Disclaimer: Le monde d'Harry Potter, ses personnages et tout le reste appartient à JK Rowling.
Préjugés préconçus
Chapitre 21- L'amour est dans tes yeux
Severus avait toujours sa main appuyée sur le ventre de sa femme. À vrai dire, il n'avait plus bougé depuis qu'il avait appris la nouvelle et regardait Cassandra avec des yeux surpris, mais exceptionnellement doux.
Celle-ci lui rendait son regard, mais le sien exprimait la joie et… une certaine inquiétude.
Cassandra mordilla sa lèvre inférieure et Severus se décida alors à réagir. Clignant des yeux afin de se sortir de sa stupeur, il sourit dans un soupir et enlaça sa femme avec amour, tout en murmurant un « wow » de joie. Cassandra ne se fit pas attendre pour lui rendre son étreinte et Severus put entendre un léger rire de soulagement de sa part.
Cet enfant n'était nullement prévu. D'ailleurs, après la naissance de Kayley, ils s'étaient mis d'accord sur le fait que quatre enfants étaient amplement suffisants, mais tous deux savaient pertinemment que l'organisme de Cassandra résistait parfois aux sorts et aux potions de contraceptions.
Ils en avaient eu la preuve avec Sky, leur première enfant. Elle avait complètement pris de court ses parents avec son arrivée à l'improviste. N'empêche que la petite avait été le rayon de soleil qui avait permis à Severus de se libérer de sa vie de ténèbres. Il avait appris à l'aimer, tout comme chacun de ses autres enfants, et ce petit arriviste n'échapperait pas à son amour! D'ailleurs, Severus était déjà fou de ce petit être qui grandissait dans le ventre de Cassandra et il se devait de lui dire!
« Cassy! »
Celle-ci desserra son étreinte et regarda son mari.
« De—depuis quand? » Demanda-t-il, ému.
« Début juillet, d'après les sages-femmes, » répondit-elle, tout sourire.
Severus fit un calcul rapide. Ils étaient à la mi-octobre. Trois mois et demi! « Mais enfin, Cassy! Pourquoi ne m'en as-tu pas informé avant? »
Ça n'était pas un reproche, mais Cassandra répondit sur la défensive. « Tu aurais pu toi-même le remarquer! »
En effet, maintenant que Severus y portait attention, il remarqua les changements de Cassandra. D'abord, ses sautes d'humeur inhabituelles, mais aussi son corps, qui s'était quelque peu transformé. Cela n'était pas trop visible; la poitrine plus ronde, le ventre également, et il était un peu plus dur, mais Cassandra portait bien et ne paraissaient pas être enceinte. Pourtant, il était vrai qu'après quatre grossesses plutôt semblables, Severus, son propre mari, aurait facilement pu s'en douter, tout comme il avait déjà deviné l'arrivée d'Alan et de Kayley par le passé.
« Je n'avais pas trop la tête à ça, » répondit-il avec une voix douce, pleine de sous-entendus douloureux.
Cassandra baissa les yeux. « Moi non plus, » avoua-t-elle, expliquant à Severus pourquoi elle ne lui avait jusqu'alors rien dit.
À l'aide de deux doigts, il prit le menton de sa femme et souleva sa tête.
« C'est une surprise, » dit-il, « mais c'est une très belle surprise; je suis si heureux! »
Aussitôt, Cassandra l'embrassa. Alors qu'ils commencèrent à se laisser aller, un souvenir fit peur à Severus.
« Cassy, » dit-il avec inquiétude, « hier soir, ta chute—? »
« Chut, » le coupa-t-elle en posant un doigt délicat les lèvres de son mari. « Je vais bien. Le bébé va bien. J'ai eu un peu peur sur le coup, c'est bien vrai, mais j'ai vérifié et tout est normal. Ton fils va bien! »
« Mon fils? » Réagit alors Severus.
Le sourire de Cassandra s'élargit et ils recommencèrent à s'embrasser.
« Maman? »
Une seconde fois, ils durent ralentir leur ardeur et revenir à la réalité alors que leur fillette de 'bientôt trois ans' grimpa dans leur lit à leurs côtés.
« Kayley! » S'exclama Cassandra surprise.
« Attends, je règle ça, » lui dit Severus en se levant du lit et en enfilant sa robe de chambre noire.
Il prit Kayley dans ses bras et sortit de la chambre.
Cassandra commençait à s'impatienter lorsque, 10 minutes plus tard, Severus revint avec un sourire et un regard suggestif.
« Où est-ce—? » L'interrogea Cassandra, mais celui-ci la coupa en posant ses lèvres sur les siennes.
« Plus tard! »
oOo
Ginny se réveilla de bonne heure ce samedi-là. Bien sûr, elle avait très hâte d'aller à Pré-au-Lard, elle adorait trop cet endroit, mais surtout, elle avait une recherche à faire à la bibliothèque. Encore l'un de ces infaisables devoirs de potions! Comme tous les élèves, Ginny aimait bien la nouvelle professeure, mais cela ne l'aidait pas à comprendre les devoirs qu'elle donnait. Et comme la jeune Weasley avait décidé de participer aux sélections de l'équipe de Quidditch, elle savait pertinemment que le lendemain, elle ne pourrait se concentrer, du coup, elle devait y aller ce matin, avant le petit-déjeuner.
Encore endormie, elle se leva du lit, enfila un jeans et un pull, sortit du dortoir et se dirigea vers la bibliothèque de l'école. Celle-ci était ouverte, mais totalement vide. Même madame Pince semblait absente. Ginny en fut heureuse, elle aurait la paix. Elle choisit une table et déposa ses livres et ses crayons avant de se diriger vers la section des livres de potions.
Quelques minutes plus tard, la belle rousse retourna à sa table avec deux gros bouquins. Elle les déposa à côté de son propre matériel, mais alors qu'elle prit place sur la chaise, elle heurta quelque chose de dur et de chaud qui se trouvait sous la table.
« Oi! » Entendit-elle au même moment où elle laissait échapper un cri d'effroi.
Aussitôt, elle se releva et s'éloigna de la table. Peu de temps après, elle vit sortir de sous la table, nul autre que Drago Malefoy. Il était pied nu et portait qu'un simple pantalon noir et une chemise blanche mal boutonnée. De plus, il était mal peigné, style bad boy. Il était évident qu'il sortait à peine du lit.
« T'es folle, Weasley! C'est quoi ton problème? » Lui dit-il d'un air supérieur, tout en se frottant le crâne, là où le genou de la jeune fille l'avait percuté.
