Hello !

Bonjour tout le monde ! Et voilà, nous y sommes enfin : le chapitre 18 ! Enfin, vous saurez tout sur Jane, et aussi sur ce que trafique Harry ! Vous pourrez ainsi voir si vos théories étaient vérifiées ! Ce chapitre se nomme « Accio ». On entre dans la partie finale de l'histoire. J'espère que ça va vous plaire !

ATTENTION: CE CHAPITRE A ETE MODIFIE PAR RAPPORT A LA VERSION ORIGINALE AFIN DE SUPPRIMER LA SCENE DE TORTURE IMPLIQUANT DRAGO. JE NE CAUTIONNE ABSOLUMENT PAS LA VIOLENCE DANS UN COUPLE!

Résumé des derniers chapitres : Après que Jane ait été torturée par Pansy, la Gryffondor trouve une épaule consolatrice en la personne de Hermione. Mais la préfète en chef est perturbée par l'absence mystérieuse de Harry. Après un nouveau rêve sur Anna, Jane décide de tout raconter à Drago, car elle a senti de la tristesse dans son esprit.

Disclaimer : C'est décidé, pour ma prochaine histoire, je mets un seul disclaimer au début lol ! Difficile de faire très original… Donc : tout ceci ne m'appartient pas, je ne gagne pas d'argent pour cette histoire. C'est J.K. Rowling qui récolte tous les lauriers, et elle le mérite bien ! Et bien entendu, je dois beaucoup au groupe Keane, avec la chanson « Somewhere Only We Know » qui m'a inspirée pour la fin de l'histoire.

Remerciements : Miciiiii à ma Lupinette, qui a pu enfin profiter de l'épilogue, un peu avant vous, et qui a eu beaucoup de travail pour corriger toutes mes fautes !

Réponses aux reviews : (MAGNIFIQUE, J'AI DEPASSE 100 REVIEWS !)

Idu : Tu sauras tout ce que Harry a fait au début de ce chapitre. En ce qui concerne le sortilège de la Dentelle des Esprits : olala j'ai eu du mal à le trouver celui-là ! J'étais un peu à court de sortilèges à ce moment-là, puis l'illumination est venue d'un coup, comme ça, sans que je sache comment ! Bonne lecture de ce chapitre, j'espère que tu vas l'aimer !

Choups : Mais en fait, Choups, tu es bien la 100e revieweuse ! Je pense que fanfiction n'avait pas encore affiché la review d'Idu, c'est pour cela que tu pensais être la 99e. Félicitations ! Effectivement, avec ce chapitre, on approche de la fin (il en reste deux après celui-là). Ahh j'adore ta réaction : tu as envie de savoir, et en même temps non, parce que ça annonce la fin… C'est exactement ce que je ressens pour le tome 7 : j'ai envie de le lire (2 ans minimum à attendre, c'est criminel !), mais en même temps, je ne veux pas que ça se finisse… Alors, concernant ce chapitre 18 : on niveau des discussions, tu seras servie, ne t'inquiète pas. Et oui, Hermione en sait plus que vous tous. Jane lui a tout raconté… Mais vous n'apprendrez la vérité qu'en même temps que Drago (hé hé je tire un peu le suspens). Merci beaucoup pour ta review, et j'espère que tu vas aimer le chapitre 18 !

Harana : Héhé « dommage que je lise trop vite tes chapitres » c'est exactement ce que je me dis en lisant tes histoires ! Eh bien, figure-toi que le chapitre 17 avait été assez facile à écrire. J'en avais tellement bavé sur le 16, que (après une semaine de pause), le chapitre 17 m'a paru vraiment facile. Et pour les révélations : je crois que le chapitre 18 va répondre à tes attentes, et tu verras que Drago n'est pas aussi sans réaction que ça. Merci pour ta review ! Bizzz

Melinda Black : Oui, Jane a certaines affinités avec les parquets et autres carrelages lol. Alors comme ça tu trouves que j'arrive bien a garder le suspense ? Ben là… vraiment merci ! Je m'efforce vraiment de vous tenir en haleine à chaque chapitre, mais j'ai souvent des doutes, je me demande si ça marche, donc là tu me rassures ! Dans cette histoire, il y a bien sûr une intrigue principale (l'histoire de Jane), mais j'ai essayé d'y mêler aussi une autre intrigue, vue d'un peu plus loin (l'histoire de Harry). Dans ma prochaine fic, je crois que je vais reprendre ce système, et mêler 3 ou 4 intrigues différentes, tellement j'aime ça ! Voilà, je te souhaite une bonne lecture de ce chapitre 18, et à bientôt !

