Disclaimer: Je ne possède pas Naruto. Remercions le ciel que ce soit M. Kishimoto qui le dessine.

Merci pour les reviews qui m'encouragent à continuer cette histoire.

Attention: Cette croisière va faire escale au pays du Yaoi, si cela vous importune passez votre chemin!

Bonne lecture.

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Chapitre 2 : La Danse des Fleurs

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"Bon sang mais c'est pas possible! Je te laisse à peine quelques minutes et tu te précipites au bar!"

Sous les yeux ébahis d'Isamu le barman, une furie blonde se lança sur son premier client de la journée qui sirotait bien tranquillement assis un verre de liqueur de pêche.

"Sale poivrot! Non seulement tu dépenses tout l'argent que je gagne en filles mais en plus tu te saoules! Père indigne!"

"Mais enfin ma fifille, j'ai juste pris un petit verre..."

"C'est ça! Est-ce que je dois te rappeler qu'on est sensés aller visiter les loges et voir avec l'orchestre? Bien sûr que tu avais oublié! Mais qu'est-ce que je fiche encore avec toi!"

Au fur et à mesure ces petites scènes de théâtre avaient fini par acquérir la perfection de mécaniques bien huilées, le vieux avait juste la bonne expression de poivrot niais et la jeune fille le visage indigné de la descendante outrée.

"Bon allez, tu viens avec moi!"

Et la frêle Fleur du Désert traîna son père derrière elle jusqu'à la salle des spectacles.

"Eh bien, il n'avait pas exagéré le vieux quand il avait dit que sa fille était une furie!"

Isamu continua d'astiquer ses verres en réprimant des frissons d'horreur. Quelle force phénoménale! Si il était son père lui aussi se saoulerait pour essayer d'oublier un tel monstre... Pas étonnant que la mère de la petite ait fini par claquer la porte en détruisant toute la maison... Pauvre homme!

Le barman se dit que le pauvre bougre mériterait bien un verre gratuit la prochaine fois qu'il passerait par là.

"C'est toujours la même chose! On arrive quelque part et la première chose que tu trouves à faire c'est de t'acoquiner avec le barman!"

Le vieux pater familias était traîné par le col du kimono à travers tout le pont, devant la piscine où les bronzeurs se retournèrent pour les regarder passer et jusque devant la salle de sport où un petit attroupement se fit pour regarder cet évènement sportif hors du commun.

L'orchestre et le responsable spectacle contemplèrent l'entrée spectaculaire de la famille monoparentale avec un oeil étonné. Immédiatement, la fleur des sables se mit à rougir et lâcha son père sans prévenir.

"Bon... Bonjour, excusez-moi de vous déranger, je suis Fleur du Désert et voici mon père. Nous avons été engagés pour le spectacle..."

Tous les mâles de l'équipe se sentirent soudain des élans protecteurs envers cette fragile blonde qui rougissait sous leurs regards.

Décidément, les leçons ont porté leurs fruits! Ils ont tous l'air persuadés que je suis une pauvre demoiselle en détresse qui recherche leur protection. Qui aurait cru qu'un jour j'apprendrais à parler doucement. En tout cas l'Ermite Pervers était persuadé que c'était impossible. Mais rien n'est impossible pour moi.

"Bien sûr, nous vous attendions!"

Un jeune marin en uniforme s'empressa de s'approcher de la charmante blonde.

"Je vais vous montrer votre loge et..."

Il essaya d'attraper la main gracieuse de la jeune fille et se retrouva avec une grosse paluche poilue entre les mains.

"Montrez-nous donc, mon brave."

Le pater familias s'était relevé et semblait ne pas apprécier les regards que l'on jetait au doux fruit de ses gonades. Le marin les mena donc jusqu'à la loge qui leur était réservée.

