HARRY POTTER ET LE SOUFFLE DU TEMPS


Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter sont l'œuvre exclusive de J.K.Rowling.


Chapitre 12 : Solitudes

A la fin de celui-ci, plusieurs élèves restèrent encore à discuter avec leur professeur, mais Harry préféra partir et se dirigeait avec colère vers Hermione, prêt à lui sortir deux ou trois chapelets d'insultes qu'il avait appris tout spécialement à son intention, lorsque le professeur Sarah interpella la jeune fille :

« Je sais à quel point vous tenez à Monsieur Malfoy, Miss Granger mais j'ose espérer que vous ne refuserez pas d'accorder un instant à votre professeur ? »

Draco répondit à sa place :

« Nous avons cours… professeur.»

« Monsieur Malfoy, Ce n'est pas à vous que je m'adressais. Ne vous en faites pas, je rédigerai un mot pour votre enseignant. Quel cours avez-vous ? » interrompit sèchement le professeur en fusillant Draco du regard, celui-ci recula terrifié, mais répondit néanmoins avec son insolence habituelle :

« Soins aux créatures avec Weasley. »

Le regard de Sarah se troubla un instant, puis elle répondit durement :

« Professeur Weasley, Monsieur Malfoy ! Nous n'en aurons pas pour bien longtemps Miss Granger. Monsieur Potter voulez-vous bien excuser votre camarade auprès de votre professeur ? Miss Granger, allons dans mon bureau je vous prie » dit-elle en regardant la jeune fille droit dans les yeux.

Harry acquiesça en silence, étonné que le professeur décida de le charger lui de cette responsabilité. Bien qu'avertir Charlie n'était pas une affaire si difficile à réaliser. A propos de Weasley, Harry devait sérieusement penser au cas d'un rouquin dégingandé qui vivait très mal, et à juste titre, le fait que sa petite amie (ou plus vraisemblablement ex petite amie) fricotait ouvertement avec l'ennemi…

Tous les élèves s'étaient installés bruyamment à leurs bureaux, ils étaient détendus sachant pertinemment que leur professeur de soins aux créatures n'était pas du genre à distribuer des retenues pour une raison aussi stupide que l'excès d'enthousiasme de jeunes de 16 ans ! D'autant que leur jeune professeur était loin de ressembler à un modèle de discipline et de ponctualité ! Après quelques minutes, la classe retrouva son calme d'elle-même et Charlie Weasley procéda à l'appel. Au nom d'Hermione Granger, il fut surpris de voir Harry lever la main et prendre la parole :

« Le Professeur Sarah a retenu Hermione pour lui parler. »

Charlie acquiesça. Il entendit Draco ruminer à voix basse à propos d'une amoureuse des moldus qui avait bien besoin de se faire b….. de temps en temps. Charlie se retourna et tenta tant bien que mal se dissimuler sa rage et s'adressa froidement au jeune Serpentard :

« Gardez vos commentaires pour vous Draco, surtout s'ils concernent l'un de vos professeurs ! »

Puis il s'assit brusquement à son bureau et regarda l'ensemble de la classe, furieux :

« Il est hors de question que vous manquiez de respect à vos enseignants. 10 points en moins pour Serpentard ! »

Charlie s'était toujours refusé à retirer des points pendant ses cours… Ce fut à ce moment là que choisit Hermione pour entrer en cours. Elle donna son mot d'excuse à Charlie et s'installa silencieusement près de Draco.

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« Ron ? Je sais que la situation est difficile… on peut en discuter si tu veux ? » proposa timidement Harry.

Harry avait rejoint son ami alors qu'il s'installait pour le déjeuner dans la Grande Salle. Il n'était pas venu à l'esprit du jeune homme, qu'avoir une discussion privée en cet endroit, n'était guère un choix stratégique.

« Ron, je sais ce que tu ressens. Moi aussi, Hermione m'a trahit en faisant ça. J'en viens même à me demander si… »

« Tu sais ce que je ressens ? Je ne crois pas ! Je n'ai jamais eu qu'Hermione dans ma vie. La seule chose qui me soit arrivée de bon, c'est elle. Et Malfoy… à cause de toi, parce qu'elle était ton amie ! » l'interrompit Ron avec une rage qu'il ne prenait même pas la peine de dissimuler.

« C'est vraiment ce que tu crois ? Je croyais que tu… » commença Harry pour le moins blessé des propos de son ami.

« Laisse moi tranquille ! Tout ça est de ta faute ! » cria le rouquin avant de s'effondrer sur sa chaise bruyamment. Tous les regards convergèrent vers la table des Griffondores. Devant le regard d'incompréhension totale de Harry, Ron se leva et envoya son poing dans le visage du jeune brun. Celui-ci s'écroula à terre, totalement surpris et choqué, sans réaction.

