac se contracter de plaisir en voyant Drago qui lui souriait.

« Déjà au boulot, à ce que je vois » ajouta-t-il.

Ce sourire enjôleur et ces yeux malicieux achevèrent de déstabiliser Jane, qui ne put que rougir bêtement en répondant « Oui ».

« Au travail ! » grogna Rusard, dans leur direction.

« Oui, Monsieur… » grommelèrent-ils tous les deux en même temps.

Drago choisit de commencer par épousseter un vieux guéridon de bois sombre qui se trouvait être juste à côté du buffet auquel Jane accordait son attention. Pendant ce qui sembla durer une heure, ils nettoyèrent en silence : Rusard leur tournait autour sans arrêt, ce qui interdisait toute tentative de communication orale. Ils se contentaient de s'observer du coin de l'œil et de s'envoyer des encouragements silencieux. Juste au moment où Jane poussait un soupir ennuyé, quelqu'un toqua à la porte. C'était un elfe de maison, qui venait livrer un objet à Rusard. L'elfe fit léviter la chose en question à l'intérieur de la pièce, puis se retira avec force courbettes. Jane supposa qu'il s'agissait d'une sorte de machine. L'engin ressemblait à une lunette astronomique en étain, d'un mètre de longueur environ, avec des fils dorés formant une figure compliquée autour du tube. La lunette était portée par trois pieds en bois à hauteur d'homme. Jane lança un regard interrogatif à Drago pour savoir s'il avait la moindre idée de ce que le surveillant faisait. Etait-il en train de construire une machine de torture pour élèves ? Cet appareil allait-il les pendre par les pieds ? Drago murmura entre ses dents « Piège pour Peeves » puis fit une grimace de dédain. Jane hocha la tête et retint un gloussement de moquerie.

« Saleté de truc moldu ! » ronchonna Rusard, qui apparemment s'évertuait à le faire fonctionner « Toujours en panne ! »

Drago leva les yeux au ciel en murmurant quelque chose qui ressemblait à « Ces Cracmols… » Jane perdit son sourire : Drago ne pouvait pas s'en empêcher, il ramenait tout au sang pur ou non. Elle se sentait terriblement déçue, flouée, comme si tout ce qu'elle s'était imaginé était parti en fumée. Il ne changerait jamais.

Le Serpentard s'était aperçu qu'elle avait froncé les sourcils, mais eut une réaction totalement inattendue: il lui tira la langue. Jane ouvrit grand les yeux de surprise, puis comprit qu'il avait dit cela uniquement pour la faire réagir. Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir compris la plaisanterie, pendant que Drago essayait clairement de ne pas éclater de rire devant son air furieux. Elle lui tira la langue à son tour et fit semblant de bouder en se tournant résolument vers la table qu'elle frottait depuis dix minutes. Lorsqu'elle lui jeta à nouveau un regard, elle dut se mordre les joues pour ne pas pouffer de rire en voyant la grimace grotesque qu'il s'était empressé de lui lancer.

Elle vérifia du coin de l'œil que Rusard était toujours occupé à son engin, mit les pouces sur ses tempes, la paume ouverte vers l'avant, et murmura « Nananananèreuuuuuh ! » en agitant les doigts. A son tour, Drago eut beaucoup de peine à garder son sérieux, mais parvint à renchérir avec une autre mimique ridicule de son cru.

Pendant tout le reste de la retenue, ils continuèrent ce concours atypique sur fond de grognements du bricoleur amateur et finirent par avoir mal aux abdominaux à force de se retenir de rire. Enfin, Rusard leur signifia qu'ils pouvaient partir, en grommelant « Que ça vous serve de leçon ». Ils s'éloignèrent le plus rapidement possible et quand ils furent hors de portée des oreilles du surveillant, ils purent enfin libérer les rires trop longtemps contenus. Ils restèrent quelques minutes sans pouvoir parler, puis Drago hoqueta péniblement :

« Ca … doit… être… la retenue… la plus… grotesque… que j'ai… jamais… faite ! »

Jane se força à respirer lentement, mais eut un nouvel accès de rire en repensant à Rusard qui disait « Crénom de saleté de machine ! »

Finalement, ils réussirent à se calmer et le silence retomba dans le couloir désert. On entendait seulement les ronflements provenant du tableau d'Ulric le Foldingue, situé à quelques pas d'eux.

« Hum… tu… » fit Drago, l'air soudain sérieux « … retournes tout de suite dans la tour Gryffondor ? »

Jane trouva très commode de détailler attentivement le portrait ronfleur, pour ne pas avoir à croiser le regard de Drago.

