disclammer: ts les personnages ainsi que le monde de Harry Potter appartiennent à Mrs JK Rowling. Cette histoire m'appartient ainsi que la petite nouvelle.

Merci à Lilyz5 pour sa rewieu: j'ai effectivement elevé les rewieu anonyme. J'espère que cela ira mieux mais je n'ai pas trop compris à quo cela m'avançait.

Merci à Sylvanas: Bon merci pour ton mail et pour ta rewieu elle m'a faite très plaisir. Continue à lire ma fiction. Bye

Enfin le chapitre 4!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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Le Chemin de Traverse était particulièrement bondé, quelques semaines avant la rentrée. Mrs Weasley pestait contre la foule en essayant de se frayer un chemin à travers.

- Maudit soit ce jour !

- Avance espèce d'emplumé déplumé, insulta Ron.

Mrs Weasley n'y fit pas attention, c'est dire le problème que composait ce rassemblement compact.

- Surtout restez bien derrière moi, conseilla Mrs Weasley.

- Et on se tient par la main, chuchota Ron.

- Et on met le doigt sur la bouche, osa Harry, tout bas.

Ils débouchèrent dans une minuscule place qui semblait un peu moins pleine. Mrs Weasley en profita pour faire une pause et reprendre son souffle.

- On commence par Guipure, Mrs Weasley ? demanda Hermione.

- Oui, je pense que c'est une bonne idée, approuva-t-elle. Il faut des robes de soirée pour Ron, ajouta-t-elle en comptant sur ses doigts, de nouveaux uniformes et des robes de soirée pour vous aussi.

Harry grogna faiblement. Il avait déjà oublié cette histoire de bal. Il n'avait vraiment pas envie d'y participer et, de plus, il avait occupé son attention à ne pas perdre de vue Mrs Weasley.

- Ce ne sera pas la peine, Mrs Weasley. Mes parents m'avaient donné de l'argent avant...

Elle n'eut pas besoin de continuer sa phrase. Ron essaya de parler mais il fut stoppé par un coup de la part Harry. Ils s'engagèrent enfin chez Mrs Guipure après avoir joué des coude pendant plus de cinq minutes. Uns clochette tintinnabula gaiement quand ils poussèrent la porte du magasin.

- Puis-je vous servir ?

- Oui, nous voudrions des uniformes pour Ron et nous cherchons des robes de bal pour ces jeunes gens.

Ron redressa les épaules et bomba le torse. Hermione, en voyant cela, failli éclater de rire devant le grotesque de la position de son ami.

- Mrs Weasley, articula-t-elle, entre deux fous rires contenus, nous allons voir si nous ne trouvons pas quelque chose.

- Oui, prenez votre temps surtout.

Harry et Hermione s'éloignèrent.

- Tu as vu la réaction de Ron ? demanda-t-elle. Si il devient comme ça, on en a pour des heures dans ce magasin.

- On a le droit de mettre ce qu'on veut à la soirée ? coupa Harry

- Heu... Pourquoi ?

- Je voudrais prendre autre chose qu'une robe de sorcier. Tu vas choisir quoi ?

- Je ne sais pas encore, dit-elle en restant vague.

- Bon, bah, à tout à l'heure.

En lui tournant le dos pour partir en direction du rayon homme, il ne vit pas le regard que lui lança Hermione. Elle aurait tellement voulu rester un peu plus avec lui. Habituellement, les magasins de vêtements, ce n'était pas son fort à Harry. Mais il avait quand même décidé de faire un effort. Certes, ce bal ne l'enchantait pas mais il allait peut être l'aider à lui changer les idées. Et de plus, quand était-il ce bal ? A Halloween ? A Noël ?

Il se surprit à penser à la librairie Fleury et Bot dans laquelle il se retrouverait tout à l'heure pour acheter ses nouveaux livres. L'odeur de vieux des livres jaunis...