Paprika Star : Oui, Jane, et Drago sont finalistes du concours de sortilèges car ils se sont entraînés pendant toute l'année. Ils ont appris à se concentrer, à élaborer, à improviser, bref ils sont les meilleurs dans le domaine (principalement parce que les autres ne se sont pas autant entraînés, et qu'Hermione est distraite par l'absence de Harry). Et oui, Drago est triste. Si tu y repenses un peu, c'est assez logique : il tombait amoureux de Jane, et voilà qu'il découvre qu'il est obligé de la détester ! Triste, n'est-ce pas ? Surtout quand ce n'est pas forcément son propre choix. Voilà la suite !

Lélia malefoy-black-potter : Alors, grande question : comment fait Jane pour encore aimer Drago, après la séance de torture ? Eh bien, c'est tout simple et en même temps compliqué. En fait, Drago semble avoir deux personnalités (comme tu le verras dans ce chapitre). L'une ressemble comme deux gouttes d'eau à son père, et c'est elle qui l'a poussé à torturer Jane. L'autre est une personnalité qui pense par elle-même, qui ressent beaucoup de sentiments, et c'est de cette personnalité dont est tombée amoureuse Jane. En fait, la Gryffondor est persuadée que la deuxième personnalité est le « moi » profond de Drago, et que donc c'est cette personnalité qui dominera avec le temps, effaçant totalement l'autre. Voilà pourquoi elle l'aime, et pourquoi elle garde de l'espoir pour eux deux. Est-ce que j'ai répondu à ta question ? En tous cas, si tu rencontres Drago, ne l'amoche pas trop quand même, ok ? ) Bizzzzzz

Myssira : Hello ! Ahh je suis contente que tu apprécies ma fic ! Et j'aime beaucoup que tu trouves qu'elle change des autres fics sur Drago, car c'était un peu mon but. Tu peux pas savoir le nombre de fics que j'ai lu (principalement des Hermione-Drago) où les deux persos tombent amoureux après deux chapitres ! Je préfère quand c'est vraisemblable, et je vois que toi aussi ! Alors comme ça, tu as été étonnée par la réaction de Drago au chp 16 ? Tu n'es pas la seule, pas mal de mes reviewers ont été un peu choqués, mais pour ma part, cette scène s'était imposée très vite dans mon esprit, comme ne suite logique à l'histoire. Je sais, Drago est cruel, mais c'est exactement comme ça que je l'imagine. Concernant Harry : oui, bien sûr que je vais en reparler ! Le début de ce chapitre t'expliquera tout, tu vas voir. Dernière chose : ne t'excuse pas pour le manque d'originalité de ta review, d'abord parce que ce n'est pas vrai (au contraire tes questions sont très pertinentes) et de plus, une review me fait toujours énormément plaisir, donc tu peux continuer ! Bizzz

Magic-Pinky : Waaa encore quelqu'un qui a lu ma fic d'une seule traite ! Chapeau, vraiment ! Un énorme merci pour tous tes compliments, ça me fait chaud au cœur ! Je suis très contente d'avoir pu te captiver autant, ça me rend très fière de moi ! Et je suis heureuse que tu aimes le couple Jane-Drago. J'ai conscience que c'est un couple compliqué, qu'ils ont tous les deux un caractère parfois difficile, et complexe, et j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire sur eux. L'histoire de Jane explique ses diverses réactions tout au long de la fic, tu le verras en lisant ce chapitre. Voilà, je te souhaite une bonne lecture de ce chapitre 18, j'espère qu'il va te plaire ! Merci pour ta review !

