Je ne sais pas quand il fallait mettre le disclaimer alors je le rajoute maintenant. Tous les personnages, sauf la petite nouvelle, appartiennent à J.K. Rowling. (Ca suffit ou pas?)
Chapitre deux: Procyon
Les pieds de Harry heurtèrent brutalement un sol de pierres noires. Harry reprit ses esprits et regarda autour de lui.
Tout était sombre. Le peu de lumière que dispensait une bougie était voilée par un imposant abat-jour en dentelle grisâtre. Devant lui, un grand tableau était recouvert d'une tenture noires. Sans prévenir, la peinture se mit à hurler :
- QUI VIENT ENCORE TROUBLER LE CALME DE MA NOBLE DEMEURE ?
Harry ne chercha pas plus loin : il venait d'atterrir dans le vestibule de la maison des Black, au 12 Square Grimmaurd. Il venait à peine d'arriver et serait déjà reparti si une voix ne l'avait pas hélé :
- Harry ! Hermione !
L'esprit de Harry se retourna presque plus vite que son corps. Son cœur fit un bond dans sa poitrine en reconnaissant :
- Ron !
- QUE CETTE VERMINE S'EN AILLE. DEHORS ! DEHORS !
- OH, LA FERME ! hurla Ron.
Le tableau ne prit pas en compte son injonction et s'égosilla de plus belle.
- Venez dans la cuisine, cria Ron pour couvrir le vacarme.
La cuisine rassemblant à une caverne avait l'air plus chaleureux. De nombreuses bougies voletaient placidement dans la pièce et les murs avaient perdu l'énorme couche de crasse qui les recouvrait auparavant. La maison elle-même semblait moins hostile.
- Alors ? demanda Ron. Comment vous allez tous les deux ?
- Bien, répondit maussadement Harry.
Hermione, à coté d'eux, s'écroula sur une chaise... pour se relever juste après car Mrs Weasley pénétra dans la pièce.
- Ron, gronda-t-elle. Laisse les tranquille ! Oh, mes chéris !
Elle se précipita sur Harry pour le serrer dans ses bras. Il lui rendit son étreinte aussi fort que le pouvaient ses bras frêles. Mrs Weasley avait le don de faire tomber aux pieds des gens les soucis qui les assaillaient. Sans intervention de quelque magie que ce soit, cette étreinte était un véritable sortilège d'Allégresse, bien plus puissant cependant.
Mrs Weasley le lâcha et enroula ses bras dodus autours des épaules d'Hermione. Aux yeux de Harry, jamais Hermione n'avait eu tant besoin d'une mère. Elle fondit en sanglots, s'accrocha désespérément à l'amour que lui offrait cette femme.
- Le dîner est prêt et vous avez l'air affamé ! déclara Mrs Weasley, relâchant Hermione.
- Je vais prévenir les autres, dit Ron.
Et il sortit de la pièce. Harry et Hermione s'installèrent devant les assiettes vides. La porte s'ouvrit et une dizaine de personnes firent leur entrée. Harry les énuméra au fur et à mesure de leur apparition : «Mr Weasley, Fred, Georges, Ron, Lupin, Maugrey et Percy... Percy ? »
Harry s'étrangla et avala de travers l'eau qu'il venait de boire. Il toussa et respira un bon coup.
Tout le monde prit place autour de la table sans faire attention aux nouveaux arrivants. Seul les jumeaux se précipitèrent sur Harry pour lui souhaiter le bonjour :
- Harry ! Quelle surprise ! s'exclama Fred.
- Non, quel étonnement ! corrigea Georges.
- Alors, comment marche votre boutique ? demanda Harry.
- Très bien, affirma Fred.
- Mieux que très bien. Exceptionnellement bien, repris Georges.
- Ecoute.
Fred fit teinter les pièces d'or qui se trouvaient dans la bourse accrochée à sa ceinture. Harry sourit. La famille Weasley était très pauvre et si les jumeaux gagnaient bien leur vie, c'était une excellente nouvelle. Georges éclata de rire et dit :
- Tu avais raison quand tu nous as dit que le Dr Flibuste allait être au chômage. Cet été, presque tous les élèves de Poudlard sont passés.
- Tu aurais dû voir ça, renchérit Fred. Notre local était bondé.
Mais on est généreux, dit Georges avec le plus grand sérieux en se servant du ragoût disposé sur la table. On a proposé au Dr Flibuste un partenariat avec nous.
- Tu plaisantes ? demanda Harry, peu sûr de lui.
- Autant que « T » vaut dire « Troll », ajouta Fred sans sourire.
Harry ne répondit rien et se servit en ragoût. Il était perplexe quand à cette histoire. « Enfin, se dit-il, ce ne sera pas la première fois qu'ils me font marcher ».