« Je… euh… ne sais pas »

Quelle réponse stupide ! Il allait la prendre pour la dernière des idiotes ! Mais que pouvait-elle dire d'autre ? La question était tout sauf innocente et trancher était impossible : elle n'avait pas envie de partir, mais rester la mettait mal à l'aise.

« Tu as faim ? » demanda alors le Serpentard.

« Eh bien… » fit Jane, alors que son ventre se mettait à gargouiller bruyamment « … oui je pense » finit-elle avec un sourire.

« On peut aller aux cuisines, si tu veux »

« Tu sais où se trouvent les cuisines ? Je croyais que c'était interdit aux élèves »

« Privilège de préfet… Mais j'avoue ne jamais y avoir mis le pied. »

« Trop de serviteurs à ton goût ? » ironisa-t-elle.

« C'est un peu ça » répondit-il, en lui adressant un clin d'œil malicieux « Alors, on y va ? »

« Et si on rencontre quelqu'un ? »

« Rusard est occupé à son engin et les autres ne s'amusent pas à se balader toute la nuit dans les couloirs »

Jane soupira : elle était à court d'arguments. Après une légère hésitation, elle emboîta le pas du jeune homme, en se disant que c'était définitivement une soirée étrange. Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes. Les couloirs et les escaliers qu'ils empruntaient descendaient régulièrement. Ils devaient à présent se retrouver à la même hauteur que les cachots. Ils arrivèrent bientôt dans un large couloir, plus éclairé que la plupart des autres. Sur les murs se trouvaient des tableaux représentant divers mets et plats, tous plus appétissants les uns que les autres. Drago s'approcha d'une peinture représentant une grande coupe en argent qui débordait de fruits mûrs à souhait. Il eut l'air de réfléchir quelques secondes, puis tendit le bras et chatouilla une énorme poire. Celle-ci se mit à se trémousser en émettant des petits gloussements, puis elle se transforma en une poignée de couleur verte. Drago actionna la poignée pour ouvrir la porte du passage ainsi révélé, puis se retira élégamment pour laisser le passage à Jane.

Ils s'arrêtèrent tous les deux, bouches bées, devant l'impressionnant spectacle qu'ils avaient devant les yeux : la cuisine était immense, de dimensions semblables à celles de la Grande Salle, avec un peu partout des casseroles, des poêles et des marmites, et une grande cheminée de l'autre côté de la pièce. Il y avait également quatre grandes tables, jumelles des tables de l'étage du dessus, et des elfes de maison répartis dans toute la pièce, affairés à diverses tâches. Ils portaient tous les même uniforme : un torchon à vaisselle, avec l'emblème de Poudlard, qu'ils drapaient comme une toge.

Dès qu'ils les aperçurent, de nombreux elfes accoururent vers eux. Jane n'avait jamais eu d'elfe à son service. Ses parents n'approuvaient pas ce qu'ils considéraient comme de l'esclavage. Elle repensa furtivement à Hermione, militant pour les droits de ces créatures. Elle jeta un regard à Drago, qui ne parvenait pas à cacher son air supérieur, et décida de prendre les devants :

« Euh… nous avions faim… nous… »

Avant qu'elle n'ait pu finir sa phrase, Drago et elle furent tirés vers une petite table ronde apparue dans un coin reculé de la pièce, séparé du reste de la cuisine par un muret de briques. Sitôt que les jeunes gens furent assis, les elfes leur apportèrent une quantité astronomique de nourriture et disposèrent couverts, assiettes et verres en un temps record. Jane rougit légèrement en remarquant qu'ils avaient même pensé à poser une bougie au milieu de la table, avant de s'éclipser discrètement.

Les deux élèves se regardèrent avec étonnement, puis éclatèrent de rire. Drago prit son verre rempli de jus de citrouille à ras bord et le tendit devant lui en disant « Santé ! ». Elle fit de même, en ne le quittant pas des yeux, comme c'était l'usage : « Santé »

Ils se rassasièrent en silence, se rendant enfin compte à quel point ils étaient affamés d'avoir astiqué toute la soirée. Quand leur appétit fut comblé, Drago prit son verre, en examina le contenu, puis dévisagea Jane. Celle-ci se sentit une nouvelle fois rougir et se sentit obligée de parler :

« Tu as bien mangé ? »

Question idiote

« Oui, très bien »

Réponse idiote

« Tu as encore soif ? »

Arrête de meubler ! Tu as quand même des trucs plus intéressants à lui dire, non ?

« Non »

Un silence gêné retomba. Drago la contemplait toujours, pensivement, le bras gauche nonchalamment posé sur le dossier de sa chaise.

« Pourquoi me regardes-tu comme ça ? » osa enfin demander Jane.

