Base : Harry Potter

Genre : violence, angst

Couple : non yaoi

Disclamer : les personnages appartiennent à leur auteur et pis promis je les lave et les repasse avant de lui rendre

Chapitre 20 : Vivant !

J-3 avant le rituel d'exécution, 10 heures.

Severus Rogue ! Ce nom tournait et retournait dans la tête de Harry. Depuis la scène de la veille, sa rage s'était focalisée sur son professeur. Tout cela était de sa faute ! Il les avait tous trahis !

Attaché à une croix, sans plus aucune notion de douleur, il se focalisait sur sa hargne. Dans la matinée, les hommes de mains du maître lui avaient lancé un sort de stupéfix pour pouvoir le nettoyer un peu et permettre à la circulation de ses membres de se rétablir.

Le lord maléfique avait bien précisé que le sorcier devait être « en forme » pour la cérémonie. Harry avait également entendu dire que Rogue comptait se distraire avec lui en le torturant.

Et bien, il ne va pas être déçu ! Je n'ai peut être plus de pouvoir mais je sais encore parler.

Ses yeux débordaient de haine. Il s'y accrochait pour ne plus penser à sa situation.

Vers 11 heures, il vit arriver son professeur, suivi de Bellatrix et Lucius. Harry ne songeait qu'à se venger !

Il afficha un air de dégoût profond à leur approche.

Lucius exulta : « Regardez-moi ces yeux ! Il mordrait s'il pouvait ! »

Il allait frapper le jeune homme mais Rogue attrapa son bras et serra :

« Cette tâche m'a été confié par le maître. »

Malefoy, vexé, se recula.

Commença alors l'affrontement.

« Alors Potter, le séjour vous convient ? »

Harry répondit avec ironie : « Ca allait jusqu'à maintenant ! Mais des cafards sont venus m'embêter. Dommage que je ne puisse les écraser ! » Il conclut cette phrase par un crachat sur la tenue de son professeur.

Celui-ci sentit son cœur se serrer.

Ainsi, tu as cru à ma trahison ! Puis-je seulement t'en vouloir ? Mon attitude envers toi a du te blesser profondément.

Rogue défit un long fouet. Il prit du recul et regarda Harry droit dans les yeux.

Le jeune sorcier l'harangua : « Alors, vous attendez quoi ? Pour une fois que vous réussirez à battre un Potter, ça vous changera ! »

Le premier coup s'abattit, zébrant le torse du prisonnier. La blessure se mit tout de suite à saigner. Rogue répéta l'opération 3 fois.

Chaque claquement de fouet faisait autant de mal à Harry qu'à lui. La haine qu'il lisait dans les prunelles de l'élu était autant de lames enfoncées dans son cœur. Il s'approcha de lui.

Harry tout à sa revanche ne le vit pas s'entourer la main d'un ruban de couleur claire. Quand son professeur le toucha à l'endroit de ses coupures, il ne ressentit pas non plus le phénomène de succion. Il ne pensait qu'à cracher son venin.

« Comment pouvez-vous servir un maître qui n'a pas été capable de battre un enfant ? »

« Fais-lui une deuxième cicatrice ou fais le taire ! » siffla Bellatrix entre ses dents.

Mais Rogue ne voulait surtout pas que le jeune homme se taise. Ses paroles de mépris et la honte qu'elles provoquaient chez lui, lui permettaient de continuer ses atrocités. Il lâcha le fouet et sortit une dague acérée.

Lucius eut un mouvement pour le retenir.

« N'ayez pas peur ! Je vais juste m'amuser un peu. Je cicatriserai ses blessures. »

Lucius ajouta « Il ne faudrait qu'il perde tout son sang »

Rogue pensa mentalement : Non, juste un litre suffira.

Il se plaça à coté de Harry et fit courir la lame le long de son torse puis il repéra des veines importantes sur le bras et commença son œuvre.

Malgré sa volonté de ne pas plier devant son tortionnaire, Harry se mit à hurler. Ce cri n'exprimait pas que sa douleur physique, il criait surtout pour oublier que la personne qui le torturait était, il y a quelques jours encore, une des seules personnes qui le comprenait.

Une fois son forfait achevé, Rogue passa une main sur la blessure du jeune sorcier. Les morceaux d'aspiruban qu'il tenait dans sa paume sucèrent goulûment la moindre goutte de sang. Quand ils eurent atteint leur maximum d'absorption, Rogue stoppa les saignements.

Harry s'était déjà évanoui depuis deux minutes. L'épuisement psychique et la perte de sang avaient eu raison de ses maigres forces.

