Au plus noir de la nuit
La lune se leva, ronde et blafarde comme toujours. Je la fixais, me
réchauffais à sa froide chaleur, ô astre divin qui jamais ne faiblit
mais vit un cycle infaillible et régulier. En ce jour où tu es pleine,
la nuit est pleine de ses ombres peintes à l'encre immatérielle, elles
vous suivent, terrifiant vos enfants, que ne donnerais-je pour vous
montrer comme la nuit est belle et réconfortante. Je me souviens encore
parfaitement de ce jour où il me fit ce présent, l'immortalité. Je me
souviens parfaitement des paroles que prononcèrent mes parents, de
celles rassurantes du vieux bonze et du sortilège bien impuissant de la
miko. J'étais jeune à l'époque, j'allais sur mes 17 ans, mon père étai
si fier de moi et ma mère paraissait enchantée de mes récentes
fiançailles. S'ils avaient su, je crois qu'ils seraient morts de
saisissement. La nuit est notre matrice créatrice, nous sommes ses
enfants et comme tout enfant nous grandissons, évoluons et bientôt nous
reverrons le mortel soleil, nous libérant du joug immuable.
L'appel
du sang est plus fort en ces nuits, je vis le jour une telle nuit. L'un
des miens vient de me rejoindre, m'entourant de ses bras, nichant son
visage dans mon cou. Ce parfum… Hum, Hatori mon créateur, amant et
protecteur. Je me retourne prolongeant cette étreinte, attendu près de
deux cents ans. Derrière lui, il y a deux fantassins, Kaho et Kerberos
et entre eux une jeune femme.
« Pourquoi ?
-Mon présent pour cette nouvelle lune et ton anniversaire.
-Hum… c'est vrai, fis-je pensive, déjà deux cent cinquante ans.
-Mon ange tu seras toujours jeune pour moi, me souffle-t-il avant de m'embrasser.»
Je reporte mon attention sur mon cadeau. C'est une jeune fille un peu plus grande que moi, et sans doute de quelques années mon aîné. Très fine, au teint porcelaine, les yeux améthyste et à en croire la taille de son chignon, de très long cheveux noir auxquelles le lune donne de joli reflet prune. Elle porte un joli kimono de cérémonie rouge, brodé d'oiseau et de fleur. Je m'approche silencieusement d'elle, elle se débat entre ses deux gardiens.
« Chut n'ai pas peur, lui murmurais-je à l'oreille.
-Pitié, gémit-elle d'une jolie voix cristalline.»
Un sourire s'étire sur mes fines lèvres, je me retourne vers mon créateur et maître, cherchant à fond de son regard la réponse à ma question silencieuse, et me retourne satisfaite par cette dernière. Je vois le visage de ma victime blanchir d'effroi sous son masque poudré, devant ma transformation. Deux jolies yeux félin électriques et deux crocs immaculés apparents sur mes lèvres pâles.
« Chut...»
Elle pleur tétanisé, Kaho et Kerberos l'on lâchée et se sont éloignés, elle ne bouge pas hypnotisée par mon regard.
« Je t'offre la vie éternelle, lui soufflais-je avant de planter mes canines dans son joli cou, aspirant son liquide de vie.»
Elle goûte les fruits rouges, il me faut être prudente si je ne veux pas le tuer. Je l'allonge délicatement dans l'herbe fraîche que la rosé fait briller. Son souffle est froid et rare, elle halète. J me relève et me tranche légèrement, à l'aide de ma dague, les veines du poignet que je lui présente. Sans vraiment le vouloir, elle finit par s'emparer de mon poignet et le colle à ses lèvres. Puis plus rien, à part son corps qui se convulse, le démon en prenant possession. Hatori s'approche de moi et lèche les quelques gouttes qui perlent encore de mon poignet, puis la prend dans ses bras, les premiers rayons du soleil lui serait mortels. Je reste seule au milieu du parc et regarde le soleil se lever lentement, puis m'efface au milieu des ombres, l'heure des vivants vient de se lever.
oOoOo
DRING !
« Ce sera tout pour aujourd'hui, annonça le professeur alors que les étudiants sortaient déjà de l'amphithéâtre.
-Xiao !
-Salut Mei, répondit le jeune homme en se retournant.
-Alors cousin ?
-Alors quoi ?
-Ta journée, Don Juan.
-Ah ça. Les cours sont toujours intéressants et j'ai déjà trois rendez-vous pour la semaine.
-Mais elle se termine dans deux jours.
-Justement, ouch ! Eh les excuses c'est pour les chiens, dit-il à la personne qui s'éloignait.
-Tu sais qui s'est ?
-Aucunes idées, et envie de le savoir, répliqua-t-il bougon.
-Sakura
Kinomoto, élève dans la même section et année que nous, arrivée il y a
deux jours, lui récita une voix masculine bien connue.
-Eriol tu es notre sauveur !
-Si Shaolan daignait suivre les cours au lieu de draguer, il le saurait !
-T'es jaloux Eriol ?
- Pas vraiment, juste blasé, répondit ce dernier.
-J'ai faim !
-Tu as toujours faim Mei.»
Ils partirent en direction de la cantine universitaire et armés de leur plateau respectif chargé de nourriture, ils se dirigèrent vers Leur coin. C'était un immense amandier fleuri en bordure du bois qui bordait l'ouest du campus universitaire. Il y avait deux sacs au pied de ce dernier, ils décidèrent de se rapprocher curieux de voir qui avait osé s'installer là. Les deux sacs semblaient abandonné, personne d'apparent aux alentour, ils s'installèrent donc.
« Vous le dîtes si on vous gêne, les interpella une voix venue de nul part.
-T'es où ? Demanda Shaolan en cherchant autour d'eux.
-Ici, répondit une autre voix.»
Deux silhouettes souples se laissèrent glisser des branches de l'amandier, juste devant eux, nullement ébranlées par leur saut. La première était celle d'une jeune femme brune au teint porcelaine, la seconde celle d'une jeune fille blond vénitien au teint couleur vieil ivoire. Toutes deux vêtues d'un pantalon taille-basse noir, d'un bustier lassé prune pour la première et vert forêt pour la seconde, par-dessus un sous pull noir transparent à manches évasée qui couvrait leurs mains. Leurs cheveux étaient relevés en une queue haute retenue par des rubans noirs.
« Vous êtes nouvelles ? Demanda Meilin, faisant sortir de transe ses cousins.