"Comme vous pouvez le constater, toutes vos affaires ont déjà été acheminées jusqu'ici. Je vous laisse vous installer, l'orchestre vous attend pour faire les réglages et vous serez libres d'aller profiter de toutes les commodités offertes par le "Princesse du Thé".

Et il jeta un regard enflammé à la jolie danseuse qui l'ignora superbement pour piailler en ouvrant sa malle de costumes.

Quand le marin eut enfin cessé de leur coller aux basques le père et la fille s'occupèrent de ranger leur loge le plus professionnellement possible. Ils travaillaient tous deux comme une équipe bien organisée, ne se gênant pas, prévenant les différentes actions de l'autre. Le reflet d'une confiance et d'une habitude née d'années de cohabitation. Parfois il lui était difficile de se rappeler à quoi ressemblait sa vie avant, un endroit fixe, loin de cette errance, de ce mouvement perpétuel, de cette aventure de tous les instants.

Très vite la loge fut en ordre: les costumes de scène dans leurs placards, les instruments sagement posés dans leurs étuis, la trousse le maquillage devant le miroir, et des fleurs éternelles de tissus étaient disposées artistiquement dans la petite pièce. Une vraie loge d'artistes.

L'orchestre du "Princesse du Thé" était très professionnel et sous les regards adorateurs des membres de l'équipage, Fleur du Désert pris ses marques sur les différents morceaux qui étaient prévus. La traversée durerait 3 semaines. Elle se produirait un soir sur deux et les responsables spectacle avaient demandé à ce qu'elle varie le plus possible d'un soir à l'autre. Une chance que le répertoire qu'elle possédait à présent soit assez ample. Au départ il n'était sensé apprendre la danse du ventre qu'en échange d'un entraînement spécial du Vieux Pervers. Puis, l'Ermite aux Grenouilles ayant décidé que ça ferait une couverture superbe, en plus d'un entraînement incomparable à la souplesse et à l'esquive, il avait été forcé d'apprendre de plus en plus de danses et de rythmes différents sous les yeux ravis du vieux libidineux.

"Bravo! Bravo!"

Les applaudissements sortir la blonde fleur de sa transe et elle jeta un oeil vers le public. Les marins étaient ravis du spectacle et lui souriaient béatement.

"On peut s'arrêter là, merci beaucoup."

Le vieux musicien aux cheveux gris rangea son instrument et parti discuter avec les membres de l'orchestre.

"Vous êtes magnifique sur scène!"

Le lieutenant de tout à l'heure l'accueillit en bas des marches qui séparaient la scène du reste de la salle.

"Merci." répondit-elle timidement.

"Le public ne pourra qu'être conquis par votre grâce..."

Mais oui mon gars, comme tu as été conquis par mon cul qui remue sur scène...

Parfois il ne comprenait pas les réactions des gens. Il suffisait qu'une fille remue un peu son popotin et ça y est tous les hommes en oubliaient qu'ils avaient un cerveau... Comment est-ce que des choses aussi futiles pouvaient être aussi importantes. Il avait inventé le Sexy no Jutsu mais il ne comprenait toujours pas qu'il puisse faire autant d'effet sur les adultes...

"Dites-moi, quel est cette table?"

Tout prêt de la scène se tenait une table plus belle et plus grande que les autres.

"C'est la table d'honneur. Elle est réservée à nos plus prestigieux invités. D'ailleurs, elle est réservée pendant la traversée à l'Honorable Kuda." Un éclair passa dans les yeux bleus de Fleur, mais il disparut aussi vite qu'il était venu.

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"Eh bien, Go-Fêru, qu'est-ce que tu fais ici?"

Doc frappa amicalement sur l'épaule du steward paresseux.

"D'habitude à cette heure-ci tu traînes plutôt à côté de la piscine pour mater les filles."

"Chut! Regarde!"

Et Doc posa les yeux sur la plus belle créature qu'il ait vu de sa vie et se laissa tomber sur la chaise à côté de son meilleur ami.

