Auteur : Kimiko06
E-mail : kimiko06wanadoo.fr
Genre : HGxDM, humour, romance…
Disclaimer : les persos sont pas à moi, mais je me permets de les utiliser quand même. Personne ne voit d'inconvénients ?
Notes : Aucune idée de comment cette idée est venue se nicher dans ma tête. M'enfin, ça m'est venu quand j'étais au Texas, pendant approximativement 5 mois. C'était plutôt cool d'ailleurs. Ça sera une fic plutôt courte, je vous préviens
Hey professeur !
Chapitre 1
Tout commence ici…
Le mur était à moitie repeint. Du moins, une part demeurait bleu pâle, et l'autre blanche immaculée. La peinture blanche était encore fraîche. Hermione s'essuya pour la énième fois le front du dos de sa main. Elle était fatiguée. Vraiment fatiguée. Ça faisait plus de deux heures qu'elle repeignait son appartement. Ses longs cheveux, châtains et toujours aussi touffus, attachés en queue de cheval, étaient à moitie défaits, ses joues avaient pris une couleur blanche, merci la peinture, et rouge du à l'effort. Sa salopette arborait aussi la jolie couleur de la neige. Le pot de peinture avait eu le malheur de se renverser à moitié sur elle. Elle commençait vraiment à en avoir marre. Bien sûr que prendre sa baguette avait été le premier réflexe dès que la fatigue avait pointé son nez, mais Hermione avait décidé de la laisser de côté, et de repeindre son appartement en tant que moldue. Ce n'était pas du tout son genre de prendre les moyens de facilité. Pour se le prouver au moins encore une dernière fois, elle peignait son domicile sans magie, et seule. Son fiancé étant au travail, elle ne pouvait le faire que toute seule. Si elle avait appelé Harry ou Ron, c'était sûr qu'en un mouvement de baguette tout serait fini. Mais elle ne voulait pas de ça.
Après la guerre, et surtout après la fin de sa scolarité à Poudlard, Hermione avait voulu devenir auror. Après tout, c'était le rêve de presque tous les sorciers. Mais elle s'était rendue compte, les années passants, que revivre comme avant, en parfaite moldue, lui manquait un peu. Au début, elle n'avait pas trop compris, et Ron et Harry non plus d'ailleurs. Quand elle pensait moldu, c'était plutot sorcière parmi les moldus. Elle utilisait sa baguette assez souvent pour ne pas perdre la main, mais ce n'était pas dans tous les cas. Juste dans l'utilité.
Après donc sa scolarité, et après avoir suivi une année d'apprentissage pour devenir auror, Hermione avait repris une vie "normale", et vivait maintenant à Surrey, dans la banlieue de Londres. Elle y avait rapidement obtenu le métier de bibliothécaire, et en était très contente. Quoi de mieux que pour un rat de bibliothèque que de travailler dans son refuge ? De plus, les clients avaient l'air de l'apprécier, demandant quelquefois des conseils, qu'Hermione s'empressait de donner. Elle ne pouvait vraiment pas rêver mieux.
Puis, après toute cette installation, et après quatre années de travail et de célibat, la jeune sorcière avait enfin trouvé l'amour. Il était beau, grand, blond, les yeux chocolats et pétillants de gaieté, la silhouette svelte, et vraiment intelligent. C'était l'homme parfait pour elle. Cela faisait environ quatre ans qu'elle était avec lui, et il l'avait demandée en mariage il y avait de cela à peu près quatre mois. Elle avait estimé qu'a vingt six ans (même si, au moment de la demande, elle en avait vingt-cinq), c'était bien l'âge pour se marier. Par contre, les enfants allaient attendre un peu. Elle n'était pas du tout pressée, comme Harry qui avait eu avec Ginny son premier enfant à l'âge de dix neuf ans. Ginny en avait alors dix huit. Leur fils, Jamie, venait de fêter ses sept ans il y avait quelques jours. Il était un passionné du Quidditch comme son père. Ginny aimait bien ça, mais ça ne dépassait pas la "rente de service" comme à sa quatrième année de scolarité.