-T'es intuitive Sherlock ! S'amusa la brune.
-Meilin Li, ça vous dérange si on mange avec vous ?
-Pas vraiment temps que c'est gentiment demandé, répondit-elle.
-Je vous présente mes cousins, Shaolan Li et Eriol Hiiragizawa.
-Sakura Kinomoto, quant à moi c'est Tomoyo Daidoji, les présenta la brune.»
Un silence pesant s'installa, Tomoyo s'étira avant de s'asseoir face à Eriol. Elle sortit une couverture de son sac, qu'elle disposa au sol et sa compagne consentit à s'installer. Elle les fixait étrangement, et Shaolan la regardait fixement, légèrement absent. Elle cilla et il secoua la tête reprenant ses esprits.
« Vous êtes originaires d'où ? Leur demanda Meilin cureuse.
-Du Japon, aux alentour de Tokyo.
-Whaou, c'est génial. Quelles sont les dernières tendances là-bas ?
-Je ne sais pas vraiment, sans doute pas si différente d'ici.
-Vous êtes en quelles sections ? En détachant son regard des deux inconnues.
-Sa-Chan est en deuxième année de Biotechnologiques et je suis en troisième année d'Art.
-Nous sommes donc dans la même section, affirma Shaolan en regardant Sakura.»
La jeune fille se leva brusquement et s'enfonça sous le couvert des arbres du parc, sans un mot.
« J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?
-Ça
lui arrive souvent, ça fait dix ans que je la connais maintenant. Elle
étudie longuement les gens avant de leur adresser la parole et ne parle
jamais pour ne rien dire.
-Vous vous êtes rencontrées comment ? Demanda Meilin intriguée.
-Tu ne veux pas le savoir, souffla Tomoyo.»
Meilin cligna des yeux, lui souri et reprit comme si leurs deux dernières répliques n'avaient jamais été prononcées.
« Tu ne manges pas ?
-J'ai déjà mangé, répondit Tomoyo en souriant étrangement.
-Tu veux la moitié de ma mandarine ?
-Non, non, mangez sans vous préoccuper de moi.»
Elle porta son regard au-delà des trois chinois, sur un couple enlacé à quelques pas sous le couvert des arbres. Sakura et Hatori, les observaient une lueur prédatrice au fond de leur regard transperçant. Elle leur avait souvent vu ce regard en cent passé à les côtoyer. Cette année allait voir les trois cent cinquante ans de Sakura, la fin de règne d'Hatori et l'avènement de Sultana. Les humains tomberaient comme les feuilles en automne. Et d'après ce qu'elle avait vu Sakura venait de repérer son cadeau, comme elle l'avait repérée cent ans auparavant.
« Tomoyo ! Tomoyo !
-Hum…
-C'est bientôt l'heure de retourner en cours, lui dit Meilin qui rangeait ses affaires.
-J'arrive.
-Tu ne vas pas prévenir Kinomoto ?
-Ce n'est pas la peine, répondit-elle en lui faisant signe de se retourner.»
Il sursauta en constatant la présence de la sus nommée juste derrière lui. Sakura était arrivée comme toujours sans un bruit, ni un bruissement. Elle dépassa Shaolan, ramassa son sac et s'éloigna sans un mot. Tomoyo leur fit un sourire d'excuse et rejoint sa créatrice.
« Il te plaît ?
-Tu lis dans mes pensés, sorcière, souffla-t-elle.
-Hum, je t'ai beaucoup observée.
-Je me méfierai.
-Jamais maîtresse ou si peu.
-Ton honnêteté te perdra ma chérie.
-Vous m'aimez trop.
-Hum, à ce soir.»
Sakura déposa un baisé dans le cou de sa création et rejoint son siège au dernier rang dans la semi-obscurité. Elle vit son prochain présent entrer dans l'amphithéâtre, suivit de son cousin. Elle sentit le regard bleuté du cousin la scruter l'amphi, sans doute à sa recherche et s'arrêter enfin sur elle. Il donna un coup de coude à Shaolan et lui murmura quelque chose. Le brun acquiesça et Eriol se dirigea vers elle.
« Je peux m'asseoir avec toi ? Je ne suis pas très fan de ses groupies»
Sakura déplaça ses affaires, et le jeune homme s'installa.
« Ton amie nous a expliqué que tu ne parlais pas beaucoup…
-To-chan aurait dû se taire, le coupa-t-elle.»
Sa voix était celle d'une jeune fille, fluette, cristalline et haute, mais le ton qu'elle employait tranchait et faisait froid dans le dos.
« Pourquoi ? Tu as une amie près de toi en mesure d'expliquer tes réactions aux gens que tu surprends, c'est une bénédiction.
-Une bénédiction, souffla pour elle-même Sakura. Je ne crois plus aux bénédictions depuis longtemps.
-Pourquoi ?
-Vous
demandez toujours pourquoi et jamais comment, quand, qui. C'est
désespérant même au moment de passer à l'au-delà vous demandez pourquoi.
-Tu es étrange mais je réfléchirai là-dessus, lui promit Eriol.
-Hum… étrange ? Murmura-t-elle pour elle-même. Plus que tu ne peux l'imaginer»
oOoOo
Dans une semaine la lune sera à nouveau pleine et Hatori cèdera la
place à Sultana. Le règne de roumaine sera sanglant et cruel pour les
humains comme chacun de ses règnes. Et la maison d'Hatori sera
gouvernée par Kali, sa première compagne. Ils devraient sombrer dans
l'oubli en attendant que leur heure se lève à nouveau. Deux cent ans,
j'en aurai cinq cent cinquante à son retour, si je vis jusque là, et
sera à l'aube de ses deux mille ans, choisirait ou confirmerait Kali à
son poste. Deux bras s'enroulèrent autour de ma taille, provoquant chez
moi un délicieux frisson.
Je me retournais vers lui, Hatori me
regardait malicieux, ses doigts pianotant sur mon ventre. Il m'attira à
lui, me forçant à me recoucher sur son torse. L'une de ses mains vint
jouer dans mes cheveux, les coiffant à moitié.
« A quoi tu penses ?
-Tu le sais.
-Kali ne te touchera pas tu le sais, elle sait que je la tuerai pour ça.
-La lune sera bientôt là.
-Qu'en feras-tu ? Un jouet ou une friandise ?
-Un jouet je pense, j'aurais de la compagnie durant ton absence ainsi.
-Hum, songerais-tu à me remplacer ?
-Tu sais bien que non.