Clochette : Comme tu le dis, dans le dernier chapitre, il se passait à la fois peu et beaucoup de choses, et donc le suspense reste intact car je ne vous ai pas révélé grand-chose. La confrontation Drago-Jane arrive dans ce chapitre, ainsi que toutes les explications sur Harry. Ta patience est récompensée : voilà le chapitre 18 ! J'espère que tu vas l'aimer !

Voilà, merci beaucoup à tous mes reviewers qui m'ont permis de dépasser la barre symbolique des 100 reviews ! Bonne lecture à tous, et n'oubliez pas de donner votre avis !

Un havre de paix

Je sais que ce qui ne tue pas nous rend plus forts

Mais moi, mais moi je suis déjà mort

(Kyo – Je saigne encore)

Chapitre 18 : Accio

EDITION SPECIALE DE LA GAZETTE DU SORCIER, 24 JUIN 1997

Suite à aux événements de cette journée, la Gazette du Sorcier consacre une édition spéciale du soir à un fait extraordinaire.

Sirius Black est vivant ! L'ancien évadé d'Azkaban, qui a toujours clamé son innocence, était décédé dans des circonstances on ne peut plus douteuses l'an dernier. Selon certaines sources au sein du Ministère de la magie, Mr Black serait passé au travers du célèbre rideau de la Salle de la Mort, située comme chacun le sait au Département des Mystères. Rappelons à nos plus jeunes lecteurs que cette salle servait à l'exécution des peines capitales, jusqu'à ce qu'elles soient abolies en 1951.

Il y a un an, presque jour pour jour, Mr Black passait par delà le voile lors d'une bataille l'opposant à sa cousine, Bellatrix Lestrange, l'une des adeptes les plus ferventes de Vous-Savez-Qui. Cette disparition a eu lieu sous les yeux de son filleul qui n'est autre que le Survivant Harry Potter. Cette fameuse nuit où le monde entier apprenait le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, le jeune garçon perdait le dernier membre de sa famille.

Aux dires de certains témoins, le choc fut rude pour le courageux Harry. La Gazette du Sorcier a appris que le pauvre Potter rêvait de son parrain toutes les nuits depuis lors. Un fardeau lourd à porter, qui entravait sa vie et l'empêchait d'avancer. Que s'est-il donc passé ce matin ?

Nos sources à l'intérieur de Poudlard, la célèbre école de sorcellerie, racontent que Potter, ainsi que Adam Funestar, ont disparu aux alentours du 14 juin. Ce dernier, ancien Langue-de-Plomb, avait été nommé professeur de Défense contre les Forces du Mal cette année. Il semblerait que, compte tenu de son expérience de la Salle de la Mort (il avait procédé à la toute dernière exécution en mars 1951, celle de Kerkuf le Terrible), le professeur Funestar ait voulu aider Potter dans son entreprise insensée : délivrer Black.

Que s'est-il passé derrière le rideau ? Quels combats, quelles négociations ont dû livrer ces deux téméraires pour parvenir à leurs fins ? Le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, à qui Potter semble avoir tout raconté, n'a pas voulu nous accorder d'interview. Nous en sommes donc réduits aux suppositions. Une chose est sûre : Harry Potter et Adam Funestar ont traversé le voile, et Potter en est revenu dix jours plus tard, tenant son parrain par la main. De Funestar, plus aucune trace.

Ainsi, le Survivant a une fois de plus vaincu la mort, et la malédiction du poste de Défense contre les Forces du Mal de Poudlard a encore fait une victime…

Drago ne prit pas la peine de lire la suite de l'article. Fou de rage, il s'appliqua consciencieusement à réduire en mille morceaux le journal arrivé quelques instants auparavant à sa table, porté comme d'habitude par son magnifique hibou grand-duc.

Potter ! Toujours lui ! Potter le Magnifique, Potter le Génial, Potter le Survivant !

La plupart des élèves venaient d'apprendre la nouvelle et formaient un groupe compact autour du trio, en commentant avec animation l'article de la Gazette. Le brouhaha était infernal. Excédé, Drago se leva et sortit de la Grande Salle. C'était le dernier soir avant les vacances demain, il retournerait au Manoir Malefoy, pour un nouvel été insipide.