Belle de Nuit, la plus capiteuse de toutes les créatures du vaisseau s'exerçait à retrouver ses marques sur la scène étrangère. Tous les hommes de la pièce étaient ensorcelés par l'incroyable sensualité du moindre de ses mouvements.

Les hommes sont des imbéciles!

Pendant qu'elle dansait, la beauté brune ne pouvait s'empêcher de se moquer de tous ses spectateurs qui la regardaient comme une tranche d'entrecôte aux yeux d'un affamé. Il suffisait qu'une femme passe à côté d'eux pour que ces hommes oublient tout ce qu'ils avaient à faire. Pathétique! Décidément, il avait bien fait de renoncer à ce genre d'âneries. Peut-être était-ce d'ailleurs ce qui attirait autant les hommes lorsqu'elle dansait, cette froideur, cette distance qu'elle mettait entre eux. Ils pouvaient la regarder, l'observer, s'émouvoir du moindre de ses gestes, mais jamais ils ne la toucheraient et ils le savaient. Elle était une fleur inaccessible, perchée en haut d'une falaise, bercée par la brise nocturne.

Bon, assez rêvé, il était temps de commencer à mettre le plan à exécution.

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Je hais le Hokage!

La jeune femme cogna méchamment dans une pauvre rambarde.

Qui est-ce qui offre un de ses jounins comme cadeau d'alliance avec un autre pays?

Les lèvres pâles de la jeune dame étaient pliées en une moue boudeuse.

Et pourquoi est-ce que je dois toujours porter des robes roses!

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"Et maintenant, mesdames et messieurs, pour votre plus grand plaisir, laissez-moi vous présenter le Joyaux des Sables, Fleur du Désert et son exotique danse du ventre!"

Les lumières se tamisèrent et elle entra en scène, entraînant des oh et des ah dans son sillage. Des centaines de piécettes ceignaient son ventre et ses hanches et son haut court qui découvrait son nombril était lui aussi frangé de disques brillants. Elle se mit à danser au rythme d'instruments étranges et peu à peu tous les spectateurs se retrouvèrent hypnotisés par ces mouvements de plus en plus frénétiques.

Enfin, la musique explosa en une dernière agonie et la danseuse se tendit, rigide dans sa dernière pose avant de se laisser lentement glisser au sol dans un long gémissement de violon.

L'assistance applaudit avec enthousiasme, récompensant le merveilleux spectacle auquel ils venaient d'assister. Un des hommes de l'Honorable Kuda lui offrit des fleurs l'invita à la table de son maître. Le plan se déroulait sans accro.

Elle sourit à l'Honorable Kuda et se présenta pendant qu'un couple d'acrobates jonglait avec des torches. Elle accepta en rougissant le siège qu'on lui tendit et se prépara à regarder le reste du spectacle aux côtés de l'homme le plus riche et influent de ce navire.

Les jongleurs saluèrent et sortirent de scène alors que Fleur souriait à l'Honorable vieux qui lui faisait du gringue alors qu'elle avait l'âge d'être son arrière petite-fille.

"Mesdames et messieurs les spectateurs, je vous demande d'accueillir la grande danseuse étrangère venue des lointains pays du Nord: Belle de Nuit et sa danse des 7 pétales!"

La musique était lente et basse comme un battement de coeur. Les mouvements de l'étrangère aux cheveux de nuit étaient d'une sensualité extrême alors qu'elle enlevait ses voiles un à un au rythme exacerbant du morceau. La blonde prit le temps de promener son regard sur les hommes du public. Ils avaient tous la bave aux lèvres en la regardant danser. Elle se sentit piquée dans son amour propre. Ils n'avaient pas eu ce genre de réaction en la regardant! Pourtant elle dansait tout aussi bien sinon mieux.

Un sentiment de jalousie et d'envie qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps commença à bouillir dans ses veines, ramenant ses yeux vers l'odalisque brune qui fit voler son dernier voile, se laissant glisser au sol, offerte comme une fleur à la caresse du vent.