Peu à peu, les conversations s'animèrent. Harry remarqua que la plupart des convives avaient les traits tirés par manque de sommeil ou par anxiété. Seuls les jumeaux Weasley et Ron semblaient en pleine forme. Même Harry qui avait repris du poil de la bête depuis l'arrivée d'Hermione ressemblait un peu à un zombie. Hermione, toujours en état de choc, même si elle allait mieux, avait le visage marqué.
Harry reporta son attention sur les discussions. Toutes, ou presque, portaient sur l'élection prochaine du nouveau Ministre de la Magie. Il écouta les pronostics sans vraiment les comprendre car il ne connaissait pas les membres du Ministère.
Puis il parla avec Ron. Il n'avait pas encore ouvert son livre mais Ron lui en vanta les qualités et Harry fut bientôt convaincu que cet ouvrage lui serait très utile. Il lui demanda ce qu'il convenait de faire pour sélectionner les nouveaux joueurs.
- Honnêtement, avoua Ron, je n'ai jamais pensé à demander à Charlie.
- Et qui tu prendrais, toi, dans l'équipe ?
Harry voyait bien que Ron le regardait avec des yeux pleins d'espoir.
- Je ne sais pas, répondit-il.
- Déjà, il faudra que j'organise des sélections. Je verrais bien Ginny poursuiveuse mais je ne sais pas encore.
- Au fait, intervint Hermione qui avait écouté en silence, où est-elle ?
- Qui ? Ginny ? Oh, elle est chez Dean, dit-il sur un ton évasif. Ses parents lui ont proposé de passer quelques jours chez eux. Maman a râlé mais elle a réussi à la faire plier.
- C'est bien avec Dean qu'elle sort, non ? demanda Harry.
- Oui, répondit Hermione. Je me demande bien comment elle a pu la faire céder.
- Moi aussi. Comme ça, je pourrais évité des corvées du genre dégnomer le jardin ou encore ranger un minimum ma chambre.
- Voyons Ron ! gronda-t-elle.
- De toutes manières, j'ai déjà essayé. Elle m'a répondu « Ce sont tes responsabilités et elles t'aident à devenir plus mature » dit-il dans une très bonne imitation de sa mère.
Harry éclata de rire et Hermione se détendit. La soirée se passa au mieux. Il était un peu plus de onze heures quand le trio d'amis monta se coucher. Les garçons souhaitèrent « Bonne nuit » à Hermione et ils grimpèrent dans leur chambre. Harry se déshabilla et se mit au lit.
- D'après toi, que font-ils en ce moment, Dean et Ginny ? interrogea Ron quant il fut au lit à son tour.
- Je n'en sais rien, répondit Harry en étouffant un bâillement. Tu t'en fais pour elle ?
- Non, mais tout de même...
- Laisse la vivre, ta sœur ! Et ne t'inquiète pas, elle a la tête sur les épaules.
La porte de la chambre s'ouvrit sans bruit. Harry ne l'aurait même pas remarqué si Ron ne s'était pas écrié :
- Hermione ! Mais qu'est ce que tu fais ici ?
Harry émergea rapidement du demi sommeil dans lequel il était plongé. Il l'entendit dire :
- Je ne trouverais pas le sommeil, Ron.
- Qu'est ce que tu racontes ? questionna-t-il.
- Je... Si je te le dis tu vas me prendre pour une trouillarde.
Harry décida de défendre son amie au moment où Ron ouvrait la bouche :
- Laisse la, Ron. Si elle veut rester, autant qu'elle reste.
- Mais...
- Ecoute, Hermione a été attaqué il y a peu de temps encore. Il se peut qu'elle ait encore peur. C'est une réaction normale, non ?
- Faites comme vous voulez, c'est pas mon problème, marmonna-t-il en se retournant dans son lit.
Harry le regarda d'un air proche de la pitié et dit à Hermione :
- Si tu veux dormir ici, on va avoir un problème. Il n'y a que deux lits et ils sont tous les deux occupés.
- Je me débrouillerais, asura Hermione.
Elle sortit rapidement de la pièce pour revenir quelques secondes plus tard avec sa couette sous le bras. Elle fit de son duvet un matelas et s'enroula dedans du mieux qu'elle pu. Puis elle se tourna et retourna, essayant de trouver une position confortable sur le sol pierreux.
Harry l'observa et poussa un soupir. Il repoussa ses draps et lui dit de prendre son lit. Hermione rougit et secoua la tête en signe de dénégation. Il insista mais elle refusa. Il finit par se recoucher. Puis il repoussa à nouveaux ses draps :
- Bon, allez, viens !
- Pardon ?
- Viens te coucher. C'est un lit une place mais on n'est pas énormes et je pense qu'on ne devrait pas s'étouffer.
- Mais... Harry..., bégaya-t-elle.