« Moi? » Répondit Ginny, complètement ahurie. « Et toi? Qu'est-ce que tu faisais sous cette table? » Elle devint méfiante et croisa ses bras. « Tu m'espionnais ou quoi? »
Drago la dévisagea. « T'espionner? Pfff, comme si j'aurais du temps à perdre! Non, je— » Il cessa de parler subitement.
Ginny haussa un sourcil. « Tu? »
« Jejouaisàcachecache, » marmonna-t-il, ayant perdu son air supérieur et un peu mal à l'aise.
« Tu quoi? » Demanda Ginny les yeux ronds, un éclat de rire au fond de la gorge.
« Oh, tu as très bien compris, Weasley! » Répliqua Drago, énervé. « Maintenant, fiche-le camp, tu vas me faire repérer! »
Ginny pouffa de rire alors qu'il tourna les talons et fit mine de s'éloigner, mais il figea complètement, alors qu'on pouvait entendre de légers pas de course se rapprocher.
Ginny était complètement abasourdie alors que la petite dernière du professeur Rogue venait littéralement de se jeter dans les bras de Malefoy, riant de bon cœur.
« Ze t'ai trouvé, z'ai gagné! »
Ginny vit Drago soulever la fillette au bout de ses bras et la faire tournoyer dans les airs, provoquant ainsi encore plus de rires chez l'enfant.
« Ah, non. Pas encore! Tu gagnes à tout coup, championne! »
Il cessa de tourner et ramena Kayley près de lui. Celle-ci plaça ses jambes de chaque côté de la taille de Drago et passa ses petits bras autour de son cou, enfouissant son visage dans le cou de ce dernier, lui donnant ainsi un énorme câlin.
Drago sourit devant tant de tendresse, puis, se souvenant de sa présence, regarda Ginny. Celle-ci haussa un sourcil, perplexe devant ce Malefoy si différent.
« Sev—Le professeur Rogue m'a demandé de s'occuper de sa fille pour ce matin, » expliqua Drago sans que Ginny lui ait demandé quoi que ce soit. « Il avait autre chose d'important à faire, et je doute que ça soit de la correction, et franchement, je ne veux même pas le savoir! »
Ginny ne put s'empêcher de sourire. Honnêtement, elle non plus ne voulait pas le savoir! Drago répondit à son sourire.
« C'est lui qui a ouvert la bibliothèque si tôt? Pour que tu puisses jouer avec elle? » Demanda Ginny.
« Ouais, » acquiesça le garçon. « C'est pourquoi je ne m'attendais pas à recevoir un genou dans le front et un pied dans les côtes, mais bon, » ajouta-t-il sarcastiquement.
« Désolée, » répondit Ginny, mal à l'aise, et pourtant, aucunement intimidée.
Cette nouvelle image de Drago Malefoy, avec une enfant dans les bras, la mettait davantage en confiance, sans crainte qu'il ne la blesse verbalement. Il n'oserait jamais devant la petite Kayley Rogue.
« J'ai une recherche à faire, » tenta alors Ginny. « Je—uh—je peux rester? »
Drago hésita un moment, semblant la juger digne ou non, mais finit pas céder. « Bien sûr, la bibliothèque est à tout le monde. »
« Merci, » murmura-t-elle sans que Malefoy ne l'entende tout en retournant à sa table.
Drago, pour sa part, déposa Kayley au sol et parla avec elle.
« C'est à mon tour de me cazher! Compte zuzqu'à milles! »
« D'accord, » rigola Drago et aussitôt, la petite s'enfuit vers les rangées de livres. « Un, deux, trois, quatre… »
Sa robe de nuit avec des moutons était facilement repérable, mais Drago lui laissait beaucoup de chances. Ginny sourit intérieurement. C'était exactement le comportement qu'avaient Bill et Charlie quand elle était plus jeune; Drago aurait fait un excellent grand frère!
Elle ouvrit le livre intitulé Potions qui peuvent peut-être se révéler utile en poussant un soupir exaspéré.
« Encore du mal avec les potions, Weasley? »
Ginny se retourna et regarda Malefoy. Si elle avait voulu avoir l'air énervée, elle n'y arriva pas, ses yeux faisant plutôt des allers-retours sur tout le corps du Serpentard, de ses cheveux emmêlés à ses pieds nus. Merlin que cet accoutrement lui allait bien…
« Oui. Pourquoi? Tu veux m'aider? » Répliqua-t-elle du tact au tact.
Drago fit une face à mi-chemin entre le sourire et la grimace et s'assit en face d'elle.
« Très drôle, » dit-il. « Comme si je n'avais rien de mieux à faire. »
Ginny roula les yeux. « Ça me semble être effectivement ton cas! »
Drago ne répliqua rien à la remarque de la jeune rouquine. En revanche, il leva les yeux vers les rayons et s'écria : « Cent cinquante-six, cent cinquante-sept, cent cinquante-huit… »
D'un ton qui se voulait détaché, les yeux dans son livre, Ginny demanda : « Alors comme ça, tu es le baby-sitter attitré des Rogue? »
« Malefoy hausse une épaule. « Je rends seulement service aux personnes que je considère comme ma famille, Weasley. »
« Bien sûr, » sourit-elle.
« Pourquoi ris-tu bêtement? » S'en formalisa Drago.
Ginny força son visage à arrêter de sourire. « Pour rien. »
Drago plissa les yeux, sceptique. Ginny détourna les yeux et se remit à sa lecture. Après un moment de silence, elle se décida enfin à parler, sentant toujours le regard de Malefoy sur elle.
« Tu as bientôt fini? » Demanda-t-elle, exaspérée.
« Non, je commence. Deux cent vingt-trois, deux cent vingt-quatre, deux cent vingt-cinq… »
Ginny roula les yeux, sachant qu'il en avait jusqu'à mille et retourna à son devoir.
« C'est sur quoi? » Demanda Drago au bout d'un moment.
« Les propriétés des différentes espèces de crapauds, dont on se sert des yeux pour la potion d'illusions, » répondit Ginny, concentrée.
« Oh. »
« Pourquoi j'ai l'impression que tu te cherches des amis, Malefoy? » Demanda-t-elle un peu méchamment en relevant la tête et en le dévisageant.
Pour unique réponse, Drago rit avec ironie. « Oui, bien sûr; je me cherche une amie en ta personne, Weasley. Tu rêves! » Ginny plissa les yeux. Drago continua de rire de sa façon typiquement humiliante. « En parlant de rêves irréalisables, cours-tu encore après Potter? »
En disant cela, il avait un sourire en coin particulièrement désagréable auquel Ginny préféra ne pas répondre. Elle replongea dans son travail, alors que Drago prenait son aise. Il se balança sur les deux pattes arrière de sa chaise, les bras remontés derrière sa tête et compta exagérément fort, de façon à mieux nuire à la jeune Gryffondor: « Trois cent quatre-vingt-dix-huit, trois cent quatre-vingt-dix-neuf, quatre cents! Quatre cent un, quatre cent deux… »
Ginny lui lança un regard agacé.
