Disclaimer: comme d'habitude

Ce chapitre est plus court que les autre. Je crois que c'est le plus court. Mais il regroupe un paquet d'nfo donc voila...

Bonne lecture


Le hibou brun lâcha le journal, visant parfaitement les genoux d'Hermione. Elle rempli la bourse de quelques Noises qui tintèrent puis déplia le journal. Elle poussa un cri d'exclamation.

- Ecoutez, dit-elle à Harry et Ron, « La prison d'Azkaban a été l'objet d'attaques par les partisans de Voldemort. Plusieurs condamnés, dont certains Mangemorts particulièrement dangereux, ont pu s'évader. Les géants, nouveaux gardiens d'Azkaban ont pu limiter les dégâts. On dénombre cependant des victimes de chaque côté ». L'article est plus long, mais l'essentiel est ici.

- C'est pour cela que Lupin m'a envoyé la lettre ? demanda Harry.

Pourquoi ? On a l'impression que l'Ordre du Phénix était au courant mais qu'ils n'ont rien dit, fit remarquer Ron.

- Oui, cela me parait très étrange, confirma Hermione en fronçant les sourcils. Ils doivent avoir une bonne raison pour ne pas tenter une contre-attaque.

- Au point de perdre quelques alliés ? demanda Harry, dubitatif.

Hermione haussa les épaules. Harry fixa Ron.

- Mon père ne me donne pas d'information et je suis certain que me mère vérifie mon courrier. Elle ne veut pas que l'on se mêle de quoi que ce soit qui pourrait nous mettre en danger.

- A ce point ? s'étonna Harry.

- Tu la connais, non ? ronchonna Ron.

Harry ne répondit pas. L'Ordre devait avoir accès à des informations qu'Harry ne pouvait pas même envisager. Mais pourquoi avoir laissé passer cette attaque ? Ils avaient déjà eu assez de mal à mettre les géants de leur côté… Harry repensa au visage tuméfié de Hagrid. Cela le fit frémir

- Quel gâchis, murmura-t-il.

Autour de lui, les élèves se concertaient avec des murmures effrayés. La nouvelle n'avait pas mis longtemps à s'ébruiter. La psychose remontait : il n'y avait pas eu d'offensive depuis celle du Chemin de Traverse. Mais elle était restée bien gravée dans les esprits et dans les cœurs.

Presque malgré lui, ses yeux glissèrent sur la table des Serpentard mais Laurie n'y était pas. Millicent Bulstrode ressemblait un peu à un naufragé sur une île déserte.

- Au fait, dit Hermione, en baissant la voix, au point que Harry dû se pencher vers elle, ce qui ne sembla pas plaire à Ron, tes entraînements avec Dumbledore continuent ?

Harry sentit un poids tomber dans son estomac. Dumbledore ne l'avait pas contacté depuis la dernière fois. Cela remontait déjà à fin janvier.

- Peut-être que tu devrais aller le voir, fit remarquer Hermione.

- Peut-être oui, répondit évasivement Harry.

- Fais un peu attention à ce que je te dis, s'indigna-t-elle.

- S'il avait voulu me voir, s'emporta Harry, il m'aurait fait parvenir une mot, tu ne crois pas ?

- Si, bien sûr…

- Alors, laisses moi tranquille.

Elle se servit du jus de citrouille et disparut derrière pour masquer son malaise.

- Tu restes ici pour les vacances ? demanda Ron pour changer de sujet.

- Oui, je n'ai pas le choix. Je suppose que Dumbledore ne me laissera pas le choix, répondit Harry.

- Je reste aussi, déclara Hermione. J'ai des recherches à faire pour les devoirs.

Ron croisa le regard de Harry et haussa les épaules.

- On n'a encore rien à faire pendant les vacances, fit-il remarquer.


Plus tard dans la journée, les inquiétudes d'Hermione furent résorbées : Colin apporta à Harry un parchemin avec un belle écriture calligraphiée.

- C'est Dumbledore, dit Harry, une fois que colin se fut éloigné. Il faut que je le retrouve ce soir à huit heures. J'espère qu'on ne rejouera pas à cache-cache, mes genoux ne vont pas apprécier.

