HARRY POTTER ET LE SOUFFLE DU TEMPS


Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter sont l'œuvre exclusive de J.K.Rowling.


Chapitre 11 : Histoire et sorcellerie

« Oncle James ! Tante Lily ! Où vous êtes ? J'ai peur ! » Sanglota la petite fille.

Harry la reconnut immédiatement. Cette même sensation de sécurité dès qu'il la sentait proche de lui… Serena. Elle était dans son lit et s'agitait dans son sommeil. Elle était sans doute sous le coup d'un cauchemar. Aussitôt la porte s'ouvrit et quelqu'un alluma la lumière. Lily s'approcha rapidement pour réveiller la petite fille. Quand elle ouvrit les yeux, une telle terreur imprégnait son regard, Harry en fut bouleversé. C'était une peur d'adulte qui secouait l'enfant. Lily s'allongea sur le lit, prit Serena dans ses bras et la berça de ses paroles rassurantes :

« Chut ma chérie… calme toi. Oncle James et moi ne laisserons plus jamais personne te faire du mal. »

Plus jamais ? Qu'était-il arrivé à sa cousine ? La petite fille était-elle d'ailleurs vraiment sa cousine ?

« Tante Lily, pourquoi Maman est morte ? »

Lily jeta un regard triste vers la porte, Harry le suivit et aperçu son père qui observait la scène souriant tout aussi tristement à son épouse.

« Ta Maman était quelqu'un de formidable tu sais Serena. Elle ne voulait pas te laisser mais… »

« Si ! Elle voulait ! Je sais qu'elle voulait me laisser, sinon pourquoi elle s'est tuée ma Maman ? »

Cette fois James Potter entra, s'assit sur le lit et commença à caresser les cheveux de Serena. Il répondit :

« Tu ne dois pas douter de ta maman ma petite Serena. Ta maman était ma grande sœur, tu sais cela ? » La petite acquiesça.

Elle était donc vraiment sa cousine. Il en était heureux. Son père continua :

« Elle aimait sa famille. Elle t'aimait très fort, tu étais ce qu'elle avait de plus beau. Elle était si contente d'avoir une petite fille. Tu étais sa « princesse ». Et parce qu'elle t'aimait si fort, elle a voulu te protéger. Un méchant sorcier a essayé de t'emmener loin d'elle, alors elle l'en a empêché, mais c'était très dangereux et elle est morte… ta maman… ma sœur… »

Son père laissa échappé un sanglot en serrant sa nièce dans ses bras. Lily continua :

« Elle est partit parce qu'elle voulait que tu sois heureuse, pas parce qu'elle ne voulait plus de toi. »

La petite fille hocha la tête une fois de plus, elle réfléchit un instant puis demanda :

« Pourquoi le méchant sorcier a voulu m'emmener ? »

Harry surprit une fois de plus un regard échangé entre ses parents.

« C'est assez difficile à expliquer Serena, nous te dirons tout lorsque tu seras plus grande, d'accord ? En attendant il est temps de te recoucher. » Répondit son père, un peu par facilité.

La petite fille sembla assez déçue mais accepta néanmoins. James et Lily l'embrassèrent et esquissèrent même un sourire lorsque Serena leur demanda si elle pouvait apprendre à Harry à jouer au ballon le lendemain. Ils atteignirent la porte quand Serena leur posa une dernière question :

« Comment il s'appelle le méchant sorcier ? »

« Voldemort. »

Harry se réveilla en sursaut. Encore Voldemort ! Lui toujours ! Avait-il d'autres passe-temps à part détruire les vies de sa famille. D'abord sa cousine, puis lui. Serena, maintenant il était sûr qu'elle était un membre de sa famille. Il ne se rappelait rien d'elle, bien sûr il n'était qu'un bébé. Mais il arrivait à ressentir certaines choses lorsqu'il pensait à elle. Un sentiment de sécurité, un confort, une confiance. Etait-ce ce que Ron et Ginny ressentaient l'un envers l'autre ? Etait-ce ce qu'éprouvaient un frère et une sœur ? Serena et lui avaient été aussi proche que des frères et sœurs puisqu'elle vivait avec ses parents et lui. Avait-elle essayé de lui apprendre à jouer au ballon finalement ? Etait-elle même simplement en vie ? Il l'espérait du plus profond de son cœur. Plus que tout, il souhaitait ne plus être seul…

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« La Révolution française, même si elle prend place dans une époque mouvementée, n'en reste pas moins exceptionnelle ! Quelqu'un peut-il me dire pourquoi ? » demanda le professeur Sarah.