« Ça ne te tenterait pas de compter dans ta tête? Ou alors tu n'es pas assez futé pour ça? »
« Bah, j'aide la puce, » répondit-il d'une voix innocente, mais sans rien perdre de son sourire arrogant.
Pour unique réponse, Ginny émit un son qu'on aurait pu prendre pour un grondement.
« Alors, » renchérit-il, « avec Potter? As-tu finalement pris conscience que— »
« Non, mais vas-tu te taire? J'essaie de travailler! » Répliqua Ginny avec colère, les joues rouges.
Drago ne fut pas dupe et son sourire s'élargit, alors que ses deux iris se dilatèrent de plaisir.
« Quatre cent soixante-dix-huit, quatre cent soixante-dix-neuf, quatre cent quatre-vingts… »
« Je ne suis pas jalouse de Sky! » Explosa alors Ginny.
Merlin, qu'elle était belle!
« Prouve-le! » Dit méchamment Drago, comme pour faire taire ses pensées.
« Très bien, je te le prouverai, Malefoy! Et tu seras obligé de reconnaître que je ne suis pas jalouse! »
« Mais je ne demande que ça, » sourit Drago, arrogant.
« Parfait! » Cracha Ginny en se levant et en ramassant ses affaires.
« Parfait, » murmura-t-il à son tour, triomphant, alors que la Gryffondor quittait la bibliothèque, en furie.
Il se leva à son tour et, avant de se diriger vers les rayons des livres, cria à l'intention de Kayley : « Mille! Prêt, pas prêt, j'y vais! »
oOo
La Grande salle était déjà pleine lorsqu'Harry, Ron, Hermione et Sky y pénétrèrent. Dans la salle, tous les élèves en âge d'aller à Pré-au-Lard semblaient réellement heureux de cette sortie. Les quatre amis se dirigèrent vers la table des Gryffondor et prirent place entre Neville et Dean.
Il avait été annoncé que la sécurité serait redoublée pour la sortie, ainsi, les élèves pourraient magasiner pour leurs déguisements d'Halloween en toute tranquillité d'esprit. De plus, une affiche dans la grande salle annonçait la venue d'une organisation spéciale qui offrirait un divertissement gratuit à la grande place publique de Pré-au-Lard, qui se trouvait au centre du village.
Les conversations allaient de bon train, sautant d'un sujet à l'autre; quelles seraient les nouvelles mesures de sécurité qu'avait prises Dumbledore? Quel costume serait parfait pour le bal dans deux semaines? Quel genre de divertissement offrirait cette organisation?
Harry, Ron, Hermione et Sky ne firent pas exception et se mêlèrent rapidement aux conversations, quand soudain, Ginny arriva avec ses livres de potions.
« Bonjour les filles, » dit-elle à l' intention de Sky et d'Hermione. « Je peux m'asseoir avec vous? »
« Euh—Oui, bien sûr, » répondit Sky, surprise.
Ginny s'installa et entra dans la conversation sans problème, riant avec les autres Gryffondor. Bien vite, elle se rendit compte que finalement, c'était vrai que Sky était super sympathique. Cette dernière l'avait même gentiment invité à passer la journée avec eux, à Pré-au-Lard.
« Je ne voudrais pas vous gêner, » avait-elle répondu, mais lorsque Sky et Hermione s'étaient mises à deux pour insister, elle finit par céder.
Après plusieurs minutes, ils finirent de déjeuner, mais restèrent tous assis. Derrière Sky, une silhouette familière s'approcha.
« Bonjour, ma chérie, » dit la voix de Cassandra de sa douceur maternelle habituelle.
« Bonjour, maman, » répondit Sky en se retournant vers sa mère.
Mais il n'y avait pas que celle-ci. Toute la famille Rogue s'y tenait au grand complet, tous habillés de façon moldue. D'ailleurs, la plupart des élèves de Gryffondor avaient cessé de converser et regardaient la tenue de leur professeur, ahuris.
Celui-ci portait qu'une simple chemise noire et un jeans, mais cela suffisait amplement à surprendre les élèves. Il avait le petit Alan dans ses bras, celui-ci portant une petite salopette en vert forêt, avec un t-shirt blanc. Ils avaient aussi récupéré Kayley auprès de Drago et l'avaient vêtue d'un petit ensemble fuchsia au tissu doux. Fredrick accompagnait également ses parents, portant son pull à l'emblème de Serpentard.
Cassandra, qui pour sa part était vêtue d'un pantalon blanc et d'un haut noir au design unique, s'approcha de Sky et se pencha afin de pouvoir lui murmurer quelques mots à l'oreille. Lorsqu'elle eut fini, elle déposa le dessus de la tête de sa fille, avant de s'éclipser rapidement avec sa famille vers la table des professeurs.
Fredrick resta un peu plus longtemps à la table des Gryffondor. Alors que Sky semblait encore en état de choc, son jeune frère s'approcha avec un sourire.
« À moi aussi, ça m'a fait cet effet! » Lui dit-il, moqueur.
Aussitôt, Sky sourit et regarda le Serpentard. « Wow! Quelle nouvelle! »
« Étonnant, n'est-ce pas? » Dis Fredrick en lançant un regard vers ses parents. « Je croyais qu'ils étaient trop vieux pour ça. »
« Fredrick, » le réprimanda Sky en pouffant de rire.
« Que se passe-t-il? » Demanda Hermione.
« Maman est enceinte, » expliqua le jeune garçon.
« Encore? » S'exclamèrent d'une même voix Harry et Hermione, faisant éclater de rire Sky, Fredrick, Ron et Ginny, tous quatre habitués aux familles nombreuses.
Un peu plus tard, alors que les cinq amis marchaient sur le chemin les menant à Pré-au-Lard, ils rencontrèrent plusieurs inconnus venus spécialement pour l'activité organisée.
« Je me demande bien ce que c'est, » dit Ron.
Lorsqu'ils arrivèrent au village, ils restèrent complètement subjugués! Là, au centre du village, se tenaient les plus belles créatures du monde magique. Une foule d'élèves entouraient déjà ces merveilleux êtres, et une banderole au-dessus de leurs têtes était visible.
Concours international entre espèces magiques
« Un concours? » S'interrogea Hermione. « C'est la première fois que j'en attends parler. »
« Ah bon? Ce n'est pas inscrit dans tes livres? » Se moqua Ron.