Ce soir là, Harry n'eut pas même à toquer à la porte. Il venait de croiser Dumbledore pendant qu'il revenait à son bureau.

- Harry, te souviens-tu de ce que nous avions fait la dernière fois ?

Harry hocha de la tête pour signifier que ses articulations s'en souvenaient plus que lui-même.

- Très bien, nous allons donc recommencer mais, cette fois, je me déplacerais et tu devras me retrouver le plus rapidement possible. Pose ta baguette sur le bureau s'il te plait.

Harry eut à peine le temps de s'exécuter que Dumbledore éteignit la lumière. Il le sentit se lever et déambuler le long du mur. Marcher, cela était bien beau, mais où exactement ? Harry concentra toute son attention sur les moindres indices qui pouvaient lui parvenir. Pendant un instant, il ne perçu qu'un bourdonnant silence, puis un craquement très sourd se fit entendre. Il se concentra encore quelque seconde puis, sans réfléchir, il bondit en arrière.

- OUCH

Dans sa précipitation, il avait légèrement oublié qu'il se trouvait dans un bureau, meublé de surcroît. Malheureusement pour lui, ses jambes se chargèrent de lui rappeler ce petit détail. Dumbledore ralluma la lumière. Harry ressentit une honte cuisante lui remonter le long de la nuque et brûler ses joues. Il s'était étalé sur le solen emportant avec lui bon nombre d'objet en cristal.

- Reparo, murmura Dumbledore.

Aussitôt, tous les bibelots revinrent en parfait était à leur place initiale. Harry se releva en se frottant l'une contre l'autre ses mains contusionnées.

- Tu as fait une erreur, constata sans façon Dumbledore d'une voix calme, tu t'es focalisé sur le bruit. Or, le craquement que tu as entendu, c'était…

- Vous, finit Harry, à sa place.

- En effet, confirma Dumbledore comme s'il venait de faire une plaisanterie particulièrement drôle.

- Si je ne dois pas me concentrer sur les bruits, comment je fais ? demanda Harry.

- Tu ne t'ais jamais rendu compte qu'il y avait quelqu'un dans les parages, alors même que tu ne l'avais pas vu ? fit Dumbledore, redevenu sérieux.

- Si, bien sûr, répondit Harry.

- Aiguise cette sensation, dit Dumbledore comme s'il s'agissait de l'évidence même.

De nouveau, la pièce fut plongée dans le noir, sans que Harry puisse souffler un peu. Il inspira à fond et suivit les conseils du directeur. Peu à peu, il prit conscience que sous ses paupières se dessinait des formes indistinctes, comme des sortes de taches de lumière. En se concentrant encore un peu, il put donner forma à ces tache. Devant lui, se dressaient maintenant un vague souvenir de bureau, à sa gauche l'escalier, à sa droite, des globes et des télescopes. Tout le bureau réapparut dans ses yeux. Et Dumbledore aussi. Il se déplaçait tranquillement, les mains dans les poches, évitant le moindre obstacle sur sa route. Il était juste derrière lui.

Il eut un sourire narquois. Sans prévenir, il sauta en arrière et l'attrapa. Mais la force de son bond les envoya valdinguer avec le vieil homme quelques mètres plus loin. Harry fit plusieurs roulades avant de s'immobiliser, le souffle coupé.

Une voix, que Harry ne reconnut pas pour être celle de Dumbledore, prononça une incantation. C'est avec horreur qu'il constata qu'il avait prit Rogue pour son directeur.

- Potter, à quoi jouez vous exactement ? demanda Rogue, d'une voix atrocement glaciale.

La lumière redevint éclatante et Dumbledore informa Rogue que c'était lui qui avait convoqué Harry.

- Nous nous entraînions, donna-t-il pour justification.

- Je vois, marmonna Rogue, d'une voix frisant les moins cinq degrés. C'est pour cela que Potter se permet de me sauter dessus.

- Ce n'est pas de ma faute, grogna Harry, je ne savais pas que vous étiez entré.

- Severus, que vouliez-vous ? questionna Dumbledore courtoisement.