Voldemort entra à ce moment-là. Le cri l'avait attiré aussi sûrement qu'une carcasse attire les charognards.

Il s'approcha de la croix. Severus se décala pour leur montrer la cause du hurlement : il avait gravé à vif la marque des Mangemorts sur le bras de l'élu.

Un ricanement de hyène emplit la pièce d'un coup.

Rogue se remémora soudain pourquoi il n'avait jamais pu succomber à l'attrait de la puissance de Voldemort.

Cet homme était tout simplement fou dans le sens clinique du terme. Il voulait la domination du monde magique à n'importe quel prix, quitte à détruire celui-ci.

Qu'avait-il pu advenir au jeune Tom Jesudor qui rêvait d'immortalité et de reconnaissance pour qu'il soit devenu cet être dément, obnubilé par sa propre puissance !

Dire qu'il avait été l'élu du Phénix ! Le pouvoir associé à cet état de fait devait être immense pour provoquer une telle aliénation sur un esprit ne pouvant le supporter.

Je souhaite de toute mon âme que Harry réussisse à gérer cet afflue de magie !

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Rémus se trouvait tapi aux aguets dans les bois à quelques kilomètres de la demeure des Malefoy. Même sous sa forme humaine, le cri de Harry lui fit dresser les oreilles. Il se mordit la main jusqu'au sang pour ne pas répondre par un hurlement bestial à cet appel de désespoir et de douleur. Il se mit à courir à travers bois. Il courut pendant des heures, se concentrant pour empêcher ses dents de pousser. Il sentait sa pilosité augmenter en vitesse grand V.

J'aurais besoin d'un bon sortilège d'épilation en rentrant !

Voilà ! Il devait faire de l'humour et continuer à avoir des pensées rationnelles. Mais une biche passa à ce moment là. Elle se figea à cause de l'odeur de Rémus. Les yeux de l'animal s'exorbitèrent, son cœur s'accéléra. Elle se savait une proie face à un prédateur dangereux. Lupin sentit la peur de l'animal, son regard se fixa sur les veines de son cou.

Ses papilles se mirent à secréter de la salive sans qu'il puisse s'en empêcher. Heureusement en s'avançant vers elle, son pied écrasa une brindille. Le bruit sec lui remit les idées en place et permit au cervidé de s'enfuir. Il retourna vers la ferme, bien décidé à garder ses forces jusqu'au combat.

Hermione avait vu Rémus s'enfuir. Elle était perchée dans un arbre sous sa forme d'animagus pour avoir une vision plus large. Elle aussi avait entendu le cri.

Et même s'il signifiait que Harry souffrait, cela lui disait surtout qu'il était encore vivant. Et pour l'instant, elle ne voulait retenir que cette information. Elle s'envola à tire d'aile pour la communiquer aux autres.

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Rogue affichait un air supérieur et supervisait avec Lucius les préparatifs de la cérémonie. Dans son for intérieur, il bouillait d'impatience. Il devait se retenir de palper à tout moment le repli secret de sa manche où se dissimulaient les morceaux d'aspiruban gorgés du sang de Harry.

Il maintenait son occlumancie au plus haut niveau pour protéger la moindre de ses pensées et surtout l'espoir qui commençait à naître en lui.

Il restait donc impassible. Il se laissait bercer par le bavardage incessant de Lucius qui tentait de l'épater avec toutes les mesures prises pour l'événement.

Le Mangemort blond avait du prendre en compte le besoin de discrétion tout en assurant la sécurité de Voldemort. Les plupart des choses prévues permettaient de prendre la fuite.

Voilà le point faible de la stratégie ! Même quand on a essuyé une défaite, il faut continuer à attaquer pensa Rogue.

Le petit jeu du chat et de la souris que jouait le lord avec Harry depuis l'épisode de la cicatrice et l'arrivée du jeune homme à Poudlard était très dangereux.

Harry grandissait en expérience et en pouvoir et il était bien protégé.

Ce survol de la protection du manoir rassura un peu Rogue. Si l'ordre tentait de venir les sauver, il devrait réussir à briser la résistance qu'il rencontrerait.

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22 heures

Quelques heures plus tard, Severus put enfin se retrouver dans sa chambre.

Il ne devait surtout pas se précipiter !

Il s'enferma dans la salle de bain. Il descella le carreau pour découvrir la cachette creusée quelques jours plus tôt. Il retira précautionneusement les morceaux d'aspiruban avec une pince pour les contaminer le moins possible. Il les plaça dans l'alambic et y versa une légère quantité d'eau distillée. L'eau se teinta rapidement de rouge. Il fit tourner l'appareil pour améliorer la dilution.

