Disclaimer: Les personnages et les lieux ne m'appartiennent pas et sont la propriété de J.K.Rowling (mais je ne me prive pas de les faire souffrir). Laurie et Li sont mes petits personnages (et la ça me fait mal de leur faire du mal) ainsi les lieux que j'inventerais peut-être.

Maintenant à mon tour pour les petites notes: déjà je crois que je vais essayer de faire mieux pour les délais. J'espère que vous avez tous passé de bonnes vacances. Je voulais savoir si vous trouvez qu'il y a trop de fautes dans le texte. En général ce sont des fautes de frappe et pourtant après avoir relu et relu j'en trouve encore.

Allez aussi jetez un coup d'oeil sur mon site internet: http:irmin.site.voila.fr Je pense qu'il en vaut la peine.

Zabou: pour le rève, tout cera expliquer je pense après les vancances de Noël ou de pâques. Je ne sais pas trop. En tout cas, il est important pour l'histoire. C'est bien de l'avoir remarqué.

Hermione23: Merci pour ton compliment, il m'a fait énormément plaisir. J'aurais bien voulu t'envoyer un message pour te signaler que le chapoitre suivant est arrivé mais tu ne m'a pas donné ton adresse complète. Il manque le nom du serveur que tu utilises. Alors j'espère que tu me le donnera entièrement et je serais très heureuse de t'envoyer des nouvelles de ma fics.

Encore une note: si vous avez des questions concernant le tir à l'arc, n'hésitez pas...

Bonne lecture et à dans un mois


« Oh non », pensa Harry, « pas encore cette phrase douteuse ». Cependant, Laurie ne s'arrêta pas là.

Tu n'es pas amoureux d'elle ?

Harry resta sans voix. Il ne savait pas. Il ne connaissait pas la nature de se sentiments envers Hermione. Il voulait la protéger et il l'adorait, certes. Mais au point d'être amoureux d'elle ? Il n'en savait rien.

Si tu la fuis, c'est que tu n'es pas amoureux d'elle, affirma Laurie.

Je ne sais pas, avoua Harry. Cela me fais de la peine pour elle.

Et c'est ce dont tu as peur ?

Harry haussa des épaules, l'air indécis.

Harry, l'aimes-tu ?

Silence. Lourd et long silence. Trop pesant. Un grand besoin de le briser. Harry était oppressé par cette absence de bruit. L'odeur qui lui était parvenue aux narines tout à l'heure lui revint en mémoire. A cette différence près, c'était qu'il arrivait à l'identifier maintenant. Une odeur de pomme, enivrante et exaltante.

Je ne sais plus où j'en suis, chuchota Harry, décontenancé. J'aimais Cho l'an dernier mais elle s'est servie de moi. Maintenant ... Et il y a Hermione... Je ne sais pas quoi faire.

C'est normal, rassura Laurie, mais l'aimes-tu ?

Harry prit le temps de réfléchir. Laurie inspecta le paysage et finit par s'asseoir dans l'herbe douce et parfaitement verte. Elle était totalement détendue et, appuyée sur ses bras, elle respirait une telle nonchalance qu'il en devenait difficile de ne pas l'imiter. Harry, toujours debout, faisait le tri dans ses pensées. Cinq minutes, dix minutes. Mais Laurie ne semblait pas pressée, pas plus que Harry.

Non je ne l'aime pas, finit par dire Harry. Mais j'éprouve une telle affection pour elle que la limite entre les deux est difficile à établir.

Il ne faut pas que tu laisses Hermione dans le doute.

Mais comment lui dire sans la blesser ?

Laurie se releva doucement et fit face à Harry. Elle avança sa main et la posa sur son cœur.

La réponse est là.

Un craquement retentit auprès d'eux et les fit sursauter.

Eloignons-nous de l'orée de la Forêt, pas mesure de précaution, conseilla Harry.

Ils reprirent le chemin du château, Procyon se tenant à bonne distance des deux jeunes gens.

Pourquoi est - ce que tu apaises tant les gens ? demanda Harry au bout de cinq minutes.

Laurie fit plusieurs pas plus rapides de façon à se retrouver devant Harry.

Je n'apaise pas, je joue. Je ne suis qu'une égoïste. Il fait un peu froid, tu ne trouves pas ? fit-elle en se retournant face à lui.

« Quel rapport ? » se demanda l'espace d'un instant Harry. « Elle ne parle jamais d'elle, toujours des autres ». Laurie fixa le chiot un petit moment, une flamme dans ses prunelles, puis s'enquit :

Que sais-tu des pouvoirs de ton chien ?

Hein ?

A vrai dire, Harry n'avait jamais pensé que Procyon est jamais pu montrer le moindre don pour la magie.

C'est un chiot comme les autres, d'environ cinq ou six mois, je pense.

Ce n'est pas ce que je voulais dire, abandonna-t-elle, désespérée. Ca n'a pas d'importance. Quand commence la saison de Quiddich ?

« Je ne vois toujours les rapports dans ses conversations ». Il était vraiment fatiguant de constater à point Laurie changeait rapidement de sujet. Elle avait l'art et la manière de faire dévier une conversation sans que l'interlocuteur s'en rende compte.