Sur le seuil de la porte, il se retourna et, à travers une petite ouverture entre les dizaines d'élèves attroupés à la table des Gryffondors, il put apercevoir Potter-sa-Célébrité. Celui-ci paraissait éreinté, mais content de lui, beaucoup plus heureux qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Ecoeurant.

Néanmoins, les derniers évènements faisaient pencher la balance du côté du camp Dumbledore. Si Potter était capable de vaincre le Rideau de la Mort, il avait peut-être le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres… Il fallait encore attendre, voir de quel côté tournait la chance, pour être sûr d'être du bon côté. Le clan Potter avait à présent des chances de l'emporter. En remarquant qu'une personne manquait à la table des Gryffondors, Drago fut parcouru par un frisson d'espérance.

Si Potter le battait, elle pourrait…

Mais automatiquement, son bon sens reprit le dessus, et il se moqua intérieurement de lui-même.

Potter n'a aucune chance, et comme tous les autres, elle mourra !

Cependant, le bon sens ne parvenait pas complètement à museler l'instinct, et quand Jane s'était évanouie à la fin de l'examen de Sortilèges, il avait dû faire un effort violent pour ne pas se précipiter à son chevet.

Ah, la garce l'avait bien manipulé ! Son plus grand sortilège avait été de le rendre faible et dépendant, incapable de se passer d'elle. A quoi bon nier ? Il était tombé amoureux de cette Sang-de-Bourbe et désormais, il s'appliquait de toutes ses forces à combattre ce sentiment.

- Cette Sang-de-Bourbe, je la hais ! disait son bon sens.

- Elle me manque…Chaque seconde passée loin d'elle est une torture… Un tel manque, presque physique… disait son instinct.

- La ferme, l'instinct ! criait alors le bon sens, maître de la situation.

Ce fut tout en écoutant ce passionnant ping-pong mental que Drago s'éloigna de la Grande Salle. Il marchait, sans faire attention à la direction qu'il prenait, plongé dans ses pensées et essayant d'arbitrer les deux parties de son esprit qui menaçaient à présent d'en venir aux mains.

Essoufflé par la marche, il déboutonna les premiers boutons de sa fine chemise de lin blanc. Maudite chaleur ! Cela faisait deux jours qu'il régnait une température caniculaire sur la région et ce soir, l'air était lourd et irrespirable. Il allait y avoir de l'orage, Drago en était sûr ! Vivement un peu de pluie, pour lui rafraîchir les idées…

Il se retrouva, sans trop savoir comment, devant l'escalier qui menait à la plus haute tour de Poudlard : la tour d'Astronomie. Se demandant bien ce qu'il faisait dans un tel endroit, il ne put s'empêcher de poser le pied nu sur la première marche, puis de continuer à monter. L'escalier en colimaçon était haut. Drago écrasa quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son front d'un revers de la main, mais ne s'arrêta pas. Enfin, il arriva, haletant, au sommet de la tour. Les créneaux de pierre brute lui arrivaient à la taille, révélant le paysage alentours. L'air était aussi irrespirable qu'à l'intérieur. On avait le sentiment que les éléments allaient se déchaîner d'une minute à l'autre, et toute la nature retenait son souffle.

Tout-à-coup, il se sentit agrippé par les chevilles et les poignets. Des cordes semblables à des serpents avaient jailli du sol et le maintenaient fermement prisonnier. Sa baguette fut expulsée de sa main, et envoyée sur le parapet en pierre, pour l'empêcher de se défendre. Il essaya de se débattre, mais cela n'eut pour effet que de resserrer les liens.

- « Je n'ai rien à te dire, Sang-de-Bourbe ! » cria-t-il, furieux.

Evidemment, cela ne pouvait être qu'elle…

- « Alors pourquoi es-tu monté, Drago ? » dit Jane, sortant du coin sombre dans lequel elle était cachée.

