Disclaimer: Le monde d'Harry Potter, ses personnages et tout le reste appartient à JK Rowling.


Préjugés préconçus


Chapitre 15- Des cours différents

Toc. Toc. Toc.

« Entrez. »

Elle entendit la porte de ses appartements s'ouvrir et des pas, qu'elle reconnaissait que trop bien, se firent entendre. « Mère? »

Narcissa se retourna et regarda son fils. Elle lui sourit. « Drago, je suis contente de te voir. Comment vas-tu, mon grand? Comment s'est passé ton été? »

Elle se leva et alla à sa rencontre. Drago embrassa respectueusement sa mère tout en la serrant dans ses bras. « Moi bien, mais vous? »

Narcissa ne put s'empêcher de sourire. Doucement, elle recula et regarda son unique enfant. Merlin qu'elle en était fière. Il était désormais plus grand qu'elle et dans ses yeux, il y avait une tendresse qui n'avait jamais eu sa place dans ceux de Lucius. Oui, Drago était définitivement différent de Lucius et rien au monde n'aurait pu la combler plus que cela.

« Je vais bien Drago, ne t'inquiète pas »

« Tu es sûre? » Il passa ses doigts dans les cours cheveux blonds de sa mère qui ne lui arrivaient même pas aux épaules.

Narcissa rigola. « Absolument! »

Drago lui fit un sourire radieux. « Tant mieux, alors. Je me suis fait du soucis pour vous. »

S'installant confortablement sur un luxueux divan, la mère et le fils parlèrent ensemble toute la soirée, se racontant ce qu'ils avaient fait depuis qu'ils s'étaient laissés. Après que Drago ait raconté toutes ses vacances avec les Rogue, Narcissa raconta que, de son côté, elle était directement venue à Poudlard et qu'elle ne l'avait pratiquement plus quittée depuis.

« Et pour le poste de professeur de Potions? » Demanda soudain Drago, hors sujet et quelque peu trop froidement au goût de sa mère. Celle-ci se contenta de lever un sourcil. Drago soupira. « Mère, je ne voulais pas être impoli, mais… Enfin mère, vous n'avez aucune expérience en ce qui concerne l'enseignement. »

« Drago, » soupira Narcissa, lasse de ce genre de commentaires. « Écoute, mon chéri, c'est ton père qui ne voulait pas que je travaille. C'était 'mauvais pour l'image', disait-il, mais cela ne veut pas dire que je ne le voulais pas. À vrai dire, j'ai toujours voulu enseigner! En plus, les potions me fascinent depuis mon plus jeune âge. »

Le jeune Malefoy regarda sa mère comme s'il la voyait pour la toute première fois. « Je—je l'ignorais. Désolé. »

« Bien sûr que tu l'ignorais, Drago. Je n'en avais jamais parlé. »

« Pourquoi? »

« Ton père, » répondit-elle simplement, tristement.

Drago, voyant sa mère ainsi, grinça des dents et décida de changer de sujet, un qui soit plus léger.

oOo

Au même moment, dans le dortoir des filles de cinquième année de Gryffondor, Sky essayait de s'intégrer du mieux qu'elle pouvait auprès de Parvati Patil et de Lavande Brown, avec l'aide d'Hermione.

Cette dernière était totalement désespérée de constater à quel point ses deux compagnes de chambres étaient bornées. Elles semblaient vouloir éviter Sky le plus possible.

« Oh, laisse tomber, Hermione, » se résigna Sky. « Harry a raison, je vais prendre ça au jour le jour et sans doute que le monde finiront par s'habituer à moi… Enfin, je l'espère. »

Alors qu'Hermione lui lança un regard compatissant, Lavande et Parvati réagirent.

« Tu connais Harry? » Demanda Parvati au même moment où Lavande demandait : « Harry Potter? »

Leur sous question était évidente : comment est-ce que la fille aînée de Rogue pouvait connaître Harry Potter? Mais Sky n'eut pas le temps répondre, des coups à la porte attirèrent leur attention.