Dans un mois environ, le temps de préparer les nouvelle recrues.

Qui est dans l'équipe ? C'est bien toi l'attrapeur, non ?

Les sélections ont eut lieu ce matin. Tout sera donné demain.

Tu es capitaine aussi ?

Oui, approuva Harry, c'est bien cela.

Ils étaient arrivés à la porte du château. Ils allaient bientôt se séparer. Procyon suivait toujours derrière, loin derrière.

N'oublis pas de ne pas laisser Hermione dans le doute.

Et elle disparue derrière la grande porte.


Le lendemain, Harry, levé de bonne heure, afficha la liste des personnes retenues dans l'équipe. Il y figurait les frères Crivey au poste de batteurs, Ron au gardien, Li, Ginny et Nathalie McDonald aux poursuiveurs. Il y avait aussi inscrit les heures d'entraînements, le lundi et le mercredi, ainsi que la date du premier match contrePoufsoufle. La rencontre se déroulerait le 15 novembre, un samedi.

Harry descendit seul à la Grande Salle pour déjeuner. Cela ne faisait pas dix minutes qu'il était assis tranquillement, savourant le silence, quand Ron déboula et se jeta sur lui, tout content d'avoir été pris.

C'est normal, lui dit Harry, tu es fort. Tu n'égales pas encore Dubois mais tu t'améliores.

Mais je suis très heureux tout de même. Cela officialise ma fonction. Vas-tu avoir le temps de former les nouvelles recrues ?

Je pense que oui. Mais je te demande de m'assister. De tout façon, la plupart ont déjà joué l'année dernière et connaissent bien les différentes techniques.

Soudain, Ron se renfrogna et plongea littéralement dans son bol de céréales. En effet, Hermione arrivait, pressée d'avaler quelque chose. Ron grogna légèrement quand elle s'installa en face de lui. La tension qui régnait entre les trois amis était presque palpable.

Mais Hermione brisa le silence après quelques instants.

Harry... et Ron aussi, ajouta-t-elle, je voudrais vous demander de venir avec moi récupérer le corps de mon père. Si vous voulez venir bien sûr...

Ron leva les yeux vers elle et devint si pâle que le comte Dracula lui-même devait l'envier.

Oui, je viendrais, articula-t-il, je voudrais aussi que... (Il baissa les yeux) tu m'excuses pour ce que je t'ai dit. Je ne savais pas ce que je pensais. J'étais fou de rage.

Hermione le toisa de la tête au pieds puis accepta finalement ses excuses.

Désolé de t'avoir laissé t'occuper de cela toute seule, s'excusa Harry, surmontant la barrière qu'il avait méthodiquement bâti entre elle et lui. J'aurais du t'aider.

Hermione ne dit rien, elle se tartina une tranche de pain et l'avala tout rond, ce qui eut pour effet de la faire tousser.

Nous avons des recherches à faire pour Göldblitz sur les manticores. Vous venez à la bibliothèque avec moi ?

Ron, tellement heureux de s'être réconcilié avec elle, n'opposa pas la moindre résistance. A la bibliothèque, Hermione donna des directives sur les livres les plus intéressants pour leurs devoirs et Harry et Ron cherchaient des informations dignes d'intérêts Harry trouvait qu'il n'avançaient pas beaucoup, bien que son parchemin soit emplis de notes disparates.

Hermione demanda à Ron d'aller chercher d'autres parchemins, parce qu'il n'avait plus de papier et de prendre, au passage, le livre qu'elle devait rendre. Il s'exécuta aussitôt. Cependant, il y en avait un à qui cela ne plaisait pas : Harry. Le fait de se retrouver seul avec Hermione le faisait serrer la mâchoire. D'autant plus qu'elle s'assit sur la chaise à coté de lui.

Harry, murmura-t-elle, pourquoi est-ce que tu m'évites ?

Je ne t'évite pas du tout, se défendit-il le plus innocemment du monde.

Elle se tu, son silence étant presque religieux. Harry était de plus en plus tendu. Hermione, la tête baissée, regardait ses mains. Soudain, Harry vit deux gouttes s'écraser dans la paume de ses mains.

Elle te l'a dit, n'est ce pas ?

Oui, murmura-t-il à son tour, ne pouvant nier l'évidence.

Tu m'en veux ? C'est pour cela que tu m'évites ?

Harry ne savait que répondre. Il réfléchit et chuchota :

Non, je ne t'en veux pas. Seulement, j'ai peur de ... te donner de faux espoirs.

Elle ne dit rien mais elle se voûta davantage, signe qu'elle accusait le coup.

Tu ne m'aimes pas donc ?

Non, répondit-il simplement.

Elle se jeta dans ses bras, désespérée, ne savant où se réfugier. Harry posa ses lèvres sur son front.

Je ne veux pas que tu t'éloignes pour autant, je veux qu'on reste amis.

Mais ce n'était apparemment pas ce qu'il fallait prononcer. Hermione se redressa brutalement et lui fit face.

Je n'ai pas l'intention de te laisser me filer entre les doigts.

Harry était interloqué. La dernière fois qu'il avait brillé une telle lueur dans ses yeux, elle l'avait embarqué au cœur de la Forêt Interdite, au beau milieu de centaures vindicatifs. Elle emporta quelques livres sous son bras et s'en alla.

