HARRY POTTER ET LE SOUFFLE DU TEMPS


Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter sont l'œuvre exclusive de J.K.Rowling.


Chapitre 7 : L'ombre de la prophétie

« Bonjour à tous ! Vous êtes ici pour apprendre l'histoire… »

Elle toussa légèrement :

« …moldue. Certains me diront qu'ils n'ont pas eu le choix, je répondrai que je vous donne le choix : que ceux qui ne souhaitent pas suivre ce cours se lèvent et quittent cette salle immédiatement. »

Et alors que nombre d'élèves amorçaient une tentative pour se lever, elle poursuivit son discours :

« Seulement ils ne me rendront pas responsable si je fais preuve de peu d'enthousiasme à leurs égards au moment où viendront les délibérations de fin d'année concernant leur passage en classe supérieur ! »

Ainsi commença le professeur Sarah, sous l'œil trop surpris pour être rancunier de ses élèves.

« Je ne supporterai aucun manque de respect dans cette classe. J'exige non seulement que vous suiviez assidûment ce cours et que vous travailliez, mais qu'en plus vous l'aimiez ! Ouis vous m'avez bien entendu, d'une manière ou d'une autre, vous ne pourrez plus vous passer de l'histoire… »

Elle se racla la gorge :

« …moldue après votre passage dans cette classe ! ».

Les élèves, Serpentard et Griffondores ayant une fois de plus un cour en commun, ouvrirent davantage leurs yeux de surprise, si cela était possible. Une bonne partie commençait à se dire que leur professeur était folle, l'autre, moins une, hésitait encore à réagir. Moins une car Hermione était en admiration totale, et ne cessait de gratter sur son parchemin tout en jetant des regards émerveillés au professeur. Quant à Harry, il décortiquait Sarah du regard, espérant ainsi la rendre mal à l'aise.

« Néanmoins si je suis impitoyable envers les paresseux sachez que je sais récompenser le travail méritant » dit-elle en regardant Harry qui reçut aussitôt des endoloris virtuels du regard jaloux d'Hermione.

« L'histoire moldue, comme son nom l'indique est moldue, autrement dit il sera très peu fait mention des sorciers et de la magie dans cette classe. » Dit-elle en balayant l'air de sa main.

« C'est d'ailleurs pour cette raison que je m'habille exclusivement de vêtements moldus ».

Effectivement elle portait un tailleur de daim, marron, la jupe était longue et ne découvrait que les chevilles, un chemisier noir sous une veste cintrée mais sobre, et cette fois elle avait troqué ses baskets pour une paire de chaussures noires à talons.

« Aussi je vous serais reconnaissante de ranger vos baguette et autres accessoires magiques et de ne garder à vos tables que le strict minimum : un parchemin, une plume et votre attention. »

Alors que des chuchotements commencèrent, quelqu'un cracha le nom de « Ombrage » qui se répercuta dans la salle. Tous l'avait entendu, et le professeur également. Personne ne savait qui avait bien pu établir une telle comparaison, mais tous attendaient la réaction du professeur Sarah, celle-ci ne se fit pas attendre. Un éclat de rire comme il ne s'en est jamais produit dans une salle de classe ! Un rire comme jamais encore les élèves n'avaient cru possible qu'il émanerait de l'un de leurs professeurs ! Soudain, le visage froid et distant de Sarah se fit chaleureux et accessible, presque gentil… Tous étaient surpris par son hilarité. Elle essuya ses yeux, et une fois calmée :

« Ne soyez pas ridicule je vous prie ! C'est insultant… » commença Sarah dont le regard était de nouveau grave même si elle esquissait un sourire.

« Je n'ai aucune justification à donner pour les méthodes d'enseignement que je choisis d'utiliser. Je me dois d'ailleurs de punir sévèrement l'impudent qui a osé mettre en question mes compétences… »

Son regard se posa immédiatement sur Harry.

« Monsieur Potter je vous attendrai ce soir à 20h dans mon bureau. Ne soyez pas en retard pour votre retenue surtout ! »

A l'instant, dans le cas où Harry ne savait pas déjà ce qu'était l'injustice, maintenant c'était chose faite. Il ne réagit même pas, que pouvait-il bien dire ? La seule chose qui lui venait à l'esprit était que, pour une raison inconnue, une version féminine de Rogue allait lui mener la vie dure, mais pourquoi ?

« Mais professeur ! Harry n'a rien fait, pourquoi vous… » S'insurgea Ron en prenant la défense de son ami.

Hermione tenta de le calmer, mais Ron s'était déjà levé, prêt à protéger Harry. Harry en ressentit un sentiment de joie et de fierté extrêmes, mais celui-ci fut de courte durée :

« Monsieur Weasley ? Je ne crois pas avoir demandé votre avis sur cette question qui est définitivement tranchée en ce qui me concerne. » Répondit Sarah, le visage impassible.