« Non. Tu en as déjà entendu parler, toi? » Répliqua la jeune fille, vexée.
« Moi oui, » dit alors Sky. « C'est un concours qui se tient tous les 10 ans, environ. Le dernier comme celui-là s'est tenu à Tokyo, au Japon, quand j'avais 5 ans. »
« Et tu y es allée? » Demanda Ginny, envieuse.
« Oh, non, » rigola Sky. « J'aurais bien aimé. »
« En tout cas, moi, je ne m'en rappelle pas, » confia Ron.
« Et en quoi ça consiste? » Demanda Harry alors que les cinq amis se rapprochèrent davantage.
« C'est—uh—je ne sais plus trop. Tiens, allons demander à mes parents, ils sont juste là-bas! » Conseilla Sky en se dirigeant déjà vers son père et sa mère.
« C'est obligatoire? » Demanda Ron, penaud.
Harry rit et entraîna ses amis vers les Rogue.
Severus et Cassandra se tenaient bras dessus bras dessous et Severus tenait son plus jeune fils par la main. Tous deux regardaient la petite Kayley qui était montée sur le dos d'une magnifique licorne d'une blancheur éblouissante. Près de l'animal et de l'enfant se tenait une jeune femme d'une beauté incroyable et sur sa robe bleu pâle, une épinglette aux couleurs du drapeau de France était visible.
« Papa. »
D'un même mouvement, les deux adultes tournèrent leur tête vers leur fille aînée.
« Oui, ma chérie? » Dit Severus de façon paternelle, mais il retrouva vite son air froid lorsqu'il posa les yeux sur les quatre Gryffondor qui accompagnaient sa fille.
Sky passa outre et lui demanda de leur préciser en quoi consistait ce concours. Le professeur Rogue leur expliqua qu'il s'agissait d'une activité très populaire dans le monde des sorciers et que présentement à Pré-au-Lard, il y avait des duos entre des créatures magiques et leurs maîtres. Chaque duo venant d'un pays différent. Un peu comme les Olympiques moldues, il s'agissait en fait d'une sorte de compétition qui commencerait vers la fin de l'après-midi. Les vainqueurs recevraient un énorme prix en argent, mais même les spectateurs pouvaient également gagner quelque chose s'ils osaient parier. L'attrait le plus intéressant dans toute cette activité était sans aucun doute la disponibilité des concurrents à parler avec les gens venus les voir.
À ce moment, la ravissante jeune femme qui accompagnait la licorne s'approcha d'eux.
« Vous avez une adorable fillette, professeur, » dit-elle d'une voix mélodieuse à Severus. « Bien que les licornes préfèrent les filles, rares sont les êtres humains qu'elles laissent monter sur leur dos. Cette enfant est remplie de pureté. »
« Contente de le savoir, » dit Cassandra avec un sourire crispé et une pointe de jalousie dans la voix.
En effet, le professeur Rogue ne semblait plus pouvoir détacher ses yeux de la jeune femme aux cheveux d'or. Celle-ci sourit à Cassandra, révélant par le fait même, une belle rangée de dents droites.
« Vous êtes une Vélane, » constata aussitôt Hermione.
« Oui, en effet, » dit la jeune femme, en caressant sa licorne. « Je m'appelle Anabelle. Et voici Danae. »
« Danae, » répéta aussitôt Kayley. « Papa? Ze peux en avoir une pou' Noël? »
« Hein? Quoi? Oui, bien sûr! » Severus détourna enfin ses yeux de la Vélane pour les plonger dans ceux remplis d'espoir de sa cadette. « Euh—enfin… tu disais? »
Cassandra croisa les bras et leva les yeux au ciel. « Ah, les hommes, » soupira-t-elle alors que Ginny et Hermione retinrent un éclat de rire. « Tu viens tout juste de promettre une licorne à ta fille. Bravo, Severus. »
« J'ai fait quoi? » Bredouilla Severus au moment où Sky faisait signe à ses amis de s'en aller.
Mais Harry et Ron n'étaient guère mieux que leur professeur devant la Vélane et Sky et Hermione durent les obliger à les suivre.
« Comme elle était belle, » rêvassa Ron.
« Mais oui, mais oui… » Grogna Hermione.
Ginny et Sky rirent. Ils continuèrent d'avancer parmi la foule, attendant que les deux garçons reprennent leur esprit.
« Wow! » Lâcha soudain Ron. « Vous avez vu ça? »
Aussitôt, Harry et les trois filles tournèrent les yeux vers l'endroit qu'il indiquait. Tous en restèrent bouche bée. Tout près deux, un gigantesque dragon, encore plus énorme que le Magyar à Pointes qu'Harry avait dû affronter l'année dernière, les regardait d'une façon loin d'être rassurante. Pourtant, la beauté de la bête les clouait tous là.
« Didrika, vole! »
Le dragon, ou plutôt, la dragonne sembla réagir au son de cette voix féminine et exécuta l'ordre. Sa grosse tête bleue se retourna un instant en direction de la dame, probablement sa maîtresse et l'animal cligna plusieurs fois ses yeux noirs. Ses énormes pattes écaillées soulevèrent son corps du sol, alors que ses imposantes ailes, bleu royal, se déployèrent. Les rayons du soleil d'automne se percutèrent sur sa peau reptilienne et éblouirent les personnes assistant à l'envol. La magnifique bête battit des ailes, semblables à deux immenses voiles et dans un grand bruit de vent, s'éleva dans les airs.
L'énorme poitrail écailleux de la bête était de couleurs turquoise, mais son ventre tirait davantage vers le blanc. Sa queue volant derrière elle et ses ailes battant à un rythme régulier, la dragonne s'éloignait dans le ciel avec la grâce d'un faucon. Elle était magnifique!
« C'est bien, Didrika, dégourdis-moi un peu ces ailes! »
« C'est stupéfiant, » dit alors Ron.
« Dommage qu'Hagrid n'ait pas vu ça, » ajouta Hermione.
« Allez, venez! » Dit Harry en se dirigeant déjà vers la dame au dragon.
Ron ne se fit pas prier pour suivre son ami.
« Bonjour, » fit la femme en les voyant arriver.
« Bonjour, » répondit Harry, suivi de Ron, Ginny, Sky et Hermione.
« J'imagine que vous avez vu mon bébé à l'œuvre? » Leur demanda-t-elle, souriant de toutes ses dents.
« Votre bébé? » Dirent d'une même voix Ginny et Sky. Elles échangèrent un sourire.
