Base : Harry Potter
Genre : violence, angst
Couple : non yaoi
Disclamer : les personnages appartiennent à leur auteur et pis promis je les lave et les repasse avant de lui rendre
Chapitre 19 : Potion de sang
Pour l'instant, Hermione ne pouvait que surveiller les alentours et recueillir un maximum d'informations. Elle allait devoir mettre toute sa confiance en Rogue.
Quelques heures plus tôt pendant le discours de Dumbledore
Albus Dumbledore faisait un discours aux membres de l'Ordre du Phénix impliqués dans les derniers événements.
« Mes amis, nous allons lancer dans deux jours un assaut afin de libérer le professeur Rogue et Harry Potter, s'ils sont toujours en vie ! »
Dumbledore ne se laissa pas distraire par les murmures de protestation qui suivirent la fin de sa phrase.
« Le plus gros handicap est que nous ne pouvons pas compter sur le jeune Potter. Il n'a plus aucun pouvoir. »
Hermione l'interrompit : « Il me semble avoir lu pourtant que le sort de privation de pouvoir était réversible ! »
Dumbledore hocha la tête d'un air grave. Tonks ajouta d'une voix lasse et dans un soupir : « Si seulement nous avions eu un jour de plus ! »
D'un ton sec, la jeune femme demanda : « Je sais bien que je ne suis membre que depuis peu mais pourriez-vous m'expliquer ! »
Plusieurs critiques se firent entendre devant l'attitude de la sorcière.
Lupin prit la parole : « Il existe une potion qui annule le sortilège et rend les pouvoirs à son propriétaire. C'est la potion de sang. »
« De sang ! » s'exclama Hermione.
Lupin enchaîna : « Oui, le sang est un vecteur très puissant. Pour réaliser ce philtre, il faut du sang de la personne privée de ses pouvoirs et du sang des personnes ayant réalisées le sort.
Toutefois, compléta le professeur, la potion doit être réalisée après que le sort ait été lancé. »
« Faut-il que toutes les personnes présentes donnent du sang ? »
« Non Hermione »
« Mais alors ! Si le professeur Rogue est vivant, il va pouvoir la réaliser ? »
Un silence pesant lui répondit.
Minerva s'humecta les lèvres, remonta ses lunettes avant de choisir de répondre :
« Miss Granger, il faut une assez grande quantité d'élixir et il faut respecter certaines proportions… » Elle ajouta d'une voix presque inaudible. « Il faudrait un litre de sang de Harry et 2 litres de sang pour Severus. »
Hermione pâlit à cette révélation. Cela représentait quelque chose d'important pour les deux hommes sachant qu'un corps humain contenait en moyenne cinq litres de sang.
En plus, personne ne savait dans quel état physique ils se trouvaient ! Des images de cachot et de tortures lui envahirent soudainement l'esprit. Elle se força à les évacuer avant que le chagrin ne la submerge.
Dumbledore reprit la parole : « J'accorde toute ma confiance au professeur Rogue mais nous devons envisager la pire des hypothèses : aller récupérer des prisonniers ou des morts. »
Dumbledore pouvait sembler dur dans ses paroles mais chacun comprenait que le sorcier utilisait son expérience pour leur forger un caractère de combattant. Aucune erreur ne devrait être commise lorsqu'ils seraient face à Voldemort. Ils ne pourraient compter que sur eux-mêmes.
« Voici donc le plan que je vous propose… »
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Rogue se rendit dans sa chambre cinq minutes après que Bellatrix eut quitté le salon. Il savait qu'il devait faire vite. L'exécution avait lieu dans 4 jours et il n'y avait toujours aucun signe de Poudlard. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Comme il le pressentait suite à ses allusions subtiles, Bellatrix se trouvait déjà étendu sur sa couche. Cette femme était insatiable !
Mais Severus ne pouvait se permettre de perdre du temps avec la bagatelle. Il allait devoir ruser.
« Un petit massage pour te détendre ? » lui proposa t-il avec un sourire charmeur.
La vénéneuse Lestrange dégrafa le haut de sa tunique pour libérer ses épaules en signe d'acquiescement. Severus récupéra une petite fiole d'huile trouvée dans la salle de bain. Il s'en frotta les mains et commença des petits mouvements circulaires à la base de son cou.