-Viens-là petite diablesse, grogna-t-il.»
Il colla sa bouche à la mienne, je sentais ses mains parcourir mon corps. Sa bouche descendit dans mon cou, puis jusqu'à ma poitrine, m'arrachant un soupire de satisfaction.
oOoOo
« Kinomoto !»
Elle se retourna vers Eriol, le jeune homme passait beaucoup de temps avec elle. Souvent en silence, des fois il parlait n'attendant jamais de réponse de sa part. Elle savait qu'il plaisait à Kaho et qu'il serait son présent lors du passage. Tomoyo avait longuement discuté avec le fantassin, lui donnant mille et un détails. Le jeune homme avait réfléchi à son énigmatique phrase et en avait compris le sens, en surface, bientôt il connaîtrait le sens profond.
« Sakura, appel-moi Sakura.
-Whaou, tu as réussit à briser la forteresse de la princesse ! S'exclama Shaolan en arrivant par derrière lui.»
Elle lui jeta un regard froid et reporta son attention sur Eriol.
« Tu as passé une bonne soirée ? Vi, c'est vrai ? Qu'est-ce que tu as fait ?
-La famille, répondit-elle amusée comme à chaque fois qu'il répondait à sa place.
-Tu
as vraiment de bonne relation avec ta famille. Remarque, je ne vois pas
trop la mienne, hormis mes cousins. Vous êtes nombreux ?
-Plus que tu ne peux l'imaginer, dit-elle en s'asseyant.
-Je vois.»
Shaolan passait plus de temps avec eux, il ne lui parlait jamais directement et évitait de la regarder.
« Vous êtes obligés de vous caler au fond à chaque fois ?
-Personne ne t'oblige à nous suivre, répliqua Sakura le faisant sursauter.»
Cela jeta un froid, Eriol fixait ses notes, Sakura Shaolan et ce dernier la regardait surpris et heureux. Heureux ? Bien sur qu'il l'était, il pensait que la jolie jeune fille le trouvait insignifiant et lui préférait son cousin. Il rencontra son regard, si envoûtant et électrisant. Aucun sourire, pourtant il aurait put jurer qu'elle lui souriait, il vit ses lèvres bouger, formant des mots silencieux. Il se sentit basculer au travers des deux émeraudes, il allait voir l'autre côté du miroir.
« Shaolan !»
Il sentit un coude s'enfoncer dans ses côtes, Eriol lui jetait des coups d'œil furtif. Sakura était absorbée par son cours, fondue dans l'obscurité.
« Xiao qu'est-ce que tu fabriques ?
-Hein ?
-Tu n'as pas bougé depuis le début du cours.
-Quoi ?
-Chut !
-C'est tout pour aujourd'hui ! Leur annonça le professeur. Merci de votre attention.»
Les étudiants commencèrent à quitter l'amphi. Eriol secoua la tête, désespéré par le comportement de son cousin, en rangeant ses affaires. Il regarda sa montre, abasourdi et se tourna vers la place où se trouvait sa camarade. Elle avait disparu.
« Tu te sens bien ?
-Je… J'ai
-Tu devrais rentrer, tu as l'air ailleurs. Je te passerais les cours.
-Je vais bien, je…
-Tu es sur que ça va bien ?
-T'as raison je vais rentrer.
-On se voit ce soir.
-Hum.»
Il sortit encore étourdi, croisa Meilin sans la voir vraiment. Et rentra dans quelqu'un qui le retint, l'empêchant de tomber. Shaolan releva la tête et rencontra le regard de jade de Sakura.
« Je vais te raccompagner, lui souffla la jeune fille.»
Après ses souvenirs étaient furent très confus, il se réveilla dans son lit, au son des coups répétés, frappé à sa porte. Shaolan se leva et ouvrit sur Eriol et Meilin inquiet.
« Tu vas mieux ?
-Je crois.
-J'ai croisé Sakura vers midi elle m'a dit que tu t'étais effondré sur elle dans les couloirs.
-Je ne m'en souviens pas.
-En tout cas elle a été absente tout l'après midi, je suis inquiet pour elle.»
TOC ! TOC! TOC !
« J'y vais, dit Eriol en s'éloignant. Tomoyo qu'est-ce qui t'arrives ? Lui demanda étonné Eriol.
-Tu n'aurais pas vu Sakura-chan, elle a disparu depuis midi. Hatori m'a appelée pour me dire qu'elle n'était pas rentrée.
-Non, je suis désolée. Je la pensais rentrer pour se reposer.
-Merci, j'y vais.
-Désolée de n'avoir pu t'aider.
-Kinomoto a disparu ?
-Hum
-Je ne vais pas m'en réjouir, mais elle me fait froid dans le dos, leur confia Meilin.
-Je
veux bien admettre qu'elle est étrange, mais elle n'est pas méchante.
Des fois j'ai l'impression de discuter avec un vieux sage. Ses
réflexions sont toujours très philosophiques et muent d'une profonde
méditation.
-Mouais, moins je la vois mieux je me porte.
-Tient, voilà les cours, on va y aller, soupira Eriol.
-Bonsoir.
-'Soir !»
Shaolan
s'assit dans son canapé, il sentit une feuille de papier sous ses
fesses. Il la regarda et la déplia un message écrit à l'encre de chine
en Latin qu'il traduisit approximativement par : « La vie est si
courte, les rêves sont palpables une fois le voile passé » une fois le
message lu, il sombra dans le sommeil.
Un flocon tomba sur sa joue,
suivit de ses frères, couvrant le paysage d'un manteau blanc glacé et
brillant. Une personne le dépassa, elle portait un kimono très élaboré
aux tons grisé d'une autre époque. Les cheveux remontés en un énorme
chignon couvert d'une coiffe en dentelle noir d'où s'échappaient de
nombreux fils perlé, masquant la couleur de ses cheveux. Elle marchait
sur le blanc manteau laissant d'infime trace, que la lune éclairait. La
jeune fille se retourna vers lui, son visage était poudré de fard
blanc, ses lèvres étaient peintes selon un motif particulier en rouge
et ses yeux soulignés de noir, mettant un relief leur couleur émeraude.
Elle parlait, il se retourna, ne vit personne et reporta son attention
sur elle. C'était Lui qu'elle regardait, à qui elle s'adressait. Il
tendit l'oreille, sa voix n'était qu'un murmure enfantin, aussi
chantant que le rossignol.