Un peu tout le monde avait créé sa propre famille. Ron était avec une sorcière qui sortait de l'école Amsterdam1. Il l'avait rencontrée quand il était parti faire un tour en Allemagne avec Harry.
Bref, toutes les connaissances d'Hermione vivaient entourées par la magie. Quelquefois, ça lui manquait un peu quand elle voyait les dessins animés à la télé avec pour thème la sorcellerie. Dale n'était pas au courant de son don, et elle ne comptait pas le lui révéler de sitôt. Elle avait trouvé ce qui semblait être son âme soeur, et il était hors de question de le perdre si près du bonheur absolu.
Tout à ses travaux, Hermione n'aperçut pas la chouette qui toquait contre la fenêtre de sa chambre depuis bientôt cinq minutes. L'animal dut donner un coup de tête contre le carreau pour enfin attirer l'attention de la future mariée. Cette dernière tourna la tête sans empressement, et quand elle aperçut l'oiseau, se précipita vers la fenêtre. La première fois que Dale avait vu ça, il en était resté pendant une minute - le temps pour Hermione de lire le roman de Ron concernant sa nouvelle vie avec sa petite amie - à fermer et à ouvrir la bouche tel un poisson dans l'eau. Hermione avait alors expliqué que, dans son ancienne école, les élèves avaient l'habitude d'envoyer les lettres par l'intermédiaire des chouettes. "Comme les pigeons voyageurs" avait-elle alors comparé. Dale s'était assez vite habitué aux chouettes, au plus grand plaisir de la sorcière.
L'ancienne Gryffondor ne connaissait que trop bien l'animal envoyé. C'était celui qui, chaque année, envoyait la liste de fournitures. Le problème était qu'elle n'était plus à Poudlard depuis huit ou neuf ans. De plus, on était en novembre, et l'année scolaire avait du commencer en septembre. Elle décacheta l'enveloppe avec empressement et commença sa lecture.
"Chère Miss Granger,
Etant donné vos résultats plus que satisfaisants au dernier examen de l'école de Poudlard, et suite à la démission subite de notre professeur de métamorphose, Aukana Leah, je vous invite à venir remplacer - et donc devenir professeur de métamorphose - notre ancienne enseignante.
Je vous prierai de donner votre réponse dans les plus brefs délais.
Le Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore"
Hermione relut la lettre par trois fois. C'était plutot étrange. D'ailleurs, elle ne savait même pas que cette Aukana Leah avait remplacé le professeur MacGonagall. Bien sûr qu'elle savait que son ancien professeur avait du arrêter l'enseignement, pour cause de sa santé fragile depuis la guerre, mais elle avait pensé que Dumbledore s'en était chargé.
C'est vrai qu'elle adorait enseigner. A Poudlard, pour les ASPICs, Harry et Ron lui avaient suggéré d'ouvrir un club de rattrapage, un peu comme l'AD, mais en toute innocence. Elle avait suivi leur conseil, et s'était avérée très douée pour ça. Elle-même y avait pris énormément plaisir. Mais là, c'était différent. Le directeur lui demandait d'enseigner à une classe entière, avec des élèves qu'elle ne connaissait pas - son club ne comportait que des amis. C'était trop subit. Et puis, elle avait sa vie ici, il ne pouvait pas lui demander de tout abandonner d'un coup, du jour au lendemain, pour devenir professeur. Il lui fallait du temps, beaucoup de temps. Mais la lettre indiquait bien que la réponse devait être donnée dans les plus brefs délais. Autrement dit, elle ne devait pas perdre une seconde.
Hermione soupira. Elle refuserait. Après tout, rien ne l'obligeait à accepter. Seulement, elle se sentait coupable. Dumbledore avait fait tellement pour elle, Poudlard même avait fait tellement pour elle. L'école lui avait donné une nouvelle vie, la capacité de développer son don, de se faire de formidables amis. Comment pouvait-elle être aussi égoïste rien qu'en pensant qu'elle n'allait pas rendre service à son ancien collège ? Et puis, il fallait bien des professeurs dans la vie, sinon la jeunesse ne rimerait a rien.