- « Je n'ai pas vraiment eu le choix, non ? Ingénieux sortilège… pour une Sang-de-Bourbe »

La provocation, c'était tout ce qu'elle méritait. Il devait être fort, ne pas céder à son charme.

- Qu'elle est jolie, dans cette petite robe d'été couleur parme qui ne cache rien de ses formes…

- Reprends-toi !

Un éclat brillant sur le cou de la jeune fille attira le regard de Drago : le collier qu'il lui avait offert à Noël. Un gage de respect, qui brillait d'un éclat particulièrement fort, alors qu'il n'y avait aucune source de lumière. De gros nuages bouchaient le ciel et l'ont aurait pu se croire en pleine nuit. Le soleil couchant était invisible.

- Il fut un temps où elle méritait plus que de la provocation…

- Ce temps-là est mort !

- « On a toujours le choix » répondit-elle, le visage impénétrable.

Elle voulait paraître forte, ne pas lui montrer sa faiblesse. Peine perdue : ses yeux la trahissaient plus sûrement que le léger tremblement de ses mains.

- « Si tu me disais pourquoi je suis ici ? »

Elle inspira profondément.

- « Parce que tu es différent de Grant, malgré tout ce que tu peux prétendre. »

- « Quoi ? »

Un éclair zébra le ciel. Quelques secondes plus tard, le tonnerre retentissait, encore lointain.

- « Laisse-moi te raconter… »

- « Je ne veux pas t'écouter ! » s'emporta-t-il.

La chaleur suffocante était insupportable. Drago ne voulait pas entendre ce qu'elle avait à dire. Il ne voulait pas…

- « Mes parents… ce ne sont pas mes vrais parents » commença-t-elle « Ma véritable mère était une de leurs meilleures amies. C'était une moldue. Elle est tombée amoureuse d'un homme marié, moldu lui aussi. Quelques mois plus tard, j'étais là… et mon père biologique a coupé les ponts avec ma mère, sans reconnaître que j'étais sa fille. Je ne connais même pas son nom… peut-être est-il encore vivant, qui sait ? »

Je n'écoute pas ! Je n'écoute pas ! Je ne dois pas écouter !

- « … Peu après ma naissance, ma mère est morte. Un défaut cardiaque, parait-il, apparu seulement après l'accouchement. A cause de moi, en somme. Alors, ses amis, des sorciers venant d'une très ancienne famille au Sang Pur, qui l'avaient toujours soutenue, m'ont adoptée comme leur propre fille. Personne ne l'a jamais su. Si tu les connaissais… ils sont merveilleux ! Bien sûr, tu ne les aimerais pas : tolérant, respectueux des autres et généreux de leur affection… Mes parents… »

Penser à autre chose… il faut penser à autre chose.

- « Je ne te demande pas de me plaindre. Ma vie a été tellement douce : croyant être une Sang Pur, riche, avec des parents attentionnés,… Ils ne m'ont révélé la vérité que juste avant mon entrée à Akranes, la meilleure école de sorcellerie d'Islande. Comme ta chère Pansy l'a deviné, je n'ai jamais mis un pied à Durmstrang. Ce fut le choc, évidemment… »

Un deuxième éclair illumina le ciel sombre. L'orage se rapprochait.

Ah, la bonne idée : compter les secondes entre l'éclair et le tonnerre ! Ça m'occupera l'esprit. 1…

- « J'ai tout rejeté en bloc »

…2…

- « Comment accepter une chose pareille ? »

…3…

- « Alors, par bravade… »

…4…

- « … je me suis liée avec d'autres Sangs Purs »

…5…

- « Les pires qui puissent exister »

…6… BRAOUM !

A deux kilomètres… ça va, on a encore le temps.

Très fier de son calcul digne des meilleurs professeurs d'Arithmancie, Drago avait quand même entendu tout ce que Jane avait dit. Essayant de fermer mentalement ses oreilles, il dut subir la suite de l'histoire.