- Tu ne vas pas plus arriver à dormir par terre. Alors ne discute pas.
Hermione hésita, pesant le pour et le contre et décida que le pour l'emportait. Harry se rencogna contre le mur et Hermione se glissa sous les draps.
- Tu crois qu'il vont nous poser des questions, s'ils nous voient demain comme ça ? demanda Hermione après quelques minutes.
- Possible, murmura Harry. Mais de toute façon, c'est ça ou alors tu dors dans ta chambre toute seule.
Hermione frissonnât.
- Non, pas question !
- Quand vous aurez fini de discuter tous les deux, on pourra peut-être dormir ? dit Ron.
- Il a raison, dit Harry à l'oreille d'Hermione. Cesse de te poser des questions sans arrêt. Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Harry se laissa entraîner dans les profondeurs des songes.
Il se réveilla le premier le lendemain matin. Il resta un moment dans un demi sommeil. Cela faisait assez longtemps qu'il n'avait pas aussi bien dormi.
Quand il prit enfin conscience de son corps, il fut surpris de se retrouver avec un bras sur la taille d'Hermione, son visage si proche de ses cheveux... Il voulu faire un mouvement pour se dégager mais ne fit rien. Hermione dormait du sommeil du juste et elle l'avait bien mérité. Il ne voulait pas la réveiller.
Ron souleva les paupières à son tour et quand il se tourna vers Harry, quelle ne fut pas sa surprise de les voir ainsi. Harry vit dans ses yeux une ombre de reproche.
- Que fait-elle là ? chuchota-il.
- Elle dort ici.
- Mais, je veux dire, que fait-elle dans ton lit ?
- Elle n'allait pas dormir par terre tout de même.
- Non, bien sûr, répliqua-t-il, ironiquement.
Et il sortit de la pièce. Harry pensa qu'il avait du faire un effort colossal pour s'empêcher de claquer la porte. Il se demanda ce qui pouvait bien mettre son ami dans cet état. Il n'avait rien fait de mal ; il avait juste proposé à Hermione de dormir avec lui pour lui éviter de passer une nuit affreuse. Il haussa imperceptiblement des épaules.
Il resta encore quelques minutes sans bouger pour se décider à réveiller Hermione. Il la secoua légèrement puis de plus en plus fort...
- Hermione, debout, souffla-t-il.
Mais rien à faire, elle ne voulait pas ouvrir les yeux. Pire, elle se retourna et posa sa tête sur le torse de Harry.
- Ah non ! Là, tu exagère. Allez, debout !
Et il se remit à la secouer de plus belle. Il eut alors une brillante idée.
- Tant pis pour toi, tu l'as voulu.
Il s'approcha de son oreille et cria :
- Le professeur McGonagall veut te voir !
- Quoi ? balbutia-t-elle en émergeant.
Elle sommeilla encore le temps que son cerveau décrypte le message qu'il venait de recevoir.
- Quoi? cria-t-elle en se jetant hors des draps. Que viens tu de me dire ?
- Rien, rassura Harry.
Elle soupira et regarda autour d'elle d'un air hébété.
- Je n'ai pas dormi ici ?
- Si.
- Dans ton lit ? Avec toi ?
- Si, répéta Harry.
- Je vais me changer, grogna-t-elle.
Hermione sortit de la pièce et referma en douceur la porte. Harry bailla, s'étira et s'habilla enfin.
Quand il arriva dans la cuisine, Ron lui souhaita un « bonjour » étouffé comme si ce simple mot pouvait lui arracher la moitié du visage. Harry haussa des épaules, perplexe. Allait-on enfin lui expliquer ce qui n'allait pas ce matin ?
Il grignota quelques toasts et Mrs Weasley leur dit qu'ils avaient quartier libre et qu'elle les appellerait si elle avait besoin d'eux. Ron sortit de la pièce et grimpa les escaliers, Harry sur les talons. Hermione descendait les marches à ce moment précis mais Ron ne fit pas le moindre effort pour se pousser. Il continua son ascension jusqu'à ce que Harry lui demande enfin :
- Mais qu'est ce que tu as ?
- Je suis de bonne humeur, répliqua Ron.
- Va faire gober ça à n'importe qui mais pas à moi, dit Harry.
- Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi je t'en parlerais.
Harry resta silencieux le temps de gravir trois marches et reprit :
- C'est à cause d'Hermione ?
Ron ne répondit pas et il en conclue qu'il avait raison.
- Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans cet état.
- Devine, cracha Ron.
- Très bien, grinça Harry.
Parvenu entre-temps au seuil de la chambre, il poussa la porte et s'assit sur son lit défait. Ron claqua la porte et s'affala à son tour sur son lit. Les ressorts grincèrent sinistrement.