Il passait distraitement la main sur les manches des costumes. Il entendait de temps en temps Mrs Guipure s'extasier devant une tenue de Ron. Harry imagina son ami avec un pull vert et un pantalon violet. Le tout jurant horriblement avec ses cheveux. Sans compter la mine réjouie de Ron qui n'y connaissait strictement rien en bon goût. Harry sourit.

Les vêtements défilaient devant ses yeux sans qu'il leur accorde la moindre attention. Il repensait à l'histoire que lui avait raconté Hermione. Il n'arrivait toujours pas à mettre des mots sur le malaise qu'elle faisait monter en lui.

- Tout à coup, Hermione arriva derrière lui, le faisant sursauter.

- Alors ? Tu as trouvé ? questionna-t-elle, impatiente.

- Hein... ? Non.

- Dépêche toi parce que Ron a bientôt fini, lui aussi.

- Bon alors... marmonna-t-il en se replongeant dans les costumes. Tu as pris quoi ?

- Tu le verras à la soirée.

Harry parut déçu l'espace d'un instant, puis une étincelle d'excitation pétilla dans ses yeux, remplacée par de l'impatience.

- Bon d'accord, capitula-t-il. Tu ne veux pas m'aider à choisir quelque chose ?

Ils déambulèrent dans les rayons. Hermione sortait les chemises, les montrait à Harry qui secouait la tête et elle les remettait sur le portemanteau. Hermione était infatigable et Harry fut impressionné par cette patience à toutes épreuve.

Harry se décida finalement pour une chemise noire et un pantalon jean tout aussi noir. Il se sentait ridicule dans cette cabine, se tournant et se retournant devant le miroir mais il voulait quelque chose de facile à porter. Il se rhabilla avec les affaires de Dudley et apparut de derrière le rideau. Il régla ses achats et attendit à coté d'Hermione Ron.

Ce dernier resplendissait littéralement. Sa mère était en extase devant lui : elle aussi fondait de joie. Ils payèrent les robes et quittèrent le magasin.

A peine avaient-ils refermé la porte qu'une énorme explosion se fit entendre. La terre trembla sous la violence du choc et quelques tuiles des toits tombèrent sur la foule dans l'expectative d'une explication. La stupeur, plus que la peur, se lisait sur les visages. Puis un hurlement retentit non loin :

- FUYEZ ! IL Y A DES MANGEMORTS PARTOUT !

Ce fut un cri de douleur qui suivit puis le silence... Soudain, l'horreur... L'horreur transcenda les physionomies de la foule. Une vague de panique plana au-dessus d'eux et elle se mua en terreur.

Les gens se mirent à courir pour échapper à une mort certaine. Sans se soucier de ce qu'ils écrasaient ou étouffaient contre les murs, femmes et enfants, les gens s'enfuirent le plus rapidement possible.

Harry regarda par-dessus son épaule. Une escouade de mangemorts encagoulés et vêtus de noir progressait rapidement, lançait des sorts qui projetaient une lumière verte ou rouge. Autour d'eux, jonchaient des cadavres de sorciers qui n'avaient pas eut le temps de fuir. Ils étaient horriblement mutilés et désarticulés. Des sorciers jetaient leur dernier souffle. La petite étincelle de vie dans leurs yeux s'envolait dans un soupir de douleur contenue.

Harry se sentit tiré par le bras tandis qu'il essayait de détacher ses yeux de ce spectacle morbide.

- Harry, murmura Hermione, les yeux exorbités, viens.

Il tourna péniblement la tête vers elle.

- COURS, rugit-il quand il prit enfin conscience du danger.

- VIENS, cria-t-elle à son tour.

Elle le prit par la main et pesa de toutes ses forces dessus, l'entraînant dans son échappée.

- Vite par là, souffla-t-elle en désignant une ruelle sombre.

Harry lui emboîta le pas et ils reculèrent dans l'encoignure d'une porte massive.

