Disclamier: tous les perso et lieux, asuf ceux que j'ai inventé, sont à J.K.Rowling.
Kikouu, C'est moi. Cela fais quinze jours que je suis en vacances. Maintenant vous allez surement vous dire "pourquoi ses chapitres n'arrivent pas plus vite?" Pour la simple et bonne raison qu' entre moi et une courgette cuite, il n'y a pas de différence. Il fait chaud. Et j'ai la flemme de tout taper. Mais je me suis prise en main ce matin et j'ai tapé cinq pages, si, si, je vous jure, cinq pages. Me revoila donc pour ce 11° chapitre. Et vous savez quoi? A la fin du mois de juin, cela fera un an que j'ai commencé à écrire ma fic. Comme le temps passe vite... Bye bye et à bientôt. Flomidipy
Hermionne: Salut. Alors comme tu le dis si bien dans ta rewieu, les premières années n'ont effectivement pas le droit d'avoir de balai. Mais tu peux supposer que Li est effectivement un chouchou et qu'il a eu le droit à un traitement de faveur. Mais alors pourquoi deux fois, avec Harry et avec Li? et tu me le passera le bouquin quand tu l'aura fini en anglais. En fait, je pense que je me l'achèterai quand il sortira en français parce que tu ne l'aura jamais fini d'ici là.
David: Quand j'ai écrite la question du changement de nom, j'ai en effet pensé à toi. Mais le nom... Ah ,c'est bête j'aurais voulu plus étoffer dans l'histoire mais je ne le pouvais pas. Cela aurais donné trop de réponse à des questions. Et ça... Quand au chat, il est normal qu'il t'intrigue. C'est fait pour. Mais tu ne devinera jamais pourquoi il a des réactions différents à chaque fois. Je suis une petite cachotière, je ne le dirais qu'à la fin. Na!
Résumé du chapitre 10. Comme me l'a demandé David, je vais essayer de faire un court résumé.
Un chat un peu givré fait son appartion. Il est extrèmement gentil avec Harry mais sa réaction n'est pas du tout la même avec Laurie. En même temps,a lieu la première réunion de l'AD qui subit une petite transformation de nom. Le match Gryffondor/Serpentard approche. Laurie est le nouvel attrapeur de l'équipe depuis que Malefoy s'est fait virer Le match commence bien mais Gryffondor perd tout de même de 10 points.
Personne ne se regardait dans les vestiaires des Gryffondors. Aucune conversation, aucun commentaire ne fusaient. Le silence était à peine troublé par le froissement des étoffes qu'enlevaient les équipiers. Le silence était si pesant que les joueurs baissaient la tête et rentraient les épaules.
Harry avait les joues en feu de honte. Il n'en revenait toujours pas. Pour lui, il avait bien refermé sa main sur la petite boule dorée. Sans aucun doute, il l'avait eu. Il en était tellement persuadé qu'il pouvait encore sentir le métal froid dans sa main, comme si il en avait été brûlé. Harry s'effondra sur le banc, les yeux dans le vide. Cela avait été un match très important.
Il regarda son balai. Il était en bon état mais il avait été durement secoué. Harry devrait sans doute possible passer plusieurs heures à en prendre soin. Mais cela lui était absolument égal. La seule chose qu'il souhaitait réellement était de se creuser un trou et de s'y terrer. Il ne voulait pas subir l'humiliation d'avoir perdu de dix points.
Ron s'assit à coté de lui, prenant bien soin de ne pas le regarder. Sa tête était ceinturée d'un bandeau et on pouvait voir la bosse qui poussait doucement sur le haut de son crâne. Les joueurs s'en allèrent les uns après les autres. S'ils avaient été des chiens, ils auraient eu la queue entre les jambes. Son ami posa sur l'épaule de Harry une main rassurante. Ron serra puis relâcha doucement son étreinte. Harry murmura :
Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'avais le Vif.
Ce n'est pas grave. C'est une des seule fois où tu as perdu. Imagine le nombre de but que j'ai laissé passer.
Je ne devais pas perdre, s'affligea Harry.
Tu as accordé trop d'importance à ce match. Mais tu n'as pas perdu de grand-chose. Dix points, c'est rien.
Harry se dit qu'il était chanceux d'avoir un ami comme Ron. Il renifla comme un chien battu et enleva sa robe. Elle était toute poussiéreuse et Harry n'en était pas fier.
On a l'impression que tu as les larmes aux yeux, dit Ron. Va prendre une douche. Je vais t'attendre.
En effet, l'eau chaude lui fit du bien. « Je suis vraiment stupide » se dit-il, « il nous reste encore deux match, on a encore une chance de gagner ». Il examina ses mains aux longs doigts maigres. « Tu ressembles à ton père » lui dit la voix de Sirius au creux de son oreille. Son père aurait-il été capable de s'en vouloir autant pour un vulgaire match loupé ? Son père avait tendance à prendre tout un peu trop à la légère. Sauf peut-être ses amis et sa famille.
Ses doigts commençaient à être fripés, creusant des sillons et formant des montagnes. Il referma les robinets et la tuyauterie grinça. Dix minutes plus tard, il était séché, habillé et reprenait le chemin du château. Le flux d'élèves s'était depuis longtemps tari. Seuls quelqu'un profitaient du soleil.