« Je suis le Rossignol chantant la nuit, le Malheur poursuivant ta vie, chantonnait-t-elle en souriant candidement.»
La vision se troubla et changea, il se trouvait dans les rues d'une ville européenne d'après l'architecture. En face de lui venait une jeune fille, blond roux, vêtue d'une robe noire, de l'époque napoléonienne, avec une cape bordeau bordée de fourrure noire et un chapeau bordeaux aussi. Elle le dépassa en chantonnant,
« Je suis le Rossignol chantant la nuit, le Malheur poursuivant ta vie. Je suis le murmure hantant tes nuits, le Destin enchaînant ta vie.»
La vision se troubla à nouveau pour laisser place à un intérieur décoré dans le style du 19ème siècle. Assise dans un fauteuil, un livre à la main près d'une grande cheminé, elle était là vêtue d'une de ses robes à corset noir, le col fermé par une broche en or sertit une pierre rouge sang. Près d'elle une enfant la regardait avec admiration et adoration. Elles se souriaient, la jeune fille la main caressant ses cheveux corbeau lui chantait une comptine.
« Je suis le Rossignol chantant la nuit, le Malheur poursuivant ta vie. Je suis le murmure hantant tes nuits, le Destin enchaînant ta vie. Je suis l'ombre veillant sur tes nuits, La Fatalité aimant ta vie.»
Une autre vision, un autre décor et toujours la même jeune fille, cette fois elle est accompagnée d'une autre jeune femme, familière. Elles étaient là assises au bord d'un lac dans une clairière fleurit, la première sur une balançoire la deuxième dans l'herbe, vêtue de tunique grecque de l'antiquité, vert forêt et aubergine, chantant d'une seule voix cet air entêtant et mystérieux.
« Je suis le Rossignol chantant la nuit, le Malheur poursuivant ta vie. Je suis le murmure hantant tes nuits, le Destin enchaînant ta vie. Je suis l'ombre veillant sur tes nuits, La Fatalité aimant ta vie. Je suis la Nuit, la Nuit volant ta vie !»
Il se réveilla en sursaut, la
nuit l'entourait de son manteau obscur et silencieux. Une couverture
sur les genoux, la feuille avait disparue. Il jeta un coup d'œil dans
son appartement, s'attendant presque à trouver la jeune fille aux yeux
verts de son cauchemar.
A l'extérieur une silhouette perchée dans un arbre se levait et quittait son poste d'observation pour en rejoindre une seconde.
« Tu l'observais encore ?
-Il m'intrigue presque autant que toi.
-Tu en feras l'un des notre lors du Passage ?
-Hatori me l'a promis.
-J'ai faim, la lune est trop proche de sa plénitude.
-Pas de carnage avant le Passage, lui rappela la plus petite des deux silhouettes.
-Promis, tu veux quelque chose ?
-Je me contenterai du substitut, ce soir encore. Bonne chasse !»
Elles se fondirent dans la nuit sans un bruissement audible.
oOoOo
Shaolan regarda le soleil se lever au travers de ses fenêtres. Il
n'avait pas fermé l'œil de la nuit, tournant un rond, en retournant
dans tous les sens son cauchemar. La jeune fille avait une ressemblance
troublante avec sa camarade, sans doute à cause de leurs yeux, mais pas
seulement. La comptine l'obsédait, il attrapa sa veste, ses clefs et
sortit. La bibliothèque, rayon des contes, Comptine à travers les âges
au-delà du voile, chapitre : Les créatures nocturnes.
"Dans
la croyance populaire, il existe plusieurs sortes de créature
noctambules, les protecteurs et les démons. La plus célèbre des
comptines s'y rapportant est certainement Promenons-nous dans les bois,
elle fait référence au Lycanthrope ou Loup-Garou.
… Les Veilleurs ou Vampires sont désigné comme des protecteurs jusqu'à
ce que leur protégé devienne leur proie. Ils vivent en clan et sont
plutôt déconcertant d'après les écrits s'y rapportant.
… L'une des comptines s'y rapportant est :
Je suis la nuit, Veillant sur ta vie.
Je suis le Rossignol chantant la nuit,
Le Malheur poursuivant ta vie.
Je suis le murmure hantant tes nuits,
Le Destin enchaînant ta vie.
Je suis l'ombre protégeant sur tes nuits,
La Fatalité aimant ta vie.
Je suis la Nuit, la Nuit volant ta vie.
Je suis ton Veilleur à vie "
Il lâcha le livre, en retenant un cri. Devant lui il y avait la jeune fille aux yeux verts, d'une pâleur fantomatique aux tenues changeantes. Un pâle sourire s'étirant sur ses lèvres, les yeux fixés sur un point au-delà de lui. Elle pointa quelque chose dans son dos, de l'un de ses longs doigts blancs. Il se retourna et aperçu Sakura qui avançait silencieusement vers lui, impénétrable.
« Kinomoto, tu m'as fait peur.»
Comme toujours elle ne répondit pas et s'installa à ses côtés récupérant le livre.
« Tu t'intéresses aux comptines folkloriques, Li ?
-Qu'est-ce que tu es ? Mei à raison tu fais froid dans le dos !
-Je ne suis pas un veilleur si c'est ce que tu sous-entends, répondit-elle en refermant le livre.
-Pourtant tu en as les capacités.
-Toi aussi !
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Que les arts martiaux t'ont donné la capacité de te déplacer sans bruit.
-Tu n'as pas une aura de combattant.
-Une fois masquée elle est beaucoup utile, je peux te l'apprendre si tu le souhaites.
-Que dira Eriol ?
-Ton cousin ? Rien, pourquoi airait-il à y redire ?
-Je croyais que…»
Elle laissa perler un rire enfantin qui se répercuta dans la bibliothèque, heureusement vide à cette heure matinale.
«
C'était donc ça ! Eriol est très reposant, un peu comme To-chan. Les
veilleurs sont très anciens, ma mère me disait que c'était des anges.
Tu penses vraiment que ce sont des créatures sanguinaires ?
-Je n'en reviens pas, soupira Shaolan. Il faut que ce soit avec toi que je discute d'un truc aussi étrange.
-Pourquoi ? Tu préfères que je me taise ?
-Je ne sais.
-Tu es alors plus étrange que moi, dit-elle en se levant pour partir.
-Où vas-tu ?
-On a cours et tu ne veux pas de ma compagnie.
-Attends-moi, s'il te plaît.
-Si c'est ce que tu souhaites.