« Entrez, » dirent d'une même voix Parvati et Hermione alors que Lavande, qui se tenait tout près, alla ouvrir.

Et quand on parle du loup! Doucement, Harry entra dans le dortoir des filles, un peu inquiet, comme s'il s'attendait à ce que sa seule présence déclenche une alarme.

« Harry! »

« Bonsoir, Lavande, » lui dit-il poliment.

« Que fais-tu ici? » Demanda Parvati.

Le garçon passa une main dans ses cheveux, mal à l'aide devant l'interrogation. « Oh, eh bien, j'étais venu voir Sky. » Il lança un sourire gêné à la jeune fille.

À l'autre bout de la pièce, Sky ne put s'empêcher de le lui rendre. Lentement, elle s'approcha d'Harry et celui-ci, sous les regards plus que surpris des deux Gryffondor –et sous celui amusé d'Hermione– la prit par la taille et l'attira vers lui.

« Comment ça se passe? » Lui demanda-t-il à voix basse.

« Bien, » répondit Sky, un peu hésitante. Elle passa ses bras autour du cou du jeune homme. Il était à peine plus grand qu'elle. Harry lui fit signe de poursuivre. « Poudlard est magnifique, » chuchota-t-elle que pour Harry. « Et être dans la même maison que ma mère, avec toi, me rend vraiment heureuse, mais— » Elle lança un rapide coup d'œil à Parvati et Lavande, qui d'ailleurs, les regardaient toujours.

Harry le remarqua et continua pour elle. « Tu as de la difficulté à t'intégrer. »

Sky eut un rire dérisoire. « C'est le moins qu'on puisse dire. » Harry resserra son étreinte. « Hermione m'aide beaucoup; elle est super! »

Harry ne put s'empêcher de sourire. « Oui, Hermione est une amie en or. »

Sky approuva vivement. Le couple lança un regard à la jeune fille en question, mais celle-ci s'était tout bonnement installé dans son lit, un livre sur les genoux, Pattenrond ronronnant à ses côtés. Sentant leurs regards, elle leva la tête et leur envoya un sourire.

« Il se fait tard. Et on a cours demain, » dit alors Harry. Sky acquiesça.

« Bonne nuit. »

« Bonne nuit, Sky, » dit Harry. Puis, il l'attira encore plus à lui.

Tendrement, mais non sans passion, ils s'embrassèrent longuement, oublieux des regards des autres filles du dortoir. Après quelques instants, et à contrecœur, ils durent y mettre fin. Lorsque Sky recula un peu, Harry put voir ses magnifiques yeux noirs briller. Il en était certain désormais, jamais elle n'avait regardé Drago de cette façon. En un instant, toute sa jalousie s'effaça. La voix de Sky le sortit de ses pensées.

« Ici, au moins, dans la tour des Gryffondor, on peut être sûr que mon père ne nous surprendra pas, » rigola-t-elle.

Harry rigola doucement et vint déposer un dernier baiser sur le front de Sky. Merlin, il était en train de tomber amoureux grave de cette fille!

Alors que Sky se dirigeait vers son lit, Harry alla vers la sortie, mais il s'arrêta face au lit d'Hermione et toucha son pied sous les couvertures pour attirer son attention. « Merci, » lui chuchota-t-il.

Hermione sourit. « C'est normal, voyons, » répondit-elle. « Et puis, Sky est vraiment gentille. Je trouve ça dommage qu'on ne la juge que par son père. Ceux qui font ça ne valent pas mieux que ceux qui jugent les sorciers de parents moldus. »

Harry approuva.

oOo

Le lendemain matin, Hermione apporta les horaires aux Gryffondor avant de s'installer aux côtés de Ron. Harry jeta un coup d'œil au parchemin. Lundi, premier cours: double cours de Défense contre les forces du mal en commun avec les Serpentard.

Comme tous les cours où les Gryffondor et les Serpentard s'étaient retrouvés ensemble, la classe se divisa naturellement en deux sections distinctes. Par contre, celle-ci ne se trouvait pas dans les donjons, mais bien dans la classe habituelle de Défense contre les forces du mal. De grandes fenêtres éclairaient la pièce et tout était différent de l'ancien lieu de travail de Rogue.