« Le grand Harry Potter ! C'est ce que tout le monde pense de toi ! Moi j'en ai assez, à cause de toi… à cause de toi je l'ai perdu ! »

« Ron ! arrête ! » hurlait Ginny en arrivant auprès des deux jeunes gens.

La jeune fille s'accroupit auprès du jeune brun :

« Harry, est-ce que ça va ? » lui demanda-t-elle avec douceur en caressant ses cheveux.

Il n'eût pas le temps de lui répondre, Ron arracha sa jeune sœur de son côté :

« Ne t'approche pas de lui Ginny ! Je ne veux plus que tu lui parle tu m'entends ? Il est dangereux, tous ses amis finissent un jour par subir sa malédiction ! Ce n'est pas juste, c'est la tienne Potter débrouille-toi maintenant ! »

Laissant un Harry médusé et une salle bondée consternée, Ron sortit à grands pas de la salle en tirant sa jeune sœur qui ne cessait de se retourner en lançant des regards désolés à Harry. Alors que tous s'étaient remis à parler de bon entrain, Harry n'osa pas bouger. Il resta amorphe lorsque que quelqu'un l'aida à se relever et l'entraîna à l'extérieur. Sans qu'il sache comment, il se retrouva dans le bureau de Dumbledore. Celui-ci lui proposa une tasse de chocolat chaud, généreusement garnie de crème chantilly, qu'il accepta mécaniquement. Aucun des deux n'interrompit ce silence, chacun savourant la chaleur apaisante du breuvage.

« Harry… » commença Dumbledore.

« Professeur, je sais ce que vous allez me dire… » l'interrompit Harry.

« Ah oui ? » demanda calmement le vieux sorcier, pas le moins du monde offusqué qu'un sorcier de 16 ans à peine lui ait coupé la parole.

Harry posa sa tasse et se leva :

« Oui, que mes amis m'aiment. Que tout cela n'est qu'un malentendu. Qu'il faut que j'aille leur parler. Que tout s'arrangera et… »

« Non. Non, Harry. Tu n'y es pas du tout. C'est ce que j'aurais pu te dire avant, mais maintenant… »

« Maintenant vous m'avez parlé de la prophétie. »

« Oui mon garçon. »

Dumbledore se leva et s'approcha de lui. Il mit sa main sur son épaule en un geste qui se voulait paternel et protecteur. Harry y voyait le signe de l'abdication et de l'impuissance…

« Harry, tu es un garçon extraordinaire, tu sais. Pas à cause de Voldemort et encore moins à cause cette prophétie. Tu as cette force en toi. Un pouvoir que les mages ne cessent de poursuivre en vain… Voldemort, lui-même le désire sans savoir ce que sait. Ce que tant d'autres recherchent, tu l'as en toi mon garçon : l'amour. »

« L'amour ? Mais je ne suis pourtant pas la seule personne à être capable d'aimer. Tout le monde… »

« Tu es exceptionnel Harry… »

Dumbledore avait murmuré ces paroles, si doucement qu'Harry ne les entendit pas.

« Voldemort t'a marqué comme son égal… »

« Je connais la prophétie professeur merci. » dit Harry plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

« Certes. Le fait est que cette prophétie a fait de toi quelqu'un d'important, tu devras faire face à toutes sortes de réaction : hypocrisie, jalousie, adoration… à toi de faire la part des choses. Ce qui arrive entre tes amis et toi était malheureusement inéluctable Harry, et j'en suis bien désolé. Rien ne doit entraver le destin… jamais. Car ainsi en a-t-il été décidé, et la seule chose que tu puisses faire est de l'affronter le plus dignement, en connaissance de cause. » dit Dumbledore en regardant le jeune homme droit dans les yeux.

Harry n'en cru pas ses oreilles. Dumbledore qui lui disait qu'il n'avait pas le choix finalement. Etait-ce une surprise ? Pas vraiment, la prophétie, Voldemort ne lui laissait pas le choix. Bientôt il allait devoir l'affronter, pour le meilleur ou pour le pire. Hors de question de fuir son destin, s'il le pouvait il le ferait… mais il était seul, personne ne pourrait endosser le rôle qui lui avait été attribué par la machine infernale.

« Harry ! »

Alors qu'il sortait du bureau du directeur, la douce voix de Ginny le sortit de ses sombres pensées. Son cœur battit la chamade alors qu'il se tournait vers la jeune fille, il n'avait envie que d'une chose : prendre la jeune fille dans ses bras et plonger son visage dans sa chevelure flamboyante.