Harry s'affaissa sur une chais, anéanti. Cela lui avait coûté bien plus qu'il ne l'aurait pensé de refouler Hermione. Au moins, il avait été sincère envers elle. Mais était-il sincère avec lui-même ? Avait-il réellement envie de la refuser ? Il n'en savait rien.

Les mots d'Hermione résonnèrent dans son crâne : « Je n'ai pas l'intention de te laisser me filer entre les doigts ». Qu'avait-elle voulu dire par la ? Qu'elle allait faire tout son possible pour le faire craquer ? Harry se rendit soudain compte à quel point il ne connaissait que peu son amie. Il n'avait aucune idée de où elle pouvait aller, ni de ce qu'elle pouvait faire.

Il se prit la tête entre les mains et contempla les notes d'Hermione abandonnées sur la table. Elles étaient pleines de ratures mais très complètes. Harry ne résista qu'un instant à recopier ce qu'elle avait écrit et à ajouter ses propres notes sur son parchemin. Quelle chance qu'Hermione ait oublié celles-ci. Mais soudain, un doute s'insinua dans son esprit : avait-elle fait délibérément exprès de les laisser ?

Harry se déchirait entre ces deux avis depuis quelques minutes quand Ron revint, une immense pile de parchemin dans les bras.

Où est Hermione ? demanda-t-il en posant les feuilles.

Je n'en sais absolument rien, répondit Harry, la tête dans les bras et surveillant la pile qui tanguait dangereusement.

Ron haussa les épaules, momentanément occupé à regarder autour de lui.

Je te dis qu'elle est partie, s'énerva Harry.

Mais pourquoi ? Vous vous êtes disputés ou quoi ? questionna Ron, en s'asseyant enfin.

La pile de parchemin tangua davantage car Ron venait de buter contre le pied de la table. Mais, par on ne sait quel miracle, celle-ci resta debout.

C'était quel sujet cette fois-ci ? d'enquit Ron.

Harry resta silencieux, tergiversant pour savoir si il fallait mieux se taire ou avouer. Il opta pour la première solution et dès lors, il se mit à chercher une excuse plausible.

Alors ? s'impatienta le rouquin.

Je lui ai dit que...

Que... ?

Oh, et puis zut, craqua Harry en se levant d'un coup.

Malheureusement, son pied rencontra une fois de plus le pied de la table. La pile de parchemin se mit en branle, resta suspendue dans l'air, l'espace d'un centième de seconde, comme si elle hésitait, puis elle s'écroula dur Ron avec un soupir de résignation.

Je vais à la Salle Commune, annonça-t-il à son ami, tandis que celui-ci enlevait une des feuilles tombées dans sa chevelure.

Hum, marmonna Ron, j'adore l'attention que l'on me porte

Mais Harry ne l'entendit pas car il se trouvait déjà à l'autre bout de la bibliothèque. Harry marchait rapidement le long des couloirs interminables, l'esprit embué par l'attitude d'Hermione, ses paroles et surtout, sa manipulation de toute chose. Elle avait fait exprès de demander à Ron d'aller chercher son livre et des parchemins. D'ailleurs, il avait semblé à Harry qu'il y en avait encore plein dans son sac. Et Ron n'avait pas trouvé le livre puisqu'il était revenu sans, mais il devait aussi être dans son sac. Pourquoi est-ce qu'elle agissait ainsi ? Est-ce qu'il comptait tant pour elle ? Mais qu'avait-il fait ?

« Et alors ? Qu'avait fait Cho pour que tu tombes amoureux d'elle ? » lui chuchota sa petite voix.

Je ne suis même plus sûr que je l'aimais réellement.

Pourquoi est-ce qu'elle te plaisait ?

Elle était belle, c'est certain, mais après... Je ne sais pas.

Elle était la petite amie de Diggory, donc inaccessible puisqu'il était un très gros obstacle pour toi. C'est ce qui devait attiser ton envie.

Mais l'année dernière, Diggory était...

Mort ? Oui, mais son souvenir était encore très présent et toujours fort dans le cœur de Cho.

Tais-toi, supplia Harry.

La Salle Commune n'était pas spécialement pleine car il faisait encore beau et les élèves profitaient des derniers jours de temps clément. Hermione aussi était absente et Harry la comprenait très bien. S'être faite rejetée puis revoir, quelques instant après, le garçon en question ne devait pas être agréable. Mais Harry avait espéré qu'elle serait là et qu'elle lui sourirait de ce petit sourire spécial.

Suis-je entrain de la chercher ? de la suivre ? se demanda Harry.


Lundi. Un réveil. Un réveil qui s'impatientait sur la table de chevet. Et le voilà qui s'excitait davantage, sa superbe sonnerie emplissant tout le dortoir. A croire que cela procurait un plaisir sadique à ce réveil de casser les oreilles à de pauvres élèves qui ne demandaient qu'à dormir. Surtout le lundi matin. Mais on pourrait aussi croire que ce réveil était sadomasochiste car la tête noire échevelée qui apparut de sous les couvertures, le regarda d'un mauvais œil.