- Où sont passés Ron et Mrs Weasley ? s'enquit Harry, à bout de souffle.

Hermione allait répondre mais elle fut interrompue par une autre explosion gigantesque. A nouveau le sol trembla et ce fut suivi par des cris de douleur. Ils entendirent des corps sans vie tomber par terre dans un bruit mou, les gens ayant sûrement la tête fendue par une brique tombée d'une cheminée.

Des rires secs et froids retentirent tout près d'eux. Deux mangemorts s'arrêtèrent à l'entrée de la ruelle et Harry et Hermione se tassèrent davantage contre la porte. Ils n'osèrent plus respirer de peur de se faire entendre mais Harry était sûr que les battements de son cœur qui frappait contre sa poitrine allaient suffire à les trahir.

Les mangemorts ne les virent pas, pas plus qu'ils ne les entendirent. Ils leur tournèrent le dos au grand soulagement de Harry. Les deux comparses contemplèrent d'un air satisfait le carnage qu'il avait accompli. Harry aperçu un mangemort s'approcher d'un tas de blessés enchevêtrés et relever la tête de l'un des survivants.

- Ca va ? demanda-t-il ironiquement, faisant monter en Harry une vague de fureur que peu contenue. Tu n'as pas trop chaud là-dessous ?

- Y a-t-il des copains à toi là dedans ? interrogea l'autre en donnant un coup à un cadavre.

Le pauvre homme ne répondit pas. Il se contenta de grimacer de douleur.

- Vous allez lui foutre la paix, marmonna Harry pour lui même.

- Je t'en supplie... Tais-toi, dit Hermione, horrifiée.

Les deux mangemorts n'avaient rien entendu. Ils continuèrent leur conversation macabre.

- Ecoute mon vieux, tu vas crever, inutile de te le cacher. Mais je m'ennuie dans cette attaque. Personne ne ressort vivant du plus petit de nos sorts. On ne fait qu'avancer et ce n'est pas marrant.

- Alors c'est avec toi qu'on va jouer, continua l'autre. Tu veux jouer avec nous ? s'enquit-il avec une voix enfantine et suppliante.

L'homme ne répondait toujours rien mais ses yeux s'agrandirent sous la peur.

- Tu ne réponds pas ? dit violement l'un des mangemort. Très bien, je prends ça pour un « oui » et voyons si ça, ça te délie la langue. On commence par quoi ?

- Hum... je pense que les mains sont parfaites, répondit l'autre après un instant de réflexion.

- Ma foi, oui, approuva-t-il.

Ils entreprirent de déterrer le blessé sous le tas de morts et d'agonisant. Pendant ce temps, Hermione pleurait silencieusement et Harry la prit dans ces bras pour tenter de la protéger de ce qu'elle voyait. Les mangemorts dégagèrent le sorcier et Harry pu voir qu'il avait les jambes sectionnées et qu'il avait déjà perdu beaucoup de sang. Il affichait aussi de nombreuses blessures à la tête, aux bras mais aussi au ventre, laissé nu par sa robe déchirée.

L'un des mangemorts se baissa et lui empoigna la main. L'autre attrapa les doigts et les brisa. Hermione étouffa un cri dans les bras de Harry : il ne fallait pas qu'ils soient découverts. L'homme hurla de souffrance. Il hurla jusqu' à ne plus avoir de voix, jusqu' à sombrer dans les ténèbres, jusqu' à mourir... Le mangemort procéda ainsi sur chaque doigt, les brisant comme s'il eut s'agit de brindilles...

- Veux tu qu'on continue ou qu'on abrège tes souffrances ?

Le sorcier ne répondit rein et les larmes lui montèrent aux yeux. Mais sa douleur semblait au-delà des larmes.

- Répond, exigea le mangemort.

- Continuons, je m'amuse.

- Ce fut le tour de l'autre main.