Il y eut un long moment de silence avant que les spectateurs ne réagissent. L'envoûtement était de ceux qui durent. Elle se releva avec grâce et accepta les applaudissements avec froideur, à peine couverte par le voile sur ses seins et ceux qui lui servaient de jupe fendue.

"A présent mesdames et messieurs, Belle de Nuit va inviter quelqu'un du public à participer avec elle à la Danse des Sabres!"

La plupart des hommes de l'assistance retinrent leur souffle. Belle de Nuit attrapa deux sabres dont la garde était ornée de rubans et descendit vers les spectateurs. Elle s'arrêta devant la table d'honneur, suivie par un projecteur qui permettait de voir la moindre de ses formes en transparence. Ses yeux de jais brillaient au dessus du voile qui lui cachait le visage.

"Danse avec moi!"

Sa voix était grave et lente, traînant sur les syllabes. Elle lui tendit la deuxième épée et un frisson lui parcourut l'échine comme ce jour où il lui avait dit lors de l'examen "Il faudra que je t'affronte toi aussi". Le jour où il avait commencé à reconnaître son existence.

La blonde saisit l'épée et se leva de son siège.

"Mesdames et messieurs, que vois-je, Fleur du Désert a accepté de danser avec Belle de Nuit, cela nous promet un magnifique spectacle!"

Belle se mit en place et Fleur se dépêcha de l'imiter. Elle avait juste besoin de suivre les mouvements de l'autre danseuse, pas besoin de paniquer.

Au début se fut lent, elles s'observèrent comme des fauves en cage, le sabre levé gracieusement au dessus de leur têtes, leurs mouvements deux copies parfaites dans un miroir. La musique était simple, les pas étaient fluides et elles évoluaient avec grâce l'une en face de l'autre. Tous les hommes de l'assistance étaient captivés par le spectacle hautement érotique des deux femmes portant des attributs phalliques mortels.

Puis peu à peu, la musique changea, le rythme se fit plus rapide et la danse devint comme un combat, attaque, parade, riposte. Un combat au ralenti, un combat suivant le rythme imposé par le tambour, mais un combat et quelque chose qui avait dormi pendant longtemps dans son corps se réveilla. Le feu du combat, le désir de gagner reprit possession de lui. Soudain il ne fut plus question de danse mais de combat réellement, comme ce jour où ils avaient tout oublié pour se jeter l'un contre l'autre, leur rage de combattre les aveuglant. Elles cessèrent de danser et se mirent à combattre. Certes, elles bougeaient toujours au rythme de la musique, mais leur danse n'avait plus cette séduction, cette invitation au plaisir, elle était à présent violence et soif de sang.

La musique s'emballait, le tambour scandait tous leurs pas de plus en plus rapides. On ne savait plus si les danseuses suivaient le bruit de la percussion ou si c'était lui qui les suivait. Le public ayant finit par ressentir le changement retenait son souffle face à la violence de l'affrontement. Dans les veines des spectateurs une pulsion plus vieille que le temps se réveillait et ils attendaient l'issue fatale de ce combat, le sang qui coulerait pur et rouge comme le désir.

L'apogée musicale était là et les deux danseuses s'étaient arrêtées pour se faire face une dernière fois, pressentant que ce serait le dernier coup. La tension se ressentait dans la salle comme dans l'orchestre. Les percussions s'emballaient comme un cheval effrayé.

Soudain elles se lancèrent l'une sur l'autre, leur sabre laissant une traînée d'argent sur la rétine. La musique prit fin alors que leurs voiles volaient au loin laissant leurs visages à découvert à quelques centimètres l'un de l'autre.

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Dans la salle, assis près de la table d'honneur grâce à l'intervention de Doc, le couple de jeunes mariés eut un hoquet de surprise.

Naruto et Sasuke!