- J'aurais souhaiter vous parler, répondit-il en lançant un regard appuyé à Harry.

- Merci, ce sera tout pour ce soir, Harry. Passe une bonne soirée.

Harry fit la grimace. Il avait autant envie de partir que de rester avec Rogue dans le bureau qu'il sentait déjà trop étroit pour eux deux.

- Avez-vous entendu, Potter ? Le directeur vous demander de partir, à moins que vous n'ayez décidé de faire valoir votre condition de préféré.

- Il suffit, Severus, coupa impérieusement Dumbledore. Quant à toi Harry, tu ferais bien d'aller dormir.

Harry sentit que la discussion était terminée. Il sortir sans se pressé, puis il referma la porte et colla son oreille mais il ne parvint qu'à entendre des bribes de conversation .Il se jura d'acheter des Oreilles à Rallonge à Fred et Georges.

- Vous êtes certain, monsieur ?

- Parfaitement, Severus.

Ils baissèrent la voix et Harry ne pu percevoir que « Azkaban », « amulette » et encore quelque chose comme « portes » et « sentiments ». Il aurait bien voulu s'attarder davantage à écouter mais les pas de Rogue se rapprochèrent de la porte.

En quelques secondes, il fut au bas de l'escalier pour aller tout raconter à Ron et Hermione.


Harry venait de descendre du train, en balançant son sac sur son épaule. La locomotive s'était vidée des élèves de Poudlard et il avait attendu jusqu'à la fin pour ne pas que qui que ce soit de sa connaissance ne le remarque. Auquel cas, il aurait subi bon nombre de questions pour le moins gênantes.

Il s'étira, plutôt content après la journée qu'il avait passée dans un compartiment vide, caché sous sa cape d'invisibilité. Ses muscles le titillaient depuis plus de six heures. Il n'avait pas prêté attention, mais au fil du temps, la sensation de fourmillement s'était allié à un engourdissement général.

Le train siffla encore un fois puis s'ébranla pour reprendre la direction de la gare de Pré-Au-Lard. Harry le suivit des yeux. Puis, dans un ultime soubresaut, il disparut au tournant d'un virage.

Harry enfila à nouveau sa cape, vérifia qu'elle couvrait bien ses chevilles et traversa la barrière qui donnait sur un des quai de la gare King's Cross. µpeu de gens se trouvaient ici. L'heure de pointe était passé et seuls quelques sans abris erraient encore à la recherche d'un banc où passer la nuit.

Harry traversa la gare et entra dans les toilettes. Il se débarrassa de sa cape et sortit, le plus naturellement du monde, sans se soucier de la caméra de surveillance qui n'avait vu personne entrer. Il fourra le tissu argenté dans son sac. Il lui restait à présent à trouver le lieu de rendez vous sur lequel lui et ses grands parents s'étaient mis d'accord. Un peu plus loin, se distinguait une statue dans la pâleur du crépuscule. Un couple de personnes âgées attendait près de celle-ci. Harry se dirigea vers eux.

Les petits vieux se murmurèrent quelque chose, la petite vielle sautillait comme une puce. Harry pensa un instant à une adolescente parlant à sa meilleure amie. Sans prévenir, la vielle femme s'avança vers lui et dit très courtoisement :

- Vous êtes bien Harry Potter ?

- Oui, je vous cherchais, répondit-il.

Un sourire si immense étira le visage de la femme que Harry crut que ses lèvres allaient craquer et s'ouvrir sur toute leur longueur. Elle lui serra la main chaleureusement. Harry sentit ses yeux l'examiner. Elle ne dit rien mais il su très bien qu'elle s'étonnait de la ressemblance avec son père. Ses petits yeux plissés le scrutaient sans répit.

- Je me présente, Artemis Potter. Mon mari s'appelle Mel.

- Enchanté, répondit Harry avec la plus grande sincérité.

- Notre voiture est garée tout près.

Harry s'étonna un instant qu'ils n'usent pas de la magie. Le vieil homme leur emboîta le pas. Il avait l'air taciturne et même un peu lunatique. Il prit place au volant, après avoir ouvert le coffre à Harry pour qu'il puisse déposer son sac, et il baragouina quelques mots car le moteur refusait de démarrer.