La sorcière se détendit instantanément. Rogue profita de son inattention passagère pour sortir d'une main experte un pincée de poudre issue d'un sachet qu'il avait transféré de sa tenue de professeur à sa tenue de Mangemort.
Il l'appliqua à l'aide de son pouce sur la nuque de son amante. Il s'essuya discrètement mais rapidement sur les draps. Au bout de quelques minutes, le corps de la femme s'affaissa. Il la réceptionna dans ses bras et la coucha en travers du lit.
Passons aux choses sérieuses se dit-il en s'enfermant dans la salle de bain. Il mit à couler de l'eau très chaude dans la baignoire. La buée et la vapeur emplirent la pièce. Il se mit torse nu pour éviter que la transpiration ne gène sa concentration.
Severus joignit les mains comme pour une prière et prononça une formule compliquée. Une lumière envahit ses mains. Maintenant sa paume gauche bien fixe, il s'y plongea deux doigts et en ressortit sa baguette. Il l'y avait dissimulée pendant les quelques instants de répit qu'il avait eu dans la calèche après l'attaque par leurs ennemis.
Ce sort de magie noire lui avait été très utile à une époque. Sans baguette visible, vos ennemis vous croyaient désarmés.
La vapeur d'eau se faisait de plus en plus dense, lui assurant une couverture au cas où des espions l'observeraient. D'un geste sûr de sa baguette, Rogue descella un carreau et y creusa une niche. Il fit ensuite apparaître un alambic aux formes complexes qu'il installa au sol avec un bocal.
La phase la plus délicate allait débuter.
Severus s'assit dans la baignoire en tailleur, grimaça sous la brûlure de l'eau chaude. Le bocal fut placé sur le rebord. Il reprit sa baguette et grava 3 traits dans le verre. Le professeur de potions se concentra pour oublier la douleur que les pores de sa peau envoyaient à son cerveau.
Le bout de sa baguette rougeoyât.
Tu as intérêt à valoir la peine en tant qu'élu, Potter pensa t'il
D'un geste précis et chirurgical, Rogue s'entailla les veines du poignet dans le sens de la longueur. Pendant un instant, son monde ne fut que souffrance. Puis il se calma en se plongeant dans un intense état de relaxation.
De son bras valide, il maintenait son poignet meurtri. De celui-ci se déversait le précieux liquide carmin à grosses gouttes dans le bocal. L'eau chaude favorisant la fluidité du sang, les gouttes devinrent un filet tenu, puis un filet plus épais.
Au bout d'une demi-heure, Severus se sentit un peu faible. Il ouvrit les yeux sortant ainsi de sa transe. Toute la souffrance reflua au premier plan de son cerveau. Il se morigéna. Le niveau de sang dans le bocal avait légèrement dépassé le premier trait.
Il devrait donc renouveler l'opération !
Il saisit sa baguette et entreprit de refermer ses veines mutilées. Il retira ensuite la bonde et laissa l'eau maintenant tiède et légèrement teintée de rouge s'évacuer. Il ne se releva pas tout de suite. Le traumatisme interne, qu'il venait d'infliger à son corps, l'avait rendu faible.
Quand il se sentit prêt, il sortit de la baignoire, cacheta le bocal renfermant son sang afin qu'il ne coagule pas et plaça le récipient ainsi que l'alambic dans la cachette du mur. Après s'être assuré que rien ne transparaissait de ses manigances, Rogue se changea et rejoignit dans la pièce d'à côté sa maîtresse endormie.
Une heure plus tard, celle-ci se réveilla. Elle s'étira voluptueusement. La sorcière se sentait vraiment en forme. Puis, se rappelant où elle était, elle chercha Severus du regard. Il se tenait près d'une fenêtre et affichait un sourire suffisant.
« Tu es un vrai magicien. Je me suis endormie sous tes caresses expertes. »
Il la toisa : « C'est ça ou Lucius t'a trop épuisé ce matin après moi. »
Le regard de l'ancienne Serpentard s'emplit d'une rage froide. Elle ne supportait pas d'être démasquée. Elle se leva avec la vitesse d'un serpent et voulut gifler son amant pour son insolence.
« Sale… »
Il lui attrapa le poignet et le tordit d'un geste brusque. Elle se plia de douleur à ses pieds.