Et le malheureux de hurler encore. Et Hermione de se blottir davantage dans les bras de Harry, ses larmes mouillant le T-shirt su jeune homme. Harry était terrifié lui aussi et chaque cri du martyr lui soulevait le cœur. Comment pouvait-on faire preuve d'une telle cruauté gratuite ? Des questions sans réponse, une fois de plus...

- Crabbe, Goyle... Qu'est ce que vous faites ? lança une voix tranchante révélant ainsi l'identité des tortionnaires.

- Rien, répondirent-ils en cœur.

- Abrégez ses souffrances voyons, reprit le mangemort qui venait d'intervenir, ayez un minimum de considération.

- Bien, dit l'un, l'air déçu. Avada Kedavra.

L'homme qui agonisait sentit la vie s'échapper de lui et son dernier soupir sonna comme un « enfin » aux oreilles de Harry.

- On a plus rein à faire ici, indiqua le mangemort nouvellement arrivé. On a tout terminé.

- Pas déjà ? larmoya l'un d'eux, une once de désolation dégoûtante dans la voix.

- Si. Et arrêtez de vous amusez comme des enfants. Nous avons mieux à faire, rabroua avec un certain mépris celui qui paraissait être le chef.

Ils transplanèrent dans un « pop » qui résonna bruyamment dans la rue silencieuse. Harry poussa un soupir de soulagement qui relâcha la tension qui l'habitait. Il plongea son visage dans les cheveux d'Hermione pour essayer de se calmer. Mais rien à faire. La silence sifflait à ses oreilles, le petite brise, si légère, lui semblait être une vent violent, le bruissement tranquille des arbres tout proches lui grondait dans la tête, les sanglots d'Hermione ne cessaient pas et son T-shirt mouillé qui lui collait à la peau...

Il repoussa Hermione le plus doucement qu'il pu et il s'engagea dans la rue principale maintenant déserte. Tout du moins, déserte de personne vivantes. Partout, partout, des morts... partout des corps sanglants et mutilés, des cadavres lacérés et désarticulés. Certains laissaient voir des plaies que Harry se refusait à détailler. Et les personnes vivantes lâchaient un râle de mort qui s'élevait de leur gorge...

Hermione dû s'accrocher à Harry pour ne pas tomber devant la vue qui s'offrait à elle. L'homme torturé tout à l'heure devant eux avait les yeux fermés, le visage crispé et tendu. Ses moignons de jambes sanguinolents donnaient envie de vomir, ses doigts brisés formaient des angles inquiétants et plus que tout, la mare de sang autour de lui consternait les jeunes gens.

Une femme, miraculeusement épargnée, gémissait dans un coin, seule, recroquevillée sur elle-même, se balançant d'avant en arrière comme le faisait Dobby lorsqu'il était coupable de quelque chose. Mais de quoi était coupable cette femme ? De quoi ? De la même culpabilité qui assaillait Harry à ce moment ? Du sentiment d'être responsable de ce qui venait de ce passer ? Ou alors se demandait-elle pourquoi ? Pourquoi c'était elle qui était vivante et pas les autres ? Quelle force avait voulu que ce soit elle qui survive ?

Mais une fois de plus, ses questions demeuraient sans réponses.

Harry progressa difficilement dans la rue, marchant sur les pavés ruisselants de sang, au travers des membres brisés et des plaies béantes. Soudain, son pied heurta quelque chose. Il ramassa ce qu'il pensait être une robe de sorcier roulée en boule. Eh bien non.

C'était un ours en peluche qu'il agrippait. Un bête et simple ours en peluche mais dont les yeux reflétaient une joie pétillante. Harry ne pu s'empêcher de penser à l'enfant qui avait tenu cette peluche. Il chercha autour de lui pour trouver son propriétaire.

Devant, à quelques mètres tout au plus, gisait la dépouille fragile de l'enfant. Il n'était pas mort d'un sort quelconque, non. C'était la foule qui, dans son échappée vaine, l'avait piétiné. Harry eut un haut-le-corps.