Quand l'opération fut terminée, il retira l'aspiruban maintenant totalement débarrassé de sa précieuse substance. Puis, il alluma un petit réchaud, récupéré pendant sa visite de l'après midi. La solution émit un très léger bouillonnement. La phase délicate commençait. Il devait éliminer l'eau sans faire évaporer le sang.

Des gouttes de sueur lui coulèrent le long des joues.

Sa longue expérience des potions lui permit de repérer le moment décisif où il devait éteindre le feu. Il laissa une vingtaine de minutes le sang de Harry refroidir.

Pendant ce temps, il se laissa aller contre la baignoire.

Il ressentait une énorme fatigue. Il avait du replonger dans le monde glauque de Voldemort sans s'y être préparé comme la dernière fois. La plongée dans la folie du Lord et de ses Mangemorts laissait des traces. Il s'était cru à l'abri pendant la période où il avait vécu à Poudlard. Mais comme il l'avait craint, l'arrivée de Potter à l'école avait changé toute la donne.

Il se morigéna. Ce n'était pas le moment de ruminer de sombres pensées. Il se leva, récupéra le sang de Harry puis le bocal contenant le sien.

Le moment de vérité !

Il versa le liquide carmin de l'élu en surveillant la troisième graduation.

Il ne put retenir un soupir de soulagement quand il l'atteint. Il avait prélevé suffisamment de sang à Harry.

La potion était prête mais il était exténué.

Que faire ?

Il voulait bien sûr redonner à Harry ses pouvoirs au plus vite mais la précipitation risquait de lui coûter cher. Il décida d'aller se reposer quelques heures avant de prendre la moindre décision.

A un autre étage

Drago lui ne trouvait pas le sommeil. Torse nu, les cheveux en bataille, il faisait les cent pas dans sa chambre. Il avait évité de s'approcher du Gryffondor toute la journée. Il avait peur de ses propres réactions.

En même temps, l'idée de savoir Potter impuissant, livré à sa merci l'empêchait de trouver le sommeil. Il enrageait devant ce qu'il représentait comme une faiblesse.

De plus, il désirait savoir ce qui avait provoqué les cris qu'il avait entendu en début de matinée. Il se força à lutter contre ce désir irrépressible. Il prit une goutte de somnifères pour l'aider à dormir et se coucha.

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Tous les membres de l'Ordre piaffaient d'impatience. L'annonce d'Hermione avait redonné de l'espoir.

Il ne fallait plus tarder ! Il fallait attaquer cette nuit !

Dumbledore avait eu beaucoup de mal à les persuader d'attendre au moins le lendemain matin avant l'aurore pour bénéficier du couvert de la nuit.

21h30, tente d'Hermione

En ce début de nuit, Hermione ne trouvait le sommeil.

« Que se passerait-il après cette nuit ? » se demanda-t-elle

Elle savait qu'une fois passée la prochaine journée et quelque soit l'issue, elle devrait rendre des comptes.

Elle maîtrisait une magie bien supérieure à de nombreux sorciers et elle était une animagus. Ces professeurs voudraient sûrement l'envoyer ailleurs poursuivre un autre cursus pour qu'elle progresse encore. Mais elle devrait refuser.

Elle avait fait tous ces sacrifices pour Harry, elle resterait à ses côtés !

Cette nuit elle participerait à sa libération pour tenir la promesse faite à ses parents tant d'années plus tôt.

Elle décida d'aller se coucher afin d'être prête au petit matin.

22 heures, tente de Dumbledore

Rémus et Dumbledore dégustaient ensemble un verre de whisky moldu. Les deux hommes s'étaient réunis dans la tente du directeur de Poudlard après la réunion de préparation de la bataille. Un silence s'était rapidement établi entre les deux hommes.

Chacun ressassait ses souvenirs sur les combats précédents.

Dans peu de temps, ils allaient attaquer Voldemort sur son terrain !

Les pertes de leur dernière confrontation avaient marquées au fer rouge l'esprit de chacun.

Lupin avait perdu un de ses compagnons les plus proches alors qu'il venait à peine de se retrouver.

Même s'il s'était rattrapé plusieurs années plus tard en indiquant à Hermione le moyen de le sauver du baiser du Détraqueur, Dumbledore s'en voulait de ne pas avoir plus soutenu Sirius Black pendant son procès.

Vers minuit, Rémus se leva, puis il fit une chose qu'il ne s'expliqua pas. Il alla vers Dumbledore et lui serra la main.

Etait-ce un adieu ou le moyen de le remercier d'avoir partagé ces moments ?

Il ne pouvait le dire mais cela avait paru la seule chose à faire la veille d'un affrontement si important.