- Tu veux jouer aux devinettes ? demanda Harry. Allons-y. Bon, alors... c'est à cause d'Hermione mais, à mon avis, c'est plutôt de moi qu'il est question.
- Laisse tomber, Harry.
- Certainement pas, s'écria Harry. Ce ne serait pas parce qu'elle a dormi avec moi ?
- Laisse tomber, répéta Ron
- Je ne vois vraiment pas le problème que ça pose. Elle serait ma petite amie, pourquoi pas ? Mais là, je t'avoue que je sèche.
Harry avait l'air tellement dépité que Ron éclata d'un rire presque cruel et sortit de la salle. Harry s'effondra sur son lit. Il repensa à la dernière fois ou ils s'étaient disputés tous les deux. Cela remontait à deux ans maintenant. C'était en quatrième année. Ron était alors jaloux de Harry car il faisait parti des Champions de Poudlard au Tournoi des Trois Sorciers. Etait-ce la même chose aujourd'hui ? Ron était-il jaloux ?
- Jaloux ? lui dit une petite voix dans sa tête. Jaloux de qui ? De toi ? Ah, la bonne blague.
- Peut-être que c'est stupide mais pourquoi le serait-il ? Il m'en veut parce que j'ai dormi avec Hermione ?
- C'est possible, concéda la petite voix.
- C'est là que je ne comprends pas, déclara Harry.
- Tu parles tout seul maintenant ? dit une voix féminine.
Harry sursauta et se redressa. Il poussa un soupir de soulagement en reconnaissant Hermione.
- Je ne t'avais pas entendu rentrer, dit-il.
- Je viens de voir Ron, annonça-t-elle en s'asseyant en tailleur sur le sol.
- Ah... Et qu'est ce qu'il dit ?
- Il est furieux en tout cas.
- Oui, soupira-t-il. J'avais remarqué. Sauf que personne ne semble pressé de me dire pourquoi. Tu le sais toi ?
Les joues d'Hermione prirent une légère teinte rose.
- Non, je ne sais pas.
- Ouais, marmonna-t-il, peu convaincu.
Le silence s'installa.
- Je pense que tu devrais aller le voir, Harry.
- Qui ? Ron ? Il ne m'écoutera pas.
- En tout cas, réconciliez-vous parce que, ce soir, on fait une petite fête.
- Ah bon ?
- Oui, dit-elle en se levant.
Hermione posa la main sur la clenche et Harry demanda en la regardant dans les yeux :
- Dis-moi, ça te gêne d'avoir dormi avec moi ?
Elle le dévisagea quelques secondes pour voir s'il se moquait d'elle.
- Non, répondit-elle, convaincue de sa sincérité. Au contraire, j'en suis flattée.
Elle le regarda encore quelques instants.
- Pourquoi me pose-tu cette question ?
- Parce que, au moins, toi, je suis sûr que tu ne détourneras pas les yeux et que tu me regarderas en face.
Hermione ne dit rien et se mordit les lèvres. Elle actionna la poignée et sortit rapidement.
Au bout de cinq minutes, Harry se sentit stupide, assis seul au milieu de la chambre. Il décida de prendre en compte le conseil d'Hermione et de mettre son orgueil de côté. Il prit la direction du salon où il pensait trouver Ron.
Celui-ci était effondré dans un fauteuil défoncé avec une bouteille de Bierraubeurre à la main. Il buvait directement au goulot et avait les yeux dans le vide comme un ivrogne qui boit pour oublier sa honte de boire. Cependant, il n'était pas soûl, la Bierraubeurre n'ayant pas un fort taux d'alcool. Il donnait juste l'impression de quelqu'un qui vient de se faire virer de son travail qui représentait sa vie.
Harry s'assit sur le sofa, juste à côté. Ron ne réagit pas, ne tourna pas la tête. Il se contenta d'amener la bouteille à sa bouche et d'avaler encore une gorgée. Harry le regarda faire et quand Ron reposa sa bouteille, il prit la parole :
- Ron, je sais que tu m'en veux, et je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs...
- Si c'est pour chercher une raison, va t'en, coupa Ron, qui fixa son attention dans les reflets du flacon de Bierraubeurre.
- Non, je ne viens pas pour ça. Seulement ça m'ennuie que mon meilleur ami me fasse la tête pour une cause stupide. D'autant plus que ce soir, il y a une fête apparemment, et que j'ai très envie de m'amuser un peu.
Harry se tu et guetta la réaction de Ron. Ron détacha ses yeux de la bouteille comme on se réveille d'un profond sommeil, fixa Harry, sembla juger le pour et le contre. Harry l'observa d'un œil inquiet, ne sachant pas s'il risquait ou pas de se prendre un coup de poing dans le visage. Mais le visage de Ron se radoucit et il lui tendit la main en signe de pardon. Harry n'hésitât pas et la serra de bon cœur.