Il s'approcha du petit décédé, il repoussa ses cheveux blonds et fins, souillés de sang séché, tout en serrant contre lui la peluche. Son visage était égratigné mais aucune blessure ouverte n'était visible. Harry entreprit de soulever son petit corps plus léger qu'une plume et de le déposer dans un endroit moins encombré et plus propre. Il l'allongea près d'un seuil de maison intacte. L'enfant semblait dormir paisiblement. Hormis le fait qu'il était mort, il semblait en pleine forme.

Harry serra un peu plus l'ours contre sa poitrine et il grave dans son esprit l'image de ce gamin innocent étouffé par une foule paniquée.

- Je garde ton ours, je te le rendrais en temps venu.

Il repoussa à nouveau les cheveux du front de l'enfant et il se retourna pour partir. Les larmes lui montèrent aux yeux et il ne pu s'empêcher de pleurer. Il aurait tellement aimé que ce gosse lui tende son ours de plein gré et qu'il lui fasse un coup d'œil complice.

Mais voilà, il était parti et son enveloppe corporelle, encore chaude, allait refroidir et se décomposer dans la fosse commune du cimetière le plus proche. Ce enfant n'avait peut-être plue de famille, elle aussi, morte dans l'attaque. La seule chose qui entretiendrait le souvenir de cet enfant serait cet ours en peluche aux yeux si brillants.

- Ils auraient tous pu être ma mère, mon père, ma sœur... Mais je n'en connais aucun.

Et il s'effondra à genoux en heurtant les cadavres des gens. Hermione le rejoignit et quand elle le vit flancher, elle s'évanouie.

- Hermione, cria Harry.

Sa voix résonna dans la grand-rue. Il ne fallait pas qu'il perde son sang froid. Hermione se reposait sur lui depuis l'attaque chez elle. Tant que Harry restera tête haute, Hermione irait bien... Mais comment lui expliquer que celui qu'il considérait comme son frère reposait un peu plus loin, qu'il avait son ours dans ses bras et qu'il n'avait plus qu'à courber la tête devant tout ce carnage ? Hermione comptait sur lui.

Il se précipita vers elle et il tenta de la faire revenir à elle. Elle ne voulait pas.

- Hermione, gémit-il, revient...

Elle ne bougeait pas mais elle respirait et Harry ne pu en être que soulagé. Il la souleva et la porta du mieux qu'il pouvait, agrippant la peluche dans ses mains.

- Harry, appela quelqu'un. Hé ! Harry !

Ron arrivait à sa rencontre, le visage creusé par la peur, suivit de près par sa mère, au bord de la dépression, les larmes ayant ravagé ses joues.

- Hermione, s'écria-t-il quand il la vit. Hermione ! que lui est-il arrivé ?

Il se mit à lui frapper les joues.

- Ron, ça ne sert à rien, répliqua Harry en s'écartant.

- Elle... elle n'est pas... ?

- Non, elle va bien, rassura Harry. Je n'aurais pas dû craquer.

- Comment cela ? demanda Ron, perplexe.

- Comment vous en êtes vous tirés ? dit Harry, esquivant ainsi la question.

Ils essayaient d'avoir un ton badin mais la voix de Harry tremblait et celle de Ron était non moins incertaine. Hermione refusait toujours de se réveiller et l'ours en peluche semblait lui sourire. Et des morts... partout, partout.

- Rentrons, dit gravement Mrs Weasley comme si la bataille était close, comme si rien de tout cela ne s'était passé, comme si tout était fini.