Tu sais, je pense que le Quiddich prend trop de place dans ta vie, raisonna Ron.
Harry eut un sourire moqueur. Il était mal placé, Ron, pour dire cela. Il aurait peut-être pris en compte Hermione mais lui… Et Hermione, qu'allait-elle penser de lui ? Il l'avait vu chanter avec les autres supporters, elle qui se taisait et se faisait discrète lors des matchs. Si c'était possible, il se senti encore plus démuni et plus misérable.
Allez, ne fais pas cette tête là, exhorta Ron.
Harry !
Hermione venait à sa rencontre. Il rentra les épaules et baissa les yeux.
Hermione ? qu'est ce que tu fais là ? demanda Ron.
Je suis venue voir comment allait Harry. Et j'ai bien fait parce qu'il à l'air démoralisé.
Mais non, tout va bien, ne t'en fais pas, rassura Harry en gratifiant son amie d'un grand sourire.
Tu me répètes cela avec un autre sourire et en me regardant dans les yeux, s'il te plait, riposta Hermione.
Harry leva les yeux et son regard croisa les mains d'Hermione. Elles reflétaient parfaitement le caractère de la jeune fille. Ses gestes étaient nets et précis, ses doigts étaient gracieux, le mouvement de ses mains harmonieux. Il ne pu se résoudre à regarder plus haut et se contenta le détourner le regard.
Tu sais, j'ai beaucoup aimé ta prestation, lui dit-elle. Ce match était dur et long.
Harry regardait derrière son épaule, en espérant que Winnie fasse son apparition. Mais il avait beau espérer, elle ne venait pas. Il se surprit à regretter ses grands yeux jaunes fixant le moindres de ses mouvements.
Des mains prirent ses joues et le forcèrent à tourner la tête. Il ne pu que baisser les yeux.
Ron, tu nous laisses, veux-tu ? Et ne me refais pas ton cinéma, ajouta-t-elle en voyant les yeux de son ami s'assombrir.
Celui-ci s'éloigna sans rien dire mais on l'entendit tout de même crier à l'encontre d'Hermione, une cinquantaine de mètre plus loin.
Regarde-moi, exigea Hermione.
Harry leva les yeux difficilement vers elle. Il ne lui aurait jamais semblé que ce soit si dur de faire ce léger cillement. Aussitôt, les prunelles d'Hermione fixèrent les siennes et il soutint son regard sans cligner.
J'ai aimé ta prestation, alors tu me fais un grand sourire.
Harry étira les lèvres dans un sourire crispé, proche de celui de son professeur préféré :
Un peu plus et tu ressemble à Rogue.
Elle se mit sur la pointe des pieds et lui fit un bisous sur la joue puis rigola.
Je pourrais faire cuire un œuf sur tes joues.
Mais euh… dit-il en se couvrant les joues d'un geste puéril.
J'en connais un qui s'impatiente.
Personne ne lui en voulait d'avoir perdu le match. Certes, ce n'était pas la première fois mais Harry n'avait alors que la place d'attrapeur. Et il avait été tellement déçu… Mais personne ne lui en tenait rigueur Son seul petit problème fut à la bibliothèque, le samedi suivant.
Harry était assis seul, faisant des recherches pour Voldespoir. Il avait déjà rempli la moitié d'un parchemin de toutes sortes de sorts, des plus difficiles, au plus farfelus. L'un d'entre eux consistait à faire apparaître une poivrière géante au moment où l'adversaire s'apprêtait à lancer son sortilège. La poivrière se renversait et faisait éternuer. Le simple fait d'avoir lu la description suffisait à faire froncer le nez à Harry, et à se le frotter. Il était tout rouge sur le bout et Harry cherchait désespérément un mouchoir dans ses poches. Quand toutes furent retournées et vidées, Harry se résigna à aller en chercher un au dortoir.
Mais un gloussement le fit s'arrêter. Il releva la tête et vit Malefoy et sa bande rire à une blague que ce dernier avait faite. En voyant ses petits yeux braqués sur lui, Harry n'eut aucun mal à deviner le sujet de la plaisanterie.
Tu ferais mieux de laisser tomber, Potter. Même ma grand-mère fait mieux. Le Vif d'Or aurait été à elle en moins de deux.
Très drôle, Malefoy.
Il s'aperçut que son nez ne le grattait plus et il se rassit. Il s'apprêtait à ouvrir un autre livre quand un autre rire le déconcentra. Les yeux de Malefoy le scrutaient sans discontinuer. Harry promena son regard le long de a table où continuait de s'élever les rire gras des deux gorille : Goyle et Crabbe. Il s'immobilisa, stupéfait. Laurie était parmi eux. Mais à un détail près, elle ne riait pas. Harry baissa les yeux vers son livre, atterré. Il ouvrit le bouquin au hasard.
C'est pas vrai ! s'exclama-t-il.
La double page sur le sortilège du poivre s'étalait sous ses yeux. Le fourmillement le repris et il se malaxa le nez avec fureur.
Qu'est ce qui n'est pas vrai ?
Rien, rien, répondit-il avec une voix de canard en se bouchant le nez, sans même prendre la peine de s'occuper de l'identité de son interlocuteur. C'est juste cette page, elle me chatouille le nez.
Aussitôt, un cahier s'abattit sur le livre, bouchant la vue à Harry qui recouvra instantanément l'usage de ses narines.