« J'aime te mettre mal à l'aise »

« C'est réussi »

« Tu es jolie quand tu rougis »

Les joues de Jane se colorèrent un peu plus et les commissures de ses lèvres s'étirent en un large sourire.

« Vilain flatteur »

Le cœur de Jane battait à tout rompre et elle avait de plus en plus chaud au visage. Mais elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur ses sentiments : une petite voix aiguë s'éleva soudain :

« Monsieur le jeune Maître ! »

Les deux élèves tournèrent la tête pour voir un elfe qui les regardait avec un air apeuré, ou plutôt qui contemplait Drago de cette manière. L'elfe en question ne portait pas l'uniforme réglementaire. Ses habits étaient une espèce de patchwork de tous les vêtements ou similaires existant sur terre. Cela allait du cache théière à la chaussette avec l'extrémité séparé en cinq orteils, en passant par la mitaine de coton.

« Dobby ! » s'exclama Drago « Traître ! »

Avant que Jane ait pu faire quoi que ce soit, le jeune homme s'était jeté sur l'elfe et essayait de l'étrangler.

« Drago, arrête ! »

Jane essaya tant bien que mal de les séparer, mais voyant le peu de succès de sa tentative, elle sortit sa baguette et cria :

« Stupefix ! »

Le Serpentard et l'elfe se figèrent et Jane put les éloigner l'un de l'autre. Les autres elfes n'avaient pas réagi et étaient toujours occupés à leurs travaux. En détaillant Dobby, elle sut qui était cet énergumène et pourquoi les autres elfes ne le regardaient même pas. Hermione lui avait parlé de lui lorsque Jane avait acheté un badge de la S.A.L.E. pour avoir la paix (la préfète savait parfois être exaspérante). Dobby était un elfe libre, qui appartenait auparavant à une famille de mauvais sorciers et qui maintenant luttait avec Hermione pour la liberté des elfes. Elle avait simplement omis de préciser que Dobby avait été l'esclave de la famille Malefoy. Jane pointa sa baguette au dessus du petit elfe et murmura :

« Ennervatum »

Il reprit instantanément connaissance et jeta autour de lui des coups d'œil effrayés. Jane lui sourit et le rassura :

« Ca va, tu n'as plus rien à craindre »

Mais l'elfe n'avait pas du tout l'air apaisé :

« Monsieur le jeune Maître sait que Dobby est ici ! Il va vouloir se venger ! »

« Ne t'inquiète pas Dobby. Tu n'as pas à avoir peur, je vais parler à Drago. »

Dobby parut dubitatif, mais Jane ne lui laissa pas le temps de répliquer. Elle se dirigea vers le Serpentard allongé sur le sol et le réveilla :

« Ennervatum »

Il cligna des yeux et lui lança un regard interrogatif.

« Je te préviens » menaça Jane « Tu refais ça et tu te retrouves par terre, compris ? »

« Ca va » maugréa-t-il, en se relevant.

Il lança un regard mauvais à Dobby, mais ne fit pas un pas dans sa direction. Bien qu'elle connaisse une partie de l'histoire, Jane voulut savoir :

« Tu peux m'expliquer pourquoi tu t'es jeté sur cet elfe ? »

« Il a trahi ma famille » répondit-il d'un ton sec.

« Dobby a agit selon sa conscience ! » couina l'elfe.

« Un elfe n'a pas à avoir une conscience ! » s'emporta Drago.

« On se calme ! » dit Jane, agitant de manière significative sa baguette.

Les deux protagonistes se turent immédiatement, n'ayant pas l'envie d'être de nouveau immobilisés par un sortilège. Elle prit Drago par le bras pour l'emmener à l'écart.

« Je sais que tu en veux à cet elfe, mais… »

« Lui en vouloir est un mot faible ! »

« Drago » fit Jane d'un ton peiné « Je passais une très bonne soirée jusque-là. Tu es en train de tout gâcher ! »

Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure d'embarras.