- « C'était tellement gratifiant : j'étais populaire, parmi les élèves les plus influents de l'école. Je voulais me prouver à moi-même que j'étais une véritable Sang Pur, plus encore que mes parents, ces traîtres. Ils ont toujours défendu le respect des moldus et des sangs-mêlé. Ironie… ironie… »

La fermeture automatique des ouïes ne fonctionnant apparemment qu'en classe, Drago changea de tactique :

- « Jane, ça ne sert à rien de me raconter tout ça, je n'écoute pas un mot de ce que tu dis. Fiche-moi la paix avec ton histoire stupide, elle ne m'intéresse pas ! »

Elle haussa les épaules :

- « Tant pis, tu l'entendras quand même. Où en étais-je ? Ah oui, mes soi-disant amis : Jackie Blake, Georgie Porgie, Biddy Fox, Marlène Tucker et bien sûr Grant Warburton. Je parie que tu reconnais certains de ces noms… »

Effectivement, il connaissait plusieurs des patronymes cités. Tous des nobles, tous comme lui.

- « Ils étaient tous comme… comme tu peux l'être parfois. Fiers de leurs privilèges, écrasant les autres, en maltraitant certains… Et malgré tout, ils étaient mes amis. Après tout, les Sangs Purs doivent se comporter comme ça, non ? »

Qu'était-il supposé répondre ? Evidemment que c'était ce qu'il pensait ! Un autre éclair illumina la pénombre, suivi peu après par le tonnerre. L'orage avançait vite.

- « Alors, j'ai agi comme eux : le mépris, le dédain, les moqueries, parfois les insultes. Souvent, même, les insultes. J'étais l'une des leurs. Les premières années, ce n'était pas bien méchant : des gosses se prenant pour les meilleurs… Puis, c'est devenu plus sérieux. Certains élèves sont devenus nos boucs émissaires. La plupart avaient assez de caractère pour passer outre… mais pas Anna. Anna Hellens, une fille de moldus de Copenhague. Pas très douée en magie, peu sûre d'elle, n'ayant aucun ami, bref : une cible facile. D'ailleurs, on ne l'a pas ratée. Enfin… quand je dis 'on'… je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à prendre mes distances avec mes 'amis'. C'était l'année passée. Ils allaient trop loin, je le sentais. Marlène et moi partagions le même dortoir qu'Anna. Marlène, c'est la pire peste que j'ai jamais connue. Elle s'en prenait toujours à Anna, qui était devenue son souffre-douleur préféré. Et moi, je la laissais faire… ça me faisait rire ! Mais plus les mois ont passé, plus j'ai ri jaune. Parce qu'Anna… ça aurait pu être moi ! Mais je n'ai jamais rien fait pour la défendre, même quand elle me suppliait de l'aider, même quand elle hurlait de douleur ou de chagrin. J'étais trop préoccupée par mon rang social. Lâcheté, bien sûr… pure lâcheté. »

A la faveur d'un éclair, Drago put apercevoir le visage de Jane, légèrement crispé sous le poids des souvenirs qu'elle revivait.

- « Et puis, un jour… je ne sais pas exactement ce qui s'est passé… je crois qu'ils l'ont torturée 'pour s'amuser'. Je n'étais pas présente, une réunion de préfets qui a fini très tard. Quand je suis revenue dans la chambre, je l'ai entendue pleurer dans son lit. Les autres dormaient, ou du moins faisaient semblant de dormir. En me voyant arriver, elle s'est levée et est partie aux toilettes. Je n'oublierai jamais le regard qu'elle m'a lancé… un regard accusateur, tellement rempli de haine… Je le revois constamment dans mes cauchemars. »

Ses cauchemars ? Comme le fameux cauchemar auquel il avait assisté dans leur clairière ?

- « Mais évidemment, je n'ai rien fait pour la retenir. Ce n'étaient pas mes affaires. Elle n'avait qu'à se trouver des amis qui pourraient la consoler ! Alors, je me suis couchée. Et puis, au milieu de la nuit, je me suis réveillée, avec une sensation étrange au creux de l'estomac. J'ai constaté qu'Anna n'était toujours pas revenue : son lit était vide. Je ne sais pas pourquoi je suis allée la chercher… peut-être un mauvais pressentiment… En arrivant aux toilette, je l'ai appelée… elle n'a pas répondu… »

Sur son visage passaient toutes les émotions qu'elle avait dû ressentir cette nuit-là.