-C'est
étrange, je n'ai jamais eut peur du monstre du placard, parce que je
savais qu'il n'existait pas, lui confia Shaolan. Et maintenant…
-J'y ai longtemps cru.
-Et maintenant ?
-Maintenant je sais, c'est différent.
-Je veux savoir !
-Alors tu sauras.
-Sa-chan !
-To-chan, tu vas bien ?
-Toujours, lorsque j'ai l'estompa plein. Bonjour Li.
-Salut, tu sais toi aussi ? Demanda-t-il.
-Savoir quoi ?
-Mister Li pense que les créatures fantastiques existent.
-Quoi les Lycans, Veilleur Centaure… Li tu dors mal ?
-Non, non écoutez c'est bête, oubliez ça, dit-il en s'éloignant.
-Il sait ?
-Il se doute que je ne suis pas comme lui.
-Il veut savoir ?
-Et il saura, dans deux jours, il saura !
-Allons aider les nôtres !
-Je vais rester un peu.
-Hatori veut te voir au plus vite.
-Je viendrai à vous cet après-midi.
-Ne lui préfère pas l'humain.
-Jamais !»
Elle s'éloigna et disparu de son champ de vision. Tomoyo soupira et repartit en direction du manoir d'Hatori.
oOoOo
Une course poursuite dans la nuit, Kaho s'arrêta à la hauteur de Sakura. Aux pieds de cette dernière il y a avait le corps inanimé d'un Lycan. Kaho jeta un coup d'œil à sa supérieure elle semblait perdue dans ses pensés, cligna des yeux et porta son attention sur sa compagne.
« Ils ont eut Nathanaëlle.
-Et Kraven.
-Je veux la tête de ce salopard, il trônera au milieu de mes présents.
-Sakura,
on reprendra la chasse demain, lui suggéra Kaho. Le soleil se lève dans
une heure, il va se terrer jusqu'à son plein et puis rejoindra les
siens.
-Poste un guetteur, je le veux lui et sa meute, répliqua la jeune fille.
-Si tu veux, Selene !»
Une jeune femme vêtue de la traditionnelle tenue des fantassins sortit de l'obscurité et approcha. Un sous-pull noir avec un bustier noir en cuir, des protèges avant-bras en cuir noir, un pantalon moulant bordeau et des bottes noires en cuir, à sa ceinture, dont la boucle portait le blason de sa maison, pendait ses armes.
« Selene trouve-le lorsque le soleil aura atteint son Zénith et suis le jusqu'à sa tanière.
-Bien chef, dit-elle en disparaissant.
-Satisfaite ?
-Je te dirai ça ce soir.
-Rentre Hatori t'attend.»
Kaho
regarda le silhouette fluette de sa supérieure disparaître dans
l'obscurité. Le Lycan n'était pas seulement mort, elle y avait mit une
sauvagerie ne présageant rien de bon pour le nid, elle pensera à
prévenir Kerberos de se joindre à eux.
Sakura entra dans le salon
personnel d'Hatori, elle s'était changée, son uniforme en cuir étant
couvert du sang de l'ignoble bête qu'elle avait longuement torturé
avant de tuer. Sa robe longue noire, l'amincissait encore plus et
faisait ressortir le rouge des ses lèvres ainsi que le blanc de sa peau.
« Sakura, je désaperais de te voir déserter ma couche si longtemps.
-Je suis désolée seigneur mais j'ai été occupé comme chacun par la préparation du Passage.
-Serais-tu si pressée de te débarrasser de moi ?
- Vous savez bien que non, je me languie d'avance de votre retour. C'est une obsession !
-Ma servante la plus fidèle, je ferais de toi ma reine à mon retour.
-Hatori, Kali est bien plus à l'aise avec l'intendance, protesta Sakura.
-Kali est devenu une bureaucrate incompétente depuis longtemps, si seulement je ne l'avais pas choisie.
-Si c'est votre souhait.
-C'est aussi le tien, non ?»
Sakura sourit pour seule réponse, et laissa échapper son rire enfantin, il la bâillonna de ses lèvres, l'embrassant. Il fit glisser sa robe le long de son corps et descendit en direction de sa poitrine, tout en l'entraînant vers son lit.
oOoOo
Sakura se pencha vers la petite fille aux cheveux corbeau, avec amour.
« Raven, ma chérie, laisse maman avec papa, lui dit-elle gentiment.
-Mais m'man.
-Raven
-D'accord, dit l'enfant avec un soupire.
-Elizabeth, Raven est maintenant prête à aller se coucher.
-Bien Madame, dit la soubrette avec une petite révérence.
-Elle est adorable, lui souffla Clow à l'oreille.
-Oui, merci de m'avoir permit de la créer, maître Read.
-Ma jolie fleur, tu sais que ni moi ni Hatori n'arrivons à te résister, je crois même que Sultana a du mal.
-Vous me flattez, maître, s'amusa Sakura.
-Disons que c'est mon dernier cadeau avant le retour d'Hatori.
-Il ne va pas m'en vouloir, de l'avoir créée avec votre aide ?
-Le jour où Hatori t'en voudra, n'est pas encore arrivé, jolie fleur.
-Madame ! Monsieur ! Les appela catastrophée la soubrette.
-Que se passe-t-il ma fille ? Lui demanda Sakura.
-Votre fille, madame…
-Eh bien parlez, ma fille.
-Elle est sortit par la fenêtre pendant que j'avais le dos tourné.
-Oh mon dieu.
-Le soleil est bientôt là, Sakura, la prévint Clow.
-Mais c'est ma fille
-Elizabeth envoyer tous les serviteurs disponibles à sa recherche, ordonna Clow.
-Bien Maître.»
La soubrette disparue rapidement et bientôt la maison raisonna des appels pour retrouver la petite fille. Puis le jour se leva, Clow fit enfermer Sakura pour l'empêcher de sortir à la lumière du jour à la recherche de sa fille. Lui-même tournait comme un lion en cage, Raven était entrée dans leur vie il y avait cinquante ans, et Sakura y était attaché, si l'enfant n'était pas retrouvée, il faudrait surveiller la jeune fille, elle était capable de tout. Puis la nuit retomba et les recherches reprirent, les fantassins furent mobilisés en plus des serviteurs. Ce fut Yué accompagné de Sakura qui retrouva l'enfant, le soleil l'avait surprise et lui avait volé sa vie si fragile. Sakura s'effondra en hurlant et fallu pas moins de cinq fantassins pour la maîtriser et ramener au manoir. Elle se laissa dépérir jusqu'au passage, Clow eut une longue discutions dès son retour avec Hatori et tous deux se rendirent dans la pièce sans fenêtre où elle se cachait. Les années l'avaient amaigri, elle semblait presque transparente sur son lit. Hatori s'en était approchée et lui avait murmuré quelque chose. Elle avait éclaté en sanglot, nichant son visage émacié dans son cou.