Instantanément, tous les élèves plongèrent sur leurs parchemins, espérant ne pas être interrogés. Même si le nouveau professeur mettait une passion surprenante dans son travail d'enseignant, il n'en demeurait pas moins que peu d'élèves s'intéressaient à l'histoire. Déjà, l'histoire de la magie leur apparaissait comment une torture quotidienne alors l'histoire des moldus que si peu d'entres eux fréquentaient…

« Vous avez bien lu les livres que je vous avez demandé de lire la semaine dernière ? Vous devriez donc être en mesure de répondre à cette simple question. »

Nouveau silence. Sarah insista une dernière fois :

« Personne ne veut essayer ? »

Cette fois tous les regards convergèrent vers Hermione Granger qui… ne tentait pas de répondre. Ou plutôt qui ne suppliait pas pour répondre. En fait, voilà plusieurs jours que la jeune Hermione semblait déconcentrée durant les cours… Et c'était le moins que l'on pouvait dire, Hermione avait déserté la place qu'elle occupait entre Ron et Harry pour une place de choix auprès de l'élu de son cœur : Draco Malfoy. Loin de l'attention usuelle qu'elle témoignait à ses cours, elle passait désormais la plupart de son temps à fixer béatement son voisin et à quêter le moindre de ses sourires…

« Génial !, pensa Harry, Comme si une seule Parkinson était pas suffisante ! Mais c'est vrai qu'Hermione agit bizarrement, même en étant amoureuse de cet abruti de Malfoy, pourquoi a-t-elle également changé de personnalité ? » A moins qu'elle n'ait pas été elle-même durant tous les instants qu'ils avaient partagés ensemble… Harry eût un regard de colère pour celle qui fut sa meilleure amie, ce que ne manqua pas de remarquer son professeur.

Etrange, ce qui se passait dans cette école, pensa Sarah. Elle fixa son intention sur ses élèves, les voir si anxieux à l'idée d'être interrogés la faisait sourire.

« La Révolution est un concept… »

Le professeur Sarah s'arrêta soudainement. Les élèves, surpris, levèrent la tête, pourquoi avait-elle interrompu son cours? Elle se leva et se dirigea vers la porte. Devant l'immobilité générale, elle leur dit simplement :

« Qu'est-ce que vous attendez pour me suivre ? Inutile de prendre de quoi prendre des notes. La suite de mon cours n'aura aucun intérêt pour le programme, mais j'ose espérer qu'il en aura pour vous… »

Elle sortit donc de sa salle de cours, suivit par des élèves étonnés et curieux. Ils déambulèrent un moment, croisèrent Rusard qui tenta de leur donner une retenue avant de s'apercevoir de la présence du professeur Sarah. Ils s'arrêtent finalement dans une des serres de botanique. A l'intérieur, tous découvrirent une scène à laquelle ils ne s'attendaient pas, du moins pas tous… Les enfants de sorciers étaient assez émerveillés par l'endroit où ils se trouvaient. Les enfants de moldus, quant à eux, sourirent devant cet endroit qu'ils reconnaissaient et appréciaient. Ils s'avancèrent tous dans cette étendue verte, observant les parterres de fleurs colorés et les fontaines de pierre. A l'instar de leur professeur, ils s'assirent à même le sol à l'ombre d'un chêne centenaire… Une fois tous les élèves installés, le professeur d'histoire moldue prit la parole :