Elle se tourna vers le tableau, pour elle l'incident était clos mais elle tressaillit de surprise en entendant:

« Mais je vous le donne quand même ! Harry est innocent et vous n'avez pas le droit de le punir ! Rogue suffisait… » S'énerva Ron mais il fut interrompu par Hermione qui le tira sèchement et le fit s'asseoir.

Le rouquin se calma illico avec le regard glacial que lui lança sa petite amie, et, se rendant compte de l'esclandre qu'il avait commis, commença à paniquer en observant son professeur… mais qu'est-ce qui lui avait prit ! Qu'allait-elle lui faire maintenant?

« Comment… »

Elle n'était ni furieuse ni surprise, mais sa réaction quelle qu'elle soit fut interrompu par l'entrée d'un homme dans la salle de cours.

Elle regarda l'homme, si elle fut surprise de son identité, elle n'en laissa rien paraître… Lui, visiblement n'avait pas l'air de connaître personnellement son interlocutrice :

« Bonjour, vous devez être le professeur Sarah je présume ? Je suis le professeur Charlie Weasley » Se mirent à déclamer deux magnifiques rangées de dents blanches qui brillaient presque autant que sa chevelure flamboyante.

Il s'arrêta de parler, s'attendant à recevoir les salutations de rigueur de la part de sa collègue, mais celles-ci ne venant pas, il continua de parler tout en avançant d'une démarche quasi féline vers le bureau du professeur Sarah :

« Je m'excuse d'interrompre votre cours très chère collègue… »

Harry était certain d'avoir aperçu une lueur exaspérée dans le visage impassible de la jeune femme au moment où les mots « très chère collègue » étaient prononcés.

« … mais je suis venu chercher le jeune Harry pour l'emmener voir le directeur » dit-il avec un clin d'œil, à l'attention de Harry, qui ne manqua pas d'attirer l'attention de toute la gente féminine sur le corps athlétique de leur séduisant et pimpant professeur.

Toute la gente féminine exceptée le professeur Sarah qui ne manqua pas d'exprimer un sourire ironique après que l'une des élèves ait lancé un charmant commentaire à propos d'un « jolie p'tit cul ». Commentaire qui ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, Charlie accepta sans rougir et avec l'assurance des hommes qui savent pertinemment qu'ils ont précisément tout ce qu'il faut où il faut, en lançant un sourire ravageur à la jeune élève en question. Cette scène sembla décider le professeur Sarah à mettre un terme à une situation qu'elle jugeait particulièrement agaçante :

« Je croyais vous avoir dit que le directeur avait bien autre chose à faire que de s'occuper de Monsieur Potter ? » dit-elle de façon calme et posée.

Le sourire de Charlie disparût instantanément de son visage, celui-ci vira au blanc en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « quidditch », avant de devenir rouge de rage… ou de confusion. En effet, qui aurait pu reconnaître l'impertinente élève derrière cette femme au chignon serré et aux lunettes sévères ? Une version jeune de McGonnagall pourrait-on dire.

« Quoi ! Vous… vous… mais… je… » bredouilla Charlie sous le coup de la colère qui l'emportait. Il venait enfin de la reconnaître.

« Mais je comprend que pour soulager votre conscience d'enseignant vous préfériez vous décharger de la responsabilité d'un élève perturbateur… »

« Mais pourquoi elle me regarde en disant ça » se demanda Harry.

« … sur le professeur Dumbledore » continua tout aussi tranquillement Sarah.

« Ma conscience de professeur ! Je… je… » s'énerva Charlie.

« Alors faites donc, si vous voulez accompagner Monsieur Potter chez le directeur, mais décidez-vous vite car vous êtes en train de déranger mon cour… professeur Weasley. » termina-t-elle en se délectant de l'effet que ses paroles causaient à Charlie.

Celui-ci avait dépassé le stade de la colère, s'il ne craignait pas de perdre son poste, et accessoirement de traumatiser à vie les élèves de la classe et de terminer sa vie à Azkaban, il aurait bien essayé sur à cette statue de glace sa méthode pour mater les dragons, et pas besoin de magie pour ça ! Harry, ayant peut-être deviné les envies assassines de Charlie, se leva précipitamment et le prit par l'épaule en l'emmenant résolument vers la sortie :

« Euh…si on y allait professeur Weasley ? » demanda-t-il timidement mais fermement alors qu'ils s'éloignaient sous les rires étouffés des Serpentards et les regards choqués des Griffondores.

Pendant tout le chemin qui le mena au directeur de Dumbledore, Harry dût subir la colère de Charlie. Celui-ci était furieux :

« Ce n'est pas possible qu'une peste pareille soit professeur ! Je suis sûre qu'elle était à Serpentard et… »

« Elle était à Poudlard avant ? » demanda Harry avec intérêt.

« Non. » Charlie se calma un instant semblant réfléchir :

« En fait, personne ne sait d'où elle vient. Elle ne se mêle pas souvent aux autres professeurs, moi-même je ne l'avais jamais vu avant… du moins pas en tant qu'enseignante. »

Une lueur de colère surgit dans son regard pour s'éteindre presque aussitôt.