« Chut, c'est fini ma toute belle, lui souffla Hatori.»
Elle était apparue le soir même au bras de son créateur flottant dans sa robe bleu glacier.
Sakura
se réveilla dans les bras de Hatori, elle regarda autour d'elle et se
leva pour se passer de l'eau sur le visage. Cent ans sans y penser une
seule minute et voilà que sa conscience lui renvoyait tous d'un coup.
Elle se regarda dans le miroir, sa peau avait reprit sa couleur
d'origine, son visage était à nouveau parfait. Hatori la serra dans ses
bras, lui souffla dans son cou, la soulevant et repartit dans sa
chambre.
oOoOo
Shaolan fut surprit de l'absence de Sakura, tout comme son cousin, et encore plus lorsque Meilin leur annonça que Tomoyo l'était également.
« C'est bizarre, elles ne loupent jamais les cours !
-Ma fois, elles ont peut-être un problème familial, supposa Meilin.
-Elles sont parentes ? S'étonna Eriol.
-Yep, demi-sœur ! Ta Sakura ne te l'a pas dis ?
-Mei ! Ce n'est pas ma Sakura ! Lui reprocha son cousin. Et non, en même temps je ne lui ai jamais demandé.
-Vous croyez aux veilleurs ? Les interrompit Shaolan.
-Les Veilleurs ?
-Bien sur que j'y crois, ils existent, affirma Eriol.
-Comment tu le sais ?
-J'ai vu la mienne.
-Tu as vu ton veilleur ?
-Bien sur, elle s'assoit toujours ma fenêtre la nuit.
-Mais de quoi diable parlez-vous ? C'est quoi cette histoire de veilleur.
-Ce sont des créatures qui veillent sur nos nuits, répondit Eriol. Pourquoi tu nous demandes ça ?
-Je n'en suis pas certain. Tu en as déjà discuté avec Sakura ?
-Jamais pourquoi ?
-Elle est plutôt calée sur le sujet.
-Ben tu vois qu'elle ne te déteste pas ! Qu'est ce qu'elle en pense ?
-D'après elle ce sont des anges.
-Ils y ressemblent. Tu te pose trop de question mon vieux !
-T'as raison.»
Ils se dirigèrent vers leur arbre et s'installèrent en continuant de discuter.
« Qu'est-ce que Sakura fait avec cette femme ? Demanda Eriol en apercevant Sakura accompagnée de Kaho.
-Jamais vu ! Pourquoi tu la connais ?
-C'est elle que je vois à ma fenêtre la nuit !
-Tu as dû rêver, supposas Mei.
- Non, non je suis certain que c'était elle.
-Ecoutes, elle lui ressemble peut-être beaucoup.
-Mais c'est elle !
-Arrête Eriol avec ta parano !
-Salut !
-Tomoyo ! Sursautèrent les trois chinois en se tournant vers la jeune fille.
-Je vous ai fait peur, peut-être ?
-Ne refais jamais ça !
-Ça ne risque pas.
-Pourquoi ?
-Vous avez sans doute aperçu Sa-chan avec Kaho, ma belle-mère. Nous déménageons encore !
-Quoi ? Mais vous venez d'arriver !
-C'est sa mère !
-Je sais et oui c'est sa mère.
-Elle a l'air jeune.
-Vous donnez quel âge à Sa-chan ? Demanda amusée Tomoyo.
-Le même que nous, vingt ans, pourquoi ? répondit Eriol.
-Elle en a seize !
-Hein ?
-Sa-chan est en quelque sorte une surdouée, c'est moi qui en ai vingt !
-Pardon ? S'étouffa Meilin.
-Je ne veux même pas savoir quel âge vous me donniez ! Tous ça pour dire que Kaho n'a que trente et un ans.
-Attend
ton père s'est marier avec une gamine ! Elle devait avoir 14 ans à
l'époque ! S'exclama outrée Mei après un rapide calcule.
-Elle en avait quinze et mon père vingt. Ma mère est morte en couche elle avait vingt ans à l'époque.
-C'est compliqué !
-Histoire de famille, Sa-chan, Kaho-san.
-To-chan, répondit la jeune femme.»
Elle était vêtue d'un pantalon en cuir noir, une chemise en soie bordeaux, une veste en cuir à la main.
« Je vous présente Shaolan Li, Meilin Li et Eriol Hiiragizawa.
-Enchantée, dit-elle avec un joli sourire. To-chan et Sa-chan seraient sans doute ravies de vous voir avant de partir.
-Mère !
-Kaho !
-Voilà notre adresse, passez vers vingt heures ce soir, nous partons tôt demain matin.
-Nous n'y manquerons pas, madame, répondit poliment Eriol.
-Bien, les filles, Kero viendra vous chercher à quatre heures, ne soyez pas en retard.
-Oui mère.»
La jeune femme s'éloigna tranquillement laissant les jeunes entre eux.
« Vous partez où ? Demanda après un moment Meilin.
-On rentre au Japon.
-Ça s'est décidé rapidement !
-Comme toujours.
-J'aimais bien, commença Sakura, la vie ici.
-La princesse de glace avait donc un cœur, s'amusa Shaolan.
-The Ice Princess, murmura Sakura tristement.
-Ça va Sa-chan ?
-Just a bad memory. Je vais aller faire un tour, dit-elle en se levant.
-Sa-chan !»
La jeune fille disparue entre les arbres sans répondre à Tomoyo, tant de souvenir lui revenait, Raven, sa fille, son petit rayon de lumière, tous savaient personne n'en parlait. The Ice Princess était morte sous la lumière traîtresse du soleil. Une larme perla et roula sur sa joue. Décidément la Lune l'influençait. Elle sauta sur une branche basse et grimpa dans un arbre.
« Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi elle a réagit comme ça.
-Je vais essayer de la trouver pour m'excuser.
-Ce n'est pas la peine.
-Je pense que si, on se voit n cours, à ce soir Tomoyo.»