C'était vraiment une très grande responsabilité aussi de s'occuper de l'éducation des enfants, et elle ne savait pas si elle allait être à la hauteur. Bien sûr qu'elle avait réussi ses examens haut la main, elle avait peut-être même eu les meilleurs résultats de l'école, bien sûr qu'elle aimerait rien qu'essayer d'enseigner, mais Hermione avait peur. La jeune fille se voyait déjà devant les élèves, perdant la voix tellement la peur lui tiraillait le ventre, elle les voyait se lancer des avions en papier, rire à son moindre trébuchement sur l'estrade, jaser d'elle au plus petit haussement de voix, elle les voyait-
BAM !
Hermione se tourna brusquement.
« OUAH ! C'est trop cool papa ! On peut recommencer ? »
Se tenaient devant elle, Harry et son fils. Ils venaient de transplaner dans l'appartement d'Hermione.
« Non Jamie, pas maintenant. »
Puis, se tournant vers Hermione, Harry lui fit un grand sourire.
« Salut Hermione ! »
La jeune fille sourit de toutes ses dents et enlaça amicalement Harry.
« Comment tu vas ? Demanda-t-elle. Qu'est-ce qui t'amène ? »
« Je vais bien. J'avais envie de te voir, et puis Jamie avait envie de transplaner avec moi. Le connaissant, tu devrais savoir que je n'avais pas vraiment le choix. »
« Effectivement, répondit Hermione tout en continuant de sourire. Comment vas-tu Jamie ? »
« Je vais bien tatie Hermy. »
Le jeune garçon ressemblait énormément a Harry. Il avait les mêmes cheveux noirs de jais et en bataille, les mêmes yeux verts, le même nez. Tout ce qu'il possédait de Ginny était ses taches de rousseur, bien qu'elles n'étaient pas vraiment nombreuses.
« Tu as passé un bon anniversaire ? »
« Très bon ! Et j'adore le livre sur les loups-garous que tu m'as offert ! »
« Qu'est-ce qu'on dit Jamie ? Demanda Harry en riant à moitié. »
Le petit garçon se tourna vers son père.
« Quoi ? J'ai rien fait ! »
« Tu n'as surtout rien dit et rien envoyé. »
« Oh… MERCI TATIE CHERIE QUE J'ADOOOOOOOOORE ! »
A ces paroles, il sauta au cou d'Hermione. Cette dernière eut a peine le temps de se préparer à recevoir une bombe dans les bras que la bombe elle-même explosa. Personne ne savait pourquoi Jamie appelait Hermione "tatie", mais le fait était là.
« Tu comprends quelque chose au moins dans ce livre ? Vu que tu viens à peine d'apprendre à lire… »
« Ne t'inquiète pas pour ça tatie ! Je suis comme toi ! Beau et intelligent ! Ah ah ! »
Harry explosa de rire tandis qu'Hermione se demandait vraiment si elle était belle. Avant, elle ne se préoccupait jamais de son apparence. Ce qui comptait c'était les études, et c'était tout. Malfoy lui en avait même fait la remarque. Elle se souvenait très bien du "Par Merlin, Granger ! Tu es passée sous une voiture aujourd'hui ou quoi ?". Elle n'avait pas remarqué de suite que cette phrase avait eu plus de répercussion sur elle qu'elle ne le croyait. Une semaine après, elle avait commencé à faire attention à sa tenue. Bien sûr, ça n'avait pas été plus loin. Il ne fallait pas trop en demander non plus.
« Alors Hermione, quoi de neuf ? »
La jeune fille lui tendit la lettre.
« Je viens à peine de recevoir ça. »
Harry parcourut le papier des yeux… qui s'agrandirent bien vite.
