Okinawa mon Amour

Chapitre 5

Le dîner se passa dans le calme, un calme comme les aimait Danny, c'est à dire que l'on criait juste un peu moins fort que d'habitude. Il avait relaté avec passion et décibel leurs péripéties sur sable et gazon, étrangement centré sur lui même.

Le nez du coatch turner s'était fait de plus en plus rouge, c'était bien plus précis qu'un éthylotest, et lorsque Danny s'interrompit pour reprendre son souffle, le coacth cria modérément son mécontentement avant que ses joues rougissent, que ces yeux tournent et qu'ils disparaissent sous la table.

Durant tous le repas, Mark et Ed avaient mangé rapidement en silence, se jetant des oeillades discrètes et croisées, tel les ados pré-pubères en manque qu'ils étaient.

Après ce dîner, dans la pièce la plus velourée et faussement dorée qu'il n'ait jamais vue et qu'il n'aimerait plus revoir, le pire se dessina quant au devenir de cette nuit pour le goal.

Danny lui attrapa le bras en souriant comme un taré, pour l'entraîner vers les abysses les plus sombre de son esprit torturé1. Ed déglutit en essayant de se rappeler les quelques prières qu'il avait apprises, ou plutôt, qu'on lui avait rentrées dans la tête à coup de bons sentiments 2.

- Bonne nuit ! Lança Mark fixant un Warner terrifié.

- Bonneuh nuit Capitaine ! Chantonna Mellow sur le rythme d'un certain nunurs accompagné d'un certain marchand de sable à tête de plâtre.

Ed reversa sa tête en arrière en soupirant d'horreur. Mark haussa les épaules puis s'engouffra dans la chambre qui jouxtait l'enfers.

Ed hésita un instant, au contraire du lemming devant une falaise. Après tout dormir sur un paillasson peut avoir des avantages, celui d'attraper un rhume et d'éviter de subire d'un trop grandes proximités avec Danny.

Mais celui ci le poussa. Il découvrit deux petits lits couverts d'énormes fleurs vertes et blanches, criardes à souhait, ils étaient séparés par une trop petite table de nuit vert fluo surmontée d'un vieux téléphone blanchâtre à cadrant. Dans une alcôve de boiseries tape-à-l'oeil trônait une vielle télévision cadenassée. Au fond deux grands rideaux poussiéreux et de la même couleur que tout le reste cachait une vitre sale donnait sur le terrain de tennis étrangement rayé de noir 3.

Ed n'avait jamais vu autant de mauvais goût. Même le nouveau canapé en tissus, rose et rouge et bordé de froufrou translucide, qu'avait choisi son père, sûrement en présence de la chose, n'avait pas si mauvaise allure que cette chambre.

Danny se jeta soudain sur le lit dans un cri de satisfaction rauque et inquiétant.

- Au dodo ! Dit il.

-Oui tu as raison, je suis crevé. Bonne nuit.

Danny s'était déjà endormi. « C'est un monstre. » Pensa Ed alors qu'il ôtait ses fripes et enfilait un bas de pyjama, le fameux Pikachu trop court, pour ensuite de faufiler dans les couvertures au relent mi-javel mi-cèdre.

Morphée et les délires de l'imagination neuronique le rattrapèrent bien vite.

Mais, car il y a toujours un mais lorsque l'on dort avec une personne autre que son doudou fétiche, surtout lorsqu'il s'agit de Dany, alors que le goal cauchemardait d'être un ballon entre les mains ou plutôt les pieds de Mark,4 une voix suraiguë, niaise, emplit toute la chambre et même tous l'hôtel.

-TINKIWIKI ! DIBSI ! dibsi... LALA! PO ! pooooooooooooooo ...

-HA, qu'est ce qui ce passe, c'est la guerre, les extraterrestres, la vache folle! S'écria Warner en se redressant sur son séant. - Mais non c'est les télétubbies ! Corrigea Danny en sautillant sur son lit, dodelinant de la tête, un sourire jusque sur le dessus de la tête.

Il tourna la tête vers son réveil pikachu, qu'il prenait plaisir à tabasser chaque matin, essaya de lire celui ci. Il se recoiffa pour pouvoir le voir, il cligna des yeux. Non il n'avait pas rêvé le un suivit deux zeros qui clignoté frénétiquement par soucis de causer les même crise d'épilepsie de le model.

- Merde Danny ! Il est une heure du matin, ça va pas dans ta tronche !

- Chut ! C'est le meilleur moment !

- QUOI !

