Disclaimer: Le monde d'Harry Potter, ses personnages et tout le reste appartient à JK Rowling.


Préjugés préconçus


Chapitre 12- Chantage

Rapidement, ils arrivèrent à la gare King's Cross. L'endroit était bondé de moldus et ils eurent du mal à se rendre jusqu'au palier entre les voies 9 et 10. Sous les regards inquiets et surpris de Fredrick et de Sky, Harry et Drago passèrent au travers du pilier. Severus encouragea sa fille à les suivre, puis ce fut alors au tour de Severus et de Fredrick.

« Ah, bonjour, Severus, » l'accueillit une voix désagréable dès qu'il fut passé dans le monde des sorciers.

La main de Severus se posa instinctivement sur l'épaule de son fils alors que ses yeux cherchèrent aussitôt les trois adolescents qui les avaient précédés; heureusement, ceux-ci étaient déjà rendus loin sur le quai et aucun des trois n'avait semblé remarquer Lucius. Celui-ci ne porta aucunement attention aux enfants –pas même au sien.

« Pourquoi j'ai l'impression que cette rencontre n'est pas fortuite, Lucius? » Dit froidement Rogue avec sarcasme.

« Tes doutes sont fondés, » répondit celui-ci avec un sourire mauvais.

Severus rapprocha son fils de lui. « Que veux-tu? » Siffla Rogue en lançant un regard noir au Mangemort, tout en passant un bras autour des épaules de son garçon.

« Je veux que tu nous rejoindre. »

Severus grinça des dents et roula des yeux. Il sentit son fils lever la tête vers lui pour l'observer. « Jamais plus, Lucius. Abandonne. »

Lucius Malefoy se contenta de ricaner. « Pauvre Severus; tu n'as jamais su peser correctement le pour et le contre. Dommage. » Il lança alors un regard vers l'enfant en secouant la tête comme s'il était navré. « Vraiment, dommage. » Il transplana.

Rogue n'y croyait pas. Lucius Malefoy s'intéressait plus après lui qu'au Survivant lui-même! Harry Potter étais là, tout près d'eux, et Lucius était venu le voir, lui. Et pour quoi? Débiter des menaces silencieuses et faire du chantage émotif?

À quoi tout cela rimait-il? Severus craignait de connaître la réponse, mais il se la refusait. Pourtant, il faudrait qu'il en parle à Dumbledore.

« Papa? » La voix de Fredrick le ramena à la réalité. Il ne restait pratiquement aucun élève de Poudlard sur le quai et la locomotive tournait déjà.

Rapidement, il amena l'enfant dans le train, puis il lui prit le visage entre les mains, plongea son regard dans les yeux bleus de son fils et lui dit d'une voix rassurante : « Ne t'inquiète pas pour tout ça, Fredrick, d'accord? Tout va s'arranger; Lucius Malfoy ne peut rien nous faire. On se revoit tantôt à Poudlard. »

Fredrick lui sourit faiblement et acquiesça.

Dès que le train partit, Severus prit la voiture et retourna chez lui.

« Ça s'est bien passé? » Demanda la voix douce de Cassandra alors qu'il refermait la porte.

« Pas vraiment. »

« Les enfants sont-ils excités? Comment va Sky? » Continua de questionner Cassandra, n'ayant pas porté attention à la réponse de son mari.

« Je n'en sais trop rien. »

« Quoi? » Cassandra sortit de la cuisine. « Comment ça, tu n'en sais rien? Tu— » Elle se tut en voyant l'air grave de Severus. « Qu'est-ce qu'il s'est passé? » Demanda-t-elle, inquiète.

Severus s'approcha et enlaça sa femme. « Rien de bien grave, » répondit-il doucement, forçant un sourire. « Seulement… Cassy? Promets-moi de faire attention à toi. »

« Mais bien sûr, » dit-elle, encore plus intriguée. « Sever— »

« Non, Cassy, écoute-moi! » reprit Severus. Il éloigna le haut de son corps et emprisonna le beau visage de sa femme entre ses paumes. « C'est très important. Tu dois rester vigilante et toujours garder les enfants hors de sa portée. »

« De qui parles-tu? Volde— »

« Lucius! »

Cassandra cligna des yeux et vint enrouler ses doigts autour des poignets de son mari.