« OUAH ! Mais c'est absolument génial ! »
« Tu crois ? »
« Bien sûr que oui ! Tu te rends compte un peu ? Retrouver Poudlard ! C'est un privilège pas donné à tout le monde ! »
« Oui, mais j'ai une vie ici aussi. Je ne peux pas tout quitter d'un coup. »
« Et pourquoi pas ? Après tout, tu as quoi ? Dale, et une bibliothèque. »
Hermione se sentit un peu blessée par les paroles de son ami. Pour elle, son fiancé et sa bibliothèque étaient tout et très importants.
« Ne me dis pas que la magie ne te manque pas ? »
« Bien sûr que oui mais… »
« Alors réponds à Dumbledore sur le champ. »
« Harry je ne peux p… »
« Enfin Hermione ! Je veux pas te forcer la main, mais tu sais très bien que tu es très douée pour enseigner aux autres. Et une expérience pareille n'est vraiment pas donnée à tout le monde. En plus, Dumbledore te le demande. Après tout ce qu'il a fait pour nous, tu ne peux pas refuser. Poudlard a changé ta vie, et tu refuses de rendre service au collège ? »
« Ce n'est pas ça Harry c'est que… »
« Je ne veux pas te forcer la main, mais rater ça serait vraiment, vraiment, dommage. »
« Écoute Harry, j'y réfléchirai, mais je ne promets rien. »
« Comme tu veux. Et imagine que Rogue soit encore a Poudlard ! La crise de rigolade ! »
« Nooooon ! Tu crois qu'il y est encore ? »
« Pourquoi pas ? Je me demande qui est le professeur de Défense Contre les Forces du Mal. »
« Peut-être Dumbledore, suggéra Hermione. »
Harry acquiesça silencieusement de la tête.
« Bon, je dois partir. Jamie voulait juste transplaner. Vivement qu'il apprenne a faire ça tout seul. »
« Il a le temps, fit remarquer Hermione. Surtout s'il est aussi doué que toi pour faire ça. »
Harry lui tira maturément la langue avant de disparaître avec son fils.
¤
Hermione traînait avec difficultés ses lourdes valises derrière elle. Il n'y avait plus de porte-bagages et elle s'insultait intérieurement de l'avoir laissé à la femme à l'air sévère qui lui avait pratiquement pris des mains. Franchement, elle était trop bonne. La jeune fille s'avança vers le quai 9 ¾ et traversa le mur. Elle sourit. Ça faisait si longtemps. Devant elle se dressait fièrement la belle locomotive rouge. Hermione espérait que quelqu'un l'attende. Elle ne savait pas qui, mais peu importait, juste quelqu'un pour lui indiquer qu'elle était la bienvenue. Malheureusement, il n'y avait pas âme qui vive.
« On va faire sans, dit tout fort Hermione. »
Elle avait tout quitté d'un coup et personne ne l'attendait ? Elle regretta un peu son geste avant de se gifler mentalement. Mais quelle andouille ! Ils avaient tous cours aujourd'hui !
Et dire qu'elle avait menti à Dale… Elle lui avait raconté qu'elle partait à un stage pendant trois semaines et que c'était une sorte de formation. Ce qui lui donnait un peu moins d'un mois pour réfléchir à un moyen de prétexter son absence. Prétexte qui ne plairait sûrement pas à tout le monde en passant. Pour sa bibliothèque, une amie à elle s'en chargeait. Heureusement qu'Hermione avait souligné que c'était pour une durée indéterminée, sinon son amie se serait posée des questions dues à son absence.
Et maintenant, elle était là, à essayer vainement de faire rentrer ses valises dans un compartiment de la locomotive. Quand elle réussit à tout ranger sur les portes bagages et qu'elle s'assit sur une banquette, la locomotive s'alluma comme par magie.