Celui-ci n'était justement pas encore arrivé et la majorité des élèves étaient dans diverses conversations. Drago, qui s'était jusqu'alors tenu avec des Serpentard plus vieux, semblait s'ennuyer royalement avec Crabbe et Goyle. Harry et Ron bavardaient Quidditch avec Dean et Neville, et Hermione s'était assise avec Sky. Cette dernière était d'ailleurs le centre d'intérêt de plusieurs Serpentard. De nombreux regards, accompagnés de murmures, divergeaient vers elle, mais Sky essaya de ne pas y porter attention.

Soudain, la porte s'ouvrit et Rogue fit son entrée. Alors qu'il se dirigeait au-devant de la salle de classe, faisant voler ses longues robes noires derrière lui, le silence tomba dans la pièce. Sky remarqua que son père provoquait de la terreur pour certains et du profond respect pour d'autres.

Severus se retourna et regarda ses élèves. Pathétique… Mais il devait avouer que cette division parmi ces deux maisons lui permettait de mieux favoriser la sienne. Son regarda balaya les étudiants et s'arrêta sur sa fille. Celle-ci lui fit un sourire auquel Severus répondit d'un discrètement hochement de tête. Encore une fois, plusieurs murmures se firent entendre, mais Severus ramena l'ordre en commençant son cours.

« Je ne répéterai pas tout ce que le professeur Dumbledore vous a dit à propos de Voldemort hier soir, » les prévint Rogue. « Cela n'empêche pas que c'est la stricte vérité et que vous devrez y faire face. »

Son ton était dur, mais son message atteignait les élèves.

« Enfin, j'ose espérer que certains d'entre vous seront meilleurs avec leur baguette qu'ils ne l'étaient en potions. »

Alors que les Serpentard commencèrent à ricaner méchamment, le pauvre Neville Londubat se cachait pratiquement sous sa table. Heureusement, Rogue ne s'attarda pas et continua.

« Voyons voir… Quirrel. Je présume que très peu d'entre vous se souviennent de ce qu'il a tenté de vous enseigner lorsqu'il ne bégayait pas trop? » Aucune réponse, seulement quelques regards approbateurs. « Lockart? Avez-vous au moins appris quelque chose avec lui? » Plusieurs rires discrets, ainsi que de timides « non » résonnèrent dans la pièce.

« Le sortilège d'Oubliette, » murmura Ron à l'oreille d'Harry avant que tous deux ne partent à rire à leur tour.

« Lupin. » La voix de Rogue montrait un certain dégoût. « J'ai horreur d'admettre ça, mais il a sans doute été de l'un vos meilleurs professeurs de Défense contre les forces du mal. »

'Quoique ce n'était pas difficile de battre les deux premiers,' pensa-t-il pour lui-même.

Cette affirmation provenant de Rogue lui-même surprit plusieurs élèves. Néanmoins, la majorité approuva, surtout chez les Gryffondor.

« Cependant, » poursuivi Rogue, « quasiment rien de ce qu'il vous a enseigné ne vous servira contre Voldemort. La situation dans le monde des sorciers est désormais différente et c'est pour cela que mon enseignement ressemblera davantage à celui qu'avait le 'faux' Maugrey Fol'œil. »

Sky regarda Hermione et leva un sourcil.

« Vous n'avez pas été chanceux avec vos professeurs de Défense contre les forces du mal, on dirait. »

« Non, en effet, » admit Hermione. « On raconte qu'il y a une malédiction sur le poste— »

« GRANGER! » Hurla le professeur. « Et… Miss Rogue, » ajouta-t-il avec une touche de regret. « Cinq points de moins pour Gryffondor… chacune. Et maintenant, taisez-vous! »

Hermione, les joues rouges, se replaça sur sa chaise, droite et embarrassée. « Oui, professeur. »

Sky, qui avait été plus qu'intrigué par cette idée de malédiction –Dumbledore aussi en avait parlé, plus tôt cet été– se contenta de lancer un regard à son père et de croiser les bras sur son pupitre, tel une élève modèle. « Désolée, père, » dit-elle d'une voix détachée.