- Tu est sûr que tu ne veux pas m'expliquer, essaya Harry.
- N'y compte pas, railla Ron.
Ron accrocha un grand sourire à ses lèvres et tendit à Harry sa Bierraubeurre qui but généreusement.
- Content de te voir revenir, dit Harry
- Moi aussi. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est dur de devoir faire la tête à son meilleur ami.
- Personne ne t'y a obligé, répliqua Harry.
- C'est vrai. Allez, on va voir ce qu'ils préparent les grands pour ce soir.
Et ils fouinèrent dans toute la maison pour trouver des indices, jusqu'à ce que Mrs Weasley mettent fin à leur manège.
- Que trafiquez vous, tous les deux ?
- Rien, rien, marmonna Ron.
- Je ne veux pas vous voir par ici. Allez, ouste, vous êtes dans mes pattes.
Ils ne répliquèrent rien mais continuèrent de chercher discrètement.
Le soir tombait doucement, enveloppant les rues de ténèbres juste éclairées par des lampadaires crasseux. Mrs Weasley vint chercher les deux jeunes hommes pour les avertir de se rendre dans le salon. A peine Harry eut-il franchis la porte que les bougies s'allumèrent et que tout le mode s'écria : BON ANNIVERSAIRE HARRY.
Harry en eut le souffle coupé. Jamais il n'avait eut de fête pour son anniversaire. Il promena un regard autour de la salle. Des banderoles étaient accrochées partout et les bougies changeaient de couleur passant successivement du rouge au bleu, du jaune au vert avant de redevenir blanches. Puis il éclata de rire et fut suivi par tout le monde. Que cela faisait du bien de rigoler avec ses amis.
Hermione fut la première à se présenter à lui avec son paquet dans ses mains.
- Voila ce que je voulais t'offrir. En retard mais au moins il est à toi maintenant. Bon anniversaire.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa sur la joue. Aussitôt des clameurs parcoururent les convives. Hermione sourit et s'éloigna légèrement. Harry défit le paquet cadeau qui enveloppait le présent. Il contenait un écrin et dedans un magnifique collier d'une forme indescriptible. Harry le regarda, étonner et Hermione dit :
- C'est une amulette. Il y a une légende qui y est rattachée mais je n'ai pas eu le temps de la chercher. Je le ferais plus tard.
« Merci » fut la seule chose que Harry trouva à dire. Il enfila le collier qui lui pendait au milieu de la poitrine. Il possédait un éclat admirable et étrange. La forme le faisait paraître étrange ainsi que, semblant terne et gris, le médaillon reflétait des couleurs vives, dorées et argentées principalement. Des dessins étaient gravés dessus, en une langue inconnue de tous. Elle virevoltait, traçait des boucles et des pleins comme un écriture ancienne faite à la plume.
Mrs Weasley s'approcha à son tour :
- Nous t'avons déjà offert quelque chose mais voici quand même un cadeau.
- Il ne fallait pas, Mrs Weasley.
- Mais si, voyons.
Elle lui déposa le paquet dans les bras et se recula. Harry eut la surprise de constater qu'il renfermait un étui à baguette en cuir et peau de dragon. Il était vert fluo mais était tout de même discret et ne se voyait pas beaucoup. En fait, Harry eut la nette impression que l'étui changea de couleur pour prendre une teinte plus foncée qui collait avec ce qu'il portait habituellement.
Lupin s'avança aussi et lui tendit un cube volumineux. Harry le déposa à terre pour l'ouvrir et fut surpris de constater que le colis émettait des bruits.
- Allez, ouvre-le, insista Lupin. Il est de la part de nous tous.
Il le déballa avec la précaution de quelqu'un qui doit couper un des fils d'une bombe à retardement. Hagrid lui avait déjà offert un livre mordeur et il ne savait pas si Lupin avait eut la même idée. Il souleva le couvercle de la boite et jeta un regard plein d'appréhension dedans.
Une chose noire bougeait et... (Harry n'en était pas sûr) jappait. La chose bougea et tourna sa tête vers le jeune homme qui avait fait entrer la lumière dans la boîte. Elle remua de la queue (car elle était dotée d'une queue) et aboya.
- Un chien, s'exclama Harry en le prenant dans ses mains.
Il tirait plus sur le chiot que sur le chien encore mais l'animal était déjà assez grand et ressemblait à un yorkshire adulte. Il était noir, très noir et ses yeux pétillaient d'intelligence.
Il rappelait quelque chose à Harry.
- Comment vas-tu l'appeler ? demanda Hermione.
Harry réfléchit quelques seconde et répondit :
- Je vais l'appeler Procyon.
En astronomie, cette étoile était la plus brillante de la constellation du « Petit Chien ».
- C'est mignon, je trouve, approuva-t-elle.