¤
Elle était arrivée…. Enfin… A la sortie de la locomotive, elle avait du prendre un carrosse. Elle les avait vus… les sombrals… Harry lui en avait déjà parlé, mais elle avait eu du mal à le croire. Mais maintenant qu'elle les voyait, ça lui faisait tout drôle. Qui elle avait vu mourir ? Elle ne savait pas… ou plutôt, elle ne savait plus. Elle en avait vu plein, d'un coup… Ils étaient tous morts en un seul impact… Celui de Voldemort bien évidemment. Il avait fait une entrée surprise, qui pour être surprenante, elle avait bien été. Ça avait été plutot effrayant et assez impressionnant. C'était le match Gryffondors-Serdaigles. Les Mangemorts étaient arrivés par le ciel, en balais. Hermione les avait comparés à cet instant à un raz-de-marée.
Elle aurait du s'en douter. Elle n'aurait pas du être la seule aussi. C'était tellement évident quand on y réfléchissait maintenant. Pourquoi donc les Serpentards n'assistaient pas au match ? Ou plutôt, pourquoi les Serpentards de sixième et septième année n'assistaient pas au match ? Ils auraient du le prévoir ce coup-la. Et depuis longtemps. Voldemort ne s'était pas manifesté pendant un mois. Mais qu'est-ce qu'ils croyaient ? Qu'il était mort entre temps d'un rhume ? Ils avaient été les plus bêtes… et ils avaient payé… Oh, des morts, il y en avait eu. Des cris aussi. Et des blessés. Et des traumatisés. Des deux côtés. Même si les élèves avaient été bien touchés. Mais heureusement que Dumbledore et les professeurs, assis dans les gradins, avaient vite réagi quand Hagrid avait sonné l'alarme. Il regardait l'évolution de son nouveau spécimen, un oiseau. Enfin, tout ça pour dire que durant sa septième année, la guerre avait explosé. Qui avait gagné ? Personne ne le savait. On ne pouvait pas dire qui avait perdu non plus. Voldemort avait disparu comme un lâche quand il avait vu que Dumbledore s'avançait dangereusement vers lui, et du côté de Poudlard il y avait eu tellement de victimes qu'ils ne se considéraient pas vainqueurs.
Enfin, c'est avec ces sombres pensées qu'Hermione était arrivée à Poudlard. Le château était toujours aussi gigantesque malgré l'absence d'une des tours… détruite dans la bataille. La vie avait repris son cours après ça. Du moins, elle avait fait semblant. Pour Hermione, elle s'était arrêtée pendant trois ans. Trois ans pour se remettre du choc. Elle avait vécu tel un zombi dans le monde des moldus. Harry et Ginny s'étaient consolés en couchant ensemble ce qui avait entraîné la naissance du petit Jamie. Tout le monde avait fait de son mieux pour se remettre de tout ça. La bataille ayant eu lieu pendant l'année scolaire, et les élèves avaient du vite faire leur deuil - en apparence - pour être prêts pour les ASPICs.
Enfin, l'heure n'était pas aux souvenirs - surtout de cette catégorie - mais plutôt à la réflexion. Si l'ancien professeur avait effectivement quitté son poste à la va-vite, la question restait toujours en suspend. Pourquoi ? Pourquoi ce départ subit ? Une raison quelconque au moins ? Ou juste une pulsion ?
« Et oui Poudlard ! Me revoilà ! Murmura Hermione en s'avançant vers la grande porte d'entrée. »
Le soleil se tenait au milieu du ciel, indiquant par là midi. Il ne faisait pas très chaud, et Hermione portait une longue écharpe autour de son cou. Elle posa ses valises un instant, le temps d'ouvrir la porte. Le château était toujours aussi magnifique. Il y avait des chandeliers, de-ci, de-la, éclairant plutôt faiblement le long couloir qui s'étendait devant la jeune femme. Quelques tableaux ou des personnages se promenaient à leur guise se balançaient contre les murs. Hermione s'avança lentement, quelques souvenirs lui revenant en mémoire… des bons comme des mauvais…
"Dépêchez-vous !"
Elle fit un pas.
"Voilà enfin la sortie !"
Un autre…
"Attention !"
Un de plus…
"C'est peut-être une blague ?"
"Crétin ! T'as déjà vu une blague pareille !"