C'est mieux comme cela, non ? questionna la voix.
Merci.
Harry vit enfin son interlocuteur, mais il avait parfaitement reconnu Laurie avec son timbre plutôt grave pour une fille.
C'et quoi tout cela sur la table ? demanda-t-elle, en s'asseyant.
C'est tout ce qu'il y avait dans mes poches.
En effet, c'était un mélange hétéroclite qui s'amoncelait. Cela allait de la simple plume aux pastilles Néansang qu'il avait acheté à Fred et Georges, en prévision des cours de Potions. Mais il y avait aussi bouts de parchemin, balles de tennis, quelques pièces de monnaie et sa baguette. Harry n'osait pas utiliser son étui car il avait trop peur de l'abîmer.
Je ne te raconte pas la tête qu'ils tirent là-bas, soupira Harry.
Il m'énerve, Malefoy. Pris un par un, ils sont gentils mais en groupe, ils essayent tous d'être le plus méchant. Et Malefoy l'emporte haut la main.
Je croyais que tu ne le supportais pas.
Oui, mais il est arrivé après moi à la table et si je m'en étais allée, cela aurait voulu dire que je reconnaissais qu'il a gagné. Et cela, il n'en est pas question.
Cela ne doit pas lui faire plaisir, devine Harry.
Ce n'est pas fait pour, de toute façon.
Le silence s'installa. Laurie jouait avec ses mèches blondes encadrant son visage. Harry l'observa, un peu gêné par le blanc de la conversation. Mais cela ne semblait pas indisposer Laurie qui fredonnait un air que Harry ne connaissait pas.
Je voulais te dire aussi, dit-elle en remettant ses mèches derrière son oreille, félicitation pour le match.
L'estomac de Harry s'écroula au niveau de ses chevilles. Il n'avait pas encore digéré cette défaite.
Tu as très bien joué, reprit-elle. J'ai bien aimé ce match.
Non, c'est toi qui a bien joué, répondit Harry en cherchant un moyen de faire dévier la conversation.
Enfin, je suppose que tu n'a pas du apprécier la victoire, donc je vais laisser cela de côté. Tu veux jouer ? interrogea-t-elle.
Elle montra le cahier qu'elle avait lancé sur le livre de Harry. Il hocha de la tête en signe d'assentiment, un grand sourire barrant son visage. Il prit soin de refermer le livre et alla s'asseoir à coté de Laurie.
On commence par chercher les mots les plus longs, expliqua-t-elle en redonnant les directives à Harry.
Il n'avait pas oublié la façon de procéder. L'odeur des livres laissa la place à une nostalgie différente. Le cuir et le plastique lui revinrent en mémoire, avec un paysage vert qui défilait à toute vitesse. Puis un éclair blond brun se mêla à ses cheveux.
Tu n'as pas pris ton baladeur?
Non, j'attends des piles de quelqu'un de ma famille. Je n'en ai plis, précisa-t-elle.
Tu en auras quand?
Bientôt.
Elle ajouta un mot dans la grille, en silence. Harry leva les yeux vers les Serpentards. Tous jetaient des regards dégoûtés à Laurie. Il lui donna un coup de coude.
Tu devrais voir comment ils t'observent.
Je m'en moque pas mal de ce qu'ils pensent, répliqua Laurie.
Et le silence retomba. Harry, incommodé, replongea dans la grille noire et blanche. Mais, très vite, un bourdonnement retentit à ses oreilles, d'abord sourdement puis de plus en plus fort jusqu'à devenir insupportable. Il regarda Laurie, qui elle, n'avait d'yeux que pour la page. Il examina son visage. Son nez était droit, avec une légère bosse sur le haut. Ses yeux aux longs cils étaient d'un brun un peu vert. Tout son visage reflétait une grande concentration, ses sourcils étaient arqués et cela lui donnait un air bizarre.
Le silence devenait un peu trop présent au goût de Harry.
Tu as fait quoi, aujourd'hui ? demanda Harry en désespoir de cause.
Hein ? Ah, je n'ai rien fait.
Elle n'avait même pas levé la tête. Et le silence revint à toute allure.
Et Harry se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise et incapable de fixer son attention.
Et sinon?
Silence. Laurie ne prit pas la peine d'ouvrir la bouche. Quelques secondes plus tard cependant :
Harry ?
Oui ?
Tais-toi.
Le bureau de Dumbledore était lumineux. Les poutres de bois sombre contrastaient avec les planches lambrissées de bois clair qui reflétaient les rayons du soleil. Les pierres polies par les années envoyaient à l'œil une douce teintes grise, presque blanche. La pièce circulaire renvoyait une impression de puissance.
Harry marchait lentement à travers, en observant les tableaux des directeurs qui s'étaient succédés. Ces derniers le scrutaient avec un air interrogateur. Phineas Niggelus dédaigna le regarder. Il lui dit, en reniflant avec mépris :
Vous les jeunes, vous vous invitez vraiment n'importe où !
Je suis là, parce que le directeur m'a demandé. Sinon, croyez bien que j'aurais tout fait pour ne pas vous voir, répliqua le jeune homme.
Quelle insolence, s'offusqua Niggelus.
Cela suffit, intima la voix posée de Dumbledore.
Professeur, s'exclama Harry.