Procyon, debout sur le sol, renifla les vêtements de Harry et remua de la queue.
- Alors ? Tu trouves que je sens bon ? demanda Harry.
Tout le monde éclata de rire et le chiot se réfugia dans les bras de Harry. Harry le leva jusqu'à son visage et il fut étonné de constater que le chiot semblait le connaître. Non, c'était différent : il semblait le reconnaître. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'était ce que ressentait Harry.
- Je peux le prendre ? demanda Hermione.
- Mais bien sûr.
Et maintenant, tout le monde à table, déclara Mrs Weasley.
Il y avait peu de monde à cette soirée : Maugrey, Lupin, Mrs Weasley ainsi que Mr Weasley avec les deux jumeaux étaient là.
Au dîner, Harry discuta de tout et de rien avec Ron et la famille Weasley, tout en donnant des bouts de viande que Procyon mendiait. Ses goûts étaient prononcés pour le poulet. Il grimpait sur les genoux de Harry en bondissant haut pour un jeune chien et fourrait sa truffe dans l'assiette que Harry repoussait le plus loin possible. Finalement, le jeune homme cédait et lui donnait un bout de lard ou de poulet. Et Procyon sautait sur le sol pour dévorer sa part avec appétit.
Plus tard, ils montèrent se coucher. Harry se demanda si Hermione reviendrait cette nuit mais elle ne reparut pas. Les garçons se glissèrent dans leurs draps chauds et Procyon se roula en boule sur une pile de T-shirts usagés que Harry avait pris soin de mettre par terre. Il bailla longuement et regarda son nouveau maître avec affection. Puis il ferma les yeux tout doucement.
Le lendemain, alors que les trois adolescents faisaient leurs devoirs en retard, Procyon se leva d'un bond, ses poils se hérissèrent et il montra des crocs. Certes, ses dents n'étaient pas bien grandes mais on discernait tout de même une menace dans son attitude.
Harry leva la tête et la porte s'ouvrit sans bruit. Et derrière la porte, il y avait... Percy.
- Salut, marmonna Ron, assez froidement.
- Salut, répondit Percy. Bonjour Hermione, bonjour Harry. Tu n'aurais pas vu maman, Ron?
- Non.
- Et les jumeaux ?
- Non.
Et il ressortit. Harry croisa le regard d'Hermione. Elle haussa les épaules.
- Ron, demanda-t-elle, que fait Percy ici ?
- Rien. Il s'est réconcilié avec nous, il y a quelques semaines et maintenant, il bosse avec les jumeaux au magasin de farces.
Il était facile de deviner au ton de Ron que c'était encore un sujet délicat. Mais Hermione se hasarda à le questionner davantage :
- Que fait-il au magasin ?
- Il s'occupe de la comptabilité et il fait des opérations marketing. Mais bon, une chance que Fred et Georges y mettent leurs grains de sel parce que, sinon, ils ne vendraient plus rien, ajouta-t-il avec une pointe d'ironie.
Hermione le darda du regard et ravala la réplique qui lui brûlait la gorge. Elle se contenta de lui décocher un regard meurtrier avant de tourner à nouveau les pages de son livre.
- Il a démissionné de son poste au Ministère ? risqua Harry.
- Ouais, dit Ron absorbé dans son devoir.
Harry attendait plus de détails mais Ron n'était pas disposé à en parler.
- Tu pense bien, ricana Ron, peu après. Il n'allait pas rester avec un bon à rien qui a démissionné de surcroît.
- Au fait, coupa Hermione, quand auront lieu les élections ? Je sais que l'on n'a pas l'âge de voter mais ce serait intéressant d'y assister
- Ils sont en train de tout préparer au Ministère. C'est pour ça que papa n'est jamais là. Mais il a fait une exception hier.
- J'aimerais que le Ministère décide de prendre en compte mon association, la S.A.L.E... En parlant de S.A.L.E... où est Kreattur ?
Ron posa sa plume et joignit les mains en signe de prière.
- Il est parti rejoindre les siens, dit-il d'une voix éthérée qui faisait penser à Trelawney.
Voyant que Hermione ne réagissait pas, il continua :
- Ah la famille, c'est primordial.
Soudain les yeux d'Hermione s'écarquillèrent. On y lut une seconde la surprise puis la colère.
- Il n'a pas fait ça tout de même ?
- Mais si, parfaitement. Et personne ne l'a aidé.
- J'y compte bien ! s'écria-t-elle.
Elle se précipita au dehors.
- Qu'est ce qu'elle a ? demanda Harry.
Ron ouvrit la bouche pour répondre mais un cri retentit non loin.
- Ah ! C'est Hermione qui a trouvé Kreattur.
Ils se dépêchèrent de la rejoindre. La chose que vit Harry le cloua sur place.