« D'accord, c'est promis, je ne dirai plus rien à ce traître… » Jane fit les gros yeux « …à cet elfe. Mais s'il-te-plait, serre moins fort : tes ongles m'entrent dans la peau. »

Jane s'aperçut alors, à sa grande confusion, qu'elle tenait toujours le bras de Drago, ou plutôt qu'elle s'y agrippait fermement. Gênée, elle le lâcha aussitôt en marmonnant « Désolée ». Pour éviter qu'il ne la voit encore rougir, elle se dirigea vers la sortie de la cuisine, en faisant un signe d'au-revoir à Dobby. Drago la rejoignit à la porte, les mains dans les poches, l'air dégagé. Ils repassèrent en silence dans le couloir, puis Jane se retourna et dit :

« Je crois que j'en ai assez pour ce soir, je vais me coucher »

« Attends… Bon, d'accord, j'ai été un petit peu trop spontané sur ce coup-là… Je ne veux pas que tu partes fâchée… »

« Je ne suis pas fâchée »

« Déçue, alors. Je te raccompagne une partie du trajet » Jane voulut répliquer, mais il l'arrêta « Que ça te plaise ou non »

Ils cheminèrent en silence, comme à l'aller, mais il y avait une certaine tension entre eux. Jane était consciente que Drago avait réagi impulsivement, mais cette scène remettait en cause pas mal de choses, à commencer par leur amitié naissante. S'il réagissait comme ça avec Dobby, comment se comporterait-il avec les amis de Jane ? Sans parler du fait qu'elle lui mentait sur beaucoup de points de son passé. Lorsqu'il l'apprendrait, la rage qu'il avait pour Dobby ne serait qu'une brise sur une flaque d'eau. La colère qu'il aurait envers elle ressemblerait davantage à un typhon meurtrier. Resterait-il son ami après cela ?

Ami, ou celui dont tu es amoureuse ?

Celui dont je suis…

En un éclair, elle se remémora tous les détails de la soirée : le bien-être qu'elle ressentait en la compagnie du Serpentard, la manière dont il la faisait rire, la faisait rougir aussi, lorsqu'il la complimentait. Et enfin la peur qu'elle éprouvait à l'idée de le perdre, à l'idée qu'il la rejette. Cette brusque révélation de ses sentiments la força à s'immobiliser.

Je suis amoureuse de Drago Malefoy.

« Jane, ça va ? »

Le Serpentard était revenu sur ses pas en constatant qu'elle s'était arrêtée. Croiser son regard à ce moment-là fut encore plus foudroyant que n'importe quelle réflexion. Elle inspira, puis baissa la tête et reprit sa marche en murmurant :

« Oui, ça va »

Quelle galère…

Ils arrivèrent à l'embranchement de deux corridors, l'un allant du côté des cachots, l'autre se dirigeant vers la tour Gryffondor. Ils s'arrêtèrent tous les deux, conscients qu'ils allaient devoir se quitter. Jane releva les yeux, presque à regret, vers le visage du Serpentard.

« Eh bien… bonne nuit, Drago »

Il voulut dire quelque chose mais le seul mot qui sortit fut « Patronus »

« Quoi ? »

« As-tu réussi à faire apparaître un Patronus, finalement ? »

« Euh… » répondit Jane, pas sûre de savoir où il voulait en venir « Non »

« Je peux t'aider, si tu veux. Tu vas toujours t'entraîner dans la Forêt ? »

« Oui, mais… »

« Alors, c'est dit. Je t'aide pour ce sort, et toi tu essaies d'oublier que j'ai gâché ta soirée, c'est d'accord ? »

Il la regardait avec un peu d'anxiété dans le regard, comme si la réponse de la jeune fille était très importante à ses yeux. Objectivement, ce n'était pas une bonne idée. Mais Jane se dit que de toute façon, tout ce qu'elle pensait de Drago Malefoy était forcément subjectif, alors elle répondit simplement :

« Oui »

« Parfait, disons… tous les jours avant le petit déjeuner ? »

« D'accord »

Elle retrouva le sourire en réalisant qu'ils se verraient tous les jours dans les semaines à venir.

« Ahh… » fit Drago « Je te préfère quand tu souris »

Il essayait encore de la faire rougir, mais elle tint bon. Elle osa alors une petite vengeance, pour le déstabiliser à son tour : elle s'approcha de lui, se haussa sur la pointe des pieds pour arriver à la hauteur de son visage et déposa une légère bise sur sa joue en disant :

« Bonne nuit, Drago »

Et elle s'éloigna rapidement, en essayant de réfréner le grand sourire qui éclatait sur ses lèvres. Juste avant de tourner à un coude du couloir, elle regarda brièvement en arrière et eut le temps de voir que Drago n'avait pas bougé et la regardait partir, une main effleurant sa joue.


Je le dis encore une fois : j'aime bien ce chapitre, tout gentil, pas sombre. Je voudrais que mon histoire s'arrête ici, malheureusement je dois vous conter l'histoire de Jane jusqu'au bout… Laissez-moi votre avis, une petite review ça ne prend pas longtemps !

Pour le prochain chapitre, étant donné que je pars en vacances la semaine prochaine, vous devrez patienter jusqu'au vendredi (courage, un jour de plus, ce n'est pas si long que ça ;))

Loufoca