Cela n'arrêta pas le moins du monde le bout de ferraille, au contraire. L'échevelé empoigna son oreiller et envoya valser le réveil contre le mur d'en face, sur un poster immobile d'une équipe de foot, loupant de peu les lunettes.

Eh, mon affiche, protesta Dean d'une voix ensommeillée.

Tu affichera son diplôme de baptême de l'air à la place, répliqua un rouquin en se retournant dans son lit.

Vas te faire voir, lança Dean en se roulant en boule.

J'y penserais, répondit le rouquin, très, très endormi.

Qu'est ce qu'on a cet aprèm ? demanda Seamus, en repoussant légèrement le rideau de son lit.

Potion, dit Harry.

Oh, ne m'en parle pas. Rien que d'y penser, ça me file la nausée, grogna Ron.

Non, juste l'envie de rester bien au chaud sous la couette, affirma Dean. Le réveil est en morceau.

QU'EST-CE QUE CA PEUT BIEN NOUS FAIRE ? répliquèrent en cœur les garçons.

Juste pour l'info, marmonna Dean. Où est Neville au fait ?

Il se lève tôt, tous les matin. Il doit être dans la salle de bain, dit Harry.

En effet, en tendant bien l'oreille, on pouvait entendre l'eau qui sortait du pommeau de douche et lune voix chanter merveilleusement faux une ballade populaire.

Harry prit sur lui de repousser les couvertures. Aussitôt, il frissonna de froid mais il se leva tout de même. Il se dirigea vers la salle d'eau sur la pointe des pieds. Quand il ouvrit la porte, l'affreuse chanson de Neville doubla de volume déclenchant un concert de protestation chez les endormis. Une vague de chaleur lui brûla le visage. Harry referma la porte et s'examina dans le miroir. Le maudit duvet qui couvrait le pourtour de sa bouche cet été commençait à s'épaissir et à devenir de plus en plus noir. Il lui faudrait bientôt de raser. Mais avec quoi ? Harry ne connaissait aucun sortilège pour cela et ce ne relevait pas de la compétence d'Hermione.

La matinée se passa parfaitement bien. Hermione faisait semblant de na pas le voir et lui aussi. McGonagall leur rendit leur devoir et Harry fut très fier de son « O » tracé en haut de feuille. Mais l'après-midi ne s'annonçait pas du tout, mais alors pas du tout bien. Dans le cachot de Potions, Harry se demanda même qui s'amusait à crée des emplois du temps aussi nuls. Mais il n'eut pas le loisir de sonder plus profondément le problème car la classe devint subitement silencieuse à l'arrivée du professeur que Harry détestait (voire haïssait) le plus : Rogue. Et ce dernier le lui rendait bien.

Harry remarqua que malgré la peur panique que Neville éprouvait face au maître des potions, il avait quand même reprit cette matière. Il faut dire que la botanique allait de pair avec les potions.

Très bien, commença Rogue, je vois que cette année, je vais encore avoir la même bande d'abrutis. Enfin… soupira-t-il, je vais quand même tenter de faire entrer quelque chose dans vos têtes de piafs.

« Tout à fait normal » songea Harry.

Vous allez vous répartir en groupe de deux. Ce sera des groupes mixtes. Nous verrons ainsi si les filles pourront relever le niveau, on ne peut plus lamentable, des garçons. Je vais former les groupes, ajouta-t-il alors que les élèves commençaient déjà à bouger. Voyons… Malefoy avec …Blanchelune.

Malefoy fit la grimace et implora son professeur du regard. Mais Rogue ne le regardait déjà plus.

Potter avec Granger… On va voir si elle va aussi réussir à vous faire entrer quelques notions dans la tête.

Harry tressaillit. Le sort s'acharnait sur lui ! Rogue finit de répartir les élèves et leur donna des instruction pour la potion de Gigantisme. Cela servait, notamment en botanique, à faire grandir et évoluer des plantes.

Harry regarda autour de lui tandis qu'Hermione allait chercher ses affaires. De Malefoy ou Laurie, on ne saurait dire lequel des deux faisait le plus la grimace. Laurie affichait cependant une indifférence presque parfaite, contrairement à Malefoy qui tremblait de rage. Mais le pire pour lui fut quand Laurie lui arracha le couteau des mains car il ne coupait pas bien les haricots.

Harry sentit alors une présence toute proche. Hermione avait commencé son travail et elle paraissait se moquer pas mal de Harry. Alors que lui ne pouvait oublier la lueur de ses yeux et ses paroles.

Rogue faisait sa ronde habituelle dans le cachot. Il s'arrêta devant Neville qui faisait équipe avec Lavande. Il examina le chaudron qui contenait un liquide vert kaki. Le pauvre Neville resta pétrifié tandis qu'il subissait les remontrances de Rogue.

Londubat, vous n'êtes qu'un incapable. Si vous êtes assez stupide pour ne pas réussir une simple potion de Gigantisme, vous pouvez quitter cette salle. Je ne comprends pas comment vous avez pu obtenir un « E » à l'examen des B.U.S.E.

Neville ne disait rien, alors Lavande tenta de calmer les choses en disant que Neville s'était très bien débrouillé et que c'était elle qui avait fait une erreur.