La femme était plutôt belle dans sa simplicité. Ils apprirent qu'elle s'appelait Verena et qu'elle venait de Roumanie. À la grande surprise de Ron et de Ginny, elle leur annonça qu'elle connaissait leur frère Charlie; ils travaillaient ensemble.
« Vraiment? » Lui avait demandé Ron avec surprise.
« Eh oui! C'est même lui qui a capturé Didrika… En fait, il l'a sauvé. Elle était qu'un petit bébé lorsqu'il l'a trouvé et elle était blessée. Nous l'avons soignée et élevée ensemble et maintenant, elle ne veut plus retourner parmi les siens, » leur avait expliqué Verena.
Lorsque Verena appela sa protégée avec un petit sifflet et que les cinq Gryffondor virent la majestueuse bête foncer vers eux, ils décidèrent, d'un accord commun, de s'éclipser.
« Eh bien, » dit Ginny après un moment, « j'ignorais que Charlie avait adopté une dragonne! »
« Il s'est bien gardé de le dire, » ajouta Ron. « Tu imagines la réaction de maman, si elle avait su! »
Continuant de marcher, ils arrivèrent rapidement sur un petit pont qui traversait un énorme bassin d'eau. Ce bassin était visiblement aménagé là pour une quelconque raison… ou pour une quelconque créature.
« Qu'est-ce que c'est, selon vous? » Demanda Hermione en regardant l'eau calme.
« Harry, Harry! Hey, ho, Harry! »
Click!
« Salut, Colin, » dit Harry d'une voix qui se voulait le plus neutre possible.
« Harry! Harry, tu l'as vu? Tu l'as vu, n'est-ce pas? »
« Mais de quoi parles-tu, Colin? » S'impatienta Ginny.
« Du serpent! Du serpent de mer qu'il y a dans ce bassin! Dit Harry, tu pourrais lui parler? Je te prendrais en photo en pleine discussion avec le serpent et— »
« Ça suffit, Colin! Va donc jouer ailleurs, » rugit Ron et Colin partit tout en lui lançant un regard noir. Sky lança un regard à son petit ami alors que Ron maugréait, « Non, mais quelle plaie, celui-là! »
« Tu y es allé un peu fort avec lui, » dit Hermione de façon réprobatrice.
« Il ne t'énervait pas, toi? » Se défendit Ron.
Hermione allait critiquer, mais resta silencieuse lorsque son regard dévia sur Harry. Celui-ci était accoté sur la barrière du pont et regardait dans le bassin, l'air pensif. Ginny était à sa droite et lui parlait, alors que Sky était de son autre côté, davantage rapprochée, une main caressant le dos d'Harry.
« Ça ne va pas? » Demanda Ginny en le regardant avec inquiétude.
« Ça va, » contra-t-il. « Je me demandais juste… Crois-tu que c'est possible que je sache parler aux serpents de mer, aussi? »
« Je l'ignore, » répondit la rouquine en replongeant son regard dans le bassin.
Le supposé serpent de mer n'était visible nulle part, mais l'eau calme dégageait l'aura d'une présence. Ginny frissonna.
Finalement, ils décidèrent de continuer leur chemin. Une bonne bièraubeurre leur faisait envie et ils devaient tous magasiner pour leur tenue de soirée. En route, ils croisèrent les participants du Canada. Le maître s'appelait Alexis et c'était un séduisant jeune homme dans la vingtaine. Sa compagne, prénommée Chloé, ne paraissait pas plus vieille que 10 ans. Ses grands yeux noisette, ses longs cheveux bruns bouclés, sa petite robe verte brillante qui laissait ses petites jambes et ses petits pieds nus, mais surtout, ses magnifiques petites ailes jaunes transparentes trahissaient bien son appartenance aux fées des bois.
Dans le pub où ils burent leurs bièraubeurres, ils croisèrent Fredrick. Même si ses amis n'avaient pas pu venir, ses parents ne l'avaient pas obligé à les suives partout, et il était donc parti visiter Pré-au-Lard seul. Celui-ci leur raconta que de son côté, il avait vu les participants de la Chine et de l'Écosse.
« Vous connaissez la particularité de l'Écosse? » Leur demanda-t-il.
« Non, qu'est-ce que c'est? » Demanda Hermione.
« C'est un centaure, » répondit Fredrick. « Il n'a donc pas de maître, puisqu'en fait, il est son propre maître… Il s'appelle Dixon… et il est un peu snob! »
« Ça ne me surprend pas des centaures, » affirma Harry quand soudain, la porte des Trois Balais s'ouvrit. Un jeune garçon, d'environ 14 ou 15 ans, d'origine asiatique, y pénétra. Sur son épaule, un magnifique Phénix rouge braise y était installé. Son accoutrement était de style chinois, mais ça lui allait très bien. Ses longs cheveux noirs étaient attachés dans son dos par un élastique lâche.
« Korijo! » L'appela Fredrick.
« Tu le connais? » Demanda sa sœur.
« Oui, c'est le participant de la Chine. »
« Bonjour, Fredrick, » dit-il gentiment avec un fort accent, tout en se penchant légèrement pour saluer.
« Korijo, je te présente ma sœur, Sky, son copain, Harry et leurs amis, Ron, Hermione et Ginny. »
Les présentations furent rapidement achevées et Korijo s'installa à leur table.
« Alors, ton animal est un phénix, » constata Harry. « Je ne savais pas que ces animaux venaient de la Chine… Je veux dire, Dumbledore en a un. »
« Peut-être un cadeau qu'il a reçu, » expliqua Korijo. « Dumbledore est un sorcier célèbre! Son nom est connu jusqu'en Chine. Quoi qu'il en soit, les phénix sont bel et bien originaires de la Chine. Chaque grande famille de sorciers en a un. Weixing est d'ailleurs très vieux dans la famille. »
« Weixing? »
« Mon phénix. C'est son nom. »
« Ohh! »
Peu après, ils se séparèrent. Les trois filles partirent de leurs côtés pour chercher leurs costumes pour le bal et Fredrick partit avec Korijo. Harry et Ron restèrent donc seuls.
« Où on va? » Demanda Ron.
« Je ne sais pas. Il faudrait faire les boutiques pour nos costumes… » Harry ne finit pas sa phrase que les deux garçons soupirèrent.
« Et si on continuait quelque temps encore a regardé les concurrents? » Proposa Ron en riant. « De toute façon, je suis sûr que les filles trouveront quelques choses pour nous. »
Harry acquiesça et demanda à retourner vers le bassin du serpent de mer. Arrivés là-bas, ils entendirent un doux murmure mélodieux. Les deux Gryffondor se regardèrent, perplexes, mais, d'un accord silencieux, ils suivirent le chant.
