On aime Neville

Harry métamorphosa subtilement son visage en celui d'auparavant, sans le nez un peu crochu ni les pommettes saillantes qui avaient étaient accentuées par sa privation de nourriture.

Cependant avec l'amitié de Neville il était un peu sorti de sa dépression et recommençait à vivre comme il le faisait avant les dernières vacances d'été. Lui et Neville étaient devenus des amis très proches, ayant plus de choses en commun que ce qu'ils avaient déjà réalisé. Neville avait un sens de l'humour développé et faisait constamment rire Harry.

Mais quelque chose arriva qui changea tout. Harry était en route pour le cours d'herbologie quand il réalisa qu'il avait laissé ses gants dans le dortoir. Il remonta rapidement les longs couloirs sinueux et souffla le mot de passe à la grosse dame qui s'ouvrit affreusement lentement. Dès qu'il put il monta les escaliers quatre à quatre et se précipita vers la porte du dortoir. Après tout il ne savait pas si Neville ne l'avait pas entendu ou s'il ne se souciait pas des bruits de pas. Harry avait supposé que Neville serait déjà en Herbologie mais il ne semblait pas y être. En fait, il semblait plutôt être debout au milieu du dortoir coupant la peau pâle de son avant-bras avec un très beau couteau orné. Avec sa manche retroussée, Harry pouvait voir des coupures à divers degrés de cicatrisation, juste avant que Neville ne redescende brusquement sa manche, inquiet et en colère à la fois.

Silencieusement, Harry se dirigea vers Neville qui s'était figé et enleva le couteau de sa main, frémissant doucement à cause du sang tiède et poisseux qui maculait sa paume.

« Pourquoi ? » Neville haussa les épaules et, sans vraiment savoir pourquoi, Harry envoya valser le couteau avec un sort bien placé. Neville haleta, les yeux étincelants.

« C'est ma grand-mère qui me l'a donné ! »

« Ouais, et je parie qu'elle n'aurait pas voulu que tu l'utilise pour faire ça ! »

Neville était très mal à l'aise

« J'arrêterai. Mais… oublie ça » dit il. Harry acquiesça silencieusement et les deux garçons descendirent en herbologie.

Mais Harry n'oublia pas. Il essaya de soulevait subtilement le sujet quelques fois sur ces derniers jours même si Neville ne tenait pas compte des allusions. Après ça il ne dit plus rien, mais son inquiétude demeurait.

Après ces quelques jours, la vie continua normalement –ou aussi normalement que la vie de Harry Potter pouvait l'être. Il était toujours profondément bouleversé du rejet de Snape, il continuait ses études en métamorphose et combattait en duel avec Flitwick. Il ne pouvait toujours pas exécuter un bouclier parfait, qui pouvait être brisé assez facilement, mais il pourrait le protéger d'un sort puissant et lui sauver la vie. Et puis Harry eu une très mauvaise surprise. Il entra dans la classe de sortilège pour participer à son travail journalier, pour remarquer que Flitwick n'était pas là. C'est alors que Dumbledore sortit de l'ombre en souriant tandis que la baguette d'Harry volait instinctivement dans sa main.

« Je suis heureux de voir que tes réflexes sont à la hauteur, Harry. Désormais, le professeur Flitwick ne vous enseignera pas plus longtemps. Il est évident qu'il est un sorcier du côté lumineux et qu'il l'a toujours été. Cependant, quand tu te bats en duel avec des sorciers noirs, certaines choses peuvent être différentes. Par conséquent nous nous sommes débrouillés pour te trouver un nouveau partenaire de duel ! »

Le sentiment de malaise d'Harry grandissait avec le large sourire de Dumbledore. D'un signe de la main, une personne vêtu d'un manteau et masquée sortit de l'ombre et Dumbledore disparut. Tout à coup ils revinrent, submergeant Harry : les rires des Mangemorts, le corps sans vie de Cédric sur le sol, des yeux vides fixant le ciel de nuit. Son souffle fut rendu à de brèves respirations et il sentit ses genoux trembler, les mains devant les yeux. Il sentit le Mangemort se rapprocher, et entendit des voix dans sa tête, celles de ses parents, de Cédric, de Snape, de Vernon. Il tremblait de manière incontrôlable, souhaitant plus que tout s'en aller, mais il ne pouvait pas. Les pas avançaient toujours et il se jeta au sol, essayant frénétiquement de s'échapper. Les pas s'arrêtèrent et il y eut un soupire bruyant.

« Merlin, Potter, vous êtes incapables. 10 points en moins pour Gryffondor pour lâcheté excessive. »

Harry recula au ton glacial de Snape.

« Debout »

Il se leva, engourdi, et tint sa baguette de ses mains tremblantes, se demandant si Snape avait la moindre idée de combien il était effrayé. Probablement. L'homme se trompait rarement. Inconsciemment, Harry dressa ses boucliers et attendit. C'était une grosse erreur.