Vous n'avez qu'à vous taire, Miss Brown, trancha Rogue. Finissez cette potion en silence.

Elle baissa les yeux et Harry entendit Neville la remercier pour l'avoir défendu.

A la fin du cours, Harry fut stupéfait de constater que sa potion avait la couleur d'émeraude voulue. Cela devait en partie être dû au doigté d'Hermione. Le chaudron de Laurie et de Malefoy fondait doucement sur les bords et Laurie enguirlandait copieusement Malefoy :

Tu n'es qu'un crétin. Si tu n'es pas capable de mettre le bon nombre de griffes de serpent à pattes, dégage ou retourne à la maternelle. Tu n'es même pas foutu de couper correctement des haricots

Fais gaffe à toi, grinça Malefoy, mon père pourrait te causer quelques soucis.

Oh, papa… imita-t-elle en prenant une voix nouée par les larmes. Tu te réfugies toujours dans les jupes de ta mère quand on te refuse une sucette ? Ou quand quelqu'un te remet à ta place ?

Harry était interloqué. Laurie était maîtresse de ses émotions. Elle était énervée mais elle parlait d'une voix calme, ce qui faisait d'autant plus l'effet d'une gifle pour Malefoy. Même Rogue ne réagissait pas, soit parce qu'il jugeait que cette dispute était nécessaire à Malefoy ou parce qu'il n'entendait pas Laurie.

Quand à Malefoy, il était blanc comme une linge, plus pâle encore que d'habitude. Il adressa un regard noir et haineux à Harry quand celui-ci plongea sous la table pour étouffer son rire.


Le lendemain, quelques Serpentards et les Gryffondors attendaient devant la porte de la Grande Salle. Chacun faisait des pronostics sur ce que leur professeur leur avait réservé.

Tu aurais peur, Potter ? cria Malefoy alors que Harry se demandait lui aussi ce qui les attendait.

Tu n'as rien de mieux à faire que de m'écouter ? répondit Harry, excédé.

Je pense que je fais plus de choses de toi. Et moi, je n'ai pas à regarder en permanence derrière moi pour vérifier que Tu-Sais-Qui n'y est pas.

Tous les élèves se turent et observèrent la joute verbale qui allait commencer entre Harry et Malefoy. Mais ce fut quelqu'un d'autre qui parla :

C'est normal que tu ne vérifies pas, Malefoy, coupa Laurie, accoudée à la rambarde de l'escalier. (Tous les élèves tournèrent la tête vers elle) Ton père est Mangemort, non ?

Tu divagues, Blanchelune, lança-t-il, le visage s'était décomposé.

Dans ce cas, tu remets en doute les paroles du gouvernement actuel. Cela m'étonnerais que ce soit en ton pouvoir. De plus, je pense que la nouvelle Ministre est parfaitement raisonnable et en pleine possession de ses facultés mentales.

Tu m'énerves…menaça Malefoy.

Harry aperçu la main de Malefoy glisser doucement vers sa poche à baguette. Il tira la sienne de son étui et s'apprêta à riposter.

Qu'est ce que tu espères faire ? demanda Laurie. Tu ne crois tout de même pas que je ne t'ai pas vu, toi et ta baguette ?

Mais comment a-t-elle fait ? demanda Dean. Elle avait le dos tourné.

- Petrificus totalus

- Protego, chuchota Laurie.

Très bon bouclier, Miss Blanchelune, félicita Göldblitz qui arriva par derrière. Allons Mr Malefoy, ranger l'objet qui vous sert de joujou. Vous pouvez encore vous entraînez parce que vous n'êtes pas encore au top dans les sortilèges d'attaque.

Elle traversa le couloir et fit face aux élèves impatients.

Je vous demanderais de vous mettre sur le mur en face des paillons et de vous taire.

Les adolescents acquiescèrent et Göldblitz ouvrit la porte. Harry observa tout autour de lui et resta bouche bée. La Grande Salle avait perdu ses bancs et ses habituelles tables mais à la place, il y avait des grands rond de pailles, sur lequel était fixé des cibles. Il y avait trois bandes magiques tracées sur le sol.

Bien, je vous présente la Salle de tir à l'arc. Comme vous le savez, le tir à l'arc a été utilisé dès la préhistoire pour chasser le gibier. Il avait avant tout une fonction vitale. Plus tard, il a toujours été utilisé comme arme mais on le retrouvait surtout dans des concours de précision, surtout depuis le développement des armes à feu. Maintenant, il est pratiqué à titre de loisir mais il possède certains points qui sont intéressant pour nous cette année.

A quoi cela peut nous servir ? chuchota Malefoy à Crabbe et Goyle.

Cela peut nous servir, Mr Malefoy, à augmenter notre précision, à servir un but et surtout…Qui peux répondre ? Oui, Miss Granger ?

Il doit exister une concentration terrible lorsque l'on tire. Cela peut nous aider à faire abstraction de toutes autres choses et à fortifier notre mental.

Très bien, Miss. Avez-vous déjà pratiqué ce sport ?

Jamais, répondit Hermione une once de fierté dans la voix.

Jamais, minauda Malefoy suffisamment fort pour que Hermione l'entende.