Harry suivit Dumbledore vers son bureau. Et ce dernier s'assit sur sa chaise et croisa ses doigts sur la table. Il ferma les yeux, resta pensif. Harry eut tout le loisir de l'examiner. Pour lui, Dumbledore était un ancien, pas un vieux. L'ancien imposait le respect par sa sagesse et son expérience. Les longs cheveux de Dumbledore se mêlaient à sa barbe. Ses lunettes en demi lune luisaient dans la clarté chaude du bureau. Ses doigts croisés étaient tachés par la vieillesse mais ils étaient encore forts et puissant.
Au bout d'un moment, il leva les yeux et fixa Harry de ses iris d'un bleu perçant. Ce dernier se sentait mal à l'aise. Ces yeux mettaient presque à nue son âme bien que Harry s'efforçait de ne pas laisser paraître quoi que ce soit. Il mit ses mains dans les poches pour cacher leur futur tremblement que Harry pressentait. Il détestait cette pression que lui mettais toujours le directeur avant de parler. Il sentit la baguette sous ses doigts et il fut un peu rassuré.
Que dirais tu de faire des entraînements ? demanda Dumbledore.
Euh…
Il se sentait stupide au possible.
Cela consisterais en quoi ? demanda à son tour Harry.
Tu fera plus attention à ce qui se passe autour de toi, tu pourra appréhender ton environnement pour en tirer un avantage.
A quoi cela va me servir ?
Tu le sauras si tu viens.
« Quel chantage » Néanmoins, cela marchait. Poussé par la curiosité, il donna son approbation.
Quand sera le premier rendez-vous ? questionna Harry.
Je te laisse les vacances.
Pourquoi ? fit Harry, impatient, je n'ai rien à faire.
Dumbledore plissa les yeux et un demi sourire éclaira son visage.
Quelque chose me dit que tu auras besoin de tout ton temps.
TING TING !
C'était le bruit de faisait le verre en cristal de McGonagall pour attirer l'attention. Aussitôt, tous les élèves se turent et regardèrent le professeur de métamorphose dans l'attente d'une explication. Dumbledore se leva de sa chaise au haut dossier pour parler.
Les vacances de Noël commencent dans approximativement deux semaines. Demain, aura lieu la première sortie à Pré au Lard. J'ai aussi l'honneur de vous annoncer qu'il y aura un bal organiser la veille des vacances. Le Samedi 12 donc. Il y aura plus d'information dans le courant de la semaine. Bon appétit !
Et il se rassit tout simplement.
Une explosion de joie jusqu'à alors contenue retentit dans la salle. Chacun, surtout les filles, commençaient à parler des tenues qu'ils allaient enfiler. Harry se renfrogna un peu plus. Un bal, il ne manquait plus que cela. C'était donc pour cela que des vêtements de soirée avaient été rajoutés sur la liste des fournitures scolaires.
Et ce n'était rien comparé au calvaire de trouver une partenaire. L'année de la quatrième, il avait été si déçu par Cho que demander à Parvati de l'accompagner ne lui avait pas semblé insurmontable.
Ce sont les préfets qui entameront le bal cette année, précisa Dumbledore du fond de sa chaise, entre un bout de saucisse et de purée, soit dit en passant, exquise.
Harry sentit la tête de Ron heurter la table et un demi sourire lui vint aux lèvres.
Ne t'en fais pas, lui fit-il. Tu verras, ce n'est pas si dur d'être sous les feux des projecteurs.
Merci, mais cela ne me rassure en rien, rétorqua Ron, le front collé au bois.
Hé Ron, interpella Dean, invite Eloise Midgen, elle t'en sera reconnaissante.
Va te faire voir, bougonna Ron.
Elle est très bien Eloise Midgen, défendit Hermione.
Elle est bourrée d'acné.
Il me semble avoir une impression de déjà-vu, coupa Harry qui savait d'ores et déjà comment allait s finir cette discussion.
Les deux se turent et se jetèrent un regard empli de haine.
Je passerais chez un bijoutier demain. Je voudrais un collier pour mettre avec mes vêtements, annonça Hermione.
Je viendrais avec toi si tu veux.
Moi aussi, ajouta Ron, bien que cela ne soit apparemment pas du goût d'Hermione.
- C'est dingue ce que le temps change vite, s'écria Hermione, en lorgnant le ciel qui avait revêtu un complet gris métallisé. Hier il faisait encore beau. Mais aujourd'hui…
Harry hocha de la tête en ajustant sur sa poitrine son amulette. Il vérifia qu'elle ne pendait pas à l'extérieur de son pull et il resserra sa cape autour de ses épaules. En plus des nuages, il y avait du vent. Il leva la tête et observa les nuages qui s'amoncelaient. Il avait envie de bailler et ses yeux le piquaient.
Tu as dormi cette nuit ? demanda Hermione.
Oui, dit Harry.
Tu parles, j'ai entendu les pages de ton livre tourner jusqu'à tard dans la nuit.
Mais de quoi je me mêles ? répliqua Harry, agacé.
Il n'avait effectivement pas dormi. Cette histoire de bal le tracassait réellement. C'est en lisant qu'il avait tenté de dissiper son trouble. Mais cela n'avait réussi qu'à l'angoisser un peu plus. Il avait beaucoup réfléchi à la fille qu'il voulait inviter. Et il s'était décidé.
