L'été pour une fois était passé vite et la rentrée scolaire était proche. Chaque sorcier avait reçu sa lettre de l'école l'invitant à se fournir en nouveau matériel. Harry Potter s'éveilla en douceur dans sa chambre sombre située au deuxième étage du quartier général de l'Ordre du phœnix. Après les tragiques évènements de la précédente année, notamment la mort de son parrain Sirius, Albus Dumbledore lui avait permit de s'établir pour l'été dans la maison de son défunt parrain. La douleur était si intense qu'il aurait été inutile d'en ajouter d'avantage en le renvoyant un été de plus en exil chez les Dursley. Le professeur MacGonagal était intervenue en sa faveur en prétextant que le surveiller ici ou là-bas revenait au même. De plus chacun se souvenait de l'attaque soudaine de deux détraqueurs à Privet Drive l'année précédente et de la bourde de Mondingus. Ainsi donc Harry s'était installé dans la maison familiale de Sirius. Il se redressa dans son lit, frotta sa cicatrice qui le brûlait comme chaque matin et chercha un paquet de Miamhibou sur sa table de chevet. Le bruissement de plastique attira immédiatement Hedwige qui tendit son coup pour recevoir sa pitance en donnant des coup de bec dans le vide.
Soudain un coup puissant fut frappé à la porte de la chambre. Enfin plus qu'un coup, Harry aurait juré que quelqu'un s'était jeté contre la porte. Il perçu une rire sonore, un nouveau coup plus fort encore que le précédent et la porte s'ouvrit à la volée. Ron s'écroula sur le sol suivie d'Hermione qui s'était visiblement agrippée à lui.
- Euh... excuses nous Harry, dit le rouquin dans un fou rire avant de donner un baiser à sa petite amie.
- Cela ne fait rien Ron, dit-il exaspéré, maintenant excusez-moi et allez batifoler ailleurs, j'aimerais m'habiller !
Il s'évanouirent en pouffant de rire dans le couloir.
Cela faisait presque trois semaines que Ron et Hermione sortaient ensemble. La mort de Sirius avaient profondément attristé Hermione et elle avait trouvé un certain réconfort dans les bras de Ron, qui secrètement était amoureux d'elle depuis la première année à Poudlard. Les deux meilleurs amis d'Harry formaient donc un couple, laissant Harry plus solitaire que jamais.
Le jeune sorcier s'habilla et passa devant le miroir sans s'arrêter, cela faisait très longtemps qu'il avait renoncé à dompter la tenue rebelle de sa tignasse. Il dévala l'escalier jusqu'au premier étage lorsque la cloche d'entrée retenti. Il se pencha par dessus la rambarde de l'escalier. Le portrait hurleur de la mère de sirius se mit à hurler comme à l'accoutumée mais il fut rapidement mis en sourdine. Harry lui-même avait appris cet été à lui clapper son caquet. C'était Tonks qui arrivait, elle avait revêtu des vêtements moldu et c'était pour une fois fait une coiffure à peu prêt normale mis à part l'énorme fleur fuschia dont elle avait orné ses cheveux jaunes. Le professeur Lupin avait chargé Tonks d'emmener les jeunes sorciers jusqu'au Chemin de Traverse afin d'effectuer leur achats pour la prochaine rentrée. Mme Weasley s'était aussitôt écriée sur le danger de l'expédition et avait insisté pour les accompagner. Elle n'avait pas osé avouer à voix haute qu'elle n'avait aucune confiance en Tonks pour cette missions. En effet cette dernière, pourtant auror de formation, était connue pour sa maladresse.
Se rappelant de quelque chose d'important Harry retourna dans sa chambre et dans un coffre ou il rangeait ses effets personnels et il trouva rapidement ce qu'il cherchait. Un courrier des frères Weasley dans lequel se trouvait un Bon-voleur pour un produit gratuit dans leur nouvelle boutique de farces et attrapes qu'ils avaient ouvert sur le Chemin de Traverse. Enfin c'est ce qu'il se plaisaient à dire car en réalité l'adresse exacte de la boutique se situait dans l'Allée des Embrumes mais une minuscule vitrine de la taille d'un cognard donnait sur le Chemin de Traverse. Harry ouvrit l'enveloppe avec précaution et se saisi rapidement du mince feuillet qui se débattit dans un cri de rage. Lorsque tout le monde avait reçu sa petite publicité, chacun avait ouvert sa lettre plein de curiosité et de confiance. Mais c'était mal connaître les jumeaux qui avaient ensorcelés les bons. Ceux-ci s'étaient alors envolés au milieu de la cuisine et avaient créé la panique. Patenrond, l'affreux chat roux d'Hermione avait malheureusement avalé l'un d'eux et avait toussé la moitié de la journée. Hermione, outrée, avait juré de porter plainte contre les deux frères. Harry fourra le bon dans son vieux portefeuille moldu et descendit à la cuisine.