Il parcourut une petite distance et se concentra comme son maître lui avait apprit. Le murmure du vent jouant dans les feuilles et branches des arbres. Le chant des quelques oiseaux présents et une voix enfantine se mêlant à leur chant. Il leva la tête et aperçu les jambes de Sakura se balançant dans le vide. Il grimpa dans l'arbre et arriva face à la jeune fille. Une traîné sanguine sur sa joue, qu'elle essuya rapidement.
« Q'est-ce que tu fais là ?
-Je voulais m'excuser, répondit le jeune homme.
-C'est pas la peine, c'est de ta faute, tu ne pouvais pas savoir.
-On est vraiment parti sur de mauvaise base, dit-il en s'installant à ses côtés. Parfois j'envi Eriol.
-Si on se rencontrait aujourd'hui, tu ferais les choses différemment ?
-En sachant ce que je sais, oui.
-Alors je sais qu'on se reverra et que ce sera différent.
-Sans doute. Tu veux aller en cours ou rester là ?
-Je vais rester là si tu veux bien.
-Tu veux de la compagnie ?
-Elle sera la bienvenue.
-Je vais chercher nos sacs.
-Je t'accompagne.»
Il commença à descendre précautionneusement et vit la jeune fille se laisser glisser de branche en branche avec une aisance puis arriver à la branche basse sauter à terre. Il ne fit aucun commentaire et ils se dirigèrent vers l'endroit où ils avaient laissé Meilin, Tomoyo et Eriol. Ils trouvèrent leurs sacs près de l'arbre avec une feuille manuscrite. "On est partit en cours. Amusez-vous bien."
« Je reconnais bien Mei là !
-Hum.. Tu crois qu'il y a un sous-entendu ?
-Tu ne veux pas le savoir !
-C'est pas complètement faux.
-Tu veux faire quoi ?
-Y a un parc qui te plait en particulier ?
-Voui.
-C'est là qu'on va alors !
-Ok»
oOoOo
« Alors ton après midi ?
-Intéressante.
-Hatori veut te voir.
-Tu sais pourquoi ?
-Nope, mais après je veux te vois pour te préparer.
-Qu'est-ce que tu m'as prévu ?
-Tu verras bien.
-Hum... C'est bien ce qui me fait peur.
-Eh !»
Sakura partit en direction des appartements de son Leader. Hatori était au milieu d'un attroupement de serviteur et subalterne. Kaho lui adressa un signe de la tête et Kerberos vint la serrer dans ses bras, au loin assise sur le lit elle aperçut Kali.
« Vous m'avez fait demander ? S'éleva sa voix au-dessus du tumulte.
-Ma jolie fleur ! Laissez-nous !»
La plus part des occupants de la pièce sortirent, il ne restait plus que Kali, Kaho, Kerberos, Yué et Junon. Junon était assise dans un fauteuil, droite comme un I, dans sa robe corseter pourpre. Yué était adossé à la bibliothèque dans son habituel costume trois pièce or et bleu une étole mauve par-dessus. Kali portait un sari noir à broderie bordeaux.
« Nos trois chefs fantassins, les trois seconds et le
leader. Kali je compte sur toi pour surveiller notre maison, Yué,
Sakura vous accompagnera si vous le souhaité et Kerberos tu reprends ta
place de supérieur général de nos fantassins. Ma jolie Sakura tu serras
à ma droite lors du Passage.
-C'est la place de Kali !
-C'est la tienne.
-Maître c'est trop d'honneur, mais je préfère rester à ma place.
-Sakura,
-Je sais que je ne devrais pas vous contre dire mais je ne prendrais pas la place de Kali !
-Kali !
-Oui maître.
-Fait le nécessaire pour que Sakura soit placée à ma droite.
-Bien maître, et elle sortit.
-Sakura qu'est-ce que ça signifie ?
-Hatori
as-tu idée de ce que je vais subir ! Kali ne me le pardonnera jamais,
je t'aime mais pas au risque de subir les foudres de l'une des plus
puissante d'entre nous.
-Elle ne te touchera pas ! Tonna Hatori la
faisant sursauter. Tu es la petit protégée des Trois, Sultana t'adore,
Clow t'idolâtre, Junon t'aime, Yué te respecte et tu as l'amitié de
Kaho et Kerberos. Tomoyo mourait volontiers pour toi et cet humain sous
doute aussi.
-Je…
-Ma petite fleur, comme cadeau d'adieu.
-Je vais le regretter.
-Viens-là mon ange.»
Elle s'approcha et se réfugia dans ses bras.
« Je suis désolée, je ne voulais pas m'emporter, chuchota Hatori.
-Je sais, je serai forte, je te le promets.
-Je sais.
-Hatori, déclara Yué. Ma maison de Sultana et celle de Clow resteront ensemble pour la durée de son règne.
-Fort bien. Kaho tu vas raccompagner Sakura. On se revoit pour le Passage.
-Bien maître.
-A plus tard jolie fleur.»
Elles sortirent en silence sous le regard bienveillant des personnes présentes.
« Le lycan est prêt pour ce soir ?
-Oui, Selênê l'a trouvé rapidement et nous avons exterminé le nid.
-Très bien.
-Tu es la prochaine reine d'Hatori, tu sais ça ?
-Des fois je préfèrerai n'être qu'un simple fantassin.
-Tu as deux cent ans pour t'y faire.
-Sans doute.
-Tomoyo t'attends et je dois y aller. N'oublis pas l'arrivé de vos amis à vingt heurs.
-Tu as trouvé comment résoudre le problème ''Meilin'' ?
-Markus accepte de s'en charger.
-Amen »
oOoOo
La sonnette de l'entrer retentit, je me sentais fébrile. C'était eux, j'en étais certaine. Tomoyo avait passé deux heures à me préparer et le résultat était plutôt bon. Enfin si on aime le teint cadavérique, les couleur froide et le maquillage traditionnelle de mon village. Je descendis l'escalier principal, Kaho était déjà en train de les accueillir. Elle portait l'uniforme des fantassins, une combinaison noire des bottes en cuir et une cape noir. Ses cheveux ramené en une fleur bonde. Eriol la regardait avec insistance et Tomoyo regardait amusée le jeune homme, s'il savait ! Dans le hall tous se pressaient, les nôtres flottaient dans leurs toilettes, Markus venait de les rejoindre, il portait le même uniforme que "ma mère." Il éloigna la cousine de Shaolan, qui avait croisé son regard, le temps nécessaire pour être hypnotisée. Shaolan resta seul avec Tomoyo, elle n'avait pas mit sa cape de cérémonie et portait seulement l'ensemble glacier qui se mettait en dessous, une jupe longue et une sorte de poncho court. Il portait un jean sombre avec une chemise vert foret, ses cheveux chocolat en bataille comme toujours. Je sentis une main se glisser autour de ma taille, Hatori m'entraîna dans les escaliers vers Tomoyo et Shaolan.