« Tu as rencontré Lucius à la gare, » dit-elle simplement, ayant compris par elle-même. Ce n'était pas une question. « Il veut que tu le rejoignes. »

Severus se contenta d'acquiescé et de l'embrasser doucement. « Ça n'arrivera pas. Mais promets-moi que tu seras prudente, » murmura-t-il.

« Je te le promets, mon amour. Ne t'inquiètes pas pour nous, » dit-elle.

« Impossible. » Severus lui fit un sourire, puis regarda l'heure. « Je dois partir; Dumbledore veut nous présenter les deux nouveaux professeurs— »

« Deux? »

« Binns, le fantôme, a décidé de prendre 'sa retraite', » expliqua Severus en souriant.

Cassandra partagea son sourire, mais réalisant que l'homme était sérieux et qu'il devait quitter bientôt, elle l'embrassa tendrement avant d'appeler les enfants : « Kayley, Alan! Venez dire 'au revoir' à papa! »

Aussitôt, une petite tête blonde arriva en courant et sauta dans les bras de Severus, qui l'étreignit avec tout l'amour d'un père.

Alan, accoté au mur du salon, les bras croisés, restait à l'écart.

« Alan, » l'encouragea sa mère, mais le garçon ne fit que détourner la tête.

Severus soupira, puis d'un signe, il fit comprendre à Cassandre de laisser faire. L'enfant lui en voulait énormément de repartir encore et de le laisser et c'était parfaitement compréhensible.

Après un dernier baiser à sa femme, un bizou à sa fille et un signe de la main à son fils, Severus sortit et marcha quelques instants, afin de pouvoir transplaner près de Pré-au-Lard.

Comme il tournait le coin de rue, il attendit une voix familière : « Papa! Papa, attends! »

Severus sourit et se retourna.

Au loin, Cassandra le regardait en souriant tristement, Kayley dans les bras. Plus près de lui, Alan s'approchait en courant.

« Papa! »

Severus se pencha et Alan atterrit dans les deux bras forts et protecteurs de son père.

Passant ses bras autour du cou de son père et plaçant sa tête contre son torse, Alan s'excusa en pleurant.

« Je suis désolé, papa! Tellement désolé, mais je ne veux pas que tu t'en ailles encore— »

Severus se leva, Alan toujours accroché à son cou, même que le gamin enroula ses jambes autour de sa taille.

Le serrant fortement contre lui d'un bras et caressant les cheveux noir jais de l'enfant de l'autre main, il lui murmura doucement à l'oreille : « Moi non plus, Alan, je ne veux pas repartir, mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. »

« Mais— Reste alors, » articula faiblement le jeune garçon entre deux sanglots.

« Je ne peux pas, mon trésor, » répondit Severus, le cœur gros. Alan resserra son étreinte. « Alan, fiston, écoute-moi, » dit alors Severus et l'enfant redressa sa tête et regarda dans les yeux noirs de son père, identique aux siens.

« Oui? » Dit-il de sa petite voix.

« Je veux que pendant mon absence, tu prennes soin de maman et de Kayley pour moi. » Tout comme il l'avait espéré, Alan sourit. Faiblement, mais il sourit. « Tu peux faire ça pour moi? Ce sera ta mission. »

Le gamin hocha la tête. « On va se revoir bientôt? » Demanda-t-il.

« Oui. Très bientôt, » mentit son père avec un sourire encourageant. Les vacances de Noël étaient dans plus ou moins quatre mois, après tout.

Severus étreignit une dernière fois son fils cadet, lui déposa un baiser sur le front, le remit au sol et poursuivit sa marche.

Deux arrêts-stops plus loin, il transplana sous les seuls regards de sa propre famille.


À suivre…