Son regard se posa sur Hermione qui déambulait, ou plutôt sautillait, un peu plus loin. Elle se retourna au bout d'un moment et leur fit signe de la mai, un grand sourire aux lèvres, son petit sac contre ses genoux. « Un peu plus », se dit Harry, « et on pourrait se méprendre avec une histoire romantique ».
Les deux garçons se regardèrent et coururent la rejoindre. Hermione leur passa ses bras autour du cou en éclatant de rire.
Je sens que l'on va bien s'amuser, prophétisa-t-elle.
Moi, la seule chose que je sens, c'est ton poids, ronchonna Ron, qui courbait l'échine.
Mais… Tu n'es pas gentil. Pour la peine, c'est Harry qui va me porter tout seul. Na !
Gamine, soupira Ron.
Le chemin jusqu'à Pré-au-Lard se fit sans encombre. Néanmoins, à l'entrée du village typiquement anglais et sorcier, un écriteau avait été planté, à l'intention des habitants et des élèves.
Hermione s'en approcha et lut à haute voix :
A L'INTENTION DES RIVERAINS ET DES ETUDIANTS
Nous rappelons que, tant que l'état d'urgence sera décrété, nous conseillons formellement à toutes personnes de sortir de chez soi après 20 h, ainsi que de rester seul chez soi.
Les visites de la part des étudiants de Poudlard ne devront pas être prolongées au-delà de 16h30. Passé ce délai, tout contrevenant s'expose à des peines plus ou moins lourdes.
Mrs Bones, Ministre de la Magie.
C'est quoi, ce truc, l'état d'urgence ? demanda Ron, un sourcil levé. Depuis quand il y en a un ?
Depuis l'année dernière, du moins juin dernier, expliqua Hermione. Le plan d'urgence est déclaré à chaque fois qu'un ennemi public particulièrement dangereux est en liberté. Ici, il s'agit de Voldemort et des Mangemorts.
16h30 le départ ? On a plutôt intérêt à faire vite les boutique si on veut se balader après, informa Harry en regardant la grosse horloge qui surplombait le village. Tu nous as dit que tu voulais acheter un bijoux, non ?
Oui, mais tout compte fait, il vaut mieux que l'on se sépare, calcula Hermione. On mettra moins de temps à faire nos achats. Ramenez-moi un paquet de dents de vampire mordeuses de chez Honeydukes.
OK, à tout à l'heure, fit Ron.
J'aurais besoin de cire pour bois et cuir de dragon. Il n'y a pas de droguerie dans le coin ?
Si, Le Fumiste.
C'est où ?
Le petit magasin était lové entre une vielle boutique décrépie qui exhalait une odeur bizarre et un bâtiment en ruine.
Charmant comme endroit, plaisanta Ron.
Ca me donne plutôt la chair de poule. Je suis en train de me demander si on a bien fait de se séparer.
Moi, je te dis qu'elle ne risque rien, Hermione, et que toi, tu es parano.
Harry se décida enfin à pousser la porte en verre de la boutique. Un petit instrument à vent carillonna doucement à l'arrivée des clients. Et comme Harry se demandait ce qui allait l'attendre derrière la porte, il poussa un cri de stupeur.
Ce qu'il avait pris pour un « petit magasin » était en fait une sorte de grand supermarché. Toute la boutique avait manifestement subie un sortilège d'agrandissement. La droguerie était recouverte d'étalage, rassemblées autour d'un immense escalier qui soutenait toute la structure et qui courrait le long des murs. Une sorte de coupole diffusait une lumière opaline dans la boutique, ce qui conférait aux boites de cire, ou de peinture, un éclat particulier. De grands panneaux en bois indiquaient la contenance des rayons. On pouvait lire « cire pour bois », « pinceau », « papier ponce en poil de barbe de nains ». Sur le comptoir, il y avait une boite où était inscrit « pinceau en poil de loup garou ».
Harry contempla les pinceaux, l'air sceptique. Il doutait réellement quand à leur provenance. Il pensa qu'un loup garou ne fut jamais assez pacifique, du moins sous sa forme animale, pour donner volontiers ses poils.
Mon vendeur s'est fait arracher la moitié de bras quand il a sorti sa pince à épiler, cria une voix dans le dos des deux garçons.
Ils firent volte face en retenant à grande peine un cri. La vendeuse avait de longs, très longs cheveux bleus. Ses grands yeux verts étaient pétillants, ses cils étaient couverts de perles.
Vous cherchez quoi ? cira-t-elle bien que ses clients se trouvassent à moins que cinquante centimètres.
On était venu chercher de la cire pour bois et cuir de dragon, répondit Harry.
Je vous y amène, scanda-t-elle en se retournant à la manière d'un soldat.
Ses cheveux flottaient derrière elle, décrivant des courbes et des déliés. Les garçons la suivirent tandis qu'elle gravissait les escaliers.
Vous cherchez de la cire à bois comment ? hurla-t-elle.
A vrai dire, c'est juste pour nourrir le bois de mon balai, il a eu un peu chaud lors du dernier match, avoua Harry.
Quel parfum préfère ton balai ?
Quel… ? Hein ? fit Harry, un peu dépassé par la situation.