- Bha j'ai pas pu enregistrer a cause d'une bête histoire de peinture ... Télétobizz ! Alors je regarde ...

- Mais je veux dormir ! On se leve tôt demain.

- Ha ... Dibsi ! Bha tu auras plus besoin de te lever.

Etrangler, défenêstrer, étouffer, tabasser à mort, fracasser la télé sur sa tête, lui faire bouffer la télécommande, le pendre avec la péritel... Etc ...

Une envie de meutre submergea Ed qui se jeta toute colère dehors sur son benjamin.

- Et c'est l'heure du câlin ! Annonça la barbe à papa rose avec un drôle d'objet oblongue sur le crâne qui devait surement leur servir à ... euh ... à appeler les cigognes !

Danny se jeta alors, lui aussi, sur son aîné pour le serrait dans ses bras en babillant. Ils tombèrent de tous leurs poids sur la moquette épaisse qui amortit la chute dans une volute de poussière et d'acariens terrorisés.

Le pulsion meurtrière s'évapora au profit d'un fort instinct de survie, le poussant à fuir la chose qui l'embrassait sur les joues à intervalle régulier, sur le rythme de la musique, si on peut nommer musique les bruits produits par des doigts envoyés aux hasard sur un synthétiseur à huit touches de couleurs différentes.

Il se débattait, jetant ses bras dans tous les sens et oubliant soudain tout ce qu'il avait appris au dojo, et Mellow prenant cela comme des marque d'affection resserrait sa prise.

- Retrouvons nous après la publicité ! ... Les friteuse sed, les friteuses sed, oui les fri...

Danny lâcha sa proie puis retourna s'asseoir sur le lit en sirotant son pouce.

-Mais, ca va pas ! On va dormir ! Ou sinon...

Les yeux de Danny qui avaient soudain doublés de volume, s'emplissant de larmes brillantes, l'interrompirent, ses défenses lâchèrent. Il retourna s'asseoir en grommelant.

Après une pub dans laquelle une jeune femme parfaite en tout point, se shampooinait follement dans une salle de bain plus grande que la pièce, l'émission aux couleurs fluos reprit au grand désespoir d'Ed qui avait renoncé à s'endormir.

Au bout d'un certain temps d'images agressives et de chansons niaisardes, Danny sans cligner des paupières, pris la parole.

- J'ai soif.

-Dommage.

- Oui, mais j'ai soif. Répéta Danny d'un ton qui signifiait clairement qu'il ne faisait pas une remarque sur son état d'hydratation, mais une demande qui se devait d'être satisfaite.

-T'es pénible !

Ed soupira, et sorti de la chambre. Ses pieds nus s'enfonçait jusqu'à la cheville dans la moquette rouge alors qu'il se dirigeait vers le restaurant de l'hôtel. Il en avait marre du petit génie du ballon, qui n'avait rien de génial. Il était pire qu'un mioche, et en plus il faisait une fixation sur Marc. D'un côté c'était compréhensible... quoi ? Mais non ! C'est n'importe quoi. Il devait avouer que lui aussi admirait le capitaine mais pas au point de le suivre partout, quoique peut être, mais pourquoi diable pensait il à Marc Landers alors qui était à moitié endormi, nourrissant l'idée de dépecer vivant un certain Danny.

Il arriva dans le restaurant, les dorures était devenues effrayantes par le manque de lumiére. Un ronflement raisonnait dans l'immense salle vide. C'était le coatch qui cuvait sous une table. N'y prêtant pas attention, il vola un verre qui attendait le petit déjeuner du lendemain sans rien demander à personne, puis s'en alla le remplire d'eau dans les toilettes. Il s'en alla ruminant ses mauvaises pensées.

- J'aime pas l'eau... Je préfère le jus de papaye.

-TU M'EMERDES !

- Tu es cruel, j'ai la gorge si sèche, j'ai si soif.

- Et moi j'ai envie de dormir ! Si tu as soif tu vas te le chercher ton jus de machin ! Et éteins cette télé ou c'est moi qui le fait !

- HA NAN !

- J'en ai marre! S'écria Ed en posant la main sur la poignée de la porte. - Qu'est ce que tu fais - Je vais dormir chez Marc !

« Boom » Ce fut le bruit de la tête du goal heurtant de plein fouet la porte en bois solide et ornée de motifs tout en angles, sous la pression d'une masse correspondant à un footballeur de 16 ans environs jeté à plein puissance sur le dos.

- Je te l'interdit, le capitaine doit se reposer, tu devras me passait sur le corps si tu veut aller le déranger !

- Aaargle...