« Sors maintenant. » lui ordonna t'il « Je dois me préparer pour le repas. »
Dès qu'elle fut partie, Severus s'écroula sur son lit, il était en sueur. La confrontation même courte avait mis à mal le peu de force qu'il lui restait. Il s'accorda 10 minutes de repos avant de rejoindre les Mangemorts du manoir pour manger.
Pour son grand plaisir, le repas fut servi dans une salle différente de celle où se trouvait Harry. Pour se venger, Bellatrix avait revêtu une tenue très provocante et l'ignorait superbement.
Les sujets au cours du repas portèrent sur l'organisation de l'exécution de l'élu. Voldemort entamait la fabrication de portoloin en grande série. Il ne voulait pas avoir recours à la marque trop tôt pour prévenir ses fidèles. Tous seraient appelés le 29 décembre et amenés par portoloins.
Rogue sauta sur l'occasion : « Je serais ravi de visiter le laboratoire. »
« Vous ne préférez pas vous reposer, cher ami » demanda Voldemort d'une voix moqueuse « Vous semblez bien fatigué. Votre chambre ne vous convient pas ? Trop de passage peut être ? ».
« J'ai réglé ce petit problème, ne vous inquiétez pas ».
Bellatrix pinça ses lèvres et lui lança un regard assassin. Elle ne dit rien du reste du repas.
Lucius, voyant qu'il venait de perdre une carte maîtresse, en abattit immédiatement une autre.
"Ce serait un honneur pour moi de faire visiter le laboratoire moi-même" et de pouvoir te surveiller de près ajouta t'il mentalement.
Voldemort acquiesça. Il s'amusait beaucoup de la jalousie de Malefoy envers Rogue.
En début d'après-midi, les deux hommes se rendirent donc dans les caves du manoir, transformées selon les désirs du lord noir. De nombreux elfes de maison y faisaient les plus basses et les plus dangereuses besognes. Rogue s'extasia tout en cherchant à repérer ce qu'il voulait. Ce fut fait au bout de quelques minutes. Il ne lui restait plus qu'à s'en approcher.
"Cher Lucius, pouvons-nous aller voir la partie botanique du laboratoire ?"
En effet, une porte "Serres" à leur gauche conduisait effectivement aux pièces souterraines où les plantes nécessaires à de nombreuses formules poussaient sous lumière artificielle.
Malefoy se mit à suer. Dans toute cette végétation, il ne verrait pas si le traître cherchait à subtiliser la moindre feuille.
"Euh…Je pensais plutôt vous emmener dans l'aile médicale, sur la droite. Nous y effectuons des recherches afin de renforcer les effets des sorts impardonnables."
Rogue sourit intérieurement. Il était tellement facile de manipuler quelqu'un quand vous connaissiez ses points faibles. C'était Voldemort lui-même qui lui avait apprit comment faire il y avait des dizaines d'années. Il y excellait encore.
Arrivés dans une immense pièce blanche, le sorcier se dit que la chance allait peut être enfin tourner. Il vit sur une table un rouleau d'aspiruban.
Exactement ce dont j'ai besoin !
Il ne restait plus qu'à réussir à le subtiliser sans que son cerbère s'en aperçoive.
Merlin dut entendre son appel car à cet instant précis, Drago rentra dans la pièce, attirant l'attention de son père.
Severus, d'un geste vif, attrapa l'objet convoité et le glissa dans sa manche. Puis il fit mine de s'intéresser de trop près à une fiole de véritasérum. Lucius, abandonnant complètement son fils, bondit sur lui et lui arracha des mains tout en bafouillant une excuse incompréhensible. Le professeur des potions surprit à ce moment là le regard dégoûté que Drago jetait sur son père.
Ainsi, le jeune Malefoy n'apprécie pas de voir son père jouer les laquais ! Intéressant !
Il enregistra soigneusement ce détail dans sa mémoire.
La visite se termina sans encombre, ainsi que le reste de la journée.
Plus tard, Rogue, seul dans son lit, regardait les veines qu'il venait de s'ouvrir et de se refermer pour la deuxième fois de la journée. Il avait enfin récupéré les deux litres de son sang. Il n'avait plus aucune force et déjà il sentait les ténèbres du sommeil se refermer sur lui.
Il ne lui restait plus qu'une chose à faire pour réussir la potion: prendre le sang de Harry !
Il sombra sur cette dernière pensée.