La petite femme s'assit côté passager et commença la conversation. Harry était assit bien à l'aise sur la banquette miteuse au tissu élimé.

La voiture crachota et se mit en branle.

- Je n'aurais jamais cru pouvoir vous rencontrer, avoua Harry.

- Tu… Je peux te tutoyer ? demanda la vieille dame soudain inquiète. (Harry acquiesça). Tu es si grand. La première fois que je t'ai vu tu semblais si fragile dans les bras de ta mère. Excuse-moi, dit-elle en secouant la tête, tu dois me trouver gâteuse.

- Non, pas du tout, rassura Harry, avec un grands sourire, conquis par la femme à l'air malicieux.

- C'est l'âge qui me fait cela. Tu es bien installé ? (Harry hocha de la tête) Parfait, s'écria-t-elle. Un chocolat ? (Elle lui tendit une plaquette de chocolat noir. Harry refusa) Tu n'aimes pas ? C'est très bon pourtant.

Elle cassa un carré et croqua dedans. Harry en profita pour la détailler. Elle était tassée sur elle-même et il la dépassait de dix bons centimètres. Son visage était ridé, autour de ses yeux rieurs et de sa bouche souriante. Harry remarqua sous ses cheveux argentés coupés courts un appareil auditif parfaitement discret. Tout dans cette vieille dame indiquait le bonheur, la générosité et un amour débordant.

Elle croqua dans un autre carré de chocolat. Harry fit la comparaison avec une enfant et sa poupée. Elle se lécha les lèvres avec un air coquin et se retourna vers Harry :

- Nous habitons à environ une heure de Londres. Nous serons bientôt arrivés, la circulation est fluide. Comment se passent tes études ? demanda-t-elle, sans transition.

- Parfaitement bien.

- Tu as des projets ?

- Je voudrais devenir Auror.

Il lui sembla voir passer sur le visage de sa grand-mère un ombre qu'elle chassa rapidement.

- Nous avons été agréablement surpris de recevoir ta lettre, il y a peu. Nous avions coupé les ponts avec la famille depuis…

- Hum, Hum…, crachota Mel.

- Pardon, Mel, s'excusa Artemis d'un air contrit. Tu veux du nougat ? proposa-t-elle, soudain revigorée, à son petit fils.

Harry refusa le nougat poliment.

- Lily ne parlait pas beaucoup non plus quand nous l'avons rencontré pour la première fois…

- Artemis, coupa Mel. Elle ne t'embêta pas trop, Harry ?

Il sursauta un peu en entendant le vieil homme lui parler pour la première fois.

- Non, monsieur, elle est très gentille.

Artemis eut un grand sourire et tira la langue à son mari. Harry rit de bon cœur et Artemis le rejoignit rapidement.

Le reste du trajet se déroula sans encombre. Artemis ne cessait de parler de tout et de rien, sans jamais, cependant, aborder le sujet de ses parents ou de Voldemort.

La voiture au tournant d'une rue, déboucha sur une petite allée de maison proprette, un peu comme celles du quartier des Dursley. La maison des Potter était la dernière au bout de 'allée, fermant l'impasse. Elle tranchait avec l'aspect des autres villas. Faite de briques rouges, percées d'immenses fenêtres à meneaux, elle ressemblait à un petit manoir. Elle paraissait hors d'âge, tout à la fois imposante et accueillante. Un petit jardinet ornait le devant de la maison.

La voiture entra dans le garage attenant à la maison. Sa grand-mère sortit de la voiture, suivit de son grand père. Harry récupéra son sac et ils pénétrèrent dans la demeure. Cela sentait le chocolat, la banane et un peu le vieux. Un bon gâteau était en train de cuire dans le four.

Des plantes vertes étaient posées sur d'anciens meubles, frappés aux armoiries des Potter, ce qui étonna grandement Harry. Le sceau était fait d'un lion étranglant un serpent. Des bibelots surmontés d'immenses miroirs ne faisaient qu'agrandir encore les pièces.