- « Comment aurait-elle pu me répondre ? » ricana-t-elle sinistrement « Elle était étendue par terre… il y avait… »

Grâce aux éclairs de plus en plus rapprochés, Drago pouvait voir la pâleur de ses traits. Les grondements du tonnerre ne pouvaient couvrir l'entêtante mélodie de sa voix qui racontait le pire souvenir de sa vie.

- « … il y avait du sang partout… elle s'était tranché les veines, avec un bout de miroir… ses yeux étaient ouverts et elle me regardait… elle m'accusait à travers la mort… »

Sa voix se brisa et elle baissa la tête. Un coup de tonnerre plus puissant que les autres fit légèrement trembler la bâtisse. Le vent se leva soudainement et souffla de plus en plus fort.

Jane respira un grand coup, décidée à terminer son histoire, aussi dur cela fut-il. Drago ne savait plus quoi penser. Des milliards de questions se bousculaient dans son cerveau. Il se taisait, non plus pour faire mine de ne rien écouter mais pour l'encourager à continuer.

- « Après cela, tout a changé » reprit-elle « J'ai enfin compris ce que j'aurais dû comprendre des années auparavant. Et je les ai rejetés… tous. Eux qui ne se sentaient pas coupables, eux qui n'avaient pas une once de compassion pour cette fille qu'ils avaient poussée au suicide. J'étais la seule à voir son regard, la seule à me soucier d'elle. Et le pire, c'est que ses parents croient que j'étais son amie, parce que je suis la seule à être venue à son enterrement. Une enquête a été menée. Evidemment, tout le monde les a protégés… pas difficile quand on a de l'influence. J'ai été interrogée en dernier car j'avais 'eu un choc' et que je 'devais m'en remettre'. C'est à ce moment-là que mes 'amis' ont commencé à se méfier de moi. Grant, qui était à l'époque mon petit ami, m'a rendu visite à l'infirmerie. Mais pas une visite amicale, ça non ! Il voulait s'assurer que je ne les trahirais pas. Quand je l'ai envoyé balader, il a compris que quelque chose clochait. Heureusement pour moi, ils n'ont découvert ma véritable origine qu'après la fin de l'année. Etant donné que personne ne m'avait crue, vu que j'étais la seule à les accuser, je ne représentais pas un grand danger. Ils étaient simplement furieux, assez pour que je ne puisse plus retourner à Akranes pour mes deux dernières années. Voilà pourquoi je suis ici. »

Drago mit un moment à digérer tout le paquet d'information qu'elle venait de lui envoyer. Beaucoup de choses devenaient claires dans son esprit. Les réactions de Jane devenaient compréhensibles, à présent. Mais une question lui brûlait les lèvres :

- « Pourquoi n'as-tu pas dit la vérité, en arrivant ici ? »

- « Ces gens-là n'ont pas seulement de l'influence à Akranes. Ils m'auraient retrouvée beaucoup trop facilement. Tu ne l'as pas deviné ? Jane Ewing n'est pas mon vrai nom. Je m'appelle Mary Debenham. Je me cache ici, à Poudlard. Le choix de Sang Pur a été fait par Dumbledore, qui a peut-être estimé que je serais plus crédible dans ce rôle. Après tout, j'avais déjà joué la comédie de la noblesse pendant cinq ans. »

Décidément, tout s'éclairait, même sa frayeur concernant la lettre qu'il lui avait volée en début d'année, l'élément déclencheur de leur histoire.