« Peut-être certains auront reconnus la place où nous nous trouvons. Pour ceux qui l'ignorent, nous nous trouvons dans ce qui est une parfaite imitation, à tout point de vue, d'un jardin public moldu. C'est un endroit considéré comme paisible et serein dans le monde moldu. Etant donné que vous avez tous l'air quelque peu… tendu durant mes cours, un tel endroit ne peut que vous faire du bien. »

Devant l'approbation silencieuse, elle continua, sur le ton de la conversation, loin du ton doctoral qu'elle prenait habituellement :

« La chose dont je voudrais m'entretenir avec vous est une notion fascinante et déroute à la fois : le temps. Quel est le rapport du temps avec l'histoire me dirait vous, et bien je vous pose la question justement. Si je vous dis temps et histoire qu'est-ce qui peut vous venir à l'esprit ? »

Silence… jusqu'à ce qu'un élève lève timidement la main. Sarah le remarqua et l'encouragea à se lancer :

« Oui Monsieur Londubat ? »

« Euh… la mémoire par exemple ? »

Beaucoup d'élèves pouffèrent à cette réponse mais cessèrent bien vite devant le regard noir de leur professeur.

« Excellent, Monsieur Londubat ! »

Neville rougit de plaisir devant le compliment.

« Est-il possible de creuser cette association de l'histoire, du temps et de la mémoire ? » demanda-t-elle en s'adressant à l'ensemble de la classe.

« Bah si on faisait pas devoir de mémoire, il n'y aurait pas d'histoire ! » dit Seamus Finnigan avec un tel enthousiasme que le professeur ne releva pas le fait que son élève avait pris la parole sans en avoir demandé l'autorisation.

« Devoir de mémoire ? L'expression est intéressante… pourtant cela implique certains choix, non ? »

« Euh… comment ça professeur ? » demanda Neville, visiblement intéressé par le sujet.

« Et bien Monsieur Londubat, la mémoire est une caractéristique humaine. Qui dit humain dit imprévisible et subjectif. »

« Vous insinuez que l'histoire n'est pas réelle parce que certaines personnes peuvent occulter certains éléments. » constata Draco Malfoy avec froideur.

C'était bien la première fois que Malfoy démontrait un intérêt en histoire moldue. Même si cet intérêt se résumait en une remarque glaciale. Mécaniquement, Harry tourna le regard vers Hermione mais le baissa bien vite en voyant la jeune fille qui gloussait d'admiration pour le serpentard. Pauvre Ron ! A la pensée de son ami, il s'aperçut que celui-ci n'était pas là. Il était peut-être le pire des paresseux, mais ce n'était pas son genre de sécher les cours sans bonne raison. Harry se promit d'aller voir son ami tout en espérant qu'il allait bien. Son attention fut reportée sur le professeur Sarah. Elle le fixait du regard. Elle avait dû remarquer son inattention en cours et les regards méprisants qu'il jetait à Hermione. Elle se contenta de lui sourire et poursuivit tout aussi gaiement le débat.

« Je n'insinue rien du tout Monsieur Malfoy. Les faits l'ont prouvé. Le pouvoir permet bien des choses, y compris celui de rectifier l'histoire. »

« Est-ce que ça veut dire que des choses sont arrivées, mais que les gens ne s'en souviennent plus parce qu'on leur a fait croire qu'elle ne s'étaient jamais produites ? » demanda Neville.

« Mais comment peuvent-ils oublier de telles choses ? Les moldus n'utilisent pas la magie pourtant. » interrogea Dean Thomas.

« Nous y voilà, merci de votre remarque Monsieur Thomas. Vous êtes vous jamais demandé quelle était l'utilité d'une matière telle que l'histoire moldue dans une école de sorciers ? »

Face à un « oui » unanime, le professeur sourit et continua :

« Les moldus n'utilisent pas la magie, mais les sorciers le peuvent Monsieur Thomas. »

« Alors ça veut dire que des sorciers sont intervenus dans l'histoire moldue malgré nos lois ? » dit avec surprise Seamus.

« Je ne vois pas quel est l'intérêt de se mêler de la vie de gens aussi insignifiants ? » intervint Draco avec suffisance.