- C'est assez modeste, dit Artemis. Je vais insister pour te montrer ma merveille.

Pendant que Mel s'affairait à attiser un feu qui ronflait doucement ans la cheminée, Artemis conduisit Harry vers l'arrière de la maison. Le plancher chantait sous leurs pas. Elle empoigna une clé pendue à un crochet en forme de chat et poussa la porte.

Harry fut suffoqué. Une immense serre était plantée là. La chaleur était étouffante mais les plantes ne semblaient pas en souffrir.

- C'est mon œuvre, dit-elle, emplie d'une fierté non dissimulée.

Harry ne put que l'approuver. On entendait des oiseaux chanter, les feuilles étaient très vertes et les fleurs débordaient de couleurs. Le tout formait un capharnaüm indescriptible, mais Artemis semblait connaître le moindre emplacement et les noms de chaque plante. Elle parla d'une voix douce à l'une d'elle. Quand elle surprit le regard de Harry, elle lui expliqua que les plantes avaient besoin de gentillesse. Celle-ci venait, apparemment, de se faire expulser de son chez soi. Elle était en pleine dépression. Harry aurait pensé que cette femme était folle si elle n'avait été sa grand-mère.

Le dîner fut délicieux, Artemis ne faisait que parler, Mel se taisait et Harry écoutait et faisait de son mieux pour répondre. A la fin du repas, après le gâteau, Mel lui montra sa chambre. Un immense lit à baldaquin blanc occupait la majeure partie de la chambre et contrastait agréablement avec le parquet très sombre.

Harry remercia le vieil homme et s'assit sur son lit. Il s'enfonça dans le matelas. Harry pressentait la très bonne nuit qu'il allait passer. Il allait s'endormir quand, au travers des bruits de la maison car le bois travaillait, il entendit la poignée tourner. Il se redressa du mieux qu'il pu et attrapa sa baguette.

Artemis était à, une bougie à la main, lui murmurant de se taire. Harry posa sa baguette, soulagé. Elle s'assit sur le lit, ses pieds se balançaient dans le vide. Elle posa la chandelle sur la table de nuit.

- Mel ne sait pas que je suis ici, chuchota-t-elle. Mais comme il dort comme un loir, je ne risque pas de le réveiller.

- Pourquoi venez-vous en catimini ? demanda Harry, surprit par l'attitude la sa grand-mère.

- J'ai certaines choses à t'apprendre, mais Mel ne veut pas. Dumbledore nous l'a interdit.

- Dumbledore ? répéta Harry, complètement perdu.

- Lui-même. Mais je ne suis pas du même avis que lui.

- En quoi ? demanda Harry, pressé d'en savoir plus.

- Sur nous et tes parents. J'espère que tu n'es pas trop fatigué.

Mais Harry ne s'était jamais senti aussi bien. Parfaitement éveillé, il était prêt. Artemis sourit et commença son récit.

- Je suis allée à Poudlard, comme toi, en même temps que ton grand-père. C'est d'ailleurs là que je l'ai rencontré. Passons le bon vieux temps. A cette époque, fréquentait aussi l'école un certain Tom Jedusor.

Harry frémit. Il était pourtant vrai que Voldemort atteignait la soixantaine. Et plus encore.

- Ce Tom Jedusor, poursuivit sa grand-mère, avait été affecté à la maison Serpentards, comme tu le sais. Ce qu'il faut que tu te mettes dans la tête, c'était que, sans me vanter, j'étais extrêmement douée pour la magie. Tu pourras demander à Dumbledore, il a été mon professeur de métamorphose pendant sept ans.

- Vous étiez dans quelle maison ? demanda Harry.

- Gryffondor, quelle question, répondit-elle, comme s'il venait de l'insulter. Pour en revenir à Jedusor, il était collectionneur. Il recherchait des trophées uniques ou des personnes exceptionnelles, douées de certaines aptitudes. Il s'est rapproché de moi. Je ne vais pas essayer de te faire t'apitoyer sur son sort, car tu connais des choses sur lui que j'ignorais à l'époque. Il était très beau, d'une douceur incomparable et extrêmement intelligent, d'une insatiable curiosité pour la magie. La première fois qu'il m'a parlé ; il m'a demandé si j'étais forte en Potions et si je pouvais l'aider. Il avait l'air si timide, si perdu. Puis de fil en aiguille, on a fini par réellement s'apprécier. Et je ne te cache pas que j'ai eu une relation amoureuse avec lui.