- Harry mon chéri, viens t'asseoir je te sers ton petit déjeuner.
Il n'avait pas eu le temps de s'asseoir sur un tabouret que déjà Mme Weasley lui plaçait une assiette de toasts devant le nez. Il mangea avec appétit jusqu'à l'arrivée tonitruante de Ron et Hermione. Ils étaient en permanence collé l'un à l'autre et riaient de plus belle sous l'œil sévère de Mme Weasley qui ne cessait de grommeler en leur présence. Elle avait mal considéré leur relation lorsqu'ils lui avaient annoncé qu'ils sortaient ensemble. Elle les trouvait trop jeune et jugeait mal une relation démarrant dans le contexte présent. Elle avait été terriblement affectée par la mort de Sirius et elle voyait mal comment s'amuser dans ces circonstances. Harry aussi était perturbé par cette soudaine idylle, non seulement parce qu'il ne partageait pas cet état de joie lui aussi, mais parce qu'il était seul et enfin parce que la menace de Voldemort était toujours bien présente. Mais il se sentait seul, lui aussi aurait voulu une petite romance...il repensait à Cho lorsque Ginny et Tonks entrèrent dans la cuisine. Harry posa son regard sur la sœur de Ron et instantanément, il ressenti une pointe d'excitation. Il senti le rouge lui monter aux joues. Personne ne le remarqua et il fit semblant de s'intéresser à son assiette à laquelle il n'avait plus touché depuis au moins dix minutes. Il ne pouvait cependant détacher son regard de la jolie rousse. Il n'avait jamais vraiment été attiré par elle, même, si elle n'avait pas caché ses sentiments pour lui dès sa première année à Poudlard. Son vieux jean habituellement trop large, commençait à le serrer à l'entrejambe et la sueur perlait sur son front. Il tenta de cacher son trouble mais tout le monde riait des facéties de Tonks. Tout le monde, sauf Ginny, qui croisa son regard embué et le soutint un instant. Il sembla à Harry que ce moment dura une éternité. Il se sentait complètement mou de partout, enfin presque ! Il savait que s'il se levait maintenant, ses jambes ne suffiraient pas à le soutenir. L'arrivée du professeur Lupin interrompit l'échange de regard. Il s'adressa directement à Tonks.
- Voici la poudre de cheminette qui vous permettra de vous rendre tous sur le chemin de Traverse. Sévérus a prit soin d'en modifier la formule afin de vous rendre indétectable pendant le voyage.
Il tendit à Tonks un pot soigneusement bouchonné alors que celle-ci pestait sur les vêtement moldu qu'elle s'était procurée inutilement pour faire le voyage à la manière des moldus. Harry sentit son estomac se nouer, il ne savait si s'était l'allusion à Rogue qui provoquait cet excès de stress ou tout simplement le fait de devoir voyager avec la poudre de cheminette. Il en avait un très mauvais souvenir mais il posa une fois de plus les yeux sur Ginny et fut rassuré par le calme de la jeune fille.
- Soyez très prudent surtout et rentrez au plus vite. Ne perdez pas de vue le danger potentiel de cette petite sortie.
- Ne t'inquiète pas, personne ne touchera un seul cheveu de mes petits protégés, s'écria Tonks grandiloquente en faisant de grand gestes des bras.
Sa main droite effleura le vase déposé sur le buffet et celui-ci alla se fracasser sur le sol. Gênée, elle sorti sa baguette de sa longue jupe moldue et l'agita dans tout les sens. Le vase se reconstitua et alla se reposer en tremblotant sur le buffet. Elle sentit les yeux accusateurs de Mme Weasley qui soupira de sa maladresse.
- Ok, tout le monde est prêt ? demanda Tonks pour récupérer une contenance.
Chacun prit ses affaires et vérifia qu'il avait bien la liste des fournitures envoyée par l'école pour cette année, ainsi que le bon-voleur des frères Weasley. Tous se dirigèrent vers la grande pièce qui servait autrefois de séjour dans l'ancienne demeure Black, c'était une pièce très sombre et qui sentait la putréfaction. De lourdes tentures de velours cramoisies masquaient les fenêtres hautes. L'endroit faisait froid dans le dos mais un grand feu de bois crépitait dans l'immense âtre de marbre. A la vue de la cheminée Harry voulu faire demi tour, en prétextant qu'il se sentait mal, mais Ginny anticipa son geste et lui prit la main. Aussitôt sa vue et son ouïe se troublèrent, il se mis à trembler et il ne l'entendit même pas prononcer leur destination.