Ils finirent par arriver à un autre bassin, quelque peu différent cette fois. Il était un peu plus petit que celui du serpent de mer, mais beaucoup plus beau. Le chant semblait prendre source dans les eaux. La musique qui y était créée était complètement envoûtante.
« Une sirène, » dit une voix derrière eux.
Harry et Ron se retournèrent et virent le professeur Malefoy. La jeune femme leur sourit, et Harry la trouva magnifique, davantage que lorsqu'elle n'était qu'une beauté de marbre accompagnant son mari à la coupe du monde de Quidditch, l'été dernier. Elle avait l'air plus heureuse.
« Professeur, » dit Ron avec politesse.
« Il y a plusieurs sortes de sirènes, » expliqua Narcissa. « Il y en a même ici, dans le lac de Poudlard, mais ce sont des espèces particulières. Celle-ci, » dit-elle en pointant le bassin, « est une espèce rare, mais des plus magnifiques. C'est par cette espèce de sirènes que les Moldus ont créé leurs légendes. »
Au moment où la jeune enseignante finissait son explication, une magnifique femme émergea de l'eau, tout en ébouriffant ses longs cheveux roses. Elle prit place sur un rocher qui dépassait de l'eau et sa longue queue de poisson éclaboussa les élèves et les spectateurs qui étaient les plus proches.
« Eulélia! « La gronda sa maîtresse, et Harry et Ron sursautèrent, car la femme était particulièrement près d'eux.
« Désolée, » dit la sirène de sa voix naturellement mélodieuse.
« Elle est impossible, » avoua la maîtresse au professeur Malefoy.
Elle était très jeune elle aussi et, malgré ses cheveux or, son teint était foncé, comme si elle passait toutes ses journées sous le soleil du sud. D'ailleurs, elle semblait avoir attrapé froid avec la température automnale de l'Écosse. Elle s'appelait Taïana et venait des îles Antourédo. Eulélia était son amie d'enfance.
Harry et Ron continuèrent leur chemin et tombèrent sur Fred et Georges qui sortaient de chez Zonko. Au loin, un homme dans la quarantaine parlait avec des spectateurs. D'après les bribes de conversation qu'Harry avait pu comprendre, il s'appelait Demitrius et était originaire de la Grèce. Il était accompagné d'une Nymphe, Iona.
« Une nymphe! » S'exclama Fred.
« Trop cool! » Ajouta Georges.
Lentement, les jumeaux quittèrent Harry et Ron et s'avancèrent discrètement parmi la foule.
« Que vont-ils faire, selon toi? » Demanda Ron, inquiet.
« Hey, ce sont tes frères, pas les miens, » dit Harry en riant.
Devant eux, ils virent les jumeaux qui s'échangèrent quelque chose de main. Harry cessa de leur porter attention et regarda la Nymphe. C'était une très belle femme, vêtue uniquement de feuilles et de fleurs. Ses longs cheveux lisses lui tombaient en cascade dans son dos et elle semblait particulièrement timide.
Demitrius lui demanda de s'approcher. Au même moment, les jumeaux Weasley firent exploser une Bombabouse. Plusieurs cris s'élevèrent parmi la foule, mais le plus surprenant fut la réaction de la nymphe, qui se changea littéralement en arbre avec de petites fleurs blanches à ses branches, après un court cri d'effroi.
« Viens, » dit Ron, alarmé, alors que ses deux frères se faisaient prendre par le professeur Turner. « Partons! »
Harry le suivit sans broncher. Ils marchèrent quelque temps dans les rues de la petite ville, entrant dans leurs boutiques préférées et ressortant les poches pleines de sucreries ou de gadgets. Lorsqu'ils repassèrent sur le pont, Harry fut heureux de constater qu'un homme étrange s'y trouvait.
« Euh, pardonnez-moi, monsieur, êtes-vous—? »
« Je suis Sigfrid. »
« Oh. Ok, » répondit Harry au dépourvu. « Enfin, je voulais surtout savoir si vous étiez— »
« Cela signifie 'victoire' dans ma langue. »
« Je—j'en suis heureux pour vous, » dit Harry, ne sachant que répondre. Il lança un regard en biais vers Ron, mais celui-ci affichait une expression entre l'incrédulité et l'hilarité. « Vous êtes le maître du serpent de mer? » réessaya Harry.
« Je suis un Viking. »
Ron n'y tint plus et se mit à rire. Harry, pour sa part, essaya de se contenir. « Oui! Mais, êtes-vous ici pour le concours? »
« Le concours est cet après-midi, » dit-il.
« Je le sais, ça! » Harry commençait à perdre patience. Ron, qui s'était quelque peu éloigné pour rire, revint vers lui.
« Je ne crois pas qu'il parle notre langue, Harry. »
« Non, vraiment? Je n'avais pas remarqué! » Grogna Harry, avant de se retourner vers le Viking. « Monsieur, s'il vous plaît, j'aimerais en savoir davantage à propos de votre serpent de mer. »
« Baldrick! Cela signifie 'puissant et courageux'. »
« Je peux le voir? » Sourit Harry.
« Tu ne vas pas essayer de lui parler, n'est-ce pas Harry? » S'inquiéta Ron.
« Mais non! Je veux seulement le voir. Colin a attisé ma curiosité. »
Pendant ce temps, le vieux Viking avait appelé son serpent de mer. Lorsque celui-ci émergea de l'eau, Harry et Ron reculèrent d'un pas, ébahis et terrifiés.
Le serpent marin était l'équivalent du basilic côté grosseur. Il était de couleur violet foncé, mais les reflets du soleil lui donnaient des éclats plus pâles, presque bleus. Le plus marquant dans ce serpent, ce n'était pas sa grosseur, ni ses nageoires, pas même ses énormes dents, mais bel et bien ses yeux rutilants comme une flamme.
« Euh… Tu es sûr que c'était une bonne idée? » Demanda Ron d'une toute petite voix.
« Non, pas du tout. »
« Baldrick! » Annonça le Viking d'une voix fière.
Le serpent se contenta de fixer Harry et Ron de ses yeux rouges vifs.
« Il est très joli, » assura Ron d'une voix peu convaincante.
Des petits de troisièmes années qui passaient par là rebroussèrent vite chemin. Plusieurs passants observèrent le serpent avec étonnement et effroi.
« Moi, je mise sur celui-là, » dit un homme au loin.
« Moi aussi! Combien de mornilles a-t-on, chérie? » Demanda un autre à son épouse.
Harry et Ron profitèrent de l'attention des passants pour s'éclipser. Ils n'avaient pas eu peur, mais… ils avaient des courses à faire!