« Vous n'en voyez pas l'intérêt parce que vous n'avez aucun pouvoir Monsieur Malfoy (celui-ci tiqua à cette vérité élémentaire). Mais un mage noir sait lui que contrôler l'histoire moldue c'est contrôler la notre… » finit Sarah sur un murmure, elle reprit plus fort :

« L'histoire de la magie, l'histoire moldue… peu importe l'intitulé, tout cela n'est qu'une seule et même histoire, une seule et même trame. Ou plutôt plusieurs trames qui se superposent à l'infini, mais intervenir dans l'une c'est perturber toutes les autres… un fragile équilibre dont dépend notre vie à tous. Des centaines, des milliers peut-être même des millions de vies anéanties par l'intervention d'un sorcier dans l'histoire… »

« Mais comment un sorcier peut intervenir dans l'histoire ? » questionna Lavande Brown.

« Voyage dans le temps. » répondit machinalement Harry.

« Exact, Monsieur Potter » félicita Sarah, surprise de la réponse d'Harry.

Un voyage dans le temps, Harry lui-même y rêvait. Pouvoir revoir ses parents. Pouvoir rencontrer sa cousine. Pouvoir empêcher Voldemort de les détruire. Si lui-même y rêvait, pas étonnant que n'importe quel psychopathe en cape noir utilise ce moyen pour contrôler le temps, l'histoire, la mémoire…

« Le voyage dans le temps est interdit par nos lois. Trop dangereux, pour nous tous. Le simple fait de retourner dans le passé peut avoir des conséquences fâcheuses. J'évoquais tout à l'heure la Révolution française, je ne vais pas revenir sur ses origines, mais une hypothèse est sérieusement étudiée à l'heure actuelle. Selon celle-ci Grindelwald serait retourné dans les années 1780 en France pour s'emparer d'un talisman, le collier de la reine. Ce collier est connu pour avoir engendré un scandale gigantesque et a jeté le discrédit sur la famille royale française. Beaucoup d'historiens y voient les prémices de cette révolution. Peu importe pourquoi finalement, le fait est que la magie a été utilisée à des fins sombres et égoïstes. Etre sorcier, avoir le privilège de pratiquer la magie ne nous met pas au-dessus des moldus. Etre sorcier ne fait pas de nous des dieux… »

Le professeur Sarah semblait perdue dans ses pensées. Ses élèves l'étaient tout autant, à tel point qu'ils sursautèrent lorsqu'elle mit un terme à la classe :

« Le cours est terminé, vous pouvez partir. »

Fin de chapitre.

R.A.R. :

Harana : Ah, m'en parle pas, je suis née dans une famille déséspérement anti-sentimental… l'Amour n'est pas une faiblesse merde ! lol ! Je ne t'en veux pas du tout pour les rewiews, je sais trop ce que c'est. Et puis du moment que ça ne t'empêche pas de continuer à me lire. Cette scène est une scène clef, l'héroïne pose cette question en espérant braquer Remus, elle ne s'attendait pas à un tel résultat ! héhé… Qui tu appelles « bon écrivain » ? Moi, sûrement pas. Tu flattes mon ego (et Dieu que c'est bon) mais je ne me leurre pas, ce que j'écris c'est suffisamment bon comme défouloir, sans plus. Dur de revenir de Polynésie, hein ?Je te comprends, moi-même j'ai passé une année universitaire en Irlande, le retour à la réalité fut terrible… Gros bisou à toi et merci pour ta rewiew !

Bonjour,

Finalement, l'attente ne fut pas si longue… par contre la suite le sera, elle est à peine écrite. Bon dans ce chapitre j'ai semé un bon gros indice, qui vous permettra d'élucider les mystères qui truffent cette fic. Si vous trouvez la réponse, j'arrête d'écrire. Non je rigole, je finirais la fic I promise!

J'espère en tout cas que ce chapitre ne vous a pas trop parut trop magistral, dans le genre cours d'histoire… ce ne serait que pure déformation professionnelle. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, ils sont toujours bien accueillis!

A bientôt,

Severia Dousbrune.