Pourquoi ses souvenirs…
Des pleurs… Des sanglots… Des précipitations…
… étaient-ils toujours les mêmes ?
Une vie qui s'échappe… Suivie d'une autre… Précédée d'une autre… De tant…
Une larme s'échappa… Comme les vies…
D'autres…
« Miss Granger… »
La jeune femme sursauta.
« Professeur Dumbledore ! »
« Comment allez-vous Miss Granger ? »
Dumbledore n'avait pas changé. Il était toujours aussi barbu, chevelu, imposant. Et pour Hermione il le serait toujours, même jusqu'à sa mort. Il n'y avait plus qu'à espérer que ça soit le plus tard possible, bien qu'il commençait vraiment à se faire vieux.
« Je vais bien professeur. »
« Alors tout va bien ! »
Il sourit. Toujours le même sourire. Comment pouvait-il être égal à lui-même avec tout ce qu'il avait vu et enduré ? Et il avait subi tant comparé aux autres !
« Le repas a commencé. Si vous voulez bien me suivre… »
Le vouvoiement ne perturba pas Hermione. Après tout, Dumbledore avait toujours vouvoyé ses élèves. La jeune fille suivit donc le directeur. Toujours les mêmes décors, toujours la même ambiance… ou peut-être pas… Mais peut-être était-ce simplement illusoire ?
« Je vais vous présenter aux élèves et aux nouveaux professeurs. »
« Nouveaux professeurs ? »
Dumbledore laissa échapper un petit rire.
« Vous allez être surprise Miss Granger… »
La jeune femme haussa les sourcils. Pouvait-elle connaître les professeurs ? Non c'était impossible. Harry travaillait en tant qu'auror, Ron était avec sa petite amie en France, Ginny avec Harry, elle doutait que Luna soit enseignante… Elle avait toujours cru que Neville finirait professeur de botanique, mais son chemin avait toujours été tracé… en quelques sortes… Il travaillait à Sainte Mangouste, en tant que médicomage. Ses parents lui avaient "indiqué" la voie, si l'on pouvait dire.
Le directeur ouvrit la porte de la Grande Salle ou régnait une ambiance aussi joyeuse qu'au temps d'Hermione. Il y avait toujours les systèmes des quatre maisons bien évidemment. Mais le regard de la jeune femme se tourna de suite vers la table des professeurs. Elle grimaça en reconnaissant Rogue assis, mangeant tranquillement du bout des lèvres. Elle allait devoir l'endurer lui aussi. Il manquerait plus qu'il la ridiculise devant les élèves. Franchement, pour Hermione, s'il ne le faisait pas elle serait presque déçue. Quand on est habitué a quelque chose, on commence souvent à l'apprécier. Pas qu'elle appréciait de se faire tourner en ridicule, mais au moins, en faisant ça, Rogue lui prouvait le minimum d'attention, même si ce n'était pas dans le sens espèré. Mais on ne peut pas tout avoir.
Elle reconnut Madame Pince, toujours aussi squelettique, parlant avec le professeur Flitwick. Etonnants qu'ils soient toujours la… Ou peut-être pas… Il n'y avait eu que huit ou neuf ans de passés après tout. Trelawney devait toujours ennuyer son monde, ou du moins, ennuyer le jeune professeur assis à côté d'elle. Hermione ne le connaissait pas, mais il avait l'air vraiment ennuyé. La jeune femme émit un petit rire. Si Trelawney ne voyait pas qu'elle exaspérait son interlocuteur, à quoi lui servait son troisième oeil ? Le jeune homme était blond, très blond, ce qui fit penser ironiquement à la jeune femme une certaine fouine. Sa bouche formait une moue dépitée adorable et ses cheveux étaient plutot courts, mais assez longs pour que la frange lui tombe devant les yeux.
Dumbledore s'avança vers la table des professeurs suivi d'Hermione.
A suivre…
1 Petit clin d'œil à Amsterdam qui ne se trouve pas en Allemagne d'ailleurs, m'enfin…