« Passa ! »

Des épées s'enfoncèrent dans le corps de Harry, il les sentit crever sa peau et ses organes, sentit la douleur brûlante… et ensuite il était en train de se tordre de douleur sur le sol, des souvenirs de Vernon que même Snape ne connaissait pas envahissant son esprit, les épées transperçant toutes ses pensées… et puis plus rien. Et il faillit regretter l'absence de sentiments, parce qu'il le faisait se sentir comme lorsqu'il avait été puni pour avoir laisser Cédric et ses parents se faire tuer…

Ensuite Snape parla, et ses mots transpercèrent Harry comme du verre.

« Quelle honte pour la mémoire de vos parents, Potter. Trembler au moindre petit signe de douleur. J'avais espéré une plus grande bravoure de la part d'un Gryffondor, au moins. Pathétique. »

Son visage n'était pas visible derrière son masque, mais Harry pouvait deviner son ricanement.

« Allez à votre prochain cours, et priez. »

« Pourquoi, monsieur ? »

« Pourquoi ? Vous devez prier que quelqu'un d'aussi arrogant que vous essaie de défaire Voldemort, parce que vous n'avez aucune chance. Maintenant partez ! »

Harry s'enfuit, son cœur se brisant en mille morceaux.

3 jours plus tard…

Harry était pleinement conscient de l'absence de Neville à côté de lui. Il n'avait pas vu son nouveau meilleur ami depuis le petit déjeuner. Il avait paru pâle, et avait dit qu'il allait chez Madame Pomfresh, refusant que Harry l'accompagne. Sans Neville, Harry se sentit épié et très seul. A la fin du cours de métamorphose, McGonagall le retint.

« Où est Neville, Harry ? »

« Il ne se sentait pas bien. Il est allé à l'infirmerie. »

Le visage de McGonagall se plissa légèrement.

« C'est rare… oh, bien sûr… aujourd'hui est le jour où ses parents… J'irai le voir et verrai s'il va bien. »

« Puis-je venir ? » demanda Harry.

« Non, tu pourras aller le voir durant la pause déjeuner. » A contrecoeur, Harry hocha la tête et partit au cours de potions.

« Potter ! Mon cours est-il si affreusement ennuyeux pour que vous deviez vous endormir ? »

« Non, désolé monsieur. »

« 20 points en moins pour Gryffondor. Restez éveillé la prochaine fois que je vos poserai une question. »

Harry rougit légèrement car il avait parfaitement bien répondu à la question, mais resta silencieux. Snape sourit à Harry d'un mauvais air et il eut soudainement l'impression que le professeur allait l'empoisonner ou faire quelque chose de ce goût-là.

Cependant avant qu'il puisse le faire, il y eut un coup à la porte. C'était McGonagall, l'air choqué. Des larmes coulaient le long de ses joues.

« Harry…tu dois venir maintenant… oh, c'est terrible… »

Alarmé, Harry regarda Snape, qui fixait avec stupeur la sorcière de métamorphose habituellement pleine de sang froid. Le maître des potions acquiesça rapidement et Harry se leva, son tabouret grinçant horriblement dans le silence suffoquant. Alors qu'il passait la porte et voyait l'air de pitié dans les yeux de McGonagall, il compris ce qui se passait et sa respiration devint saccadée.

Neville.

Il prit une profonde respiration, essayant d'arrêter le tremblement de ses jambes. Pourquoi ? Pourquoi l'avait-il laissé ? Pourquoi n'avait-il jamais forcé Neville à parler ; pourquoi n'en avait-il jamais parlé à quelqu'un d'autre ? McGonagall avançait devant rapidement, s'arrêtant le plus souvent possible pour lui jeter un regard sympathique, et trop tôt ils arrivèrent à l'infirmerie.

Harry fit une pause devant la porte, les mains tremblantes. Il réalisa soudain qu'il était trop faible, trop pathétique pour faire ça. Il était terrifié. Mais ces pensées vinrent trop tard, tandis que ses jambes l'amenaient devant le seuil. Neville était derrière un rideau, les yeux doucement fermés et les poignets bandés jusqu'aux coudes. Le garçon avait l'air plus heureux que tout ce que Harry pouvait se souvenir de lui, et pour ça il sentit un nouveau pincement de culpabilité. Aurait-il pu le sauver s'il avait été un meilleur ami ?

McGonagall posa une main sur le bras de Harry.

« Il ira bien, physiquement. Dieu merci nous l'avons trouvé à temps. Ses bras étaient déjà scarifiés. Tu… tu le savais ? »

Silencieusement, la culpabilité le submergeant et colorant son visage en rouge, Harry acquiesça en fixant le sol. Comme il s'y était attendu, McGonagall explosa.

« Tu savais ? Tu savais et tu n'en as parlé à personne ? Il aurait pu mourir ! Comment tu te serais senti avec sa mort sur la conscience ? »

Harry se sentit malade de colère et de honte. C'était sa faute… entièrement sa faute.

Madame Pomfresh arriva juste après.