Severus lança un regard rapide vers sa fille, agacé. Celle-ci ne semblait pas vouloir se résigner à l'appeler 'professeur'. Néanmoins, 'père' était probablement plus professionnel que 'papa'. Il sentit plusieurs regards posés sur lui, probablement attendant sa réaction. Il décida de les ignorer et de continuer son cours en toute normalité.

« Est-ce que certains d'entre vous peuvent me dire de quoi, ou de qui, il faudra vous méfier à l'avenir? Weasley? »

« Uh, des Détraqueurs, monsieur, » répondit assez rapidement Ron, à la grande surprise de tous (lui compris).

En effet, Harry avait su la veille, par Ron, Fred et George, que le Ministère de la magie avait eu de sérieux ennuis avec les gardiens de la prison d'Azkaban. Certains d'entre eux s'étaient révoltés vers la fin de l'été.

Rogue haussa un sourcil, agréablement surpris. « Très bien. Quoi d'autre? Parkinson? »

La jeune fille, qui était occupée à fixer l'héritier Malefoy, sembla sursauter. « Les géants, monsieur. »

« Non, c'est faux, » dirent d'une même voix Harry et Hermione.

Plusieurs Serpentard voulurent répliquer, mais Rogue intervint. « Les géants peuvent effectivement représenter un danger, mais pour l'instant, ils sont complètement neutres dans cette lutte, ce qui signifie que l'on ne verra pas de moyen de défense contre eux, cette année. »

Ce questionnaire dura encore quelques minutes et les réponses furent des plus variées, allant des Trolls jusqu'aux Vampires, en passant par les Dragons.

Pourtant, Severus n'avait pas encore eu la réponse qu'il voulait. Il comprit que les Serpentard l'évitaient, vu leur situation familiale. D'autre, comme Harry, ses deux complices qui le suivaient partout, ou encore Drago, se retenaient de le dire, probablement à cause de ce qu'ils savaient sur lui. Néanmoins, elle devait venir, quelqu'un devait se décider à prononcer cette réponse.

Soudain, une main se leva. Rogue se tourna vers l'élève.

« Miss Rogue? »

Celle-ci le regarda dans les yeux, sans ciller, et dit d'une voix forte et claire, « Les Mangemorts, père. »

Un silence tomba. Severus regardait toujours sa fille avec une expression indéchiffrable sur le visage. « Oui, » dit-il d'une voix sans émotion. « Cinq points pour… Gryffondor. » Son hésitation et son dégoût évident en fit sourire certains, ce qui abaissa la tension dans la pièce.

« Qui peut me dire ce que sont les Mangemorts? Londubat? »

« Uh— »

Le pauvre Neville eut de la difficulté à répondre, partagé entre la peur de Rogue et le douloureux souvenir de ses parents. Harry était révolté contre Rogue, car il avait osé s'en prendre à Neville même connaissant sa situation. Pourtant, lorsque Neville eut fini de répondre, et avec succès, Rogue lui accorda 10 points, ainsi qu'un quasi-sourire.

C'était donc ça! Rogue forçait le peureux Neville à sortir de sa coquille. Harry n'approuvait toujours pas sa façon de faire, mais il devait avouer qu'elle faisait ses preuves.

Le reste du cours se déroula en grande partie sur les Mangemorts. Tous les élèves étaient captivés et les questions arrivaient de tous. Même les Serpentard semblaient extrêmement intéressés et plus ils en apprenaient et plus ils semblaient dépassés par les événements.

Les Gryffondor n'eurent pas d'autre choix que d'admettre que le professeur Rogue était fait pour ce poste. Il avait même semblé moins arrogant.

Mais il était toujours aussi exigeant.

« Cinq rouleaux de parchemin! » S'exclama Ron à la fin du cours. « Et c'est juste le premier cours… »


À suivre…