Harry promena son regard autour de lui. Que de malheurs, d'horreur et de tristesse. Que de souffrance, de terreur et de larmes. Il se sentait impuissant, il ne pouvait rien faire pour aider ces gens, rien pour les sauver. Qu'aurait-il donné pour entendre quelqu'un s'exclamer : « Vous ne saviez pas que c'était le 1 avril ? ». Il voulait voir ces hommes se lever et lui serrer la main pour le remercier d'avoir joué la tête de turc de la caméra cachée.

Mais non, rien de tout cela n'arriverait car ce qu'il avait vu, entendu et ressenti était réel et immuable. Cette journée avait pourtant si bien commencée... Ron se contemplait dans le miroir en riant aux éclats, Hermione l'aidait à choisir sa tenue pour le bal. Comment auraient-ils pu prévoir ce qui arriverait ?

Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que tout était de sa faute. Pourquoi sa cicatrice ne lui avait-elle pas faite mal ? Pourquoi n'avait-il pas été averti dans un rêve ou quelque chose de la sorte ? Il était trop jeune pour subir ça. D'ailleurs qui méritait de le vivre ?

- Harry, viens, ordonna doucement Ron. Tu ne peux rein faire pour eux.

« Je ne peux peut-être rien faire mais je peux leur rendre hommage. Tout le monde en a le droit ? »

- Viens, répéta Ron.

« Non, encore cinq minutes, supplia intérieurement Harry. Comment leur rendre hommage ? »

Son front se plissait dans la recherche d'une cérémonie.

« Que faire ? Ce serait plus facile s'ils étaient les uns à coté des autres et non pas les uns sur les autres. »

Ce fut comme si on l'avait entendu. Les cadavres se soulevèrent avec la délicatesse de quelqu'un qui manipule de la porcelaine et ils se placèrent, dans un ballet macabre, en rang d'oignons. Leurs faces crispées se détendirent et ils semblèrent se reposer tranquillement.

- Ca alors ? s'étonna Ron. Que s'est-il passé ?

Harry haussa des épaules et courut à travers les rangs après avoir déposé Hermione sur le sol. Il s'arrêta devant son « frère ». Il contempla une dernière fois ce visage angélique et se détourna pour s'enfuir avec la nette impression qu'il l'abandonnait. Il rejoignit Ron et Mrs Weasley. Hermione, toujours par terre, respirait normalement.

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- Comment va-t-elle ? s'enquit Mrs Weasley en entrant dans la chambre.

- Son état n'a pas changé, se lamenta Ron.

- Une chance qu'il ne se dégrade pas. J'attends Ginny en fin de soirée, informa-t-elle.

- Elle va bien ? Elle n'était pas au Chemin...

- Non, elle est bouleversée pour nous parce qu'elle a eut très peur. Mais cela va mieux.

Elle s'en alla si doucement que Harry ne le remarqua même pas. Il se concentra sur Hermione, encore inconsciente. Il avait déjà veillé sur elle et il ne la laisserait pas tant qu'elle ne reprendrait pas ses esprits.

Ron compris que Harry désirait être seul et il disposa lui aussi. Mais dès que la porte se fut refermée, une immense lassitude s'empara de Harry.

« Aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit ». Tuer ou être tué. Etre tué de la façon de ces individus ? Tuer comme ces deux mangemorts qui avait torturé le pauvre homme ?

Tuer... Pourquoi ce mot sonnait-il si bien au fond ? Pas de lettre dure comme le « d » ou le « r », pas comme le « x » ou le « k ». Non, un superbe enchaînement du « u » et du « é », relevé par le « t ». Cependant, il possédait une lourde signification et mettre ce verbe à exécution était out aussi lourd en conséquences.

Comment pouvait-on accepté d'être tué si on voulait vivre ? Comment se faire à l'idée que l'on peut mourir d'un instant à l'autre quand on voulait profiter de la longueur de la vie ? Comment comprendre la mort de ses proches ? Comment endurer la souffrance sans broncher ?