« Ginny ? Tu m'attendais… » Il se dirigea vers elle en ouvrant ses bras, il s'arrêta net en voyant le mouvement de recul qu'eût la jeune fille. « Non ! Pas toi Ginny, s'il te plaît ne me laisse pas seul… » pensa-t-il tristement.

« Harry… je… je suis désolée. Mon frère est un idiot, mais il est mon frère tu comprend. Ça lui ferait trop mal de me voir avec toi… » dit Ginny en évitant de regarder Harry dans les yeux.

« Ginny… » commença-t-il en s'approchant à nouveau.

« Non ! Harry, je crois que pendant quelques temps on devrait arrêter de se voir… je suis désolée » finit-elle à toute vitesse avant de s'enfuir en larmes.

Harry n'en revenait pas, il les perdait tous, un par un. D'abord Sirius, puis Hermione, ensuite Ron et maintenant Ginny. Avait-t-il été seulement leur ami ou bien étaient-ils comme tous ces gens qui ne souhaitait qu'une chose : approcher le survivant ? Alors que dégoûté par une telle éventualité, tout au fond de son cœur il aurait voulu encore de cette façade d'amitié. Toujours mieux que d'être seul…

« Non ! Je suis seul, je l'ai toujours été, et je le serai face à Voldemort ! » dit-il d'une voix déterminée alors qu'il se trouvait devant le tableau menant à la salle commune de Griffondore.

« Désolée mon garçon, ce n'est pas le mot de passe… » dit la Grosse Dame avec sollicitude.

« Quoi ? » dit Harry

« Le mot de passe jeune homme ? »

« Ah oui ! Ultima Razzia… » hésita-t-il.

« Et bien, ça n'était pas si difficile… » répondit la Grosse Dame en laissant passer le jeune homme.

La salle était bondée, Harry était prêt à jurer que tous les membres de la maison s'étaient donnés rendez-vous pour apercevoir Celui-qui-était-seul. Toutes les conversations stoppèrent, et ce fut dans le silence le plus humiliant qui soit que le jeune homme rejoignit sa chambre. Il s'engouffra dans son lit, referma les tentures et vida toutes les larmes de son corps… les dernières larmes de son corps tout en murmurant tel un leitmotive macabre :

« Seul… Seul… Seul… »

Fin de chapitre.


R.A.R. :

Angie Black : Moi aussi je préfère la sonorité de Snape à celle de Rogue, mais j'emploie quand même Rogue… autrement j'ai peur de mettre les 2 ce qui manquerait singulièrement de logique ! Quand à la romance Harry/Ginny, tu constates qu'elle est pour ainsi dire avortée dans ce chapitre. Il faut dire que ça aurait été trop facile autrement pour Harry s'il avait Ginny pour le soutenir dans ses épreuves, je le veux seul et misérable pour la suite (mais non je ne suis pas sadique… héhé). Une petite apparition de Charlie dans ce chapitre (il m'avait manqué quand même !). Quand au cours d'histoire… tu as raison « Big Brother » est partout… gniark gniark : - ) Avec le titre de cette fic, c'était pas bien difficile de penser au retour dans le temps, je ne suis pas très subtile comme fille il faut dire lol ! Quand à Nuit de Pleine lune, le prochain chapitre n'est pas encore écrit, même pas ébauché, et vu que je reprends les cours… aïe ! Gros bisou

Harana : Hermione victime d'un filtre d'amour ? Une hypothèse qui se tient… on verra bien ! Quand à l'absence de Ron… tu te serais fait largué comme lui, tu retournerais facilement en cours pour affronter les protagonistes de cette humiliation ? Il n'est pas très fut-fut mais il a sa fierté quand même ! Quand à Pansy… je l'avais complètement oublié celle-là, faudrait que je l'insère dans l'histoire à l'occasion (on a qu'à dire qu'elle a chopé une grippe, ok ?lol). Bien vu pour le « remontage dans le temps » comme tu dis, lol ! Merci beaucoup Harana ! Et toi alors où en es-tu de tes publications ? Je n'ai pas encore reçu d'author alert moi !lol

Bonjour à vous,

Le chapitre que vous aurez l'occasion de lire est sans doute le dernier que je mettrai en ligne avant un moment… probablement pas avant l'an prochain (comprenez janvier…). Je reprend les cours les jours prochains, et je suis arrivée à bout des chapitres que je devais seulement corriger. J'ai un mois de cours à rattraper pour les exams dans un mois… je suis motivée à fond ! Alors je dois me forcer à laisser de côté toute distraction…

Je ne laisse pas tomber mes fics, au contraire c'est même un défi pour moi de terminer ce que j'ai commencé !

A bientôt,

Severia Dousbrune.