« Et dire que Colin voulait que tu converses avec ça! » s'exclama Ron au bout d'un moment.
Harry rit à la remarque de son ami.
« Harry, Ron, venez voir ce que j'ai là, » dit alors une voix derrière les deux Gryffondor.
« Hagrid! » S'exclamèrent les garçons en se retournant et en reconnaissant leur 'grand' ami.
Hagrid leur sourit et les conduisit devant un nouvel homme qu'ils ne connaissaient pas encore. Pourtant, sa tenue n'était pas inhabituelle et il n'avait pas d'accent; il venait effectivement d'Angleterre.
« Bonjour, je m'appelle Dylan. »
« Dylan était étudiant à Poudlard il y a quelques années, » les informa Hagrid.
« Enchanté, » lui dirent d'une même voix Harry et Ron.
« Alors, c'est toi, Harry Potter? » Dit-il en regardant Harry.
Aussitôt, celui-ci replaça ses cheveux de façon à moins laisser paraître sa cicatrice. Hagrid le remarqua et prit la parole.
« Allons, Dylan, montre-leur donc Ali. »
Dylan sourit et les conduisit jusqu'à Ali. Ali, c'était en réalité un magnifique Hippogriffe. La créature mi-oiseau, mi-cheval avait le plumage de sa tête d'un blanc laiteux et son corps de cheval était bronze. Il semblait particulièrement amical, mais Harry et Ron s'approchèrent tout de même très lentement, à la manière qu'Hagrid leur avait montrée lors de leur troisième année.
Alors qu'il caressait Ali, les pensées d'Harry se mirent à diverger vers Buck et son parrain. La dernière fois qu'il avait pu le voir, Cassandra, Alan et Kayley venaient à peine d'arriver à Poudlard. Sirius était venu voir sa sœur après qu'il ait appris la nouvelle pour l'incendie, mais maintenant, Harry n'avait plus aucune idée de l'endroit où il pouvait se trouver. Il resta longtemps dans ses pensées et ce n'est que lorsqu'ils croisèrent de nouveau les filles qu'il se réveilla.
« Bonjour, les garçons, » leur dit Hermione « Avez-vous trouvé quelque chose? »
« Euh… »
Hermione, Ginny et Sky échangèrent un regard.
« Vous voulez dire, à part une sirène, une nymphe et un inoubliable serpent de mer? Non, on n'a rien trouvé, » leur confia Ron.
« Vous n'êtes pas possible, » dit Sky en roulant des yeux.
« Je vous l'avais bien dit, » rigola Hermione. « Une chance qu'on vous a trouvé les costumes idéals! »
« Qu'est-ce que c'est? » Demanda Harry.
« C'est une surprise! Vous ne le saurez que la veille du bal, » dit Sky. Ginny rigola.
« Oh, allez, ce n'est pas juste, » contra Ron.
Au même moment, Drago Malefoy et ses nouveaux amis passèrent près d'eux. Il ne dit aucune remarque, se contenta de fixer Ginny, d'une façon bien explicite pour eux deux. Ron le remarqua et haussa les sourcils, mais lorsqu'il voulut passer un commentaire, une jeune femme au teint foncé et aux cheveux noir de jais le coupa.
« Excusez-moi, auriez-vous vu un jeune sphinx? Il s'appelle Tarek. »
« Oh, uh— Non, désolé, » répondit Harry.
« Oh. Eh bien, si vous le voyez, pourriez-vous lui dire que je le recherche? Je m'appelle Nassrat. »
« Oui, bien sûr, pas de problème, » lui assura Sky, lisant la détresse dans les yeux de la jeune égyptienne.
« Merci! »
Et elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée, demandant à d'autres passants s'ils avaient aperçu son jeune sphinx. De leur côté, les cinq Gryffondor, tout en vérifiant aux alentours s'ils ne pourraient pas apercevoir la créature mi-lion, mi-homme, reprirent la route qui les ramena au château.
oOo
La journée à Pré-au-Lard avait été sublime pour tous! Dans la salle commune des Gryffondor, la plupart des élèves étaient épuisés, mais très peu encore avaient regagné leur dortoir respectif. Près du feu, ayant monopolisé l'endroit, se tenaient Harry, Sky, Ron, Hermione et Ginny.
Harry était confortablement installé dans un fauteuil et Sky était assise au sol, devant lui, entre ses jambes, occupée à jouer aux échecs avec Ron. Harry se contentait de les regarder tout en jouant dans les cheveux de Sky avec tendresse.
Ginny, qui était un peu plus loin sur l'autre divan, discutait avec Hermione, mais elle ne manqua pas de remarquer le geste tendre d'Harry envers Sky Rogue. Elle comprit aussi que jamais elle n'y aurait droit, mais après tout, ils allaient réellement bien ensemble, tous les deux. La sortie à Pré-au-Lard qu'elle avait passée en leur compagnie lui avait fait réaliser cela, et intérieurement, elle remerciait Malefoy, car il lui avait permis de connaître davantage Sky, ce qu'elle n'avait pas pris la peine de faire cet été.
Alors que Ron mettait en échec le roi de Sky, celle-ci bâilla bruyamment.
« Désolée, » dit-elle, visiblement mal à l'aise.
« Tu devrais peut-être aller te coucher, » conseilla Hermione, amusée.
« Oui, tu as sans doute raison, » confessa-t-elle.
À ce moment, Harry se pencha en avant et entoura par derrière les épaules de Sky, l'embrassant délicatement dans le cou. « Tu me quittes déjà? » Demanda-t-il d'une voix triste.
Sky se retourna et leva la tête. « Eh oui, je suis exténuée… et je dois encore aller déballer et ranger tous mes achats, » expliqua-t-elle doucement, comme si elle consolait un petit enfant.
Harry lui sourit et l'aida à se relever. Une fois debout, elle se pencha et déposa un baiser sur la joue d'Harry, dit bonne nuit à Ron, Hermione et Ginny et se dirigea vers son dortoir d'un pas lent. Harry la suivit du regard aussi longtemps qu'il le put, puis se retourna vers ses amis en soupirant.
« Ça ne va pas, Harry? » Demanda Ron, inquiet pour son ami. « Il y a un truc qui ne va pas entre vous? »
Harry regarda son ami et lui sourit. Il remarqua aussi qu'Hermione s'était considérablement intéressée à leur conversation. Par respect, Ginny s'était un peu éloignée. Harry finit par céder et haussa les épaules.