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Déjà deux jours que Harry avait été enlevé ! Rémus tournait en rond dans sa tente installée dans une dépendance de la grange. Plus que quatre jours avant la pleine lune !
Il sentait déjà l'appel des bois et de la sauvagerie picoter son cerveau. La colère qu'il éprouvait devant la situation n'arrangeait rien. Il devait se forcer à se calmer.
Dumbledore avait bien compris tous les tenants et les aboutissants en décidant de l'assaut dans deux jours. Il y avait des chances que les Mangemorts ne soient pas encore tous arrivés et Rémus pourrait participer au combat. De plus, à ce stade lunaire, tous ces sens se développaient et représenteraient un atout. Il pourrait retrouver rapidement à l'odeur les deux prisonniers.
Le dernier des Maraudeurs ne raterait pas une bataille aussi importante contre Voldemort. Tant pis s'il devait y mourir !
D'autres prenaient bien plus de risques que lui comme Severus Rogue !
Cet homme était une source de regret permanent pour Rémus.
Quel gâchis !
A cause des caractères taquins de James et Sirius, ils s'étaient fait de Severus un ennemi farouche. Les brimades, qu'ils lui avaient fait subir pendant leur adolescence, avaient transformés le pâle et chétif jeune homme en tête de turc des Gryffondors de l'époque.
Personne n'avait été surpris en apprenant son adhésion à la secte des Mangemorts et beaucoup ne lui faisait toujours pas confiance, même actuellement.
Mais Lupin savait la vérité. Dumbledore lui avait tout raconté quand il était devenu membre de l'Ordre du Phénix.
Rogue, intéressé dès son entrée à Poudlard par la magie noire, avait approché Voldemort. Mais il s'était bien vite rendu compte des plans réels du lord maléfique mais surtout découvert sa véritable identité : Tom Elvis Jésudor ! L'héritier de Salazar Serpentard qui avait ouvert la chambre des secrets pendant sa scolarité !
Il avait tout raconté au directeur de l'école. Cela avait beaucoup choqué Dumbledore qui considérait depuis l'ascension du lord noir comme un échec personnel.
Agé de 16 ans, Rogue s'était proposé pour une mission d'infiltration. Il n'avait pas de famille, pas d'amis. De plus, tout le monde le croyait déjà du « mauvais côté » de la magie.
Albus avait tenté de le raisonner et de l'en dissuader. Mais la détermination de l'adolescent et l'importance de cette opportunité avaient fini par le convaincre.
En parallèle de sa scolarité, le jeune Severus fréquentait donc les cryptes et les catacombes. Il passait ses nuits pour apprendre à pratiquer la magie noire. Il devenait de plus en plus pâle et de plus en plus solitaire.
Le directeur craignait beaucoup pour lui. Il le convoquait souvent pour voir comment il allait.
Mais Severus tenait bon. Sa force de caractère, l'envie de prouver aux autres qu'il pouvait réussir lui permettaient de rester sain d'esprit face aux atrocités auxquelles il participait. Il s'était créé une sorte de double personnalité. L'adolescent qu'il était encore se réfugiait tout au fond de lui dès qu'il était confronté à la folie des Mangemorts.
Dumbledore avait avoué à Rémus qu'il n'avait regretté cette décision qu'une seule fois. Un soir, quelques mois après que Severus n'ait rejoint Voldemort, le directeur avait retrouvé le jeune homme en pleurs, effondré sur le sol. Il avait eu 17 ans la veille et aurait du être heureux.
Quelque chose d'horrible avait du arriver pour que Severus ait craqué après ce qu'il avait déjà subi. Le désespoir et la peur envahissaient ses yeux.
Dumbledore avait alors remonté la manche de son élève pour découvrir la marque des Mangemorts fraîchement apposée. Il avait bercé le sorcier, secoué de sanglots, dans ses bras. Il était resté tous les deux, comme ça, sur le sol pendant une heure.
Jamais cette scène n'avait été évoquée entre les deux hommes.
Rémus s'était senti un peu coupable quand il avait entendu ce récit. Il s'était juré de montrer son respect à son ancien camarade. Malheureusement, celui-ci avait la rancune très tenace. Leur collaboration en tant que collègues professeurs s'était soldée par un échec cuisant.
Tout en essayent de ne pas s'accrocher trop à cette idée, Rémus Lupin espérait que Rogue serait encore une fois à la hauteur.