Göldblitz était partie chercher quelque chose dans la petite pièce située, en temps normal, derrière la table des professeurs. Malefoy en profita pour avancer vers les cibles.

C'est nul ce qu'on apprend. Franchement, du tir à l'arc… Quand mon père va savoir cela…

Ton père n'est plus rien. Il a été démit de ses fonctions et jeté dans une cellule crasseuse, rappela Laurie sur un ton froid.

Il y eut un sifflement et un long tube noir s'enfonça dans la paille à quelques centimètres de la tête de Malefoy.

Ca ne va pas la tête ? Qui a fait ça ? s'étrangla-t-il.

Moi, Mr Malefoy, répondit Göldblitz. Je crois avoir bien précisé que je ne voulais personne près des cibles. Dégagez.

Il revint rapidement vers le troupeau d'élèves.

Göldblitz tenait dans sa main un objet long et recourbé tout en bois. Dans un carquois, accroché à sa ceinture, il y avait une dizaine de flèches. Derrière la troisième ligne tracée, il y avait d'autres arcs posés sur des trépieds.

Approchez-vous et prenez chacun un arc, dit la prof. Empoignez-le et observer sa constitution.

Harry, jetant des regards sceptiques à Ron, prit un des arcs. Aussitôt celui-ci se modifia et prit une couleur émeraude, celle des yeux de son propriétaire.

Dorénavant, vous aurez un arc chacun et interdit d'en changer. Alors, il y a une poignée où vous pouvez mettre votre main, deux branches recourbées qui se fixent dessus, en haut et en bas, et une corde qui est tendues par les deux branches. Il y a d'autres détails mais nous le verrons plus tard. Avant de commencer à tirer, il faut déterminer quel est votre œil directeur.

Comment on fait pour le savoir ? demanda Dean.

Alors, vous vous mettez face à la cible. Allez dépêcher vous ! Puis vous faites un rond avec votre index et votre pouce. Vous placez vos doigts au centre de la cible avec vos deux yeux puis vous fermez un œil. Si vous êtes toujours au centre, vous savez quel est votre œil directeur.

Harry visa la cible, forma un rond avec ses doigts puis ferma l'œil droit. Il lui sembla s'être déplacé vers la droite. Puis il ferma l'œil gauche et la cible resta dans son champ de vision.

C'est lequel ton œil directeur ? demanda Ron.

Le droit, répondit Harry.

Moi, c'est le gauche, dit Hermione.

Vous avez tous votre œil ? Bien. Alors ceux qui ont l'œil directeur droit se mettent à cheval sur la deuxième ligne avec votre arc, de façon à avoir votre bras gauche face à la cible. Les autres font le contraire.

Harry se plaça, Ron se mit derrière lui et Hermione, gauchère se mit devant lui. Il le sentait le dévisager avec une telle insistance que cela le fit rougir. Harry leva les yeux vers elle mais il ne pu soutenir son regard car c'était comme si elle le transperçait. Il entendit avec soulagement la voix de Göldblitz :

Vous vous êtes bien placé, même, et j'en suis heureuse, Mr Malefoy, ajouta-t-elle, sarcastique. Vous voyez la corde ? Dessus il y a ce que l'on appelle des nocksets. Ce sont les petits anneaux de fer en face du repose flèche de la poignée. C'est entre ces deux nocksets que vous encocherez votre flèche. Pas sons aux flèches maintenant. Dessus, il y a, au bout, une pointe. L'autre bout, Mr Goyle. Des plumes et une encoche sont fixées sur l'autre bout. Les plumes sont au nombre de trois, dont une dont la couleur diffère. Cette plume est la plume coq. Maintenant, enclenchez votre flèche, la plume coq à l'extérieur, c'est-à-dire vers vous. Vers vous, Mr Crabbe, vers vous ! Ne bougez pas, je vais vérifier que vous avez tous bien mis vos flèches.

Elle passa par chaque élève, rectifiant une position, une plume, la tenue de l'arc. Certains avaient même pris l'arc à l'envers.

Vos lunettes ne vont pas vous gêner, Mr Potter ? demanda-t-elle.

Non, je ne pense pas.

Bon. Miss Granger, il faudrait que vous attachiez vos cheveux. Ils pourraient s'enrouler autour de la corde et vous vous retrouveriez avec des mèches en moins.

Hermione fit apparaître un ruban du bout de la baguette. Elle le noua soigneusement autour de ses cheveux. Elle le faisait avec une telle grâce que Harry ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Hermione était belle et il ne pouvait que l'admettre. Elle fit glisser ses doigts dans sa chevelure et Harry était persuadé qu'elle savait ce qu'il pensait. La voix de Göldblitz vint une fois de plus à sa rescousse :

Maintenant vous tendez votre bras vers la cible avec l'arc, l'autre main se met à trois doigts environs en dessous de la deuxième nockset. Vous tirez. Allez les mauviettes, on tire. Vous tirez la corde jusqu'à votre joue où vous alignez votre œil avec la pointe de la flèche et le centre de la cible. Allez, Miss Patil, vous avez de la guimauve dans les bras ? Quand vous avez tiré toutes vos flèches, vous attendez que tout le monde finisse et vous allez cherchez vos flèches.