Devant l'air de Harry, elle précisa :

- Je te rappelle que je ne connaissais que le Tom Jedusor. Voldemort ne l'avait pas encore avalé. Peut-être m'a-t-il manipulé jusqu'au bout, mais je ne regrette pas le moins du monde la période pendant laquelle nous formions un couple. Je l'aimais sincèrement. Je connaissait déjà ton grand père, mais nous nous somme mariés que beaucoup plus tard. Tom venait de disparaître soudainement. J'ai continué à l'aimer pourtant très longtemps après sa disparition. Mel me l'a fait oublier.

Harry écoutait, sans piper mot. Complètement submergé par ce qu'Artemis lui racontait, il restait bouche bée. Fallait-il la croire ou pas. Artemis se frotta les yeux et reprit :

- Puis nous avons eu James. C'était le plus grand bonheur de ma vie et cela l'est toujours. Ton père était merveilleux (Harry ne pu s'empêcher de sourire) Il était à l'image de ton grand père. Je ne lui ai transmis aucune caractéristique physique. Je lui ai juste donné ses aptitudes dans toutes les matières. Il était aussi attentionné, doux. En fait, il m'a toujours fait pensé à Tom.

A ces mots, Harry ouvrit la bouche pour protester. Comment osait-elle comparer son propre fils à ce monstre ? Mais Artemis ne lui laissa pas le temps de parler :

- Je sais ce que tu dois ressentir, confia Artemis. Mais n'oublie pas que c'est de Tom dont je parle et pas Voldemort. Je ne sais pas si ton parrain te l'a dit, mais il est souvent venu à la maison passer les vacances. Ils s'amusaient à jouer les aventuriers dans la serre. Mel posait des pièges un peu partout et James et Sirius les déjouaient. Ils étaient devenus très forts à ce jeu (elle eut un sourire plein de douceur). Ils étaient vraiment complices. Je crois que la première fois qu'il a amené Lily, j'ai failli m'évanouir. Je n'aurais jamais pensé que James aurait pu sortir de son groupe d'amis pour aller voir une fille. Quand Sirius venait, il ne se sentait pas exclu du tout. Ils avaient de grands liens d'amitié. Mais en y réfléchissant bien, je pense que Sirius était amoureux de Lily.

Harry resta bouche bée. Sirius, amoureux de sa mère ? Cela n'avait jamais effleuré son esprit. Il le voyait mal entretenir une relation avec qui que ce soit.

- Ne reste pas planté comme cela, plaisanta Artémis. Cela n'a rien d'étonnant. Ta mère était belle et très intelligente. Elle aurait été une fille décevante si elle n'avait un caractère de cochon. Elle disait « oui » un jour, « non » l'autre.

Artémis s'interrompit et réfléchit quelques instants.

- C'est à ce moment que Voldemort est arrivé. Il y avait des attaques partout, les groupes de Mangemort apparaissaient de partout. Je pense que c'est difficile de retranscrire la psychose qui suivit cela. Les gens avaient peur de sortir. Ils avaient si peur de mourir qu'ils vivaient leur vie à cent à l'heure. Le nombre d'enfant qui sont nés à la suite de ça à explosé. Le nombre de mariage aussi. La fréquentation de club de loisir a aussi beaucoup augmenté. Imagine toi à dix sept ans sortir avec une fille et ne sachant pas si tu sera mort demain ou pas.

- Je ferais le maximum de choses avec elle, répondit Harry.

- Oui, répondit Artémis, avec un sourire moqueur. Et ta copine se serait retrouvée enceinte.

- Vous voulez dire que je suis un « accident » ? demanda Harry.