Devant lui, Kreattur. Harry reconnaissait parfaitement ce nez en forme de groin, ces rides, ces oreilles et surtout ces yeux où brillait encore une lueur malveillante. Mais ce qui le stupéfia le plus, ce fut, que de Kreattur, il ne restait que la tête sous un cadre de verre.
Il fixa quelques instant les yeux de l'elfe défunt. Il pouvait très bien l'entendre encore murmurer des injures à voix basse. Pourtant seule la tête subsistait parmi toutes les autres de sa famille elfique.
Harry jeta un œil sur Hermione qui semblait sur le point de défaillir.
- Il... Je... Pourquoi il... il a fait ça ? demanda-t-elle, hébétée.
- Il était dingue, Hermione, balança Ron.
- Peut-être, mais il ne méritait pas ce sort ! s'époumona-t-elle.
Ron leva les yeux au ciel. Harry se garda bien d'en faire autant car elle venait de se tourner vers lui.
- Tu trouves ça normal ?
Harry ne savait pas quel avis exprimer. Il se contenta de regarder ailleurs. Mais elle l'interpréta très mal.
- Alors vous trouvez ça normal, que des pauvres créatures déjà soumises à l'esclavage subissent ce sort ? Allons-y, sacrifions tous les elfes de maisons ainsi. Imaginez que l'on fasse pareils avec des hommes. Ce serait la panique, tout le monde crierait à l'assassinat et à la barbarie. Mais on sacrifie les elfes de maison et personne ne dit rien ?
Elle enflait de colère, emplissait tout l'atmosphère de la pièce, obligeant les garçons à reculer contre un mur.
Procyon poussait de petits gémissements plaintifs. Hermione l'observa quelques secondes. Il était tellement jeune, tellement pataud, tellement suppliant, qu'Hermione laissa retomber sa fureur pour caresser le jeune chiot à la fourrure de jais. Il se lassa très rapidement de ses câlins et il partit à l'exploration de la pièce. Il tourna cependant sa tête vers son maître et Harry crut y lire une expression de satisfaction comme quelqu'un qui a réussi sa mission convenablement.
Harry se dit que le chiot avait eut bien de la chance car pour calmer Hermione, il fallait s'accrocher. Mais c'est peut-être de là que venait l'expression de Procyon. Il avait réussi en très peu de temps à la calmer.
- Tant pis ! Ce ne sera pas l'exemple à donner pour la S.A.L.E., décréta-t-elle.
Ron ouvrit la bouche, abasourdis. Il allait répondre mais Harry lui donna un coup de coude dans les côtes et il ne pu que gémir faiblement.
Mais Hermione l'avait entendu. Elle lui fit face et sourit cruellement :
- Ca fait mal, n'est ce pas ?
Ron grimaça.
- Tout le monde accourt quand on tape ou quand on maltraite quelqu'un, reprit-elle. On crie au scandale. Cependant lorsqu'un elfe de maison est maltraité tout le monde trouve cela normal et personne ne lève le petit doigt. Les gens trouvent cela normal qu'ils soient frappés, battus ou mal nourris. D'ailleurs on ne les appelle même pas « personne ». On les appelle « créatures » alors qu'ils sont dotés de consciences, qu'ils parlent et qu'ils font usage de la magie. Les sorciers ont tort de se croire supérieur. Un jour viendra, ce serons nous qui tomberons sous les coups.
Il y avait trop de vérité dans ce qu'elle disait pour que Harry ose la contredire. Elle renifla avec dédain pendant que Ron continuait à se masser les côtes.
- Elle est folle, marmonna Ron lorsque Hermione eut disparue.
- Non, au contraire, elle a raison. Et je pense qu'elle a été choquée d'avoir vu Kreattur. Quelle bonne idée, toi aussi, de lui dire ça !
- Quoi ? Ca se retourne contre moi en plus ?
- Mais non. Je te dis seulement que ce que tu as fait était stupide. Tu sais très bien que les elfes de maison sont un sujet très délicat et, toi, tu l'asticotes dessus.
- Bon, bon, ça va ! grommela Ron.
Harry soupira. Quand il s'y mettait, Ron pouvait être bête.
Hermione ne leur adressa pas la parole pendant la semaine qui suivit. Dès qu'ils entraient dans une pièce où elle se trouvait déjà, elle partait ailleurs.
Un matin, alors que Harry prenait son petit déjeuné avec un Ron échevelé, Fred et Georges firent irruption dans la cuisine. Fred leur jeta deux lettres épaisses qui manquèrent de peu la tartine beurrée de Harry. Georges ouvrit la porte et hurla :
- Hermione, descend. Il y a une lettre pour toi.
- J'arrive.