« Shaolan je te présente notre père, lui dit Tomoyo à l'arrivé du couple. Père, voici Li Shaolan.
-Hatori Kinomoto enchanté jeune homme.
-Moi de même Monsieur.
-Je vais rejoindre votre mère mes chéries.»
Il nous embrassa chacune sur le front et s'éloigna en direction de Kaho qui discutait avec animation, Eriol à ses côtés.
« Je vais vous laisser, me dit Tomoyo avec un sourire entendu.»
Elle fila vers l'antichambre où elle retrouva tous les Premiers qui devaient finir les préparatifs.
« Tu ressembles plus à ta mère.
-Il parait.
-Tu es magnifique, me complimenta-t-il.»
Je lui souris et tourna sur moi-même, je portais une robe made in To-chan à manche longue et aux épaules dégagées arc-en-ciel, un diadème dans mes longs cheveux.
« Je ne pensais pas que c'était une soirée habillée, me souffla-t-il.
-Tu es très bien comme ça, viens.
-Où veux-tu aller ?
-Dans un coin tranquille, je n'aime pas les mondanités.
-Si tu veux.»
Je l'entraînais à l'étage dans un boudoir, nous croisâmes trois Premiers de la maison de Sultana escortant Junon. Elle portait une robe rouge près du corps avec un décolleté allant jusqu'au nombrils retenue au niveau de sa poitrine pas une chaîne en or.
«Qui est-ce ?
-Une amie de mère.
-Elle est toujours accompagnée de ces ombres ?
-Nope.
-Vous reviendrez ? Me demanda-t-il en se rapprochant.
-Je ne sais pas.
-J'aimerai bien, dit-il en m'embrassant, la tête fourrée dans mon cou.
-Moi-aussi, dis-je en me retournant pour lui faire face.
-Tu es une sorcière, Sa-chan.
-Je t'ai ensorcelé ?
-Comme si tu ne l'avais pas comprit cette après midi !
-C'était donc ça, m'amusais-je avant de le laissé capturer mes lèvres.»
Il pressait ses lèvres sur les miennes si froide, ses mains s'aventurant bien au sud de ma taille.
« Tu te souviens que tu voulais savoir ?
-Hum.»
Je l'attirais sur un canapé et m'installais contre lui, ses doigts jouaient sur moi.
« Tu es vraiment certain de vouloir savoir ?
-Je veux seulement c'est être avec toi.
-Soit.»
Je me décollais de lui et lui fit face, il eut un mouvement de recule en voyant mon visage déformé par le démon. Se leva brusquement et rencontra le torse de Yué.
« Qu'est-ce que…
-Chut !»
Je me collais à lui, une lueur de terreur passa dans son regard ambré.
« Tu es à moi pour l'éternité.»
Son sang chaud coulai dans ma gorge, je vis Yué sortir discrètement. Je l'allongeais sur le divan. Puis au seuil de sa vie, lui offrit mon propre sang. Hatori entra pendant que son corps se convulsait.
« C'est bientôt l'heure, ma fleur.
-Il sera à moi !
-Comme tous tes enfants !
-Il est des nôtres.»
Le corps était maintenant inerte sur le divan. Hatori se pencha et tata son cou.
« Il est à nous !»
C'est à ce moment là qu'il ouvrit les yeux, légèrement hagard. Tomoyo entra suivit de Kaho et Markus qui soutenait chacune leurs créations. Hatori serrait de près sa futur reine.
« Alors c'était vrai !
-Shao !
-Eriol, Mei !
-Comme c'est touchant, déclara froidement Kaho, les armoiries des trois clans peintes sur le visage.
-Bienvenue
dans notre monde, dit laconiquement Amélia dans sa tenue de suivante
or, nuit et Mauve, une étoile entre les deux yeux.
-Le Passage est pour bientôt, décréta Hatori. Yûko !»
Un fantassin entra dans la pièce en uniforme de cérémonie.
« Veille à ce qu'ils ne quittent sous aucun prétexte cette pièce.
-Oui maître.
-Kaho, Markus, Tomoyo partez devant, Kali va s'impatienter.
-Bien maître.
-Ma princesse, je crois que l'heure est venue.
-Hatori, répondis-je avec une révérence.»
Nous nous dirigeâmes vers la sortie. Je sentis quelque chose me traverser le dos et vis le visage horrifié d'Hatori.
oOoOo
Sans qu'aucun d'entre nous ne le remarque Shaolan c'était levé, armé d'un pieu en bois et l'avait enfoncé dans le dos au niveau du cœur de Sakura.
« Je suis désolée, murmura-t-il. C'était mon devoir.»
Il
sortit une fiole, au moment où Kaho entraînait Hatori au loin, la même
que celle qu'avait entre leur main Eriol et Meilin. Tomoyo voulut se
jeter sur lui de rage mais ne rencontra que le néant. Ils avaient bu la
fiole et l'eau bénite avait détruit leur corps. Un grand fracas en
provenance de l'entrée retentit et des chasseurs de vampires apparentés
au clan des Li entrèrent et se répandirent dans le manoir tuant tous ce
qu'ils croisaient. Tomoyo Amélia et Yûko restèrent pour couvrirent la
fuite d'Hatori. Tomoyo ma petite étoile, ma mort l'avait condamnée, son
sang était en train de tourner.
De cette cérémonie du passage naquit
une ère de terreur, Sultana instaura la peur et les nôtres nous
vengèrent, je n'avait été que la première d'un grand nombre de perte,
Junon avait également périt pour la protéger de même qu'Hatori, l'un
des Trois était mort ! La maison du soleil levant s'était dissoute à
tous jamais. Beaucoup trop était mort parmi les figures emblématiques,
et maintenant les hommes tremblaient, je pouvais les voir.
« Ma mère disait que ce sont des anges ! Et elle avait raison…»
Je libre maintenant, et ensemble nous sommes au-delà de vos querelles. Qu'elle me venge si ça apaise sa peine ! Je revis enfin à ses côtés.
Voilà, alors ben Happy Halloween