La vie... encore une autre égnime. La vie... un mot coulant lui aussi, comme de l'eau au travers de rochers. Cette eau s'écoulait en un ruisseau, devenait rivière puis fleuve au fur et à mesure qu'il avançait dans la vallée. Parfois ce ruisseau se confrontait à un barrage et il fallait alors trouver le moyen de le faire céder. Il arrivait que le fleuve rencontre un confluent dans lequel il se jetait ou se séparer plus tard. Parvenu à son embouchure, il se déversait dans la mer, s'homogénéisant avec elle pour ne faire plus qu'un, gouttelette d'eau douce perdue dans l'immensité salée.

Que pouvait-on faire pour lutter contre l'inné de la vie et contre la mort qui, elle, ne mourrait pas ? Comment faire pour que la vie continue indéfiniment sans jamais rencontre de barrage ?

- Rien, soupira Harry. Rien à faire. Tout à endurer, ne pas plier...

Hermione remua faiblement et Harry se précipita pour se placer contre le pied du lit. Elle ouvrit doucement les yeux, aveuglé par la lumière qui traversait la fenêtre crasseuse. Elle porta la main à sa tête et gémit :

- Ah ma tête. Que... Harry ?

- Oui, je suis là, lui répondit-il, la voix enrouée.

- Que s'est-il passé ? Je t'ai vu tomber puis plus rien.

- Tu t'es évanouie, l'informa-t-il.

 « Oh » fut la seule réponse qu'elle trouva. Harry avait envie de hurler « Tu t'es évanouie parce que je ne résiste pas ». Mais il ne dit rien.

- Pourquoi ? murmura-t-elle.

Elle se replia sur elle-même, la tête dans les genoux, ses bras autour de ses jambes. Harry se laissa glisser sur le sol et l'imita. Un silence envahit la pièce dont l'atmosphère était glacée.

-C'était gratuit... juste pour s'amuser... a quoi bon ? souffla-t-elle.

- Ils devaient savoir que je viendrais. Sinon par quelle coïncidence se seraient-ils trouvés là ?

Il ne dit rien concernant la prophétie. Surtout il ne fallait pas leur laisser penser que c'était de sa faute.

- Fuirais-tu tes responsabilités ? dit une petite voix.

- Non, se défendit Harry avec force. Ce n'était qu'une malencontreuse coïncidence.

Quelqu'un gratta à la porte. Harry se leva et entrouvrit l'entrée. Une forma noire en profita pour se faufiler entre ses pieds.

- Procyon ? Que viens tu faire ici ?

Le chiot se tourna vers lui en remuant la queue.

- Non, je suis désolé mais je n'ai pas le cœur à jouer avec toi.

Le silence s'installa à nouveau et on entendit la respiration de Hermione, les minuscules griffes de Procyon cogner contre la pierre. Harry retomba sur le sol, à la place où il se trouvait avant.

- Comment oublier, se chuchota Harry. Comment ne plus y penser ?

Soudain une truffe humide toucha délicatement sa main. Il releva la tête, découvrant Procyon qui le regardait mélancoliquement.

- Qu'est ce qu'il y a ?

Le chiot lança un aboiement bref et montra l'ours en peluche. Harry fut frappé par une pensée folle : était-il possible que Procyon le comprenne ? Mais le chien insistait alors Harry empoigna l'ours et le lui donna. Procyon fit un mouvement de la tête comme pour dire non et il repoussa la peluche vers Harry. Mais son maître ne réagissait toujours pas et le chien prit sa main dans sa gueule et la déposa sur la tête de l'ourson.

- Ne pas oublier ? Se souvenir de tout et de chaque élément ? c'est ça que tu essayes de me dire ?

Une lueur illumina la pupille de Procyon.

- Ouah !

- D'accord, acquiesça Harry. Je me rappellerais de tout puisque tu trouves que c'est la meilleure solution. Je fais confiance à un chiot, ajouta-t-il pour lui-même.

Procyon se coucha près de lui et Harry le caressa comme pour le remercier.