La cloche sonna la fin de la première heure. Les volées de flèches s'enchaînaient, les adolescents échangeaient leur impression, tout heureux d'avoir eu le dix sur la cible à quinze mètres. Göldblitz rectifiait dues ou trois petits détails chez les élèves.

Même Malefoy était emporté par le plaisir de tendre l'arc jusqu'à la fin. Il était concentré et des rides se formaient entre ses deux sourcils. Hermione contrôlait parfaitement tous ses gestes mais ses flèches n'atteignaient jamais le dix. Elle rageait en s'enfermait dans une bulle de concentration sans faille.

Une heure, puis une autre heure passèrent sans qu'aucun des élèves n'eût regardé sa montre ou soupiré. Ils prirent leur arc sur le dos et embarquèrent les carquois avec eux. Seuls les flèches restaient avec le professeur. Elle redoutait en effet que Goyle ou Crabbe, dans un excès de stupidité, ne s'enfonce la pointe dans l'œil. Elle avait confié cela au trois amis quand ils étaient venus lui rendre les flèches.

Vous ramènerez votre matériel la semaine prochaine. Et prenez bien soin de ne pas le perdre sous une pile de chaussettes.

Harry vit Laurie sortir de la Salle. Il courut pour la rejoindre et la retint par le bras.

Oh la, lâche-moi toi, s'écria-t-elle.

Je peux te parler ? Je vais chercher Procyon et on va ses promener.

Pas de problèmes.

Dans la Salle Commune des Gryffondors, Ron appela Harry pour faire une partie d'échecs.

Pas le temps, plus tard, cria Harry.

Tu vas où ?

Me promener.

Procyon courut comme un fou dehors.

Alors, fit Laurie, cinq minutes plus tard, de quoi voulais tu me parler ?

J'aurais voulu te demander conseil.

Je suis sollicitée en ce moment dis donc, se moqua Laurie. Je blague, précisa-t-elle en réponse à la moue de Harry. C'est quoi ton problème ? S.O.S conseils est à l'écoute.

Arrêtes, c'est sérieux en plus, sermonna Harry en ne pouvant s'empêcher de rire.

Ca en à l'air effectivement.

C'est vrai, en plus, affirma Harry en redevant de marbre.

J'attend, dit Laurie en croisant les bras.

Harry se mit à marcher lentement en direction de la cabane d'Hagrid.

Bon, tout d'abord, je voudrais te remercier. J'ai dit à Hermione que je ne l'aimais pas.

Comment l'a-t-elle pris ?

D'après toi ?

J'ai compris

Mais elle a dit un truc bizarre. « Je ne te laisserais pas me filer entre les doigts » ou quelque chose comme ça.

Je ne suis pas devin mais ce ne doit pas être méchant.

Harry n'était pas plus rassuré pour autant. Leur promenade les conduisait doucement vers la cabane d'Hagrid. Laurie parlait d'un ton badin du cours de Défense contre les Forces du Mal de tout à l'heure.

Je trouve cela intéressant. Cela nous aide pour le mental. Après tout, avec ce qui se passa maintenant…

Elle ne vit pas la petite lueur des yeux de Harry s'éteindre soudainement. Tout aussi soudainement, sa mission lui revint en tête. « Tuer ou être tué ». Pourquoi n'avait-il pas de choix ? Avec un peu d'imagination, il aurait pu penser être le personnage principal d'une histoire. Il vivait sous la plume d'un écrivain sadique qui s'amusait à lui faire subir toutes sortes d'épreuves. Le livre sorti aurait été un best-seller. Mais ce n'était pas cela. Tout ce qu'il vivait était réel, tout aussi réel qu'il marchait aux coté d'une fille qu'il connaissait à peine et à laquelle il se livrait.

Harry jugea que Sirius aurait pu l'aider dans la situation dans laquelle il s'était fourré avec Hermione. Lui qui avait la moitié des filles de Poudlard à ses trousses. Oui, Sirius aurait pu l'aider… si il était toujours là… Sirius… Il avait été le meilleur ami de son père et il avait disparu comme lui ? Peut-être Harry emporterait-il ses amis aussi dans la mort ? Sirius…

Laurie leva la tête vers lui. Elle entrevit ses yeux éteints et cela suffit à lui faire comprendre que quelque chose n'allait pas. Mais elle le laissa dans ses souvenirs et ses regrets, sachant qu'il serait, tôt ou tard, obligé de les affronter.

Vis avec tes souvenirs. Ne les refoule pas. Ne les oublie pas, surtout pas.

Ce fut les seules paroles qu'elle prononça. Procyon vagabondait loin devant comme à chaque fois que Laurie les accompagnait. Harry redressa le visage et sa démarche ralenti jusqu'à s'arrêter sur une petite colline. Devant lui s'étendait le lac, aussi noir que son âme du moment. Sur la rive, à sa droite, se dressait l'arbre sous lequel, Sirius et James avait provoqué en duel Rogue, Remus et Queudver qui ne s'étaient pas interposés. Y avait-il eu d'autre duel, de disputes entre Lily et son père ?