- « Pourquoi me racontes-tu tout ça ? Je pourrais te dénoncer, un moyen comme un autre de renforcer la collaboration entre les nobles de différents pays… »

Elle mit un moment avant de répondre, paraissant choisir ses mots avec soin :

- « Je ne m'attends pas à ce que ça change quoi que ce soit à notre situation actuelle. Je sais que pour toi, la raison pour laquelle j'ai menti importe peu. Tout ce qui te préoccupe, c'est que je ne suis pas de Sang Pur… Eh bien tu vois, la Sang-de-Bourbe a le défaut de t'aimer. »

Que répondre à ça, sinon :

- « Tu me l'as déjà dit »

- « Et j'ai l'audace de le redire. Mais la vraie question est : et toi, que ressens-tu pour moi ? »

Elle ne pouvait pas lui demander ça, c'était injuste ! Il ne pouvait pas répondre à cette question ! C'est alors que trois mots fusèrent hors de sa bouche, avant qu'il n'ait pu les retenir :

- « Je te hais ! »

Le visage de Jane se décomposa. Drago voulut s'expliquer :

- « J'aurais pu t'aimer, je t'aimais déjà, en vérité. Mais tu es une fille de moldus et je te hais ! »

Une fois prononcées, ses propres paroles lui semblèrent creuses, vides de sens. Ces mots, il les avait maintes fois entendus : c'était son père qui s'exprimait à travers lui. Mais il était trop tard, le mal était fait.

Il vit une larme rouler sur la joue de Jane, pardon : Mary. Cette perle brillante le toucha à tel point qu'il voulut se précipiter pour la consoler : il ne l'avait jamais vue pleurer, pas même ce fameux après-midi où, il le savait à présent, elle avait revu la mort d'Anna en rêve. Malheureusement, il ne put pas bouger le petit doigt : il était toujours attaché. Jane se dirigea vers l'escalier de la tour. Après un dernier regard, elle dit :

- « J'avais tort, tu es comme lui. Adieu, Drago »

Et elle dévala les escaliers en courant, fuyant celui qui l'avait tant blessée. C'était trop bête ! Il ne pouvait pas la laisser partir comme ça ! Il risquait de ne plus jamais la revoir…

- Laisse-la, tu es mieux sans ce rebut de l'humanité !

- Je ne veux pas la perdre…

- Elle n'en vaut pas la peine. Quand le Seigneur des Ténèbres aura vaincu ses ennemis, elle mourra.

- Il ne gagnera pas !

- Il gagnera

- « NON ! » hurla-t-il au vent, au tonnerre, aux quelques gouttes de pluies qui commençaient à tomber.

Non, il ne la laisserait pas partir. Pas avant de lui dire ce qu'il pensait vraiment.

Sa baguette était toujours sur le parapet en pierre où elle avait été projetée. Impossible de l'atteindre… A moins que… Il savait que certains sortilèges n'avaient pas besoin d'un contact direct entre la main et la baguette pour agir. On appelait cela de la Magie Propre, bien que certains l'appellent également Magie Accidentelle car la plupart du temps elle n'était pas intentionnelle. Drago n'avait jamais expérimenté ce type de magie, mais c'était le moment où jamais d'essayer.

Après plusieurs minutes d'une intense concentration, tandis que les gouttes de pluie tombaient de plus en plus nombreuses, il tendit sa main et cria :

- « Accio baguette ! »

Concernant l'histoire de Harry : j'ai vraiment été dégoûtée par la mort de Sirius à la fin du tome 5. Donc, pour me faire plaisir, je l'ai fait revivre dans mon histoire. Ahhhh c'est le bonheur ! Vous savez enfin ce que Harry était en train de faire pendant tout ce temps. Une précision : Hermione a vu partir Harry. Après avoir reconduit Jane dans sa chambre, elle est redescendue dans la salle commune et est tombée sur Harry, qui essayait de filer discrètement. Elle a bien essayé de le retenir, mais il n'a rien voulu savoir, et est parti. Hermione a donc réveillé Ron, pour tout lui dire. Ils ont vu Harry entrer dans le bureau de Funestar, et ne pas en sortir, les deux sorciers étant partis grâce à la Poudre de Cheminette. Le reste, vous le connaissez.

Concernant les révélations de Jane : ben voilà, vous avez toutes les explications, et comme Drago, vous pouvez relier tous ça à diverses questions soulevées dans l'histoire.

Voilà, n'oubliez pas de laisser une review pour me donner votre sentiment, après toutes ces révélations ! A la semaine prochaine, pour l'avant-dernier chapitre !

Loufoca