Un balai a des goûts, expliqua Ron. Selon si tu choisi framboise ou poubelle, il ira plus ou moins vite pour te faire plaisir.
Tu ne me l'a jamais dit, s'indigna Harry.
Pour la simple et bonne raison que je ne crois pas à ces sornettes.
Comment cela des sornettes ? hurla la femme.
Elle le souleva avec une force étonnante pour sa musculature. Ron se retrouva à trente centimètres du sol, pendant que Harry se jetait contre la femme pour la forcer à le lâcher. Soudain, réalisant soudainement ce qu'elle était en train de faire, elle lâcha Ron et s'écroula au sol.
Je vous demande pardon, implora-t-elle, le volume sonore toujours poussé à fond. Excusez moi, je ne l'ai pas fait exprès.
Ron recula précipitamment quand elle commença à tirer sur le bas de son pantalon.
Si on continuait ? proposa-t-il d'une voix blanche.
La femme fut sur ses pieds en un instant.
Quel balai est-ce ? questionna-t-elle.
Un Eclair de Feu, renseigna Harry, en gardant un œil sur Ron.
Hum… Je vous conseille l'haleine de dragon. Cela sent meilleur que celle de coyote.
Et Harry voulait bien la croire sur parole.
La rue leur sembla bien silencieuse quand ils ressortirent du magasin. Leurs oreilles étaient engourdies par le volume de la femme. Ils titubèrent pendant un bon moment avant de recouvrer leur esprit.
Dis moi, il est complètement barje, ce mec, grogna Ron.
Ce mec ? C'était une fille, dit Harry en, fronçant les sourcils.
Je ne crois pas. Il avait de gros doigts. Ils étaient bien trop épais pour être ceux d'une fille. Et tu as vu la force qu'il avait ?
Mais elle avait une voix très aiguë. D'ailleurs c'est casse-pieds. Cela me siffle encore dans les oreilles.
Harry et Ron avaient les bras chargés de bonbons et sucreries en tout genre. Ils revenaient de chez Honeydukes. Ron, qui essayait tant bien que mal de préserver sa main des dents de vampires, failli renverser la moitié de ses provisions sur Harry.
Fais un peu attention, rouspéta ce dernier.
Mais aide moi plutôt. Je te rappelle que toi, tu ne portes que ton petit paquet de Bertie Crochue.
Ce n'est pas de ma faute si tu as pris trois tonnes de bonbons.
Prend au moins ce truc, dit Ron en brandissant les dents de vampires.
Harry jeta un regard peu encourageant sur les bonbons.
Comment Hermione peut-elle manger des trucs comme cela ? demanda-t-il, passablement dégoûté.
Ce n'est pas le goût qui m'inquiète, répondit Ron. Ce que je ne comprend pas c'est comment elle fais pour éviter de se faire dévorer la moitié de la bouche.
Je pense que je préfère ne pas savoir, répliqua Harry.
Je voulais passer chez Zonko, dit Ron.
Je suis désolé, mais je ne peux pas t'accompagner. J'ai une ou deux choses à faire. Je te rejoindrais chez Zonko, tout à l'heure.
Ok, à tout à l'heure.
Ron et Harry prirent chacun leur direction. Harry attendit que Ron ait disparu de son champ de vision avant de se détourner et de partir vers le centre du village. Les dalles de pierres disjointes claquaient sous ses pas. La place centrale était très bruyante et personne ne fit attention à lui. Il avisa une petite boutique dans un coin de la place et s'approcha de la vitrine. Elle brillait littéralement. Des éclats de lumière jouaient avec les yeux et explosaient dans les pupilles pour le plus grand bonheur du spectateur.
Harry tourna la tête à droite et à gauche pour vérifier que l'on ne l'observait pas, puis il poussa la porte du magasin.
Harry faisait son devoir dans la Salle Commune des Gryffondor. Procyon dormait à ses côté et Ron, lui, menaçait de faire pareil. Harry leva les yeux de son livre.
Tu sais que la nuit est faite pour dormir.
Tu peux parler, répliqua Ron, dans son demi sommeil.
Harry secoua la tête. Procyon grogna aussi dans son sommeil. Harry passa ses doigts dans la fourrure noire du chiot. Il avait pris son pelage d'hiver et ses poils étaient incroyablement longs et doux. Mais c'était un calvaire pour Harry de le brosser chaque matin. Procyon revenait à chaque fois avec des nœuds dans ses poils.
Mais où va tu la nuit pour revenir toujours aussi sale ? lui demandait souvent Harry.
Bien entendu, le chiot ne lui répondait pas. Il se contentait de poser sur Harry un regard plein de joie et de malice. Harry avait toujours du mal à comprendre ce qui animait ce chien. Il semblait très intelligent mais c'était comme si… Comme si, il faisait semblant de ne pas comprendre certains ordres de Harry. Il se demandait aussi quel pouvoir pouvait bien receler Procyon. « Quel pouvoirs a ton chien ? » lui avait demandé, un jour, Laurie. Chez Procyon, il était difficile de deviner. Harry avait souvent formulé l'hypothèse que le chien lui cache ses capacités.
Tu sais à qui tu ressembles le plus, espèce de boule de poil ? A Ron.
A ces mots, les deux concernés se redressèrent, l'air parfaitement indigné. Harry failli éclater de rire. Quelque chose dans les yeux du chien le retint. Une sorte d'amusement, tout au fond de ses pupilles.