Harry entreprit d'ouvrir la lettre. Il s'en échappa un lourd parchemin composé de plusieurs feuillets où il y avait l'habituelle liste des fournitures. Mais il y avait un autre parchemin sur lequel était en lettre rouge :
RESULTATS DU BREVET UNIVERSEL DE SORCELLERIE ELEMENTAIRE
Nous sommes très heureux de vous envoyer les résultats de vos examens passés en juin dernier à l'école de sorcellerie Poudlard. Les mentions que vous avez obtenues sont indispensables pour déterminer les études que vous pourriez entreprendre par la suite en vue d'une carrière professionnelle.
Vous auriez l'obligeance de vous présentez à votre directeur de maison le lendemain de la rentrée pour définir les options que vous choisirez.
Albus Dumbledore
Directeur de Poudlard.
L'estomac de Harry fit un bond dans son ventre et son cœur se mit à battre frénétiquement. Les B.U.S.E. ! Il avait totalement oublié les B.U.S.E. Il déplia le deuxième feuillet.
Divination : Th. Piètre
Pr. Acceptable
Histoire de la Magie : Acceptable
Potions : Th. Acceptable
Pr. Effort Exceptionnel
Métamorphose : Th. Effort Exceptionnel
Pr. Optimal
Sortilèges : Th. Effort Exceptionnel
Pr. Effort Exceptionnel
Défense contre les Forces du Mal : Th. Optimal
Pr. Optimal
Botanique : Acceptable
Soins aux créatures magiques : Th. Effort Exceptionnel
Pr. Optimal
Th.: théorie
Pr. : pratique
Harry, qui retenait sa respiration sans s'en rendre compte, soupira de soulagement. Il se laissa tomber sur le dossier de sa chaise et inspira à fond plusieurs fois.
Il avait réussi ! Il pourrait devenir Auror, il avait réussi !
Il se sentait au-dessus de son corps, transporté par la vague de bonheur qu'il ressentait à ce moment précis. Cependant, la chute fut plus violente qu'il ne le pensait. Il fut ramené à terre par un hurlement de stupeur.
Hermione, arrivée entre-temps, tenait dans ses mains tremblantes ses résultats de B.U.S.E. Elle ne pouvait faire le moindre mouvement tant son effroi et son incompréhension dépassait l'entendement. Harry se leva et regarda par-dessus son épaule la lettre qu'elle possédait.
En face de chaque matière étaient inscrites ses notes. Elles étaient écrites en grosses lettres rouges vermillon. Mais ce n'étaient pas les « O »habituels qui trônaient : c'était des « P », des « D » et même (Harry n'en revint pas) un énorme « T ».
Harry resta muet de terreur. Hermione se retourna d'un coup. Ses yeux lancèrent des éclairs quelques instants et elle hurla comme jamais encore elle ne l'avait fait :
- MESSIEURS FRED ET GEORGES WEASLEY, AURIEZ VOUS LE PLAISIR DE ME DIRE CE QU'EST CETTE MASCARADE ?
- Mais qu'avons-nous fait, très chère ? se moqua Fred.
- Nous somme innocents, dit Georges, ce qui le rendait très peu convaincant.
- Et vous pensez que je vais vous croire ? C'est quoi ça ? dit-elle en brandissant ses résultats.
Les jumeaux prirent un air scandalisé.
- Vous nous accusez injustement, s'écria Fred.
- Certainement madame, c'est de la diffamation, approuva Georges.
- Je suis d'accord avec mon collègue, renchéri Fred.
- Oh, c'est bon. Dîtes moi, comment je fais pour retrouver mes notes ?
Georges sourit, et il sortit sa baguette, tapota le parchemin. Les « P », les « D » et les « T » disparurent pour laisser place à un foisonnement de « O ».
Hermione essaya de ne pas avoir l'air trop satisfaite d'elle-même. Cependant, elle redressa les épaules et releva la tête. Elle s'accorda même un sourire.
- Hermione, tu te rends compte des notes que tu as eue ? demanda Harry.
- Oui, bien sûr.
Harry resta sans voix. Ron regarda aussi le parchemin et sa mâchoire dégringola sous l'effet de la surprise.
- Voilà qui est très bien, Melle Granger, articula Ron dans une parfaite imitation de McGonagall.
- Tu t'améliores, encouragea Fred.
- Mais tu ne pourras jamais imiter le regard de cette prof, soutint Georges.
- Seule Hermione peut le faire, avoua Fred.
- Merci les garçons, dit Hermione.
- Les enfants, dit Mrs Weasley en entrant en trombe dans la cuisine.
- On est plus des enfants, grogna Ron.
- Les enfants, répéta Mrs Weasley, j'ai une très bonne nouvelle pour vous. Demain, ce sont les élections et vous avez obtenus le droit d'assister au scrutin.
- Est-ce vrai ? demanda Hermione.
- Bien sûr.
On aurait dit que Noël venait d'arriver en avance pour Hermione.