« Mais je compte bien mener ma petite enquête Harry… »

Harry n'eût pas le temps de lui demander ce qu'il entendait par là, ils étaient déjà arrivés devant la gargouille qui menait au bureau de Dumbledore. Harry était venu bien des fois dans ce bureau, si le vieil homme l'avait sorti de beaucoup de problèmes, la plupart du temps, Harry ressortait de ce bureau avec plus de questions encore, allai-il en être de même cette fois encore ?

« Kinder bueno » dit Charlie d'une voix forte.

La gargouille s'ouvrit et les deux hommes s'engouffrèrent dans la voie. Ils n'avaient pas encore frappé à la porte que la voix tranquille de Dumbledore s'éleva :

« Tu peux entrer Harry ! »

Harry pénétra avec Charlie dans le bureau, Dumbledore sourit en l'accueillant :

« Harry, assieds-toi. Toi aussi Charlie » dit-il alors que le jeune professeur mimait un geste pour sortir.

Harry était bien décidé à se tenir silencieux pendant tout l'entretien, il se forçait à ne pas regarder le vieil homme. Celui-ci l'avait aidé pendant des années, alors pourquoi depuis quelques temps le simple fait de croiser son regard le mettait mal à l'aise, ou encore de lui parler le faisait vibrer de rage. La vérité est que Harry avait peur de lui-même, il savait que Voldemort tentait de prendre possession de son corps mais ce qui l'effrayait encore plus était qu'il puisse également contrôler son esprit, et c'est ce dont l'entretint le directeur.

« Harry, le lien magique qui t'unit à Voldemort découle de la prophétie comme tu peux t'en douter. Viendra le jour de l'ultime combat mon garçon, et je n'en doute pas tu seras prêt. Tu pourras enfin goûter au bonheur que t'a retiré brusquement le fardeau de la prophétie. C'est pour cela que je veux que tu reprennes les cours d'occlumencie, Harry, avec le professeur Rogue. »

« Oh, non ! Tout sauf ça ! » Harry ne voulait pas recommencer la torture de voir ses souvenirs souillés par l'esprit sadique de ce pervers ! Cette idée le révoltait. Plus que ça, elle le dégoûtait !

« Mais enfin Professeur, vous n'êtes pas sans ignorer l'animosité qui oppose Harry et le professeur Rogue ? » dit Charlie

Harry s'apprêtait aussi à faire part de son refus catégorique à Dumbledore lorsque celui-ci anticipa sa réaction :

« Je le sais Charlie, mais ce serez dommage que Harry ne mette pas toutes les chances de son côté pour battre Voldemort à cause d'un conflit de personnalités. Le professeur Rogue a toute ma confiance Harry, et c'est le meilleur occlumense de l'Ordre. Il est temps que tu commence à te poser les bonnes questions.»

Un instant déstabilisé par la dernière phrase de Dumbledore qui n'était pas sans lui rappeler ce que lui avait déjà dit Ginny, Harry ne pu que se plier, quand bien même la possibilité de se retrouver en tête à tête avec Rogue le révulsait, il savait que Dumbledore avait raison.

Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche…

Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défiés,

il sera né lorsque mourra le septième mois…

Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal

Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…

Et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux

ne peut vivre tant que l'autre survit…

La prophétie ne le concernait pas lui uniquement, mais ses amis, tous ces gens qui lui faisaient confiance, qui croyaient en lui risquaient également de disparaître si Voldemort le tuait. Un instant, l'image de Ron, Hermione, de la famille Weasley, de tous les membres de l'Ordre du Phoenix morts s'imposa dans son esprit. « Non ! » Hurla-t-il de l'intérieur, plus personne ne devait souffrir ou mourir par sa faute. Il n'en restera qu'un. Mais est-ce que ce sera lui ? Il l'espérait de tout son être mais malgré l'amour qu'il portait à ses proches, il en doutait très sérieusement…

Fin de chapitre


N/A : Quand j'imagine la tête de Charlie en reconnaissant sa « petite », ça me fait sourire (on ira pas jusqu'à rire). Un classique du genre non ? Un personnage se fait passer pour quelqu'un d'autre, cela prête toujours à confusion et alimente le scénario de scènes cocasses…

Pauvre Harry qui prend conscience de tout ce qu'implique la prophétie. S'il échoue, c'est la fin du monde tel qu'il le connaît et qu'il l'aime. Ça doit faire un choc d'apprendre que tu dois te sacrifier (en tout cas ne pas te faire tuer) pour sauver l'univers… très américain tout ça vous ne trouvez pas ? lol. Je n'irais pas jusqu'à comparer Harry Potter et Bruce Willis, mais en réduisant bien le tout…

Le prochain chapitre est mon préféré. Il est inédit par rapport à tout ce qui sonne HP. Il est écrit avec le point de vue de Sarah. Je crois que dans le genre âme torturée, on ne fait pas mieux. Avec une mini surprise pour les amateurs de lime…

A bientôt,

Severia Dousbrune.