- Non, justement. James, Sirius, ses amis Peter et Remus ainsi que Lily ont voulu s'engager dans un groupe de défense destiné à combattre Voldemort. Ils se sont tous inscrits dans l'Ordre du Phénix, sous la coupelle de Dumbledore. Ils ont reçu une formation d'Aurors. C'est lui qui me les a retiré. J'ai beaucoup de respect pour le directeur mais il a envoyé mes enfants à la mort.

- Ce n'est pas vrai, s'écria Harry. C'est Pettigrow qui les a vendu.

- Pour moi, Dumbledore est l'unique fautif. Tu as sûrement raison pour Pettigrow et je le sais aussi, mais je ne pourrais jamais pardonner à Dumbledore. Je ne veux pas que tu deviennes Auror, je ne supporterais pas de perdre un de mes enfants encore.

Harry comprenait mieux la tête de sa grand-mère lorsqu'il lui avait dit ses projets de carrière.

- James et Lily se sont mariés et tu es né. Cela m'a fait un choc, je ne m'imaginais pas grand-mère. En plus, tu étais vraiment insupportable étant bébé, ajouta-t-elle en souriant.

Il rougit jusqu'aux oreilles. Il détestait que l'on parle se lui, mais il n'avait jamais entendu cette période de son existence.

- Tu étais trop petit pour t'en souvenir. Tu n'arrêtais pas de pleurer dès qu'on te séparait de tes parents. Il fallait toujours que tu sois dans les bras de l'un ou de l'autre. Je pense que tu pressentais ce qui allait arriver…

Harry ne dit rien et il attendit en silence qu'Artemis sèche ses yeux avant de reprendre :

- Quand tes parents ont été tués, j'ai tout d'abord pensé à un accident. Mais je me suis rapidement rendu à la réalité. C'était Voldemort en personne qui les avait éliminé.

- Vous aimiez toujours Tom ?

- Je ne l'ai pas oublié. Continue à faire la différence entre Tom et Voldemort. Je ne sais pas ce qui a pu le pousser à devenir si vil. Tom était si… différent. Tu n'aurais pas pu t'empêcher de l'aimer Harry.

Harry n'osait pas rappeler à la vieille femme qu'il avait vendu Hagrid à sa place lors de l'ouverture de la chambre des secrets. Elle avait été manipulée, du début à la fin. Harry doutait sincèrement des sentiments de Jedusor face à Artemis.

- Je ne pourrais jamais pardonner à Voldemort, pas plus qu'à Dumbledore. J'ai d'ailleurs cessé tout utilisation de la magie dans mon deuil et je continue maintenant. Je n'ai plus de contact. Ni Mel non plus. Ce n'est pas dans l'ordre des choses de perdre son enfant. Je les aimais tellement… Ils n'ont pas mérité cela.

- Pourquoi ne m'avoir jamais raconté cela ? dit Harry, pendant qu'Artémis se mouchait si bruyamment qu'Harry se demandait comment pouvait encore dormir Mel.

- Parce que cela impliquait trop de choses pour toi et pour moi. Dumbledore m'a conté la façon dont tu t'étais tiré des griffes de Voldemort l'an dernier.

- Si Dumbledore n'avait pas été là, je serais mort, répliqua Harry.

- Peu importe. C'est toi qui as fait le plus gros. Quand il m'a raconté la prophétie, j'ai compris. Tu te rappelles que j'étais très forte en magie, c'est ce qui a cautionné mon rapprochement avec Tom. Et je pense que Voldemort t'a choisi parce qu'il se disait que tu aurais peut-être hérité de mes talents, tout comme James avant toi.

Cette fois, Artemis éclata en sanglot.

- Tu ne m'en voudras pas ? Je ne savais pas, mais tout est entièrement de ma faute.

Harry prit Artemis dans ses bras. Pour la première fois, il serrait contre lui quelqu'un de sa vraie famille.

- Comment pourrais-je vous en vouloir ? murmura Harry. Vous êtes toujours en vie, c'est bien suffisant.

- Merci, Harry.

Il entendit un craquement de plancher. Mel était sur le pas de la porte et contemplait le spectacle d'un air de colère. En croisant le regard de Harry, il secoua la tête et une larme perla sur ses joues.