Quatre… Ils étaient quatre et il n'était plus que deux dorénavant. Plus qu'un même car Queudver avait viré de bord. Si Harry ressentait cet immense vide dans la poitrine, que devait ressentir Remus, lui qui avait connu Sirius et James. Et toujours la même question obsédante : pourquoi étaient-ils morts ? Mais il n'y avait pas de réponse, cela avait été un concours de circonstances fâcheuses.

Peut-être que mon père s'est promené sous cet arbre, murmura Laurie, pensive. Non, plutôt, rectifia-t-elle avec une pointe persifleuse, il draguait sous cet arbre.

La vue était superbe, rien de plus beau que l'Ecosse verdoyante, au soleil couchant à l'horion et dont la lac réfléchissait les rayons en de myriades de paillettes.

Harry avait été tellement fier de son père, que rien n'aurait pu ternir cette image qu'il avait de lui. Il avait souvent imaginé étant petit son père grand, fort, très intelligent. Il s'était posé la question de savoir si il avait les yeux bleus ou noirs. Il avait opté pour le bleu. Il aimait le bleu. Il avait établi une image de lui. Ses mains étaient grandes et fortes, un peu râpeuses, sûrement parce qu'il travaillait comme agent secret et que les gadgets devaient lui écorcher la peu. Il avait la voix grave d'un père attentif. Et surtout il aurait su le protéger dans n'importe quelles circonstances.

Parfois une série télévisée lui plaisait particulièrement et il se surprenait à s'imaginer ayant un père comme le héros de la série. Et il aurait pu se vanter devant ses amis s'il en avait eu. Et si son père était là, Harry aurait vraiment eu des amis. Il les aurait invité chez lui, dans leur grande maison et sa mère aurait préparé des gâteaux. Non, des gaufres, ou des crêpes. Et le petit Harry aurait rêvé devenir comme « Je voudrais être comme toi plus tard ».

Il voulait tellement avoir un père dans la noirceur de son placard chez les Dursley qu'il avait inventé des situations qu'il avait transformé en certitude peu à peu. Il avait imaginé être soulevé par son père au portail de l'école et qu'il l'embrassait sur la joue. Harry aurait râlé car son père aurait oublié de se raser comme la plupart du temps. Cela aurait déjà fait râler sa mère au petit déjeuné. Puis il aurait encouragé son fils et dit qu'il était fier de lui. Et Harry aurait franchi le portail tout heureux d'avoir un père si formidable.

Harry s'était convaincu de l'existence de ces moments et il les gardait tout au fond de son cœur, là où personne ne viendrait les enlever. Mais l'année dernière, il avait vécu la seule et unique déception que son père ne lui ait jamais donnée. Et depuis, Harry ne savait plus à qui il avait envie de ressembler. A quel modèle se raccrocher pour continuer à vivre en faisant de son mieux ? Il ne savait plus.

Il n'avait jamais réellement pensé à sa mère en tant que modèle. Car elle ne l'avait pas encore déçu. Il l'avait perçu comme douce, une bonne mère qui aurait fait un super travail, qui lui prenait beaucoup de temps. Tellement de temps, qu'elle ne pouvait pas faire la cuisine et qu'elle aurait été obligé de commander tout le temps des pizzas. Il l'aurait bien vue en reporter ou exploratrice avec des uniformes kaki. Elle aurait été stricte mais, en même temps, elle aurait tellement aimé son fils qu'elle aurait passé son temps à l'enlacer… Tout cela n'étaient que des rêves. De simples rêves que Harry avait de plus en plus de mal à créer.

Aimes-tu ton père, Laurie ? chuchota Harry.

Elle ne répondit pas et Harry ne posa plus de questions.

L'irruption de Hagrid hors de sa cabane retint l'attention des deux adolescents. Il paraissait soul mais lorsqu'ils s'approchèrent, ils constatèrent qu'il était en train d'exécuter des pas de danse. Il ne les avait pas encore vu mais tout d'un coup, il fondit sur eux et plus particulièrement sur Harry.

Je suis tellement heureux.

Mais pourquoi ?

Le géant prit Harry dans ses bras, le souleva de terre et le serra fort. La cage thoracique de Harry était sur le point d'exploser.

Hagrid, souffla-t-il, lâchez moi, vous m'étouffez.

Mais rien n'y faisait. Harry ressemblait à la jeune fille prisonnière de King Kong. Laurie était écroulée de rire.

Hagrid…

Le garde chasse ouvrit les bras sans crier gare et Harry fit une chute de deux mètres.

Ca va ? demanda Laurie, ses joues rouges d'avoir ri.

Que se passe-t-il ?

Le géant était reparti en vadrouille, chantonnant une chanson, esquissant un pas de danse…

Il est bourré, affirma Laurie sans conviction.

Il ne sentait pas l'alcool quand il me serrait.

Il n'est pas soul avec du Coca tout de même ?

Ce n'est pas alcoolisé, rappela Harry.

Relève-toi, ordonna Laurie en tirant sur l'un des bras de Harry.

Il se fit lourd quand Laurie tira davantage mais elle parvint à le mettre debout.

Allez viens, la jeune fille en détresse. Retournons au château, il fait presque nuit.


« N'oublie pas tes souvenirs… »