Tu fais semblant toi, chuchota Harry, suspicieux. Qu'est ce que tu cache ? Qu'est ce que tu me cache ?
Soudain, Procyon se retourna et se mit à japper. Plusieurs élèves se retournèrent à la vue de ce chien qui avait les poils tout hérissés. Un chat apparu alors, aussi soudainement qu'un claquement de doigts.
Winnie ? D'où tu sors toi ? s'étonna Harry. Comment as-tu pu entrer ici ?
La chatte posa sa patte sur le museau du chien, qui se calma aussitôt et retourna à son activité préférée, à savoir, dormir. Harry et Ron ouvrirent de grands yeux ronds.
C'est ce chat dont tu m'avais parlé la dernière fois ? C'est vrai qu'elle est belle.
Winnie parada un instant autour de la table, la tête hautaine, la démarche sûre et presque arrogante.
Vu comme cela, elle ressemble à Malefoy, dit Ron.
L'attaque que lança l'instant d'après Winnie déstabilisa Ron. Winnie fit patte de velours mais cela ne l'empêcha pas d'asséner une gifle monumentale pour un chat au garçon. Elle ne sorti qu'une unique griffe et traça un sillon peu profond sur la joue de Ron.
Sale bête, cria-t-il en l'attrapant par le cou.
La sale bête fit son baptême de l'air et alla s'écraser contre le dos d'une fille de première année, qui le prit d'ailleurs particulièrement mal.
Arrêtes de jeter tes animaux sur moi, s'énerva-t-elle.
C'est la première fois, dit Ron, stupéfait.
Cette dispute n'impressionna le chat pas plus que son val plané. Elle s'assit près de la fille et entreprit de se lécher les pattes. Puis Winnie se leva d'un air digne et revint tourner autour de la table. D'un geste leste, elle bondit sur les genoux de Harry et se roula en boule sur ses cuisses.
Je ne comprends rien aux animaux. Pourquoi elle a réagi comme cela ? demanda Ron.
Tu l'insulté, répondit Harry.
Mais ça ne comprend pas notre langue.
Harry resta pensif. Son regard se mêla aux poils noirs du chat. Ses doigts passaient et repassaient dans sa fourrure.
Qui sait ? murmura-t-il.
Harry aiguisa la lame de son couteau contre la table. Le manche glissait dans sa main moite et il l'essuya sur sa robe, déjà toute tâchée de toutes sortes d'ingrédients plus ou moins ragoûtants. Il faisait très froid dans le cachot mais cela ne l'empêcha pas de s'éponger le front d'où suintait la sueur. Le ronflement des feux de bois, ajouté à l'agitation des élèves, ne faisaient que rendre nerveux Harry, qui n'était jamais très calme en cours de potions.
Potter, susurra Rogue en s'approchent sournoisement derrière lui, pouvez vous me dire ce que c'est ça ?
Ca, comme vous dites, ce sont mes langues de crapaud.
Ah bon, vous m'apprenez des choses, fit Rogue en haussant un sourcil. Mais moi, je parlais du découpage. Qu'il y a-t-il d'indiqué au tableau ?
Découper en tranches fines les langues de crapaud…
En tranches fines, Potter. Quand je vois ce que vous avez fait, j'ai l'impression de vous avoir donné couteau émoussé.
Mais il est émoussé, se défendit Harry.
Il était en parfait état, jusqu'à ce que vous tombiez dessus, nuance.
Harry ne répondit rien mais ne baissa pas les yeux pour autant.
Faites de votre mieux pour bien découper les langues. Bien que je pense que cela ne soit pas possible vu vos qualités en potions.
Sale…
Harry regarda Hermione qui tremblait en ajoutant les ingrédients dans le chaudron.
Ce n'est qu'un sale vers visqueux, Harry. Ne fais pas attention.
Je le sais bien, mais je ne peux rien faire qu'il ne me reproche après. Pourtant, j'ai eu ma BUSE en potion. C'est donc que j'ai les capacités.
Harry soupira et regarda ses langues.
Bon, elles ne sont pas très bien coupées mais au moins elles sont en meilleurs état que celle de Goyle. Lui, il en a fait de la bouillie.
Abruti, ronchonna une voix parfaitement reconnaissable. En tranche fine. On dirait que tu as fait tout cela avec une tronçonneuse. Ce n'est pas des mains que tu as au bout des bras.
Blanchelune, taisez vous. Si vous aviez vu l'état de celle de Potter, vous n'auriez même pas ouvert la bouche.
Harry resta bouche bée devant cette réplique perverse de Rogue.
Mais, professeur…, commença Harry.
Permettez moi d'aller voir comment sont coupé les siennes, dit Laurie.
Mais bien sûr.
Ils avaient la voix mielleuse autant l'un que l'autre. Sous un flot de douceur, c'était tout un combat qui se menait, plein de tromperies et de dualité.
Laurie s'approcha de la table de Hermione et Harry.
Il va voir ce qu'il va voir, chuchota-t-elle.
Elle sortit sa baguette et murmura une formule. Les bouts de langue de Harry se rangèrent dans un ordre presque militaire, tous coupés de la même taille. Puis, elle rangea sa baguette.
Mais professeur, ils sont en parfait état. Vous m'excuserez mais je continue de penser que Malefoy ne sait pas se servir d'un couteau.