Ed trouva enfin le sommeil, de la façon la plus détestable qui soit, allongé sur le dos dans une moquette trop molle, Danny à califourchon sur sa poitrine et un affreux mal de crâne lui frappant le front.

2 heures plus tard soit 6 heure du matin :

Le téléphone sonna. Ed n'ouvrit pas ses yeux, mais il se réveilla. Danny décrocha, puis raccrocha.

- Debout ! Cria le benjamin.

Ed voulu répondre mais sa voix ne fut qu'un murmure bafouillé, incompréhensible. Il n'arrivait pas ouvrir les yeux, ni à bouger, mais il savait qu'il était étalé sur la moquette, ce petit taré ne l'avait même pas bougé ou recouvert d'un drap, il avait froid et son mal de crâne était atroce, pire que celui d'une femme peut enclin à honorer son conjoint ... passons.

- Groumphe... - Allez lève toi, sinon je pars sans toi.

« Par pitié qu'il se taise et qu'il me laisse dormir ! »

- Tu l'auras voulu je vais rejoindre les autres, tu vas te faire gronder par le coatch.

- M'en fous ! Ronronna Ed en l'enfonçant un peut plus dans la moquette.

La porte claqua.

Cinq minute plus tard :

La porte claqua, ce qui tira la belle endormie, sur la moquette, de son sommeil de plomb. Il n'ouvrit pas les paupières espérant qu'on le laisserait dormir, peine perdue, il sentait des mains rugueuses et fortes le saisir sous les aisselles et le soulever lentement. Avec la conviction d'un beignet à la framboise, Ed se mis sur ses pieds, mais l'équilibre lui manquait et il s'appuya sur l'inconnu muet qui l'avait réveillé.

- Est ce que tu vas bien?

- Humpfou. Répondit il en s'efforçant de porter la main à sa tête qui le faisait souffrir.

C'était Marc. Quelle chose aurait peut plus le tromblé que de trouver son goal keeper préféré étalé lamentablement sur le sol la tête couvert de sang coagulé. Il était complètement paniqué mais, c'était le tigre, il savait cacher ses émois.

- Qu'est ce que tu faisais parterre? Et ton front - Ca va. Arriva t il à prononcer alors que les fourmis qui colonisaient son crâne se mirent à danser la polka. - Bon allonge toi la, et reste calme. Dit il plus pour lui, car autant dire à une tomate de rester calme, sauf celle de « le retour des tomates tueuses » film que je conseille a tout les amateur de navet.

Le capitain de la Toho l'allongea sur le lit le moins chaotique, puis s'en alla. Mais la main fasque du goal le retint, du moins il essaya. Warner s'accrocha à t-shirt sans manches de Landers mais celui ci, n'ayant rien senti, continua sa route, faisant chuter le corps mou et endormi de Ed. Ce fut le bruit de la chute qui l'arrêta.

- Ne t'inquiètes pas je reviens.

Ed adoucit sa prise si tant est que cela puise être possible, Marc hésita.

- Et je ne laisserait pas Danny approcher.

Il s'en alla puis revint, ce qui est logique, avec un linge humide et un verre de quelque chose de couleur suspecte qui s'avéra être un jus de fruit hyper vitaminé.

Il épongea vite fait et , le dicton populaire avait raison, mal le visage d'albâtre du goal puis lui fit boire de la mixture.

Il grimaça, mais au moins il n'avait plus son mal de tête.

- Que c'est il passé? Demanda le tigre, inquiet.

- Danny est infernal, il ne dort pas !

- Ho ...

- J'ai passé la nuit, à subire ses jérémiades et ses commentaires sur tes actions miraculeuses.

-...?

- J'ai voulu partir, mais il m'a sauté sur le dos et je pense m'être pris les enluminures de la porte.

Celle ci fière d'être mouchetée de rouge, semblait confirmer d'un regard arrogant mais sans yeux.

- Tu penses pouvoir suivre l'entraînement de ce matin? Le coatch nous à promis quelque chose de plus simple.

- Oui, ça ira.

- Sur ? Ed hocha la tête. Tant mieux! Reste ici je t'apporte ton petit déjeuner !

A suivre ...

- 1 Euh oui j'exagère un peu ... mais si vous l'aviez pas remarquer ...

-2 Ha ! Le catéchisme que de bon souvenir !

-3 Pour ceux que cette phrase n'inspire pas : C'est les traces de frein d'un certain caddie ...

-4 J'avoue, ça fait très peur, je devrais interdire cette fic aux moins de 16 ;p