« Minerva, la grand-mère de Neville vient juste d'arriver. Voulez-vous aller la voir ? »

McGonagall hocha la tête, et partit avec un dernier regard furieux pour Harry, qui s'assit près de Neville. A sa surprise, Neville se réveilla.

« Nev ! Comment tu te sens ? »

Neville resta silencieux un long moment. Le moment s'allongea, et dans ce silence, Harry compris que Neville devait partir.

« Tu es content de t'en aller ? »

Neville hocha la tête.

« Tu vas me manquer, Harry… c'est juste que je ne me suis jamais vraiment adapté ici. Je n'ai pas de capacités magiques. Je ferai un meilleur travail dans une nouvelle vie. Je suis désolé…

Harry secoua la tête, conscient que ses yeux devenaient de plus en plus brumeux

« Est-ce que je peux voir … tes bras ? »

Neville défit ses bandages et Harry sentit un coup de… quelque chose… s'enfoncer dans son estomac. Il y avait trois profondes entailles sur chaque poignet, et d'innombrables longues cicatrices couvrant les bras pâles. Ça avait l'air écoeurant mais fascinant, selon le point de vue. Il posa ses yeux ailleurs avec effort, en entendant des pas arriver.

« Envoie-moi un hibou, ok Nev ? Et ne touche plus à ça… »

Neville hocha la tête, les yeux brillants de larmes et d'anticipation, et serra Harry dans ses bras.

« Merci d'avoir été mon ami, Harry. Tu vas me manquer. »

Harry serra l'épaule de Neville et, les yeux remplis de larmes, quitta l'infirmerie.

Il ne retourna pas en cours de potion, mais erra autour de l'école jusqu'à ce que ses pieds soient trop douloureux pour marcher. Il considéra brièvement l'idée de rentrer dans la salle commune de Gryffondor mais changea d'opinion. Un désagréable sixième sens lui disait que les Gryffondors auraient entendu parler à propos de la tentative de Neville et le blâmeraient probablement tout comme McGonagall l'avait fait.

Bon, c'était quand même sa faute. Il aurait du faire quelque chose, Neville pouvait être mort à cette heure-ci…

Il ne savait pas où il était. D'une manière ou d'une autre il s'était perdu dans les donjons et ne savait pas où telle salle ou tel couloir menait. Mais au lieu de paniquer il se sentit soulagé. Parce qu'il ne savait pas où il était, personne ne pourrait le trouver.

« Potter. »

Raté. Ok, peut-être que quelqu'un pourrait le trouver.

« Qu'est ce que tu fais ici ? »

La voix de Draco n'était pas tout à fait mauvaise, légèrement confuse peut-être. Le garçon était devenu plus gentil cette année. Il s'accroupit à côté de Harry. Harry n'avait même pas réalisé qu'il s'était assis.

« J'ai entendu parlé de Longdubas. Je suis désolé. »

Harry haussa les épaules avec indifférence. Il se sentait comme si toute son énergie avait été drainée hors de son corps, et chaque mouvement représentait un énorme effort. C'était sa faute, entièrement sa faute, entièrement ma faute…

« Harry ? Tu vas bien ? »

Harry se força à faire un sourire plastifié et acquiesça.

« Je vais bien. Je ferais mieux de retourner dans mon dortoir… avant que Snape ne m'attrape et…. »

« 20 points en moins pour Gryffondor ? »

Harry déglutit au son de la voix derrière lui. Juste ce dont il n'avait pas besoin.

« Désolé professeur, j'étais simplement… en train de retourner dans ma salle commune. »

Snape renifla tandis que Harry s'enfuyait, puis recula d'un pas quand il vit que Draco le fusillait du regard.

« Vous l'ignorez n'est-ce pas ? Votre propre fils. Votre propre putain de famille et vous prétendez juste qu'il n'est pas réel ? Comment pouvez-vous faire ça ? »

Snape avança son visage tout près de celui de Draco et eu le plaisir de voir le garçon reculer en tressaillant.

« Il n'est pas de ma famille. Il est un Potter, et si j'entends encore une fois de ta part qu'il y a un quelconque lien de parenté entre nous, alors tu seras vraiment désolé. »

La fureur gravée sur son pâle et délicat visage, Draco tourna les talons, mais sans avoir d'abord siffler à son professeur :

« Espèce de salaud »

Snape saisit rudement Draco par les épaules.

« Comment osez-vous me parler sur ce ton. Ma vie privée n'est en aucun cas vos affaires. »

Draco secoua la tête dans un mélange d'incrédulité et de colère et s'en alla, mais cette fois-ci Snape n'essaya pas de l'arrêter.

Yeah ! I did it!

Oui je sais, j'ai honte, si si franchement… TT

L'auteur prévient gentiment qu'à partir de maintenant l'histoire va être plus… joyeuse… dans une certaine mesure… ;;

Voilà désolée je ne réponds pas individuellement aux reviews mais merci beaucoup, en particulier à Ornaluca qui n'a pas lâché le morceau et sans qui vous auriez pu attendre encore un siècle avant de lire un nouveau chapitre traduit… ;;