« Ce n'est pas que ça va mal, » leur confia-t-il, « mais on n'a plus jamais de temps à nous. Oh, je ne devrais pas me plaindre, je le sais bien, mais c'est que cet été on était toujours ensemble… et… enfin, c'est dur… »
Pour unique réponse, Ron fit une face de compassion envers Harry. Pour sa part, Hermione sembla songeuse.
« Tu sais, Harry, » lui dit-elle au bout d'un moment, « Sky aussi partage tes pensées! Elle m'en a déjà parlé. »
« C'est vrai? »
Hermione acquiesça. « Oui. Je crois que tu devrais aller la voir! Parler un peu ensemble, tous les deux; ça va vous faire du bien. »
« Mais… » Harry lança un regard vers Lavande et Parvati qui partageait le dortoir de Sky et Hermione. Hermione suivit son regard.
« Je m'occupe de Lavande et Parvati, histoire de vous laisser un peu de temps, seul à seule, » lui assura Hermione avec un sourire. « Va voir Sky. »
« Merci, » sourit Harry. Il se leva en vitesse et disparut dans l'escalier sans même remarquer le clin d'œil que lui avait lancé Ron.
Harry cogna à la porte du dortoir des filles de cinquièmes années et entra sans attendre la réponse. Au fond de la pièce se trouvait Sky, occupée à ranger ses achats de la journée. Elle n'avait même pas encore remarqué la présence de son petit ami et à cela, Harry sourit.
Il s'approcha silencieusement de la jeune fille et, alors qu'elle se retourna soudainement, ayant sans doute entendu des pas, il l'enlaça dans ses bras.
« Harry, » souffla-t-elle, surprise. « Je ne t'ai pas entendu entrer! »
« Pourtant j'ai cogné, » dit-il, amusé.
Sky sourit et passa ses bras autour du cou du jeune homme. « Que viens-tu faire, ici? » demanda-t-elle.
« Je suis venu te voir. »
Sky eut un regard sceptique et interrogateur. « Enfin, on a passé toute la journée ensemble; ne me dis pas que tu t'ennuies déjà. »
Harry ne répondit pas tout de suite, se contentant de la fixer avec ses yeux vert émeraude dans lesquels brillait une lueur inhabituelle. Sky ne put s'empêcher de frissonner.
« Oui, on a passé la journée ensemble, mais on n'a jamais eu de moment seul, tous les deux… » Dit-il enfin, se penchant pour enfouir son visage dans le cou de Sky, la serrant davantage contre lui. « Et ça depuis le début de l'année scolaire! »
Sky se sourit à elle-même. Alors comme ça, Harry était du type dépendant! Cette découverte la surprenait quand même un peu, car elle avait remarqué que depuis qu'ils étaient à Poudlard, Harry avait été plus distant avec elle. Ou était-ce depuis que son père les avait surpris, ensemble, dans le même lit? Elle l'ignorait, mais ce qu'elle savait par contre, c'était qu'à elle aussi, Harry lui avait manqué et qu'en ce moment, elle ne souhaitait être nulle part ailleurs que dans ses bras.
« Harry, » murmura-t-elle.
Celui-ci releva la tête et planta son regard dans les yeux noirs de Sky.
« On est seul, là. »
Harry la dévisagea curieusement avant de lui faire un doux sourire. « Oui. »
Sky lui rendit son sourire et, se soulevant sur la pointe des pieds, déposa un chaste baiser sur les lèvres d'Harry. « Viens. »
Elle se dégagea de son étreinte, lui prit la main, et le dirigea vers son lit à baldaquin. Harry s'y assit et attira Sky à lui. Celle-ci se plaça debout face à lui et, prenant le visage de l'adolescent entre ses mains, elle l'embrassa, avec un peu plus de fougue cette fois.
Les mains d'Harry trouvèrent aussitôt la taille de la jeune fille, la tirèrent à lui dans une étreinte. Les cheveux lâches de Sky créèrent un voile de nuit autour de leurs deux visages et seuls les sons de leurs doux baisers se faisaient entendre dans le silence de la pièce. Ce moment intime leur appartenait.
Après cet élan de passion, leurs bouches se séparèrent et ils se sourirent mutuellement. Sky remarqua que les deux émeraudes d'Harry étaient étrangement dilatées, et Harry ne manqua pas de noter que les yeux noirs de Sky étaient spécialement brillants, ce soir. Ces éclats d'amour qui s'exprimaient librement par leurs yeux finirent de mettre de côté tous leurs doutes d'adolescents.
« Sky. »
« Mh? »
« Je crois que je t'aime, » avoua Harry, les joues un peu rouges.
Sky sourit à Harry de toutes ses dents. Oh certes, il lui avait souvent soufflé des noms doux et lui avait montré qu'il l'aimait de bien des façons, mais l'entendre lui dire, comme ça, avec simplicité et tendresse, c'était autre chose.
Elle le poussa un peu plus sur le lit et embarqua sur le matelas à son tour. Harry sourit et ferma les lourds rideaux qui entouraient le lit de Sky. Ils chavirèrent rapidement dans les délices de l'amour, oubliant peur et doute. Il y eut quelques gestes maladroits, mais la tendresse l'emporta.
Quelques instants plus tard, ils se retrouvèrent enlacés peau contre peau. Harry semblait bien satisfait et Sky rigola un peu, un mélange de gêne et d'affection. Sa tête reposait sur le torse d'Harry et celui-ci caressait les longs cheveux noirs de la jeune fille, tout en affichant un sourire béat.
« Harry? »
« Oui? »
« Je ne veux pas que tu t'en ailles. »
Surpris de cette déclaration, Harry tendit l'oreille et entendit à son tour les bruits de pas qui montaient dans l'escalier menant au dortoir. « C'est risqué, si je reste ici, » chuchota-t-il en se redressant légèrement.
« Je m'en moque, » déclara Sky en venant embrasser Harry. Ce dernier ne put que répondre au baiser. Lorsqu'ils le rompirent, Harry eut une vue sur la nudité de Sky et le souffle lui manqua.
« Tu es tellement belle, » dit-il en toute sincérité.
Sky sourit modestement et l'embrassa de nouveau. Au même moment, la porte du dortoir s'ouvrit et Sky, qui interrompit le baiser, plaça un doigt sur ses lèvres, comme pour l'inciter au silence. Harry acquiesça.
« Bonne nuit, les filles, » lança la voix de Ron au loin.
La voix d'Hermione, beaucoup plus près, lui répondit. Parvati et Lavande chuchotèrent entre elles, croyant probablement que Sky dormait déjà. Les rideaux étaient toujours tirés, et Hermione ne vint pas la déranger, au grand soulagement des deux jeunes amants.
À suivre…