Rogue failli s'étrangler de fureur.
A votre place, Blanchelune, immédiatement et ne vous avisez pas de reparler en cours.
Quel abruti, fit Laurie à Harry et Hermione. Il me fait penser à quelqu'un.
Elle s'éloigna pour regagner sa place, sous le regard meurtrier du professeur et de Malefoy. Harry se concentra sur son chaudron.
J'ai besoin des cervelles de chauves-souris, s'il te plait, dit Hermione.
Il les lui passa d'un geste mécanique. Un mal de tête commençait à percer, au fond de son crâne et lui faisait siffler les oreilles.
Tu peux me réchauffer le feu, s'il te plait ?
Bien sûr.
Ses oreilles bourdonnaient de plus en plus. Le mal de tête se transformait en migraine.
Harry, ça va ? demanda Hermione.
Oui, oui.
Il se redressa difficilement. Une nausée le prit soudain. Il appuya ses mains sur son ventre et vomit dans le chaudron. Une acclamation de dégoût lui parvint. Une nouvelle nausée le prit et il tomba au sol, lentement, très lentement. Le noir boucha la vue de ses yeux ouverts.
Harry resta immobile l'espace d'un instant. Sa respiration devenait plus facile et il n'avait plus mal à mal à la tête. Il se trouvait au contraire dans un petit jardin, à l'herbe bien taillée, aux fleurs parfaitement parquées dans un style français. Des géraniums pendaient au balcon et aux fenêtres de la petite maison. Les volets étaient grands ouverts mais personne ne semblait être dans la maison. La petite impasse était parfaitement tranquille.
Harry cria pour savoir s'il y avait quelqu'un. Personne ne lui répondit. Des bruits de freins mal graissés se portèrent jusqu'à ses oreilles. Une fillette blonde arrivait sur sa bicyclette. A en juger par sa tenue et sa frimousse, elle ne devait pas avoir plus de six ou sept ans. Elle pédala jusqu'au portail de bois qu'elle poussa et entra dans le jardin. Un petit carillon retentit doucement et une femme blonde, elle aussi, apparu à la fenêtre de la maison. Elle avait un torchon à la main et sourit à la fillette.
Ah, tu es enfin rentrée. Je commençais à m'inquiéter.
Oui, maman.
Harry se demanda pourquoi la femme n'avait pas répondu à son appel de tout à l'heure. Il observa attentivement la femme. Elle était très belle. Ses yeux étaient presque violets, mais ils avaient une grande tristesse. Harry était sûr de l'avoir déjà vu quelque part.
Il y avait plein de coquelicot et de marguerites sur la route. C'était joli, dit la petite fille, les yeux pétillants.
J'imagine très bien, ma puce. Que veux tu manger ?
Je ne sais pas, un truc que tu aimes. J'aime bien quand tu souris.
La femme ri puis elle disparu à l'intérieur de la maison.
Je n'aime pas quand elle rigole comme cela, marmonna la fillette. Avant, elle n'était pas comme cela.
Dis moi, tu peux me dire où je suis ? demanda Harry à la jeune fille.
Mais la fillette ne lui répondit pas. Elle ne parut même pas l'entendre. Elle s'avança dans l'allée pour ranger sa bicyclette. Harry voulu se pousser pour ne pas la gêner, mais ses pieds ne lui répondaient plus. La petite fille lui passa au travers du corps.
Soudainement, et sans avoir rien compris, Harry se retrouva dans le corps de la gamine. Il voyait par ses yeux et ressentait tout.
Le carillon du portail le fit se retourner. Ou plutôt, la fillette se retourna. Une grande peur envahit soudain le cœur de Harry, jusqu'à le comprimer. L'homme qui était apparu s'avança vers elle, le nez rouge et les yeux beaucoup trop brillant. Il chantait une chanson vulgaire et paillarde.
Mon chéri… s'écria la femme en sortant de la maison en courant. Tu étais où ?
Maman, il s'est encore saoulé, cria la fillette.
Je suis soul ? hurla l'affreux bonhomme.
La panique envahit la fille, se propageant dans les moindres nerfs de Harry.
Tu veux voir si je suis soul, cria l'homme.
En un instant, il fut près de la fillette et il leva le bras. La fille était paralysée. Elle savait ce qui allait se passer et Harry le pressentait aussi fortement. Mais elle ne bougeait pas. La main du bonhomme s'écroula sur sa tempe et la fille tomba sous la violence du coup.
Du sang se mit à couler de son nez. L'homme lui asséna un violent coup de pied dans le ventre. Ce fut comme une torture pour Harry.
ARRETE, hurla la femme, en se jetant sur lui. Arrête, tu lui fais mal.
Je m'en fous, elle m'a insulté.
La gamine se releva tout de même, pliée en deux, sous la douleur. Elle se précipita sur son vélo et sortit du jardin, la peur au ventre. L'homme se mit à la poursuivre, tout en braillant. Elle accéléra l'allure, la panique s'insinuant à nouveau dans ses veines. Le bout de l'impasse n'était pas loin. Elle roula de plus en plus vite. L'homme hurlait toujours. Elle donna un dernier coup de pédale. Elle était sur la route. Mais elle ne vit pas la voiture qui déboula à fond du virage.
